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Historique du 2e R.I.C
Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
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HISTORIQUE
du
2e Régiment d'Infanterie Coloniale
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Toutes les forces organisées de la nation sont mises
sur pied dès le 2 août 1914, pour arrêter l'envahisseur
barbare qui se préparait à violer le sol de la France.
Le 2e régiment d'infanterie coloniale est mobilisé à
Brest, sous les ordres du colonel GALLOIS, à l'effectif
de 3.326 hommes (pour la plupart Bretons d'origine) et
69 officiers.
Il quitte cette ville le 8 août 1914 et se rend en
chemin de fer aux environs de Bar-le-Duc, où il arrive
le 10 août.
Il se porte vers le nord, à Chauvency-le-Château,
par étapes, et y arrive le 17, après avoir cantonné à
Nubécourt, Souhesmes-la-Petite, Dombasle-en-
Argonne et à Liny-devant-Dun.
Le 18 août, près de Liny, à Thonne-les-Prés, le
régiment prend les avant-postes.
Le 22 août, venant de Gérouville, il parvient à
Rossignol.
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LA BELGIQUE
Combat de Rossignol (22 Août 1914)
Le 1er régiment, avant-garde, est engagé dans le bois
de Neufchâteau. Le 2e R.I.C. est immédiatement jeté
dans la bataille.
A 7 h. 15, le commandant du régiment reçoit du chef
d'état-major l'ordre de laisser deux compagnies en
soutien de l'artillerie. Les 9e et 10e, commandées par les
capitaines KERHUEL et DEBAYE, sont désignées.
A 8 heures, il est ordonné aux 11e compagnie
(compagnie PARIS de BOLLARDIÈRE) et 12e compagnie
(compagnie DARDENNE), de se placer en soutien de
l'artillerie à l'est et à l'ouest du village, face à la forêt
de Neufchâteau.
Le contact est pris partout ; les blessés refluant de
l'avant vont au château de Rossignol.
A 9 heures, les 1er et 2e régiments coloniaux, moins
la 9e compagnie du 2e, sont complètement engagés. Il
n'existe plus de réserve. Les 11e et 12e compagnies
restent les deux seules compagnies de repli. Elles font
preuve d'une ténacité et d'une endurance remarquables
empêchant durant 6 heures, par un feu continu,
l'ennemi de déboucher de la forêt de Neufchâteau.
A 9 h. 30, l'encerclement de la 1re brigade et de
l'A.D. 3 est complet. Les mitrailleuses allemandes font
rage de tous côtés.
L'ennemi se montrant très actif à l'ouest du village,
où se trouve le 1er groupe de l'A.D. 3, le commandant
du 2e colonial lance la 9e compagnie dans cette direction.
Vers 14 heures, l'ennemi dessine un mouvement
offensif de la forêt de Rossignol. Les compagnies du
3e bataillon ne cèdent le terrain que pied à pied et
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occupent les lisières nord et ouest du village jusqu'au
moment où elles sont contraintes de se replier sur le
château, dans lequel le docteur BRESSON a établi son
poste de secours.
A 16 heures, un second mouvement offensif se
dessine. Le cercle se resserre. Rassemblant ce qui reste
de son régiment, le colonel GALLOIS lance une contreattaque
contre le mouvement offensif, mais après la
sortie du bois, il est assailli par un feu progressif
d'artillerie. Dans un nouveau bond, il recueille le
groupe du 1er colonial qui cherche à percer vers le sudest,
mais il tombe, frappé au ventre par une balle.
A 18 h. 30, les Allemands envahissent le château et
prennent pied dans le village. Le combat se ralentit.
L'ennemi nous poursuivant en progressant de plus en
plus au delà de Rossignol, craignant que le drapeau ne
tombât entre ses mains, le soldat LE GUIDEC l'enfouit
en terre à Villers-sur-Semoy pendant la traversée du
village.
La journée avait été rude pour la première prise de
contact avec l'ennemi.
Le régiment avait perdu environ 2.850 hommes, tris
sections de mitrailleuses et les convois des 1er et 2e
bataillons. Il ne restait plus que quelques groupes qui
réussirent à franchir les lignes allemandes pendant la
nuit.
Les restes du 2e R.I.C. se regroupent le 23 août à
Gérouville et prennent part à tous les replis successifs
jusqu'à la Marne.
Reformé à Ville-sur-Tourbe, le 2e R.I.C. participe à
la glorieuse bataille qui détermina l'arrêt définitif des
Allemands.
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LA MARNE
Passage de la Tourbe, Ville-sur-Toube
(du 27 Août au 16 Septembre 1914)
Commandé par le lieutenant-colonel DUDOUIS,
composé de trois bataillons à l'effectif d'environ 2.500
hommes, le régiment se dirige sur Cernay-en-
Dormois. Le passage de la Tourbe doit avoir lieu à
Ville-sur-Tourbe.
Vers 10 heures du matin, la tête du régiment arrive à
un kilomètre au sud de Ville-sur-Tourbe sur la
grand'route. Le village était déjà en proie aux flammes.
« J'eus l'impression très nette (écrit le commandant
FLEURY dans son rapport), que cet incendie très limité
pouvait être un signal. En effet, une vive canonnade
accueillit la colonne. Une légère panique se produisit.
Une partie du bataillon continua sa route sur le village.
D'autres hommes se replièrent derrière le mamelon de
Montremoy ; d'autres enfin, allèrent jusqu'à Berzieux.
La canonnade se fit de plus en plus vive. L'ordre nous
arriva de déboucher de Ville-sur-Tourbe. Le
mouvement ne put se faire convenablement avant la
nuit, le débouché du village étant couvert d'obus. Vers
19 heures, profitant de la nuit, les bataillons purent
franchir la Tourbe et en déboucher. Ils reçurent l'ordre
de continuer leur route par la lisière ouest du bois de
Ville, la ferme de Touanges et ultérieurement sur
Cernay-en-Dormois. les trois bataillons se perdirent
dans l'obscurité. »
Le chef de bataillon FLEURY est chargé par le
lieutenant-colonel DUDOUIS de se mettre à leur
recherche. Ayant pris un guide, il se fait accompagner
par un caporal et dix hommes du 1er régiment. Il passe
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une partie de la nuit à battre le bois de Ville et le terrain
à l'ouest ; vers 23 heures, il retrouve enfin les
bataillons, qui avaient pris le bivouac dans les environs
de la ferme de Touanges, et les ramena à Ville-sur-
Tourbe.
Quelques coups de fusil partaient des étangs près de
la cote 150, mais le détachement n'est pas sérieusement
reconnu par les quelques petits postes allemands qui
gardaient les lignes ennemies. Le lendemain au point
du jour, l'ordre est donné au régiment de reprendre sa
mission. La 7e compagnie avait reçu du colonel
commandant la brigade une mission spéciale au nord de
Ville-sur-Tourbe. Bientôt le bataillon de tête est obligé
de suivre rigoureusement la lisière, car de la cote 148,
où une batterie de campagne allemande s'était établie,
partait un feu très vif. Beaucoup d'hommes tombaient.
Le moindre mouvement, même de groupes de peu
d'importance cherchant à progresser, était
immédiatement le signal d'une salve très précise.
Le village de Servon qui, le matin, était occupé par
de faibles fractions du 2e corps, est vers 15 heures,
occupé par un détachement allemand de toutes armes.
L'artillerie allemande semble se diriger vers le sud du
bois de Cernay. L'infanterie dessine un mouvement en
avant très net et la fusillade commence.
Nos hommes n'avaient pu faire de tranchées, n'ayant
pas d'outils portatifs.
A ce moment, le lieutenant-colonel DUDOUIS tombe
frappé d'une balle en pleine poitrine.
L'ordre de maintenir la position coûte que coûte est
donné et des compagnies sont envoyées au sud-est du
bois avec mission de répondre à une attaque qui semble
venir du côté de Servon et menacer Ville-sur-Tourbe
(station).
En attendant que la brigade PUYPEROUX puisse
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entrer en ligne, les troupes bivouaquèrent dans le bois
et sous une pluie battante, sans vivres, au milieu des
cris des blessés.
L'artillerie du bois de Cernay augmenta la gravité
de la situation vers 19 heures, en bombardant fortement
la lisière est du bois de Ville, où des patrouilles
allemandes avaient été signalées.
Une légère panique se produisit ; des sections refluèrent
vers le sud et vers la station de Ville-sur-Tourbe.
Vers 3 heures du matin, les restes du régiment
reçurent l'ordre de se diriger vers Barzieux en évitant
Ville-sur-Tourbe, où le bombardement allait
recommencer.
Les hommes étaient exténués et les pertes très
sérieuses.
Le 17 septembre 1914, le régiment est reconstitué à
deux bataillons. Il forme, avec six compagnies du 1er
régiment, un groupe spécial à la disposition du général
commandant le corps d'armée colonial, sous le
commandement du colonel GUÉRIN.
Le 18 septembre, les 1er et 2 régiments sont félicités par
le général GOULLET, commandant la D.I., pour leur
belle attitude au cours des combats des 14 et 15
septembre au bois de Ville.
MINAUCOURT
(26 Septembre 1914)
Le 25 septembre 1914, le 1er bataillon est placé en
première ligne.
Le 2e bataillon avait été envoyé à Minaucourt pour
exécuter des travaux de tranchées. Il était à la
disposition du général CAUDRELIER, commandant la 6e
brigade.
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Des attaques générales s'étant produites sur ce point,
il devint nécessaire d'utiliser comme combattants, les
hommes de ce bataillon. Les 5e, 6e et 7e compagnies
prirent part à ce glorieux épisode.
Le 26 septembre, à 5 h. 30, ordre est donné à la 5e
compagnie de se porter au sud de la crête située à 900
mètres au nord de Minaucourt et à 200 mètres à l'ouest
de la route de Minaucourt – Massiges.
Vers 8 heures, elle se trouve mélangée avec le 24e
colonial et reçoit l'ordre de se mettre à la disposition du
lieutenant-colonel commandant le régiment.
A 9 heures, la compagnie était rattachée au 1er
bataillon, qui devait se porter sur Beauséjour.
A 9 h. 30, elle reçoit l'ordre d'attaquer par la croupe
située à l'ouest de la cote 180. Le mouvement
commence à 9 h. 45.
Le capitaine BOLLET a l'ordre d'attaquer vers le
versant sud.
Arrivé à la crête, le mouvement est arrêté par un feu
violent. Il était 14 h. 30.
Vers 14 h. 45, le mouvement peut continuer.
A 16 heures, le capitaine BOLLET se porte lui-même
courageusement vers le point le plus dangereux, battu
par des mitrailleuses. Il tombe grièvement blessé d'une
balle au ventre. Il refuse d'être soigné et montre du
doigt la direction de l'ennemi (évacué à Saint-Jeansur-
Tourbe, il expirait à 22 heures).
Cependant, la compagnie DOLFUS, du 22e colonial,
progressait. L'ennemi quittait ses tranchées et en
gagnait d'autres, à hauteur du Calvaire.
Vers 17 h. 40, soixante soldats allemands venaient se
constituer prisonniers.
Le 4 octobre, le régiment est en réserve d'armée.
Le 8 octobre, le chef de bataillon DUCARRE prend
provisoirement le commandement du 2e R.I.C.
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Le 10 octobre, l'état-major du régiment se rend à
Virginy-Massiges en vue de la relève du 4e R.I.C., sur
les positions qu'il occupe en face des Allemands.
Le 14 octobre, le régiment est en ligne et fait des
travaux de renforcement.
De nombreux coups de feu sont tirés par l'ennemi sur
nos tranchées pendant le jour.
Une attaque allemande est annoncée pour cette nuit
par le commandant de la brigade.
Vers minuit, une violente fusillade de la part des
Allemands ; plusieurs centaines de fantassins ennemis
paraissent prêts à exécuter un mouvement sur nos
positions. Ils sont soutenus par un feu violent
d'artillerie.
Nos lignes sont éclairées par des projecteurs et aussi
par des fusées.
Une fusillade nourrie de notre part et l'appui de notre
artillerie de campagne, arrêtent l'élan de l'ennemi qui,
au bout d'une heure d'efforts, paraît renoncer à son
projet d'attaquer sur le secteur occupé par le 2e R.I.C.
Les pertes de l'ennemi doivent être assez sensibles, à
en juger par les armes, les outils et les effets retrouvés
en avant de notre réseau de fil de fer et aussi par
quelques cadavres allemands abandonnés au même
endroit.
Le lieutenant-colonel RUEFF prend le commandement
du régiment.
Du 19 au 24 octobre, le régiment est en réserve
d'armée à Cuperly.
Le 3 novembre, tout le régiment se trouve en ligne. Il
hérite d'une situation très difficile. Les tranchées sont
insuffisantes et leur tracé est très compliqué et battu
d'enfilade.
Le lieutenant GUIRAUD, commandant la 11e
compagnie, est tué en faisant sa reconnaissance.
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Après avoir perdu quelques éléments de tranchées, le
régiment est relevé le 9 novembre. Les hommes sont
complètement privés de sommeil et mal nourris, leur
fatigue est extrême.
Le régiment a organisé le secteur. Il a eu des pertes
sensibles. Harcelés par le tir ennemi, épuisés par la
fatigue, les soldats ont fait tous leurs efforts pour
améliorer la situation en faisant de nombreux travaux
d'aménagement.
A l'heure actuelle, il n'y a plus aucune solution de
continuité dans la ligne du secteur de liaison et les
tranchées sont solides.
BOIS DE LA GRUERIE (Argonne)
(Novembre et Décembre 1914)
Le 14 novembre 1914, le 1er bataillon, commandé
par le chef de bataillon DUCARRE, va occuper la partie
est du secteur « Four de Paris ».
Le 17 novembre, le 1er bataillon rejoint le 2e
bataillon, qui a perdu un élément de tranchée et doit le
reprendre.
L'opération réussit et des travaux de fortification en
vue de prévenir un retour offensif de l'ennemi sont
commencés.
Le 21 novembre, le régiment est relevé et va
cantonner à Chaudefontaine, où il reste jusqu'au 27
novembre. Les officiers et les hommes tombent de
fatigue.
Le 28 novembre, le régiment est à nouveau en
tranchées.
Le 4 décembre, vers 11 heures, un groupe de 120
fusils est constitué sous les ordres du capitaine
LARBALÉTRIER, afin de s'opposer aux infiltrations
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d'éléments ennemis (forces inconnues) qui ont enfoncé
la ligne du 91e de ligne vers le ravin occidental de la
Fontaine-aux-Charmes.
Peu après avoir débouché des tranchées du 128e, le
groupe est accueilli par le feu de l'ennemi qui occupe la
crête opposée au ravin à 400 mètres de distance ; nous
subissons quelques pertes.
Le groupe LARBALÉTRIER occupe la crête nord face
à l'ennemi et est bientôt rejoint par des fractions du
147e, en compagnie desquelles il participe, vers 16
heures, à l'attaque des tranchées ennemies.
Le groupe LARBALÉTRIER se place à cet effet sous
les ordres du chef de bataillon PALLENET, du 91e de
ligne, qui dirige l'attaque des deux compagnies du 147e
de ligne.
Il est placé en soutien. L'attaque échoue.
Le 5 décembre, à 3 heures, l'attaque est reprise ; Le
groupe LARBALÉTRIER prolonge la ligne du 147e.
A gauche, une section progresse jusqu'à 10 mètres
des tranchées mais, non secondée par le 87e qui na pas
pu s'avancer aussi près des tranchées, les éléments
coloniaux ne peuvent que s'accrocher au sol.
L'attaque reprend à 5 heures.
La première ligne renforcée n'est plus qu'à quelques
mètres des tranchées. Elle est arrêtée par un réseau de
fil de fer et définitivement brisée.
Le commandant PALLENET donne l'ordre au groupe
LARBALÉTRIER de rompre et d'aller s'établir sur la crête
occidentale du ravin.
Le commandant DUCARRE prolonge le groupe
LARBALÉTRIER à l'aide d'une compagnie du 51e de
ligne, restée en réserve et prescrit à chacun d'eux de se
couvrir à l'aide d'une série de petits postes qui vont
s'enterrer peu à peu à 100 mètres en arrière de la crête,
de façon :
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1° A empêcher toute infiltration et toute attaque ;
2° De créer le prolongement d'une ligne de tranchées
qu'il appartiendra à des travailleurs spéciaux d'exécuter
pendant la nuit, car la fatigue des coloniaux est
extrême.
Dans la nuit du 6 décembre, s'effectue la relève par
le groupe LARBALÉTRIER, de la 5e compagnie du 91e de
ligne, coupée de son régiment et qui s'est rabattue sur la
droite du 3e bataillon du 87e.
Le groupe LARBALÉTRIER se fortifie sur la position
qu'il occupe, en oblique, entre les deuxième et
troisième lignes, à quelques centaines de mètres de
l'ennemi qui, de deux directions différentes, bat cette
zone de feux de mousquèterie et de mitrailleuses. Le
génie n'a pu y commencer les travaux qu'en sape.
De 16 heures à 19 heures s'effectue la relève très
pénible, très périlleuse, des éléments du groupe
LARBALÉTRIER.
Du 23 au 26 décembre, le 1er bataillon est détaché au
près de la 3e D.I. et se rend dans le secteur de la
Fontaine-aux-Charmes.
Le 23 décembre, à 8 heures, la 1re compagnie est
engagée en renfort du bataillon de droite, où elle est
chargée de s'installer à la place d'une compagnie du 87e
de ligne, qui s'est laissée refouler par les Allemands
dans les tranchées.
La situation est difficile.
Des travaux de terrassement sont entrepris pendant
la nuit pour barrer les trouées faites par l'ennemi.
Le 24 décembre, le 87e cède encore du terrain. La 1re
compagnie bouche une partie des tranchées occupées et
s'installe en arrière. Elle y est contrainte par suite du
mouvement de retraite du 87e de ligne.
Le 25 décembre, l'ennemi est toujours très actif.
Les 1re et 2e compagnies se maintiennent sur leurs
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positions et font subir des dommages sensibles à
l'ennemi à l'aide d'heureux lancements de bombes et du
tir d'une mitrailleuse.
Le bataillon est relevé le 26 décembre et va
cantonner à Vienne-le-Château. Il cesse d'être détaché
auprès de la 3e D.I. et passe en réserve du 2e C.A. à
Chaudefontaine.
Le 26 décembre 1914, le général CORDONNIER,
commandant par intérim la 3e D.I., adresse ses
félicitations aux bataillons coloniaux qui « ont apporté
à la 3e D.I., dans les bois de la Gruerie, l'aide la plus
efficace, du 21 novembre au 26 décembre 1914 et ont
servi d'exemple par leur tenue au feu, leur activité
intelligente, leur mépris des fatigues et leur mordant ».
ATTAQUE DU BOIS BAURAIN (Argonne)
(14 Juillet 1915)
Le lieutenant-colonel RUEFF passe le
commandement du régiment au colonel MOREL, le 18
novembre 1914.
Le régiment reste dans le secteur de Servon jusqu'au
8 juin.
Il reste cinq jours en première ligne et cinq jours au
repos. C'est le 1er R.I.C. qui le relève et qu'il va relever
tous les cinq jours.
Il ne se passe pas d'évènements très importants, sauf
le 29 janvier 1915, où le 3e bataillon est alerté et
engagé dans la partie sud-ouest du bois de la Gruerie
pour coopérer avec la 40e D.I. à une contre-attaque
dirigée contre les Allemands qui ont pris des tranchées.
Du 8 juin au 6 juillet, le régiment profite d'un repos
bien mérité, à la Neuville-au-Bois.
Du 6 juillet au 13 juillet, le régiment se prépare à
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attaquer dans le secteur du bois Baurain.
Le 13 juillet au soir, les troupes d'attaque occupent
leurs positions de combat, dans le but de les
reconnaitre. Le mouvement terminé vers 20 heures, les
troupes reprennent leurs positions de départ.
Le 14 juillet, à 4 heures du matin, les bataillons
d'assaut sont à leurs postes.
A l'heure prescrite (8 heures), ils s'élancent à l'assaut
des positions ennemies.
Le lieutenant-colonel MOREL fait sur le combat du
bois Baurain, le récit suivant :
« Le 2e R.I.C. reçoit l'ordre de participer, le 14 juillet
1915, à une attaque sur les lignes allemandes situées
entre le saillant de la route Servon – Pavillon et le
bois Baurain inclus.
« Le 2e R.I.C. est à l'aile gauche de la 15e D.I.C., son
flanc couvert seulement par l'artillerie du 15e C.A.
« La direction générale de l'attaque, le but à atteindre
par la brigade coloniale, le dispositif initial résultant
des travaux de terrassement effectués,sont prescrits par
l'ordre particulier n° 85 en date du 13 juillet 1915, du
colonel commandant la 1re B.I.C. »
En outre, le lieutenant-colonel commandant le 2e
R.I.C. doit « prendre ses dispositions, pour parer le cas
échéant, aux opérations que l'ennemi pourrait tenter du
côté extérieur (ouest) ».
Le lieutenant-colonel commandant le régiment
précise la mission, l'objectif du 2e R.I.C., la zone
d'action des bataillons ainsi qu'il suit :
« Il s'agit (l'attaque a lieu avec deux bataillons en
première ligne et un bataillon en soutien) pour les deux
bataillons de tête de prendre pied le plus rapidement
possible dans la première ligne allemande et, si
possible, dans la deuxième ligne, de s'y installer, de s'y
organiser, de s'y relier avec l'arrière, de se garantir
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contre toute contre-attaque ennemie, puis, de procéder à
un nouveau bond en avant, le bataillon LOZIVIT
(bataillon de tête de gauche) formant barrage vers
l'ouest et le nord-ouest.
Cet officier supérieur ayant une attention toute particulière
à couvrir son flanc gauche, il disposera pour
former l'échelon en arrière et dans des conditions nettement
déterminées, d'une compagnie et d'une section de
mitrailleuses du bataillon d'occupation des tranchées
(1er bataillon du 1er R.I.C.).
En ce qui concerne le bataillon de soutien, le chef de
corps réserve une compagnie pour renforcer sa gauche,
car celle-ci forme pivot du mouvement et le saillant
allemand à attaquer est un point important, car il est
construit sur un mamelon, de faible relief il est vrai,
mais commandant tout le terrain aux alentours.
La compagnie de droite est également réservée pour
couvrir la droite de l'attaque, l'élément encadrant se
trouvant en face d'une position sur laquelle la progression
est une opération des plus délicates et difficiles.
Le régiment attaque dans la direction sud-nord. Le
bataillon LOZIVIT prend comme objectif, le saillant ; le
bataillon STIEGLITZ, le bois Baurain jusqu'à l'organe
de flanquement inclus à l'ouest de ce bois.
Dispositif. - Les deux bataillons de tête sont accolés,
chacun d'eux est sur deux lignes. Le bataillon de queue
est sur une seule ligne. Chaque compagnie est en ligne
déployée. La première vague comprend les grenadiers,
cisailleurs, troupes d'assaut, fractions de la garnison de
la ligne ennemie à conquérir, grenadiers de nettoyage
de ces tranchées. La deuxième vague constitue une
ligne de renfort ; derrière elle, marchent quatre groupes
de travailleurs (génie, pionniers d'infanterie). La
troisième vague constitue une ligne de renfort ou de
manœuvre. Mais il y a lieu de remarquer que deux de
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ces compagnies sont réservées pour la protection des
ailes.
Mesures préparatoires. - L'artillerie doit exécuter
dans les réseaux de fil de fer treize passages : sept
devant le bataillon de gauche et six devant le bataillon
de droite.
Dans la nuit qui précède l'attaque, le chef de corps
fait pousser un boyau vers un petit mouvement de
terrain marqué par une touffe d'arbres et une haie au
nord-nord-est du bois 16, mouvement de terrain sur
lequel il prescrit de diriger à la suite de la première
vague, deux sections de mitrailleuses pour appuyer de
ce point la progression de la gauche du bataillon
LOZIVIT, en prenant d'écharpe et d'enfilade les
tranchées allemandes.
A droite, une section de mitrailleuses est placée au
milieu de la nuit dans le secteur du 173e de ligne, pour
effectuer un septième passage à travers les réseaux de
fils de fer, pour le bataillon de droite.
L'attention des chefs de bataillon est appelée sur la
forme de la ligne d'attaque, sur celle de la ligne
allemande, sur la nécessité d'orienter convenablement
les renforts.
Heure de l'attaque. - A 8 h. 30, sans autre avis, les
troupes doivent déboucher en même temps en colonnes
par deux pour pouvoir cheminer à travers les coupures
du réseau français.
Exécution de l'attaque. - Les troupes de la première
vague, suivies à courte distance par celles de la
deuxième, débouchent à l'heure prescrite sans
hésitation, dans un ordre, un calme parfaits et avec un
entrain admirable.
A peine ont-elles dépassé les crêtes, qu'elles sont
accueillies par des tirs de barrage, puis par des feux de
mitrailleuses agissant de flanc ou d'écharpe. Elles
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franchissent sans arrêt les défenses accessoires de la
première ligne complètement bouleversée et la
deuxième ligne fortement endommagée ; certaines
portions plus ou moins intactes permettent aux
défenseurs d'offrir en ces points une certaine résistance.
Entrainées par leur élan, elles franchissent la
troisième ligne ; la gauche s'y établit, le centre continue
à progresser dans la direction de Binarville, atteint le
fond du ravin de la Noue-Dieusson ; la droite enlève
les deux premières lignes de tranchées, pénètre dans le
bois Baurain. Le capitaine PETITJEAN, de la
compagnie de droite, fait mettre en état de défense les
première et deuxième lignes de tranchées allemandes.
A 8 h. 35, le chef de corps donne l'ordre aux deux
compagnies du centre de la troisième ligne de s'engager
dans le centre du dispositif, pour établir la liaison entre
la gauche et la droite, les unités du centre ayant disparu
dans le ravin.
A 9 h. 5, il signale au général de brigade la nécessité
et l'urgence de nourrir l'attaque.
Pendant ce temps, les Allemands massés d'une part,
derrière un petit bois situé à l'ouest-nord-ouest de la
Noue-Dieusson, se portent en avant à la contre-attaque
contre nos éléments de gauche qui retournent la
troisième ligne allemande.
Ce groupe, débordé par sa droite et par sa gauche,
bousculé et ramené en arrière, est obligé d'évacuer le
saillant, mais grâce à l'appui d'une partie de la
compagnie disponible du bataillon d'occupation des
tranchées, ces divers éléments se cramponnent au
mouvement de terrain en arrière du bois 16, d'autre part
par le feu des fractions de première ligne (tranchées
20-21) arrêtent les Allemands qui se sont avancés
jusque sur la route de Servon, entre notre tranchée 21
et le saillant. Cet incident a lieu à 9 h. 15.
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
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A droite de notre secteur, le 173e de ligne n'a pu
déboucher. Il est nécessaire de couvrir la droite de la
compagnie PETITJEAN qui se trouve en l'air.
A cet effet, la compagnie TARQUINY, du bataillon de
soutien, est engagée dans les traces de la compagnie
PETITJEAN avec ordre d'appuyer sa droite.
Au prix de nombreuses pertes, la compagnie TARQUINY
atteint la première ligne allemande et s'y jette.
Vers 10 h. 15, le lieutenant-colonel commandant le
2e R.I.C. reçoit comme renfort, deux compagnies du
bataillon SCHIFFER.
Il prescrit à l'une de ces compagnies (la compagnie
BARRAUD) de se placer dans le boyau 19-20 et dans la
tranchée 20 ; à la compagnie BERDUREAU de se placer
dans les boqueteaux à la clairière 18-19. Il fait remettre
de l'ordre dans les unités ramenées et prescrit à toute
cette ligne, sous les ordres des chefs de bataillon
CHAMPEL et LOZIVIT, de progresser jusqu'à la crête
militaire, c'est-à-dire à proximité de la route de Servon,
de s'y enterrer et de se tenir prête à pousser une
nouvelle attaque sur la première ligne allemande, de
façon à établir la liaison avec les unités qui occupent la
lisière du bois Baurain, comptant que des renforts
sérieux seraient placés en arrière et qu'une nouvelle
attaque serait montée.
On n'a plus de nouvelles des unités du centre qui se
sont engagées à gauche des compagnies PETITJEAN et
CHAUVEUR.
Le mouvement en avant, auquel participe la compagnie
ANGELI, compagnie de gauche du bataillon de
soutien, commence à 11 h. 15 et est terminé vers midi.
A ce moment, tout le 2e R.I.C. et deux compagnies
de renfort du 1er R.I.C., moins un peloton ont été
engagés. Les unités ainsi placées sont soumises pendant
tout le cours de la journée à un violent feu d'artillerie,
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
de front et d'enfilade.
Les Allemands ont accumulé des mitrailleuses dans
les mouvements de terrain avoisinant le « Chêne » et
rendent infranchissable le terrain qui sépare la lisière
sud du bois Baurain de nos lignes. Après plusieurs
tentatives infructueuses, une liaison peut être établie par
un soldat entre le groupe PETITJEAN – CHAUVEUR –
TARQUINY et notre première ligne.
Deux boyaux d'accès sont commencés de notre côté
et poussés au devant de deux boyaux d'accès commencés
par les troupes qui occupent la lisière sud du bois
Baurain. Ce travail qui doit être fait en sape, est gêné
par les Allemands qui accumulent dans cette région,
des feux d'artillerie, de minenwerfer et de mitrailleuses.
Vers 17 h. 30, le bataillon SOUBIRAN est engagé à
droite dans la direction du saillant du « Chêne ». Il est
repoussé avec de lourdes pertes.
A la nuit, le commandant STIEGLITZ peut se rendre
en rampant jusqu'à la tranchée occupée par la
compagnie PETITJEAN pour examiner la situation. Il
peut même faire procéder à un ravitaillement partiel en
pétards, cartouches et eau, mais les Allemands, à la
faveur de la nuit, font tous leurs efforts pour chasser ce
groupement de leurs positions, attaquant de front et sur
le flanc gauche (ouest).
Ils parviennent à séparer la compagnie TARQUINY
de la compagnie PETITJEAN. Leurs progrès deviennent
tellement sérieux que le chef de corps, sur demande du
capitaine PETITJEAN, fait déclencher un tir d'artillerie
sur les tranchées occupées par nos éléments du bois
Baurain.
Vers 0 h. 30 arrive en renfort une compagnie du
155e de ligne.
Après en avoir conféré avec le commandant
STIEGLITZ, le chef de corps décide qu'une section fera
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
barrage à droite dans le boyau d'extrême droite,
transformé en tranchée et que les deux autres sections
en échelons, la droite en avant, portées en avant de la
tranchée, empêcheront le capitaine PETITJEAN d'être
tourné par l'ouest.
Mais ce mouvement ne peut avoir lieu, car la
compagnie nouvellement arrivée n'a pas d'outils, elle ne
connait pas le terrain et la nuit est très noire.
Enfin, vers 3 heures du matin, les Allemands se
lancent en masse sur le groupe PETITJEAN qui, avec
une soixantaine d'hommes, parvient à se faire jour
jusqu'à nos lignes.
Quant à la compagnie TARQUINY, l'ennemi a pu
occuper le boyau que celui-ci poussait au devant du
notre et désormais cette fraction, réduite à une trentaine
d'hommes, est complètement cernée. Vers 7 heures du
matin, toute résistance du groupe TARQUINY semble
avoir complètement cessé.
Dans ces combats du bois Baurain, le régiment a eu
28 officiers et 1.322 hommes tués, blessés ou disparus.
Le régiment a fait une trentaine de prisonniers
appartenant à cinq régiments différents.
Le 15 juillet, les débris du régiment tiennent toujours
le secteur Y, renforcés par deux compagnies du 155e
de ligne à droite et deux compagnies du même régiment
à gauche.
Le régiment est relevé le 16 et va au repos à la
Neuville-au-Pont, où il reste jusqu'au 26 juillet pour se
réorganiser.
Le bataillon STIEGLITZ se rend dans le secteur 188
le 27 juillet, relever un bataillon du 5e R.I.C. dans le
centre de résistance A.
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
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ARGONNE
(Juillet et Août 1915)
Journée du 11 août. - Le 1er bataillon de 2e R.I.C.,
composé des compagnies LARBALÉTRIER (1re),
PETITJEAN (2e), CHAUVEUR (3e), DAYRE (4e), à
l'effectif moyen de 160 fusils, venait de passer six jours
en première ligne dans le centre de résistance A, où il
avait eu à repousser une petite attaque allemande, et
avait été relevé dans la nuit du 10 au 11 août. Il
occupait les abris Territoriaux et Houyettes, lorsque
commença l'attaque ennemie du 11 août sur les centres
B et C.
La canonnade devenant intense, le chef de bataillon
alerta son bataillon ; il était donc prêt à partir, lorsque
parvint, vers 8 heures, l'ordre suivant du colonel
BERTIN, commandant le secteur de la 15e D.I.C. :
« Portez-vous le plus rapidement possible vers le haut
du ravin des Houyettes, les Allemands ont forcé la
tranchée du Pavillon en C et tentent de tourner
Rondinage ».
Le colonel BERTIN m'ayant fait téléphoner (écrit le
chef de bataillon STIEGLITZ) que le général
commandant la D.I. l'autorisait à user directement des
troupes en réserve de D.I. (mon bataillon en était),
j'exécutai aussitôt l'ordre reçu et arrivai de ma personne
vers 8 h. 30 au P.C.C. (chef de bataillon SAILLENS, du
6e R.I.C.).
Le commandant du centre C me pria de lui donner
sans retard deux de mes compagnies. La compagnie
LARBALÉTRIER fut immédiatement portée en première
ligne pour renforcer la compagnie MANGIN (4e du 6e
R.I.C.) en C2 ; la compagnie PETITJEAN en soutien
pour renforcer la compagnie LE BELLOUR (3e
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compagnie du 6e R.I.C.) dans la tranchée dite de
réserve. Les deux autres compagnies en position
d'attente sur le chemin de rondins du ravin des
Houyettes, la tête au poste de secours avec le
commandant du 1er bataillon.
Ces dispositions initiales prises, le chef de bataillon
reçut du colonel BERTIN l'ordre suivant : « Vous serez
sous les ordres du colonel DUHALDE, du 6e colonial,
pour établir la communication avec le commandant
SAILLENS et pour permettre à ce dernier de procéder à
une contre-attaque en avant de B. Les Allemands
occupent un élément de la tranchée du Pavillon, à la
droite du fuseau A ».
D'autre part, le colonel GUÉRIN, commandant la 1re
B.I.C., confirmait ces ordres. Enfin, le lieutenantcolonel
DUHALDE me faisait connaître que mon bataillon
était à la disposition du commandant SAILLENS.
Ce dernier officier supérieur me demanda, vers 9
heures, d'envoyer le capitaine DAYRE à la disposition
du lieutenant-colonel DUHALDE pour coopérer aux
contre-attaques dans B et pour établir la liaison avec le
fuseau B2 tenu encore à ce moment par le capitaine
MARION, du 6e R.I.C.
La compagnie CHAUVEUR devait être placée dans le
boyau qui relie le poste de secours du chemin des
Rondins au P.C.C., sa tête devant le P.C. ; enfin, la
compagnie PETITJEAN devait renforcer par un peloton
la compagnie BOLAU (2e du 6e R.I.C.) en C3, ne conservant
plus qu'un peloton dans la tranchée dite de réserve.
Ces ordres furent exécutés aussitôt.
Vers 9 h. 30, le capitaine LARBALÉTRIER qui
renforçait en C2, fut chargé par le commandant
SAILLENS de contre-attaquer à la baïonnette des
Allemands qui s'avançaient par un boyau vers nos
tranchées en se couvrant par une pluie de pétards.
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
La section du sous-lieutenant LAGARDE s'élança
hardiment en avant, mais seuls, cet officier et trois
hommes atteignirent l'ennemi dans son boyau, le reste
de la fraction ayant été arrêté après des pertes
relativement fortes, par des feux d'une mitrailleuse
allemande. Ils furent aussitôt blessés et pris, à
l'exception d'un homme, qui put rentrer dans nos lignes.
La section de l'adjudant ROGUET, envoyée pour
soutenir la section LAGARDE subit aussi des pertes
sensibles et dut rentrer dans la tranchée. Le mouvement
offensif de l'ennemi était d'ailleurs suspendu.
Pendant ce temps, le capitaine DAYRE renforçait B3
par un peloton (Sections du sous-lieutenant ADANI et
du sergent de JONQUIÈRES) et se ravitaillait en
munitions, tandis que l'autre peloton (sections du
lieutenant DEMILLY et du sergent BERCEGEAY) prenait
position à l'extrémité est de la tranchée Pavillon, à la
gauche des vestiges de la compagnie CLERC, du 6e
colonial.
Dans la matinée du 11 août, la section de l'adjudant
LANUGUE, de la compagnie PETITJEAN, fut appelée de
la tranchée dite de « Réserve » au fuseau C1 pour
renforcer la compagnie ALBRECHT, du 6e colonial, et
maintenir ainsi la liaison avec B3.
Dans l'après-midi, la section du sous-lieutenant LE
BRIS, de la compagnie LARBALÉTRIER, s'installait dans
les trous d'obus et rétablissait ainsi la liaison entre C1 et
C2.
Dès ce moment, une ligne continue reliait B3 à C3 et
la fin de la journée se marquait par le gain en C3 de
quelques éléments de boyaux conquis à coups de
pétards et l'organisation dans ce même fuseau de
quelques barrages défensifs.
Journée du 12 août. - Dans la nuit du 11 au 12 août,
le commandant SAILLENS communiqua au
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
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commandant STIEGLITZ des messages téléphoniques du
général commandant la IIIe armée et du colonel
commandant le secteur prescrivant de chasser un petit
groupe ennemi qui se serait terré dans le boyau faisant
communiquer les tranchées est-ouest et Pavillon d'une
part et le P.C.C. d'autre part.
Il le pria d'organiser l'attaque de front du dit boyau et
mit à sa disposition un groupement composé d'un
peloton de la compagnie DAYRE (lieutenant DEMILLY
et sergent BERCEGEAY), de la compagnie
LEBARBENCHON (150 fusils du 1er R.I.C.), de la
fraction du sous-lieutenant HUCHET (15 fusils du 6e
R.I.C.), enfin deux sections de la compagnie
CHAUVEUR (sous-lieutenants CLOAREC et LÉVÊQUE).
Les ordres provenant de la IIIe armée se basaient sur
les renseignements donnés par le commandant
SAILLENS aux termes desquels le groupe ennemi à
expulser était peu nombreux et plutôt disposé à se
rendre qu'à se défendre.
Ces ordres d'attaque vigoureuse et surtout rapide,
donnés pour que cet ennemi fatigué n'ait pas le temps
de se ressaisir et de s'organiser défensivement, furent
du reste confirmés au commandant STIEGLITZ par un
capitaine de l'état-major de la IIIe armée.
Le commandant STIEGLITZ combina une attaque à
coups de pétards sur chacune des extrémités du boyau
et une attaque de front venant de l'est sur le boyau.
Elles furent exécutées le 12 août, vers 2 h. 45.
Une demi-section du lieutenant CHAUVEUR attaqua
le barrage qui avait été reconnu au nord du boyau, une
demi-section du capitaine DAYRE celui du sud ; chacun
disposait d'une demi-section destinée à renforcer ou à
occuper la portion du boyau conquise ; le reste de la
force mise à la disposition du commandant STIEGLITZ
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
attaqua de front.
La première tentative exécutée pourtant avec
énergie, échoue : l'attaque du barrage nord, qui était la
plus facile, manquait de bons grenadiers (le 2e R.I.C. a
perdu ses meilleurs éléments de l'espèce le 14 juillet
dernier). L'attaque du barrage sud se heurta à une
organisation défensive sérieuse (blockhaus,
mitrailleuse, lance-bombes) ; l'attaque de front
progressa jusqu'au layon Servon-Bagatelle, fit , en
subissant des pertes, un deuxième bond, jusqu'à une
ligne jalonnée par des trous d'obus, mais ne put
dépasser effectivement cette ligne au delà de laquelle se
trouve une zone d'arbres abattus et hachés par les obus ;
zone où la marche est difficile et où les assaillants
recevaient du boyau ennemi, une avalanche de
grenades, pétards, bombes et rafales de mitrailleuses.
Une deuxième attaque sur ce boyau fut faite vers 14
heures, le 12 août, après que l'action sur le barrage nord
eut progressé, grâce à l'énergie déployée
personnellement par le lieutenant CHAUVEUR qui,
lançant lui-même des grenades et pétards et employant
des mortiers de 70 et 90, démolit ce barrage, refoule
l'ennemi sur une longueur d'environ 60 mètres de boyau
et le força à reculer d'autant son organisation défensive.
En même temps, les fractions du capitaine DAYRE
qui, dans la matinée avaient fait un barrage en face de
celui organisé au sud par l'ennemi, ne parvenaient qu'à
rapprocher un peu plus ce barrage du blockhaus
allemand.
Voulant profiter du succès du lieutenant CHAUVEUR
et de la ténacité du capitaine DAYRE, le commandant
STIEGLITZ, en conformité des ordres de l'armée et des
autorités intermédiaires, lança une deuxième fois de
front, le reste de son groupement qui, malgré
l'expérience précédente, se lança avec la plus grande
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
vigueur, mais échoua pour les mêmes raisons que le
matin.
Le groupe d'attaque se replia dans sa tranchée de
départ, tout en se couvrant par des postes installés au
layon Servon -Bagatelle.
Elle avait subi de fortes pertes ; l'effectif de la compagnie
LEBARBENCHON était alors réduit de moitié.
Les vestiges de la compagnie ANGELI (7e du 2e
R.I.C.), installée dans la tranchée Pavillon, à l'ouest du
boyau, pour prendre à revers, le cas échéant, les
Allemands chassés du boyau, n'eurent pas à intervenir.
Journée du 13 août 1915. - Dans la nuit du 12 au 13,
profitant de ce qu'une attaque lancée par le
commandant SAILLENS avait pu franchir le boyau dans
sa partie nord et de ce que la compagnie PLAT (9e du 2e
R.I.C.) était disponible, une troisième attaque fut
conduite sur la partie centrale et la partie sud du boyau ;
elle subit le même sort que les deux premières.
Ces trois attaques avaient du moins permis de
constater que la portion du boyau où les Allemands
avaient été refoulés par l'action du lieutenant
CHAUVEUR sur le barrage nord, était occupée par une
force ennemie que, vu le front d'où partaient les feux et
vu la densité de ces feux, le commandant STIEGLITZ
évalue à environ 200 hommes décidés, bien armés, bien
retranchés, bien approvisionnés et réapprovisionnés, ce
qui implique que le boyau attaqué était réuni à la zone
occupée solidement par les Allemands dans la région
nord du centre B, ou plus au nord encore.
Ces constatations permirent au commandant
STIEGLITZ de fixer de façon certaine le lieutenantcolonel
DUHALDE et le commandant SAILLENS sur les
moyens à donner aux troupes chargées de réduire le
groupe ennemi dont il s'agit. Le lieutenant-colonel
DUHALDE prescrivit alors de renoncer à toute attaque
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
de front, de n'attaquer que par les barrages et de
commencer contre le barrage sud une galerie de mine.
La force d'attaque confiée au commandant
STIEGLITZ eut à supporter dans ses tranchées, dans la
journée du 12, un violent bombardement (cal. 150 et
210) qui causa des pertes et atteignit les nouvelles
tranchées commencées pour relier la tranchée Pavillon
au P.C.C., selon un tracé parallèle au boyau ennemi
(travail achevé au moment de la relève).
Le commandant STIEGLITZ ayant quitté le
commandement des 1re et 2e compagnies et de la plus
grande partie des 3e et 4e compagnies de son bataillon,
ne peut indiquer en détail les faits accomplis par ces
unités ou fractions, que le commandant SAILLENS avait
sous ses ordres.
Il lui paraît cependant opportun de signaler les
évènements suivants :
Le 11 août, vers 10 heures, à l'attaque contre le
barrage nord, conduite par le lieutenant CHAUVEUR,
correspondit une attaque allemande sur C2 ; l'ennemi
fonça sur la section LE BRIS (compagnie
LARBALÉTRIER) installée dans des trous d'obus entre
C1 et C2 et la força à se replier en arrière de la tranchée
de soutien, dite « du commandant DUSSAUX », ce qui
entraina le mouvement de repli des éléments de C2
installés en première ligne plus à droite ; la tranchée
du commandant DUSSAUX n'était plus tenue que par
le capitaine LARBALÉTRIER disposant d'une section et
demie de sa compagnie.
Le commandant SAILLENS prescrivit alors au
capitaine PETITJEAN d'aller faire ouvrir le feu à deux
mitrailleuses qui se trouvaient en C3 et de résister coûte
que coûte avec deux sections (sous-lieutenant
DESLANDRE, sous-lieutenant TIROT) sur l'emplacement
occupé par ces sections entre la compagnie BOLOU (C3)
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
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et la compagnie LARBALÉTRIER (C2), emplacement
sur lequel était dirigée l'attaque ennemie ; le capitaine
PETITJEAN rencontra alors des hommes de C2 qui
fléchissaient et se repliaient, les arrêta grâce à son
énergie et le capitaine LARBALÉTRIER réoccupa la
portion du front qui venait d'être abandonnée. La
situation était ainsi rétablie, ainsi que la liaison des
fuseaux et les renforts venus de l'arrière (3e bataillon du
2e colonial) permettaient de résister victorieusement à
une nouvelle attaque.
Le commandant STIEGLITZ apprit par le sergent de
JONQUIÈRES que le peloton de la compagnie DAYRE,
détaché en B3 pour renforcer la compagnie MARION,
fut, ainsi que cette dernière unité, coupé de C1, entouré
presque entièrement par l'ennemi et contraint à se
replier.
Dans ce mouvement de repli, une demi-section du
sous-lieutenant ADANI et la demi-section du sergent de
JONQUIÈRES auraient été détruites ; les deux autres
demi-sections sont rentrées aux abris Territoriaux
avant la relève.
A la deuxième attaque de front, lancée le 12 août,
vers 14 heures, contre le boyau tranchée du Pavillon –
P.C.C., correspondit une attaque allemande analogue à
celle du même jour, 10 heures.
Les troupes de première ligne manquant de pétards,
se replièrent dans la direction du P.C.C. Le souslieutenant
TOBIE (compagnie PETITJEAN) prit alors
sous ses ordres un groupe d'environ 150 hommes de
toutes compagnies, fit sonner la charge et les porta en
avant au nord de P.C.C. Après quelques mouvements
en avant suivis de reculs, il parvint à installer
définitivement son groupe au nord de P.C.C. et
rétablit la situation en ce point.
Le 3e bataillon, sous les ordres du chef de bataillon
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
LOZIVIT, accomplissait pendant ce temps une lourde
tâche.
Le 12 août 1915, dans la matinée, le 3e bataillon
était cantonné dans les abris Territoriaux (nord-est
de Vienne-le-Château).
Vers 11 h. 30, le chef de bataillon recevait l'ordre
suivant :
« Mettre d'urgence une compagnie à la disposition
du chef de bataillon SAILLENS, commandant le centre
de résistance C.
« Disposer les trois autres compagnies dans la
tranchée est-ouest du ravin de la Houyette au
Rondinage. Tenir coûte que coûte la tranchée qui barre
le chemin des Rondins et le ravin de la Houyette. »
La 11e compagnie (capitaine TOURNIER) se rend
immédiatement au poste de commandement C et relève
en première ligne la compagnie LARBALÉTRIER.
Les 9e, 10e et 12e compagnies s'établissent dans la
tranchée est-ouest.
En se rendant au poste de commandement C, le
chef de bataillon rencontre le chef de bataillon
STIEGLITZ qui lui communique l'ordre suivant, du chef
de bataillon SAILLENS :
« Venir vite avec deux compagnies pour dégager
deux compagnies cernées dans le Doigt de Gant ;
« Mettre une compagnie à la disposition du chef de
bataillon STIEGLITZ pour contre-attaquer. »
En conséquence, les 12e compagnie (capitaine
OLLIVON) et 10e compagnie (capitaine BUVELOT),
commencent leur mouvement vers le poste de
commandement C.
La 9e compagnie (lieutenant PLUT) est mise à la
disposition du chef de bataillon STIEGLITZ et restera
sous ses ordres jusqu'à la relève, le 14 août, dans la
matinée.
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Le peloton du sous-lieutenant THIÉBAULT occupe le
boyau d'accès A, vers le Doigt de Gant et l'organise.
Il est prêt à contre-attaquer par le nord-ouest pendant
que les compagnies MARION et ALBRECHT, cernées
dans le Doigt de Gant, font leur mouvement de repli
par petits paquets en rampant, car il n'y a pas de
communication entre le Doigt de Gant et le boyau tenu
par le peloton THIÉBAULT.
Après le repli des compagnies MARION et
ALBRECHT, les Allemands prononcent une violente
attaque, appuyée par un bombardement intense.
La ligne cède, les compagnies du 6e R.I.C., le
peloton de la 12e compagnie se replient en arrière de D.
Le chef de bataillon SAILLENS et le centre C
demandent du renfort.
Dès l'arrivée des renfort, les clairons sonnent la
charge, les troupes remontent au delà de D, mais une
contre-attaque ennemie les refoule à nouveau.
Jusqu'à la nuit, plusieurs charges sont exécutées,
mais les troupes ne peuvent avancer au delà de D.
A la nuit, les troupes d'assaut couchent sur la
position.
Le chef de bataillon SAILLENS réunit les
commandants de compagnie vers 0 h. L'attaque sera
reprise à 3 heures.
Le concours de l'artillerie ne peut être obtenu.
L'attaque ne peut déboucher.
Pendant toute la journée du 13 et la nuit du 14, les
troupes restent sur les mêmes positions. L'ennemi
bombarde violemment nos lignes. Le concours de notre
artillerie fait défaut.
La relève a lieu dans la nuit du 13 au 14.
Suivant ordre reçu, les unités relevées du bataillon à
la disposition du centre C, restent en position d'attente
près du poste de secours jusqu'à la fin de la relève.
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Elles sont ensuite dirigées vers les abris Territoriaux
et les abris nord-ouest de Vienne-le-Château.
Le 14 août, le régiment est relevé et vient se reposer
à la Neuville-au-Pont.
Le colonel et le capitaine major reconstituent et
remettent un peu d'organisation dans les compagnies,
dont quelques unes ont perdu tous leurs officiers et ont
été fortement éprouvées. Le régiment a eu en effet 15
officiers blessés et un tué dans les journées de combat
des 11, 12 et 13 août. Il a perdu aussi 10 sous-officiers
tués, 24 blessés et 47 soldats tués, 171 disparus, et 341
blessés.
Le 15 août, tout le régiment est transporté au repos à
Cheppy en camions automobiles. Il quitte Cheppy le
27 et se rend à La Cheppe.
Il est employé jusqu'au 16 septembre à faire
quelques travaux d'aménagement aux tranchées de
première ligne et aux boyaux de communication.
Le 17, le régiment part aux tranchées.
Dans la nuit du 24 septembre, tout est prêt pour une
grande attaque. Le bataillon STIEGLITZ se porte en
première ligne et le 3e va occuper les boyaux Alsace-
Gascogne aux positions de réserve de D.I., sur la route
de Suippes à Souain.
CHAMPAGNE (Moulin de Souain)
(25 Septembre 1915)
25 septembre 1915. - Au petit jour, le régiment s'est
formé pour l'attaque, 1er et 2e bataillons en ligne
formant vagues d'assaut, 3e bataillon formant réserve de
D.I., est dans les boyaux Alsace-Gascogne, à 600
mètres au sud de Souain.
A 9 h. 15, les vagues sortent des tranchées,
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
franchissent les ouvrages du Palatinat et de
l'entonnoir de Souain, les groupes de nettoyeurs de
tranchées dégagent les ouvrages.
Une lutte homérique s'engage : le sergent BLOCH,
après un dur combat, se trouve complètement entouré
d'ennemis. Un officier allemand lui commande de se
rendre en lui promettant qu'il ne lui sera fait aucun mal.
« Jamais ! » répondit BLOCH en épuisant les grenades
qui restaient dans ses musettes.
Au même moment, une balle vint le frapper en
pleine tête et le tua net.
Un de ses hommes grièvement blessé à ses côtés et
abandonné par les Allemands, a fait le récit de cette
héroïque aventure.
Les vagues franchissent les tranchées Von Klück-
Odalisques, montent au delà du bois Guillaume II,
atteignent les bois 17, 18 et 38.
Dès le déclenchement de l'attaque au nord de l'Ain,
arrive l'ordre d'attaquer la tranchée d'Altons, le bois
des Bouleaux, encore occupés par des tirailleurs
ennemis qui tirent sur les éléments de nos troupes qui
les ont dépassés, puis de continuer la marche en avant.
Aux 1er et 2e bataillons, les unités mélangées
tiennent sur leurs positions.
Le lieutenant-colonel blessé et évacué est remplacé
par le chef de bataillon LOVIZIT, qui prend le commandement
du régiment et s'installe au bois Guillaume II,
où le 3e bataillon s'établit également en bivouacs.
Le 67e de ligne occupe le terrain entre le bois
Guillaume II et la tranchée des Odalisques.
26 septembre. - Deux secteurs sont formés :
A droite, 2e brigade ;
A gauche, 1re brigade.
La limite entre les deux secteurs est continuée par
une ligne allant de 606 à la cote 179, près du bois 50.
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
La mission est d'organiser la position conquise et de
tenir coûte que coûte.
27 septembre. - Les 10e et 12e compagnies appuient
dans la soirée l'attaque du 35e de ligne sur la tranchée
des Tantes.
