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Chaque année, le 8 juin, depuis 2005, est commémoré en France et au mémorial de Fréjus, ainsi que dans d’autres villes de France, l’anniversaire de la fin de la guerre d’Indochine marquée par la chute de la dure bataille de Dien-Bien-Phû. Cette guerre qui dura neuf années pendant lesquelles 100 000 soldats de l’Armée française payèrent de leur vie la défense des libertés que voulait le peuple indochinois. A Dien-Bien-Phû, le 7 mai 1954 après 57 jours de violents combats, et de résistances acharnées, sans possibilité de ravitaillement en munition, ni de renfort en hommes et matériels, (la piste d’atterrissage devenue impraticable), les combattants des derniers points d’appuis du camp retranché, tombèrent les us après les autres, submergés par le déferlement des divisions Viêt-Minh. A Paris, le premier ministre du gouvernement de l’époque, M. Laiel, interrompit la session à l’Assemblée nationale pour avertir, tous les députés de la chute de Dien-Bien-Phû ; à part quelques exceptions, tous les députés se levèrent pour rendre hommage aux morts, et à ces derniers combattants qui firent preuve d’une abnégation totale, et d’un courage exceptionnel. Ce fut le seul hommage qui fut rendu aux combattants d’Indochine. Cette dernière bataille provoqua la fin des hostilités. Les quelques rescapés de cette fournaise, boueux, harassés, hagards ne comprirent plus ce qui leur arrivait. Ils sont morts au combat ou dans les camps de prisonniers vietminh. Pendant cette guerre, et en dehors de la bataille de Dien-Bien-Phû, dans toute l’Indochine, le Corps expéditionnaire français fit preuve d’actes d’héroïsme et de courage quotidien, dans l’indifférence générale en France. D’années en années, ce conflit est tombé dans l’oubli. Il fut occulté, souvent dénigré. Pas un livre d’histoire ne parle de cette guerre. Il serait bon que les jeunes d’aujourd’hui, sachent que la guerre du Vietnam, ne concerne pas que les Américains. Cette guerre concerne aussi l’Armée française en Indochine, qui avec un effectif en hommes bien inférieur, sur un territoire deux fois supérieur, se sont battus sur cette même terre d’Indochine avant eux, et pour la même cause : la défense des libertés, de la paix, et pour la grandeur de la France. A part quelques rares exceptions en France, aucune sépulture n’existe dans les cimetières communaux. Tous ces morts ou presque ont été inhumés à l’endroit où ils sont tombés. En 1986, après un accord entre le Vietnam et la France, 27 239 corps ont été rapatriés dans la Nécropole de Fréjus, dans cette ville ancrée dans l’histoire de l’Indochine, où venaient s’entraîner les soldats avant de partir pour ce lointain pays, dont beaucoup n’ont pu revenir. Les survivants de cette guerre s’amenuisent d’année en années, et d’ici peu ce conflit, et ces morts pour la France seront oubliés définitivement. C’est pour rendre un ultime hommage à tous ces jeunes hommes, tombés au combat tellement loin de leur terre natale, << ces parias de la gloire >> qui ont servi la France, sans jamais se plaindre ni rien demander. Claude CORNIQUET
Article paru dans LA VOIS DU COMBATTANT N° 1728 (traitement de textes informatisé, par WITZ-Gilles) |