28 septembre. - Les éléments sont ramenés un peu
en arrière pour mettre de l'ordre dans les unités.
Le régiment occupe :
1er bataillon, boyau des Fathmas ;
2e bataillon, bois Guillaume II ;
3e bataillon, boyaux de Brême et sud du bois 38.
A 15 h. 30, le 6e C.A. attaque la tranchée de
Lubeck ; quatre bataillons de chasseurs sortent de la
lisière nord du bois 28, attaquant les bois J11, J10, J3, en
passant par la tranchée des Tantes tenue par le 35e de
ligne.
Le 1er R.I.C. suit et attaquera la tranchée de Lubeck
par le nord.
Le 2e R.I.C. attaquera la cote 193 et marchera sur un
kilomètre ouest de Somme-Py et poussera au nord.
Les 9e et 11e compagnies appuieront la gauche de
l'attaque du 6e C.A. sur la tranchée de Lubeck.
Pertes pendant les journées des 25, 26, 27 et 28
septembre :
Officiers : 7 tués, 15 blessés, 4 disparus ;
Troupe : 46 tués, 345 blessés, 538 disparus.
OISE ET SOMME
(Décembre 1915 à Décembre 1916)
Le 1er octobre 1915, le régiment séjourne aux abris
Piémont, et part le lendemain au camp de la Noblette.
Le 4 octobre, il se rend à Estrées-Saint-Denis en
camions automobiles. Il y reste jusqu'au 15 pour se
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
reconstituer.
Le 15, la D.I. se porte à 10 kilomètres au nord et
s'établit dans la région de Moyenneville. Le régiment
va à Bailleul-le-Soc le 25 octobre, où, le lendemain, le
roi d'Angleterre, le président de la République et le
Généralissime passent une revue.
Le lieutenant-colonel MONHOVEN prend le
commandement du régiment en remplacement du
lieutenant-colonel MOREL, qui a été blessé le 25
septembre.
Le régiment reste dans la même région jusqu'au 27
décembre, où il se porte vers le nord-ouest, par Villers-
Tournelle, Le Plessier, Grivesnes.
Le 28 décembre, il va dans la région de Plachy et le
30, il embarque à Salleux pour aller à Saint-Riquier en
passant par Amiens et Doullens.
Pendant les deux années 1914 et 1915, le régiment a
reçu un renfort de 11.994 soldats, 636 caporaux, 378
sergents, 28 sergents-fourriers, 44 sergents-majors, 53
adjudants et 20 adjudants-chefs, soit un total de 13.841
hommes.
Le régiment reste au camp de Saint-Riquier du 1er
au 16 janvier 1916, date à laquelle il embarque à
Abbeville, à destination de Poix. Il se rend ensuite à
Bailleul-le-Soc pour y stationner jusqu'au 12 février.
Il se porte alors dans la région de Ravenel,
Varmont, Moutiers et le 19 février, il relève en lignes
le 70e territorial, dans le sous-secteur de Mareuil
(Oise).
Le lieutenant-colonel MONHOVEN porte à la
connaissance du régiment l'ordre 477 de la IVe armée,
en date du 28 janvier 1916.
Le général commandant la IVe armée, cite à l'Ordre
de l'armée, le 2e régiment d'infanterie coloniale :
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
S'est signalé depuis le début de la campagne par sa
solidité et son endurance. Le 25 septembre 1915,
brillamment enlevé par son chef, le lieutenant-colonel
MOREL qui a été grièvement blessé, s'est emparé de cinq
lignes de tranchées fortement organisées, se portant d'un seul
élan jusqu'à des positions d'artillerie ennemie, faisant de
nombreux prisonniers et s'emparant d'un matériel important.
A tenu ensuite solidement le terrain conquis, sous un
bombardement intense et a donné une nouvelle preuve de
son allant et de son énergie, dans l'attaque du 29 septembre.
Le lieutenant-colonel commandant le 2e R.I.C. prend
le commandement du sous-secteur le 19 février.
Le régiment reste dans ce sous-secteur jusqu'au 29
juillet. Les pertes ne sont pas considérables.
Le 29 juillet 1916, le régiment est relevé par le 4e
tirailleurs de la D.I.M., et va cantonner à Vaudelicourt.
Il y reste jusqu'au 14 août et le 15, il va en lignes au
nord-ouest de Dompierre, où il occupera le secteur
jusqu'au 20 septembre 1916.
C'est pendant cette période qu'ont lieu les fameuses
affaires de la Somme.
Le séjour en lignes est pénible et les relèves
difficiles ; les hommes sont presque enlisés. L'artillerie
bombarde souvent et violemment les tranchées. Nos
pertes sont sensibles, mais elles sont plus fortes chez
l'ennemi.
Le 9 septembre, en vue de préparer une attaque de la
15e D.I.C., le 2e R.I.C. exécute à 17 heures une attaque
partielle dans le but de s'emparer du front 550-551.
L'attaque, préparée par l'artillerie de tranchée, est
exécutée par une équipe de grenadiers de la compagnie
LE BRIS, un peloton de la compagnie PIERRE, une
section de la compagnie BALADES, appuyés par les
mitrailleuses des C.M. 1 et C.M. 4.
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s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
L'attaque se déclenche à l'heure dite avec un entrain
remarquable, qui met le régiment en complète
possession des objectifs assignés. L'ennemi réagit
fortement, tant au moyen de grenades que de contreattaques
et d'artillerie de tous calibres qui, à plusieurs
reprises, exécute des tirs de barrage sévères sur la
première ligne et la ligne de soutien.
Deux contre-attaques, l'une immédiate, l'autre à 17
h. 40, sont repoussées et nous restons maitres du terrain
conquis, en capturant 35 prisonniers et quatre
mitrailleuses en bon état.
Jusque-là les pertes s'élèvent à 130 blessés ou
disparus.
La nuit est employée à organiser la position
conquise.
Le lendemain, 10 septembre, à 4 heures, l'ennemi
déclenche un très violent tir de barrage et de contrebatterie,
mais sans attaque d'infanterie. Nous avons
quelques pertes, mais nous conservons entièrement le
terrain enlevé d'assaut la veille. Cependant, au moyen
d'une attaque brusquée par liquides enflammés sur la
section de la compagnie LE BRIS occupant la tranchée
du Poivre, l'ennemi parvient à nous ramener sur nos
positions du 8.
La section qui a courageusement résisté et prononcé
même une contre-attaque est presque anéantie.
Les première et deuxième lignes sont violemment
bombardées.
Les hommes qui combattent depuis cinq jours,
toujours en éveil, sont très fatigués. Les
communications téléphoniques sont difficiles, les lignes
fréquemment coupées, ce qui oblige d'assurer la liaison
des divers échelons par coureurs.
La 1re brigade doit participer à l'attaque faite par le
2e C.A.C. le 17 septembre.
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s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
L'attaque dans la zone de la brigade est dirigée par le
colonel MONHOVEN.
A 4 h. 45, les éléments du secteur de gauche
appuyés par le tir du 58, commencent leur progression
vers le point 87.36, qu'ils atteignent vers midi.
Pendant ce temps, l'artillerie de tranchée exécute une
préparation intense sur la tranchée du Poivre, depuis
86.35 jusqu'à 547. Le 75 tire en même temps aux
environs du point 87.33.
Vers 14 heures, le capitaine SPECEL, commandant la
5e compagnie, qui devait commander l'attaque sur le
point 87.35, voyant la préparation suffisante et
s'apercevant que des Allemands paraissent vouloir se
rendre, déclenche son attaque avant l'heure fixée.
Il la dirige avec sa bravoure habituelle, mais
malheureusement ses éléments de tête tombent sous le
feu d'une mitrailleuse qui a réussi à se maintenir dans
un boyau. Le capitaine SPECEL est tué ainsi que le
sous-lieutenant qui commande la section d'attaque. Les
premiers éléments de cette section, après un moment
d'hésitation, s'emparent de 87.35 et commencent à
progresser vers le point 87.36 où la liaison est établie
vers 18 heures.
En même temps que la section de la 5e compagnie
s'élançait à l'attaque, les éléments de la 2e compagnie
sénégalaise partaient des points 550 et 551, pour se
jeter par 519 sur la tranchée du Poivre ; ils se reliaient
bientôt vers 87.35 à la 5e compagnie et gagnaient du
terrain vers 87.33, d'où après avoir anéanti une assez
vive résistance d'un groupe ennemi, ils se reliaient aux
éléments d'attaque de la 7e compagnie qui arrivaient par
le boyau 85.31 et par la tranchée du Poivre.
Au cours de cette attaque, nous avons pris dans la
tranchée du Poivre 2 officiers, 70 soldats ennemis,
dont 15 à 20 ont été tués par l'artillerie ennemie au
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
cours de leur voyage à l'arrière et deux mitrailleuses.
Nos pertes sont très peu élevées, la 5e compagnie a
eu une quinzaine de tués, une vingtaine de blessés. Les
deux autres compagnies ont eu un tué et chacune sis à
huit blessés dans l'attaque même. Par contre, les pertes
ennemies sont considérables à en juger par le grand
nombre de cadavres trouvés sur le terrain.
Au cours de l'avance, quand nous avons pris la
portion de tranchée 85.35 – 449, nous y avons trouvé
une centaine de cadavres. Le 58 faisait sauter en l'air
corps et armes.
Dès la prise des objectifs, commence l'organisation
de la nouvelle tranchée, organisation à laquelle
viennent participer pendant la nuit, deux sections du
génie.
L'ennemi réagit peu.
Les marsouins sont couverts de boue. Ils sont sales,
leur barbe et leurs cheveux sont en broussailles, ils sont
dans un état lamentable.
Du 20 septembre au 26 octobre, ils vont se reposer
au camp de Marly, d'où ils font mouvement pour aller
relever le 42e à Belloy-en-Santerre.
La relève s'opère dans de bonnes conditions.
Le secteur était calme. Les marsouins y firent preuve
d'endurance et souvent d'un beau courage.
« Un soir, rapporte un combattant, cinq grenadiers
d'élite sous les ordres du chef d'équipe DUVAL (Jules),
étaient volontaires pour aller reconnaitre un poste
avancé. Avant d'atteindre son but, l'équipe fut soumise
à un violent tir de barrage de grenades. Obligée de
revenir en arrière à cause du manque de munitions, elle
fut chargée une heure après, de s'emparer du même
poste.
« Les six grenadiers remontèrent et furent reçus cette
fois encore par de terribles tirs de grenades et de jets de
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
liquide enflammé.
« En plus de l'effectif du poste avancé, ils avaient
devant eux, deux sections ennemies arrivées en renfort
dès la première alerte. Les Boches en opposant une
forte résistance n'attendaient que le fléchissement de
l'équipe pour se porter en avant, mais nos braves poilus
tenant vaillamment, donnèrent le temps à l'artillerie de
tranchée d'appuyer leur action. Après quelques instants
d'un tir très nourri, ils s'élancèrent en chantant la
« Marseillaise », à l'assaut de la position qui tomba
entre leurs mains. »
Le 29 octobre, l'artillerie ennemie se montre très
active et nous cause quelques pertes et des dégâts assez
importants.
Le colonel MAYER est nommé au commandement
du régiment le 30 octobre, en remplacement du colonel
MOHOVEN, désigné comme adjoint tactique du général
commandant l'artillerie d'assaut.
Le 1er novembre, la journée est calme, les boyaux et
les tranchées sont dans un état lamentable. A cause de
la pluie des jours précédents, dans tout le secteur, la
boue monte jusqu'à mi-cuisse.
Le bataillon en ligne se prépare à être relevé.
Le 5e R.I.C. vient relever le régiment qui cantonne à
Chuignes le 10 novembre, où doit se faire l'embarquement
en autos-camions. Le même jour, le régiment
arrive à son nouveau cantonnement, Bayonvillers.
Le 1er décembre 1916, il revient à Chuignes et
occupe jusqu'au 6 décembre, le secteur Chuignes –
Fontaine-lès-Cappy.
Il fait alors mouvement en camions automobiles et
va cantonner à Essertaux-Rossignol.
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
AISNE
Attaque du Chemin des Dames (16 Avril 1917)
Le 22 décembre 1916, le régiment se rend dans la
zone de Cempuis où il cantonne jusqu'au 6 janvier
1917, date à laquelle il se porte dans la région de
Juvignies pour gagner par étapes le secteur de Moulin
Rouge, où il arrive le 16 janvier.
Il est relevé le 8 février par le 33e R.I.C. et cantonne
à Cohons jusqu'au 8 mars.
Le dit jour, il va cantonner à Fismes et relève le
lendemain le 33e R.I.C. dans le secteur de Vassognes.
Le régiment reste dans ce secteur assez calme
jusqu'au 20 mars. Le 21, il va cantonner à Baslieux-lès-
Fismes et le 23 à Dravegny.
La marche exécutée par le 3e bataillon dans la nuit
du 7 au 8 février, mérite une mention particulière.
Le bataillon, dont les derniers éléments avaient été
relevés le 7, vers 21 heures, se trouva rassemblé le 8,
vers 1 heure, à 200 mètres au nord-ouest de Blanzy-lès-
Fismes, ayant déjà fait une étape d'environ 15
kilomètres. De là il devait être transporté en camions à
ses cantonnements de Vollome, ferme Party, distants
d'environ 19 kilomètres. Les hommes qui avaient fourni
en ligne un travail d'organisation sérieux, étaient
fatigués ; d'autre part, il faisait un froid très vif qu'une
forte bise rendait encore plus sensible.
Quand les hommes eurent pris le café, le chef de
bataillon BASTARD, commandant le bataillon, fit
appeler les commandants de compagnie et leur dit en
substance : « les autos qui doivent nous emmener
n'arriveront qu'à six heures du matin ; si les hommes se
couchent par un froid pareil, ils risquent de ne pas se
relever. Nous allons donc partir immédiatement ;
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
expliquez aux hommes la nécessité de cet effort. Les
équipages resteront à Blanzy-lès-Fismes et rejoindront
demain matin. »
Le bataillon prit la route de Coulonges par Perles,
Bazoches, Chéry-Chartreuve. Cette route prise par la
glace brillait sous la lune comme un miroir. Des
hommes à tout instant glissaient et s'étendaient de tout
leur long. On essaya de marcher à travers champs, mais
la terre inégale, dure comme de la pierre, rendait la
marche très pénible. Le chef de bataillon ordonna des
haltes fréquentes, mais très courtes en fin desquelles
nul n'était laissé en arrière. La fatigue était telle que
malgré le froid, les hommes s'endormaient à peine
assis. Sur les plateaux au nord de Chéry-Chartreuve,
un vent debout glacial causa aux hommes une réelle
souffrance : le contenu des bidons, le pain étaient gelés.
A partir de la cote 210 (1 kilomètre nord-ouest de
Dravegny), le bataillon ayant à sa tête le souslieutenant
DUCHET comme officier guide, quitta la
grand'route et marcha directement à la boussole sur ses
cantonnements à travers les champs couverts de neige
durcie. Enfin, vers 7 h. 30, une patrouille lancée en
avant pendant le dernière halte, découvrit dans un repli
de terrain, la ferme Party.
Vers 9 heures, le bataillon était installé dans ses
cantonnements, heureux de l'effort accompli ; une
trentaine d'hommes à peine avaient été laissés en arrière
dans différents cantonnements, au cours d'une marche
de nuit d'environ 34 kilomètres en terrain accidenté, par
un froid de -21° qu'une forte bise rendait plus aigu.
Le 26 mars 1917, le lieutenant-colonel PHILIPPE
vient prendre les fonctions d'adjoint au colonel MAYER.
Le régiment relève le 5e R.I.C. le 31 mars 1917.
L'état-major est à Paissy. Il est relevé par le 4e mixte de
la 38e D.I. le 4 avril, et va cantonner aux Creutes
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
Marocaines, aux Creutes de l'Yser et à Paissy.
Jusqu'au 15 avril, les pertes sont peu élevées.
Le 15, les unités vont occuper leur emplacement
pour une attaque. Le 1er bataillon en première ligne et
réduits ; le bataillon CORNELOUP au ravin du Moulin,
le 2e bataillon aux Creutes du Stand et le 3e bataillon
rattaché au 57e R.I.C.
Le régiment doit prendre part à une offensive
d'ensemble contre les organisations allemandes au nord
de l'Aisne. Il a comme mission :
1° De s'emparer des trois lignes de tranchées
allemandes du plateau des Dames et de prendre
position sur la rive nord de l'Ailette.
2° De poursuivre son avance jusqu'à la Bièvre et
ultérieurement jusqu'au mouvement de terrain de
Moulin-Fermé.
Encadré à droite par le 53e R.I.C., à gauche par le
57e R.I.C., le régiment a, avant le déclenchement de
l'atta-que, ses trois bataillons échelonnés en profondeur
;chaque bataillon étant chargé de conquérir l'objectif
qui lui est assigné avec ses propres moyens.
Le 16 avril, à 6 heures du matin, l'attaque se
déclenche. Le 1er bataillon (bataillon A) ayant deux
compagnies en première ligne, deux compagnies, deux
sections de mitrailleuses avec un canon de 37 en
réserve, deux sections de mitrailleuses avec chacune
une escouade de voltigeurs, destinés à fournir des
détachements de liaison, sort des tranchées à 6 heures et
marche sur son objectif.
Les marsouins sont impatients de bondir sur
l'ennemi. Un jeune officier, nommé de la veille, monte
sur le parapet pour observer l'ennemi et le chemin à
parcourir. Son sergent lui fait remarquer qu'il s'expose
un peu trop. « Le devoir avant tout ! » répond l'officier.
L'heure de l'assaut approche. Encore quelques
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
minutes..., une minute... et l'officier franchit le parapet
d'un seul bond en s'écriant « En avant ! ».
Cet appel est écouté de tous ses hommes dont il était
le camarade et le chef. Tous s'élancent bravement à
l'attaque du blockhaus. A peine le sous-lieutenant a-t-il
fait une vingtaine de mètres, qu'il tombe frappé
mortellement devant toute sa section. Ses hommes
s'arrêtent quelques instants, mais bientôt s'élancent avec
une ardeur plus vive en entendant les cris répétés du
chef : « En avant ! En avant ! ».
L'officier se tût et bientôt on l'entendit prononcer ces
quelques mots d'une voix étouffée : « Ecrivez à ma
mère..., dites au commandant de compagnie... », il ne
put achever, et expira.
Accueilli par des rafales nourries de mitrailleuses, le
bataillon, en dépit des pertes éprouvées et du terrain
bouleversé, enlève dans un bel élan les tranchées de
Franconie et de la Courtine. Les défenseurs peu
nombreux, dont la plupart sont vêtus d'une tenue bleu
horizon, se replient en courant.
La tranchée de Battemberg occupée par de petits
détachements et des mitrailleuses, est également
enlevée et ses défenseurs bousculés, malgré un barrage
de pétards qui nous fait éprouver de nombreuses pertes.
Tandis que la compagnie de gauche (2e compagnie)
progresse par petits groupes, utilisant les trous d'obus
jusqu'à la tranchée de Sadowa qu'elle occupe entre le
boyau Nix et le boyau Kub, la compagnie de droite (1e
compagnie) continuant son mouvement dans la
formation primitive, franchit la tranchée Sadowa et ne
s'arrête qu'à la tranchée qui court le long de cette crête,
entre le boyau Nix et le chemin, à 100 mètres à l'ouest
de la route du Poteau d'Ailles.
La 1re compagnie veut poursuivre le mouvement par
le chemin à 100 mètres à l'ouest de la route d'Ailles,
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
mais après une centaine de mètres faits sur ce chemin,
le mouvement est arrêté par des feux puissants de
mitrailleuses établies tout le long de la crête de la
ferme de la Bovelle et dans cette ferme, sous des
blockhaus qui les rendent invisibles et invulnérables.
Les pertes qu'elle nous font subir sont énormes. La 2e
compagnie, de son côté, ne peut progresser pour la
même raison.
A 7 heures, le mouvement en avant est
complètement arrêté. Quelques nettoyeurs de tranchée
descendent par le tournant du chemin 90.18 dans les
abris à contre-pente entre le chemin et le boyau Nix. Ils
font encore une trentaine de prisonniers, mais ne
peuvent avancer vers la partie ouest du ravin, à cause
des feux de mitrailleuses.
Voyant le mouvement des compagnies de première
ligne suspendu, le chef de bataillon fait avancer les
compagnies de réserve qui viennent renforcer les
occupants de la tranchée de Sadowa ; la 3e compagnie
sénégalaise entre le boyau Kub et le boyau Nix, et la
3e compagnie du 1er bataillon entre le boyau Nix et la
route d'Ailles.
D'autre part, une section de mitrailleuses avec une
escouade de voltigeurs, s'installe vers 7 h. 30 près de la
route d'Ailles, au point 81.18, et assure la liaison avec
le 53e R.I.C. Une deuxième section s'établit à 100
mètres plus au sud, sur la route d'Ailles. Enfin, deux
sections de mitrailleuses se mettent en batterie vers 7 h.
15, à l'intersection du boyau Nix et de la tranchée
Camberg et ouvrent le feu sur les mitrailleuses de la
Bovelle, que contrebat également le canon de 37, mais
sans efficacité, les mitrailleuses ennemies étant sous
blockhaus.
A partir de ce moment, la progression est enrayée.
Les contre-attaques tentées par l'ennemi partant de la
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
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Bovelle sont toutes repoussées à la grenade. Le chef de
bataillon CASSANDRE, commandant le 1er bataillon, est
tué au cours d'une de ces contre-attaques.
Les compagnies de tête du bataillon B (67e bataillon
sénégalais), ne voyant plus les éléments du bataillon A,
abrités dans la tranchée de Sadowa et les trous d'obus
environnants, viennent se confondre avec lui et, au bout
de quelques instants, il se produit un mélange complet d
toutes les unités.
Dans l'après-midi, le mouvement en avant de
l'ennemi s'accentue. De nombreux groupes sont aperçus
se faufilant vers le sud, par les boyaux, entre la Bovelle
et la tranchée Deimling.
A 17 heures, cette attaque d'infanterie appuyée par
un bombardement d'artillerie de gros calibre sur notre
droite, vers la route d'Ailles, oblige la 2e compagnie,
dépourvue de grenades et de cartouches, à se replier sur
la tranchée de Camberg.
L'artillerie ne répond pas aux demandes de tirs de
barrage faites à maintes reprises par le bataillon.
Vers 19 heures, un mouvement général de repli se
produit à l'est de la route d'Ailles, dans le secteur du
régiment voisin ; l'ennemi poursuit à la grenade et lance
de nombreuses fusées éclairantes. Notre droite, appuyée
à la route d'Ailles, est découverte. Les munitions sont
épuisées, en particulier les grenades et les cartouches de
mitrailleuses. Les corvées de ravitaillement envoyées
au dépôt de la tranchée Martin, se perdent et ne
reviennent pas.
Le capitaine BERNARD, commandant le bataillon,
devant la pression ennemie, donne l'ordre aux quelques
éléments qui restent autour de lui, de se replier sur la
tranchée Battemberg, à la droite des éléments du
bataillon BOENNEC qui viennent de prendre position,
mais la majorité des hommes impressionnés par le recul
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
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des fractions voisines dépassent la ligne fixée et se
portent à l'ancienne première ligne française ; quelques
hommes seulement s'arrêtent sur la tranchée
Battemberg.
Le 67e bataillon sénégalais rassemblé depuis 3
heures dans la tranchée des Réduits, se met en
mouvement à 6 heures et vient remplacer dans la
parallèle de départ et la tranchée de doublement le 1er
bataillon. Il franchit la tranchée de première ligne à 6 h.
20 et suit à environ 500 mètres le bataillon de tête, en
formation d'approche. Il traverse la tranchée de
Franconie malgré un tir de barrage peu meurtrier du
reste, et dépasse la tranchée de Battemberg.
A ce moment, environ 6 h. 45, le bataillon est
soudainement pris d'écharpe et d'enfilade par des
mitrailleuses ennemies situées aux alentours de la
ferme de la Bovelle. En quelques instants, la colonne
de droite perd la moitié de son effectif ; celle de
gauche est arrêtée net dans sa progression.
La compagnie de droite (compagnie POMMIER) se
jette dans la tranchée de Sadowa, tandis que l'autre,
avec son capitaine, poursuit son mouvement sur les
pentes descendant vers l'Ailette, où elle fait 17
prisonniers, qui sont envoyés à l'arrière. Elle est arrêtée
et doit se retrancher sur place.
La compagnie de queue de la colonne de droite fait
face à l'ouest et à la Bovelle, le long du boyau Kub.
Les deux unités ont perdu une grande partie de leurs
cadres et sont complètement mélangées avec celles du
bataillon A (1er bataillon du 2e R.I.C.) et du 53e R.I.C.
(régiment de droite).
Les débris des compagnies de gauche (DUMAIN et
ARNAUD) s'étendent le long de la tranchée Camberg,
face au nord, mélangées à quelques éléments du 1er
bataillon du 2e R.I.C.
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
Toute la journée, le bataillon reste fixé par les tirs de
mitrailleuses et d'artillerie ennemies, qui occasionnent
des pertes sévères et rendent la transmission des ordres
très difficile. Le bataillon ne possède plus ni grenades,
ni cartouches.
Vers la fin de la journée, les Allemands profitant de
notre manque de munitions, essayent de nous refouler
de front à la grenade. Les débris des compagnies
POMMIER, POULIGNAN et DAUMAIN reculent peu à
peu, repassant par la tranchée de Camberg vers la
droite du bataillon BOENNEC.
Le mouvement de repli de la droite (53e R.I.C.)
s'accentuant, un grand nombre de tirailleurs suivent ce
mouvement et, à la faveur de l'obscurité, refluent vers
l'arrière.
Le chef de bataillon commandant le 67e B.T.S. se
trouve bientôt seul avec une poignée d'hommes, sans
cartouches ni grenades, en arrière des éléments du
bataillon BOENNEC, qui ont pris position dans la
tranchée de Battemberg. Il se porte vers les lignes
françaises pour essayer de rallier les débris de son
bataillon et reconstituer une troupe de quelque effectif.
Le bataillon C (2e bataillon du 2e R.I.C.) sort à 6
heures de la grotte du Stand de Paissy et vient prendre
place derrière le bataillon B. Le passage de la vallée
s'effectue sans pertes, malgré le tir de barrage.
Le mouvement ayant lieu par les boyaux d'Arras et
d'Anvers, il résulte un certain retard pour le
franchissement de la parallèle de départ : une dizaine de
minutes environ.
Dès l'arrivée sur le terrain ennemi, la marche est
ralentie par les mitrailleuses en position sur l'éperon de
la Bovelle.
Voyant le mouvement des bataillons de tête
suspendu, le chef de bataillon arrête son bataillon et se
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
porte en avant avec sa liaison.
Vers 9 heures, un trou causé surtout par les pertes,
s'étant produit au centre du régiment, le chef de
bataillon BOENNEC envoie en avant la compagnie
FAIVRET (5e) suivie de la compagnie GAUTHIER (7e) en
soutien.
La 5e compagnie arrive ainsi à environ 60 mètres de
la tranchée de Sadowa et organise rapidement
quelques éléments de tranchée.
La compagnie GAUTHIER s'organise également en
échelon à droite, en arrière de la 5e compagnie.
Les deux autres compagnies du bataillon (RICHER de
FORGES et LUCAS) restent dans la tranchée de
Franconie.
Le caporal CLÉMENT, de la 6e compagnie, isolé
avec une équipe de grenadiers, repousse une contreattaque
boche forte de 50 hommes, en criant aux poilus
qui sont auprès de lui : « Voici les Boches, allez-y les
gars ! ». L'ennemi est maintenu.
Une contre-attaque ennemie, déclenchée vers 11 h.
30 sur la 5e compagnie est vigoureusement repoussée.
Vers la droite, sur la tranchée de Battemberg, la
liaison avec le 53e R.I.C. est assurée par des fractions
de la 7e compagnie à 11 h. 40.
A 13 h. 30, l'ordre est donné de regrouper le
bataillon en arrière. Le chef de bataillon BOENNEC
reporte dans la tranchée de Franconie la compagnie
GAUTHIER, mais par suite de tirs violents de
mitrailleuses et d'artillerie, qui rendent très difficile un
mouvement de la 5e compagnie, il laisse cette unité en
place, se réservant de faire exécuter le mouvement de
nuit.
Vers 19 heures, s'étant aperçu d'un mouvement de
repli du régiment voisin, mouvement qui se transmettait
aux éléments de droite du régiment et en particulier aux
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
sénégalais, le commandant BOENEC donne l'ordre à la
compagnie GAUTHIER et à la C.M. de venir occuper la
tranchée Battemberg.
Le sous-lieutenant GRÉGOIRE, commandant la C.M.
2, voyant la menace dessinée par la contre-attaque
boche, sa compagnie étant déjà à demi-encerclée,
s'écria : « Il faut conserver tout le terrain conquis »,
puis s'attaquant à un soldat allemand qui s'avançait à
quelques pas de lui, l'abattit d'un coup de révolver, mais
fut à son tour frappé mortellement au moment où il se
retournait pour s'attaquer à un autre Boche.
Les éléments épars de la 5e compagnie et du 1er
bataillon entrainés dans le mouvement de repli, ont pu
être recueillis, grâce à l'héroïque intervention de la
C.M. 2 et de la compagnie GAUTHIER.
La liaison avec le 53e R.I.C. est assurée pendant la
nuit par patrouilles.
La journée du 17 avril est consacrée à l'organisation
de la position conquise.
Le régiment est relevé le 18 avril par le 64e de ligne
et va cantonner au château de Bellevue et aux Creutes
de l'Yser.
Dans cette attaque, le régiment a eu des pertes
sérieuses : 6 officiers tués, 20 officiers blessés ou
disparus, plus de 100 soldats tués et plus de 700 blessés
ou disparus, y compris les Sénégalais.
LORRAINE
Secteur de Vého (Avril à Août 1917)
Le 20 avril, le régiment cantonne à Bazoches.
Le lieutenant-colonel PHILIPPE prend le
commandement du 2e R.I.C. en remplacement du
colonel MAYER.
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s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
Le 21 avril, le régiment est enlevé en camions
automobiles et va cantonner à Villevenard jusqu'au 26.
Il y reçoit un gros renfort (7 officiers et 315 soldats),
puis se porte dans la zone Trouan-le-Grand et
Trouan-le-Petit dans la journée du 27 et y reste deux
jours.
Le 29, il va dans la zone Aubigny-sur-Aube et le
30, vers Dampierre-sur-Aube.
Le 10 mai, le régiment embarque à Arcis-sur-Aube
pour gagner Bayon.
Le 24 mai, le 2e R.I.C. cantonne à Marainviller et
entre en secteur le 25 mai, pour occuper le sous-secteur
de Domjevin jusqu'au 21 août.
Pendant cette période, l'ennemi effectue, le 4 août,
un coup de main sur le front du régiment.
Depuis plusieurs jours, l'activité de l'artillerie
ennemie avait augmenté. On se demandait si ses tirs
n'étaient pas des représailles sur nos défenses
accessoires ou nos batteries qui avaient tiré plus que de
coutume, ou des réglages préliminaires en vue d'un
coup de main. Cette dernière opinion était celle du chef
de bataillon BOENNEC.
Le 4 août, à 1 heure précise, après une nuit très
calme, l'ennemi déclenche soudain un violent
bombardement par minen et obus de tous calibres (77,
88, 105 et 150) sur tout le front compris entre
Emberménil jusqu'au P.R. Unal (quartier Zeppelin).
Peu après, entre 1 h. 15 et 1 h. 30, une attaque
d'infanterie ennemie déclenchée à 1 heure, frappe
surtout les P.R. Gimel, Cuisiniers, Poiriers,
Sapinières-Station, les P.C. des Quatre-Chemins et
des Deux-Noyers, les principaux boyaux d'accès
(Cuisiniers, Poiriers), la route Vého – Quatre-
Chemins.
Dès le commencement du bombardement, toutes les
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garnisons du Quartier sont alertées, les emplacements
de combat pris. Le chef de bataillon BOENNEC,
contusionné au début de l'action, le commandement du
quartier Sapinières – Vého est pris par le capitaine
BENEZET.
Sur le front du quartier Sapinières, il n'y a aucune
action d'infanterie. Les patrouilles qui se trouvent à
l'extérieur de nos réseaux, surprises par le
bombardement peuvent rentrer dans nos lignes sans
rencontrer d'ennemis et sans pertes.
Entre 1 h. 15 et 1 h. 30, une violente attaque se
produit sur le front du C.R. des Deux-Noyers,
principalement à sa droite sur le P.R. Gimel.
La garnison de ce P.R. est constitué par un peloton
de la 6e compagnie du 2e R.I.C. (sous-lieutenant LE
CARS). Ce peloton détache deux groupes de quatre
hommes et un caporal aux petits postes 1 et 2, pour
assurer la surveillance rapprochée.
Dès le commencement du bombardement, la
garnison est immédiatement alertée et occupe ses
emplacements de combat. Une fraction disponible de
11 hommes reste dans son abri près du P.C. du
commandant du P.R., prête à parer à toute éventualité.
Le tir de barrage est demandé par fusées, la
communication téléphonique ayant été coupée et le
poste optique détruit par les obus.
Vers 1 h. 20, un violent combat s'engage. Les
Allemands pénétrant par trois brèches créées dans nos
réseaux par des charges allongées, attaquent nos petits
postes 1 et 2.
Le petit poste 1, renforcé par la section de l'adjudant
BRELIVET, résiste énergiquement, mais il est attaqué de
face par le groupe ennemi qui a pénétré par la brèche
faite devant le petit poste et en arrière par une fraction
qui s'était infiltrée dans la tranchée nord de l'ouvrage,
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
est venue l'attaquer à revers par le boyau Gimel.
Il n'est pas possible de ravitailler BRELIVET en
grenades.
Ce dernier, après avoir épuisé toutes ses munitions,
se replie avec les survivants de son groupe par la plaine
et vient rejoindre le sous-lieutenant LE CARS à
l'extrémité sud de l'ouvrage.
Le petit poste 2, violemment assailli, ne peut résister
; tous ses occupants sont tués, blessés ou pris.
La fraction ennemie qui a attaqué le P.R. rentre dans
le boyau Gimel, le suit tout d'abord vers l'ouest et se
heurte à la chicane qui ferme l'entrée du P.R.
Cuisiniers. Arrêtée dans sa marche, elle revient sur ses
pas et contourne le P.R. Gimel par le sud, où elle est
arrêtée par le groupe du sous-lieutenant LE CARS.
Ce dernier, voyant l'irruption de l'ennemi dans son
P.R. a groupé le faible effectif dont il dispose au sud de
l'ouvrage à proximité de l'abri à munitions. Il reçoit
énergiquement l'ennemi qui avance par l'ouest et par
l'est et arrête net sa progression. Sur ces entrefaites
arrive par la plaine, une section de renfort commandée
par l'adjudant-chef LAMBACHE, envoyée par la
capitaine RICHER de FORGES, commandant le C.R.
L'ennemi se retire rapidement sans attendre le
nouveau choc et un bombardement terrible d'obus de
tous calibres et de minen s'abat sur le P.R.
L'adjudant-chef LAMBACHE reçoit l'ordre de pousser
en avant pour s'assurer que l'ouvrage a été
complètement évacué par les Allemands. Il se porte
immédiatement à la tranchée nord du P.R. qu'il dépasse
sans rencontrer personne. Le sous-lieutenant LE CARS
rend compte à 3 h. 30 que l'ennemi a évacué Gimel.
Les pertes s'élèvent à un caporal et quatre hommes
tués, un sergent, deux caporaux, deux hommes blessés,
un caporal et un homme disparus. les Allemands
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laissent six morts et six blessés sur le terrain.
Le P.R. Cuisiniers était défendu le 3 août, par un
peloton de la 11e compagnie du 39e R.I.T., commandé
par le sous-lieutenant FRENANT.
Au premier obus, tous les emplacements de combat
sont occupés et le tir de barrage est aussitôt demandé
par fusées.
A 1 h. 10, la sentinelle du boyau de Lille est
attaquée à la grenade. Elle riposte par un tir de F.M. et
le jet de quelques grenades. L'ennemi n'insiste pas.
A 1 h. 30, un groupe ennemi venant par le boyau
Gimel, tente de forcer la chicane du P.R. Il est
repoussé par nos grenadiers. Une petite fraction
allemande longe le réseau d'encerclement et tente une
irruption par la face sud de la position. Cette manœuvre
est éventée par nos sentinelles qui se trouvent à
proximité de la chicane. Le groupe est dispersé à coups
de fusil.
Voyant que l'éveil est donné et qu'ils ont perdu le
bénéfice de la surprise, les Allemands n'insistent pas
dans leur attaque sur le P.R. Cuisiniers et se replient.
Au début du bombardement, le capitaine RICHER de
FORGES, commandant le P.R. des Deux-Noyers, avait
été privé de toutes liaisons téléphoniques avec le P.R.
Gimel et peu après avec le P.R. Cuisiniers. Il avait pu
confirmer néanmoins à la batterie A.C.O. les demandes
de barrage faites à l'aide de fusées rouges par ses P.R.
Ses observateurs lui avaient signalé vers 1 h. 10 un
combat à la grenade vers Gimel et Cuisiniers. C'est le
seul renseignement qu'il put obtenir jusqu'à 2 h. 10 où
un agent de liaison du P.R. Gimel vint lui apporter une
demande de renfort verbale. Cet agent de liaison donna
quelques détails, l'ennemi avait pénétré dans le P.R.
dont la garnison tenait la partie sud. Le capitaine
RICHER de FORGES envoya aussitôt à Gimel une
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section de renfort sous les ordres de l'adjudant-chef
LAMBACHE.
Peu après, cette demande fut confirmée par un
message optique envoyé par le P.R. Cuisiniers et reçu
par l'intermédiaire du poste des Quatre-Chemins.
Le commandant du C.R. Vého ouest était relié à son
commandant de quartier par coureurs et optique. Le
téléphone avait été coupé dès le début de l'action avec
les Quatre-Chemins, néanmoins, il conserva toujours
la liaison téléphonique directe avec le P.C. du soussecteur
de Domjevin, par lequel il reçut tous les
renseignements sur la situation à sa droite. Ces
renseignements furent aussitôt communiqués au
commandant du quartier.
Prévenu à 2 h. 55 que le P.R. Belgique était occupé
par l'ennemi, que l'on était sans nouvelles de
Remabois, et que les Boches auraient été vus dans le
boyau de Remabois, le capitaine RICHER de FORGES
se couvrit à sa droite par une demi-section qu'il envoya
occuper la vieille tranchée des Deux-Noyers, à l'est de
l'emplacement de mitrailleuses N.D. 6.
A 4 h. 30, les deux artilleries cessèrent leur tir et tout
était terminé.
Dans le C.R. Vého-est, le bombardement affectait
surtout les P.R. Poncheville, Belgique et Remabois, et
était accompagné d'un violent barrage sur les boyaux
de Belgique, Remabois, route de Vého – Lintrey et
ligne de soutien. Ce tir comprenait des obus de tous
calibres (percutants et fusants) et des minen de gros
calibre.
Peu après, une très forte attaque d'infanterie avait
lieu sur le front du C.R. Elle rencontra une résistance
particulièrement acharnée des nôtres et s'y brisa. Le
grand nombre de cadavres allemands sur le terrain ainsi
que le chiffre de nos pertes donnent une idée de la
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s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
violence de l'attaque.
Le P.R. Belgique surpris par l'ennemi compte 5
tués, 10 blessés et 37 disparus.
Le P.R. Remabois était défendu par un peloton de la
9e compagnie du 39e R.I.T. et une demi-section de la
10e compagnie du même régiment, sous les ordres
immédiats du commandant de la 9e compagnie.
L'entrée du P.C., où se trouve le commandant du
P.R. (capitaine FAUVELLE) ainsi qu'un officier de ronde
du 7e d'artillerie à pied (lieutenant ANGELIS) fut
obstruée par l'écroulement du boyau d'accès, tout au
début du bombardement. Un obus acheva la destruction
de l'abri et mit le feu aux fusées-signaux rassemblées
près du P.C. L'incendie gagna les boiseries disloquées
par l'effet des projectiles. Quelques instants après,
l'ennemi abordait le P.R. par la tranchée Lechère, la
tranchée Marmaz, le boyau Remabois et par la face
sud.
La garnison alertée aux premiers coups de canon,
occupait ses emplacements de combat. Le souslieutenant
BOURREAU défend les faces est et nord ; le
sous-lieutenant JOUETTE, la face sud dans laquelle se
trouve la fraction réserve de P.R.
Le sous-lieutenant BOURREAU refoule à la grenade
les assaillants qui avaient pénétré dans la tranchée
Lechère et la face est de l'ouvrage et réoccupe les
chicanes d'entrée dont les défenseurs ont été enlevés
dès le début.
Le sous-lieutenant JOUETTE repousse une fraction
qui avait abordé le P.R. par la face sud et qui tentait
d'incendier l'abri à l'aide de lance-flammes. Trois des
agresseurs sont tués, le reste recule et vigoureusement
poursuivi à la grenade, finit par abandonner le combat
et bat en retraite.
Le chef de bataillon commandant le C.R. Vého-est,
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est dès le début du bombardement privé de
communications téléphoniques avec ses P.R. de
première ligne et ne peut se mettre en liaison avec le
P.C. des Sources que par coureurs.
Sans aucun renseignement sur ce qui se passe en
première ligne, cet officier supérieur alerte sa réserve
de Vého – Vergers (10e compagnie du 39e R.I.T.) et lui
fait prendre position dans les tranchées de la ligne de
soutien au nord de Vého – Vergers.
Vers 2 heures, le sergent DAUMAS (du 2e R.I.C.) qui
est allé accompagner le lieutenant ANGELIS pendant sa
ronde, arrive à Vého – Vergers et rend compte que le
P.R. Remabois est fortement bombardé, entouré par les
Allemands dont il a vu un des groupes dans Ravaudouest.
Le commandant du C.R. Vého-est pousse
immédiatement une des sections de la compagnie de
réserve qui avait pris position au nord de Vého –
Vergers, vers l'ancienne tranchée de la Lucarne, avec
mission de battre et reconnaître le terrain en avant, de
façon à arrêter toute infiltration.
A 2 h. 30, un coureur envoyé vers Belgique revient
au P.C. du C.R. annonçant que le P.R. Belgique venait
d'être pris et la garnison était prisonnière. Une
patrouille est aussitôt envoyée sur Belgique pour
confirmation.
A 3 h. 15, un message du commandant du peloton
des Sources confirme que le P.R. Poncheville a été
attaqué et qu'il y a beaucoup de tués et de blessés par
suite du bombardement. Le commandant du peloton
sénégalais a envoyé une section de renfort au P.R.
Poncheville.
Le commandant du C.R. demande alors
téléphoniquement au lieutenant-colonel commandant le
sous-secteur, l'autorisation d'employer la compagnie
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réserve du sous-secteur Vého – Village. Cette
autorisation est accordée et trois sections se portent
rapidement aux Sources pour renforcer la réserve. La
4e section est conservée provisoirement à Vého –
Vergers pour parer à toute éventualité.
Sur ces entrefaites, la patrouille qui avait été
envoyée vers Belgique pour rapporter des
renseignements rentre, accompagnant le lieutenant
DESLANDE, commandant le P.R. Belgique, blessé
sérieusement au cours de l'attaque. Cet officier
confirme la prise du P.R. Belgique. En même temps,
trois prisonniers capturés par la section qui a pris
position à Lucarne, arrivent au P.C.
Ces divers renseignements sont immédiatement
communiqués au P.C. du sous-secteur qui prévient le
commandant du C.R. Vého-est que deux compagnies
du bataillon réserve de D.I. sont mises en mouvement
sur Vého, pour organiser, le cas échéant, une contreattaque
sur les positions perdues.
A 4 h. 30, arrive un nouveau message du
commandant du peloton des Sources annonçant que
l'ennemi a abandonné le combat à Poncheville, mais
qu'il y a eu de nombreuses pertes, en particulier le souslieutenant
JOUHAUD, commandant le P.R., tué. D'autre
part, deux nouveaux prisonniers sont capturés dans le
boyau Remabois et dirigés sur le P.C. du C.R.
L'ordre est donné à la compagnie coloniale dirigée
sur les Sources, de pousser des patrouilles sur
Remabois et Belgique, afin de s'assurer si l'ennemi s'en
est emparé et s'y maintient. Les deux compagnies de
réserve de D.I. avec le chef de bataillon CHIBASLASSALLE
arrivent à Vého – Vergers à 5 h. 30. Cet
officier supérieur prend le commandement du C.R.
Ces deux compagnies ne sont pas employées car,
peu après, arrive le renseignement que Remabois a
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s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
tenu et que l'ennemi a évacué Belgique, qui vient d'être
réoccupé par la 7e compagnie du 2e colonial.
Tous les renseignements recueillis sur l'attaque du 4
août établissent qu'elle avait été montée par l'ennemi
avec un soin tout spécial et des effectifs très forts,
environ 800 hommes de Stosstrupps. Le matériel de
toute nature abandonné sur le terrain montre que les
Allemands n'avaient rien négligé pour la réussite de
cette opération, dont les résultats n'ont certainement pas
répondu à leur attente.
Grâce en effet à la vaillance déployée par nos
troupes, l'attaque ennemie s'est heurtée à une résistance
acharnée ; partout elle a échoué, sauf à Belgique.
L'ennemi a dû se retirer abandonnant 13 prisonniers et
une trentaine de cadavres sur le terrain et ramenant de
nombreux blessés.
Après cette affaire, le régiment va au repos. Le 22
août, il se rend à Marainviller, le 27 à Xermaménil et
le 28 à Hattonville, où il reste jusqu'au 19 septembre,
date à laquelle il s'embarque à Einvaux et se rend dans
la zone d'Echenay, dans la Haute-Marne.
VERDUN
(Septembre à Novembre 1917)
Les 24 et 25 septembre, le régiment est transporté en
camions automobiles à Verdun.
Sauf les permissionnaires, le régiment est presque au
complet et chaque bataillon est renforcé d'une
compagnie sénégalaise.
Dans la nuit du 26 au 27 septembre, le 2e bataillon
(chef de bataillon BOENNEC) monte en première ligne
dans la zone du Chaume, quartier des Deux-Bois.
Le 1er bataillon (chef de bataillon CHIBAS-
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
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LASSALLE) dans la même nuit, remplace le bataillon de
réserve, dans la région du ravin de l'Hermitage.
Le 3e bataillon (chef de bataillon GROSSARD) se
porte en première ligne dans le quartier des Quatre-
Chemins, dans la nuit du 27 au 28.
Nous relevons des éléments du 53e R.I.C. à droite et
du 320e de ligne à gauche.
Ces deux régiments ont été fortement éprouvés par
l'attaque allemande du 24 septembre. A droite, nous
sommes en liaison avec le 415e de ligne et à gauche
avec le 6e R.I.C.
Le lieutenant-colonel PHILIPPE rejoint le P.C.
Louise le 27 et prend le commandement de la zone le
28. La situation était délicate, car tranchées et boyaux
en première ligne étaient à peine ébauchés et
continuellement démolis par le bombardement adverse.
Les défenses accessoires n'existaient pas ; les quelques
réseaux bruns ou ribards posés étaient immédiatement
détruits par le bombardement allemand. Notre aviation
était notoirement insuffisante, et les avions ennemis
régnaient en maitre dans les airs, explorant nos
positions de l'avant et de l'arrière, descendant très près
du sol et ne s'éloignant un peu que par suite du tir des
mitrailleuses. Les Allemands faisaient un grand usage
des obus à gaz toxiques (lacrymogènes et ypérite), nous
causant ainsi des pertes assez lourdes.
Le terrain est formé de vallonnements et de collines
sur lesquels autrefois s'étalaient verdoyants les bois
touffus du Chaume, de l'Herdebois, de la Caillette,
de Bezonvaux, d'Hardaumont. Aujourd'hui c'est un
paysage lunaire qui s'offre à nos yeux. Le terrain est
bouleversé, ravagé, retourné par les obus. Il semble un
véritable échiquier de trous d'obus ; quelques rares
troncs d'arbres calcinés rappellent par ci et par là
l'ancienne végétation. L'humus a disparu.
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Terrain de désolation. On sent la mort à chaque pas.
Les milliers de morts eux-mêmes tombés là depuis
février 1916 ne dorment pas en paix ; leurs tombes sont
retournées par la mitraille.
Qui ne se rappelle ces noms à jamais célèbres : les
carrières d'Haudremont, le ravin du Helly,
d'Eurias, de la Neuville, etc...
Le Boche criminel y lance à tout instant les gaz les
plus nocifs qui circulent au fond des ravins, font de
nombreuses victimes et se dissipent lentement.
Le ravitaillement est pénible. Il faut aller loin,
monter et descendre sans cesse, franchir rapidement
sous les barrages journaliers le fond des ravins, suivre
d'interminables boyaux souvent bombardés. C'est là que
pendant deux mois, les vaillants soldats du 2e R.I.C.
vont faire preuve d'une endurance héroïque.
Dans la nuit du 24 au 25 septembre, le bataillon
GROSSARD qui se portait au P.C. de l'Hermitage est
arrêté par un violent tir de barrage ; les gaz toxiques
s'accumulant dans les fonds, la 9e compagnie et la 3e
compagnie sénégalaise sont très sérieusement
éprouvées. L'artillerie allemande pendant tout ce séjour
été d'une activité inaccoutumée.
Chaque jour un tir de barrage était déclenché au petit
jour et le soir à la tombée de la nuit. Notre 75 y
répondait généralement avec beaucoup de célérité et de
précision.
Dans la nuit du 28 au 29 septembre, à la suite d'un
violent tir de barrage allemand, quatre groupes ennemis
tentent d'approcher du front du bataillon GROSSARD,
tandis qu'un autre était signalé devant le front du
bataillon BOENNEC.
Notre première ligne ne fut pas endommagée.
Les Allemands exécutèrent en même temps un tir
violent vers l'arrière avec obus toxiques et causèrent
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
des pertes parmi les troupes de réserve (1er bataillon,
CHIBAS-LASSALLE), les corvées de ravitaillement et les
travailleurs.
L'accumulation des gaz toxiques était telle que le
médecin-chef, avec la plus grande partie de son
personnel, fut intoxiqué dans son poste de secours du
ravin de la Vauche, malgré toutes les précautions
prises. Le poste de secours dut être évacué et transporté
au ravin de l'Hermitage.
Le colonel fit adresser à tous ses vaillants soldats le
bel Ordre suivant, pour leur dire sa confiance :
Le régiment occupe une position dite des Chaumes,
reconquise récemment par les troupes françaises et dont la
possession a son importance capitale aussi bien pour
l'ennemi que pour nous.
Le 25 septembre, l'ennemi a lancé une forte attaque pour
reprendre cette position. Il a subi un échec complet, grâce à
la résistance héroïque des troupes que nous avons relevées.
Le général VON SADERN, haranguant sa division en vue
de cette attaque, s'est exprimé dans ces termes : « l'ancienne
position allemande doit être enlevée coûte que coûte et il
faudra s'y maintenir ».
Il faut donc nous attendre, au cours de notre séjour dans
la région, à de nouvelles attaques de l'ennemi. Serons-nous
soldats coloniaux, inférieurs à nos camarades de l'armée
métropolitaine ?
Je vous dis à vous mes amis : Notre mission est bien
simple. Il faut tenir coûte que coûte sur la position dont nous
avons la défense. L'ennemi ne s'en emparera qu'en marchant
sur nos cadavres.
Le chef de corps compte que tous sont prêts aux plus
grands sacrifices pour mener à bien la tâche qui leur
incombe.
Haut les cœurs !
Que Dieu nous garde et seconde nos efforts !
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
Le commandant de la 6e compagnie (gauche) qui
avait demandé au colonel que l'artillerie de barrage soit
vigilante, car ses hommes étaient figés dans la boue,
qu'on ne pouvait réussir à écouler et don il signalait
l'état de fatigue, leur donna lecture des chaudes paroles
du colonel.
Les vaillants guerriers du 2e R.I.C. réconfortés par
leur chef tiennent stoïquement en dépit du froid et de la
pluie persistante.
En descendant des tranchées, un officier et cinquante
hommes furent évacués pour gelure des pieds, mais ils
avaient conservé la position.
Le 1er octobre, à 5 h. 45, violent tir de barrage de
tous calibres donnant l'impression d'une attaque ; elle se
produit sur le 415e de ligne et notre compagnie de
droite, du bataillon BOENNEC, prend part à la lutte. Ses
trois lieutenants y furent blessés. Le 415e subit des
pertes importantes.
Le 2 octobre, à 21 heures, le bombardement
redoubla d'intensité devant le bataillon GROSSARD,
mais l'infanterie allemande ne put déboucher, arrêtée
net par nos tirs de barrage.
Dans la nuit du 3 au 4 octobre, le 1er bataillon relevé
va cantonner aux ravins du Helly et de la Couleuvre.
Le 2e bataillon, dans la nuit du 4 au 5, s'établit aux
abris Fleury, le 3e bataillon au champ de tir.
Cette période fut très dure, surtout pour le 3e
bataillon. Nos pertes sont considérables et dues presque
uniquement aux gaz et bombardements :
Officiers : tués, 2 ; blessés ou intoxiqués, 10 ;
disparus, 2 ; total : 14.
Troupe, 2e R.I.C. : tués, 47 ; blessés ou intoxiqués,
338 ; disparus, 7 ; total : 392.
67e B.T.S. (Européens) : tué, 1 ; blessés ou
intoxiqués, 26 ; disparus, 2 ; total : 29
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67e B.T.S. (Indigènes) : tué, 18 ; blessés ou
intoxiqués, 189 ; disparus, 7 ; total : 243.
Les 4 et 5 octobre, le 2e R.I.C. est relevé dans la
zone Chaume par le 5e R.I.C., et placé en réserve aux
ravins du Helly et de la Couleuvre, aux abris Fleury
et à ceux du champ de tir. Dans cette situation, les
hommes n'ont joui que d'un repos relatif, car tous les
abris sont insuffisamment aménagés et il leur est
impossible de procéder à des soins de propreté
corporelle ou de laver leur linge. Les bombardements y
sont des plus fréquents.
Le 8 octobre, le régiment remonte en ligne pour
relever le 6e R.I.C. dans la zone Herdebois, avec des
effectifs très réduits par les pertes subies, également du
départ des permissionnaires et du renvoi, le 6 octobre,
des compagnies sénégalaises. Les compagnies du 1er
bataillon (CHIBAS-LASSALLE) qui est en première ligne
et celles du 3e bataillon (GROSSARD) ne comptent guère
à leur effectif qu'une moyenne de 60 hommes.
Les nuits sont noires, le temps sombre et pluvieux,
les relèves et les corvées de ravitaillement deviennent
de plus en plus difficiles. Il est inutile de songer aux
boyaux pour la circulation, il faut utiliser les pistes,
c'est-à-dire marcher à découvert.
Dès le 6, le bombardement allemand était tellement
intense sur le front de la 15e D.I.C. qu'on pouvait
s'attendre à une attaque ; des prisonniers déclarèrent
qu'elle aurait lieu le 7 si le mauvais temps ne s'y était
opposé.
Le 1er bataillon s'établit en première ligne dans le
quartier Azanne, dans la nuit du 8 au 9. Dans la nuit
du 9 au 10, le 2e bataillon vient se placer à la gauche,
dans le quartier Hadime. Le 3e bataillon est porté en
réserve dans les ravins du Helly et de la Couleuvre.
Le lieutenant-colonel PHILIPPE arrive au P.C.
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Maistre dans la matinée du 10 octobre.
Le 10 octobre, à 4 h. 45, se déclenche un tir de
bombardement allemand d'une violence extrême sur
nos premières lignes avec des obus incendiaires. Vers 5
heures, l'infanterie allemande attaque les tranchées de
Lohengrin et du Delta, occupées par les 1re et 2e
compagnies. La défense est vigoureuse, mais l'ennemi
fait usage de minenwerfer. La supériorité numérique
des Allemands est énorme et les sections de soutien se
fondent rapidement dans la lutte. La 1re compagnie est
anéantie avec tous ses officiers.
Les survivants d'une section privée de chef ne
savaient quelle conduite tenir. A ce moment critique, on
entend quelqu'un crier : « Et moi ! qu'est-ce que je fais
là ? Eh bien, les gars, c'est moi qui commande la
section ! ».
C'était le caporal LESSARD (Ernest), à peine revenu
à ses sens d'un ensevelissement par obus, blessé à la
tête, saignant de la bouche et des oreilles, oubliant de se
faire soigner, toujours prêt à riposter aux assauts
opiniâtres de l'ennemi. Les hommes hypnotisés par le
courage du caporal opposent la plus héroïque résistance
à l'ennemi, dont l'attaque se brisa sur ce noyau de
braves.
Les débris de la 2e compagnie se rallient autour du
lieutenant SEBELIN qui se replie vers la gauche, le long
de la route d'Ornes.
A 9 heures, une première contre-attaque (3e
compagnie, capitaine KERVELLA) est lancée, mais
échoue devant la supériorité de l'ennemi.
Le bataillon RYCKLINCK, du 6e colonial, quoique
éprouvé, vient au secours du 2e colonial. A 14 heures, il
tente une deuxième contre-attaque, une troisième sera
tentée à 17 h. 30.
Ces contre-attaques bien que vigoureusement
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menées ne nous permettent pas de reprendre notre
première ligne, mais elles arrêtent la progression de
l'adversaire et l'empêchent de s'emparer de la position
qu'il convoitait.
Nous nous établissons dans la tranchée des Renards.
La liaison avec le bataillon BOENNEC a été
constamment conservée, celle avec le 5e R.I.C. a été
rétablie dans la journée.
Le bataillon BOENNEC avait une section anéantie
par les lance-flammes.
Notre ligne se reconstituait malgré un
bombardement intense qui n'a pas arrêté de la journée.
Dans la nuit du 11 au 12, le bataillon GROSSARD
relève les bataillons RYCKELINCK et CHIBASLASSALLE
fort éprouvés. Le 23e de ligne arrive en
renfort de D.I.
Le bombardement allemand diminue d'intensité à
partir du 11 ; aucune action d'infanterie. La relève des
2e et 3e bataillons du 2e R.I.C. s'effectue dans les nuits
du 13 au 14 octobre, sans incident notable ; ils viennent
cantonner dans la région de Verdun, d'où ils seront
enlevés par camions-autos pour être transportés dans la
zone de Joinville-sur-Marne, le 16 octobre.
Nos pertes pour cette période sont de :
Officiers : blessés ou évacués, 6 ; disparus, 8 ; total :
14.
Troupe : tués, 34 ; blessés, 155 ; disparus, 179 ; total
: 368.
Les derniers jours furent pénibles par suite de la
température glaciale.
Le 2e colonial a subi des pertes cruelles et dans des
circonstances particulièrement pénibles, perdant plus de
la moitié de ses officiers engagés et de ses soldats.
Sans abris, dans un terrain bouleversé, à l'aspect
chaotique et devant un ennemi supérieur en nombre et
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toujours agressif, sous les bombardements les plus
violents et malgré pluie, boue, froid et privations de
toutes sortes, le 2e R.I.C. a tenu jusqu'au bout le secteur
qui lui était confié, avec un moral imperturbable.
« Je tiens à signaler, écrit dans son rapport le chef de
bataillon BOENNEC, d'une façon toute spéciale, la
tenue, le moral de la troupe qui, sous le bombardement
incessant, sous une pluie presque continuelle, dans la
boue au-dessus du genou, a continué à tenir et à souffrir
physiquement, conservant le terrain qu'elle avait la
mission de garder. »
Le 13 octobre 1917, le régiment descendit des lignes
et le 17, le colonel PHILIPPE faisait l'éloge suivant de sa
résistance et de son courage :
AUX OFFICIERS, SOUS-OFFICIERS, CAPORAUX ET
SOLDATS DU 2e COLONIAL :
Je suis heureux de vous adresser à tous mes félicitations
pour la brillante conduite que vous avez tenue au cours de
votre séjour dans la région de Verdun et de vous témoigner
mon entière satisfaction.
Pendant cette dure période de 20 jours, vous avez fait
preuve, dans les circonstances les plus difficiles, de plus
belles qualités militaires. Je ne fais pas seulement allusion à
votre bravoure, qui est l'apanage de tous, mais j'admire votre
abnégation, votre ténacité, votre endurance à supporter sans
le moindre murmure les pires fatigues, en un mot votre esprit
de sacrifice. Vous avez parfaitement répondu à l'appel que je
vous ai fait le 30 septembre.
L'ennemi, grâce à une supériorité numérique considérable
et à des moyens matériels également supérieurs a pu, il est
vrai le 10, s'emparer d'une faible partie de notre première
ligne, mais par des contre-attaques qu'il qualifie lui-même de
furieuses dans son communiqué, rendant ainsi hommage à
votre vaillance, vous l'avez empêché de reprendre coûte que
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coûte, comme il se l'était proposé, son ancienne position.
Cette position vous l'avez tenue, vous, coûte que coûte
comme je vous le demandais, c'est-à-dire en vous sacrifiant.
Honneur à vous les survivants! Honneur à vos camarades,
officiers et soldats, morts glorieusement pour la Patrie!
Je le proclame hautement, avec des soldats tels que vous,
mes bons amis, la Victoire est certaine.
Un renfort de 262 hommes arrive le 20 octobre.
Le lendemain, le régiment reçoit les félicitations du
général GUÉRIN et du général COLONNA d'ISTRIA, en
ces termes :
Ordre général N° 262 de la 15e D.I.C.
Appelés à remplir une mission toute de sacrifice,
Marsouins et Bigors de la D.I. l'ont accomplie dans des
circonstances particulièrement pénibles, avec une fermeté
digne de leurs anciens.
Malgré ses attaques incessantes, l'ennemi, très supérieur
en moyens, n' a pu leur arracher l'importante position qui
leur était confiée.
Le général commandant la D.I. adresse à tous ses plus
vives félicitations et ses remerciements.
Signé : GUÉRIN.
Ordre général N° 18/B de l'I.D. 15 C.
Aux 2e, 5e, et 6e R.I.C., appuyés par une belle artillerie,
était échu le grand honneur de conserver les importantes
positions conquises dans le secteur des Chambrettes
pendant la bataille commencée le 20 août 1917.
Exaspéré par ses échecs des 9 et 24 septembre, l'ennemi
avait mis en action sur ce front de notre éternelle forteresse,
les moyens de destruction et d'attaque les plus puissants
comme les plus perfectionnés. Pendant quinze jours, il avait
bouleversé nos lignes, empoisonné notre atmosphère. Ses
troupes d'élite, longuement préparées, devaient le 10 octobre
envahir aisément les positions âprement convoitées.
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L'énergie indomptable de nos officiers et soldats, leur
souffle patriotique, leurs aptitudes guerrières ont dominé
toute la puissance de destruction de l'ennemi, en lui
infligeant un nouvel et sanglant échec.
Avec notre grande armée, les marsouins connaitront dans
la suite des journées plus radieuses, ils n'en subiront pas de
plus dures.
Je salue avec émotion tous les braves tombés au champ
d'honneur et aussi les vaillants qui, forts de leur glorieux
passé, confiants dans l'avenir, vont sous les plis de leurs
drapeaux, continuer à assurer leur noble et grande tâche.
Signé : COLONNA.
MEUSE
TROYON – ROUVROIS – SAINT-MIHIEL
(Novembre 1917 à Avril 1918)
Le 2 novembre 1917, le régiment est réorganisé. Il
fait mouvement en camions et va cantonner à Troyon.
Le 3, le régiment monte dans le secteur de Rouvrois et
la relève est faite le 5.
Le 10 novembre, le 5e R.I.C. relève le 2e colonial qui
va cantonner à Ambly.
Le 16 novembre, le régiment retourne aux tranchées
où il restera jusqu'au 3 décembre.
Le 5 décembre 1917, l'état-major et le 3e bataillon
cantonnent à Ambly, le 2e bataillon à Thillombois et le
1er au camp Rigaud.
Le régiment réoccupe le sous-secteur Rouvrois le
15 décembre et y reste jusqu'au 3 janvier 1918.
Le 21 décembre, le régiment reçoit sa deuxième
citation pour les affaires mémorables de la Somme, de
l'Aisne et de Verdun.
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s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
Le général BLONDLAT, commandant le 2e C.A.C.,
cite à l'Ordre du C.A. le 2e régiment d'infanterie
coloniale :
Ordre général N° 172/R du 2e C.A.C. du 21-12-17
Régiment d'élite qui a successivement prouvé ses
brillantes qualités offensives et défensives sur la Somme,
sur l'Aisne et à Verdun.
Sur la Somme, en septembre 1916, a brillamment enlevé
tous les objectifs qui lui avaient été assignés et a su les
conserver en dépit des violentes réactions de l'ennemi.
Sur l'Aisne, en avril 1917, s'est emparé d'un seul élan de
plusieurs lignes de tranchées allemandes et a montré une
ténacité remarquable dans sa résistance aux violentes contreattaques
ennemies.
En dernier lieu, le 10 octobre 1917, après un
bombardement de plusieurs jours, d'une violence inusitée, a
réussi à enrayer par sa résistance acharnée et ses contreattaques,
une vigoureuse offensive ennemie, donnant ainsi
de nouvelles preuves de son indomptable ténacité et de
l'esprit de sacrifice dont il est animé.
Les trois bataillons sont relevés par le 348e de ligne
un par un, et le 7 janvier l'opération est terminée.
Le 12 janvier 1918, le régiment retourne en lignes et
le colonel PHILIPPE prend le commandement de la zone
Chauvoncourt – Paroches, que le 2e R.I.C. ne quittera
que le 1er avril.
Au cours de ce séjour, le sous-lieutenant
LAMBACHE est grièvement blessé.
Pendant cette longue période, il n'y a pas d'incidents
notables, sauf le 11 mars, où l'ennemi déclenche un
coup de main sur le C.R. Saint-Georges, coup de main
qui échoue complètement et qui nous cause quelques
pertes seulement par le bombardement. le souslieutenant
BERRY est tué et le sous-lieutenant
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CHAMBON blessé. Il y a un sergent, un caporal et cinq
soldats blessés.
A la suite de cette opération, le régiment est l'objet
de l'ordre de félicitations n° 333 de la 15e D.I.C., en
date du 12 mars 1918 :
Le 11 mars, à 4 h. 50, l'ennemi déclenchait subitement,
sans aucune manifestation préalable, sur le C.R. Saint-
Georges et sur les batteries qui l'appuient, un violent
bombardement de minen et d'obus de tous calibres, suivi
presque aussitôt par une forte attaque d'infanterie.
Grâce à la discipline des troupes, à la stricte exécution
des consignes et aux dispositions prises : évacuation en
temps opportun des postes de surveillance, vigilance des
guetteurs et des patrouilles, déclenchement instantané de tirs
concentrés d'artillerie et de mitrailleuses, dévouement des
agents de liaison, grâce surtout à la bravoure, au sang-froid,
à la ténacité et à la solidarité de tous, officiers et soldats,
fantassins et artilleurs, la tentative des Allemands s'est
terminée en un lamentable échec. Leur assaut a été arrêté net
devant nos lignes ; ils se sont enfuis sans emporter le
moindre butin et nous ont abandonné au contraire huit des
leurs, six morts et deux prisonniers, dont un non blessé.
Ce brillant succès est tout à la gloire des braves des 1re,
2e, 6e compagnies et C.M.1 du 2e colonial, qui ont tenu sans
broncher les tranchées du C.R. Saint-Georges, et des
vaillants canonniers du 22e R.A.C. qui ont maintenu sans
arrêt l'intensité et la précision de leur feu et n'ont pas cessé
un instant d'appuyer leurs camarades de l'infanterie, sans
s'émouvoir des pertes que leur faisait subir un violent tir de
contre-batterie. Tous ont rivalisé de courage et de
dévouement.
Honneur à eux, honneur à ceux qui sont tombés en
braves pour la défense de la Patrie ; leur mort est vengée par
le sanglant échec infligé à l'ennemi et par l'atteinte portée à
son moral.
Le général commandant la 15e D.I.C. est heureux de
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porter ce beau fait d'armes à la connaissance des braves qu'il
a l'honneur de commander. Il sait que chacun est prêt à faire
de même et tient ce succès pour un heureux présage en vue
des attaques dont l'ennemi nous menace.
« Le Boche peut attaquer. Il ne passera pas. »
SOMME
Mailly-Raineval (Avril à Juillet 1918)
Le régiment relevé va cantonner à Sorcy jusqu'au
10 avril.
Il est alors enlevé en camions automobiles et
transporté dans la zone d'Arches.
Le 15 avril, le régiment fait mouvement et se porte
dans la zone de Bruyères (Vosges).
Le 69e B.T.S. arrive le 16 avril.
Il n'y a pas de changement jusqu'au 26 avril, date à
laquelle le régiment se rend en chemin de fer dans la
région de Beauvais.
Le 30 avril, le régiment est transporté en camions
automobiles dans la zone de Breteuil (Somme).
Dans la nuit du 15 au 16 mai, le 2e bataillon monte
en ligne dans le sous-secteur Merville. Le 1er bataillon
le rejoint le lendemain et le 3e bataillon reste en réserve
de corps d'armée.
Les bataillons se relèvent entre eux jusqu'au 6 juin,
où le régiment passe en réserve de D.I.
Il n'y a pas de changement jusqu'au 15 juin, où le
régiment retourne en lignes relever le 5e R.I.C..
Pendant le dernier séjour en tranchées, il y a eu
chaque jour quelques blessés et quelques tués. Le souslieutenant
TACHOIRES est blessé le 24 juin.
Le régiment reste dans ce secteur jusqu'au 9 juillet,
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date à laquelle il est relevé par le 6e R.I.C. et se porte
dans les nuits des 9, 10 et 11 juillet dans le soussecteur
de Louvrechy.
Le 10 juillet, le mouvement de relève est annulé et le
bataillon PETITJEAN reste dans le C.R. Arrière-Cour.
Seul, le bataillon PETITJEAN prend part à l'attaque
exécutée par la 66e D.I. le 12 juillet.
L'attaque ayant comme limite sud la porte de
Louvrechy – Mailly.
La préparation d'artillerie commence à 5 h. 30. Le
départ est à 7 h. 30.
L'attaque réussit parfaitement.
Nos pertes s'élèvent à un officier tué (le souslieutenant
SION), 12 soldats tués et 27 blessés.
Le soir, à 16 heures, après une préparation
d'artillerie, des patrouilles de reconnaissance sont
poussées vers Mailly et Billot. Elles sont rejetées.
Le bataillon BONNARD relève le bataillon
PETITJEAN le 13 juillet dans le C.R. d'Arrière-Cour.
Il n'y a pas de changement jusqu'au 21 juillet.
Le 21 juillet, en vue d'une attaque, les bataillons de
soutien fournissent de nombreuses corvées de transport
de bombes, de matériel et de munitions.
Le 22 juillet au soir, le colonel PHILIPPE adresse à
ses troupes l'ordre du jour suivant :
Demain, à une heure qui n'est pas encore connue, vous
attaquerez le Boche.
La haine que vous avez pour cet immonde adversaire
vous incitera à lui faire le plus de mal possible. Fortement
appuyés par nos camarades artilleurs, vous atteindrez les
objectifs qui vous sont fixés et vous vous y maintiendrez.
Songez à vos frères d'armes qui sont actuellement dans la
grande mêlée et qui se couvrent de gloire en infligeant un
sanglant échec aux armées du Kayser.
Puisque les circonstances n'ont pas voulu que vous
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fassiez partie de cette phalange de héros, et que vous
contribuiez avec eux à endiguer et à refouler le flot de
l'envahisseur, profitez de l'occasion qui vous est donnée pour
faire voir que vous êtes leurs dignes émules, en déployant
dans la journée de demain toutes vos belles qualités de sangfroid,
de bravoure et de ténacité.
OFFICIERS ET SOLDATS,
Je compte sur vous ! Vous aurez à cœur de maintenir
haut et ferme les belles traditions d'honneur du 2e régiment
colonial !
Que Dieu soit avec nous et seconde nos efforts !
Dans la nuit du 22, le régiment vient se masser dans
le bois de la Gaune, en vue d'une attaque qui doit être
déclenchée le 23 juillet.
Le 23 juillet, à 5 h. 30, le régiment, après une
préparation d'artillerie très courte mais très violente,
part à l'attaque de la cote 103.
L'attaque soigneusement préparée réussit
parfaitement.
Le régiment prenant part à une opération offensive
exécutée par la 15e D.I.C., les 3e et 152e D.I., avait pour
mission :
1° De s'emparer de la cote 103 afin de déborder par
le sud la région de Mailly-Raineval et de coopérer
ensuite à la réduction de la poche Mailly-Raineval.
2° D'établir une liaison intime avec la 3e D.I. pour
permettre à celle-ci (51e R.I.) l'enlèvement des Trois-
Boqueteaux et progresser ensuite jusqu'à l'objectif final
indiqué.
En liaison à droite avec le 51e R.I., à gauche avec le
5e R.I.C., le régiment avait deux bataillons accolés en
première ligne : bataillon BENEZET (69e B.T.S.) et
bataillon GILLER (I/2e R.I.C.) ; un bataillon (bataillon
BONNARD, III/2e R.I.C.), à la disposition du colonel.
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Le dispositif de marche adopté était celui préconisé
par l'Instruction sur le combat offensif des petites
unités, en date du 2 janvier 1918.
A l'heure H (5 h. 30) après une préparation
d'artillerie d'une heure, l'attaque fut déclenchée.
Bataillon A (bataillon BENEZET)
Massé dans le bois de la Gaune, le 69e B.T.S. a
franchi avec sa fougue habituelle la lisière du bois,
marchant à l'assaut de la tranchée de Prague qui a été
vivement enlevée ; quelques prisonniers y ont été faits
et quatre mitrailleuses ou mitraillettes ont été prises.
La marche en avant s'est continuée sans arrêt et
l'ouvrage 94.94, les Boqueteaux organisés 95.94
vivement dépassés ainsi que la ligne d'abris située sur la
route Mailly-Raineval - Thory, où dix prisonniers,
deux mitrailleuses et deux mitraillettes furent capturés.
Collant toujours au barrage et malgré les tirs de
mitrailleuses enfilant le ravin sud de Mailly, la
progression se continua dans un ordre parfait jusqu'au
fond du ravin ; là, elle devint plus difficile en raison du
terrain en pente très raide et fortement bouleversé par le
bombardement.
Accueilli au haut de ces pentes par de violentes
rafales de mitrailleuses provenant de la cote 103, le
B.T.S. a brillamment poursuivi sa progression et atteint
sans trop de pertes son premier objectif, la tranchée de
Bohême où il capturait des mitrailleuses et un canon de
77. Un char d'assaut qui était venu se placer devant le
bataillon a facilité cette progression.
La marche sur le deuxième objectif fut reprise un
peu en retard pour se maintenir en liaison avec le 51e
R.I. dont la progression était gênée par notre barrage
trop court.
Le deuxième objectif fut atteint malgré de violents
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feux de mitrailleuses provenant des points 12.04 et
11.05.
Les chars d'assaut de la 3e D.I. ont puissamment
coopéré à la progression par la réduction de ces
mitrailleuses. Ils enthousiasmèrent les hommes par leur
audace.
Ayant reçu l'ordre de continuer le mouvement en
avant, le 69e B.T.S. en liaison avec le 51e R.I.,
atteignait le troisième objectif, route de Mailly-
Raineval à Saint-Ribert, malgré des feux nourris de
mitrailleuses tirant d'ailleurs d'assez loin.
La 4e compagnie, qui se trouvait à la naissance du
ravin allant vers 15.13, a profité du ralentissement de
l'intensité du barrage pour se porter en avant vers les
abris de ce ravin qu'elle a fouillés et où elle s'est
emparée de 60 prisonniers dont 2 officiers, 7
mitrailleuses et 2 mitraillettes.
L'ennemi a alors commencé un bombardement
excessivement intense sur la position conquise. Les
pertes de la 4e compagnie ont été très lourdes ; elle dut
être renforcée par une section de la compagnie de
soutien et au cours de la nuit, par un peloton prélevé sur
le bataillon BONNARD disponible.
Une contre-attaque ennemie a essayé de déboucher
plusieurs fois de 00.12, mais prise sous le feu de nos
mitrailleuses, elle n'a pu réussir malgré ses tentatives.
Bataillon B (bataillon GILLET)
Soumis pendant la fin de la préparation d'artillerie à
un bombardement assez intense, le bataillon GILLET
débouchait à 5 h. 30 du bois de la Gaune, avec un élan
admirable ; les hommes joyeux partaient à l'assaut
comme à une fête.
Les compagnies se portèrent en avant avec ardeur,
progressant dans la direction de l'est. La tranchée de
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s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
Prague fut franchie sans difficulté ; un peloton de la 2e
compagnie désigné pour aller occuper la tuilerie ( route
de Mailly-Raineval à Thory), ayant été placé en
échelon débordant à gauche, se trouva en face d'un
poste tenu par une quinzaine de Boches qui furent
vivement entourés et faits prisonniers.
La direction est fut conservée jusqu'au ravin de
Mailly inclus, où les 1re et 3e compagnies arrivèrent
sans autre incident que la capture de quelques Boches
qui, devant le magnifique élan de nos troupes, se
rendaient sans opposer une violente résistance.
A partir du ravin, pour atteindre la cote 103, la
direction nord-est fut prise.
La deuxième compagnie avait été placée en couverture
du flanc gauche avec mission postérieure de s'emparer
du bois Cornu, de coopérer à la réduction de la
poche de Mailly-Raineval et au nettoyage du village.
Les 1re et 3e compagnies escaladèrent les pentes
ouest de la cote 103. Leur progression fut un peu entravée
par un nid de mitrailleuses en 02.07 ; un canon de
37 rapidement mis en position en 03.00, par son tir efficace,
fit taire ces mitrailleuses et permit aux compagnies
de continuer leur progression sans trop de pertes.
A 6 h. 5, la 1re compagnie atteignait le plateau cote
103, surprenant un nid de mitraillettes (trou organisé)
qui n'eurent le temps de tirer que quelques coups de
feu, la section PAPON ayant foncé dessus avec une
crânerie et un élan remarquables.
Après avoir pris la tranchée de Bohême, la 1re
compagnie tenait totalement son premier objectif.
La 3e compagnie, en liaison à droite avec la 1re
compagnie, arrivait à hauteur de celle-ci sur le plateau
103 et là, par un face à gauche, se redressant dans la
direction du nord, elle atteignait son premier objectif
après avoir réduit quelques G.C., dont les occupants ne
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
résistèrent que fort peu à l'entrain et à la bravoure de
nos hommes.
La 2e compagnie s'emparait du bois Cornu et la
liaison à gauche avec le 5e R.I.C. était établie.
Cette compagnie pénétrait dans le village de Mailly,
coopérait à son nettoyage et en occupait fortement les
lisières est et nord-est.
Pendant le temps d'arrêt avant l'enlèvement de la
deuxième position, l'ennemi lança sur la cote 103, un tir
à obus fumigènes qui fit supposer une contre-attaque
par le ravin 15.13 – 06.04. Nos mitrailleuses et notre
artillerie (tir fusant) déclenchèrent de violentes rafales
sur ce ravin et les pentes nord de la cote 103.
Aucune réaction d'infanterie ne se produisit.
A H + 2, la progression pour l'enlèvement de la deuxième
position fut reprise ; elle fut aidée par deux des
tanks britanniques qui avaient été adjoints à la 3e D.I.
Ces chars d'assaut réduisirent deux nids de
mitrailleuses postés dans le ravin 15.13 – 06.04 et la
deuxième position fut atteinte en liaison à droite avec le
bataillon BENEZET.
Bataillon C (bataillon BONNARD)
Le bataillon BONNARD constituait en arrière des
troupes de première ligne, une troupe disponible aux
ordres directs du chef de corps.
Pendant le bombardement fumigène, une compagnie
fut poussée vers 06.04, au cas où la contre-attaque que
laissait présager ce bombardement, aurait lieu.
A 9 heures, ce bataillon fournit une reconnaissance
vers 15.13 avec mission de détruire les abris existant
dans le ravin et de s'installer vers 15.13 si l'ennemi
n'offrait pas de résistance. Cette reconnaissance arrêtée
par des barrages intenses de mitrailleuses, dur rentrer
dans nos lignes.
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Les pertes, dans la journée du 23 juillet, ont été
relativement faibles :
2e R.I.C. - Officiers : blessés, 2. Troupe : tués, 20 ;
blessés, 80 ; disparus, 2.
69e B.T.S. - Officiers : blessés, 2. Troupe : Européens
: tués, 2 ; blessés, 20 ; disparus, 2. Indigènes :
tués, 5 ; blessés, 48.
Le régiment a montré que, malgré un séjour assez
long en secteur calme, il n'avait rien perdu des
brillantes qualités qui lui ont déjà valu une citation à
l'Ordre de l'armée (1915) et une au corps d'armée
(1917).
Le colonel remercie en ces termes le régiment :
Vous avez en tous points répondu à l'appel que je vous
adressais le 22 juillet au soir, veille de l'attaque. Vous avez
même dépassé l'espoir que je plaçais en vous. Je vous
témoigne toute ma satisfaction.
J'adresse un pieux et suprême hommage à ceux de vos
camarades qui sont tombés si glorieusement au champ
d'honneur dans cette journée du 23.
Le chef de corps tient à signaler tout spécialement la
brillante attitude du 69e BT.S., une des plus anciennes
formations de nos troupes noires sur le sol français et
demande que ce bataillon soit cité à l'Ordre de l'armée
pour le motif suivant :
S'est maintes fois signalé depuis le début de la campagne
par son audace farouche et sa bravoure. En 1915, aux
Dardanelles, où il prend part avec le 58e mixte colonial aux
attaques des 8, 12 et 22 mai, 4 et 30 juin, 13, 14 et 15 juillet.
En 1916, dans la Somme, où il enlève la ferme Bussus,
Dampierre et Assevilliers.
En 1917, dans l'Aisne, où ayant enlevé la tranchée
d'Essen, il y repousse trois contre-attaques, perdant les 16,
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17 et 18 avril, 688 Européens ou Indigènes.
A Verdun, en octobre 1917, où avec le 52e R.I.C., la 3e
compagnie du 69e B.T.S. est citée à l'Ordre de l'armée en
même temps que le bataillon FROMENTY, auquel elle était
rattachée.
Au cours de la dernière attaque, brillamment enlevé par
son chef, le commandant BENEZET, s'est emparé des trois
objectifs qui lui avaient été assignés, faisant plus de 100
prisonniers, s'emparant de 17 mitrailleuses, 9 mitraillettes et
un canon de campagne. A tenu ensuite solidement le terrain
conquis, sous un bombardement intense. A donné ainsi, dans
cette dernière affaire, une nouvelle preuve de son allant et de
son énergie.
Le 24 juillet, le régiment maintient sa position et
reçoit l'ordre de progresser par infiltration jusqu'à la
position de batterie boche 15.13.
L'opération réussit.
Dans la nuit du 24 au 25 juillet, le régiment élargit
son front et laisse un seul bataillon en première ligne.
Le 25 juillet, le 2e R.I.C. prend le sous-secteur de la
3e D.I., le bois de Sauviller.
Dans la nuit du 3 au 4 août 1918, le caporal
DUCHAMP, de la 8e compagnie, se trouvant avec quatre
hommes en petit poste avancé, répondit à son chef de
section, l'adjudant BUQUIN, qui lui recommandait d'être
vigilant : « Ne vous en faites pas, je tiendrai bon. »
Malgré qu'il eût le genou ouvert par un éclat d'obus
et qu'il fût à moitié enseveli, il tint tête à une forte
attaque ennemie et ses grenades épuisées, se battit
encore à coups de poing en insultant l'ennemi, jusqu'au
moment où il fut abattu à bout portant par un officier
boche.
Le 4 août, on apprend que l'ennemi se replie au delà
de l'Avre, que les passerelles ont sauté et que l'on
entend des explosions dans le lignes boches.
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Une opération ayant pour but l'occupation du bois
de Saint-Ribert, est montée.
Cette opération n'a pas lieu.
Le 5 août, le bataillon BONNARD reçoit l'ordre
d'enlever la position précitée en opérant par infiltration.
Le 6 août, a lieu la reconnaissance du bois de la
Neuville et des passages de l'Avre pour les rétablir en
vue d'une opération visant le passage de l'Avre et la
prise de La Neuville-Sire-Bernard.
Le lendemain, le régiment fait les derniers
préparatifs pour l'attaque qui doit avoir lieu le 8 août. Il
complète les dépôts de munitions, de vivres, d'eau, etc..
Dans la nuit du 7 au 8 août, les pionniers du régiment
et le génie vont jeter deux passerelles sur l'Avre.
Le travail est rendu difficile par le tir de nombreuse
mitrailleuses ennemies laissées sur la rive droite.
Le régiment prend ses positions pour l'attaque.
Le 8 août, à 4 h. 20, la préparation d'artillerie se
déclenche.
L'attaque menée par le 9e C.A. auquel est affectée la
15e D.I.C. est subordonnée à deux attaques menées au
nord par le 31e C.A., au sud par le 10e C.A..
H pour le 9e C.A. (15e D.I.C.) sera H' = H + 4 , soit
8 h. 20.
L'artillerie ennemie, violemment contrebattue, ne
réagit que très faiblement, en outre, l'attaque
déclenchée au nord, se déroulant normalement,
l'ennemi doit enlever le plus d'artillerie qu'il peut
espérer sauver.
A 8 h. 20, le 2e bataillon se porte à l'attaque.
La traversée de l'Avre est devenue très difficile, une
seule passerelle ayant échappé aux tirs de l'artillerie
ennemie.
Au moment de franchir l'Avre, les passerelles ayant
été détruites, un soldat s'écrie : « Ceux qui ont des
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caleçons sont autorisés à les mettre ! » Un camarade
continua : « Ceux qui ne savent pas nager
s'accrocheront à mon bouc ! ».
L'ennemi tient très fortement la village de La
Neuville et ses abords. Des feux de mitrailleuses
partent de tous côtés. Cependant le village est tourné et
une compagnie sénégalaise y pénètre pour en opérer le
nettoyage.
Le 2e bataillon qui a eu des pertes sévères est
dépassé par le 69e B.T.S. à 9 h. 30.
Arrivées à la carrière 48.01 (300 mètres à l'est du
village), les troupes sont arrêtées par les feux de
mitrailleuses venant du cimetière du bois de
Genonville et des bois Circulaire et du Frêne.
La situation reste sans changement jusqu'à 18 h.
Les troupes accrochées à la cote 102 ne peuvent
déboucher.
A cette heure, le chef de corps apprenant que le
village de Plessier-Rozainvillers est occupé par des
éléments du 31e C.A., donne l'ordre de rechercher la
liaison avec ces unités et se porte de sa personne au
P.C. du chef de bataillon de première ligne et dirige
l'attaque.
A 19 heures, le bois Circulaire est entièrement
occupé par les éléments du 1er bataillon (bataillon
disponible passé en première ligne).
La progression continue normalement vers Plessier-
Rozainvillers.
Le chef de bataillon BOENNEC, qui rempli les
fonctions de chef de corps en l'absence du colonel, veut
s'assurer personnellement de la progression du 69e
B.T.S. qui est à droite et à qui il a donné l'ordre
d'enlever le bois du Frêne.
19 h. 30. Le commandant BOENNEC, qui vient de
quitter le P.C. du commandant de la compagnie de
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droite, est tué d'une balle tirée très probablement à bout
portant, par quelque isolé ennemi qui a échappé aux
nettoyeurs.
20 heures. Le chef de bataillon BONNARD prend le
commandement du régiment et donne l'ordre d'enlever
le bois du Frêne.
Cette opération, menée avec l'aide du 87e R.I.,
réussit.
A 21 heures, la liaison avec le 31e C.A. est établie au
village du Plessier.
Le régiment reste sur ses positions jusqu'au
lendemain, 12 heures.
En résumé, l'opération qui fut marquée par une
résistance très vive de l'ennemi fortement retranché et
doté de nombreuses mitrailleuses, réussit parfaitement.
Pertes : chef de bataillon BOENNEC tué ; officiers
blessés, 4.
Troupe : tués, 23 ; blessé, 92 ; Disparus, 3.
Dans la nuit du 9 août, le régiment est relevé et se
porte dans la zone Louvrechy.
Le 11, il fait mouvement et se rend sur la rive
gauche de la Noye, pour cantonner dans la région de
Lawarde.
Les 15 et 16, le régiment se rend à Cempuis en
passant par Beaudéduit.
Le 27 août, embarquement par voie ferrée pour se
rendre dans la région de Joinville-sur-Marne.
LES ÉPARGES
(12 Septembre 1918)
Le 5 septembre, le régiment est enlevé en camions
automobiles et transporté dans la zone de Sommedieue.
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s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
Le 1er bataillon occupe le C.R. des Éparges.
Le 6, le colonel prend le commandement du soussecteur
Terrasse.
Jusqu'au 12 septembre ont lieu les reconnaissances
et les préparatifs en vue d'une attaque dont le but est de
s'emparer des Hauts-de-Meuse.
Les unités viennent, dans la nuit du 11 au 12
septembre, prendre leurs positions d'attaque.
Dans l'ensemble du plan d'engagement de la D.I., la
mission du régiment était la suivante :
Enlever le village de Saint-Rémy et la crête ouest
de la côte Amaranthe (tranchée de Brême), puis faire
face à l'est, s'emparer des Hauts-de-Meuse et pousser
des avant-postes au delà de la route Combres –
Herbeuville.
L'heure H était 8 h. 30.
La 26e D.I. U.S. qui opérait à la droite du régiment
devait se lancer à l'attaque trente minutes plus tôt, à 8
heures.
Après une préparation d'artillerie d'une durée de 7 h.
30, le bataillon LAVALLÉE (3e bataillon) se porte à
l'attaque, ses trois compagnies en profondeur.
A 8 h. 45, la compagnie de tête a atteint le réseau de
fils de fer en avant de la tranchée de Jenonsevaux ; ce
réseau est intact, néanmoins, progressant à la cisaille
sous les rafales de mitrailleuses, la compagnie DENIS
pénètre à 9 heures dans la tranchée de Jenonsevaux.
Sa progression devient alors très difficile ; la vallée de
Longeau est battue de toutes parts et à très bonne
distance par de nombreuses mitrailleuses situées en
particulier au saillant nord-ouest de la tranchée de
Brême, en avant des lisières nord de Saint-Rémy et sur
la croupe de l'ouvrage de la Pieuvre.
Le bataillon continue sa progression par infiltration
mais de nouvelles mitrailleuses situées au saillant de la
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tranchée de Breslau (vers 47.23), entrent à nouveau en
jeu.
Le capitaine LAVALLÉE, commandant le bataillon,
est tué glorieusement d'une balle au cœur.
Le capitaine NATTE prend le commandement du
bataillon.
A 13 h. 30, les deux compagnies de tête, malgré les
tirs de mitrailleuses, malgré l'état marécageux du
terrain, ont pu parvenir jusqu'à la route ravin des
Feuilles – ravin de la Gentille-Femme.
Favorisée par l'avance de la D.I. américaine, dont
l'élan irrésistible a fait l'admiration de tous, la
compagnie de droite manœuvrant par l'ouest, peut
s'emparer, à 13 h. 35, de l'ouvrage de la Pieuvre et
pénètre à 14 heures dans le village de Saint-Rémy, où
elle fait 30 prisonniers dont 1 officier.
Les mitrailleuses de la tranchée de Brême et de la
tranchée de Breslau sont toujours en action et
interdisent les débouchés de Saint-Rémy ; d'autre part,
les pentes ouest de la côte Amaranthe sont abruptes et
sans défilement. Dans ces conditions, le colonel estime
nécessaire de demander une nouvelle préparation d'artillerie
sur ces points, avant de reprendre la progression.
La préparation demandée est exécutée à 16 heures.
Jusqu'à 16 h. 15 un tir précis balaye les objectifs à
atteindre et bouleverse les organisations ennemies.
Le 3e bataillon (bataillon NATTE) dès la préparation
terminée, se lance hardiment sur le saillant nord de la
tranchée de Brême et y prend pied. A sa gauche, le 69e
B.T.S. (commandant BENEZET) progresse vers le
saillant de la tranchée de Breslau.
Sa compagnie de tête est arrêtée dans le fond du
ravin de la Gentille-Femme par des rafales de
mitrailleuses garnissant en assez grand nombre, sous
blockhaus en ciment armé, la tranchée de Breslau.
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Le chef de bataillon donne ordre de pousser par
infiltration.
La compagnie LENFANT progresse vers l'est et peut
prendre à revers la tranchée de Breslau et s'emparer de
la partie ouest de cette tranchée.
Pendant ce temps, opérant en liaison avec un
détachement du 5e R.I.C., le bataillon NATTE
manœuvre par le sud le saillant de la tranchée de
Brême, s'en empare et prend pied dans le boyau de la
Sardine.
A la tombée de la nuit, la situation est la suivante :
Le bataillon NATTE tient les pentes ouest de la côte
Amaranthe, au delà de la tranchée de Brême ;
Le bataillon BENEZET tient la partie ouest de la
tranchée de Breslau et le ravin de la Gentille-
Femme.
L'ennemi occupe encore la tête de ce ravin.
Au cours de la nuit, le colonel fait exécuter des
reconnaissances sur la côte Amaranthe et vers la tête
du ravin de la Gentille-Femme.
Le 13, au petit jour, la marche en avant est reprise,
l'ennemi a évacué le plateau de la côte Amaranthe, ne
laissant pour couvrir son repli que quelques
mitrailleuses.
Le bataillon BENEZET s'empare sans difficultés de la
côte Biolie et pousse immédiatement des avant-postes
au delà de la route Combres – Herbeuville.
Le bataillon NATTE, en liaison avec le B.T.S. à
gauche, avec le 5e R.I.C. à droite, continue l'attaque
dans la progression de la Chapelle-Sainte-Vanne et
d'Herbeuville. Mais, en raison des pertes subies la
veille par le 3e bataillon, le colonel a donné ordre au 2e
bataillon (bataillon PETITJEAN) de dépasser le 3e et de
prendre à son compte l'attaque de l'ouvrage du
Scorpion, de la cote 373 et des pentes est des Hauts-
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de-Meuse.
Cet ordre reçoit exécution à 6 h. 30.
A 8 heures, le bataillon PETITJEAN tient la cote 373
et progresse vers les pentes dominant la plaine de la
Woëvre. Une mitrailleuse au col de la Chapelle-
Sainte-Vanne gêne encore la marche sur Herbeuville.
Cette mitrailleuse est habilement manœuvrée ; ses
servants sont tués et le village est atteint.
Les avant-postes du régiment sont poussés à la voie
du Décauville.
La mission du régiment est remplie.
Au cours de la journée du 13, un détachement
poussé jusqu'à Wadonville, trouve ce village vide
d'ennemis. Il s'y organise, envoie une reconnaissance
d'une dizaine d'hommes fouiller le village de Saint-
Hilaire. Cette reconnaissance pénètre dans le village en
ramenant une mitrailleuse et dix prisonniers, dont deux
sous-officiers.
Au cours de la nuit, l'ennemi abandonne ce village
que le chef de corps fait occuper dès le 14, au matin,
avec ordre de garder le contact avec l'arrière-garde
ennemie tenant encore Butgnéville.
Les pertes sont de 23 tués, dont 1 officier ; 133
blessés, dont 4 officiers.
Ces pertes sont extrêmement légères surtout si on les
compare à l'opiniâtreté de la résistance ennemie, à
l'importance de l'objectif atteint, à la quantité
considérable de matériel capturé, dont : 6 obusiers de
150, 2 canons de 65, 1 canon de 77, 9 mitrailleuses, de
nombreuses munitions, etc ...
La résistance de l'ennemi a été particulièrement
marquée dans la journée du 12. Les mitrailleuses
nombreuses, solidement abritées, soigneusement
camouflées, interdisaient par des feux croisés la vallée
de Longeau ; la progression a été rendue plus pénible
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encore par l'état et la nature du terrain : marécages ou
pentes abruptes. Malgré ces difficultés, grâce à
l'exemple personnel des officiers et des cadres, grâce à
l'énergie et à la bravoure dont les hommes du régiment
sont coutumiers, le 2e R.I.C. a rempli sa mission.
Le 16 septembre, le colonel PHILIPPE, commandant
le régiment, porte à la connaissance de la troupe,
l'Ordre général N° 106 de la 1re armée, en date du 8
septembre 1918.
Le général commandant la 1re armée, cite à l'Ordre
de l'armée le 2e régiment d'infanterie coloniale :
Régiment d'élite qui a successivement prouvé ses
brillantes qualités offensives et défensives sur la Somme, sur
l'Aisne, à Verdun et en Picardie.
Sur la Somme, en septembre 1916, a brillamment enlevé
tous les objectifs qui lui avaient été assignés et a su les
conserver en dépits des violentes réactions de l'ennemi.
Sur l'Aisne, en avril 1917, s'est emparé d'un seul élan de
plusieurs lignes de tranchées allemandes et a montré une
ténacité remarquable dans sa résistance aux violentes contreattaques
ennemies.
Le 10 octobre 1917, après un bombardement de plusieurs
jours, d'une violence inusitée, a réussi à enrayer par sa
résistance acharnée et ses contre-attaques, une vigoureuse
offensive ennemie, donnant ainsi de nouvelles preuves de
son indomptable ténacité et de l'esprit de sacrifice dont il est
animé.
En dernier lieu, le 23 juillet 1918, sous les ordres de son
chef, le colonel PHILIPPE, a enlevé dans un magnifique élan
et par une manœuvre audacieuse, de solides positions
ennemies. A atteint tous ses objectifs, a fait à l'ennemi plus
de 300 prisonniers dont 9 officiers et lui a enlevé 4 canons, 6
minenwerfer, 38 mitrailleuses et un très abondant matériel
de guerre.
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La Fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de
guerre est accordée au régiment, par Ordre général N°
122 « F » du général commandant en chef.
Le bataillon sénégalais fait mouvement, et va
cantonner à Rupt-en-Woëvre, le 17 septembre.
Le 18 septembre, le colonel porte à la connaissance
du régiment, l'ordre général suivant de la 15e D.I.C.
Ordre général N° 416 de la 15e D.I.C.
Le général GUÉRIN, commandant la 15e division
d'infanterie coloniale, porte à la connaissance des troupes,
l'Ordre suivant du général CAMERON, commandant le 5e
C.A. U.S. :
Le 13 septembre 1918.
Depuis qu'en 1914, au cours des journées mémorables
qui suivirent la première bataille de la Marne, les Bavarois
s'étaient emparés par une attaque brusque des Hauts-de-
Meuse, le saillant de Saint-Mihiel avait acquis une
renommée mondiale.
Menace constante contre de très importantes lignes de
communications françaises, observatoire de premier ordre
pour les Allemands et obstacle à la liberté des mouvements
de nos troupes, il devait être nécessairement pendant quatre
longues années, l'objectif tout désigné de nombreuses
tentatives pour le ravir à l'ennemi.
On ne saurait évaluer les sacrifices qu'a coûté la crête
des Éparges. Son nom était devenu fameux et synonyme de
position imprenable.
Il appartenait à la vaillante 15e division coloniale de
l'armée française de mettre un terme à cette légende et de
prouver qu'avec de l'énergie et de la ténacité, il n'est pas de
position d'où nous ne puissions chasser notre ennemi.
Après une préparation d'artillerie qui n'avait pu être que
d'une très courte durée, mais précédée par un barrage très
habilement réglé, cette vaillante troupe engagée le 12
septembre dans la première opération faite sous la direction
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
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du haut commandement américain, a escaladé les pentes
formidables et précipité ses adversaires dans les marécages
intenables de la Woëvre.
Une violente contre-attaque a prouvé quel prix l'ennemi
attribuait à cette fameuse position. Elle arrêta nos brillants
alliés pendant un moment, mais ils ne purent être refoulés et,
dès la nuit, ce nouveau Gibraltar rentrait définitivement entre
les mains de ses véritables possesseurs.
Honneur aux vainqueurs des Éparges !
Le 5e corps américain les salue.
Général Major CAMERON.
En communiquant à la 15e D.I.C. l'ordre si élogieux
du général CAMERON, le général GUÉRIN adresse ses
félicitations personnelles aux vaillantes troupes qu'il a
l'honneur et l'extrême satisfaction de commander.
En deux mois, vous avez pris part à quatre grandes
attaques et quatre fois vous avez bousculé l'ennemi en
brisant toutes les résistances.
En dernier lieu aux Éparges, formant l'extrême gauche
de la 1re armée américaine, vous avez enlevé une véritable
forteresse formidablement organisée et défendue par de
l'artillerie, des mortiers de tranchée et de nombreuses
mitrailleuses ; vous y avez pris 10 canons, dont 6 de 150.
Vos détachements, éclairés par les hardis cavaliers de
l'escadron divisionnaire se sont élancés rapidement à travers
la plaine de la Woëvre et ont délivré de nombreux villages
occupés par l'ennemi depuis 1914.
Vous avez pris le contact de la ligne de défense derrière
laquelle se sont réfugiés nos ennemis ; vous êtes prêts à
l'assaillir et, comme les précédentes, vous l'enlèverez lorsque
le moment sera venu.
Vous aurez eu la bonne fortune de combattre côte à côte
avec les brillants soldats de la jeune mais splendide armée
américaine qui, pour son coup d'essai, a fait un coup de
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
maitre en enlevant d'un seul élan le saillant de Saint-Mihiel
et en remportant ainsi une des plus belles victoires de la
guerre.
Tous, vous avez pu apprécier au cours de la préparation
de l'attaque et pendant la lutte même, avec quelle énergie,
quel entrain et quelle superbe bravoure, nos vaillants amis se
jetaient dans la bataille et en poussaient l'exploitation à fond.
Avec de tels alliés, il n'est rien que vous ne puissiez
entreprendre et réussir.
Le président du Conseil, ministre de la Guerre, M.
CLÉMENCEAU, est venu hier à Saint-Mihiel pour saluer et
réconforter au nom de la Patrie, les populations libérées et
pour apporter aux vaillantes troupe qui les ont délivrées,
l'expression des sentiments de reconnaissance et
d'admiration de la France.
Je suis heureux de vous les transmettre.
En vous rappelant ces évènements auxquels vous avez
pris part, vous aurez le droit de dire avec une légitime fierté
: Moi aussi j'en étais !
Le général commandant la 15e D.I.C.
Signé : GUÉRIN.
Les 21 et 22 septembre, le régiment relève le 5e
R.I.C. dans le sous-secteur Deramé. Deux bataillons
sont en lignes et un au camp des Savoyards, en réserve
de D.I.
Dans la nuit du 4 au 5 octobre, un bataillon du 2e
R.I.C. relève dans le C.R. Damloup des unités du 52e
R.I.C. Le régiment est relevé dans la nuit du 14 au 15
octobre par un régiment américain et va cantonner à
Haudainville.
Le régiment, alerté le 18 octobre au soir, à 20
heures, fait mouvement pour se porter dans la zone des
bois Bourrus (fort du Bourrus) au nord de Verdun.
Arrivé à 12 heures, il reçoit l'ordre de se porter le
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
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soir même au bois des Forges.
Le mouvement est très pénible en raison de la pluie
persistante, du mauvais état des routes et de la distance
considérable à parcourir (40 kilomètres environ).
Le 20 octobre, le 2e R.I.C. relève le 130e R.I. U.S.
Le 22, la 26e D.I. U.S. attaque à notre droite et le
sous-secteur est violemment bombardé à obus toxiques.
Bombardement qui dure plusieurs jours.
Le 30 octobre, le colonel porte à la connaissance du
régiment, l'Ordre N° 61 du Groupe des armées de l'Est,
en date du 24 octobre 1918.
Le général de division de CASTELNAU, commandant
le Groupe d'armées de l'Est, cite à l'Ordre de l'armée le
2e régiment d'infanterie coloniale :
Superbe régiment (formé de ses bataillons organiques et
du 69e B.T.S., commandé par le chef de bataillon BENEZET)
qui a affirmé une fois de plus ses remarquables qualités
manœuvrières au cours des opérations du 8 août 1918, sur
l'Avre et du 12 septembre aux Éparges.
Le 8 août, sous les ordres du commandant BOENNEC, a
réussi à forcer le passage d'une rivière marécageuse et
profonde, désespérément défendue par l'ennemi qui la
considérait comme infranchissable, et s'est emparé de tous
ses objectifs.
Le 12 septembre, sous les ordres de son chef, le colonel
PHILIPPE, a donné de nouvelles preuves de son abnégation et
de son courage en même temps que de son habileté en
enlevant brillamment une forte position ennemie justement
réputée.
Au cours de ces deux actions, a infligé de lourdes pertes
à l'ennemi, et lui a enlevé 6 canons de 105, 3 canons de 77,
1 canon de 65, un grand nombre de mitrailleuses lourdes et
légères et un très abondant matériel.
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
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HAUTS DE MEUSE
(2 novembre au 11 novembre 1918)
Le 2 novembre 1918, le régiment qui occupe le
sous-secteur Plat-Chêne depuis le 20 octobre, reçoit
l'ordre d'exécuter le lendemain des reconnaissances
offensives sur les organisations ennemies de la
Chapelle Saint-Pantaléon - Ferme Magenta, avec
mission de faire des prisonniers et d'occuper le terrain
conquis. Cette opération doit s'exécuter en même temps
que d'autres opérations analogues à effectuer à droite
par la 158e B.I. U.S., à gauche par le 6e R.I.C.
En exécution de cet ordre, le 3 novembre, à 5 h. 30,
le 1er bataillon (GILLET) pousse une compagnie sur la
Chapelle Saint-Pantaléon et s'en empare, couvrant
ainsi à gauche l'attaque de la ferme Magenta, qui aura
lieu à 7 heures, en liaison avec une attaque américaine
sur la cote 378. La ferme Magenta est enlevée ; le
bataillon continue son effort vers la ferme Villeneuve
et le Haut-Chêne pour essayer de déborder par l'ouest
la cote 378.
Mais à gauche, l'ennemi résiste au bois Nachet et
ses nombreuses mitrailleuses refoulent nos éléments sur
Magenta.
Au cours de la journée du 3 novembre, parviennent
au chef de corps, les ordres 618/st de l'I.D. et 1627 de la
D.I. « au sujet du démarrage ». Ces ordres fixent au
régiment des objectifs successifs plus lointains : Sillon-
Fontaine, ferme Solférino, cote 398.
Le 4 novembre, à 5 h. 30, conformément aux
prescriptions des ordres ci-dessus, l'attaque est reprise
en liaison avec le 6e R.I.C. et les Américains.
Nous enlevons d'un bond le Haut-Chêne et la cote
378, mais notre assaut sur la ferme Villeneuve est
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encore une fois repoussé par les mitrailleuses de
Villeneuve et de la Vaux de Curroy.
Le bois Nachet tient toujours.
Le bataillon s'accroche au terrain face à l'ouest et au
nord, et occupant le Haut-Chêne, il tient Villeneuve et
Sillon-Fontaine sous ses feux. Une contre-attaque
lancée l'après-midi de Sillon-Fontaine est repoussée
victorieusement.
Le 1er bataillon, qui s'est battu pendant 36 heures
sans répit, est relevé à 17 heures sur ses positions, par
le 2e bataillon (BOUTET).
Pendant la nuit, l'ennemi se renforce.
Le 5 novembre, à 9 heures, après une violente
préparation d'artillerie, le 2e bataillon se porte à
l'attaque de Villeneuve et de Sillon-Fontaine.
L'attaque progresse en liaison avec les Américains ;
ceux-ci contre-attaqués par des troupes nombreuses
débouchant de la tranchée de la Couriette et du Fond
de la Queue, ne peuvent se maintenir sur la cote 378.
Nos éléments qui s'étaient avancés jusqu'au signal de la
Borne de Cornouiller, sont pris sur la droite par des
feux de mitrailleuses qui les obligent encore une fois à
se replier au sud du Haut-Chêne.
Toute la journée, des troupes du 35e régiment
prussien descendent de la ferme Solférino et viennent
se masser dans Sillon-Fontaine et ferme Villeneuve.
Deux fois, elles contre-attaquent violemment ; deux
fois, elles sont repoussées en subissant de lourdes
pertes. L'ennemi exécute alors un tir d'anéantissement
avec obus explosifs et toxiques qui dure toute la nuit et
contraint le 2e bataillon à s'abriter dans les tranchées
organisées le 3 novembre par le 1er bataillon.
Durant la nuit, les Américains, avec un bataillon de
renfort, s'emparent de la cote 378, mais le matin, au
moment de la préparation d'artillerie, les Allemands les
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rejettent sur les pentes sud. Ce fait empêche encore une
fois nos troupes de progresser à 8 h. 30.
Pendant toute la journée, les combats locaux
continuent sans relâche, mais le bois Nachet tient
toujours et nous ne pouvons enlever la ferme
Villeneuve.
Cependant à gauche, l'attaque d'un corps américain a
réussi en direction d'Haraumont et l'ennemi, contraint
de retirer une partie de ses troupes de notre front pour
enrayer ce mouvement, ne peut résister à une nouvelle
attaque exécutée le 7 novembre, à 8 h. 10.
Toutefois, la lutte reste ardente ; brisant la résistance
acharnée de l'ennemi prussien ((35e régiment), qui doit
tenir coûte que coûte et qui tient, manœuvrant et
enlevant les nombreuses mitrailleuses ennemies
disséminées sur le terrain, l'élan de nos troupes ne peut
plus être enrayé.
A 9 heures, la ferme Villeneuve est enlevée ; à 10
heures, Sillon-Fontaine ; à 15 heures, nous abordons la
Ferme et les ouvrages Solérino qui sont pris à 16
heures, malgré les tirs de mitrailleuses dont les servants
se font tuer sur place.
Au cours de ces journées, nous avons capturé 25
prisonniers dont un officier, 4 canons et 1 minenwerfer,
de nombreuses mitrailleuses et mitraillettes, un matériel
important.
Les pertes infligées à l'ennemi paraissent lourdes, de
nombreux cadavres jonchent le terrain conquis par le 2e
R.I.C.
Après dix-huit jours de séjour dans un secteur, au
cours desquels il fut soumis à d'incessants
bombardements toxiques qui diminuèrent son effectif et
amoindrirent notablement les forces physiques de
chacun, le régiment a eu à combattre sur un terrain très
difficile. L'ennemi a résisté jusqu'au sacrifice, nous
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opposant ses meilleures troupes et celles-ci en nombre
supérieur, au moins tant que la manœuvre du C.A.
américain sur Haraumont ne compromettait pas encore
sa situation.
La configuration même de ce terrain, ses vastes
glacis offrant aux nids de mitrailleuses de profonds
champs de tir, favorisèrent la résistance opiniâtre de
l'ennemi ; ses ravins encaissés lui permirent maintes
fois de masser ses troupes de contre-attaques dont le jeu
souvent répété put enrayer momentanément notre
progression, mais qui furent toutes brillamment
repoussées.
Malgré tout, surmontant les difficultés et la fatigue,
manœuvrant avec audace et habileté les nids de
mitrailleuses, résistant avec énergie et sang-froid aux
contre-attaques comme aux bombardements, le
régiment sut conquérir ses objectifs, ses pertes lourdes
témoignent de l'opiniâtreté de la lutte ; elles s'élèvent à
45 tués, dont un officier ; 137 blessés, dont 6 officiers ;
147 intoxiqués. Pertes d'autant plus sensibles qu'elle
portent sur un effectif déjà amoindri par 234
évacuations pour intoxication par gaz à la suite de
bombardements subis pendant la période de secteur.
Au cours de ces six journées de durs combats, succédant
à une période pénible d'occupation de secteur, le
régiment a une fois de plus affirmé ses brillantes
qualités offensives, son allant, son abnégation, son
esprit de sacrifice et fait preuve d'une endurance à la
fatigue qu'il a poussée jusqu'aux limites de l'effort.
Tous, officiers, médecins, gradés et soldats ont
brillamment accompli leur devoir et coopéré dans une
large mesure au succès définitif de nos armes.
Le 11 novembre, le régiment qui a reçu dans la nuit
l'ordre d'attaquer à 9 heures, est avisé à 6 h. 30, par
message, que l'armistice étant signé avec l'Allemagne,
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seule la préparation d'artillerie aura lieu.
Le régiment reste sur place jusqu'au 13 novembre,
date à laquelle il va cantonner au camp du Moulin-
Brûlé.
Le 2e R.I.C. entreprend en décembre sa marche
conquérante de Verdun à Bingen, par Nancy, Boulay,
Sarrelouis, Sarrebruck, Kreuznach. Il traverse les
villes de l'ancienne Lorraine délivrée, au milieu de
l'enthousiasme des populations demeurées loyales à la
France.
Drapeau déployé, clairons résonnants, il traverse les
villes allemandes en vainqueur cette fois et participe à
l'honneur de monter la garde au Rhin.
L'emblème sacré du régiment n'a pas eu la honte de
tomber entre les mains de l'ennemi.
Là, où le brave LE GUIDEC l'avait enfoui en août
1914, il fut retrouvé.
Dès le départ des derniers Boches du village de
Villers-sur-Semoy, les habitants firent des recherches
dirigées par M. le général AUBE, commandant la 5e
B.I.C. Le drapeau fut trouvé dans le jardin d'un
courageuse femme, Mme WARNIMONT.
Une compagnie du 264e de ligne aida aux
recherches.
Le général AUBÉ, délégué du ministre, en présence
de M. BRAFFORD, député de la Chambre belge, fit
rendre les honneurs règlementaires.
La glorieuse relique fut ensuite rendue au régiment.
Le 5 mai 1919, à Schifferstadt (Palatinat bavarois),
le colonel PHILIPPE présenta le drapeau aux vaillants
guerriers du régiment et prononça l'allocution suivante :
OFFICIERS, SOUS-OFFICIERS, CAPORAUX ET SOLDATS ,
Grande est mon émotion et vive est ma joie d'avoir à
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vous présenter ce drapeau dont presque tous, anciens et
jeunes, vous connaissez déjà l'odyssée.
Le 22 août 1914, à Rossignol, après un dur et sanglant
combat, où le régiment luttant à un contre dix fut presque
anéanti, cet emblème, grâce à l'héroïsme de quelques braves,
échappe à la honte de tomber entre les mains de l'ennemi. Le
2e colonial était vaincu par le nombre, mais l'honneur était
sauf. Au cours de la nuit qui mit fin à la bataille, notre
drapeau put être enterré près de Villers-sur-Semoy, et c'est
là que plus de quatre années après, il était retrouvé par notre
général de brigade, le général AUBÉ, qui avait mission de le
rechercher pour qu'il fit retour à ses héroïques défenseurs.
Ce drapeau est tout un symbole. Il nous représente la
Patrie angoissée, brusquement et cyniquement envahie par
des hordes barbares qui vont souiller son sol pendant plus de
quatre années en y perpétrant les crimes les plus
abominables ; il rappelle les luttes épiques que vous avez
soutenues, les souffrances physiques et morales que vous
avez endurées ; il évoque la mémoire des milliers de braves
de ce beau régiment qui sont glorieusement tombés pour lui.
Il est enfin un témoin vivant du triomphe de nos armes.
Quelle satisfaction pour moi de vous le présenter sur ce
sol ennemi ! Quelle ne doit pas être la vôtre de pouvoir à
nouveau le contempler ! Voyez le ! Il est presque en
lambeaux, il n'est plus guère qu'une loque, mais combien
chère et combien glorieuse ! Ses couleurs sont ternies, mais
elles n'en brillent que d'un éclat plus incomparable, elles n'en
flottent que plus fièrement au-dessus de ces plaines arrosées
par un fleuve, le Rhin, dont nous, Français, nous avons
maintenant la garde.
SOLDATS,
Nous allons rendre les honneurs à cette relique sacrée,
devant elle vous allez défiler. En passant à sa hauteur, portez
franchement vos regards vers lui, et criez lui tout votre
amour. C'est la façon de saluer du soldat. En lui, c'est la
France que vous saluerez, c'est son glorieux passé, c'est son
avenir plein d'espérance.
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s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
Vous, les anciens, qui prîtes part à la grande épopée et
fûtes, grâce à votre esprit de sacrifice, à votre bravoure, à
votre indomptable énergie, à votre ténacité, les artisans de la
Victoire, soyez fiers de votre œuvre.
A vous, les jeunes, incombe un devoir sacré, celui de
maintenir intacts les fruits d'une victoire achetée au prix de
si grands sacrifices, de tant de sang si généreusement versé.
L'occasion vous est donnée d'en faire aujourd'hui le serment
en jurant de mourir s'il le faut, pour la défense de notre
drapeau.
Au Drapeau ! ! !
Pendant ces 52 mois de luttes journalières, de
combats géants comme l'Histoire du monde n'en avait
encore pas enregistrés, le 2e R.I.C. A participé à toutes
les grandes batailles.
Reconstitué plus de dix fois, il a payé un large tribut
évalué à environ 20.000 tués et blessés, dont 825
officiers.
Tous ont fait allègrement le sacrifice de leur vie,
pour que leur chère Patrie, la belle France, continue à
vivre dans une auréole toute de « Liberté » et de
« Grandeur ».
Ils avaient tous la volonté de vaincre.
Morts ! Ils nous l'ont communiquée.
De l'Yser à Verdun, leurs mânes ont tressailli le
jour de la Victoire.
La France est victorieuse.
Que les futurs marsouins du 2e soient fiers de leur
Drapeau ! Qu'ils pensent à ceux qui l'ont vaillamment
défendu et qu'ils soient toujours prêts à se montrer
dignes d'eux.
CITATIONS
obtenues par le
2e Régiment d'Infanterie Coloniale
au cours de la Campagne
Citation à l'Ordre de la IVe armée
en date du 28 janvier 1916
S'est signalé depuis le début de la campagne par sa
solidité et son endurance. Le 25 septembre 1915,
brillamment enlevé par son chef, le lieutenant-colonel
MOREL qui a été grièvement blessé, s'est emparé de cinq
lignes de tranchées fortement organisées, se portant d'un seul
élan jusqu'à des positions d'artillerie ennemie, faisant de
nombreux prisonniers et s'emparant d'un matériel important.
A tenu ensuite solidement le terrain conquis, sous un
bombardement intense et a donné une nouvelle preuve de
son allant et de son énergie, dans l'attaque du 29 septembre.
Citation à l'Ordre de la Ire armée
en date du 8 septembre 1918
Régiment d'élite qui a successivement prouvé ses
brillantes qualités offensives et défensives sur la Somme, sur
l'Aisne, à Verdun et en Picardie. Sur la Somme, en
septembre 1916, a brillamment enlevé tous les objectifs qui
lui avaient été assignés et a su les conserver en dépits des
violentes réactions de l'ennemi. Sur l'Aisne, en avril 1917,
s'est emparé d'un seul élan de plusieurs lignes de tranchées
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Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
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allemandes et a montré une ténacité remarquable dans sa
résistance aux violentes contre-attaques ennemies. Le 10
octobre 1917, après un bombardement de plusieurs jours,
d'une violence inusitée, a réussi à enrayer par sa résistance
acharnée et ses contre-attaques, une vigoureuse offensive
ennemie, donnant ainsi de nouvelles preuves de son
indomptable ténacité et de l'esprit de sacrifice dont il est
animé. En dernier lieu, le 23 juillet 1918, sous les ordres de
son chef, le colonel PHILIPPE, a enlevé dans un magnifique
élan et par une manœuvre audacieuse, de solides positions
ennemies. A atteint tous ses objectifs, a fait à l'ennemi plus
de 300 prisonniers dont 9 officiers et lui a enlevé 4 canons, 6
minenwerfer, 38 mitrailleuses et un très abondant matériel
de guerre.
Citation à l'Ordre du G.A.E.
Superbe régiment (formé de ses bataillons organiques et
du
en date du 24 octobre 1918
69e B.T.S., commandé par le chef de bataillon BENEZET)
qui a affirmé une fois de plus ses remarquables qualités
manœuvrières au cours des opérations du 8 août 1918, sur
l'Avre et du 12 septembre aux Éparges. Le 8 août, sous les
ordres du commandant BOENNEC, a réussi à forcer le
passage d'une rivière marécageuse et profonde,
désespérément défendue par l'ennemi qui la considérait
comme infranchissable, et s'est emparé de tous ses objectifs.
Le 12 septembre, sous les ordres de son chef, le colonel
PHILIPPE, a donné de nouvelles preuves de son abnégation et
de son courage en même temps que de son habileté en
enlevant brillamment une forte position ennemie justement
réputée. Au cours de ces deux actions, a infligé de lourdes
pertes à l'ennemi, et lui a enlevé 6 canons de 105, 3 canons
de 77, 1 canon de 65, un grand nombre de mitrailleuses
lourdes et légères et un très abondant matériel.
Historique du 2e R.I.C. (Anonyme, Imprimeries Réunies de Nancy,
s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
Citation à l'Ordre de la IIe armée
Magnifique régiment qui vient d'affirmer à nouveau ses
superbes qualités militaires, d'esprit de sacrifice, d'endurance
et d'habileté manœuvrière. Pendant la période du 3 au 9
novembre 1918, dans le secteur de Verdun-Nord, sous le
commandement d'un chef énergique, le commandant
BONNARD, s'est porté dans des conditions extrêmement
dures, à l'attaque des positions allemandes. A refoulé sans
arrêt un adversaire supérieur en nombre, le chassant de
positions puissamment organisées, en dépit de contreattaques
acharnées et de bombardements toxiques des plus
violents. Fortement éprouvé lui-même, a brisé la résistance
opiniâtre de l'ennemi et l'a rejeté définitivement des Hautsde-
Meuse, en lui infligeant de lourdes pertes et en lui
capturant des prisonniers, 4 canons, un grand nombre de
mitrailleuses et un matériel considérable.
IMPRIMERIES RÉUNIES DE NANCY
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s.d.), numérisé par Paul CHAGNOUX.
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RETOUR
JMO du 5° Régiment d’Infanterie Coloniale du 1er août 1914 au
8 janvier 1915
Casernement en 1914 : Lyon, 2e Brigade Coloniale ; 1e Division Coloniale
A la 2e DIC d’août 1914 à nov. 1916, puis à la 16e DIC jusqu’en nov. 1918
1914
Vosges : col de la Chipotte ; Larifontaine (3,4 et 5 sept.), Bataille de
Morhange : bataille de Sarrebourg
1915
Opérations en Argonne : (juillet , août), Bataille de Champagne : Souain (25-30
sept.)
1916
Bataille de la Somme : Barleux , Belloy-en-Santerre (juillet)
1917
Le Chemin des Dames (avril-mai), Verdun : Les Chambrettes (25 septembre)
1918
Mailly-Raineval (12-23 juillet, 8 août), Les Eparges (12 septembre),
Hauts-de-Meuse (7-10 novembre)
Extrait du site de « chtimiste »
Principaux Combats
en gras, les combats décrits dans cet extrait du JMO du 5° RIC
1914
LORRAINE
19 août Walsheid
20 août Saint-Léon
23 août Montigny
24 août Ménil et Anglemont
26 août au 3 septembre Saint Benoît, Col de la Chipotte
19 au 24 septembre Neufmaisons, Pexonne, Badonviller, Penneviller
WOEVRE et HAUTS de MEUSE
27 et 28 septembre Apremont
29 septembre Loupmont
1er au 3 octobre Loupmont et Le Mont
1915
ARGONNE
5 janvier La Gruerie
6 février Bois de la Bolante
9 mars Bois de la Bolante
14 mars Bois de la Bolante
14 juillet Nord de Vienne-le-Château
11 août Nord de Vienne-le-Château
CHAMPAGNE
25 au 30 septembre Attaque au nord de Souain
1916
SOMME
4 et 5 septembre Attaques au sud-ouest de Barleux
1917
AISNE
16 avril Chemin des Dames
VERDUN
7 et 10 octobre La Chaume, Caurières
1918
PICARDIE
12 juillet Ferme Anchin, Bois de Bellois
23 juillet Mailly-Raineva
8 août Passage de l’Avre
HAUTS-DE-MEUSE
12 septembre Les Éparges
26 septembre Coup de main du bois de Manheulles
VERDUN (Nord)
5 au 8 novembre Vilosnes, Haraumont, Bréhéville
9 au 11 novembre Peuvillers
Noms des COLONELS du 5° RIC
ROULET colonel du 6 août 1914 au 12 septembre 1915
DHERS colonel du 12 septembre 1915 au 26 septembre 1915
LOFLER lieutenant-colonel du 8 octobre 1915 au 4 septembre 1916,
mort au champ d’honneur
MAROIX colonel du 9 septembre 1916 au 19 avril 1918
CLUZEAU colonel du 19 avril 1918 au 21janvier 1919
Morts pour la France
entre le 19 août 1914 et le 5 janvier 1915
Officiers 21
Sous-officiers 48
Caporaux et soldats 492
Total 561
en 4 mois et demi de combats
1er août 1914
A 17h, le régiment reçoit du ministère le télégramme suivant :
« ordre de mobilisation générale
le 1er jour de mobilisation est le dimanche 2 août »
2, 3, 4 et 5 août 1914
Organisation de la mobilisation, conformément au journal de mobilisation du
corps
6 août 1914
Le régiment quitte Lyon en chemin de fer (gare de la Part-Dieu) en 3
détachements
Le régiment fait partie de la 2° BIC, brigade réservée du XIV° CA.
Composition du régiment
Etat major
Colonel ROULET
Lieutenant-colonel DUHALDE
Capitaine adjoint VOLAND
Médecin major de 1° classe CORDIER
Lieutenant chargé des détails CHARBONNEL
Lieutenant d’approvisionnement PICHON
Lieutenant équipe téléphonique WARUCHIN
Lieutenant porte-drapeau NEMZ ( ??)
1° section de mitrailleuses Lieutenant de VILLENEUVE BARGEMONT
2° section de mitrailleuses Lieutenant WURMSER
3° section de mitrailleuses sous-lieutenant HOUAU
1° bataillon
chef de bataillon DURAND
capitaine adjoint major MAIGNAN
Médecin major de 2° classe de SHAKEN
Médecin aide-major de 2° classe LACHAUME
1° Cie 2° Cie 3° Cie 4° Cie
cap. BOURCELOT cap. PELUD cap. GROSJEAN cap. DUPUY
Lt GABARET Lt VIRELY Lt MARMOT Lt CREPIN
Lt LEVRAULT ss-lt JEANPORT ss-lt GABRIELLE ss-lt de LAVAREILH
Lt MESSIRE ss-lt KOHLER ss-lt Lambert d’Hautefare Lt LUCAS
2° bataillon
chef de bataillon DEMARQUE
capitaine adjoint major FAUCHON
Médecin aide-major de 1° classe BOREL
5° Cie 6° Cie 7° Cie 8° Cie
cap. de SAGUES-SAMUS cap. DELAMARRE cap. VIDAL cap. MENIGOZ
Lt LAGACHE Lt DESMIER Lt GOSSE Lt CUZIN
Lt MAZERAN s-lt FAUCON ss-lt CLOUET ss-lt LAMBERT
ss-lt RAGOT ss-lt OTTAVIANI ss-lt RAULIN ss-lt SICARD
3° Bataillon
chef de bataillon LEROY
capitaine adjoint major SAMUEL
Médecin aide-major de 1° classe FRANCK
9° Cie 10° Cie 11° Cie 12° Cie
cap. BONTEMPS cap. ADAM cap. GADIN cap. MARTON-JARRAUD
Lt GIRAUD Lt MORANGE Lt WEINSBURGER Lt GOLAY
ss-lt BERNE ss-lt TÉTU ss-lt MEINEREAU ss-lt Le Boucher d’Hérouville
ss-lt AIGUILLON ss-lt RICHARDVILLE ss-lt HERNENT ss-lt FLEUROT
Officiers à la suite
Cap. VASSELET de FONTAUBERT
Lt CHALLIER
Effectifs
Officiers : 73
Sous-officiers / hommes de troupe : 3303
Chevaux : 198 (dont 45 mulets)
Le 1° bataillon quitte Lyon à 18h01 avec l’EM du régiment et 1 section de
mitrailleuses
7 août 1914
Le 2° Bon et 1 section de mitrailleuses quitte Lyon à 1h30.
Le 3° Bon et 1 section de mitrailleuses quitte Lyon à 4h.
Le 1° Bon et l’EM débarquent à Dounoux à 16h45 et se rendent à Pouxeux où ils
cantonnent (gîte intermédiaire).
Le 2° Bon débarque dans la nuit à Dounoux où ils cantonne.
8 août 1914
Le 1° Bon (DURAND) se rend au point de concentration à Faucompierre et à Saint
Jean du Marché (Cie PELUD cantonnée avec un groupe AD27)
Le 2° bataillon (DEMARQUE) quitte Dounoux pour Pouxeux où il cantonne.
Le 3° Bon (LEROY), débarqué à Dounoux à 2h30, en route pour les cantonnements de
concentration.
Long repas à Géromesnil de 4h30 à 12h.
Arrivée à 10h30 à Tendon (cantonnement de concentration)
Le 5° RIC est cantonné dans la zone de concentration de la 27° DI dont le QG est
à Lépanges.
Par ordre du général Cdt la 27° DI, le 5° colonial est rattaché à titre
provisoire et jusqu’à nouvel ordre à la 54° brigade dont le QG est à Rebaugal (
??)
2 maréchaux des logis, 2 brigadiers, 8 cavaliers réservistes du 9° hussards,
poussant le groupe des éclaireurs montés, rejoignent à Faucompierre.
10 août 1914
Stationnement dans les cantonnements de concentration.
A 17h30, ordre de se mettre en avant immédiatement dans la direction de Bruyères
par Saint Jean du Marché et Lépanges.
Départ à 19h.
La brigade coloniale est reconstituée sous le commandement du général SIMONIN.
A 21h, ordre de stationnement :
- 1° Bon (DEMARQUE) à Prey
- 2 bataillons et 2 M. à Fiménil.
Arrive dans les cantonnements entre 24h et 1h, le régiment a été coupé par des
colonnes d’artillerie enlisées.
11 août 1914
Départ du régiment à 3h.
Itinéraire : Beauménil – Hepelmont.
A Hepelmont à 4h30, ordre de stationnement à la Poudrière (EM et Bons DEMARQUE
et LEROY) et à Ivoux (Bon DURAND)
Arrivée au cantonnement à 6h30.
12 août 1914
Repos dans les cantonnements
13 août 1914
Départ à 1h30.
Itinéraire : Bruyères – Autrey – Jeanménil
Cantonnement à Jean ménil à 12h15.
14 août 1914
La 1° armée prend l’offensive sur Cirey.
Départ à 3h par Brut sur Raon l’Étape.
Grande halte à 8h à Neuville les Raon.
La canon tonne au NE dans la direction de Cirey.
Départ pour Neufmaisons à 5h.
Arrivée et cantonnement à 19h45.
Ordre d’être prêt à partir à 5h du matin.
15 août 1914
Départ de Neufmaisons à 3h45 ; arrêt à Badonvillers à 6h30 (village incendié par
les allemands)
Le régiment prend une formation dans la direction de Bréménil.
Départ à 11h15 dans la direction de Bréménil.
Rassemblement en arrière de la cote 407 avec l’artillerie de corps (groupe du 6°
RA, commandant OLLIVIER)
Départ à 12h30 sur Petitmont – Val de Châtillon
Ordre d’occuper le château de Châtillon.
Ordre de marche : 1 –2 – 3.
Les 2° et 3° Bons sont orientés sur Cirey par le général commandant la brigade.
Pluie battante.
Cantonnement à Val et Châtillon pour les 2° et 3° Bons à 20h.
Le 1° Bon occupe les débouchés du château de Châtillon dans la direction de la
frontière.
16 août 1914
Départ à 5h.
Le 1° Bon doit rester en position. Ordre de marche : 2 – 3 – 1.
Direction Châtillon château – Sauverupt on l’on s’arrête à 7h en halte-gardes.
Les avants-postes à la frontière.
La brigade devient réserve générale et est rattachée au 13° CA, en arrière de la
26° DI sur Lafrimbolle – Tarkesteim et St Quérin.
Cantonnement au château de Sauverupt à 15h30.
17 août 1914
Départ à 4h. Ordre de marche : 3 –2 –1.
Arrivée à St Quérin à 7h.
Occupation de la position :
- Bon LEROY : croupe 407
- Bon DEMARQUE croupe 370
- Bon DURAND en réserve à St Quérin
Nous couvrons le défilé de la 26° DI sur Wasperweiter et Alberschweiler.
Cantonnement à Lafrimbolle.
18 août 1914
Départ à 9h45.
La brigade coloniale passe à 12h sous les ordres du général commandant le 21°
CA.
Itinéraire : St Quéron – Alberschweileer – Eigenthal – Saint Léon.
Bivouac en face de Walsheid.
3 Cies en grand garde.
19 août 1914 (combat de Valsheid)
Ordre reçu à 5h 45.
3 Bons du 5° et un groupe d’artillerie, occupant le front Valerptal – Saint Léon
et l’éperon de St Léon, surveilleront Walsheid et la vallée de la Bièvre.
Situation défensive fortement fortifiée.
A 10h30, le CA donne l’ordre d’attaquer les hauteurs boisées situées à l’est de
Walsheid.
2 Cies du Bon DEMARQUE venant de l’éperon de St Léon doivent attaquer par la
droite.
Deux Cies du même Bon à la gauche de cette attaque et le Bon LEROY par la
gauche.
Le Bon DURAND en réserve.
A 18h, destruction d’une batterie d’artillerie allemande par le groupe du 6° RA
(4 canons pris par le régiment)
A 14h20, nos troupes débouchent des bois.
A 17h, nos bataillons ne peuvent progresser sous le feu des mitrailleuses
allemandes, mais sont en position aux lisières des bois après avoir subi
d’importantes pertes.
Le Bon DURAND reçoit l’ordre de détruire les mitrailleuses en partant par l’est
et le nord de St Léon et ensuite une belle attaque à la baïonnette.
Le CA envoie l’ordre d’attaquer le soir même Haarlberg et Hombert pour enfiler
la route du nord allant sur Lutselberg.
A1 17h15, l’ordre est donné de ne pas attaquer Haarlberg et de coucher sur les
positions.
A 18h, le Bon DUSSAULX du 6° arrive à Walsheid pour prendre position avec 2 Cies
entre les bataillons DEMARQUE et LEROY.
2 Cies de ce bataillon restent en réserve à Walsheid.
Pertes :
Lt LAGACHE, MARGERAN, ss-lt RICHARDVILLE, Cap. DUPUY tués.
Lt MARMET blessé
Ss-lt de LAVAREILH et d’HAUTEFARE grièvement blessés.
Lt CREPIN mortellement blessé.
28 hommes tués
Blessés ou disparus : 84
20 août 1914 (combat de Saint-Léon)
Forte fusillade dans la nuit.
La fusillade reprend à 5h du matin sur toute la ligne.
Ordre est donné de résister sur place à un violente attaque allemande ; deux
bataillon du 6° doivent être envoyés en renfort pour nous soutenir.
Mais un mouvement offensif signalé sur notre droite décide la général SIMONIN à
orienter dans cette direction les 2 bataillons du 6° et les 2 Cies du Bon
DUSSAULX (6°) restés à Walsheid.
L’attaque ennemie progresse.
A 10h30, le chef de bataillon LEROY est tué.
Un vide se produit dans notre ligne entre les deux bataillons et les allemands
s’y infiltrent progressivement.
Aucune réserve n’existant plus pour soutenir nos bataillons, l’artillerie
n’ayant pus amener que deux pièces sur le hauteurs, le repli par échelons est
commencé à midi avec ordre du général de réoccuper les positions prises la
veille.
Sous une violente canonnade des obusiers lourds, sous une pluie de balles et
sous le feu des mitrailleuses, le repli s’effectue en bon ordre et dure 1h 45.
La position de St Léon et les bois sont fouillées par les gros obus allemands
qui les rendent intenables.
L’artillerie est démontée et se retire.
Les pertes sont considérables.
Néanmoins, à la nuit, les positions sont encore bien tenue et une contre-attaque
à la baïonnette nous rend les bois de St Léon.
A 18h30, ordre est donné de ses replier sur La Valette, un bataillon
d’infanterie devant nous relever dans nos positions avancées.
Le régiment, complètement décimé, se rend à Abrechweiler pour se reconstituer.
Pertes :
Commandant LEROY, ss-lt MENEVEAU tués.
Capitaine de FONTAUBERT mortellement blessé.
Capitaine GROSJEAN grièvement blessé.
Capitaine ADAM, Lt JEANPORT, ss-lt RAGOT blessés.
43 tués, 275 blessés, 100 disparus.
21 août 1914
Evacuation d’Abreschweiler à 6h dans la direction Lettenbach – St Quérin.
Le régiment prend position à la cote 376 à midi pour couvrir l’écoulement par la
route des voitures et parcs de la 43° DI.
Les positions sont quittées à 24h.
22 août 1914
Arrivée à Bréménil à 7h.
A 17h, le régiment prend position en avant de Bréménil. Aux avants-postes à 20h.
23 août 1914 (combat de Montigny)
Le régiment reçoit l’ordre de se porter sur Baccarat par Merswiller.
Ordre de marche : 6° RIC, artillerie, 5° RIC.
A 9h, à Montigny, une colonne allemande est aperçue débouchant de Domèvres sur
notre flanc droit.
Le régiment reçoit l’ordre d’attaquer cette colonne, Bon DURAND à droite, Bon
DEMARQUE à gauche.
Le bataillon BONTEMS en réserve au sud de Montigny.
L’attaque est engagée par le 1° Bon d’abord, puis par le 2°.
Elle est accueillie par un feu nourri d’infanterie et une violente canonnade de
l’artillerie de campagne.
A une demande de renforts et de canons, le général commandant la brigade
prescrit de ne pas s’engager à fond.
Sous un feu des plus meurtriers et après des pertes sensibles, le régiment se
replie par échelons sur Merviller où il continue à défendre ses positions.
Devant des forces très supérieures, notre artillerie ne nous soutenant plus,
l’ordre est donné de ses replier sur Baccarat où le régiment arrive à 20h.
Pertes
Les Lts MESSIER, VIRELY, CUZIN, le ss-lt GABRIELLE blessés.
Le Lt MARMET et le capitaine PEHUD légèrement blessés.
200 hommes environ blessés ou tués
70 disparus.
24 août 1914 (combat de Merviller)
Le régiment reçoit l’ordre d’aller prendre position en avant de Merviller.
Le régiment occupe les positions sud de Merviller
- le 3° Bon à droite du bois de Boulay et à la Bringotte
- le 1° Bon au centre
- le 2° Bon aux fermes de la Voirie et du Colombier.
Vers 7h15, les ennemis débouchent des bois et à partir de 9h, une canonnade
furieuse couvre nos positions d’obus à explosifs.
A 11h15, on signale un mouvement offensif sur notre gauche qui oblige le
régiment à se replier par le bois de Boulay et la ferme des Grammont sur
Baccarat.
Le repli s’exécute à 16h en bon ordre malgré la feu de l’artillerie lourde
allemande.
Le régiment est rassemblmé à 18h à Nossoncourt.
Pertes
Capitaine MAIGNAN blessé.
Lt DONON, MARMET, Cne PEHUD blessés de nouveau et mis hors de combat
20 tués, 170 blessés, 70 disparus.
25 août 1914 (combats de Ménil et Anglemont)
A 19h, le régiment reçoit l’ordre de ses porter sur Baccarat pour une attaque de
nuit avec la brigade mixte coloniale entière.
Départ à 20h par Baziers, cote 371, où la brigade reçoit l’ordre de se porter en
réserve à Ménil, l’attaque de nuit devant être conduite par la 43° DI (86° RI)
L’attaque de nuit sur Baccarat a échoué.
A 11h, le régiment est rassemblé dans le bois au Nord de Sainte Barbe.
A 11h45, le régiment reçoit d’ordre d’attaquer Baziers, encadré avec le 6° RIC.
Le régiment se met en route mais à 12h, il reçoit le contrordre pour l’attaque
et ordre d’occuper les positions de Neuil et Anglemont.
Le Bon BONTEMS va occuper Ménil et les hauteurs avoisinantes.
Le 2° Bon à Anglemont se lie avec les 17° bataillon de chasseurs.
Le Bon DURAND à la disposition du général Cdt la brigade, non touché par
l’ordre, va attaquer Baziers où il est débordé par des forces supérieures.
Vers 16h, le bombardement de Ménil et Anglemont par l’artillerie lourde devient
d’une violence inouïe.
L’attaque allemande ses dessine vers 4h 45.
Sous cette pluie de fer, nos tranchées restent occupées et la bataillon DEMARQUE
reste impassible.
Le repli est général sur Ramberviller.
Résistant pied à pied, les bataillons sont forcés d’abandonner Ménil.
Le 2° Bon se replie en bon ordre et rentre à Rambervillers à 21 heures.
Pertes
Lt de VILLENEUVE BZARGEMONT, ss-lt AIGUILLON tués.
Cne MARTIN JARRAUD, Lt WEINENBURGER, ss-lt KOHLER, LT DERMIER blessés.
200 hommes environ hors de combat.
26 août 1914
Départ de Rambervillers à 8h.
Arrêt dans les bois au sud de Brut pour se reposer.
Le régiment est à bout de forces, sans sommeil, sans vivres, sans repos depuis
le 19 août.
A 16h, arrivée à St Benoist.
Combat de St Benoist repris à la baïonnette sur les allemands par le 6° RIC.
Quelques engagements d’avants postes.
27 août 1914
Le régiment prend position à Larifontaine à 8h.
Exécution de tranchées.
Retour à Brut à 22h30.
28 août 1914
Réveil à 4h.
En position à St Benoist.
Prises des avants-postes en avant de Larifontaine.
29 août 1914 (combat de la Chipotte)
En marche sur St Benoist, départ à 6h.
2° Bon en tête, 1° et 3° en réserve à l’est de St Benoist dans les bois.
Le Bon DEMARQUE est dirigé sur le col de la Chipotte.
Progression difficile sous le feu portant des tranchées allemandes
(mitrailleuses en position)
Violente canonnade par nos batteries.
Le Bon BONTEMS partant de la scierie prolonge la ligne à droite. A la nuit, la
position est fortement occupée ; deux pièces de 75 sont montées à bras dans les
tranchées mêmes.
30 août 1914
Les 2 Bons (2° et 3°) sont toujours à la Chipotte, à 300 mètres des tranchées
allemandes d’où part un feu très vif à chaque mouvement.
Le 1° Bon depuis le matin en réserve, va relever les deux bataillons en
position.
A 18h, le bataillon SCHEER du 6° RIC le suit en 2° ligne.
Les bataillons de chasseurs qui devaient prolonger notre ligne à droite ont
lâché pied et notre détachement se trouve très en l’air.
Dispositions prises : crochet défensif face à droite par deux compagnies.
Pertes
Lt DESMIER, GIRAUD, ss-lt OTTAVIANNI tués
Capitaine MENIGOZ blessé.
81 hommes tués, blessés ou disparus
31 août 1914
Attaque générale sur la Chipotte.
- La brigade coloniale au centre.
- Le 6° en tête
- Le 5° en réserve vers Larifontaine.
Cantonnement le soir à Larifontaine
3 disparus (4° Cie)
1er septembre 1914
Continuation des opérations sur le col de la Chipotte.
Le Bon DEMARQUE occupe les tranchées an Nord de Larifontaine face à St Benoist
Le 2° et le 3° sont en réserve à la Grand Rue
1 blessé, 16 disparus.
2 septembre 1914
Le Bon DURAND est envoyé à la Chipotte pour recueillir le 6° RIC très fortement
abîmé.
Les positions au Nord de St Benoist depuis la Haie jusqu’à la Chipotte sont
occupées par les bataillons DEMARQUE – BONTEMS – DURAND.
Le bataillon DURAND est fortement engagé.
Lt FUCHS, LEVRAULT, GABARET blessés.
Un détachement de 1800 hommes arrivé de Lyon le matin même est réparti entre les
bataillons et envoyé immédiatement dans les tranchées (capitaine CHEMIN, Lt
STIQUEL, ss-lt EVIN)
3 septembre 1914
La canonnade très violente commence dès le petit jour. Nos positions sont
conservées malgré une forte fusillade.
Mais à 11h30, le village de St Benoist est menacé d’être tourné par notre gauche
par des troupes s’infiltrant dans les bois et venant de la Haie.
Les points d’appui à droite et à gauche de notre ligne sont abandonnés.
Le régiment qui se trouve très en l’air doit se replier sur Larifontaine, après
une violente attaque allemande.
97 hommes hors de combat.
4 septembre 1914
L’ordre est donné de défendre Larifontaine coûte que coûte.
Cet ordre est exécuté de point en point. Le régiment occupe les positions
suivantes :
- 3° Bon à, la sortie de St Benoist
- 2° à sa gauche
- 1° un peu en arrière ers la droite
Dès le matin, l’artillerie lourde canonne nos positions.
Avec une constance admirable, le bataillon DEMARQUE, malgré des pertes
sensibles, reste sur ses positions.
Capitaine DELAMARRE tué
Commandant DEMARQUE grièvement blessé
Ss-lt SICARD blessé.
15 blessés, 4 disparus.
5 septembre 1914
Le régiment a dessiné un léger mouvements en arrière pour occuper la ligne Grand
Rue, Larifontaine, Corbé.
Pendant toute la journée, nous subissons un feu d’un e violence inouïe de
l’artillerie lourde (105, 150 et 200) allemande.
Le régiment reste néanmoins sur ses positions
Capitaines VIDAL, de SAGUES-SAMUS blessés.
Lt CLOUET, WURMSER blessés.
200 hommes hors de combat.
6 septembre 1914
Le régiment est endivisionné ; il forme avec le 6° RIC une brigade de la 1° DI
(général de VASSARD) du CA provisoire (général de l’Etoile)
Pendant toute la journée et malgré un feu d’artillerie lourde incessant, le
régiment reste sur ses positions.
7 septembre 1914
Le 2° Bon est envoyé à Houmerras.
Le 1° Bon à, la ferme du Mont des Chênes
Le 3° Bon à la Mare Barreau.
8 septembre 1914
Mêmes positions.
le colonel MARCHAND prend le commandement de la brigade coloniale.
9 septembre 1914
Attaque du bois d’Hertemeuche par la bataillon DURAND qui y pénètre facilement
et s’y établit solidement.
Le Bon BONTEMS envoyé dans l’après-midi à la gauche du Bon DURAND est assailli à
l’est de Jeanménil par une grêle d’obus.
37 hommes hors de combat.
10 septembre 1914
Le bataillon BONTEMS termine son mouvement et d’établit à gauche du bataillon
DURAND.
2 tués.
11 septembre 1914
A 15h, l’ordre est donné au bataillon BONTEMS d’attaquer La Haie.
Une Cie accueillie à la nuit par un feu assez vif d’infanterie chasse l’ennemi à
la baïonnette et conquiert la position.
5 tués, 1 blessé.
12 septembre 1914
L’ennemi a évacué ses postions.
Le régiment arrive sans coup férir sur la Meurthe qu’il passe à gué (les ponts
étant coupés) et cantonne à Bertrichamps.
13 septembre 1914
Cantonnement à Thiaville
Organisation d’une position de repli sur la rive gauche de la Meurthe.
14 septembre 1914
Continuation des travaux.
Un bataillon (3° , Cdt DÉAN) est envoyé à La Neuveville
15 septembre 1914
Même situation.
16 septembre 1914
Un bataillon (2°, Cdt CHEVALLIER) est envoyé à Pexonnes avec un Bon du 6° et une
batterie, sous le commandement du lieutenant-colonel DUHALDE avec mission de
chercher le contact.
17 septembre 1914
Même situation.
La position en arrière de Thiaville et de la Neuveville est fortement organisée.
18 septembre 1914
Même situation.
Le détachement de Pexonnes fait connaître que les allemands semblent se retirer
sur Sarrebourg.
19 septembre 1914
Même situation.
La 8°° Cie fait une reconnaissance sur la Chapelottes avec un Bon du 6°.
7 tués, 14 blessés, 4 disparus.
20 septembre 1914
Continuation des travaux de tranchées en arrière de la Meurthe.
21 septembre 1914
Le Bon DURAND va remplacer le Bon CHEVALLIER.
Il est arrêté à Badonvillers par les forces allemandes et se replie sur
Neufmaisons
Ss-lt COLLOMB blessé.
4 tués, 44 blessés, 18 disparus.
22 septembre 1914
Le 2° Bon avec un Bon du 6° et 32 batteries sont mis en route sur Neufmaisons
pour reprendre Pexonnes.
Le 3° Bon en réserve à la Neuveville.
1 tué, 2 blessés.
23 et 24 septembre 1914
Les 2° et 3° Bons vont cantonner à Bru.
Le 1° Bon reste à Neufmaisons et opère sur Pexonnes et Badonvillers.
Ss-lt SAINT-LANNES blessé le 24
3 tués, 38 blessés, 14 disparus.
25 septembre 1914
Les 2° et 3° Bons et l’EM quittent Bru à 6h30 et sont dirigés vers Thann.
Arrivée à Thann à 13h.
Embarquement à 23h en chemin de fer.
Le 1° Bon est resté à Neufmaisons.
26 septembre 1914
Arrivée à Toul à 6h15.
Cantonnement à Lagney à 10h15.
27 septembre 1914
Départ à 4h pour Gironville.
A 9h30, en route sur Apremont.
Le 3° Bon arrêté dans les bois est dirigé sur Apremont.
Le 2° Bon en réserve à la ferme Bricrourt (Tuilerie)
A 14h20, le 6° RIC est dirigé sur Loupmont.
Prise d’Apremont par le 3° bataillon.
Lt d’HÉROUVUILLE blessé.
28 septembre 1914
Forte fusillade pendant la nuit.
A 6h, les allemands, débouchant par le ravin de Varneville, débordent nos
tranchées qu’ils prennent à revers.
Apremont est évacué et le 3° bon se replie sur les bois sous une violente
canonnade à 8h.
A 11h, le combat cesse.
Lt BERNE Blessé.
Capitaine GOLAY tué.
Ss-lt THEVENET blessé.
14 tués, 171 blessés, 50 disparus.
29 septembre 1914
Canonnade allemande sur la Tuilerie.
Attaque de Loupmont par le 2° Bon et le 6° RIC.
Les avancées de Loiupmont sont occupées à 16h30 sous une violente canonnade
allemande
Cap. GOSSE, Lt FAUCON, ss-lt JOSSELIN et BARBE blessés.
5 tués, 171 blessés, 73 disparus.
30 septembre 1914
Occupation des bois de Saulcy, du bois Bas et des tranchées face à Loupmont.
1er octobre 1914
Attaque à 15h sur Loupmont et le Mont.
- 3° Bon :objectif parie Sud-est de le Mont
- 2° Bon en 2° ligne
Le 1° Bon qui a rejoint est en réserve sur la route d’Apremont à la corne du
bois Bas.
A 16h30, l’artillerie allemande ouvre un feu violent sur nos troupes qui
progressent et font des tranchées.
Colonel MARCHAND tué
Capitaine MORANGE blessé
Médecin auxiliaire SOMPARD blessé.
49 hommes hors de combat.
2 octobre 1914
L’attaque est reprise à 16h, mais ne peut progresser sous le feu violent des
batteries allemandes.
Pendant la nuit, construction de tranchées face à Apremont – Loupmpont.
1 tué, 10 blessés, 1 disparu.
3 octobre 1914
Même situation.
3 tués, 15 blessés, 3 disparus.
4 et 5 octobre 1914
Occupation du Bois Bas.
Construction de tranchées sur les lisières et, pendant la nuit, en avant des
bois.
3 blessés.
6 octobre 1914
Le 2° Bon, qui avait été cantonner à Gremireville, arrive à 5h.
Il doit attaquer à 15h sur la, hauteur (ferme du Haricot, située à l’est du Bois
Jurat au dessus de la route Apremont-Varneville.
Sous une violente canonnade allemande, le 2° Bon progresse et se maintient face
au Haricot.
Construction de tranchées dans la nuit
Ss-lt BOUCHOUX tué.
65 blessés, 16 disparus
7 et 8 octobre 1914
Même situation.
Occupation du Bois de Saulcy, en liaison avec le 6° à notre droite.
9 octobre 1914
Ordre d’appuyer l’attaque du 8° corps, attaque qui ne se produit pas.
10 octobre 1914
Même situation.
1 blessé.
11 octobre 1914
Pendant la nuit, les allemands prononcent une violente attaque sur les troupes
placées à notre droite (89° brigade et 6° colonial) à 21h.
Ils sont repoussés à 2h du matin. Le calme se rétablit.
12 et 13 octobre 1914
Même situation
Bombardements constant de l’artillerie lourde allemande qui cherchent nos
batteries.
Organisation défensive des bois.
3 tués et 2 blessés le 13
14 octobre 1914
Extension de notre front jusqu’au chemin Apremont – Liouville.
15 au 20 octobre 1914
Même situation.
Nous sommes affectés à la 76° DI du 31° CA.
Organisation solide d’une ligne de tranchées face à Apremont et au « Mont »
Organisation intérieure du bois.
Construction d’abris de bombardements
Pose e lignes téléphoniques et de réseaux de fils de fer.
Le bombardement allemand continue par intermittence.
1 blessé le 15.
21 au 28 octobre 1914
Même situation.
Le 27, 1 blessé.
Le 28, violent bombardement sur les tranchées avancées.
6 tués, 2 blessés.
29 octobre 1914
Ss-lt AMOPUROUX blessé en reconnaissance (nuit du 28)
2 tués, 1 blessé.
30 et 31 octobre 1914
Même situation.
Vive canonnade à l’est.
Le Lt BETSCH venu du dépôt le 30 prend le commandement de la 10° Cie.
Le Lt ROMIGNEUX, venu également le 30, pende le commandement de la 3° section de
mitrailleuses.
1er novembre 1914
Même situation.
Jour de la Toussaint.
Une messe est dite pour nos ports à la ferme Brichaussart.
Le bombardement continue
1 tué
2 novembre 1914
Les capitaine GADIN et SAMUEL passent au 6° colonial.
3 et 4 novembre 1914
Bombardement violent au Nord-Ouest d’Apremont.
Quelques obus sur nos tranchées.
1 blessé le 4
5 novembre 1914
Même situation.
Violent bombardement.
Nous utilisons les abris construits ces jours derniers.
Il a reçu 298 hommes venus du dépôt le 30 octobre avec les lieutenants BETSCH et
ROMIGNEUX.
Notre effectif est actuellement de 45 officiers et de 2314 hommes.
6 au 10 novembre 1914
Situation sans changement.
Le bombardements intermittent freine ma continuation des travaux
Les tranchées sont améliorées.
Il en est crée de nouvelles, notamment dans la plaine vis-à-vis d’Apremont.
La liaison est assurée avec les troupes à notre gauche : 32° brigade du 8° CA.
La trouée entre le Bois Bas et la route Liouville – Saint-Agnant se trouve ainsi
défendue en avant.
Une seconde ligne s’organise dans le Bois de Saulcy et rejoint celle du 6°
colonial au Bois Besombois.
Le Lt DESMIER est arrivé du dépôt le 7 avec 100 hommes.
Ss-lt COLLOMB blessé le 10 dans une reconnaissance devant Apremont.
11 au 14 novembre 1914
Même situation.
Le 13, une section de mitrailleuses nous est adjointe venant du 166° RI cantonné
à Liouville.
Elle doit concourir à la défense de la corne Nord-Ouest du Bois Bas à l’ouest de
la route Apremont – Gérouville.
Le 14, le capitaine VOLAND nommé chef de bataillon prend le commandements du 2°
Bon du 6° colonial.
15 novembre 1914
Situation sans changement.
Bombardements intermittent sur le Bois Bas et la ferme Bricourt.
Du 21 au 30 novembre 1914
Situation inchangée
Ss-lt COLLOMB et LAURENT blessés le 17.
Renfort de 260 hommes arrivé le 23
Effectif total du régiment au 30 novembre 1914 : 53 officiers et 3286 hommes.
Effectif des combattants au 30 novembre 1914 : 47 officiers et 2847 hommes.
Du 1er au 29 décembre 1914
Situation inchangée
30 décembre 1914
Les 1° et 2° Bons reçoivent l’ordre de quitter leurs secteurs du Bois Saulcy et
d’aller cantonner, le 1° bon à, Broussey, le 2° à Boucouville.
Ils son remplacés dans leurs secteurs par deux Bons du 157° RI.
La relève s’effectue à 22h pour le 1° Bon, à 23h pour le 2°.
Le 157° occupe les tranchées des deux secteurs.
31 décembre 1914
Ordre du général Cdt la 76° DI :
- le 1° bataillon quittera Broussey à 17h et ira cantonner, demain, 1er janvier
1915, à Luy-Sain-Rémy.
- Le 2° bataillon quittera Boucouville à la même heure pour aller cantonner à
Tronches.
Les 2 Bons seront tenus prêts à être embarqués le 2 janvier à partir de 8h,
probablement à la gare de Pagny.
- le 3° bataillon, après avoir été relevé par le 4° Bataillon du 157° ira
cantonner demain 1er janvier à Aulnois et devra se tenir prêt à être embarqué le
2 janvier.
1er janvier 1915
Exécution du mouvement prescrit la veille.
Cantonnement des Bons aux emplacements fixés.
A 13h, ordre d’embarquement pour demain 2 janvier à la gare de Pagny.
- 1° Bon à 13h10
- 2° bon à 16h10
- 3° Bon, EM et CHR à 18h50
Une section de mitrailleuses avec chaque bataillon.
Les voitures réparties entre les trois trains.
Le général JOFFRE, dans un télégramme à l’armée, lui adresse ses vœux et exprime
son espoir dans la victoire de nos armes et la grandeur de la France.
2 janvier 1915
Embarquement des bataillons à l’heure prescrite.
3 janvier 1915
Arrivée des 3 bataillons et de l’EM à Sainte-Menehould à 3h30.
Ordre de cantonnement :
- 2° , 3° Bons et EM çà Chaude-Fontaine
- 1° Bon à Moirmont
Arrivée à Chaude Fontaine à 6h.
A 9h, ordre de cantonnement pour la soirée du général Cdt la 3° DI :
- 1° Bon reste à Moirmont
- les 2 autres Bons à La Renarde et Rondchamp.
Le 2° Bon reçoit ordre de se rendre à la Renarde avec une section de
mitrailleuses. Départ de Chaude Fontaine à 14h.
Le 3° Bon, l’EM, la CHR et une section de mitrailleuses cantonnent à Rondchamp,
départ de Chaude Fontaine à 13h30.
Le soir, les bataillons cantonnent aux endroits, fixés.
Le 1° Bon reçoit l’ordre de quitter Moirmont demain 4 janvier après la soupe du
matin et d’aller cantonner à la Renarde avec le 2°.
4 janvier 1915
Le 5° RIC est affecté à la 3° DI, 2° CA.
Le 2° Bon reçoit l’ordre de se rendre à la Fontaine aux Charmes.
L’emplacement des bataillons dans la nuit du 4 au 5 :
- 1°Bon : La Renarde
- 2° Bon : Fontaine aux Charmes
- 3° Bon et EM : Rondchamp
5 janvier 1915
A 10h, le 3° Bon reçoit l’ordre de se rendre immédiatement au cimetière de la
Fontaine aux Charmes.
Le 1° Bon quittera la renarde à midi pour se rendre au même point.
Au lever du jour, les allemands ont violemment attaqué les tranchées en avant du
cimetière (Bois de la Gruerie) occupées par l’infanterie de ligne.
Le 2° Bon doit donner en entier pour rétablir la situation.
Il reprend deux lignes de tranchées, arrête l’élan de l’ennemi et occupe le
terrain sous un feu violent.
Le 3° Bon est engagé dans l’après midi.
Les positions sont maintenues.
Le colonel MARCHAND, Cdt la 2° Brigade coloniale, prendra le commandement du
secteur Nord du bois de la Gruerie avec un front de 4 bataillons en 1° ligne.
Le secteur est divisé en deux sous-secteurs ayant chacun un front de deux
bataillons :
- ss-secteur de droite : colonel ROULET, Cdt le 5° RIC
- ss-secteur de gauche : colonel RAUCHER, Cdt le 87° RI
Pertes :
Ss-lt BERLIOZ tué
Capitaines MAIGNA1N, PICHON, ss-lt AMOUROUX et VERNET blessés.
31 tués, 117 blessés, 26 disparus.
Un ordre du général de VASSARD, Cdt la 76° DI, en date du 1er janvier 1915,
félicite le 2° brigade coloniale à l’occasion de son départ, sur sa bravoure, sa
ténacité et son endurance en présence de toutes les difficultés.
Un ordre du général de LANGLE de CARY, Cdt la 4° Armée, arrivé en date du 2
janvier 1915, souhaite la bienvenue à la 2° brigade coloniale, appelée
définitivement dans l’Argonne, poste d’honneur entre tous.
6 janvier 1915
Journée relativement calme.
Le 1° Bon, commandant COUMEN, prend la 1°ligne.
Le 2° Bon, commandant CHEVALLIER, passe les soir en 2° ligne, en réserve.
Le 3° Bon, commandant BONTEMS, est réparti en soutien sur le front du secteur.
Pertes
2 tués, 13 blessés
7 janvier 1915
Canonnade très vive de l’artillerie de la Placardelle et d’une batterie du 65°
placée dans le bois en arrière des réserves, sur les tranchées allemandes.
Fusillade intense de tranchées à tranchées.
Amélioration des tranchées existantes complément inondées.
Création d’une 3° ligne et de boyaux de communication.
Quelques sapes sont amorcées à la partie NE du secteur qui forme saillant, pour
contrebattre les sapes ennemies.
Pertes
4 tués, 15 blessés.
8 janvier 1915
Le colonel MARCHAND prend définitivement le commandement du secteur Nord du Bois
de la Gruerie avec le colonel ROULET, Cdt le 5° RIC, Cdt le sous-secteur de
droite et le colonel RAUCHER, Cdt le 87°, le sous-secteur de gauche.
Le 1° Bon COMEN occupe la droite du sous-secteur de gauche.
Le 3° Bon BONTEMS occupe la droite du sous-secteur de droite.
Le 2° Bon CHEVALLIER est en réserve de sous-secteur de droite aux abris du
Cimetière à la disposition du colonel commandant le secteur.
Situation très difficile dans les tranchées noyées, à proximité immédiate de
l’ennemie. Fusillade incessante.
L’artillerie de Placardelle et le 65° tirent sur les tranchées ennemies à cent
mètres des tranchées françaises.
Les bombes lancées sans interruption par les hommes du 3° BON (BONTEMS)
ralentissent considérablement le travail de l’ennemi.
Celui-ci pousse des sapes sur le saillant de Bagatelle mais devant l’activité du
3° Bon, il est obligé de s’arrêter.
Le génie de la 3° DI affecté au secteur prépare une mine en avant du saillant
pour faire sauter les sapes ennemies
Pertes
3 tués, 14 blessés.
RETOUR
JMO du 21e RIC du 23
Janvier au 11 mars 1915.
23 janvier
Le 2e Bton part pour Massiges (Médius).
24 janvier
Le 1er Bton part pour Massiges (Annulaire), le 3e Bton pour le bois d'Hauzy.
Pertes
RAS au Bois d'Hauzy.
5 blessés à Massiges.
25 janvier
RAS au Bois d'Hauzy.
Pertes à Massiges:7 tués et 6 blessés.
26 janvier
RAS au Bois d'Hauzy.
Pertes à Massiges: 7 tués et 10 blessés.
27 janvier
Le 2e Bton rentre au cantonnement de Dommartin.
Le 1er Bton reste à Massiges.
Pertes à Massiges:3 tués et 5 blessés.
28 janvier
Le 1e Bton rentre au cantonnement de Dommartin, le 3e reste au bois d'Hauzy.
30 janvier
Mêmes positions.
1 février
Le 3e Bton quitte le bois d'Hauzy sauf la 12e Cie qui reste à Araja. Les 1er et
2e Bton se rendent à Massiges.
2 février
Curieux incdents au unités du 3e Bton.(?)
Le 1e Bton sur l'annulaire et le 2e sur le médius sont violemment bombardés sur
leurs positions.
Pertes à Massiges:
1er Bton:3 tués (ensevelis) et 5 blessés.
2e Bton: 1 blessé.
3 février
Les 9e et 11e Cies partent au bois d'Hauzy à 17h; Lancements de mines volantes
sur le médius et l'annulaire à 8h.
Le creux de l'oreille est la verrue sont bombardé.
Intensification à 9 h du bombardement de l'artillerie ennemie.
A 9h30, les bombardements s'étendent au médius, à l'annulaire et au cratere. Le
colonel commandant la 4e brigade au moulin de Virginy demande l'appui de
l'artillerie sur le front. Deux unités sont placés en réserve : la 8e Cie du
Bton du médius et 1 peloton de la 2e Cie de l'annulaire. Ces unités reçoivent
l'ordre d'assurer la liaison avec les deux positions.
Le bombardement se pousuit et vers 10h, les lignes téléphoniques sont coupées
avec l'avant. Elles ne permettent plus de connaitre les positions des unités.
Notre artillerie tire trop peu et une activité plus intense est demandée.
A 10h45, Des coups sourds et plus puissants se font entendre sur le front : le
bombardement ennemi continu et atteind Massiges et Virginy. L'intensité
augmente.
A 11h, la 8e Cie reçoit l'ordre de se porter vers le boyau du médius en liaison
avec le Cne Bournant commandant le 3e Bton en vue de le renforcer. La 2e Cie se
porte vers l'annulaire en liaison avec le cdt Moreau.
A 11h30, le médius est attaqué par le nord et l'ouest ou les tranchées des 5e et
7e Cies sont enlevées. La lutte se poursuit dans les boyaux.
A 14h, on apprend qu'une grande partie de nos lignes à l'ouest du cratère est
occupée par les allemands. Aucun renseignement sur l'annulaire.
L'après-midi, les 1er renforts arrivent : un détachement de la 2e Cie du 8e RIC
et la 1ere Cie du 24e RIC.
Ces renforts se postent sur le promotoire et la cote 180.
Vers 16h30, la situation est la suivante:
Médius : Le 2e Bton tient la position. Il a reçu à 14h la 8e Cie en renfort et
munitions.
Annulaire : Aucune nouvelle. Le peloton de la 2e Cie subit de fortes pertes.
4 février
Indépendamment des premiers renforts arrivés ( 2e Cie du 8e RIC et détachement
Noton à 3 Cies), des unités du 4e RIC (6e puis 12e Cies) et des unités du 22e
(2e Cie) serrent respectivement le nord du village de Massiges et sur le
Promontoire. Des contre-attaques sont réglées sur les positions ou portions de
positions conquises par les allemands.
- Contre attaque centrale sur l'annulaire par le Bton Bartajan du 4e RIC.
- Contre attaque de droite sur la partie ouest du cratère par la 2e Cie du Bton
Duchan.
- Renfort préalable au médius par le détachement Noton en vue d'une contre
attaque en même temps que les deux autres précitées.
A 0h30, les contres attaques sont déclenchées sur l'annulaire; les éléments du
1er Bton du 21e RIC enlèvent aux allemands les 1ere et 2e lignes. Sur le médius,
la contre-attaque de droite échoue.
A 3h30, pendant que l'on recommence la contre-attaque à droite avec la 3e Cie,
les allemands lancent une attaque sur le médius et nous font perdre une partie
de nos gains de la nuit.
A 5 h, les 2 Cies du 22e RIC sont portées en renfort du médius.
A 7h, l'annulaire est fortement bombardé; la contre-attaque de droite n'ayant
pas réussie, nos troupes ont reculé. Au Médius, la lutte continue toute la
journée du 4.
Dans la journée, des unités sont envoyées pour relever les occupants des 3
positions au feu depuis le 3 à 8h. La relève commence vers 19h et se poursuit
sans incident toute la nuit.
Pertes du 21e RIC pour les journées du 3 et 4 février: 890 hommes de troupe.
5 février
Les 1er et 2 Bton sont au repos à Dommartin sous Hans, la 10e Cie à Dommartin,
la 12e Cie à la ferme Araja, les 9e et 11e Cies au bois d'Hauzy.
7 février
Les 10e et 12e Cies sont envoyées au bois d'Hauzy.
8 février
Positions des Btons:
1er Bton à Dommartin
2 Bton àu vallon 138.
3e Bton au bois d'Hauzy.
Le 1er Bton fournit de nuit 2 pelotons de travailleurs.
12 février
Le 2e Bton rebtre à Dommartin à 1h.
15 février
Les 1er et 2e Bton cantonnent à Dommartin, les 9e, 10e et 12e Cies au bois
d'Hauzy.Le 2e Bton quitte Dommartin à 11h pour se rendre au bois d'Hauzy, 2 Cies
au secteur C(tranchées VIII et IX), 2 Cies en réserve (tranchées I et VI ).
17 février
Les 1er et 2e Btons sont au bois d'hauzy, le 3e à Dommartin.
23 février
Parade d'exécution et exécution des soldats Dambrecht et Eresman de la 8e Cie du
21e RIC à 8h30 à 400m au sud de Dommartin sous Hans.
27 fevrier
Les 2e et 3e Btons sont dans le secteur de Ville sur Tourbe, le 1er Bton au bois
d'Hauzy.
1 mars
Violente fusillade dans le secteur de Ville sur Tourbe
Pertes : 5 blessés.
2 mars
Une très violente cannonade entraine des dégats materiels. Le 2e Bton rallie
Dommartin; le 3e Bton se porte en position de 2e ligne Malmy-Montrennoy (?).
6 mars
Un détachement de 195 hommes du dépot conduit par le Cne Bonnuraux arrive au
régiment. Le 1er Bton reste au bois d'Hauzy, les 2e et 3e Btons gagnent le
secteur de Ville sur Tourbe pour assurer l'occupation dans les mêmes conditions
que pendant la période 26/3 au 2 mars. La relève s'effectue sans incident.
7 mars
Une patrouille de reconnaissance poussée de nuit dans le secteur de l'ouvrage
Pruneau (30 hommes) rencontre une fraction d'observation ennemie dans la région
de l'arbre aux vaches. 8 hommes sont tués. Dans l'après midi, un violent
bombardement fait 3 blessés sur l'ouvrage Pruneau.
8 mars
Un bombardement de l'ouvrage Pruneau fait 2 tués et 5 blessés au 3e Bton.
9 mars
Nouveau bombardement, pas de pertes. Au 2e Bton, le sergent Michaud de la 8e Cie
est blessé au bras.
10 mars
La période de séjour aux tranchées se termine sans nouvelles pertes malgré le
bombardement.
6-10 mars
6 tués et 15 blessés.
10 mars
Le régiment est relevé sans incident.
11 mars
Les 2e et 3e Bton cantonne à Dommartin sous Hans, le 1er au bois d'Hauzy. Le
détachement arrivé le 6 est réparti dans les unités.
Le 1er Bton est reconstitué à 4 Cies.
RETOUR
JMO du 22e RIC du 22
février 1915 au 5 juin 1915
Cote SHAT 26N865
22 février
Le régiment reçoit l'ordre de se préparer à attaquer le lendemain 23 le Fortin
allemand au nord de Beauséjour.
23 février
Dès 2 heures, les 1er et 3e bataillons sont en marche pour prendre leurs
positions d'attaque en vue de l'attaque du fortin.
23 et 24 février
le Fortin au nord de Beauséjour faisait partie de la deuxième ligne des
retranchements réunissant deux points d'appui: la Butte du Mesnil à l'ouest, les
avancées des Maisons Neuves à l'est et constituait, au moment de l'attaque, la
première ligne allemande, les autres tranchées étant en partie tombées entre nos
mains.
Cet ouvrage avait été attaqué et pris déjà quatre fois sans qu'on ait pu s'y
maintenir.
L'action était confiée à deux bataillons, l'un à droite, le 3e Bataillon,
partant des avancées Bro, et l'autre à gauche, le 1er Bton partant du boqueteau,
dans chaque bataillon deux compagnies en première ligne, deux en réserve.
Enfin, le 2e Bton restait en réserve générale à Minaucourt.
Objectif du 3e Bton (capitaine Dasque)
La mission du bataillon était d'attaquer la partie comprise entre N et N', et
d'occuper le boyau NR
Les deux compagnies d'assaut furent placées face à leur objectif dans les
tranchées Bro et Fontclare et leurs avancées. Les deux autres étaient en
réserve.
La 9e Cie, Lt Jacoutet, devait déboucher de l'avancée Fontclare en direction de
la partie O du fortin, occuper rapidement le boyau N'R, s'étendre vers N' dans
la tranchée ouest pour lancer une section sur la tranchée oblique N°1.I
La 10ème Cie, Lt Raynal, débouchant de l'avancée Bro, devait attaquer la partie
droite du fortin, se répandre rapidement dans la branche nord N°1 et s'y
fortifier solidement.
Les 11e et 12e Cies restent en soutient.
Une section de mitrailleuses était placée au bois Barrant à la partie située
près du long boyau conduisant à la tranchée allemande. Elle devait suivre
l'attaque et servir à faire des feux de flanc ou à tenir les boyaux. Une 2e
section de mitrailleuses en réserve à la tranchée Vary devait soutenir la 9e
compagnie.
Le poste du commandant du Lt-Colonel était à la tranchée Gauthier.
L'ordre de la 1ere division coloniale fixa l'attaque à 16H00.
Aussitôt après la préparation de l'artillerie qui dura de 15H45 à 16H00, au
signal de deux fusants très hauts, les 4 compagnies s'élancèrent à l'assaut.
Au signal d'attaque (16h), les compagnies s'élancèrent courageusement sur les
tranchées allemandes, malgré le bombardement très violent, et y prirent pied.
La 9e Cie occupa le fortin, la partie de la branche ouest comprise entre le
fortin et N' ainsi que le boyau N'R vers R. Elle éprouva une vive résistance et
ne put progresser jusqu'à la tranchée oblique N°1, elle établit un barrage au
sud de R.
La 10e Cie prit pied dans la partie droite du fortin et dans la branche nord N°1
sur une longueur de 300 mètres environ. Elle s'y installa solidement et fit un
barrage à l'extrémité nord de la ligne d'occupation.
A plusieurs reprises, l'ennemi essaya de refouler nos hommes en les inondant de
bombes et de grenades. Six contre-attaques, dont trois très violentes, furent
lancées sur nos lignes, mais toutes furent repoussées avec de grosses pertes.
A la contre-attaque qui eut lieu vers minuit, les Allemands s'avancèrent en
formations très denses. Un feu très nourri de nos hommes en anéantit en quelques
instants la valeur d'un bataillon.
Mais les compagnies déjà engagées avaient subi des pertes sensibles.
La 10e Cie n'avait plus un seul Sous-officier. Les seconds pelotons des 11e et
12e Cies furent portés en ligne.
Devant la violence de ces contre-attaques, le Lt Cl Bonnin fit venir de
Minaucourt les compagnies du Bton Dauvillier.
Vers 5 heures, nos hommes maintenaient leur position avec beaucoup d'énergie et
la situation paraissait favorable.
Des ordres furent envoyés aux 11e et l2e compagnies pour attaquer la tranchée
oblique N°1.
La 11e Cie, dans le boyau NR, devait s'élancer à 5h30 sur la tranchée oblique
N°1, tandis que la 12e Cie devait y arriver en sortant par la tranchée ouest.
Pour appuyer cette attaque, la 7e Cie reçut l'ordre de se porter en avant .
C'est que se produisit la très violente contre~attaque qui nous obligea à
quitter nos positions.
La fusillade partant des tranchées obliques est violente et ininterrompu, le
terre-plein couvert d'Allemands qui avancent en hurlant; dans les boyaux nos
hommes sont obligés de reculer devant les grenades. Dans la tranchée nord N°1,
le Lt Raynal monte sur le parapet exhortant les hommes à l'imiter et à charger
mais il n'a plus un seul sous-officier. Il est bientôt blessé à l'oeil et au
ventre. Il continue à diriger la défense jusqu'à complet épuisement. À sa
gauche, le Ss-Lt Cazeau réussit à monter sur le parapet après avoir établi un
barrage dans le boyau, ou il met quelques hommes énergiques. Il charge avec une
section mais il a fait à peine quelques pas qu'il est traversé de part en part
et tombe. Alors, il se fait mettre face à l'ennemi et pendant que la mitraille
fait rage, il maintient ses hommes autour de lui , chantant à haute voix:
«Mourir pour la patrie est le sort le sort le plus beau.. ».
Mais le barrage établi dans le boyau va céder, les survivants de la 11e Cie
battent en retraite, le Lt Cazeau ne parle plus, les hommes le croient mort, le
soldat Simon traîne son corps par les pieds pendant 200 mètres à travers les
balles et la mitraille des canons révolvers et ramène son officier dans nos
lignes Dans le boyau, en effet, les Allemands arrivent à la baïonnette, trouvent
devant eux le soldat Jouy et lui crient de se rendre; il est seul, tous ses
camarades sont morts autour de lui, tués ou blessés, on lui crie à nouveau de se
rendre, il répond en ajustant les assaillants, les tient en respect sous son feu
; blessé au bras d'un coup de baïonnette, au corps à corps avec un septième
adversaire il le tue, reçoit un coup de sabre d'un officier ennemi qu'il blesse
grièvement et se replie ensuite sur le boyau du Fortin.
Pendant que le combat se déroulait ainsi sur la droite, l'ennemi, suivant le
boyau N'R, avait coupé et deux notre ligne de résistance et commençait à affluer
vers le Fortin. Le capitaine Poirier, Cdt la 12e Cie, sentant le danger, veut la
reporter en avant mais un éclat de bombe l'atteignit en plein visage et il tomba
la face en avant. se relevant par un sursaut d'énergie, il saisit un fusil, se
défend à coup de crosse et de baïonnette, tuant plusieurs ennemis. Mais, un
deuxième projectile vient l’atteindre il tomba de nouveau; les Allemands
s'avancent en masse de tous côtés empêchant les hommes de la 12e Cie, de prendre
leur capitaine qui est sous leurs yeux frappé à coups de crosse et de talon.
Les mitrailleuses qui se trouvaient dans le Fortin ont été broyées par les obus,
sauf une pièce que le sgt Cazeilles, seul survivant de sa section, blessé
grièvement au bras droit, emporte sur son dos.
Le Lt Lelong, cdt une section de mitrailleuses, déjà blessé, voyant la position
perdue, sort son revolver, dit aux hommes qui l'entourent «Je vais vous faire
voir comment meurt un officier français», se précipite sur les Allemands, en
abat plusieurs et tombe percé de coups.
Les derniers survivants battent en retraite ; des quatre compagnies qui avaient
pénétré dans le Fortin la veille par les avancées, il revenait trente hommes.
Les autres étaient tous tués, blessés ou restés dans le boyau.
Personne ne s'est rendu.
Objectif du 1er Bton (Commandant Roguin).
Le 23 à 15 h, le 1er Bton occupe les positions suivantes fixées par l'ordre
d'attaque.
3e Cie
Lt Caux, avancées 1 et 2 (est) de la tranchée du Boqueteau, Cie de droite de
l'attaque du Bataillon, doit coordonner son effort avec celui du 3e Bton.
objectif:
partie N' de la branche ouest, puis la tranchée oblique N°1.
4ème Cie
Lt Mallet avancées 3 et 4 (ouest) de la tranchée du Boqueteau
Objectif
partie B de la branche ouest, s'y maintenir et établir un barrage solide à
gauche.
A 16h, attaque.
La 3e Cie se porte sur la branche ouest de N' à a qu'elle occupe.
La 4e Cie se porte sur la branche ouest de a à B.
La 2e Cie occupe les positions des Cies de première ligne, prêts à les soutenir.
La 1ere Cie reste en réserve dans la tranchée du Boqueteau.
De 16h à l8h, on voit les hommes, dans les tranchées conquises, travailler
activement à les retourner. Des mouchoirs agités au bout de baïonnettes
indiquent nettement les positions occupées.
A l9h, la 4e Cie est dans une situation critique, le Lt Mallet est blessé, le
Ss-Lt Droux tué. Presque tous les hommes sont tombés, pris en enfilade par un
feu violent d'artillerie ennemie.
Seul survivants de la 4e Cie, le Sgt Valdor et une vingtaine d'hommes.
La partie aB de la branche ouest était reprise par l'ennemi.
Le Lt Caux, en liaison étroite avec le 3e Bton, bien organisé, avait établi un
barrage solide à sa gauche vers a. L'ordre est donné au commandant Roguin de
reprendre la partie aB de la branche ouest.
L'attaque de front est exécutée par le peloton Crave et le peloton de la 2e Cie
du Ss-Lt Madaume, pendant que la 3e Cie (Lt Caux) et le peloton de la 2e Cie (Le
Bars) attaquait de flanc.
Mais ni l'attaque du Ss-Lt Madaume, ni celle du Ss-Lt Crave (5h30), ne peuvent
déboucher de leurs avancées. A mesure que les hommes sortent, ils tombent sous
la fusillade. Le Ss-Lt Crave est tué à quelques pas du boyau et une vingtaine
d'hommes derrière lui.
Quant au Ss-LT Le Bars, blessé à la main, à la tête et aux parties génitales, il
fait le coup de feu avec ce qui lui reste de sa section, à peine la moitié.
Serré de trop près, il abat raide quatre Allemands. A ce moment il est blessé
par une balle qui l'atteint dans la région de la colonne vertébrale et le jette
à terre. Presque paralysé des deux jambes, il se traîne sur les mains et les
genoux dans le boyau menant à la tranchée française. Il est touché une 5e fois
par un éclat d'obus à l'épaule. Il n'est relevé que 24 heures après par les
brancardiers.
La septième et violente contre-attaque de l'ennemi qui se produisit peu après,
refoulait les 1ere et 3e Cies dont les officiers étaient tués ou blessés et les
rejetait sur nos lignes.
La 1ere Cie qui n'avait pas été engagée servit au moins à couvrir l'évacuation
du Fortin.
Malgré l'extrême fatigue occasionnée par la marche pénible dans les chemins
défoncés et par l'attaque pendant 10 heures consécutives, sous les obus,
enlisées dans la boue des boyaux, les compagnies du 22e RIC s'étaient
héroïquement battues pendant 15 heures soutenant victorieusement six
contre-attaques violentes. Les dernières à l'effectif d'au moins deux bataillons
tous les officiers et presque tous les sous~officiers de ces compagnies avaient
été tués ou blessés.
Les pertes pendant ces deux journées s'élevèrent:
Officiers:15 tués ou blessés
Troupes 994 tués, blessés ou disparus.
Le 24 au soir, les 1er et 3e Btons rentrent au repos à Hans. Les 7e et 8e Cies
sont laissées en première ligne, les 5e et 6e aux abris de la ferme Beauséjour.
25 février.
Arrivée à Minaucourt des 1e et 2e Btons du 4e Colonial chargés de faire avec le
2e Bton du 22e une nouvelle attaque du fortin.
27 et 28 février
L’ordre de l'armée était de reprendre le Fortin le 27 dans l'après-midi
Le 2e Bton du 22e RIC restait en réserve générale. Toute la nuit du 25 au 26 et
celle du 26 au 27 le bataillon nettoya, et élargit le boyau de communication et
les tranchées, le temps manquant pour creuser un deuxième boyau.
Attaque de l'est
A 6 heures, le Bton Montégu (2e bton du 3e RIC) est ainsi disposé:
A gauche, en liaison avec le bataillon Posth (1er bton du 3e RIC), la 6e Cie (Delalbre)
dans les avancées de la tranchée Fontclare.
A droite, la 5e Cie (de la Rochebrochard) dans les avancées de la tranchée Bro.
La 7e Cie dans la tranchée Gauthier.
La 8e Cie dans la tranchée des 8 abris.
A 15h30, préparation de l'artillerie.
A 15h45, les hommes se portent en avant au pas, malgré une pluie de projectiles
percutants, soulevant l'admiration des hommes du 91e et du 284e RI qui
garnissaient les tranchées.
La 5e Cie atteint la tranchée nord N°1, l'occupe, dépasse le point M d'environ
60 mètres et exécute un barrage de 3 mètres de profondeur ; le Cne de la
Rochebrochard blessé est remplacé par le Ss-Lt Clauchet.
La 6e Cie atteint la branche sud du Fortin et l'occupe jusqu'à sa gauche avec la
2e Cie (Cdt Posth). puis le Ct de compagnie remonte avec deux sections le boyau
N'R où il est tué.
Il est remplacé par le Ss-Lt Ebras qui atteignit le point R en avant duquel il
établit un barrage (17 heures).
La 7e Cie, quittant la tranchée Gauthier,est lancée en avant, gagne le boyau
nord N1 et s'engage dans le boyau MP, où elle progresse jusqu'à 60 mètres de P
et y établit un barrage.
A 17h45, le Cdt Montégu lance la 6e Cie du 22e Colonial, 3 sections, dans le
Fortin, se relie à l'ouest de la 8e Cie du 3e qui arrivait à 60 mètres de N'. La
dernière section de la 6e Cie du 22e avec des éléments de la 8e Cie du 3e
travaillèrent à l'approfondissement du boyau de communication du Fortin avec
l'avancée Bro
Quatre contre-attaques de l'ennemi se produisirent portant principalement sur le
bataillon Posth, à 23 heures, à 2h30, à 5h30 et à 8h30. Toutes ces attaques
furent repoussées avec l'aide de l'artillerie.
l'artillerie lourde allemande avait commencé dès 6h30, à prendre pour objectif
le Fortin et les premières lignes françaises. Cette avalanche de projectiles,
accompagnée de fusants de 105 et de 77, dura toute la journée et les relations
avec les tranchées conquises étaient devenues presque impossibles. Comme le Cdt
Montégu avait rendu compte qu'il avait beaucoup souffert, la 8e Cie du 22e avait
été portée dans les avancées Bro, prête à être portée en avant.
Dès la fin du tir, elle franchit l'espace découvert et à 17 heures, toute la
partie du boyau abandonné était réoccupée.
Enfin à 20h30, la 7e Cie du 22e Colonial et le Cne Hartmann avec la 8e Cie du 3e
Colonial étaient envoyées en avant.
Le 1er mars, à 2 heures, toutes les parties conquises précédemment sont confiées
au 127e RI.
Attaque du sud.
A 15h45, l'assaut se déclenche.
Dès le début, au moment où la 2e Cie sort des tranchées, le Cne Saint Gal,
commandant la Cie est blessé. Les 2e et 3e Cies se portent à l'assaut, en
marchant plutôt qu'en courant et prennent pied dans les tranchées ouest.
Les abris sont fouillés. La 2e Cie fait 11 prisonniers, quelques hommes de la 3e
Cie tombent sur un groupe d'Allemands, en tout une douzaine, font deux
prisonniers.
Les 2 Cies franchissent la branche ouest, puis le boyau de communication N'R et,
par le terre-plein marchent sur la tranchée oblique N°2.
Le Ss-Lt Coupeau de la 2e Cie tombe le premier. Malgré des fortes pertes, les 2
compagnies abordent la tranchée et alors tombent le Ss/Lt Viaud de la 2e Cie,
blessé, le Lt Vergnaut commandant la 3e Cie (tué); la lutte est extrêmement vive
le Ss-Lt Perrichon, seul officier survivant tombe à son tour. Les deux
compagnies sont décimées, la 3e Cie se replie alors sur le boyau N'R où elle
s'installe et la 2e Cie s'accrochant dans la partie de la tranchée oblique N°2
dont elle a pu s'emparer, établit à l'intérieur un barrage pour couvrir son
flanc gauche très exposé par suite du repli de la 3e Cie.
18 heures, les 2 compagnies en quelques instants, ont perdu les 3/4 de leurs
effectifs mais les pertes allemandes sont elles aussi très lourdes.
22 heures, une section de la 5e Cie du 22e Colonial est rassemblée pour
contre-attaquer l'ennemi. Au moment où les hommes se dressait pour sortir de la
tranchée, une fusillade très nourrie éclate du côté allemand, l'adjudant chef de
section tombe mortellement blessé ainsi que le sergent et un grand nombre
d'hommes. Notre contre-attaque est brisée.
Le 1er Bton du 3e RIC et les Cies du 22e ont déjà beaucoup souffert. Toutes les
unités occupent dans les tranchées des places qu'il est impossible, sans créer
un vide dangereux, de leur faire quitter
L'artillerie allemande qui n'a cessé de tirer depuis le commencement de
l'action, c'est-à-dire depuis le 27 à 15 heures redouble de vigueur dans la
matinée du 28. Les projectiles de gros calibres (105, 150, 210) pleuvent sur les
tranchées et boyaux faisant de nombreuses victimes.
Le chiffre des pertes des 3 bataillons engagés:
3e Colonial :17 officiers tués ou blessée
93 hommes de troupe tués, blessés, ou disparais.
22e Colonial :2 officiers tués ou blessés
257 hommes de troupe tués, blessés, ou disparus.
1er mars
Repos à Minaucourt et aux abris de Beauséjour pour le 2e Bton.
2 mars
Le régiment en entier va au repos à Hans.
État des pertes subies par le corps
pendant les journées du 23.24.27. et 28 février
Effectif engagé : Officiers 35
Hommes de troupe 2842
Pertes: officiers: 16
Tués : 4, blessé et mort des suites des blessures 1
Blessés et évacués : 3, blessés et faits prisonniers 4,
Disparus : 4.
Hommes de troupe: 1616
Tués :117, blessés: 968, disparus : 531.
10 mars. Le régiment est cité à l'ordre de la IVe armée.
«Ordre général N0 193 »
Le général commandant la IVe armée cite à l'ordre de l'armée
Le 22e régiment d’infanterie coloniale.
Les 1er et 2e bataillons du 3e régiment d'infanterie coloniale
«Sous l'énergique commandement du lieutenant-colonel Bonnin, dans les journées
des 23, 24, 27 et 28 février ont après des combat acharnés et au prix de
sanglants efforts assuré la conquête du fortin situé au nord de la ferme de
Beauséjour».
11 mars
Prise d’arme à la ferme des Meigneux
12 mars
Le 1er Bton, le 2e Bton et le 9e Cie prennent le service en 1ere ligne.
13 mars
rien à signaler
14 mars
La 6e brigade est chargé de la garde du secteur de la 2e DIC, la 4e et 5e
brigade devant former une division provisoire destinée a concourir au mouvement
offensif sur Tahure.
Le 22e RIC concourt au service de l’ancien secteur de la 6e brigade: cote 180,
Promontoire avec une Bton du 202e RI.
Le 1er Bton est en 1ere ligne avec le Bton du 202e, les 5e et 6e Cies sont au
repos à Minaucourt, le 2e Bton en entier, les 7e et 8e Cies à Hans.
15-17 mars
mêmes positions
18 mars
Les 2e et 3e Btons sont relevés dans le secteur de la 6e brigade (du calvaire au
promontoire par le Bon Roguin (1er Bton), un Bton du 202e et le ½ groupe
cycliste.
1 blessé.
19 mars
mêmes positions
20 mars
Un obus tombe sur un abris de mitrailleuses entre la tranchée X et Y.
2 tués et 1 blessé.
21 mars
Le régiment relève le groupement du fortin de Beauséjour.
Le 2e et 3e Btons qui occupent 180 sont relevé par 2 Btons du 24e RIC. Le 1ere
Bton rentre de Hans entre 20h et 23h.
Le 2e Bton occupe le secteur du bois Barrant avec 2 Cies en premières lignes, 2
Cies sont en réserve aux abris de la borne 16 (rte de Massiges à Beauséjour).
Le 1er Bton occupe le fortin avec 3 Cies en 1ere ligne ( 11 Cie à la tr oblique,
9e Cie du point R au point N, 12e Cie du Nord jusqu’au bois Barrant, 10e Cie en
soutient de a à la branche nord n°1.
Tiraillerie toute la nuit
1 tué et 7 blessés.
22 mars
Bombardement intense de 6h sur les tranchées de 1ere lignes et les abris de
réserve, fusillade toute la nuit en 1ere ligne.
3 tués et 8 blessés.
23 mars
Le bombardement est ralenti toute la journée, fusillade la nuit.
Vers minuit, les allemands attaquent sur le fortin. Ils sont reçus par les 9e et
12e Cies qui exécutent un feu rapide et couvrent l’ennemis de grenades à main et
cellérier.
Pas de pertes, repli des allemands.
Vers 4h, des allemands tentent de placer des fils de fer au nord de la branche
ouest, les guetteurs tuent 4 allemands.
2 tués et 18 blessés.
24 mars
9h, les allemands déclenchent une attaque à la balle explosive contre le fortin.
A 21h, le régiment est relevé par le 4e RIC. Relève jusqu'à 4h du matin.
1 tué et 2 blessé.
25-27 mars
Repos à Hans.
28 mars
Visite du président de la république et du Général commandant l’armée.
29 mars
Repos.
30 mars
services aux tranchées.
Le 2e Bton est envoyé à la garnison de Massiges ou il remplace un Bton du 8e
RIC. Les 1er et 3e Btons sont dans le groupement du calvaire-180.
31 mars
Calme, 1 blessés.
Composition du régiment au 1er avril
1er Bataillon
2e Bataillon
3e Bataillon
Chef de Bton ROGUIN
Chef de Bton Dauvillier
Chef de Bataillon Mangeon
1e Cie Haite
5e Cie Raymond
9e Cie Perny
2e Cie Reynier
6e Cie Montignault
10e Cie Catherinet
3e Cie Carpeaux
7e Cie Gilbert
11e Cie Dasque
4e Cie Katz de Warens
8e Cie Bras
12e Cie Fichepain
1 avril
RAS 1 blessé.
2 avril
RAS 1 tué et 2 blessé.
3 avril
RAS 2 tués et 3 blessés.
4 avril
RAS 1 tué et 1 blessé.
5 avril
Le régiment est relevé par le 8e RIC et va au repos à Hans.
2 tués.
6-7 avril
Repos.
8 avril
Repos.
Le soir, vive canonnade au fortin dont un prisonnier avait annoncé l’attaque
vers 18h par les allemands. Un Bton du 22e (2e Bton) est envoyé en réserve aux
abris du ruisseau du Marson.
9 avril
On apprend que la veille au soir les Allemands ont réussi à s'emparer d'environ
250 m de tranchées au Fortin de Beauséjour.
Le 2e Bton est envoyé en renfort sous commandement de la 4e brigade, pour
chasser l’ennemi des tranchées dont ils s’étaient emparés la veille au nord du
fortin (des tentatives avaient échoué la nuit précédente). Ces tranchées doivent
être reprise dans les plus bref délais afin d’éviter que l’ennemi ne puisse
s’établir sur la position conquise de façon définitive.
Deux compagnies dont une du 4e Colonial et une du 22e Colonial furent désignées
pour exécuter l'assaut.
La 7e Cie du 22e Colonial
La 6e Cie (Lt Montignaut) et la 8e Cie du 22e Colonial (Lt Bras) en réserve.
La vigueur et la rapidité de l'assaut, l'aide efficace apportée par nos
mitrailleuses et la précision de notre artillerie contribuèrent largement au
succès.
pertes
2 officiers blessés, 6 hommes tués, 42 blessés et 9 disparus.
10 avril
Le Bton Dauvillier est maintenu sur le fortin, le Bton Mangeon rentre à Hans à
9h du matin.
1 tué et 1 blessé.
11 avril
Le Bton Dauvillier est relevé par 1 Bton du 24e RIC.
Le Bton est envoyé au repos, 2 Cies à Minaucourt, 2 Cies à Coutemont. Le reste
du régiment releve en 1ere ligne 2 Bton du 8e RIC sur 180.
6 tués et 7 blessés.
12 avril
RAS 2 blessés.
13 avril
RAS 1 tué et 1 blessé.
14 avril
RAS
15 avril
RAS 1 tué et 1 blessé.
16 avril
RAS 1 tué et 4 blessés.
17 avril
Le régiment est relevé par le 8e RIC et envoyé au repos à Hans.
1 tué.
18-19 avril
Repos.
20 avril.
L’ennemi bombarde Ville sur Tourbe. Une attaque est enrayée par notre
artillerie.
21-22 avril.
Repos.
23 avril
Le régiment relève en 1ere ligne le 8e RIC sur les positions calvaire-180 pour
le Bton Mangeon à gauche, Bton Roguin au centre, 2 Cies Dauvillier à droite. Les
2 autres Cies de ce Bton sont envoyées au fortin pour aménagement.
Au moment de la relève, un tir trop court de notre artillerie sur 180 fait 10
tués et blessés du 8e RIC vers 18h30
24 avril
RAS 4 blessés.
25 avril
Le fortin a été bombardé. Un coup de main tenté par une patrouille française a
échoué.
2 tués et 5 blessés.
26 avril
Bombardement sur les 1ere ligne 5 tués et 10 blessés.
27 avril
RAS 4 blessés.
28 avril
RAS 1 blessé.
29 avril
Le régiment est relevé par le 8e RIC et va au repos à Hans. 3 Cies du 3e Bton
restent en réserve au vallon des pins, la 4e Cie de ce Bton va à Hans.
2 tués et 2 blessés.
30-4 mai
Repos à Hans.
5 mai
Le régiment relève le 8e RIC sur les positions calvaire-180, Mangeon section
gauche, Roguin section du centre, 2 Cies de Dauvillier à droite. Les 2 autres
Cies de ce Bton sont envoyés au fortin pour des travaux d’aménagement.
6 mai
RAS 5 blessés.
7 mai
RAS
8 mai RAS 1 tué et 1 blessé
9 mai
RAS 1 blessé.
10 mai
RAS 3 tués et 3 blessés.
11 mai
Le 8e RIC releve le 22e à la tombée de la nuit. 3 Cies du 1er Bton restent en
reserve au Vallon des Pins, la 4e Cie et le reste du régiment sont envoyés à
Hans.
3 blessés.
12-16 mai
RAS.
17 mai
Le régiment relève le 8e RIC en 1ere ligne sur les positions calvaire-180. Mêmes
positions que le 5 mai.
18-19 mai
RAS.
20 mai
RAS. 1 blessé.
21 mai
RAS. 1 blessé.
22 mai
RAS.
23 mai
Journée calme. Le Lt de St Rapt est tué d’une balle en conduisant une
patrouille.
Le régiment est relevé en 1ere ligne par le 8e RIC. Repos à Hans, la 3e Cie du
2e Bton àu Vallon des Pins, la 4e Cie à Hans.
24-28 mai Repos.
Le régiment relève le 8e RIC.
Le 1er CAC devant être relevé des positions qu’il occupe, le régiment est relevé
à partir du 30 mai.
30 mai
Inactivité de l’ennemi. Relève du 3e Bton par un Bton du 142e RI. Le Bon arrive
au bivouac du Vallon des Pins à 21h.
31 mai
Le 1er Bton est relevé par un Bton du 142e RI et est envoyé à Somme-Tourbe.
1 juin
L’EM est relevé par l’EM du 142e RI, il est dirigé vers Somme-Tourbe. Le 2e Bton
est relevé et est envoyé aux abris de la Salle.
2 juin
Memes positions.
3 juin
Memes positions.
4 juin
Repos.
L’EM, 1er et 2e Bton, une Cie de mitrailleuses à St Rémy sur Busay, le 3e Bton à
la Croix en Champagne.
5 juin
Repos.
RETOUR
JMO du 22e RIC du 6 juin
au 10 novembre 1915
Cote SHAT 26N865
6 juin
Prise d’armes.
Le régiment doit se tenir prêt à embarquer en chemin de fer dans la nuit du 6 au
7 ou le matin du 7.
Renfort: 1 adjudant, 3 sergents, 14 caporaux, 228 soldats.
7 juin
Le régiment se rend à Cuperly-Gare sous une chaleur étouffante. Les hommes
souffrent. Le voyage en chemin de fer s’effectue sans incidents.
Itinéraire suivi: Chalons sur Marne, Epernay, Meaux (halte, repos), Choisy le
Sec, Pantin, Plaine St Denis, Creil, Clermont, St Just, Amiens, Ailly sur Somme.
8 juin
Le 1er élément débarque à Ailly sur Somme à 9h, le 2e élément à St Roques près
d’Amiens à 12h, le 3e élément à Ailly sur Somme à 13h. La 2e DIC fait partie
d’une réserve du groupe d’armée et va cantonner à l’ouest d’Amiens et au sud de
la Somme.
9 juin
Repos dans les cantonnements.
10 juin
Reprise de l’instruction, marche militaire.
11-13 juin
RAS
14 juin
A 19h, le corps reçoit l’ordre de se tenir prêt à être enlevé en automobiles
dans la nuit ou le 15.
15 juin
Embarquement automobile à 7h30 sur la route Saisseval à Amiens et se dirige vers
Couturelles. Arrivée à 12h et occupation des cantonnements suivants:
- EM, 3e et 4e Cies, 2e Bton, 2 Cies de mitrailleuses à Couturelles.
- 1ere et 2e Cies,3e Bton, EM de la 6e brigade à Coullemont.
17 juin
L’état d’alerte cesse. Repos dans les cantonnements.
18 juin
Reprise de l’instruction.
19 juin – 5 juillet
Instruction.
6 juillet
Le CAC est réparti plus au sud le long de la route d’Amiens à Doullens. En fin
de marche, il occupe les cantonnements suivants:
- EM, Cie HR, EM du 3e Bton, 11e et 12e Cies à la ferme du Rosel.
- 10 Cie à Val de Maison.
- 9e Cie au Vert-Galant.
- 1er Bton et les 2 Cies de mitrailleuses à la Vigogne.
- 2e Bton à Talmas.
7-8 juillet
RAS.
9 juillet
Le Lt-Cl Brousse est affecté au régiment.
10-14 juillet
RAS.
14 juillet
Embarquement en gare de St Roch à Amiens.
15 juillet
Le débarquement s’effectue à partir de 19h à la gare du Mesnil sur Oger. Le 22e
RIC cantonne au Mesnil sur Oger avec l’état-major de la 6e brigade.
16-21 juillet
Reprise de l’instruction
22 juillet
Ordre est donné au régiment de s’embarquer à la gare d’Épernay (voitures et
chevaux) et à la gare d’Oiry pour la troupe. Arrivée à la gare de Somme-Tourbe à
12h, les équipements débarquent à la gare de Valmy.
Au soir, l’EM et le 1er Bton cantonnent à Somme-Suippes, les 2e et 3e Bton au
camp de la grande route ( à l’ouest de Somme-Tourbe).
23 juillet
Le régiment quitte Somme-Suippes et va cantonner au sud de la route qui relie
Somme-Suippes à Laval sur Tourbe.
24 juillet
Commencement de l’installation d’un bivouac à l’aide de rondins de planches et
de cartons bitumés.
25-30 juillet
Continuation de l’installation.
31 juillet – 9 aout
Travaux.
10 août
Le 1er CAC fait mouvement dans la matinée. La 2e DIC suit l’itinéraire
Somme-Suippes, Somme-Tourbe, Somme-Bionne, Valmy, Braux Ste Cohiere. Le régiment
entre dans la colonne de division à la cote 147.
11 août
Repos à Valmy.
13 août
Le régiment est désigné comme régiment de travailleur alors que le 24e RIC est
envoyé en 1ere ligne. Le parc régimentaire s’installe entre Hans et Courtemont
le long de la Bionne.
15 août
Installation du b’un bivouac à la cote 196 (1km500 à l’ouest de la Justine).
16 août
Travaux d’installation
18 août
Commencement des travaux aux boyaux.
19 août
Idem.
20 août
Le Colonel Bonnin rentre de permission et reprend le commandement du régiment.
Le Colonel Brousse va provisoirement commander le 4e RIC au bois d’Hauzy.
25 août
Le 22e RIC remplace en 1ere ligne le 24e RIC.
26 août
Une embuscade à la tranchée 19 fait un tué.
27 août
Un soldat est tué par une balle dans la tête.
28 août
1 tué et 1 blessé par suite de la méprise d’un de leurs camarades qui croyait
avoir à faire à des allemands.
29-31 août
RAS.
1 septembre
Le 22e RIC est relevé par le 24e RIC dans le groupement de 180.
2-6 septembre
RAS.
6 septembre.
Le soir, le 24e RIC vient relever le 22e en 1ere ligne. Le 22e va occuper les
bivouacs voisins de la cote 196.
7-14 septembre
RAS.
15 septembre
Le 22e relève le 24e dans le groupement de 180.
16-20 septembre
Travaux d’aménagement des boyaux.
21 septembre
Le régiment qui a été relevé en 1ere ligne, est rentré au bivouac de 196.
Derniers préparatif pour l’attaque générale projetée.
22 septembre.
Préparation d’artillerie pour l’attaque générale. Jour N-3.
23 septembre
Continuation de la préparation d’artillerie. Jour N-2.
24 septembre
Jour N-1. Veillée d’armes.
25 septembre
but. L'ordre d'attaque de la IIe Armée en date du 21 septembre 1915 donnait pour
mission au 1er CAC:carrefour à 800 mètres au nord de Montplaisir d'aller
s'établir sur le front de Rouvroy-La Justice et plus à l'est
La partie principale de la position allemande a enlever était constitué par une
position de la Falaise de Champagne dénommée «Main de Massiges»
D'après les ordres de la 2e Division coloniale, cette position devait être
abordée simultanément par 4 vagues.
Le 22e Colonial fût désigné pour mener l'attaque de la vague de gauche en
liaison avec celle du 43e RI, droite du 20e Corps d'armée.
L'attaque avait pour axe les points 539, 637, 234, clocher de Rouvoy et pour
zone à occuper, la partie de la «Main de Massiges» appelée «l'index».
La croupe de l'index a sa ligne de faîte orientée NE-SO, elle est limitée par le
«ravin de l'index» au SE et le ravin du «Pouce» au NO. Sur les pentes Est du
ravin de l'index, dans sa partie inférieure se trouve un bois allongé dit «Bois
triangulaire». Dès qu'on a franchi les premières pentes très escarpées de
l'index, le terrain continue à se relever en pente douce pour arriver a un
sommet assez plat dénommé la « Verrue».
L'organisation défensive allemande sur l'index a pu être comparée à une échelle
dont les deux montants seraient formés des boyaux « Schultz » et « Jung » et
dont les échelons, représentés soit par des tranchées de tir, dans la partie
inférieure, soit par des boyaux de communication, étaient au nombre de 24. Au
nord, l'échelle se rattache par des boyaux à une seconde ligne dénommée
«tranchée de Kaiserhof», qui traverse le «Bois du ravin de l'étang». Le ravin de
l'index était coupé par deux tranchées de tir reliant l'Index au Médius. La
position abondamment pourvue de mitrailleuses était couverte sur son front par
un très sérieux réseau de fil de fer et par «le ruisseau de l'étang».
Les troupes chargées de l'attaque comprenaient le 1er Bton (Cdt Roguin) et le 3e
Bton (Cdt Mangeot) du 22e Colonial, la Cie de mitrailleuses du régiment (Cne
Dolfus), des nettoyeurs de tranchée et une section du Génie (Lt Ducornier).
Restaient en réserve à la disposition du colonel commandant la 6 Brigade
coloniale, le 2e Bton (Cdt Hubin), la Cie de mitrailleuses de Brigade et une
section du Génie.
Les bataillons d'assaut étaient accolés, 3e Bton à droite, 1er Bton à gauche,
chacun d'eux en colonne de bataillon fournissant quatre vagues d'une compagnie.
Une section de mitrailleuses avait été mise à la disposition de chaque chef de
Bataillon, le 2e peloton de la Cie de mitrailleuses restant en réserve avec le
colonel. Le peloton de sapeurs était placé sous les ordres du Cdt du 3e Bton
pour coopérer au nettoyage des tranchées avec deux sections de ce bataillon
ainsi qu'une demi-escouade du Génie chargée d'éventer les mines et d'établir des
barrages. Le 1er Bton disposait de 2 sections de nettoyeurs et d'une demi
escouade du Génie.
Les chefs de Bton devaient partir avec la 2e et la 3e vague, le colonel avec la
4e .
Le 3ème Bton (de droite) avait comme objectifs le bois triangulaire et la
tranchée Schultz depuis le boyau au sud de l'ouvrage de flanquement jusqu'au
boyau 644-641 il devait ensuite se diriger sur le « Bois des Kameraden».
A 9h15, la 1ere vague sort de la parallèle de départ en colonne de demi-section
par deux et s'avance en ordre parfait jusqu'au ruisseau de l'étang ou elle se
déploie. Elle doit traverser le réseau de fil de fer par quatre brèches, dont la
plus à droite passe par la corne sud du bois triangulaire. A peine sortie du
ruisseau, la 9e Cie est accueillie par un feu meurtrier de mitrailleuses qui la
décime. Sous l'énergique impulsion du Cne Raymond, elle continue sa marche et
persiste dans sa direction. En arrivant aux fils de fer, elle trouve une partie
des brèches obstruées par un travail fait la nuit précédente et se précipite
vers un seul passage laissé libre par l'ennemi. c'était le traquenard.
En quelques minutes, la compagnie éprouve de très fortes pertes. Le Cne Raymond
vient se faire tuer revolver au poing à 25 mètres de la mitrailleuse qui balaie
sa compagnie et abat les 12 premières files. Le Lt Chauvin a les deux jambes
traversées au dessus de la cheville, le Ss-Lt Jars est atteint au pied.
Le Ss-Lt Pinel prend le commandement.
En vain les actes d'héroïsme se multiplient , les débris de la compagnie
flottent, le Ss-Lt Pinel les place à l'abri des pentes du Médius.
Le 1er Bton avait comme premier objectif la tranchée Schultz, depuis le point
335 (pointe de l'index) jusqu'au 3e boyau au dessus du point 439 (à la hauteur
de la lisière sud du bois triangulaire), il devait ensuite pousser sur le boyau
Jung jusqu'à 539 et aborder le Kaiserhof afin d'attaquer le «Bois Valet».
Les 1ere et 2e vagues (1ere et 2e Cies) partent à très courte distance l'une de
l'autre. Elle se déploient dans le ravin de l'étang et abordent résolument les
pentes de l'index.
Dans les premières tranchées se produit un violent corps à corps au cours duquel
le Cne Régnier (2e Cie) est tué. Le chef; de Bton Roguin trouve également une
mort glorieuse.
Pendant ce temps la 2e vague du 3e Bton, la 11e Cie quitte la parallèle de
départ à 400 mètres derrière la 9e Cie. Elle est commandée par un officier
énergique et ayant le coup d'oeil, le Lt Perny.
A peine sorti des tranchées, il a vu le danger que courrait la 9e Cie et compris
qu'il fallait modifier l'axe d'attaque. Il donne l'ordre d'obliquer à gauche et,
grâce à cette manœuvre, peut prendre pied sur l'index où il commence à
progresser avec les éléments des 1ere et 2e compagnies du 1er bataillon.
Seule sa 1ere section (Lt Maybrard) n'a pu être avertie à temps du mouvement.
Elle se rejette sur le Médius où elle suivra la direction du 3e Bton du 24e
Colonial.
Arrivée au sommet des premières pentes de l'index avec les unités du 1er Bton,
la 11e Cie est accueillie par un feu très meurtrier, des éléments ennemis cernés
dans la «Tranchée en fourche» du Médius la tirent dans le dos. Un mouvement de
repli se dessine dans nos unités. Intervient fort heureusement la 3e vague.
Elle est constituée à droite par la 12e Cie. Elle quitte à 9h45 la parallèle de
départ où la remplace la 4e vague. Elle est accompagnée du chef de Bton
commandant le 3e Bton.
Celui-ci qui a été témoin des pertes de la 9e Cie a donné l'ordre dès le départ
d'obliquer à gauche et d'attaquer l'index par les barreaux de l'échelle.
Le projet primitif d'attaquer de front la tranchée Schultz était reconnu
impraticable.
La 12e Cie arrive sans grosses pertes jusqu'au pied des pentes. La situation est
critique car il est à craindre que le flottement qui se manifeste dans les deux
premières vagues ne se transforme rapidement en mouvement de repli. Entraînée
par ses chefs, la compagnie grimpe les pentes au pas de course. Elle rejoint les
premières vagues et sur l'ordre du chef de Bton, le commandement est réparti
entre les officiers sans tenir compte des unités ou des bataillons.
Les deux bataillons reprennent l'assaut. Une dernière décharge en arrivant en
haut nous cause beaucoup de pertes. Le Cne Fichepain (12e Cie) tombe la mâchoire
fracassée, la cuisse gauche brisée «J'ai mon compte, mon commandant, dit-il,
mais laissez moi, il faut vaincre avant tout». Le chef de Bton active le
mouvement en avant, les Allemands fuient.
Sans laisser à l'ennemi un moment de répit et sans autres arrêts que ceux
nécessaires pour permettre aux hommes de souffler, les compagnies suivent
l'ennemi la baïonnette dans les reins sur ces pentes très raides où plus d'un
brave fut retrouvé dans l'attitude de l'attaque.
Pas un homme ne descend dans les tranchées. Debout sur le parapet, les
signaleurs marquent héroïquement notre avancée à l'artillerie.
11h45, le chef de Bton arrive à hauteur des boyau 644-641. Il n’a plus avec lui
qu'environ une section et demie.
A gauche, la 3e Cie (Lt Maire) constitue la 3e vague. Elle aborde l'index en
même temps que la 11e Cie. Le Lt Maire trouve le chef de Bton Roguin tué. il
prend le commandement du bataillon. Son offensive parallèle à celle de 11e Cie a
plutôt comme axe le boyau Jung, tandis que les éléments du 3e Bton suivent le
boyau Schultz. Il atteint d'abord le point 438, se faisant couvrir par sa
section de nettoyeurs de tranchées qui fouillent l'ouvrage circulaire et les
boyaux conduisant au Kaiserhof...
(Ses) deux sous~fflciers sont tués.
Un nouvel effort porte le 1er Bton au point 539 qu'il ne peut dépasser car
l’ennemi occupe la tranchée du Kaiseihof; des éléments de contre-attaque se
massent dans le bois des Kameraden dans le ravin 641-442. il est environ 11h45.
10h45 les 4e (Cne de Warens) et 10e Cies (Lt Vincens) constituant la 4e vague
quittent la parallèle de départ.
La traversée du ravin de l'étang se fait sous le feu des mitrailleuses ennemies
avec quelques pertes. La 4e Cie perd son chef, le Ss-Lt Tournier, l'A-C
Wettsteim et environ 30 hommes, le Ss-Lt Dabert prend le commandement.
La 10ème Cie perd son commandant (Lt Vincens) et une quinzaine d'hommes.
Les deux compagnies se reforment au pied de l'index ou les rejoint le colonel
qui a quitté la parallèle de départ à11h15.
Il donne immédiatement l'ordre à la 4e Cie de renforcer le 1er Bton, à une
section de la 10e Cie (Lt Bouillet) de nettoyer le ravin de l'index et la
tranchée en fourche du Médius occupés par des éléments ennemis et des
mitrailleuses qui nous causent beaucoup de mal. Cette section revient bientôt,
sa tâche accomplie, ramenant une centaine de prisonniers.
De son côté, le Ss-Lt Pinel (9e Cie) réussit à contourner une des mitrailleuses
meurtrières en grimpant sur les pentes du Médius et à s'emparer de la pièce, ce
qui facilite l'arrivée des compagnies du bataillon de réserve.
Dès 10h45, les deux premières compagnies du 2e Bton (5e et 6e) en réserve de
brigade, étaient venues prendre place dans le parallèle de départ qu'elles
quittent vers 11h25, aussitôt après le colonel, pour se porter au pied de
l'index. Les deux autres compagnies avec le Cdt Hubin arriveront au même point
vers 12h45.
Primitivement, ce bataillon était destiné à une attaque du bois Valet par le
ravin de l'Index. mais le développement du combat amène le colonel à engager une
partie de ces compagnies pour renforcer la première attaque épuisée et qui se
maintient avec peine sur la position, continuellement attaquée.
12h30 , la 6e Cie reçoit l'ordre de se porter en renfort du 3e Bton dont le Cdt
(Mangeot) réclame instamment des secours.
La 10e Cie reconstituée après le nettoyage du ravin de l'index est envoyée à peu
près à la même heure et dans la même direction. La 7e Cie reçoit la même mission
à l'égard du 1er Bton. La 5e Cie à 15h sera envoyée avec l'ordre d’attaquer le
bois Valet en passant par le bas de l'index, tandis que le 24e colonial doit
prononcer une action par le ravin de l’étang et le bois en demi-lune sur le bois
de la faux et celui du valet.
Seule la 8e Cie est maintenue en réserve.
La Cie de mitrailleuses de brigade et la 2e section de la Cie de mitrailleuses
du régiment doivent appuyer l'attaque sur le bois Valet mais celle ne peut pas
réussir à progresser.
En première ligne depuis 11H45, le Cdt Mangeot (3e Bton) cherche à assurer la
liaison d'abord entre les 1er et 2e du 22e puis avec les unités qui sont à sa
droite, car il a devant, dans le boyau occupé par deux canons de 77, un effectif
adverse au moins égal, sinon supérieur, au sien.
il reçoit la 4e section de la 12e Cie (Ss-Lt Gérard) qui débouche à sa droite
dans un ordre parfait. Elle manœuvre comme à l'exercice. il la çharge de
protéger son flanc droit.
Vers midi 30, il entre en liaison avec la Cie Petitjean du 3e Bton du 24e
Colonial, qui a réussi à progresser sur les pentes du Médius. il lui donne
l'ordre de se porter à la hauteur du 22e et la prend sous son commandement. Deux
sergents de la 10e Cie du 22e avec quelques hommes viennent la rejoindre et
enfin un peloton environ, du 8e Colonial sous les ordres d'un lieutenant
Le chef de Bton s'organise alors pour conserver la position conquise par lui qui
se composait de toute la tranchée Schultz, des boyaux qui accèdent vers le nord
et du boyau Jung de 644 jusque vers 539. La 12e Cie le relie au 1er Bton dont la
droite arrive en ce dernier point.
Pendant ce temps le 8e RIC progresse sur le Médius rendant moins, précaire la
situation de notre droite. Mais peu à peu, les renforts envoyés par le colonel
arrivent en ligne. C'est d'abord la 6e Cie qui est placée à droite pour opérer
la jonction avec le 8e RIC, puis la 10e Cie. Cette dernière privée de son chef,
le Lt Vincens, est commandée par le Ss-Lt Bouillot; elle s'élance avec
impétuosité dans la direction du 77, grenades en main; en quelques minutes, elle
nettoie le terrain mais, victime de son courage, le Ss-Lt Bouillot est blessé
grièvement au bras. La 7e Cie (Lt Chaix) vient d'autre part renforcer
l'intervalle entre les 2 Btons du 22e.
Enfin, une section de mitrailleuses (Cne Dolfus) vient prendre position vers 542
où se trouve déjà la section Pierragi de la même compagnie, dont le chef est
blessé.
Le 1er Bton, de son côté, n'avait pas continué de progresser dans la direction
du Kaiserhof. Soumis à un feu violent de mitrailleuses, subissant contre-attaque
sur contre-attaque venant du bois du ravin de l'étang, il réagit par de nombreux
retours offensifs qui rejettent l'ennemi définitivement dans le ravin du Pouce.
il est à ce moment 15H30. Sur notre front les Allemands ne réagissent plus mais
la troupe est épuisée par la lutte qu'elle vient de soutenir. Les unités sont
mélangées et incapables de fournir un nouvel effort. Il faut laisser progresser
les attaques du Médius et de l'Annulaire à notre hauteur.
Le colonel, devant cette situation, demande des renforts sérieux pour la nuit.
Deux bataillons du 15e RI sont mis à sa disposition. L'un prend place dans la
tranchée Schultz, l'autre dans la tranchée Young.
En avant se trouve notre première ligne occupant:
1) face au N-O, les boyaux au nord de la tranchée Jung (y compris celui qui se
trouve immédiatement au sud du Kaiserhof) jusqu'à hauteur de 539
2) face au nord et au N-E, l'ensemble des tranchées Jung, et Schultz et des
boyaux sud-nord approxirnativement sur le front 642-542.
Le Cdt Hubin (2e Bton) prend le commandement de la partie gauche de la ligne. Le
Cdt Marigeot conserve celui de la partie droite.
La nuit se passe sans incidents notables. Par deux fois, les Allemands tentent
de timides contre-attaques, mais sans succès. Le feu des mitrailleuses les
empêchent de sortir de leurs tranchées.
La conquête de la position a coûté pour la seule journée du 25 septembre au 22e
Colonial:
Officiers 4 tués, 16 blessés
Sous-officiers:20 tués, 41 blessés, 2 disparus.
Hommes de troupe 132 tués, 441 blessés, 190 disparus.
Au total : 20 officiers, 63 sous-officiers, 826 hommes de troupe.
Le régiment a fait environ 150 prisonniers. il a pris 2 mitrailleuses.
A la suite de cette affaire, le chef de corps a formulé les propositions de
récompenses suivantes:
1) Pour officier de la Légion d'honneur 2.
2) Pour chevalier de la Légion d'honneur: 3.
3) Pour la Médaille militaire:5.
4) Pour l'avancement à titre temporaire : au grade de chef de Bton:1, au grade
de Cne: 3, au grade de sous-lieutenant:1l: 3 adjudants, 1 sergent-major, 7
sergents.
5) Pour citations;
a) A l'ordre de l'armée 68 (18 officiers, 22 sous-officiers, 5 caporaux et 23
hommes de troupe).
b) A l'ordre du corps d'armée 37(9 officiers, 5 sous-officiers, 1 caporal et 22
hommes de troupe).
c) A l'ordre de la division:12 (1 officier, 4 sous-officiers, -1 caporal et 6
hommes de troupe).
d) A l'ordre de la brigade : 25 (10 sous-officiers, 7 caporaux et 8 hommes de
troupe).
6) il cite immédiatement à l'ordre du régiment:17 (2 sous-officiers, 4 caporaux
et 11 hommes de troupe).
26 septembre
6h, le colonel donne l'ordre au Cdt Hubin d'installer son Bton (le 2e) de façon
à relever les compagnies des 1er et 3e Btons sur l'index qui viennent se
réorganiser en bas de l'Index. Les 6e et 8e Cies sont remises à sa disposition.
Le Bton s'établit tout entier dans le boyau Jung à l'est et à l'ouest de 539.
A sa droite, se trouve le Bton Noel (24e RIC) qui débouche du Médius, à sa
gauche, le 35e RI qui doit attaquer le bois Valet. Le Lt-Cl commandant le 24e
Colonial est chargé de l'offensive sur l'Index, le Bton Hubin passe sous ses
ordres.
A 9H30, la 6e Cie reçoit l'ordre de se relier avec le bataillon Noel, le
bataillon doit s'emparer du Kaiserhof et opérer une conversion pour se porter
sur le front 644-640. Au moment où la 6e Cie commence son mouvement, le Ss-Lt de
Villiers est tué. L'Adjt Letoit qui essaie de déboucher dans le ravin du Pouce
est blessé.
La 7e Cie a pour objectif le point 642. L'ennemi occupe encore le boyau
kaiserhof et une partie qui lui est parallèle au S-E. La 7e Cie le chasse de son
boyau et parvient au croisement 642. Elle va s'élancer â la baïonnette lorsque
les Allemands lèvent les bras, 150 prisonniers dont 2 officiers sont faits dans
le Kaiserhof. A ce moment, arrive sur le Pouce une Cie du 15e RI qui entre en
liaison avec la gauche du Cdt Hubin. Ce dernier s'est placé face au N-E. Il a
devant lui le boyau Moltke entre 641 et 644 et la Verrue. Im s'avance vers ce
nouvel objectif, 6e et 7e Cies en tête, 5e et 8e Cies en soutien. Il a à sa
droite le Bton Noel du 24e RIC, à sa gauche le 15e RI.
L'ennemi occupe fortement le pied de La Verrue, dans un boyau reliant le boyau
Schultz au boyau Jung se trouvent deux canons de 77 sous casemates qu'il défend
avec la dernière énergie.
Une première fois, l'Adjt Roux (7e Cie) avec la demi-section du Sgt Albertini
attaque les casemates à coup de grenades, un canon est pris mais l'ennemi
revient en force et oblige la demi-section a reculer.
Le 24e RIC arrive à la rescousse ; une section (Lt Philippe) se concerte avec
l'Adjt Roux et tous deux tentent un nouvel assaut couronné de succès, les deux
canons sont pris.
A 18h30, le 15e RI et le Bton Noel occupent le mont Têtu. Le Bton Noel
s'installe en 1ere ligne. Le Bton Hubin se rassemble en 2e ligne dans le boyau
Molkte vers les points 637, 640 et 641 en liaison à gauche avec le 143e RI.
La journée du 26 septembre nous coûte:
Le Ss-Lt Villiers de Terrage tué,
3 sous-officiers tués, 3 sous-officiers blessés,
8 hommes tués, 30 hommes blessés, 2 disparus.
27 septembre
Le 24e RIC occupe la première ligne de la position conquise, marquée par le mont
Têtu, le boyau du Kaiser, la Verrue.
Le 2e Bton du 22e est toujours à la disposition du Lt-Cl commandant le 24e. Il
occupe pendant toute la journée le flanc droit du ravin du Pouce prêt à soutenir
le Bton Noel.
Les 2 autres Btons occupent la partie de l'index au SO du point 642 à la
tranchée Schultz.
La journée marquée par une canonnade violente coûte au régiment:
4 sous-officiers blessés,
Hommes de troupe:4 tués, 30 blessés, 3 disparus.
28 septembre
Dès 6h du matin, la 6e brigade reçoit l'ordre d'attaquer le bois de la Chenille
et le bois Chausson en liaison avec la 3e division d'infanterie.
La liaison des deux attaques doit se faire sur la ligne 844- extrémité ouest des
abris au nord du bois Chausson.
Le but de la 1ere phase de l'attaque doit porter le 24e à s'emparer du boyau
Jung jusqu'à 844 et du boyau du Kaiser jusqu'à 200 m de sa jonction avec le
boyau Jung.
Pendant une deuxième phase les 22e et 24e RIC doivent attaquer le bois Chausson
en partant des pentes sud du Têtu et de 844.
Le but de la 1ere phase est en partie atteint mais le 24e n'atteint pas 844. La
2e phase entravée par un violent bombardement de l'artillerie allemande n'a pas
lieu.
Au soir, le 2e Bton du 22e Colonial relève en 1ere ligne, entre 844 et 746, le
Bton Noêl du 24e Colonial.
29 septembre
Au matin, le colonel Bonnin prend le commandement de la 1ere ligne où le 22e en
entier relève le 24e. On procède à l'organisation de la défense. On ouvre des
tranchées, on répare les boyaux Schultz et Jung.
Toute la journée, bombardement intense. pertes :
2 officiers tués : Le Chef de bataillon Hubin et le Lt Lecomte,
Sous-officiers : 3 tués, 2 blessés,
Hommes de troupe:11 tués, 50 blessés.
30 septembre
La journée s'écoule sans changement. Les Cies continuent à approfondir tranchées
et boyaux pour échapper au marmitage de plus en plus violent. Le colonel donne
des ordres pour desserrer les hommes et renvoie un Bton au pied de l’Index.
Pertes:
2 officiers tués : capitaine Raymond, commandant le 2e Bton depuis la mort du
Cdt Hubin
1 officier blessé (non évacué),
2 sous-officiers blessés,
9 hommes tués, 61 blessés.
1 octobre
Le bombardement diminue d'intensité et le 22e est relevé au soir par le 24e et
va s'installer en entier au bivouac dans le vallon des Pins.
Pertes;
1 homme tué
14 hommes de troupe blessés, dont I sous-officier.
2-5 octobre
Le régiment cantonne au Vallon des Pins.
5 octobre
Le 5 au soir, le régiment reçoit l'ordre qu'il constituera le lendemain une
réserve de brigade, le 24e étant désigné pour se porter à l’attaque de la
Chenille et du bois Chausson le 6 octobre1915 au matin.
A cette date, en raison des pertes subies pendant les journées du 25 au 28
septembre inclus, les cadres sont des plus réduits.
L’ordre de bataille est le suivant:...
1er Bton: Commandé par un capitaine faisant fonction de chef de Bton (Cne
Caillette). 2 officiers par Cies, toutes celles-ci sont commandées par des
Lieutenants à l'exception de la 4e Cie est commandée par un sous-lieutenant et
de la Cie de mitrailleuses qui est toujours commandée par le Cne Dolfus.
2e Bton: Un nouveau Chef de Bton, le Cdt Lafitte. 2 officiers par Cie, sauf à la
7e où il n'en reste qu'un seul. Les Cie sont commandées par des Lieutenants a
l’exception de la 5e Cie qui est commandée par un sous-lieutenant
3e Bton: Les 9e et 12e Cies ne comptent qu'un seul officier chacune, un
sous-lieutenant. La 11e Cie n'a plus qu'un Lieutenant. La 10e Cie a encore un
lieutenant et un sous-lieutenant.
Le 1er Bton se porte à 180 à 18h.
6 octobre
Le 1er Bton (Bton Caillette) part pour l'Index à 1 heure. Le 2e Bton vient à 180
à 6 heures et le 3e Bto à 9h30. En arrivant sur l'Index, le Bton Caillette se
porte dans les boyaux de Jung et de Molkte, en soutien. A 9H30, il reçoit
l’ordre de se placer dans le boyau du Kaiser en utilisant les parallèles afin de
pouvoir appuyer les Btons Goigoux et Noel du 24e dont l'attaque ne peut
progresser. Au moment où il arrive à la place indiquée, la majeure partie des
Btons susnommés a reflué et le Bton NoeI occupe le boyau du Kaiser et les
parallèles. Il s'établit derrière lui, 2 Cies dans les boyaux Kaiser et Jung,
les 2 autres (en arrière).
Le Bton Lafitte reçoit l'ordre à 8H00 de se porter vers le mont Têtu ,à la
gauche du Bton Goigoux. Ce Bton progresse par les boyaux de l'index et le vallon
du Pouce jusqu'à hauteur et à l'ouest de la Verrue. A 15h, il reçoit l'ordre
d'occuper les parallèles et les places d'armes du mont Tétu.
L'attaque n'est pas renouvelée. Le régiment reste sur la position, le Bton
Mangeot dans le groupement de droite, le Bton Lafitte dans le groupement de
gauche, le Bton Caillette en soutien. Il subit un bombardement terrible et les
pertes, sans qu'un coup de feu ne soit tiré, sont importantes.
7 sous-officiers blessés, 6 hommes de troupe tués, 35 blessés.
7-9 octobre
Sans changement, bombardement violent
9 sous-officiers blessés
18 hommes de troupe tués, 89 blessés, 9 disparus.
10 octobre
Sans changement
1 sous-officier tué, 3 blessés.
7 hommes de troupe tués,12 blessés, 1 disparu.
Le régiment relevé par le 4e RIC va cantonner
2 Cies de mitrailleuses, 1er et 2e Bton à 202, état-major et 3e Bton à
Courtémont
10 octobre - 10 novembre
Alternance de périodes de repos et de périodes en 1ère ligne. Sans faits
marquants Si ce n'est des bombardements violents en 1ere ligne.
Pertes:
1 officier blessé.
2 sous-officiers blessés.
35 hommes de troupe tués, 139 blessés, 4 disparus.
25 octobre
A la suite des opérations du 25 septembre et des jours suivants, les récompenses
ci-après ont été accordées
Légion d'honneur, ont été promus
Pour officier: 2. Pour chevalier:: 3
Pour la Médaille militaire:12 :2 adjudants-chefs, 2 sergents,1 caporal, 7 hommes
de troupe.
Total des pertes du 25 septembre au 10 novembre
Officiers: 9 tués, 8 blessés.
Sous-officiers: 27 tués, 67 blessés, 2 disparus.
Hommes de troupe: 220 tués, 865 blessés, 209 disparus.
RETOUR
HISTORIQUE du 23e RÉGIMENT
INFANTERIE COLONIALE
Anonyme, Imp BERGER-LEVRAULT
Parti de Paris, le 7 août 1914, après la mobilisation générale, le régiment,
sous le commandement du colonel NÉPLE, marche à l'ennemi. Son effectif de départ
comprend 67 officiers et 3126 hommes de troupe. De Revigny où le régiment fut
transporté par voie ferrée, il se porte dans la direction de Neufchâteau
(Belgique), par étapes de 25 à 30 kilomètres. La frontière belge est franchie à
Flagny, à 3H35, le 21 août 1914. Le premier contact avec des éléments de
cavalerie ennemie (1er régiment de uhlans) est pris dans le village de
Gérouville que l'ennemi évacue de même que les villages de Jamoigne-les-Buttes
et Rampongel. D'après les renseignements verbaux recueillis, des détachements
ennemis couvrent des transports de troupe dans la région de Neufchâteau, vers le
nord-ouest. Le régiment ayant pour mission de couvrir le CAC, continue sa marche
offensive vers Neufchâteau, précédé d'un peloton du 6e dragons.
Le régiment est arrêté aux abords du village, d'abord par une fusillade peu
nourrie, laissant croire à une faible occupation, puis par des feux très
meurtriers, arrêtant net toutes les tentatives d'enlèvement de la position. Il
devient évident que l'ennemi occupe depuis longtemps cette position, qu'il a
repéré les distances de tir et pris toutes ses dispositions pour nous recevoir.
Tous les cheminements utilisables sont pris sous les feux meurtriers de leurs
mitrailleuses. Néanmoins, et malgré les lourdes pertes subies à chacune des
tentatives d'assaut, la progression se fait jusque sur la première ligne
ennemie, mais les éléments qui y arrivent, la plupart sans officiers, sont
tellement affaiblis que l'occupation en est très difficile. Les unités
disloquées et mélangées luttent péniblement pour la conservation du terrain
conquis.
Le colonel NEPLE est blessé mortellement pendant l'action.
Du 23 août au 5 septembre, le régiment, sous le commandement du
lieutenant-colonel MAILLARD, suit le repli de l'armée, il se trouve occuper, le
6 au matin, en formation de combat, la position comprise entre le chemin de
Thieblemont à Écriennes et le canal de Vitry à Saint-Dizier.
Le régiment reçoit là le choc de l'ennemi; sous l'energique impulsion du
lieutenant-colonel MAILLARD, pas un pouce de terrain n'est cédé. Bien au
contraire, le régiment progresse lentement, soumis à un feu violent
d'artillerie.
Des mitrailleuses ennemies en position sur une péniche du canal prennent
d'enfilade nos tirailleurs et causent de grandes pertes.
Le 1er bataillon, avec lequel marche le lieutenant-colonel et le drapeau
déployé, enlève d'assaut les fermes de Tournay, occupées très fortement.
Du 7 au 11, le régiment très décimé devient réserve d'armée. Il reprend, le 12
au matin, le contact avec l'ennemi en retraite. La poursuite continue jusqu'au
14, au nord-ouest de Ville-sur-Tourbe. Le 25, le 23e reçoit la mission d'enlever
le bois de Ville, fortement tenu par l'ennemi, de même que toutes les crêtes au
nord. Au prix de très fortes pertes, la vallée de la Tourbe, battue très
efficacement par l'artillerie adverse, est traversée et le régiment aborde les
lisières du bois. La progression, pied à pied, continue dans le bois, la lutte
est acharnée, mais le régiment refoule complètement l'ennemi et s'installe aux
lisières nord du bois, essayant même de progresser au delà des lisières. Malgré
les violents efforts de l'adversaire, toutes les tentatives de celui-ci pour
nous chasser de la position sont repoussées.
Le 16 septembre, le régiment très éprouvé reçoit l'ordre de progresser; chacune
des tentatives se trouve arrêtée net par le tir très précis et excessivement
efficace de l'artillerie adverse. A la nuit, le régiment peut progresser
légèrement vers le nord-ouest.
Le 17 et le 18, la situation n'est pas modifiée, plusieurs tentatives sont
faites, mais toutes sont arrêtées par un tir toujours très précis de
l'artillerie ennemie.
Le 18 au soir, ordre est donné de s'établir sur la position, un bataillon
occupant le bois de Ville, les deux autres aux lisières nord du bois d'Hauzy.
Jusqu'au 28 septembre, la position est organisée défensivement. Les 28 et 29,
l'ennemi tente, après de violents bombardements, de nous chasser de nos
positions; toutes ses tentatives sont repoussées.
Le 23 octobre, après quelques tentatives infructueuses, le village de Melzicourt
est enlevé à la baïonnette et organisé.
Le 11 décembre, le 1er bataillon, mis à la disposition du 91e d'infanterie,
reçoit l'ordre d'enlever les retranchements allemands au nord de la Harasse en
Argonne. L'attaque est menée par les seules troupes coloniales (23e, 1er
bataillon, 7e, 1er bataillon).
Les 1re et 2e compagnies franchissent les parapets à 7h15, et progressent à
travers les abatis, mais, tout à coup, elles sont arrêtées net par un feu très
meurtrier de mousqueterie et de mitrailleuses. A deux reprises, sous l'énergique
impulsion des capitaines TRIOL et BORDANT, ces unités parviennent jusqu'aux
défenses ennemies intactes et sont rejetées par un feu à bout portant. Les
pertes sont effrayantes; les compagnies décimées, sans cadres, tous les
officiers étant tombés, s'accrochent néanmoins au terrain. A 7H35, la 3e
compagnie reçoit pour mission de soutenir les deux compagnies engagées. Les
hommes sont admirables d'entrain ; après avoir assisté à l'anéantissement des
deux compagnies précédentes, ils s'élancent entrainés par le capitaine DUPONT,
le premier debout sur les parapets. En 40 mètres, la compagnie, prise sous un
feu d'enfilade de mitrailleuses, est détruite presque entièrement. L'effort
nécessaire ne peut se produire, les éléments des trois compagnies sont
contraints, devant les défenses intactes, de se replier.
Dans la nuit du 4 au 5 février, les 2e et 3e bataillons reçoivent l'ordre
d'occuper et de résister sur les crêtes au nord de Massiges que l'ennemi, après
une violente attaque, a enlevées en partie à l'unité que le régiment vient de
relever.
Le 5, après un bombardement inouï, l'ennemi tente une attaque sur les positions
défendues par le régiment. Il en est rejeté; mais le 23e subit de très lourdes
pertes; les cadres, sont mis hors de combat, les unités complètement disloquées
s'accrochent au terrain presque entièrement nivelé par le bombardement qui a
repris; pas un pouce de terrain n'est cédé à l'adversaire.
Pendant les jours qui suivent, l'état précaire des lignes de défense rend la
situation du régiment extrêmement pénible. Du fait de la possession des crêtes,
l'artillerie ennemie a toute facilité pour régler son tir qui est extrêmement
précis. Avant de songer à créer des abris, il faut s'employer, chaque nuit, à
réparer les tranchées bouleversées. Le moral se maintient pourtant excellent,
devant l'impuissance de l'ennemi à renouveler son offensive.
Jusqu'au 18 mai 1915, le 23e RIC occupe soit le secteur de Ville-sur-Tourbe,
soit, et surtout, le secteur du bois d'Hauzy, où il alterne avec le 21e RIC. De
courtes périodes de repos sont accordées au régiment dans le village de
Dommartin-sous-Hans.
Le 1er juin, le 23e RIC embarque à Sainte-Menehould et débarque à Emerville, au
nord-ouest de Villers-Cotterêts.
Le 6, il est à Berneuil-sur-Aisne, en réserve, .comme toute la 3e DIC, tandis
qu'une offensive a lieu dans la région du vallon de Touvent. Après avoir
bivouaqué dans la forêt de Laigue, près de Saint-Crépin-aux-Bois, puis cantonné
à Pierrefonds, le régiment y embarque du 14 au 15 juin, et débarque à
Longpré-les-Corps-Saints (Somme). Transporté en camions, dans la région sud-est
de Doullens, le régiment séjourne dans les villages de Sombrin et de Warluzel du
18 juin au 5 juillet. Le CAC qui a pris l'appellation de 1er CAC est rattaché à
la Xe armée (D'URBAL). Il est en réserve en vue des offensives qui se déroulent
à l'est d'Arras.
Du 5 au 13 juillet, le régiment stationne à Crenas et à Halloy, à l'est de
Doullens. Les premiers départs des permissionnaires ont lieu pendant cette
période. Du 15 au 16, il s'embarque aux abords d'Amiens, à destination de la
Champagne. Le 1er CAC est passé à la IVe armée (DE LANGLE DE CARRY).
Le régiment débarque à Épernay et cantonne à Ay. Le 22 juillet, il est
transporté en chemin de fer d'Oiry à Mourmelon-le-Petit et va bivouaquer dans le
camp de Châlons où sont exécutés de nuit des travaux de terrassement. Transporté
le 31, à Valmy, le régiment retourne dans ses anciens cantonnements de
Dommartin-sous-Hans. Le 11 août, le 23e RIC relève le 61e RI (XVe corps), dans
le sous-secteur de Massiges-Virginy. La tâche des unités consiste à aménager le
terrain, premières lignes et arrières, en vue d'une offensive d'ensemble qui
peut être déclenchée dès les premiers jours de septembre. Relevé par le 21e RIC,
le 23e RIC creuse des boyau, du 3 au 15 septembre, dans la région de Dommartin,
puis retourne dans le sous-secteur de Massiges-Virginy, où les travaux offensifs
sont poussés avec une grande activité. L'ennemi cherche en vain à les arrêter
par des tirs nourris de mitrailleuses et des rafales de 77. Il réussit cependant
à nous causer, quelques pertes.
Dans la nuit du 24 au 25 septembre, le régiment prend ses emplacements
d'attaque. Le 2e bataillon (commandant MARTELLY) avec la section de
mitrailleuses BRENUDAT, le 3e bataillon (capitaine DAVID) avec la compagnie de
mitrailleuses du capitaine RELET, occupent les parallèles de départ. Le 1er
bataillon (commandant DORE) se rassemble à Virginy. L'attaque est déclenchée à
9H15. Le régiment a pour objectif la cote 191 de la Main de Massiges. Les
bataillons d'assaut (2e et 3e), formés en quatre vagues, s'élancent sur les
pentes sud de la position, dans un ordre parfait, comme pour une parade. La
première vague n'a pas parcouru 50 metres qu'elle se trouve prise sous un feu
violent de mousqueterie et de mitrailleuses, les autres vagues sont prises sous
le feu de l'artillerie qui va en augmentant d'intensité. Aucun arrêt n'est
marqué, les compagnies vigoureusement entraînées par leurs officiers continuent
la progression, malgré les pertes qui commencent à devenir très sérieuses.
Des mitrailleuses, de tous côtés sur le sommet de la position entrent en action,
une casemate dans laquelle se trouvent un canon tirant à mitraille et plusieurs
mitrailleuses se révèle. Tout ce qui progresse sur les terre-pleins est
littéralement fauché; les éléments ayant déjà, dans le premier bond, franchi la
crête, sont pris sur le versant nord, sous des feux violent partant d'un plateau
situé au nord-ouest de la position. Les pertes sont extrêmement élevées; presque
tous les officiers sont tombés, les unités sont complètement mélangées. La
situation devient très critique; l'ennemi contre-attaque; nos munitions sont
presque épuisées, nos sections de mitrailleuses complètement anéanties. La
casemate dont les pièces n'ont pu être réduites au silence coupe notre liaison
avec l'arrière.
Le lieutenant-colonel MONHOVEN est blessé au moment où il rallie plusieurs
groupes pour faire face à la contre-attaque. Une série de combats acharnés, au
corps à corps, sont livrés pour enrayer l'avance ennemie, après l'épuisement, de
nos munitions. Les hommes, pleins d'entrain, s'ingénient, à rechercher toutes
les réserves de grenades abandonnées par l'adversaire et, ce sont celles-ci qui
permettent d'arrêter sa progression.
Le 1er bataillon en réserve envoie deux compagnies en soutien qui ont à franchir
un barrage très serré d'artillerie. Néanmoins, ces deux compagnies parviennent
jusqu'à la ligne de feu et avec les éléments des deux autres bataillons
réussissent à rejeter encore deux contre-attaques. La nuit ayant permis
l'organisation rapide du terrain conquis, le groupement des unités décimées, le
ravitaillement en munitions et la mise en état de quelques mitrailleuses, le
régiment, dont les hommes sont admirables d'énergie et, d'entrain, repousse,
dans la matinée du 26, deux très puissantes contre-attaques. Au cours de la
journée et jusqu'au 1er octobre, le régiment continue sa progression vers le
Nord, par des combats acharnés à la grenade, la totalité de la position, premier
objectif du régiment, est entre nos mains.
Les jours suivants sont consacrés à l'organisation de la position. Dans la nuit
du 9 au 10 octobre, le régiment, réduit à 2 bataillons (bataillon DUPONT (1er)
et bataillon DAVID (2e et 3e)), est relevé par des éléments des groupes légers
des 6e et 8e divisions de cavalerie. Transporté en camions de Courtemont à
Verrières (sud de Sainte-Menehould), le régiment se reconstitue dans ce village,
sous le commandement du lieutenant-colonel CAMBAY.
Revenu à Dommartin-sous-Hans le 18 octobre, le régiment relève le 3e RIC, le 23
octobre, dans le sous-secteur ouest de Massiges où il alterne avec ce régiment
jusqu'au 28 novembre date à laquelle le 23e RIC est relevé par le 142e RI. Au
cours d'une période de repos dans la région de Givry-en-Argonne, le régiment est
passé en revue le 7 décembre par le général BERDOULAT, commandant le CA qui
décore de la croix de guerre notre drapeau.
Du 17 au 18 décembre le régiment est transporté en chemin de fer dans la région
de Meaux, et va cantonner à Monthyon, Bercy et Saint-Soupplet. Il se déplace du
6 au 12 janvier 1916 à destination du camp de Crèvecoeur (Oise), pour faire de
l'instruction. Plusieurs manoeuvres de division ont lieu en présence du général
PÉTAIN, commandant la IIe armée et du général FOCH commandant le groupe d'armées
du Nord.
Parti du camp de Crèvecoeur le 28 janvier, le régiment occupe des positions dans
le secteur de Foucaucourt, le 14 février. Le 2 mars, le lieutenant-colonel
commandant le régiment prend le commandement de la subdivision de Dompierre. La
première ligne est à peu près impraticable, les boyaux sont remplis de boue. Le
12 mars, deux compagnies du 22e RIC et une compagnie du 14e RIT viennent
coopérer à la remise en état des communications. Le 24 avril, le 23e RIC est
relevé par le 24e RIC et occupe, le 26 avril, les cantonnements de Framerville
et de Rosières. Jusqu'au 12 mai, le régiment participe, de jour et de nuit, à
l'aménagement du secteur de la 16e DIC. Après un séjour dans les cantonnements
d' Harbonnières, de Framerville et de Proyart, le 23e RIC relève, dans le
secteur de Foucaucourt (région du bois Commun); le 7e RIC le 25 mai. Le régiment
est relevé, le 3 juin, par le 265e RI, mais, dès le 4 juin, relève le 8e RIC
dans la subdivision de Dompierre.
Une attaque à laquelle prendra part le 1er CAC doit se produire au plus tard au
début de juillet.
L'organisation offensive comporte la construction de nombreux abris de
bombardement, de boyaux d'accès et d'évacuation, de parallèles de départ, de
gradins de franchissement, d'observatoires et de PC de combat. Ces travaux sont
malheureusement contrariés par un mauvais temps persistant. Les bataillons se
relèvent tous les six jours. Le bataillon de réserve est cantonné à Chuignes.
La préparation d'artillerie commence le 24 juin
Relevé ce jour par le 21 RIC, le régiment va exécuter des exercices de liaison,
notamment avec avion, au camp 63 près Lamotte-en-Santerre et occupe son secteur
d'attaque le 27 juin.
Le 28, le général CADEL, commandant la 3e DIC, est grièvement blessé. Le général
PUYPEROUX prend le commandement de la division.
L'attaque est déclenchée le 1er juillet. Au cours des journées précédentes, de
nombreuses patrouilles, même en plein jour, ont vérifié l'achèvement des
destructions. Le régiment a pour premier objectif les villages de Dompierre et
de Becquincourt. Le deuxième objectif est la seconde position allemande,
éloignée de la première d'environ 2 kilomètres et formant courtine entre les
villages d'Herbécourt et d'Assevillers. L'attaque est menée par les 1er et 2e
bataillons formés en quatre vagues d'assaut.
A 9H30, la première vague franchit les parapets et, dans un ordre parfait,
s'élance sur la position ennemie. Ne subissant que de faibles pertes, cette
vague, suivie par la 2e et la 3e, occupe les premières lignes ennemies, puis
s'empare du village de Dompierre, en totalité. La progression vers Becquincourt
continue, les hommes sont merveilleux d'entrain, tous les mouvements d'unités
sont exécutés comme à une parade. Le second village est enlevé et aussitôt
organisé. L'artillerie
continue à concentrer son feu sur la seconde position ennemie. A 15 heures, le
régiment, dont toutes les unités sont bien en mains de leurs chefs respectifs,
reprend sa progression; puis, sous un feu violent de mousqueterie et de
mitrailleuses, il continue sa marche en bon ordre. A 300 mètres de la position,
la progression se fait par bonds; les unités de tête parviennent à s'infiltrer,
malgré le feu nourri de l'adversaire. A 19 heures, le régiment est maître de la
position. Des barrages sont établis au nord et au sud, les régiments voisins
n'étant pas parvenus sur le second objectif dans cette première journée. Les
contre-attaques pendant la nuit et la matinée du 2 juillet sont aisément
repoussées. A 13h30, l'ennemi débouchant de Flaucourt en petites colonnes à
travers champ, se porte à l'attaque de nos positions. Notre feu de mousqueterie
et de mitrailleuses très meurtrier n'empêche pas cependant l'ennemi de
progresser au nord et au sud, il redouble d'efforts pour déborder nos barrages;
la situation devient critique. Une contre-attaque à la baïonnette sur le terre
plein est exécutée, le capitaine DEFER et le lieutenant LOUIT, devant le danger,
se sont élancés les premiers, entraînant vigoureusement leurs hommes; le premier
est blessé grièvement, le second est tué dans un corps à corps. L'attaque est
repoussée, le tir, maintenant très précis de notre artillerie, achève la déroute
de l'adversaire. Nos pertes sont assez sérieuses à la suite de cette attaque.
Le 3 juillet, à 9 Heures, le régiment pousse sur Flaucourt, couvert par de
fortes reconnaissances, les compagnies en petites colonnes, par échelons. Le
village est organisé, 200 prisonniers sont faits. Dans la soirée, le
lieutenant-colonel CAMBAY ayant été blessé accidentellement par l'éclatement
d'une grenade, le chef de bataillon JOUANNETAUD prend le commandement du
régiment.
Le 4 juillet, des éléments sont poussés vers le sud-est, face à Barleux, et s'y
installent en grand'garde, permettant la progression des unités en liaison au
sud.
Le 5, le régiment assez éprouvé est relevé sur ses positions et va cantonner à
Proyart.
Le 12 juillet, les 4e, 8e et 12e compagnies sont retirées du régiment pour la
constitution du « dépôt divisionnaire ».
Revenu, le 13 juillet, dans les tranchées de la région de Dompierre, le régiment
relève le 21e RIC dans la nuit du 16 au 17 et occupe la position en vue de la
prochaine attaque.
Le 20 juillet, le 23e reçoit pour mission d'enlever les organisations défensives
de l'ennemi au sud de Barleux. L'attaque est menée par les 1er et 3e bataillons,
lesquels ne possèdent plus que 3 compagnies, quoique ayant un front d'attaque
très étendu. Les première et seconde vagues franchissent la première tranchée
ennemie (tranchée de la Jonction). Le bataillon sud continue sa progression, le
bataillon nord est arrêté net. Des îlots de résistance se sont formés et
l'ennemi commence une fusillade très nourrie sur la troisième vague qui franchit
les parapets, plusieurs mitrailleuses entrent également en action et arrêtent
net la progression. L'ennemi garnit de nouveau vers le sud sa tranchée de
première ligne; les deux premières vagues sont complètement isolées du régiment.
Tous les agents de liaison envoyés pour recueillir des renseignements sur les
unités engagées sont tués avant d'avoir pu accomplir leur mission. A 8H15, une
violente contre-attaque précédée d'un très violent bombardement tente de nous
chasser de la position. Grâce à la bravoure des mitrailleurs de la CM3
(lieutenant ABELS), la contre-attaque est repoussée, mais non sans de très
fortes pertes.
La lutte continue acharnée à la grenade, tous les approvisionnements trouvés sur
la position sont utilisés en attendant le ravitaillement très lent, par suite
d'un bombardement d'une violence inouïe. Les unités en liaison avec le régiment
au nord et au sud ne pouvant avancer, il est impossible de continuer la
progression devant la résistance de l'ennemi qui n'a pas souffert de notre
bombardement préparatoire et dont l'artillerie contrebat très efficacement la
nôtre. Le régiment est très éprouvé. Le 3e bataillon qui a été presque
complètement anéanti est relevé dans la nuit par un bataillon du 21e RIC. Les
1er et 2e bataillons sont relevés dans la nuit du 21 au 22 par le 272 RI. Le
régiment vient bivouaquer au bois Vierge, au bois Sans et au bois Signal et se
reconstitue.
Le 26 juillet, le lieutenant-colonel DESCLAUX prend le commandement du régiment.
Le 4 août, le régiment occupe les cantonnements de Warfusée-Anbancourt.
Le 8, il est transporté en camions dans la région de Formerie (Seine-Inférieure).
Un déplacement dans les mêmes conditions a lieu le 14. Le régiment occupe, les
villages de La Neuville-en-Hez et de La Rue-Saint-Pierre.
Le colonel VANWAETERMEULEN commandant la 5e brigade passe en revue le régiment,
le 24 août, et décore les militaires cités à la suite des affaires de juillet.
Du 25 au 26 août, le régiment embarque en gare de Clermont. Il débarque, le 27,
dans la région du camp de Châlons et cantonne aux Grandes-Loges, à la Veuve et
au camp de l'Ermitage.
Le 21, il relève le 32e RI (IXe CA), dans le secteur désigné par la suite sous
le nom de « Quartier de la Bonne Auberge », à l'ouest de la route de Souain à la
ferme Navarin. C'est un secteur tranquille. Il est occupé par deux bataillons,
le 3e en réserve cantonne au camp de la ferme Piémont.
Le 18 septembre, l'ennemi tente sans succès un coup de main sur les tranchées du
Chapeau de Gendarme, formant saillants sur la première ligne du bataillon de
gauche.
Du 7 au 8 octobre, le régiment est relevé par des éléments de la 1re DI (71e et
11e RI) et réoccupe jusqu'au 27 les cantonnements des Grandes-Loges, de la Veuve
et du camp de l'Ermitage.
Le 28, il s'embarque à Cuperly, débarque le lendemain à Grandvilliers (Oise), et
s'installe dans les villages voisins (Halloy, Petit-Halloy, Briot ,Thieulloy-Saint-Antoine,
ce dernier remplacé bientôt par Briot-la-Grange et Écatelet). L'instruction est
reprise, notamment celle des spécialités.
Du 24 novembre au 4 décembre, le régiment fait mouvement pour se porter dans la
région de Montdidier. Le trajet, jusqu'à Guerdigny, est parcouru en cinq étapes,
avec un arrêt de six jours (27 novembre au 3 décembre), dans les cantonnements
de Méry, Lataule, Belloy et fermes voisines (ouest de Ressons-sur-Matz).
Dans la nuit du 4 au 5 décembre, le régiment relève le 281e RI (58e DI), dans le
quartier d'Erches. L'ennemi occupe devant nos lignes le village d'Andéchy. Le
séjour en secteur se poursuit jusqu'à la fin de l'année 1916, sans qu'aucune
opération importante ne soit tentée de part et d'autre.
Dans la nuit du 25 au 26 décembre, le soldat DELAY, de la 10e compagnie, réussit
à arrêter trois prisonniers allemands évadés au moment où ils allaient franchir
notre réseau pour regagner leurs lignes.
Du 1er au 2 janvier 1917, les 2e et 3e bataillons sont relevés par le 307e RI et
se portent à Fescamps et Remaugies, tandis que le 1er bataillon, qui se trouvait
au repos à Guerbigny, relève les unités du 41e RIC., dans le quartier de la
Courtine, dont le lieutenant-colonel commandant le régiment prend le
commandement. Le PC se trouve dans le parc du château de Tilloloy. Les
bataillons du régiment séjournent successivement dans ce quartier jusqu'au 26
janvier. Après la relève qui est effectuée par des éléments du 8e régiment de
zouaves, le 23e RIC occupe les camps B et 44, entre Fescamps et
Boulogne-la-Grasse.
Jusqu'au 3 mars, le régiment participe à l'organisation du secteur d'attaque qui
lui est dévolu dans la grande offensive, franco-anglaise qui se prépare d'Arras
à l'Oise. Les travaux sont effectués dans les conditions particulièrement
pénibles, en raison du froid extrêmement rigoureux qui sévit durant cette
période.
Au repos du 6 au 14 mars, à Balagny-sur-Thérain et Ully-Saint-Georges (Oise), le
régiment est ramené d'urgence dans sa zone d'attaque, en deux étapes. La seconde
est effectuée en camions jusqu'à Piennes, d'où le 23e RIC regagne le camp B (15
mars). Ce retour comme celui de toute la 3e DIC se trouvait provoqué par la
constatation de nombreux indices de repli dans la zone occupée par l'ennemi
devant le front de la IIIe armée.
Le 17, le 2e bataillon (commandant MURAT) relève un bataillon du 3e régiment
mixte qui occupe déjà les deux premières tranchées ennemies et le village
anéanti de Beuvraignes, évacués par les Allemands. Dans la soirée, après
l'occupation d' Amy et d'Avricourt, la route Roye - Noyon est dépassée par les
5e et 6e compagnies.
Le 18, après avoir contourné l'obstacle qu'oppose le canal du Nord, en le
franchissant par dessus le tunnel, au sud-ouest de Libermont, et débordé ce
village dont l'ennemi interdit les abords par des tirs de 150, le 2e bataillon
occupe le bois de l'Hôpital.
Le 19, le 3e bataillon (commandant RENAULD) dépasse la voie ferrée de Ham à
Tergnier et s'installe sur les hauteurs à l'est, de Ollezy, dominant le canal de
la Somme et le village de Saint-Simon. La progression s'est effectuée avec des
pertes insignifiantes, malgré les réactions souvent assez vives de l'artillerie
adverse.
Le passage sur la rive nord du canal présente de très grandes difficultés. Pour
aborder l'obstacle, le bataillon de première ligne ne dispose que d'une chaussée
bordée de marécages, prise d'enfilade par les ouvrages de la défense. De
nombreuses reconnaissances d'officiers sont poussées vers le canal dès la soirée
du 19 et dans la journée suivante.
Dans la matinée du 20, une de ces reconnaissances, conduite par le lieutenant
BESNARD, pénétre dans le marais et constate que le pont de Saint-Simon est
détruit. Elle est prise sous le feu d'une mitrailleuse et se trouve dans
l'impossibilité de ramener un des blessés. Celui-ci, le caporal LESUEUR, n'est
retrouvé que le lendemain matin, dans l'eau jusqu'au cou, atteint par dix
balles.
Dans la matinée du 21, sur une passerelle de fortune construite par la compagnie
de génie du capitaine CIONTEMENT et couvert par l'action du groupe d'artillerie
du commandant GUERRINI, le 3e bataillon force le passage du canal Crozat,
s'empare des villages de Saint-Simon et d'Avense, et commande l'organisation de
la tête de pont.
Dans la nuit du 21 au 22 mars, le 23 RIC, relevé par le 140e RI se porte à
Fréniche et Rouvel, villages de la zone libérée où quelques habitants sont
restés, malgré le repli ennemi, puis regagne, le 24 mars, la région de
Boulogne-la-Grasse (camp B, bois Allongé, Conchy-les-Pots).
Du 28 au 29 mars, le régiment se porte par voie de terre à Choisy- la-Victoire,
Avrigny et Épineuse, entre Clermont et, Estrées-Saint-Denis. Le 1er CAC ayant
été rattaché à la VIe armée, (général MANGIN), le 1er avril, le régiment se
remet en route, le 2 avril, traverse Compiègne, remonte la vallée de l'Aisne et
atteint, le 5 avril, les villages ruinés de Vaurezis, Pasly, Villers-la-Fosse et
Chavigny, au nord-ouest de Soissons.
Le 7 avril, l'état-major du régiment, la compagnie hors rang et le 1er bataillon
se portent à la ferme de Montecouve, bâtie sur d'énormes caves, anciennes
carrières, dont l'ennemi a crevé les voûtes au moment où il a dû les abandonner.
Le 1er bataillon (commandant GRANIER) occupe les premières lignes dans la nuit
du 9 au 10, aux lisières est et nord-est du bois de Quincy, et à la ferme du
bois Mortiers.
Dans la nuit du 9 au 10 avril, ce bataillon réussit une opération de détail qui
lui permet de s'emparer de la ligne avancée des petits postes de l'ennemi,
devant la lisière ouest de la forêt de Mortiers. Bien que préparées par de
sérieux bombardements, deux fortes contre-attaques de l'adversaire échouent
devant notre nouvelle position. Des prisonniers restent entre nos mains.
Le 13 au soir, le P. C. du chef de corps et les 2e et 3e bataillons s'installent
à la ferme Beaumont (1.500 mètres au nord de Leury) et dans les carrières
voisines dont les entrées sont en partie obstruées par des éboulements, oeuvre
de l'ennemi.
Dans la nuit du 13 au 14, le 1er bataillon pousse des reconnaissances dans la
forêt de Mortiers et parvient à en occuper une partie. Il est relevé avant le
jour et se porte à Leuilly.
Lorsque l'offensive se déclenche, le 16 avril, le régiment occupe des positions
d'attente dans le ravin qui débouche à la ferme des Tueries (EM, 1er et 2e
bataillons) et sur les pentes ouest du mont des Tombes (3e bataillon). Le 23e
RIC, chargé de l'enlèvement des deuxième et troisième objectifs, ne peut
intervenir, le premier objectif n'ayant pas été atteint. Cependant, le 2e
bataillon (commandant MURAT), qui a reçu la mission de pousser des
reconnaissances vers Anizy-le-Château, progresse, au prix de lourdes pertes, par
la rive sud du canal jusqu'à la ferme Guilleminet.
Le 3e bataillon (commandant RENAULD) relève un bataillon du 7 e RIC, devant
Vauxaillon, au cours de la nuit du 19 au 20 avril, et jusqu'au 5 mai, travaille
à l'organisation de la première ligne. Le PC du régiment s'est installé dans une
grotte sur les pentes ouest du bois des Aulnes. L'ennemi bombarde avec des obus
toxiques les ravins où s'abritent les troupes en réserve.
La position ennemie est exceptionnellement forte. Elle domine complètement la
voie ferrée de Soissons à Laon, sur laquelle nos éléments avancés ont été
poussés.
Le 5 mai, les 2e et 3e bataillons s'élancent à l'assaut de l'éperon du mont des
Singes. Le barrage ennemi commence dès la sortie des premières vagues. Sous la
violence du bombardement, une section de la 6e compagnie (section du
sous-Iieutenant FERET), parvenue à la tranchée de l'Aviatik, qui n'est plus
qu'un fossé vaseux, ne peut s'y maintenir et regagne, homme par homme, ses
emplacements de départ. Une autre section (Sous-lieutenant BAILLY) est anéantie
en quelques minutes. Les sections suivantes sont clouées sur place après avoir
franchi la voie ferrée (le lieutenant FLORI, commandant la 6e compagnie, est
tué).
Plus tard, au sud, la 9e compagnie (lieutenant SAGOT) avec une section de la 11e
compagnie (section du sous-lieutenant SCARBONCHI) formant détachement de liaison
avec le régiment voisin (21e RIC) et un peloton de mitrailleuses
d'accompagnement (sous-lieutenant POTI) franchissent le barrage et gravissent
les pentes du mont. Les grenadiers allemands, sur le parapet de la tranchée,
criblent de leurs projectiles les assaillants qui doivent s'abriter. Quatre
officiers sont tombés à la tête de leur troupe (Ce sont les sous-lieutenants
RENONCE et DUHEN (tués), LEVOIX et SCARBONCHI grièvement blessés). Mais, décimé
et démoralisé par le tir précis dé nos mitrailleurs, l'ennemi faiblit. D'un seul
bond, la 9e compagnie pénètre dans la tranchée de l'Entre-Pont dont les derniers
défenseurs sont tués ou dispersés à la grenade.
L'ennemi contre-attaque sans succès dans la soirée et au cours des journées
suivantes. Il réussit toutefois à enrayer nos tentatives pour l'élargissement de
la position conquise.
Les 2e et 3e bataillons sont relevés par le 262e RI, dans la nuit du 12 au 13
mai. Le 1er bataillon, pendant quelques jours (8 au 11 mai), a tenu les lignes à
proximité de la ferme de Bessy, en liaison avec le 7e RIC et le 4e cuirassiers.
Le 13 mai, le régiment se trouve réparti dans les villages de Chavigny et de
Villers-la-Fosse.
Le 14, au matin, il est à Courtieux et Montois, sur la rive gauche de l'Aisne.
Le 16 mai, le 23e RIC, augmenté du 5e bataillon sénégalais (commandant DURAND)
s'embarque à Villers-Cotterêts, débarque à Genevreuille du 17 au 18 niai et
occupe, jusqu'au 9 juin, les cantonnements de Borey, Oricourt, au nord-ouest de
Villersexel, dans la Haute-Saone. Le 1er CAC fait alors partie de la VIIe armée.
Le régiment se remet en route dans la nuit du 9 au 10 juin, à destination de la
haute-Alsace. Il traverse Montbéliard le 12 juin et atteint, le 14 Juin les
villages de Struth, Mertzen, Fulleren, Friessen, Hindlingen, en Alsace
reconquise. Dans la soirée du même jour, les 1er et 2e bataillons relèvent le
214e RI dans le groupe de centre de résistance des forêts communales, placé sous
le commandement du lieutenant-colonel commandant le régiment, dont le PC est à
Fulleren, tandis que le 3e bataillon relève des éléments des 214e RI et 250e RIT,
dans le CR des Étangs qui se trouve sous le commandement du lieutenant-colonel
commandant le 250e RIT, dont le PC est à Friessen.
Le secteur est calme. Des journées entières se passent sans que l'on entende un
coup de canon. La belle saison rend le séjour dans les bois relativement
agréable. Les éléments au repos apportent un large concours à la population
agricole.
Le 2 juillet, des éléments du 2e bataillon tentent sans succès un coup de main
sur le saillant du Sonnenberg.
Le 8 Juillet, le régiment n'a plus que deux bataillons en ligne dans le groupe
du CR des forêts communales qui comprend désormais les CR « Gluckernald » (1er
bataillon) et des Étangs (3e bataillon). Le 2e bataillon est au repos à Manebach
et Saint-Liggert, le 5e BTS à Struth, Saint-Ulrich et Altenach, dans la vallée
du Larg.
Le 10 juillet, une délégation est mise en route sur Paris, accompagnant le
drapeau, pour assister à la revue du 14 juillet, au cours de laquelle seront
présentés tous les drapeau décorés pendant les opérations.
Le régiment est relevé du 13 au 15 juillet par le 123e RI.
Du 16 au 10, les bataillons sont répartis entre les villages de Brebotte,
Recouvrance, Bourogne, Eschêne-Autrage, Charmois de part et d'autre du canal du
Rhône au Rhin.
Le régiment s'embarque le 20 juillet en gare de Morvillars, débarque le
lendemain à Château-Thierry, et va occuper à l'est de cette ville les villages
de Crézancy, Paroy, Fossoy et Chartèves, à proximité desquels les autos-camions
viennent l'enlever le 23 juillet pour le transporter dans la région de Fismes à
Saint-Gilles, Courville et Mont-sous-Courville. Le 1er CAC vient d'etre rattaché
à la Xe armée.
A partir du 25, dans les pauvres cantonnements de Coourlandon, Magneux et au
camp du Grand-Cambrésis, les bataillons se tiennent pret à rentrer en secteur.
Après avoir été, transporté en camions jusqu'a Maizy, dans la vallée de l'Aisne,
le régiment relève des éléments des 9e CA (290e et 268e RI) du 29 au 31 juillet,
dans le secteur d' Hurtebise.
Le terrain sur lequel viennent de se dérouler des combats violents pour la
possession des observatoires du Chemin des Dames nécessite un gros travail de
réorganisation qui est immédiatement entrepris. L'activité de ses patrouilles
vaut au régiment une dizaine de prisonniers en quatre jours.
Le 15 août, une attaque est menée par un bataillon du 7e RIC et le 5e bataillon
sénégalais sur le monument d'Hurtebise que les Allemands ont repris aux
précédents occupants. Le 5e BTS, ne peut maintenir la progression qu'il avait
réalisée au prix d'un lourd sacrifice en perdant la presque totalité de ses
officiers.
Du 18 au 20 août le 23e RIC est relevé par le 293e RI et regagne Magneux et les
camps du Grand et Petit-Cambrésis.
Le 30 août, le régiment est constitué à trois bataillons mixtes comprenant
chacun quatre compagnies d'infanterie, dont une compagnie sénégalaise et une CM.
Le 4 septembre, les spécialistes du régiment remportent quatre premiers prix
dans un concours divisionnaire.
Le 16 septembre, le 3e bataillon mixte relève en première ligne, sur le plateau
d'Ailles, dans le sous-secteur de Vassogne, des éléments des 239e et 36e RI. Le
bataillon de deuxième ligne occupe les grottes de Vassogne et de Champagne au
flanc Est du plateau. Le bataillon en réserve cantonne à Maizy.
Comme celui d'Hurtebise, ce secteur nécessite un gros travail de remise au
point. L'ennemi, qui s'est constitué de vastes places d'armes en aménageant les
grottes du versant nord, n'a pas perdu l'espoir de reconquérir la position et se
livre à un martèlement systématique par torpilles et obus de gros calibre. Dès
les premiers jours d'octobre, le mauvais temps persistant vient réduire à néant
l'effort tenté de réorganisation.
Les boyaux ne sont plus que des canaux de boue dans lesquels les hommes
s'enfoncent jusqu'à la poitrines. Certains éléments deviennent completement
impraticables. Les travaux de déviation, entrepris avec une ardente
persévérance, sont lents et difficiles. L'ennemi fait un emploi fréquent de
projectiles toxiques.
Un groupement de mitrailleuses de vingt-quatre pièces est constitué le 22
septembre, dans la région de l'ouvrage Geoffroy, pour l'exécution de tirs
indirects.
Le 2e bataillon mixte est en ligne lorsque, le 1er octobre, l'ennemi échoue dans
une tentative sur le « Saillant du Pan coupé ».
Déjà fortement déprimés par suite de l'humidité et du froid, les Sénégalais se
sont retirés du secteur le 13 octobre et rassemblés au camp Sainte-Marie, près
Baslieux-lès-Fismes.
Dans la soirée du 23 octobre, après une courte et violente préparation
d'artillerie, à laquelle s'ajoute un puissant engagement par le tir de
mitrailleuses, un détachement commandé par le sous-lieutenant GALLICHET, de la
11e compagnie, pénètre dans l'organisation ennemie dite « Tranchée de Winterberg
» et ramène du matériel après avoir détruit de nombreux abris.
Les événements d'Italie ayant provoqué le départ de la Xe armée, le 1er CAC est
rattaché à la IVe armée le 28 octobre.
Bousculé le 25 septembre dans la région de Pinon, l'ennemi doit se résoudre à
l'évacuation de la position du Chemin des Dames. Les patrouilles, dans la nuit
du 1er au 2 novembre, constatent que les lignes adverses ne sont plus occupées.
Le 3 novembre, le 2e bataillon (commandant MURAT) occupe les tranchées dominant
le village d'Ailles et l'Ailette dont les passages sont reconnus. La position
dont l'organisation est commencée reste soumise au tir des obus toxiques. Les
Allemands, en se retirant, ont ypérité ou miné les grottes et abris.
Sérieusement éprouvé, le 3e bataillon est relevé le 8 novembre par un bataillon
du 43e RIC. Les 1er et 3e bataillons sont relevés par le 22e RIC.
Du 8 au 11 novembre, le régiment est transporté en camions dans la région de
Château-Thierry Brasles. Le 3e bataillon détache des éléments à Meaux et à La
Ferté-sous-Jouarre pour le service des gares.
Le général PÉTAIN, commandant en chef, visite la 3e DIC à Château-Thierry le 15
novembre. La compagnie d'honneur est fournie par le 23e RIC.
Du 17 au 20 novembre, le régiment fait mouvement pour atteindre
Saint-Martin-d'Ablois et Brugny (sud-ouest d'Epernay). Le séjour, qui se
prolonge jusqu'au 7 janvier 1918, est consacré au repos et à l'instruction, les
manoeuvres prévues doivent être remise à plusieurs reprises en raison de la
rigueur de la température.
Un renfort de 454 hommes venant du 300e RI dissous parvient au corps le 21
novembre.
Mis à la disposition du 34e CA pour relever le 21e RIC qui exécute des travaux
sur la deuxième position à l'ouest de Reims, les unités du régiment se
répartissent dans les villages d'Ormes (EM), Bezannes (1er bataillon), Thillois
(2e bataillon), au fort de Saint-Thierry et à Bouillon (3e bataillon), après
deux pénibles étapes, les 7 et 8 janvier, par temps de verglas.
Les travaux cessent le 12 janvier, en prévision de la rentrée en secteur. Elle a
lieu du 16 au 18 janvier, dans le sous-secteur de Cormontreuil, au sud-est de
Reims. Deux bataillons tiennent les premières lignes (CR Jouissance et Butte de
tir), après relève d'éléments des 256e RI et 120e RIT. Le château de Veilly au
bord de la Vesle abrite le PC.
C'est une région calme du front où les positions sont à peu près stabilisées
depuis 1914. L'aménagement des abris (beaucoup sont éclairés à l'électricité)
assure aux occupants un confort auquel le régiment n'est pas habitué.
Le 23e RIC est relevé par le 7e RIC du 10 au 11 février et va cantonner à
Rilly-la-Montagne, Chigny-les-Rises, Champfleury, Trois-Puits, Montbré et au
fort de Montbré. Toutes les unités sont employées aux travaux de la position
intermédiaire et de la deuxième position. Les musiciens eux-memes reçoivent leur
tâche : ils sont chargés du camouflage. Du 19 au 21 février le 23e RIC relève
des éléments des 21e et. 7e RIC et, par suite d'une nouvelle répartition des
lignes entre les régiments de la 3e DIC, dispose deux bataillons en profondeur
dans les CR Jouissance et Taissy. Le PC de ce nouveau sous-secteur s'installe
dans un groupe de maisons qui porte le nom inattendu de Varsovie, au pied de
Monferré.
Pendant plusieurs mois, l'activité se borne, de part et d'autre, à des coups de
main préparés par de violentes concentrations d'artillerie généralement sans
résultats, le bombardement de l'adversaire ayant pour effet immédiat de
provoquer l'évacuation des lignes avancées d'ailleurs faiblement tenues.
L'ennemi enregistre deux échecs sur le front du PA Allée Noire.
Le 8 avril, un petit poste capture deux Allemands empêtrés dans nos réseaux
contre lesquels ils étaient venus butter par une matinée de brouillard. Le 10,
une patrouille trouve un plan directeur abandonné par ces deux prisonniers.
Le 17, au cours d'un coup de main, exécuté par la 5e compagnie, sur le boyau du
Pacha, le lieutenant LAISNE, commandant le groupe de tête, dépasse la 3e
parallèle (tranchée de la Discorde) sans rencontrer le moindre Boche.
Le 5e BTS, réaffecté au 23e RIC le 20 avril, entre en secteur dans la nuit du 30
avril au 1er mai. Cette mesure a pour conséquence de rendre un bataillon blanc
disponible. Successivement, chaque bataillon blanc sera retiré du front et
rattaché au CID pour y faire de l'instruction. Le 3e bataillon séjourne à
Chaumuzy du 2 au 9 mai dans ces conditions.
Le 2 mai, un avion ennemi abattu par des mitrailleuses du sous-secteur (1er
bataillon et 5e BTS), tombe entre les lignes à l'est de la ferme de la
Jouissance. Les aviateurs réussissent à s'enfuir. Le démontage du moteur est
entrepris pendant les nuits suivantes. Il est remis au PC de la 3e DIC le 8 mai,
à Villers-Allerand.
Le 27 mai, l'ennemi déclenche une grande offensive entre Soissons et Reims. Le
1er bataillon (commandant MARQUET), cantonné à Chaumuzy, est absorbé par la
constitution d'un régiment colonial de marche à la disposition de la 45e DI.
Le 3e bataillon (commandant RENAULD) tient le CR Jouissance. Dans la soirée du
29 mai, des éléments ennemis cherchent à atteindre nos lignes à la faveur des
hautes herbes et des ondulations de terrain. Le feu des petits postes oblige les
Allemands à rebrousser chemin en abandonnant du matériel.
Couvert par un bombardement intense, l'ennemi réussit à s'infiltrer, au cours de
la nuit, sur le front du PA de l'Allée Noire, dans la zone de tranchées passives
qui couvrent la ligne de surveillance. Appuyée par l'action des mitrailleuses et
de l'artillerie qui empêchent les ravitaillements des troupe de l'attaque, la
10e compagnie (lieutenant BESNARD) entreprend résolument le nettoyage. Il se
traduit par la capture de 52 prisonniers, dont 2 officiers et d'un nombreux
matériel qui comprend, entre autres armes, cinq mitrailleuses légères. Il
apparaît que les pertes de l'adversaire atteignent 50 % de l'effectif engagé.
Au cours de l'action, l'adjudant usant BALAY est tué, victime de sa témérité
légendaire, en faisant le coup de feu avec un groupe d'ennemis en retraite.
L'attaque recommence le 1er juin. Elle avait été préparée par un violent
bombardement des arrières par obus toxiques et de gros calibre. Les points de
passage sur le canal de l'Aisne à la Marne ainsi que les emplacements de
mitrailleuses avant été, en outre, particulièrement visés, l'ennemi progresse
par les brèches qu'il a pratiquées dans nos réseau, malgré les tirs de barrage
et l'action des engins de l'infanterie. Au lever du jour, les défenseurs
aperçoivent les chars d'assaut qui précèdent ou appuient les assaillants.
Ceux-ci abordent la voie ferrée de Reims à Châlons. Les éléments extrêmes du CR
voisin s'étant repliés jusqu'au canal, la fraction du 23e RIC qui tient encore
l'ouvrage de Lisieux déjà tourné par un tank est cernée complètement.
L'infiltration ennemie se poursuit vers le canal et tend à prendre à revers la
ligne sur laquelle résiste la 10e compagnie.
Pour parer au danger, le lieutenant BESNARD fait face à droite avec toutes ses
fractions disponibles, contre-attaque, reprend au canal la liaison avec le 21e
RIC et, en réglant son action avec celle qu'entreprend alors le régiment,
parvient, à récupérer la totalité de son PA. De leur côté, les 9e et 11e
compagnies mènent des contre-attaques auxquelles l'ennemi oppose une vive
résistance.
Le terrain est réoccupé pied à pied par une série de combats acharnés à la
grenade. Certains groupes ne sont réduits que par l'emploi de projectiles
incendiaires. Dans la soirée, la ligne de surveillance est complètement
rétablit. Sur le front du 3e bataillon, cette seconde tentative coûte à l'ennemi
33 prisonniers dont 1 officier et 20 mitrailleuses. Après avoir pris position
sur la butte de Preuilly, le 26 mai, le 1er bataillon, se soumettant, au
mouvement général de repli, défend le passage de la Vesle à Muizon, pendant
toute la journée du 29 mai puis se reporte le lendemain dans la région cote
240-Sainte-Euphraise qu'il occupe jusqu'au 3 juin.
Le 4, il cantonne à Mailly-Champagne.
Du 9 au 10 juin, le 7e RIC est relevé par le 23e RIC qui tient désormais le
sous-secteur de Cormontreuil-Taissy avec deux bataillons sur chacune des
première position et position intermédiaire. Le 62e BTS compte au 23e RIC à la
place du 5e BTS passé au 21e RIC.
Dans la soirée du 18 juin, les Allemands essaient en vain de prendre Reims en
attaquant la ville à l'ouest et à l'est en dehors du front tenu par le régiment.
Le 29 juin, le génie fait sauter le tank abandonné par l'ennemi le 1er juin,
entre les lignes de l'Allée Noire.
Du 2 au 5 juillet, le 23e RIC est relevé par le 21e RIC et occupe les
cantonnements de repos de Ludes, Mailly, Chigny, Verzelay, au pied de la
montagne de Reims.
Le régiment est alerté dans la nuit du 14 au 15 juillet. La Ve armée s'attend à
une attaque. Quittant leurs cantonnements dont l'ennemi commence déjà le
bombardement, les bataillons se portent sur les deuxième et troisième positions
dans le secteur de Ludes.
Dans la nuit du 16 au 17 juillet, le 3e bataillon, mis à la disposition de la 2e
DIC, va s'établir successivement sur les lignes route de Nogent-ferme de Presles
et ferme
d'Écueil-ferme d'Hurtebise, prêt à toute intervention. Le lieutenant-colonel
commandant le régiment, son Etat-major et la compagnie hors rang, mis également
à la disposition de la 2e DIC, se rendent à Chamery, dans la nuit du 17 au 18.
Dans la soirée du 18 juillet, le 32e BTS (commandant TEULLÉRES) se porte à
l'attaque du bois du Petit-Champ, soutenu par les 1er et 3e bataillons.
L'ennemi a réalisé, pour sa défense, une multitude de nids de mitrailleuses,
disposés en quinconces. Des coupures pratiquées dans les taillis sont garnies de
minenwerfer et de pièces débouchant à zéro. Avec un élan admirable, malgré les
lourdes pertes que cause dès le début de l'action le feu intense de
l'adversaire, le 32e BTS enfonce la ligne ennemie sur plusieurs points. Quelques
flots de résistance qui n'ont pu être enlevés du premier bond, arrêtent la
poussée du bataillon. Des assauts de front à la baïonnette, combinés à des
attaques débordantes, viennent à bout de ces îlots. A la tombée de la nuit, la
position principale de résistance est enlevée complètement. L'ennemi, qui tente
une contre-attaque, doit s'enfuir, en abandonnant ses armes et son matériel. Le
32e BTS s'est emparé de 9 canons, 8 minenwerfer, de 60 mitrailleuses, de
plusieurs dépôts d'obus et de cartouches. Les trois bataillons engagés ont
contribué à la capture de 38 prisonniers.
Après s'être établi sur le chemin de Cuitron-Courmas, le 32e BTS est retiré de
la première ligne dans la matinée du 19 juillet. La position reste tenue par les
1er et 3e bataillons.
Le même jour, le lieutenant-colonel Desclaux, commandant le régiment, prend le
commandement d'un groupe tactique qui comprend le 104e RI (deux bataillons) et
le 23e RIC (trois bataillons).
Dans la nuit du 19 au 20, les 1er et 3e bataillons du 23e RIC sont dépassés par
les troupes anglaises du 23e CAW qui attaquent, le 20 au matin, sans obtenir de
résultats appréciables, tandis que le 104e RI prend pied dans le bois de la
Valotte, s'empare de Sainte-Euphraise, puis est relevé par des Italiens.
Le 2e bataillon qui, regroupé le 10 à Chigny-les-Roses, s'était porté dans le
bois de Vrigny, n'a pas à intervenir. Dans la nuit du 20 au 21, il va occuper
une position de soutien en arrière des Italiens, dans le bois de Maïtre-Jean.
Les compagnies en ligne du 3e bataillon repoussent une attaque sur le bois du
Petit-Champ.
Les Anglais reprennent leurs opérations le 21 juillet. Deux reconnaissances
conduites par des officiers du régiment suivent l'attaque de la 187e brigade à
travers des barrages de toutes espèces, assurant la liaison avec le
commandement.
Les 1er et 3e bataillons sont relevés sur leurs positions par le 38e RI, dans la
journée du 22 juillet.
Le 23 juillet, le 2e bataillon (commandant JEUX), en première ligne, le 1er
bataillon (commandant MARQUET), en soutien, tous deux dans le bois de Vrigny, et
le 3e bataillon (commandant RENAULD) en réserve dans le bois des Grands-Savarts,
sont en place pour l'attaque qui, après celle des unités plus au sud (77e DI et
le régiment d'assaut italien) se déclenche à midi, dans la tranchée attribuée au
régiment. Malgré les pertes subies du fait d'une contre-préparation systématique
sur des positions à peine ébauchées, l'élan de la troupe est magnifique. La 6e
compagnie (capitaine REYMOND) dévale dans le vallon de la ferme Méry, s'empare
de quatre canons de 120 et parvient à la lisière sud du bois Raveau, à 1.800
mètres de la ligne de départ. Le sous-lieutenant RAYNAL réduit un îlot de
résistance constitué par trois mitrailleuses, ce qui permet aux Italiens
d'enlever la ferme Méry et leur assure la prise de 60 Allemands et 4 canons.
Mais un large intervalle s'est produit à la droite du 23e RIC avec le régiment
voisin (43e RIC) dont la progression sur le plateau de la cote 240 a été
beaucoup moins sensible. L'ennemi en profite pour jeter une contre-attaque qui
va prendre à revers toute notre ligne. Le capitaine GUERARD (2e compagnie)
auquel ce danger n'a pas échappé, fait mettre baïonnette au canon à toute sa
compagnie. Ses officiers les sous- lieutenants SOLNON et GODILLOT, s'élancent à
la tête de leur section. Le sous-lieutenant GODILLOT est blessé grièvement après
avoir tué deux Allemands à coups de revolver. L'ennemi, surpris d'une telle
audace, s'arrête, et, sans attendre le choc irrésistible, le gros de l'attaque
se disperse à travers bois.
Au cours de la nuit, le 1er bataillon à l'est et le 2e bataillon à l'ouest se
répartissent le nouveau front et s'installent solidement sur la position
conquise.
La journée du 24 est relativement calme.
Dans la nuit du 24 au 25 juillet, les 1er et 2e bataillons exécutent le
mouvement de repli ordonné par le commandement qui juge la ligne atteinte
défavorable à la défense. L'opération présentait de sérieuses difficultés pour
la raison que, faute de temps, la reconnaissance préalable de la nouvelle
position et des itinéraires ne pouvait être faite.
Le 25, après une heure de préparation d'une violence sans précédent, l'ennemi
aborde la position tenue par le 1er bataillon qui subit le choc sans fléchir,
mais doit finalement se replier sous la menace d'un débordement opéré sur le
front d'une unité voisine. Fortement étonnés de la vigueur de la résistance, les
Allemands ne cherchent pas à entraver le mouvement du bataillon. Un groupe de
sous-officiers qui se décide pourtant à tenter la poursuite est bientôt capturé
par la fraction qu'ils s'imaginaient tenir à leur, merci. Ce sont des grenadiers
du 1er régiment.
Au cours de la même journée, le 3e bataillon en soutien dans la région de
Coulommes est amené à prêter un concours décisif aux défenseurs de la cote 240.
La 11e compagnie coopère au dégagement d'un PC. Les autres éléments du
bataillon, mis à la disposition d'unités particulièrement menacées, contiennent
l'ennemi, contre-attaquent avec succès et permettent aux 43e et 24e RIC de
rétablir leur liaison (L'action des éléments du bataillon RENAULD a été
déterminante dans l'échec des projets ennemis dans la direction de Coulommes
écrit, dans un rapport, le chef de Bataillon DERENDINGER, commandant le
Bataillon du 24e RIC).
Le 26 juillet, les 1er et 2e bataillons, sérieusement éprouvés, sont réunis en
une seule unité, sous les ordres du commandant MARQUET. Le lieutenant-colonel
commandant le régiment prend le commandement du sous-secteur de Méry constitué
par les CR du bois (1er bataillon du 22e RIC) et de la Carbonnerie (unité
MARQUET). Un bataillon du 79e RI relève le 3e bataillon au bois des
Grands-Savarts, le 3e bataillon est reformé à Coulommes et au bois de Vrigny
(corne sud-est).
Dans la nuit du 27 au 28 juillet l'unité MARQUET est relevée par un bataillon du
22e RIC. Le régiment occupe Chamery et Nogent en réserve de la 2e DIC.
Pendant ces dix derniers jours, le 23e RIC a pris part à toutes les opérations
menées par la 2e DIC. Sous le bombardement presque ininterrompu de l'adversaire,
soumis à l'action de ses gaz toxiques, le régiment a dû supporter des fatigues
et des privations continuelles. Les lourdes pertes qui s'élèvent à 800 hommes et
16 officiers témoignent de l'acharnement de la lutte sur une position pour la
conservation de laquelle l'ennemi s'est imposé un énorme sacrifice.
Dans la nuit du 31 juillet au 1er août, le régiment parvient à Bouzy et
Tours-sur-Marne, cantonnements de repos.
Le régiment, rejoint par le 32e BTS, rentre en secteur du 18 au 21 août,
relevant le 7e RIC du secteur de Puisieux-Sillery, dans lequel est compris le
fort de la Pompelle. L'ennemi qui, depuis la bataille du 15 juillet, se
maintient dans le village de Prunay, a porté ses petits postes à proximité du
bois des Zouaves, face à l'ouest et le long de la voie de Reims à Châlons, face
sud. Les patrouilles circulent dans la vaste zone marécageuse de la rive nord de
la Vesle.
Dans la nuit du 21 au 22 août, le 2e bataillon, à peine installé, subit un coup
de main sur le boyau de l'Atlas, dans le CR de l'Étang. Deux fois blessé pendant
la préparation, le soldat PAYET, de la 7e compagnie, est fait prisonnier et
emmené par les Allemands. Il réussit à tromper leur surveillance, et, en rampant
péniblement à travers le marais, parvient à regagner un de nos petits postes
dans la soirée du 23 août.
La présence entre les lignes d'ouvrages et d'éléments de l'ancienne position
française rend d'ailleurs assez confus le CR de l'Étang. De nombreuses
tentatives sont faites de part et d'autre, sans résultats, sur les emplacements
présumés des petits postes.
L'ennemi ne semble pas occuper les siens d'une façon permanente. Les
reconnaissances sont multipliées dans le but de découvrir son dispositif et ses
projets, car il se livre sans raison apparente à de violents tirs de harcèlement
sur toute l'étendue du secteur.
Dans la nuit du 7 au 8 septembre, le génie met en action les batteries de
projecteurs qu'il a installées dans les talus du fort de la Pompelle. L'ennemi
riposte, les jours suivants, en bombardant violemment le fort et ses abords.
Relevé par le 24e RIC, du 16 au 18 septembre, le régiment occupe les
cantonnements de Louvois, Tauxières et du camp de Vertuelle.
Du 26 au 28 septembre, le 3e bataillon et le 62e BTS relèvent le 159e RI, dans
le secteur de Reims-Centre. Les autres bataillons sont en réserve à la Haubette,
faubourg sud-ouest de Reims (2e bataillon) et à Louvois (1er bataillon).
Le régiment a reçu la mission de réoccuper l'ancienne position française.
Par de pénibles combats à la grenade qui se poursuivent sans interruption, du 29
au 5 octobre, malgré les obstacles accumulés par l'ennemi qui a obstrué la plus
grande partie des tranchées et boyaux, les ouvrages de la Fourcherie, de la
Manutention et de la Saboterie sont successivement occupés par le 62e BTS. Le 3e
bataillon progresse vers les lisières de Bétheny et s'empare, le 3 octobre, du
pont du CBR que l'ennemi réussit à réoccuper par une contre-attaque. Une lutte
opiniâtre menée dans l'après-midi nous assure, au prix de pertes sensibles, la
possession définitive du pont, qui, par sa situation dominante, interdisait
jusqu'alors l'approche de Bétheny. Deux nouvelles tentatives ennemies échouent
le 4 octobre.
L'objectif est complètement atteint le 5 octobre. La relève est faite par le 61e
BTS et un bataillon du 7e RIC.
Le 6 octobre, le régiment occupe les caves Pommery, à Reims, le village de
Cormontreuil et le faubourg de la Haubette.
L'ennemi renonce enfin à résister sur le front de Reims. Les incendies et les
explosions, indices d'un prochain repli, se multiplient dans les lignes
ennemies, dès la nuit du 4 au 5 octobre. La progression commence aussitôt après
la relève du régiment et les éléments de tête de la 3e DIC atteignent sans
grandes difficultés, dans la soirée du 5, les villages de Pomacle et de
Lavannes.
Le 7, après une résistance acharnée, le 21e RIC prend Bazancourt et y repousse
sept contre-attaques avant d'etre relevé, du 10 au 11 octobre, par le 23e RIC.
Celui-ci se porte en avant le 11 au matin. Le 2e bataillon (capitaine VALLÉE)
s'empare de Boult-sur-Suippe que l'ennemi évacue précipitamment. En fin de
journée, les 1er et 2e bataillons pénètrent dans la première tranchée de la
position allemande au nord de la Suippe.
La Retourne est franchie le 12 octobre. Les arriere-gardes ennemies, chassées
des bois au nord de la rivière, se disposent à résister sur les lisières sud des
villages d'Aires et de Blanzy.
Devant Blanzy, la progression continue pied à pied par infiltrations.
Devant Aires, le sous-lieutenant SIMEONI du 62e BTS, se précipite avec fougue
sur l'ennemi, et, du même élan, le rejette au nord du canal.
Au soir, toute la rive sud du canal est bordée depuis Aires jusqu'au calvaire de
Martimont.
Dans la journée du 13, le 2e bataillon établit sous le feu deux passerelles de
fortune sur le canal de l'Aisne. Le sous-lieutenant TRIBOUT, dont l'ingéniosité
a fait merveille, est blessé mortellement à côté de la passerelle construite
sous sa direction. De son côté, le 62e BTS (commandant PÉRIGAULT) qui a relevé,
dans la région d'Aires, un bataillon de tirailleurs algériens, construit une
passerelle qui lui permet de pousser des fractions dans le bois des Neaux,
jusqu'à l'Aisne, à la faveur de la nuit. Dans les mêmes conditions, des éléments
du 2e bataillon franchissent le canal, mais sont arrêtés avant d'atteindre
l'Aisne, soit par le feu de l'ennemi, soit, par les inondations qu'il a
provoquées faisant échouer ainsi la manoeuvre dont le but était de prendre à
revers le village organisé de Balham
Renonçant à toute attaque de front, le commandement prend alors la résolution de
porter un détachement du 3e bataillon (capitaine Roux) sur la rive nord de
l'Aisne, par Asfeld, de manière à tourner le point d'appui.
La manoeuvre s'effectue de nuit, à proximité de l'ennemi, sur un terrain
inconnu, parsemé de taillis touffus et coupé par le ruisseau des Barres, large
de 5 à 6 mètres et profond de 2 mètres. Malgré ces difficultés, le détachement
atteint, vers 1 heure, le bois des Grandes Pâtures et prend contact avec les
fractions du 62e BTS qui bordent la rive sud de l'Aisne.
Un peu plus tard, l'avant-garde se heurte à un petit poste ennemi qu'elle enlève
par surprise sans tirer un coup de fusil.
La marche est continuée vers Balliant avec les plus grandes précautions. Des
groupes ennemis, appelés par leurs camarades déjà prisonniers, s'avancent sans
méfiance et sont capturés à leur tour. Le détachement peut ainsi, sans être
éventé réaliser l'encerclement complet du village à 5H30.
Au signal convenu, la 7e compagnie (lieutenant KAST) est jetée sur Balham. Elle
réduit un nid de mitrailleuse, au sud du petit bras de l'Aisne, puis se
précipite sur la passerelIe que l'ennemi n'a pas eu le temps de détruire et
pénetre dans le village.
L'aspirant AMIOT, accompagné du soldat MARTIAL, pousse jusqu'à l'église, et, à
eux deux, capturent quarante-deux Boches qui s'y étaient réfugiés. La
satisfaction que leur cause un pareil dénouement est visible.
A leur tour, les fractions qui avaient essayé vainement de s'ouvrir un passage à
travers le détachement Roux refluent vers le village et mettent bas les armes.
L'opération rapporta au total, 147 prisonniers, 6 mitrailleuses, 1 minenwerfer
et plus de 200 fusils.
Dans la matinée du 14, le 2e bataillon enlève Gomont et le régiment s'établit
entre ce village et la sucrerie de Saint Germainmont.
L'attaque, reprise le 15 par le 3e bataillon et le 62e BTS se heurte à une ligne
que l'ennemi a fortement garnie de mitrailleuses.
Du 16 au 19, les bataillons sont stabilisés sur leurs positions qu'ils
organisent.
Le 19, le 2e bataillon se porte à l’attaque de la cote 145 dans le
Hunding-Stellung dont les reconnaissances ont constaté la solide occupation.
Déviés sous le feux des mitrailleuses qui se révèlent de toutes parts des
éléments de attaque sont bientot cloués devant le bois Allongé. D'autre qui sont
venus butter contre des réseaux intacts, se portent vers la gauche du 21e RIC et
pénètrent dans la Hunding Stellung avec des fractions de ce régiment, capturant
60 prisonniers, s'emparant de 4 minenwerfer et d'une vingtaine de mitrailleuses.
Mais la cote 145 n'a pas été atteinte.
Le nettoyage du bois Allongé tenté dans la nuit est achevé le 20 au matin,
tandis que l'ennemi contre-attaque sur la Hunding Stellung. Notre ligne est
maintenue devant les réseaux.
Le 2e bataillon est relevé, dans la nuit, par un bataillon du 30e RI. Le
régiment se rassemble, le 21, à Roisy et dans le camps aux abords de la ferme
Espérance.
Le 25 octobre, il est ramené entre l'Aisne et la Retourne. Il s'établit, le 26,
à cheval sur l'Aisne, dans la région Aires, Blanzy, Balham.
Jusqu'au 31 octobre, mis à la disposition d'unités de la 28e DI (brigades NOGUEZ
et DESPIERRE), les bataillons prennent une large part aux attaques qui tendent à
la rupture de la position ennemie. Le 3e bataillon nettoie le bois Monstre,
s'empare des bois Mathilde et Mince, mais ne peut atteindre la cote 130 le 27
octobre. Le lendemain, il conquiert, cette organisation. Le 29, le 1er bataillon
(capitaine WOEHRLE) attaque, capture 31 prisonniers et doit se replier sur sa
ligne de départ, les unités voisines n'ayant pas réussi à progresser.
Le 30, le 62e BTS (commandant PÉRIGAULT), dans un élan magnifique, enlève le
bois Marteau, où il fait 250 prisonniers.
Le 31, la 10e compagnie réduit un centre de résistance qui subsistait dans le
grand bois Marteau. La 9e, qui, avec des éléments du 99e RI mène une action sur
le petit bois Marteau, fait 15 prisonniers et s'empare de 2 mitrailleuses, sans
pouvoir réussir à occuper ce bois.
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, les trois bataillon du 23e RIC et le
62e BTS sont relevés par des unités de la 28e DI et se portent dans la région
Aire-Balham. Le 2, le régiment est ramené sur la Retourne et, dans les camps du
sud (L'Ecaille et Cavalier-Léger). Le 3, il se porte à Vitry-les-Reims. Les
éléments qui ne peuvent s'abriter dans ce village en ruines sont envoyés à
Cormontreuil et à Taissy. Le 4, les trois bataillons du 23e RIC occupent les
cantonnements de Bouzy. Le 62e BTS ceux de Louvois.
Du 7 au 8 novembre, le régiment embarque à Ciry, débarque à Chatenois dans les
Vosges, et cantonne à Viocourt, Balleville, Valincourt et Vouxey. Le 1er CAC
doit prendre part à une opération d'ensemble qui a pour but de rompre le front
ennemi à l'ouest de Château-Salins.
Le 23e RIC commence le 11 novembre son déplacement vers le nord et apprend en
route la conclusion de l'armistice qui interrompt les mouvements en vue de
l'offensive.
Le 15, le régiment se remet cependant en marche et franchit solennellement
l'ancienne frontière, le 18 novembre, à 8h45, dans la région d'Arracourt, au
lieudit Neud de Piamont.
Le 1er bataillon traverse Moyenvic et se dirige sur Mulcey.
Les troupes allemandes ont quitté Moyenvic il y a trois jours. Des drapeaux
français flottent déjà aux fenêtres et sur les monuments publics. Les enfants
manifestent une grande joie et se bousculent pour suivre la troupe. Les
habitants prodiguent, leurs souhaits de bienvenue aux soldats et s'empressent
autour d'eux.
A l'entrée du village de Donnelay, un arc rustique porte l'inscription : «
Vivent nos libérateur ». Le 17, la musique du régiment, qui a précédé le 23e
RIC, a donné un bal. La population manifeste un vif regret lorsque la fanfare du
régiment quitte le village après le défilé. Seul le 3e bataillon cantonne à
Donnelay.
L'état-major du régiment et le 2e bataillon, qui se portent à Guéblange, voient
venir au-devant d'eux des groupes d'enfants dont les paroles témoignent que le
français est bien leur langue maternelle. Le curé, à l'entrée du village,
adresse au Lieutenant-colonel JOUANNETAUD, commandant par intérim le régiment,
des paroles de bienvenue et tient à l’honneur de recevoir la popote des
officiers de l'état-major. Convié à un déjeuner, le 19 novembre, le curé porte
au dessert, un toast à la France et à son armée, embrasse le lieutenant-colonel
JOUANNETAUD qui les lui représente. Le lieutenant-colonel JOUANNETAUD répond en
quelques mots qu'il a bien l'impression d'être toujours en France et qu'il ne
trouve aucune différence entre les villages qu'il vient de traverser et ceux du
Limousin, dont il est originaire.
Le 21 novembre, le régiment cantonne à Domnon, Cutting, petits villages où la
population fait preuve d'une grande bonne volonté pour loger la troupe, et à
Mittersheim, où l'accueil des habitants, qui ne parlent pas français, est
simplement courtois. Quelques Lorrains, libérés de l'armée allemande, arrivent
au village. Après vérification de leur identité, ils sont laissés libres et
simplement invités à revêtir des effets civils. Cette manière de faire produit
dans le pays une excellente impression.
Le 21 novembre, à Harskirchen, la population, prévenue par les éléments
d'avant-garde, organise une réception. En cortège, dans leurs plus beaux habits,
les notables qu'accompagnent des jeunes filles vêtues de blanc, suivis par une
bonne partie des habitants, viennent au-devant de la troupe. Le général
PUYPEROUX commandant la 3e DIC, arriva à point avec des officiers de son
état-major pour recevoir, les fleurs et les compliments, dont ceux d'une petite
Alsacienne qu'il embrasse.
Quelques kilomètres plus loin, le général PUYPEROUX à la tête du 23e RIC, entre
solennellement dans la ville de Saar-Union. La réception officielle est
particulièrement chaleureuse. La Marseillaise est chantée par un groupe de
jeunes filles accompagnées par la fanfare du régiment. Un seul bataillon, le 2e,
cantonne à Saar-Union, les autres, prennent le service aux avant-postes.
Le 22 novembre, à bonne distance de Béning, des jeunes gens, sur des montures
fleuries, chevaux ou bicyclettes, se portent au-devant du gros de la colonne. Le
maire et le curé suivent en voiture. Avec une touchante insistance, ils prient
le lieutenant-colonel JOUANNETAUD de prendre place à coté d'eux. Le
Lieutenant-colonel JOUANNETAUD accepte et parvient aux abords du village où sont
rassemblés les enfants des écoles. Une jeune fille costumée récite un
compliment. Le régiment traverse l'agglomération au milieu d'un réel
enthousiasme. Les jeunes gens à cheval suivent le colonel et participent à la
réception qui lui est faite dans la ville voisine.
A Rorbach, l'accueil est plus cérémonieux. Toutes les notabilités se tiennent à
l'entrée de la ville. La municipalité, en habit, les professeurs, le curé et ses
deux vicaires, les soeurs, les pompiers, successivement, par un de leurs
représentants, tiennent à exprimer leur attachement à la France, ainsi que
l'affectueuse admiration qu'ils vouent à ses soldats. Un député lorrain qui
habite la ville, le pharmacien, l'ingénieur des chemins de fer, offrent
pareillement leurs souhaits de bienvenue. Le régiment défile. A côté de son
drapeau flotte celui que la ville a conservé depuis 1870. Il reprend ensuite sa
place au fronton de la mairie. Le curé doyen, qui ne peut se déplacer en raison
de son grand âge, attend le colonel sur la haute terrasse où l'église est bâtie.
En quelques mots émouvants, le curé doyen décrit l'angoisse qui l'étreignit à la
pensée qu'il pourrait mourir sans avoir vu ce jour de délivrance pour laquelle
il exprime à notre armée toute sa gratitude.
Le 23 novembre à Breidenbach, le curé reçoit le colonel et tient à honneur de le
loger. L'accueil de la population, qui ne parle pas du tout français, paraît
tout d'abord un peu réservé. Les Allemands ou Autrichiens viennent à peine de
partir. Ils sont encore à proximité de l'autre côté de la frontière, en
Palatinat. Peu informés au cours de la guerre, les habitants voudraient
s'assurer, avant de manifester leurs sentiments, que notre occupation est bien
définitive. La preuve en est qu'au bout de quelques jours, nos soldats sont
l'objet de toutes sortes de prévenances. On apporte dans les cantonnements,
aussitôt le réveil, des grands pots pleins de lait. Le maire, âgé de
soixante-dix ans, ancien soldat français, reste animé des meilleurs sentiments.
Le curé, avec la plus grande obligeance, traduit les affiches et documents.
L'instituteur, chaque jour, pendant plusieurs heures, étudie notre langue avec
passion et réalise d'étonnants progrès.
Un bataillon cantonne à proximité, à Rolbing qui n'est séparé du Palatinat que
par le cours d'un petit ruisseau. La réserve du début fait bientôt place à des
sentiments de réelle sympathie, inspirés par la bonne tenue et la correction de
nos troupes.
Le régiment pénètre dans le Palatinat le 1er décembre. La progression se
poursuit sans incident à travers le pays boisé et assez accidenté, extrêmement
pittoresque.
Le 7 décembre, le 23e RIC entre à Kaiserslautern. Le 10, débouchant de la forêt
du Hardt, il contemple à ses pieds la vallée du Rhin.
En stationnement, depuis le 10 décembre, le régiment termine l'année dans la
région de Grunstadt.
Le 4 janvier 1919, le 23e RIC occupe Spiere et une localité voisine, Berghausen.
Il touche au Rhin.
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JMO du 24e RIC du 26
janvier au 11 mars 1915
Cote SHAT 26N865
26 janvier
Le régiment est relevé et va au repos à Hans, 1 peloton de la 4e Cie au bois d'Hauzy
(bucheron).
Un détachement de renfort (150 hommes)venu du dépôt arrive au régiment.
27 janvier
Le Cne Fleury est blessé.
1 février
le régiment relève le 22e a la cote 180.
3 février
A 11h, les allemands font sauter par des mines une partie des tranchées du col
des Abeilles dans le secteur occupé par le 21e à droite de notre ligne. Les
allemands lancent une violente attaque sur ces lignes. La 2e Cie occupe le
médius immédiatement à l'ouest du point d'attaque et est soumis à un
bombardement intense qui cause des pertes sensibles. La section de mitrailleuses
Marot est portée à cette tranchée et réussi à arrêter un mouvement offensif des
allemands.
Un bombardement intense barre les pentes sud de 191 et de Massiges. Le régiment
reçoit l'ordre à 11h55 de mettre 2 Cies à la disposition du Colonel commandant
la 4e brigade pour un soutient d'attaque. 10e Cie et peloton de la 12e Cie sont
mis à la disposition de la 4e brigade placée en arrière de l'extrémité Est.
1 peloton de la 1ere Cie est porté en renfort de la gauche du secteur du 24e RIC
pour parer à toute attaque ennemie.
Le bombardement très intense sur les pentes de 191 s'étend sur le secteur du 24e
RIC qui l'occupe avec 1 Cie sur les pentes du médius et les tranchées de la cote
180.
Le bombardement durera toute la journée du 3 et la nuit du 4.
Vers 13h30, les 10e Cie et la moitié de la 12e Cie mises à la disposition de la
4e brigade reçoivent l'ordre de se porter sur Massiges. Le mouvement commence
aussitôt. Le peloton de la 12e Cie est placé vers 21h sur la rive gauche du
ruisseau de l'étang pour barrer le ravin entre l'annulaire et le médius. La 10e
Cie est mise à la disposition du commandant de contre-attaque.
3 bataillons (du 4e + 2e Cie du 22e) sont mis à la disposition de la 4e brigade
pour contre-attaquer et passe vers 18h a la hauteur de 180. La contre-attaque
n'est prononcée qu'a 0h après une courte mais violente préparation d'artillerie.
4 février
La 10e Cie (Cne Grossin) participe à la contre-attaque mais tombe sur une
tranchée occupée par le 21e RIC et à quelques mètres à peine des allemands qui
ont barré la tranchées avec une mitrailleuse et des tireurs de positions. La 10e
Cie se fortifie dans la tranchée pour résister à une attaque allemande.
La contre-attaque a réussi à reprendre quelques tranchées de 2e ligne mais les
allemands conservent presque en entier les deux lignes de tranchées contre le
col des Abeilles et le Cratère.
Bombardement et fusillades durent toute la nuit et se ralentissent le matin.
Vers 11h25, le CAC donne l'ordre de continuer à s'accrocher au terrain en
aménageant des tranchées et des boyaux. Les Cies (10e et 11e) qui occupent le
médius conservent leurs emplacements.
La 10e Cie sera relevée dans la nuit par le 22e RIC et se place en réserve de
secteur.
Les pertes du régiment sont de 132 hommes en grande partie des 10e et 11e Cies
qui ont participé à l'attaque et occupé les tranchées du médius très bombardées.
5 février
Nuit et matinée calmes.
Vers 15h, les allemands essaient de déboucher et de descendre les pentes de
l'annulaire. L'attaque est repoussée par des tirs de notre artillerie.
Le régiment reçoit l'ordre de fournir 1 section qui s'installe sur la Tourbe au
nord du Mont Cochet pour battre le ruisseau dans la direction de Massiges.
6-8 juillet
Positions sans changement malgré les bombardements intenses.
9 février
L'augmentation du bombardement fait présager une attaque allemande.
10 février
Le CAC donne l'ordre d'évacuer nos positions de 191. La ligne de secteur sera
reportée au sud du ruisseau de l'étang. Les tranchées 20-21 à 24 sont évacuées;
les 1ere, 2e, 7e et 8e Cies sont relevées des tranchées par un bataillon du 202e
et rentrent à Hans.(Cdt Viala).
11 février
Le Lt-Cl Jannot, commandant le régiment, est blessé dans les tranchées vers 7h
et est évacué vers l'arriere. Le Cdt Viala rentre à Hans et prend le
commandement du régiment et du secteur. Ordre d'évacuation des positions 191 est
donné pour la nuit du 11 au 12.
Repli des lignes du secteur au nord du ruisseau de l'étang. Les tranchées 20 à
24 sont évacuées. La nouvelle ligne au sud du ruisseau part de la tranchée 27 à
32 sur le promontoire. Une liaison est établie avec le secteur de la 4e brigade.
12 février
Les 2 Btons du régiment de 1ere ligne sont relevés le soir par 2 Bton du 22e
RIC. Le régiment est envoyé au repos à Hans.
13-18 février
Repos à Hans.
18 février
Les 2e et 3e Btons quittent Hans pour relever les Btons du 22e. Le 1er Bton
reste à Hans jusqu'au 20 février.
19 février
Pas de changements. Arrivée au régiment d'un détachement venant du dépot composé
de 187 soldats.
20 février
Renfort de 208 hommes répartis dans les compagnies (188 soldats).
Effectif du régiment au 20 février : 31 officiers et 2483 soldats.
21 février
Des mouvements de troupes ennemies sont signalés vers Monthois.
22 février
Bombardements intenses des positions et des abris. Un obus tue 2 adjudants dans
un abris du ruisseau du Marson.
Le 22e RIC doit attaquer le fortin de Beauséjour.
23 février
Des patrouilles sont envoyées dans la nuit sur le médius et l'annulaire occupés
par les allemands.
24-25 février
Sans changement
26 février
Les 1er et 2e Btons sont relevés par 2 Btons du 202e et rentrent à Hans. La 3e
Cie du 3e Bton est maintenue dans le secteur et contribue avec une Cie du 8e RIC
au service du Promontoire.
27 février - 4 mars
Séjour à Hans.
4 mars
Les 1er et 2e Btons relent le 202e dans les groupements de gauche et du centre.
2 Cies du 24e (10e et 11e ) qui étaient restées à 180 pendant le séjour du
régiment à Hans rentrent en repos à Hans.
5 mars
Arrivée au régiment venant du dépôt du Lt Fichepain et 215 soldats.
6-7 mars
Sans changement
8 mars
Le Lt-Cl Jannot reprend le commandement du régiment. Les 10e et 11e Cies
rentrent de Hans et relèvent la 9e du 24e et la Cie du 8e RIC. La 9e rentrent à
Hans.
9 mars
Sans changement
10 mars
Les 2e et 3e Bton sont relevés par un Bton du 22e et 1 Bton du 202e.
Le 1er Bton reste dans le groupement de gauche, 1 Bton du 202e ayant été
maintenu au repos par la suite de l'apparition d'une épidémie de méningite.
11 mars
sans changement.
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Historique du 32ème
Régiment d’Infanterie Coloniale (Anonyme, Tapuscrit). Numérisé par Paul CHAGNOUX.
HISTORIQUE DU 32ème RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE
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I – FORMATION DU RÉGIMENT :
Dès l'ordre de mobilisation, le 32ème Régiment d'Infanterie Coloniale
était constitué à Pontanezen, près de Brest, sous les ordres du Lieutenant-
Colonel FRANQUET. Il comprenait deux bataillons et était à l'effectif de 45
officiers, 2112 hommes de troupe et 22 chevaux ; il n'avait ni train de
combat, ni train régimentaire.
Le 2ème Régiment d'Infanterie Coloniale de Brest avait fourni pour
l'encadrement du 32ème : les officiers supérieurs, les capitaines,
l'officier de détails et une vingtaine de sous-officiers, tous rengagés.
Les officiers de réserve et quelques sous-officiers rappelés par la
mobilisation provenaient de l'infanterie coloniale ; tous les autres
sousofficiers,
les caporaux et les soldats provenaient de la réserve de l'armée
métropolitaine, à peu d'exceptions près. Les hommes étaient tous bretons ou
domiciliés en Bretagne, les gradés (sous-officiers et caporaux) provenant
pour la plus grande partie, de la région parisienne. Officier de la vieille
et glorieuse infanterie de marine, gradés parisiens et soldats bretons,
c'était, on le voit, par son recrutement, un Régiment sur lequel on était
en droit de compter et de fonder les plus belles espérances.
ORDRE DE BATAILLE.
État – Major du Régiment :
Lieutenant-colonel FRANQUET, Commandant le Régiment.
Capitaine CAVAN, capitaines Major.
Lieutenant MARTIN, officier d'approvisionnement.
Lieutenant CHARRIER, officier téléphoniste.
Sous-Lieutenant RAINEVAL, officier de Détails.
Médecin – Major de 1ère classe GOURIOU.
Historique du 32ème Régiment d’Infanterie Coloniale (Anonyme, Tapuscrit).
Numérisé par Paul CHAGNOUX.
1er Bataillon :
Chef de Bataillon : GRENÈS.
13ème compagnie 14ème compagnie
Capitaine ROBERT Capitaine LECARPENTIER
Lieutenant CHATELAIN Lieutenant CHERUT
Lieutenant SOUJET Lieutenant NAUD
Sous-Lieutenant SANDLER
15ème compagnie 16ème compagnie
Capitaine PRÉVOST Capitaine ODIAUX
Lieutenant CONRARDY Lieutenant ABONNEAU
Lieutenant THIRION Henri Sous-Lieutenant DALSAF
Lieutenant RAYMOND Sous-Lieutenant LUCAS
2ème Bataillon :
Chef de Bataillon : DIÉTRICH.
17ème compagnie 18ème compagnie
Capitaine TONNOT Capitaine DAUVERGNE
Lieutenant PONTON Lieutenant MAURICE
Lieutenant MARTINIÈRE Sous-Lieutenant DREUX
Sous-Lieutenant THIRION, Paul.
19ème compagnie 20ème compagnie
Capitaine NAYEL Capitaine POTIRON de BOISFLEURY
Lieutenant ROTON Lieutenant POIRCUITTE
Sous-Lieutenant GRAS Lieutenant ALLAIN
Lieutenant RAYMOND Sous-Lieutenant LE CUZIAT
II – AVANT MAUBEUGE :
Le 4 Août 1914, conformément au plan de mobilisation de la Place
de Brest, le 32ème colonial, définitivement constitué, remplace dans leur
mission les éléments du 2ème colonial chargés d'assurer la garde des côtes
du Finistère ; deux compagnies sont envoyées à l'Aber Vrach (13e et 14e),
Historique du 32ème Régiment d’Infa onyme, Tapuscrit). Numérisé par Paul
CHAGNOUX. nterie Coloniale (An
deux compagnies aux Blancs-Sablons (15e et 16e), quatre compagnies en
réserve à Saint-Ronan (2ème Bataillon).
L'entrée en ligne de l'Angleterre et l'invasion de la Belgique
ayant amené le Gouvernement à renforcer la garnison de Maubeuge, le 32ème
fut dirigé sur cette place. Le 7 août,il abandonnait ses postes du
littoral, rejoignait Brest où il arrivait à 10 heures et on repartait en
deux détachements vers 22 heures ½ et 24 heures. Le 9 août, il débarquait à
Maubeuge à 13 heures et à 15 heures ½ et était cantonné à l'usine Sonolle à
Sous-le-Bois.
III – MAUBEUGE AVANT L'INVESTISSEMENT :
A l'arrivée à Maubeuge, le 32ème Colonial, et le 31ème venu de
Cherbourg, sont affectés à la Réserve Générale de la Place commandée par le
Général de Brigade WINCKEL-MAYER, de l'Infanterie Coloniale. D'après les
ordres de cet officier général dont l'énergie et la fière intrépidité sont
bien connues dans l'Arme, les deux Régiments coloniaux doivent dans le
minimum de temps, acquérir la cohésion nécessaire, former des unités
instruites, manœuvrières, confiantes en elles-même pour pouvoir remplir
utilement toutes les missions qui leur seront confiées.
Tout le monde travaille avec ardeur ; les hommes font preuve de la
meilleure bonne volonté et garderont jusqu'au bout le calme et l'esprit de
discipline particuliers à leur race. Quatre sections de mitrailleuses sont
créées, organisées et instruites. A la fin de la première semaine, les
différentes unités, bien en mains, donnent déjà une excellente impression
et, quinze jours après leur arrivée à Maubeuge, le Général WINCKEL-MAYER
reconnaissait que ses Coloniaux étaient prêts.
Nul n'ignore en France, aujourd'hui, que Maubeuge n'était pas en
état de remplir un rôle aussi important que celui que l'opinion publique
escomptait. Le Gouverneur de la Place, le Général FOURNIER, avait tout à
faire, tout à créer. A partir du 12 août, le régiment participe aux travaux
de la mise en état de défense de la Place ; les hommes guidés par leurs
cadres travaillent avec une activité et une bonne volonté que constate un
ordre du jour du Général Gouverneur.
Le 23 Août 1914, l'armée française opérant sur la Sambre doit
frôler Maubeuge dans son mouvement de retraite vers le Sud. La réserve
générale reçoit l'ordre de garder les ponts de Marpent et de Jeumont en
liaison avec la place de Maubeuge et l'armée française en retraite. Le 1er
Bataillon (Cdt GRENÈS)participe à cette opération, suivi de son convoi de
munitions de réserve sur voitures de réquisition. Il occupe une position
Historique du 32ème Régiment e Coloniale (Anonyme, Tapuscrit). Numérisé par Paul
CHAGNOUX. d’Infanteri
d'attente au S. de Jeumont, mais n'a pas à intervenir.
IV – PÉRIODE DE L'INVESTISSEMENT AU BOMBARDEMENT :
Le 24 Août, le 1er Bataillon du 32ème Colonial est mis à la
disposition du Colonel GUÉRANDEL, du Génie, Commandant le 2ème secteur
(secteur Sud) et s'installe en cantonnement d'alerte à l'usine de Perrierla-
Grande. Le même jour, le 2ème bataillon du 32ème et tout le 31ème
régiment reçoivent l'ordre de s'installer au Parc d'aviation et de se tenir
prêts au premier signal d'alerte. Aucun évènement n'étant survenu, les
trois bataillons regagnent leurs cantonnements le lendemain.
La place est investie.
Le 26 août, la réserve générale, à laquelle apparient encore le 2e
bataillon, exécute une sortie au N. de la place pour protéger la
destruction d'une voie ferrée belge d'intérêt local. Au cours de cette
opération, plusieurs unités ont leur premier contact avec l'ennemi ; chefs
et soldats se comportent vaillamment. Cette affaire nous coûte 16 tués et
27 blessés.
Le 27 août, le 2ème bataillon du 32ème colonial est mis à la
disposition du Général PEYRECAVE commandant le 1er secteur de la place
(secteur O. et N.-O.) et va s'installer en cantonnement d'alerte à Douzies.
Il a pour mission d'occuper les tranchées au S. de la route de Valenciennes
et celles de l'ouvrage de Douzies. Le Lt-Colonel FRANQUET prend le
commandement du centre de résistance de Feignies.
Le 32ème colonial cesse donc de faire partie de la Réserve
Générale de la Place, à dater de ce jour. Ses deux Bataillons deviennent
troupes de secteurs.
V – PÉRIODE DU BOMBARDEMENT :
Le 29 août, le bombardement de la place et de ses abords est
commencé. Le fort du Boussois est particulièrement éprouvé.
Ce jour-là, l'adjudant BEULE, du peloton MARTINIÈRE (17ème Cie) de
service aux avant-postes, capture, à la tombée de la nuit, un officier
allemand blessé qui s'est avancé imprudemment en automobile, accompagné de
trois soldats, jusqu'à une barricade établie en avant de nos postes sur la
route de Valenciennes.
Le 1er septembre, la réserve générale exécute une sortie très
Historique du 32ème Régiment d’Infanterie Coloniale (Anonyme, Tapuscrit).
Numérisé par Paul CHAGNOUX.
meurtrière dans le N.-E. de la place dans le but de détruire les batteries
de gros calibre qui bombardent Maubeuge. Cette opération dans laquelle le
31ème Régiment se couvre de gloire, nécessite l'envoi dans la journée du
1er et la nuit du 1er au 2, du 2ème bataillon du 32ème dans le 4ème secteur
(secteur N.-E.). Le même jour, la 14ème Cie (Capitaine LECARPENTIER)
exécute une reconnaissance dans le S. de la Place. Le même jour, la
nouvelle de la prise de Namur parvient à Maubeuge.
Le 2 septembre, les 17ème et 18ème Cies (Capitaines TONNOT et
DAUVERGNE), sous le commandement du Chef de Bataillon DIÉTRICH, sont
affectées au 4ème secteur. Le lendemain, le commandant DIÉTRICH doit
abandonner le commandement de ses deux unités, celles-ci ayant été mises à
Elesmes, à la disposition d'un chef de bataillon du 2ème territorial. La
17ème compagnie occupe des tranchées près de l'ouvrage de la Salmagne,
détachant le peloton PONTON à l'ouvrage du Fagnet ; la 18ème Cie occupe les
tranchées des Épinettes.
Au moment où va se produire l'attaque générale de l'ennemi, le
32ème Colonial se trouve séparé en quatre groupes absolument distincts
opérant sur des terrains d'action différents.
a) Dans le 2ème secteur, le 1er bataillon dont deux Cies (les
14ème et 16ème) et une section de mitrailleuses sous les ordres du
Capitaine LECARPENTIER seront affectées au 3ème secteur à partir du 4
septembre.
b) Les 19ème et 20ème compagnies dans le 1er secteur.
c) Un peloton de la 17ème compagnie renforce une unité de
territoriale dans l'ouvrage du Fagnet.
d) Un peloton de la 17ème Cie et la 18ème Cie dans le 4ème
secteur.
VI – LES DERNIERS JOURS DU SIÈGE :
Le 3 septembre, recrudescence du bombardement sur Maubeuge et
surtout sur les forts du Boussois et de Cerfontaine. Le moral de nos
Bretons reste excellent. Ils vont au combat dociles et confiants et se
donnent sans arrière-pensée, corps et âme.
A partir du 4 septembre, l'attaque principale de l'ennemi se
produit très vigoureuse au Nord-Est de la place, dans le 4ème secteur.
Ce jour-là, le Chef de bataillon GRENÈS, avec la 13ème Cie et une
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section de mitrailleuses, opère une reconnaissance au S. du 2ème Secteur.
Un engagement a lieu au cours duquel le Sous-Lieutenant SANDLER est
grièvement blessé en allant, sous une grêle de balles, relever un de ses
hommes blessés.
A midi, les 14ème et 16ème Cies et une section de mitrailleuses,
sous les ordres du Capitaine LECARPENTIER, sont dirigées sur Rouzies (3ème
secteur, Secteur S.-E.). A 18 heures 50, ce détachement reçoit l'ordre de
se mettre à la disposition du commandant du centre de résistance du
Boussois. Le Capitaine LECARPENTIER est avisé par M. le général VILLE, qui
commande le terrain des attaques, que la première ligne de défense passant
par le fort du Boussois est perdue ; que les troupes affectées à la défense
du 4ème secteur vont battre en retraite en résistant sur les différentes
lignes de défense préparées et que le détachement du 32ème colonial devra
protéger la droite de ces troupes pendant leur mouvement. En exécution de
cet ordre, le détachement LECARPENTIER est établi sur la rive droite de la
Sambre, la gauche au pont d'Assevent, face à l'Est.
Détachement du Capitaine TONNOT (17ème et 18ème Cies).
La 17ème Cie réduite à un peloton occupe d'abord la lisière N.-E.
du village d'Elesmes ; mais le bombardement ennemi l'oblige à se replier
sur la lisière S.-O. A 16 heures, ce peloton est placé au Sud d'Elesmes en
soutien d'artillerie.
La 18ème compagnie est divisée en deux parties : le peloton
MAURICE relève un détachement de territoriaux dans les tranchées des
Épinettes et le peloton THIRION va rejoindre au S. d'Elesmes le peloton de
la 17ème Cie.
A 11 heures 30, le Lieutenant MAURICE reçoit l'ordre d'attaquer
avec son peloton l'ouvrage de la Cense du Fagnet que l'ennemi occupe, mais
à peine a t'il commencé son attaque qu'il reçoit l'ordre de se replier sur
Elesmes. De ce village, il est dirigé sur le moulin de l'hôpital avec
mission d'ouvrir le feu sur l'infanterie allemande qui occupe l'ouvrage de
la Salmagne ; mais, vivement bombardé par l'artillerie ennemie, il est
obligé de rétrograder sur le bois d'Elesmes où se livre un combat à la
baïonnette jusqu'à 22 heures ; il se retire ensuite sur le village
d'Elesmes où, sous la protection de fractions du 145ème régiment
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d'infanterie, il peut faire reposer ses hommes.
Peloton du Lieutenant PONTON. Le 4 septembre à 5 heures, les
batteries allemandes commencent le bombardement de l'ouvrage du Fagnet
qu'occupe ce peloton et un peloton de territoriaux. A 8 heurs, l'ouvrage
est à moitié détruit ; l'adjudant CHESNEAU commandant la 2ème section est
tué ; à 9 heures 30, deux abris seuls restent intacts, les hommes qui
cherchent à sortir de ces abris sont atteints par les projectiles ennemis ;
toute résistance est impossible. A 11 heures 15, les allemands pénètrent
dans l'ouvrage où ils ne trouvent que le Lieutenant PONTON et 25 à 30
soldats coloniaux ou territoriaux.
5 septembre :
Toute la journée, très violent bombardement auquel notre
artillerie répond énergiquement : 2 batteries du 41ème R.A. sont détruites.
La 15ème Cie (Capitaine Prévost)exécute une reconnaissance vers le
bois Monsieur et repousse quelques patrouilles ennemies.
Le détachement du Capitaine Lecarpentier renforce un bataillon du
1er Territorial établi dans le bois des Bons-Pères. Il s'établit à la
lisière N. et N.-E. de ce bois détachant des éléments de surveillance en
avant. Aucun engagement n'a lieu. Dès la nuit, ce détachement s'établira en
grand'garde à l'E. du bois.
Le 2ème bataillon (19ème et 20ème Cies), cantonné aux environs de
Douzies, a 2 tués et 10 hommes blessés par le bombardement.
Le peloton du Lieutenant POIRCUITTE, de la 20ème Cie, qui est aux
avant-postes aux abords de Douzies, a un engagement avec des fractions
ennemies.
6 septembre :
L'ennemi occupe les forts et ouvrages du front N.-E. de la place.
Puissamment soutenue par son artillerie, l'infanterie allemande s'avance à
l'attaque des différentes lignes de défense intermédiaires entre les forts
et le noyau central. La chute de Maubeuge n'est plus qu'une question
d'heures. Les Drapeaux ont été brulés. Quoiqu'il en soit les éléments de la
réserve générale disponibles riposteront aux attaques ennemies par de
vigoureuses contre-attaques , Le 32ème Colonial dispersé dans les
différents secteurs, tiendra jusqu'à la dernière extrémité.
La 13ème compagnie (Capitaine ROBERT) arrête seule, de 17 heures à
21 heures, sur la route Ferrière-Colleret, toutes les fractions allemandes
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qui cherchent à passer.
Le détachement LECARPENTIER réoccupe, à partir de 8 heures, les
lisières N. et N.-E. du Bois des Bons-Pères ; il est appuyé, sur sa droite,
par des territoriaux. Le bois est bombardé toute la journée par
l'artillerie ennemie. Un projectile de gros calibre qui tombe sur la
section de mitrailleuses, détruit une pièce, met l'autre hors de service,
blesse plusieurs hommes. A 18 heures 30, les deux compagnies complètement
découvertes sur leur flanc droit se replient sur le château de Rousies où
elles bivouaquent. Au cours de cette journée, elles ont 6 tués, 16 blessés
et 2 disparus.
Le détachement TONNOT (17ème et 18ème Cies) occupe la ferme de
Grand Camp Perdu. A partir de 10 heures, cette ferme est soumise à un
violent bombardement. Un obus incendiaire met le feu au bâtiment et la
section de mitrailleuses du détachement est ensevelie sous les décombres ;
l'adjudant LE LAY et 7 hommes sont tués ou blessés. La ferme est évacuée,
le détachement placé sous les ordres du Colonel STRASSER, du 145ème R.I.,
reçoit la mission de participer à la défense du faubourg de Mons. A 17
heures 45, le capitaine TONNOT frappé d'une balle remet le commandement au
Capitaine DAUVERGNE.
Une poudrière saute à Louvois à 17 heures 15.
VII – LA CAPITULATION :
7 septembre – L'ennemi a progressé au N.-E. de la place.
Les 13ème et 15èmes Cies sont en réserve au fort d'Hautmont.
Le détachement LECARPENTIER occupe des tranchées au N. de la route
Rousies – Ferrière-la-Grande.
Les autres unités sont sur leurs emplacements de la veille.
Vers midi, le drapeau blanc est hissé sur le clocher de l'Église
de Maubeuge, les troupes reçoivent l'ordre de suspendre toute attaque.
Néanmoins le bombardement de la ville et de ses abords est continué jusqu'à
la nuit par l'artillerie allemande. Nos hommes le subissent avec calme sur
leurs positions ; plusieurs sont tués, d'autres blessés ; le fort Leveau
est détruit par les obus de 480. On reconnait là les procédés de nos
ennemis ; procédés barbares et sauvages qui consistent à faire le plus de
mal possible à un ennemi même désarmé ; procédés « Boches » si loin de ceux
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d'une nation civilisée.
Vers 19 heures, dans le 1er secteur, une colonne ennemie débouche
du calvaire de Douzies, s'apprêtant à attaquer le village malgré le drapeau
blanc hissé sur les tranchées. Le Général Commandant la Réserve Générale
qui traverse Douzies à ce moment-là, indique au Lieutenant-Colonel FRANQUET
l'interprétation qui doit être donnée à l'ordre du Gouverneur : « suspendre
toute attaque ne veut pas dire de ne pas se défendre si l'on est attaqué ».
En conséquence, toutes les mesures sont prises aussitôt pour
résister à l'attaque ennemie ; mais avant que celle-ci ne se soit produite,
le Chef de bataillon DIÉTRICH reçoit un nouvel ordre du Général VILLE lui
prescrivant, après entente avec un général allemand, de faire rentrer tout
le monde dans les cantonnements. Pendant que nos hommes exécutent cet
ordre, des sections de mitrailleuses ennemies pénètrent dans Douzies et
ouvrent le feu sur eux ; nous perdons là 15 tués ou blessés. Les
interventions successives et énergiques du Lieutenant-Colonel FRANQUET
auprès des différents officiers allemands parvinrent enfin à arrêter
l'effusion de sang.
Vers 18 heures 30, l'État-Major et le 2ème Bataillon du 32ème
Colonial sont faits prisonniers et désarmés.
Au moment de la reddition tout l'avoir de la caisse régimentaire a
été distribué aux officiers et sous-officiers tant en solde acquise qu'en
avances qui ont été remboursées par la suite.
La capitulation de la place avait été signée dans l'après-midi.
Le lendemain, 8 septembre 1914, la garnison de Maubeuge défilait
devant le vainqueur et prenait le chemin des prisons de l'ennemi dans
lesquelles elle devait, pendant plus de quatre ans, souffrir les pires
privations et subir un régime qu'un peuple civilisé se déshonore d'imposer
à des vaincus tombés après s'être honorablement défendus.
Les misères subies par nos hommes en Allemagne pendant leur
captivité n'ont pas leur place dans ce court historique ; elles font, et
elles feront encore, l'objet de publications spéciales qui éclaireront d'un
jour nouveau la mentalité du peuple allemand et ce ne sera pas sans un
étonnement profond que l'on constatera, chez nos ennemis, tant de barbarie,
de bassesse et de lâcheté à côté de qualités de premier ordre. Puissionsnous
ne pas regretter un jour d'avoir permis à l'Allemagne de vivre encore,
en tant que nation, au milieu des peuples civilisés.
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Numérisé par Paul CHAGNOUX.
VIII – LES PERTES :
De tous les corps de troupe faisant partie de la garnison de
Maubeuge, le 32ème Régiment d'Infanterie Coloniale est celui qui,
probablement, a subi le moins de pertes. La cause en est, principalement,
dans la dispersion de ses différentes unités dans tous les secteurs de l
place. On ne relève, en effet, que :
2 officiers blessés,
48 hommes de troupe tués,
75 hommes de troupe blessés,
4 hommes de troupe disparus.
Total : 129 (chiffres relevés sur les premières situations fournies)
IX – LES PROPOSITIONS :
Les récompenses suivantes furent demandées pour les officiers du
32ème Colonial par M. le Général de Brigade WINCKEL-MAYER, Commandant la
Réserve Générale :
Pour le grade de Colonel :
Lieutenant-Colonel FRANQUET.
Pour le grade de Chef de Bataillon :
Capitaine LECARPENTIER.
Pour le grade de Capitaine de réserve :
Le Chef de Bataillon DIÉTRICH.
Pour le grade de Chevalier de la Légion d'Honneur :
Les Capitaines :
TONNOT - ODIAUX – NAYEL .
Le Lieutenant de réserve PONTON.
Le Sous-Lieutenant de réserve SANDLER.
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X – CONCLUSION :
Dans le rapport qu'il établit en captivité et dans lequel ont
été puisés les renseignements qui nous ont permis d'établir le présent
historique, Monsieur le Général WINCKEL-MAYER s'exprime ainsi : « Et
pourtant quelle ressources présentaient les vaillants défenseurs de la
place ; ces hommes étaient capables des plus grands sacrifices et des plus
beaux exploits ; ils ne pouvaient vaincre, tous ces braves ; ils le
savaient ; ils étaient dignes d'un meilleur sort. Inclinons nous devant eux
parce qu'ils ont bien mérité de la Patrie ; ils ont sauvé l'Honneur ».
Ceux, et ils sont nombreux, qui ont connu Monsieur le Général
WINCKEL-MAYER au cours de sa longue et glorieuse carrière dans l'Arme
savent ce que valent de telles paroles prononcées par un tel Chef.
RETOUR
HISTORIQUE
Du 34e Régiment d’Infanterie Coloniale(2 août 1914 – 1er avril 1919)
INTRODUCTION
Régiment de réserve du 4ème Colonial, le 34ème Régiment est constitué à Toulon,
le
2 août 1914. Formé à deux bataillons aux ordres du Lt-Colonel MOREL, le Régiment
qui
comprend une très forte proportion d’officiers et d’hommes de troupe de l’armée
active, se
concentre à Antibes où il s’embarque le 21 août ; débarqué à St-Mihiel le 23, il
va se trouver
presque immédiatement au contact de l’ennemi.
La guerre de mouvement fait rapidement place à la guerre de tranchées et pendant
lesb
années 1914 et 1915, le 34e Colonial combat dans les difficiles secteurs de
St-Mihiel et dub
Bois le Prêtre. Puis, comme tant d’autres corps, le Régiment a l’espoir de
reprendre la guerre bde mouvement après les attaques de septembre 1915, en Champagne et d’août 1916
sur lab
Somme, mais il doit encore rester l’arme au pied, le front ne peut être rompu.
La désignation du 34e Colonial pour l’Armée d’Orient, marque un arrêt de
quelques
mois dans l’histoire glorieuse du Régiment, mais, en quittant la France, le 34e
Colonial peut nêtre fier de la part qui lui revient dans le succès de nos armes au cours de
deux années de lutte
sur le front français. Le Régiment passe les années 1917 et 1918 dans les
secteurs de la Cerna
et de Monastir ; il fait là de longs séjours au tranchées ; séjours coupés de
dures journées
d’attaque où il doit acheter cher le succès.
Ceux qui ont fait la campagne à l’Armée d’Orient, peuvent, seuls, comprendre ce
qu’un séjour de deux ans sur le front de Macédoine représente de fatigues, de
souffrances et
de privations.
La récompense de tant d’efforts arrive enfin et le 34e Colonial, qui ne peut en
octobre
1918, assister à la débâcle de l’armée allemande sur le front français, a, du
moins, la
satisfaction de faire reculer le bulgare pied à pied, puis de le bousculer et
enfin de le forcer à
une retraite générale sur tout le front.
La capitulation sans conditions qui est le résultat de l’offensive des troupes
Alliées en
Orient, fait participer le 34e Colonial à l’occupation des territoires reconquis
et au
désarmement de l’ennemi battu.
Le séjour du Régiment en Orient dure jusqu’au 1er avril 1919 date de sa
dissolution.
On ne peut jeter un coup d’œil d’ensemble sur le rôle glorieux du 34e Colonial
au
cours de la campagne, sans évoquer les lourds sacrifices qui sont la rançon de
ses succès.
Quatre années de guerre ont coûté à un Régiment qui n’a jamais eu plus de deux
bataillons, 128 Officiers, et 4.632 Hommes de troupe tués, blessés ou disparus.
Plus de 700 tombes, marquent sur les différents champs de bataille de France et
de
Macédoine, les dures étapes du 34e Colonial, saluons respectueusement la mémoire
de ceux
qui sont tombés avant d’avoir eu la joie de voir luire l’aurore de la paix
glorieuse que leur
sacrifice nous a donnée.
CHAPITRE PREMIER
LA GUERRE DE MOUVEMENT
Combat de Bauzée-sur-Aire
Le 34e Colonial qui forme avec les 311e et 312e Régiments de ligne la 129e
Brigade
de réserve, participe jusqu’au 1er juin 1915 à toutes les opérations où se
trouve engagée la 65e
Division de réserve.
Le Régiment quitte St-Mihiel le 24 août et stationne du 25 au 30 dans la région
Creuë,Heudicourt Nonsard (15 km. N. E. de Saint-Mihiel) une patrouille allemande est
signalée
devant son front dans l’après-midi du 27. Mais des forces ennemies importantes
ayant été
signalées dans la région Cosenvoye, Crépion, (20 km. Nord de Verdun), la 129e
Brigade,
colonne de gauche de la division, reçoit l’ordre de seporter devant Douaumont,
par Dugny et
Verdun.
Le 34e Colonial arrière garde de la Brigade bivouaque le 30 août à Bras et
Fleury. Le
31 août, le régiment réserve de Division prend position à la Côte du Poivre, le
1er septembre
installé à Beaumont, il protège le repli des 311e et 312e Régiments ; un tir
d’artillerie lourde
allemande sur Beaumont lui inflige ses premières pertes ( 1 tué et 2 blessés).
Le 34e Colonial bivouaque le 2 à Charny, où il s’embarque en chemin de fer le 3,
débarqué à Banoncourt il cantonne le 3 au soir à Vigneulles et Hattonchatel
(quelques km. Au
Nord de sa zone de stationnement du 25 au 30 août). Ses avant-postes sur la
ligne Saint-Maurice-Billy, signalent dans la journée du 5 une patrouille allemande.
Le 5 septembre, le 34e Colonial régiment de gauche de la 65e Division reçoit
l’ordre
de se porter à Han-sur-Meuse où il cantonne. Il participe le 6 au mouvement
général de la
Division et passant par Pierrefitte et Chaumont-sur-Aire, prend position à 17
heures dans le
ravin situé à la lisière Est du Bois Chanel (4 km. N.E. de Chaumont-sur-Aire) où
il bivouaque; l’ennemi est en position à Beauzée-sur-Aire.
Le 7 septembre à huit heures le Régiment reçoit l’ordre d’attaquer : 1e objectif
–
Beauzée-sur-Aire ; 2e objectif – la Côte 264 au nord de Beauzée. Le 312e à
droite doit
marcher sur Beauzée par les crêtes au nord d’Amblaincourt.
A 8h.30, le 34e Colonial débouche du Bois Chanel, le 1er Bataillon est en tête,
le 2e
Bataillon le suit, utilisant les mêmes passages. Le 1er Bataillon se déploie à
la crête de la
croupe S. O. de Beauzée, mais ne peut progresser au-delà de la route
Beauzée-Erize. Le 2e
Bataillon se déploie à droite du 1er et légèrement en retrait. Toute progression
est désormais
impossible et jusqu’à 15h.30 le régiment reste sous le feu des batteries
allemandes ainsi que
des mitrailleuses et des tirailleurs cachés dans des tranchées devant Beauzée.
Le Lt-Colonel MOREL avait été tué dès le début de l’action et le Commandant THAL
vers 14 heures.
L’ordre arrive de se replier sur Courcelles où le Régiment au commandement du
Capitaine HUGON reçoit l’ordre d’aller établir des tranchées à l’est d’Issoncourt.
Cette
journée nous coûtait 20 officiers tués ou blessés et 619 hommes tués, blessés ou
disparus.
Le 8 septembre, les unités de première ligne de la Division occupent la ligne
Séraucourt, Bois Blandin, Bois Chenel, Bois Landlut et le 34e Colonial prépare à
Issoncourt
une position de repli pour la Division. Dans la nuit du 8 au 9, les Allemands attaquent
Séraucourt et le bois Landlut qui un instant occupé, est aussitôt nettoyé par
une contreattaque.
Le Régiment n’a pas à intervenir ; il cantonne le 10 à Neuville-en-Verdunois où
il
reste jusqu’au 11 avec un bataillon aux avant-postes au Nord de Neuville.
Le 34e Colonial gagne Récourt le 13 septembre et quitte cette localité le
lendemain
pour aller stationner du 15 au 19 d’abord dans la région Braquis, Manheulles,
puis dans la
région Haudiomont, Villers-sur-Beauchamps. Le 19, le Régiment reçoit l’ordre
d’aller
cantonner à Fleury devant Douaumont. Il prend le 20 les avant-postes devant
Flabas aux
lisières Ouest et Nord du bois de Caures, retiré de la ligne le 24, il
s’embarque en chemin de
fer à Verdun pour débarquer le même jour à Villers-sur- Meuse.
CHAPITRE II
DEVANT SAINT-MIHIEL
Les attaques de Chauvoncourt.
Le secteur des Hautes-Charrières.
Débarqué le 24 septembre à midi à Villers-sur-Meuse, le 34e Colonial aux ordres
du
Commandant SOUBIRAN, se dirige sur Thillombois où il cantonne.
Le régiment se porte le 25 à Lahaymeix qu’il quitte à 14 heures en formant l’avantgarde
de la 129e Brigade ; il s’arrête dans la grande tranchée du bois des Paroches et
bivouaque ensuite à la lisière Est du bois des Hautes-Charrières.
Le 26 septembre, à 4h.30, le 34e Colonial reçoit l’ordre d’attaquer les casernes
de
Chauvoncourt, il est encadré à droite par la 75e Division, à gauche par le 311e
Régiment de
ligne.
Le Bataillon de tête aux ordres du Capitaine HUGON se trouve à 5 heures au
croisement de la route de Bar-le-Duc et de la route des Paroches, profitant d’un
épais
brouillard, il va de l’avant et se trouve au lever du jour à 100 mètres des
casernes. Il est
immédiatement pris sous le feu des mitrailleuses dont les fenêtres des casernes
sont garnies,toute progression est impossible ; le Bataillon est dans cette situation jusqu’à
midi. Le
Bataillon de soutien se replie à 11 heures, le Bataillon de tête commence le
même mouvement
vers midi et s’établit à la lisière Est du bois des Hautes-Charrières. Le
Régiment reçoit à
18h.30 l’ordre d’aller cantonner à Herbauchamp. Cette journée nous coûte 10
Officiers et 329
Hommes, tués, blessés ou disparus.
Du 27 au 29 septembre, le 34e Colonial est en réserve en vue d’une attaque de la
côte
Sainte-Marie, contrordre est donné le 29, les 2 Bataillons du Régiment sont
fondus en un seul
et le Régiment va cantonner à Thillombois.
Jusqu’au 15 novembre, le 34e Colonial occupe le secteur du bois des Paroches et
fait
aux avant-postes des séjours coupés de repos pris au village de Lahaymex.
Le 16 octobre, le Régiment est reformé à 2 bataillons de 3 compagnies, le 28
octobre,
le Commandant BERNARD prend le commandement du Régiment dont un bataillon occupe
le bois des Paroches et l’autre le village des Paroches.
Le 14 novembre, le 34e Colonial a un bataillon à Lahaymeix et un bataillon au
bois de
Dompcevrin, il reçoit le 15 l’ordre de participer à une deuxième attaque des
casernes de
Chauvoncourt qui doit avoir lieu le lendemain.
L’attaque commence le 16 et un bataillon du 312e s’empare du Pentagone
(Infirmerie)
qu’il est forcé d’évacuer vers 22 heures, ses compagnies ayant été repoussées de
chambre en
chambre à coups de grenades à main. Le 1er Bataillon du 34e Colonial occupe le
16 au soir
les tranchées de gauche du secteur d’attaque de la brigade. Le 17 à 9 heures, ce
bataillon
renforcé de deux compagnies du 312e prononce une attaque sur la maison de
tolérance ;
l’attaque est arrêtée par le repli d’une compagnie du 312e privée de ses
officiers, reprise vers
onze heures l’attaque est de nouveau arrêtée par une très violente fusillade.
Pendant la nuit du
17 au 18 la droite du secteur d’attaque de la Brigade passe aux ordres du
Commandant
ROUSSEAU dont le bataillon occupe la première ligne.
Le 18, à 3 heures, le bataillon ROUSSEAU renforcé d’une compagnie du 1er
Bataillon
attaque le Pentagone qui est repris à la baïonnette, mais de 6 heures à 10h.30,
le Pentagone est
soumis à un bombardement intense d’obusiers allemands de gros calibre, les cinq
compagnies
d’attaque sont ensevelies sous les ruines. Le Régiment relevé le soir même va
cantonner à
Lahaymeix. Le 34e Colonial perd dans cette affaire 10 officiers et 400 hommes.
Sa vaillante conduite au Pentagone vaut quelques jours après au bataillon
ROUSSEAU la citation suivante à l’ordre de la IIIe Armée : « Après s’être
particulièrement
distingué dans les attaques des 7 et 26 septembre, a su se sacrifier le 17
novembre, pour tenir
la position confiée à sa garde ».
Le Régiment réduit à 6 compagnies quitte le 27 le village de Thillombois où il
était en
réserve pour venir cantonner à Pierrefitte.
Le Lt-Colonel LANDOUZY prend le 28 novembre le commandement du régiment. Le
34e Colonial quitte Pierrefitte le 3 décembre et relève le 42e Colonial dans le
secteur du bois
des Hautes - Charrières ;à sa gauche , la 130e Brigade occupe les Paroches, à sa
droite le 311e
et le 312e tiennent le Malimbois.
Le Régiment reformé à huit compagnies et une section de mitrailleuses tient du 3
décembre 1914 au 4 juin 1915 le secteur assez calme des Hautes-Charrières, il
vient au repos
d’abord à Pierrefitte et Nicey, puis à Rupt et Fresnes au Mont. Le 34e Colonial
est peu
éprouvé pendant cette période, il perd en six mois de secteur 2 officiers et 36
hommes.
Le Régiment retiré des lignes le 3 juin est groupé le 4 à Eryze-St-Dizier, il
s’embarque
le 5 à Longeville et Nançois pour débarquer le même jour à Toul. Le 34e Colonial
cantonne le
5 au soir à Dommartin sous Toul.
CHAPITRE III
AU BOIS LE PRÊTRE
Du 1er juillet au 20 septembre 1915
Le 34e Colonial qui a cantonné le 6 juin à Gricourt, près de Dieulouard reçoit
le 7
l’ordre d’occuper la partie centrale du secteur de la 129e Brigade à Regnéville.
Le Régiment a
un bataillon en première ligne au Nord de Regnéville et un bataillon en réserve
au fond des
Quatre-Veaux, il reste en secteur jusqu’au 30 juin et ce séjour lui coûte 60
officiers et
hommes de troupe, tués ou blessés.
Le 34e Colonial quitte le 30 juin la 65e Division pour entrer dans la
constitution de la
16e Division Coloniale commandée par le Général BONNIER ; le Régiment forme avec
le
35e Colonial, la 31e Brigade aux ordres du Général MICHARD.
Le 1er juillet, le 34e Colonial commence son séjour au Bois le Prêtre, par
l’occupation
du sous-secteur de l’Éperon à l’Est de Fey-en-Haye, le Régiment a un bataillon
en première
ligne et un bataillon en réserve aux abris de Joncfontaine dans la forêt de
Puvenelle. Il se
trouve dès son arrivée soumis à un bombardement très violent qui n’est que le
prélude de
l’attaque allemande du 4.
Le 3 juillet, le 2e bataillon (capitaine DEFONTAINE) tient la première position
; la
journée est particulièrement dure, le bombardement de la deuxième ligne est tel
que celle-ci
est évacuée et que sa garnison renforce la première ligne qua sa proximité des
lignes
allemandes préserve dans une certaine mesure des tirs d’artillerie lourde. Le
bataillon a déjà
perdu 130 hommes quand les fantassins ennemis sortent de leurs tranchées, le 4
au matin.
Pendant toute la journée du 4, dans une série de combats partiels, les éléments
du 2e
bataillon s’opposent à la marche en avant de l’ennemi ; de fréquentes
contre-attaques à la
baïonnette et à la grenade enrayent les progrès de l’adversaire sans toutefois
l’empêcher de
prendre pied dans nos tranchées où s’engage une terrible lutte à la grenade. Il
en est de même
au Sous-secteur du Quart en réserve à droite du Sous-secteur de l’Éperon. A 19
heures, le 2e
Bataillon, qui a perdu 444 hommes et presque tous ses officiers, est relevé par
le 1er Bataillon
(Commandant HUGON), auquel sont adjointes deux compagnies du 36e Colonial venues
en
renfort dans l’après-midi.
Le Commandant du 1er Bataillon s’organise le 4 et le 5, et constitue, à hauteur
du
Polygone, deux lignes de défense.
Le 6, à 0h.40, les Allemands attaquent les sous-secteurs de l’Eperon et du Quart
en
réserve ; ils sont repoussés et une contre-attaque fait gagner au 1er Bataillon
200 mètres de
tranchées.
Nous progressons encore quelque peu pendant la journée du 6, mais le manque de
grenades ne permet pas de continuer.
Une attaque, montée pour le 7, est prévenue par une attaque allemande, à 11h.30,
les
Allemands attaquent en masse à la grenade nos premières lignes ; ils sont
repoussés et leur
retraite nous permet une légère avance, deux autres contre-attaques ont le même
résultat.
Le 8, dans l’après-midi, une attaque simultanée du Bataillon du 34e Colonial et
du
353e de ligne qui défend le sous-secteur du Quart en réserve, assure une liaison
efficace entre
les deux unités par la conquête d’un élément de tranchée que les Allemands
occupaient
toujours entre elles. En deux jours, le 1er Bataillon a résisté à toutes les
attaques et repris à
l’ennemi 700 mètres de tranchées au Nord du Polygone ; il est relevé dans la
nuit du 8 au9
juillet et rejoint Villiers en Haye, le 2e Bataillon qui y était cantonné depuis
le 5. La lutte,
dans le sous-secteur de l’Éperon, a coûté au 34e Colonial : 11 officiers et 589
hommes tués,
blessés ou disparus.
Du 9 au 14 juillet, le 1er Bataillon est en réserve à Joncfontaine , il tient du
14 au 20
juillet le sous-secteur du Carrefour et perd pendant son séjour en première
ligne 121 hommes
tués ou blessés ; pendant cette période, le 2e Bataillon se reconstitue à
Saizerais, à l’aide des
renforts venus de l’arrière.
Le 29 juillet, le 2e Bataillon occupe le sous-secteur de l’Usine (entre le
secteur du
Polygone et le secteur du Carrefour).
Le 29 et le 30, le Bataillon est violemment bombardé, mais le déclenchement de
nos
barrages et de nos feux de mitrailleuses empêche toute sortie de fantassins
ennemis.
Le 9 août, le 1er Bataillon occupe la deuxième position du sous-secteur de
l’Usine,
sous-secteur de gauche du secteur de la 31e Brigade, qui occupe, en outre, le
secteur du
Carrefour et celui de la Croix des Carmes.
Dans chaque sous-secteur, un bataillon occupe la première ligne, le 2e Bataillon
du régiment ayant deux compagnies sur la deuxième position et deux compagnies à
Montauville.
Le 34e Colonial est relevé du 21 au 23 août ; il est rassemblé le 23 au soir, à
Grand-Saizerais et Petit-Saizerais ; ce deuxième séjour au sous-secteur de l’Usine lui
coûte 78
hommes tués ou blessés.
Le 31 août, la défense du Bois le Prêtre est confiée à la 16e Division Coloniale
qui
relève la 73e Division.
La 31e Brigade tiendra le secteur de droite, le 34e Colonial renforcé de six
sections
territoriales et de trois sections de mitrailleuses de position, occupera le
sous-secteur Haut de
Rieupt-Vilcey.
En exécution d’une dépêche ministérielle en date du 12 août, les 1er et 2e
Bataillons
du 34e Colonial prennent les noms de 5e et 6e Bataillons du 34e Colonial.
Le 5e Bataillon occupe, le 1er septembre, la première position du sous-secteur
de Haut
de Rieupt ; le 6e Bataillon occupe le même jour celle du sous-secteur de Vilcey.
Chaque
Bataillon laisse une compagnie en réserve à Montauville.
Le secteur est calme et le Régiment qui le tient jusqu’au 20 septembre, perd 1
tué et 2
blessés.
Le 34e Colonial cantonne, après relève, le 20 au soir, à Liverdun. Le 22, Le
Régiment
est transporté par chemin de fer de Liverdun à Sorcy (Meuse) ; il cantonne, le
22 au soir, à
Vacon et Void.
CHAPITRE IV
EN CHAMPAGNE
Du 29 septembre au 24 décembre 1915
Du 22 au 26 septembre, le 34e Colonial reste au repos dans la région Vacon Void,
il
s’embarque le 26 à la gare de Void et ses éléments sont dirigés par Gondrecourt
et Revigny
sur Sainte-Menehould, où le Régiment reçoit l’ordre d’aller bivouaquer près de
Valmy. Le
34e Colonial bivouaque le 26 au soir dans les bois situés à l’ouest de la route
de Valmy à
Hans.
Le 27, le Régiment fait mouvement par camions automobiles, arrive à Somme-Suippe
vers 20 heures et passe la nuit au bivouac au Nord de cette localité.
Le 28 septembre, la 31e Brigade reçoit l’ordre de se porter vers
Perthes-lès-Hurlus, à
1.700 mètres au nord de la côte 203, le 34e Colonial bivouaque sous bois à
l’ouest du chemin
passant par le Trou Bricot.
Le 29, la 16e Division Coloniale relève en première ligne la 28e Division, la
31e
Brigade à la tranchée de Souain a deux régiments en première ligne (35e et 36e),
de l’arbre
193 au Vie Corps, et un régiment en réserve, le 34e, au Camp d’Elberfeld.
Du 30 septembre au 6 octobre, le Régiment est en réserve derrière le 36e
Colonial et
prend part aux travaux d’installation de boyaux et e parallèles en vue de
l’attaque projetée.
Pendant toute cette période, les unités doivent travailler, malgré les pertes
sévères,
sous un bombardement incessant d’obus de tous calibres dont beaucoup d’obus à
gaz.
Le 6 octobre, à trois heures, le 34e Colonial toujours en réserve derrière le
36e, occupe
les tranchées et parallèles établies les jours précédents.
Le 36e Colonial attaque à 5h.20, par vagues successives, son élan est brisé par
des fils
de fer non détruits et une fusillade intense provenant d’une nouvelle tranchée
établie par
l’ennemi derrière les réseaux. Le 34e suit, mais doit s’arrêter dans les
parallèles établies par le
36e en arrière de nos premières lignes.
Le soir même, il relève le 36e qui a été très éprouvé au cours de cette dure
journée.
Le 7 et le 8, les Commandants d’unités font faire devant leur front les
patrouilles et
reconnaissances nécessaires et commencent l’organisation défensive du secteur.
Le 34e Colonial est relevé le 9 par le 22e de ligne et bivouaque au nord de la
côte 204,
le Régiment a perdu du 29 septembre au 9 octobre, à la tranchée de Souain : 11
officiers et
215 hommes tués ou blessés.
Le 10 octobre, le Régiment effectue des transports de matériel en première
ligne, pour
la 32e Brigade et la 28e Division métropolitaine.
Le 16 octobre, le 34e et le 36e Colonial viennent cantonner à St-Rémy-sur-Bussy
; le
18 octobre, le Chef de bataillon MERCIER, promu lieut.-colonel, est maintenu au
34e
Colonial ; la 16e Division coloniale passe au 1er Corps d’Armée Colonial et
reçoit l’ordre
d’aller cantonner dans la région Verrières, Ante, Sivry-sur-Ante, la 31e Brigade
est cantonnée
à Verrières, où elle reste au repos jusqu’au 24 octobre.
Le 24 octobre, la 16e Division Coloniale reçoit l’ordre de relever la 151e
Division
dans le secteur de Ville-sur-Tourbe, entre l’Aisne et l’ouest de l’ouvrage
Pruneau (au Nord de
Virginy et à l’est de Massiges) ; le 34e Colonial occupe le soussecteur ouest ;
le P.C. du
Colonel commandant le Régiment est installé à Ville-sur-Tourbe.
Le Régiment reste en secteur du 25 au 30 octobre et procède à l’organisation
défensive
du sous-secteur.
La 31e Brigade est relevée dans la nuit du 30 au 31 par la 32e Brigade ; le 34e
Colonial va cantonner à Chaudefontaine où il reste au repos jusqu’au 5 novembre.
En prévision de la relève de la 4e Brigade par la 31e, le Régiment quitte
Chaudefontaine le 6, et vient s’installer aux abris de la côte 202 (Sud de
Massiges).
Après les reconnaissances nécessaires, le 5e Bataillon occupe le 8 ses positions
en
première ligne ; le 6e Bataillon occupe le 9 les positions de réserve qui lui
sont assignées.
Le Régiment occupe, dans le secteur de Massiges, le soussecteur du Centre, entre
le
35e et le 36e Colonial ; le P.C. du L.-Colonel est au bois de Valet.
Les travaux d’organisation du sous-secteur sont gênés par la pluie et un
bombardement
continu ; le Régiment, relevé le 17 par le 44e Colonial, bivouaque au vallon des
Pins du 17 au
22 novembre.
Le 34e reprend le même secteur du 22 au 28 novembre ; il est relevé le 28 par le
44e
dans les conditions habituelles et cantonne le 29 à Courtémont où il reste
jusqu’au 5
décembre.
Le Régiment relève, le 5 décembre, le 38e Colonial dans le sous-secteur est du
secteur
de Massiges ; les deux Bataillons sont en première ligne ; le P.C. du Lt-Colonel
est à l’Index.
Le 34e Colonial reste en secteur jusqu’au 12 décembre et prépare une attaque par
gaz
qui ne peut avoir lieu en raison de la pluie et des vents contraires.
Le Régiment cantonne le 13 au soir à Courtémont qu’il quitte le 18, pour relever
dans
la matinée le 44e Colonial dans le sous-secteur du Centre.
Le 34e Colonial qui a un bataillon en première ligne et un bataillon en réserve,
reste en
secteur jusqu’au 25 décembre.
Le 25, la 16e Division Coloniale est relevée par la 8e Division ; le Régiment
cantonne
le soir à Courtémont.
Les secteurs de Ville-sur-Tourbe et de Massiges ont coûté au 34e Colonial : 1
officier
et 85 hommes tués ou blessés.
La 31e Brigade quitte Courtémont le 26, pour venir cantonner le 27 au soir, à
Givryen-
Argonne où elle stationne jusqu’au 30 décembre.
Le 30 décembre, le 34e Colonial s’embarque à Givry-en-Argonne, et participe au
mouvement général de la 16e Division Coloniale qui est établie en cantonnement
de repos le
31 décembre dans la région de Gournay-sur-Aronde.
Le 34e Colonial est cantonné à Hémévillers.
CHAPITRE IV
DANS LA SOMMEE
Du 16 février au 15 août 1916
Du 1er au 18 janvier, dans la région de Gournay-sur-Aronde, puis du 20 au 26
dans la
région Le Quesnel, Aubry, Bricamp, Fresneau, le 34e Colonial se reforme ;
l’instruction de
détail est reprise dans toutes les unités et le Régiment exécute quelques
manœuvres de
bataillon et de régiment.
La 16e Division Coloniale stationne du 26 janvier au 15 février au Camp de
Crèvecoeur-le-Grand ; le 34e Colonial, cantonné à Blancfosse et Fléchy,
participe à des
manœuvres presque quotidiennes de brigade et de division ; et les officiers sont
réunis dans de
fréquents exercices de cadres, repris ensuite avecla troupe.
La 31e Brigade fait mouvement le 11 pour se porter dans la région d’Ailly-Noye
où
elle stationne jusqu’au 15 février.
Le 16, les officiers du 34e Colonial font la reconnaissance du secteur de
Framerville et
le Régiment occupe, le 17, le soussecteur Madame avec un bataillon en première
ligne et un
bataillon en réserve à Framerville.
Le Régiment tient le secteur du Bois Madame du 16 février au 1er juin et ce long
séjour aux tranchées lui coûte 4 officiers et 190 hommes, tués, blessés ou
disparus.
Le service est rendu très pénible en février et mars par la pluie et les
inondations
contre lesquelles nos hommes doivent sans cesse lutter, les travaux
d’organisation du secteur
n’en continuent pas moins pendant tout le séjour du 34e au Bois Madame.
Le 29 mars, entre 18 heures et 18h.30, à la faveur d’un bombardement extrêmement
violent un détachement allemand d’environ 200 hommes pénètre dans nos lignes à
un saillant
de celles-ci occupé par deux sections. La soudaineté de l’attaque et l’isolement
absolu des
unités attaquées par suite du bombardement ont raison de l’héroïsme des
défenseurs ; ceux-ci
sont submergés et l’ennemi se retire à 18h.30, après nous avoir infligé de
lourdes pertes (24
tués, 40 blessés, 60 disparus).
Le 14 mai, un détachement de 140 hommes aux ordres du Capitaine SEMERIE
pénètre dans les lignes allemandes et rapporte des renseignements précieux sur
leur
organisation.
Le 23 mai, le Lt-Colonel DESPORTES remplace à la tête du 34e Colonial le Lt-
Colonel MERCIER désigné pour servir au Maroc.
Le 31 mai, la 121e D.I. reçoit l’ordre de relever dans son secteur la 16e
Division
Coloniale ; le 34e relevé fait mouvement les 1er et 2 juin pour venir cantonner
le 3 à Bonneuil
(7 km. N.O. de Breteuil) où il reste au repos jusqu’au 14 juin.
Le régiment auquel on vient de rattacher le 26e Bataillon sénégalais, est
embarqué le
19 juin à Conty et Ailly-Noye et cantonne le 20 à Villers-Bretonneux et
Marcelcave.
Le 23 juin, les officiers du Régiment exécutent les diverses reconnaissances du
secteur
d’attaque de la 2e Division Coloniale entre Cappy et Froissy ; le 34e Colonial
constitué le 30
en 3 groupes, comprenant chacun une compagnie sénégalaise, deux compagnies
européennes,
une compagnie de mitrailleuses, et respectivement aux ordres des Commandants
HUGON,
NICOL, et DE BOLLARDIERE.
Le 1er juillet, à 5 heures, les différents groupes occupent dans le secteur
d’attaque de
la 2e Division Coloniale les positions suivantes :
• Groupe HUGON (Bataillon d’attaque) à la redoute de l’Eclusier ;
• Groupe De BOLLARDIERE (réserve de régiment), pentes ouest de la croupe
S.E. du pont de Froissy ;
• Groupe NICOL (réserve de brigade) à Chingnolles.
Le 34e Colonial doit à 9h.30, en liaison avec le 36e Colonial à gauche et le 22e
Colonial à droite, enlever la première ligne allemande, puis progresser dans la
garenne
Boucher pour nous assurer la base de départ nécessaire à l’attaque du bois de
Méréaucourt et
de la tranchée de Rienzi qui doit avoir lieu le 2.
Un arrêt de la gauche fait rester le groupe HUGON jusqu’à 11 heures dans nos
tranchées, puis le passage des premières lignes allemandes se fait très
régulièrement et le
bataillon d’attaque occupe le bois bouquet de la garenne Boucher, il commence à
17h.30 à
organiser la position conquise après avoir fait 164 prisonniers, les 2 autres
bataillons n’ont pas
été engagés.
Le mouvement en avant reprend le lendemain vers 11 heures et le bataillon HUGON
conquiert rapidement la tranchée Rienzi et la lisière Est du bois de Méréaucourt.
La nouvelle
position solidement tenue à 17h. est organisée pendant la nuit et le groupe De
BOLLARDIERE vient occuper à la garenne Boucher la position conquise la veille
par le
groupe HUGON, le bataillon d’attaque a fait dans cette journée 152 prisonniers
et pris une
batterie de 4 pièces de 105 et 6 mitrailleuses.
L’attaque de la deuxième position allemande commence le 3 juillet, objectif du
Régiment : la lisière Est du bois du Chapitre.
Le mouvement en avant commence à midi et vers 16 heures, le groupe HUGON, après
avoir fait quelques prisonniers et pris du matériel, occupe entièrement le bois
du Chapitre ; le
groupe De BOLLARDIERE suit et occupe le bois de Méréaucourt.
Le 4 juillet, un réseau complet d’avant-postes est établi, la réserve des
avant-postes est
au bois du Chapitre, deux compagnies du bataillon HUGON commencent le mouvement
à 18
heures pour aller établir la ligne des grand-gardes dans le ravin du chemin
Omiécourt,Flaucourt et la ligne de surveillance sur la ligne Ferme, Sormant, Ferme de
Bazincourt.
Malgré la violence des tirs de barrage ennemis le réseau est complètement établi
à 22 heures.
Les attaques du 1er au 6 juillet coûtaient au 34e Colonial 3 officiers et 171
hommes, tués ou
blessés.
Le 34e Colonial est relevé par bataillon dans les journées des 5 et 6 juillet et
vient
cantonner à Cappy, où il séjourne jusqu’au 10. Le R2giment se porte ensuite à
Herbecourt, où
il reste en réserve de Division jusqu’au 15 juillet.
Le 16 juillet, le 34e Colonial relève le 44e en première ligne, les trois
bataillons sont
en ligne et le bataillon du centre est face à l’ouvrage de Barleux, les
tranchées de première
ligne à peine ébauchées et le manque absolu de boyaux de communication rendent
facile la
tâche de l’artillerie ennemie qui nous inflige de lourdes pertes. Malgré la
pluie et le
bombardement, le Régiment travaille d’une façon constante à l’établissement de
parallèles de
départ et de boyaux en vue de l’attaque du 20 juillet. Le 20 juillet au matin,
les parallèles de
départ existent sur tout le front, mais elles sont insuffisamment creusées, et
certains boyaux
n’ont pas plus de 30 centimètres de profondeur.
Le 20 juillet, à 7 heures, le Régiment attaque devant son front : objectif du
groupe du
Centre : l’ouvrage de Barleux.
La première vague sort dans un ordre parfait et à la faveur d’un léger
brouillard
parcourt rapidement le glacis large de 400 mètres en moyenne, séparant nos
parallèles de
départ des lignes allemandes, malgré le barrage qui prend une intensité inouïe
puis l’ennemi
déclenche un violent tir de mousqueterie et de mitrailleuses quand notre vague
arrive à 50
mètres de ses positions. A gauche, un peloton prend pied dans la tranchée
ennemie et engage
le combat à la grenade, de même au centre où la vague arrive à son objectif,
malgré des pertes
très dures, à droite, c’est à moitié décimée que la vague arrive à son but.
A 7h.15, la plupart des éléments de la première vague sont dans la tranchée
ennemie ;
la deuxième vague suit, mais ne peut arriver à la première ligne qu’elle
renforce qu’en
certains points des groupements de gauche et du centre. La progression est
arrêtée partout,
sauf au centre où nos unités tentent jusqu’à 10 heures de se rapprocher du
village de Barleux
et font 30 prisonniers.
A la droite le groupe HUGON compte encore une centaine d’hommes et s’accroche au
terrain.
Une nouvelle attaque est ordonnée pour 11 heures ; seul, le groupe de gauche
reçoit
l’ordre à temps et fait sortir un peloton qui est décimé.
L’attaque est reprise à 13 heures ; un bataillon du 44e Colonial est mis à la
disposition
du Colonel Commandant le 34e , mais ce bataillon arrive trop tard pour
participer à l’attaque.
A gauche, les éléments restant de deux compagnies occupent la première ligne
allemande qu’elles avaient dû évacuer à 9h.30 ; mais elles ne peuvent s’y
maintenir et une
contre-attaque les force à rejoindre nos lignes.
Au centre, toute progression est impossible ; et les unités sont trop faibles
pour tenir la
position, elles se replient sur la parallèle de départ ; même situation à droite
où les
compagnies du 44e n’arrivent qu’à 13h.30 pour occuper la position et remplacer
les éléments
du Bataillon HUGON qui ont dû aussi se reporter à la parallèle de départ. A 18
heures, le
régiment occupe donc ses positions du matin avec l’appui de deux bataillons du
44e Colonial.
Le Colonel VERON, commandant le 44e Colonial, prend à 20 heures, le Commandement
du
secteur.
La seule journée du 20 juillet coûte au 34e Colonial et au 26e Bataillon
Sénégalais : 24
officiers et 1027 hommes tués, blessés ou disparus.
Le Régiment relevé stationne le 21 dans la région Herbécourt, Flaucourt, puis
vient
cantonner le 22 au camp N° 4, à l’Ouest du Pont de Froissy et se reconstitue
avec l’aide de
renforts venus de l’arrière.
Le 29 juillet, le Général DESSORT remplace le Général BONNIER à la tête de la
16e
Division Coloniale.
Le 8 août, le Régiment prend le service aux tranchées devant Barleux. Le 34e
Colonial
tient le secteur de Barleux jusqu’au 15 août, le Régiment relevé cantonne le 15
au soir à
Morcourt, qu’il quitte le 21 pour s’embarquer en chemin de fer à Boves.
Débarqué le 21 à Estrée-Saint-Denis, le Régiment cantonne dans la région
Avrigny,
Choisy-la-Victoire.
Le Régiment, dès lors, ne reverra plus les champs de bataille du front français,
la
bataille de la Somme est le dernier et coûteux effort du 34e Colonial avant son
départ pour
l’Orient.
CHAPITRE VI
LE DÉPART POUR L’ORIENT
Le 34e Colonial reste au repos dans la région de Bailleul-le-Soc, du 22 août au
30
septembre. Le 30 août, le Colonel MORISSON prend le commandement du Régiment en
remplacement du Lt-Colonel DESPORTES, affecté au Maroc.
Du 14 au 19 octobre, le Régiment fait mouvement par voie de terre pour venir
cantonner le 19 au soir à Prévillers, Lihus-le-Petit, Orvillers, Rieux (Oise).
Le 26e Bataillon sénégalais quitte le Régiment le 27 octobre.
Le 34e Colonial reste au repos et à l’instruction jusqu’au 4 novembre, date à
laquelle il
reçoit l’ordre de s’embarquer pour Toulouse pour être mis sur le type des unités
de l’armée
d’Orient ; le Régiment va entrer dans la formation de la 11e Division Coloniale
qui, aux
ordres du Général SICRE, vient d’être affectée à l’Armée d’Orient et comprend la
21e
Brigade (34e et 35e) et la 22e (42e et 44e).
Le 34e Colonial s’embarque le 5 à Crévecoeur, il débarque à Toulouse le 7 et
cantonne
le soir à Portet.
Du 9 au 19, le Régiment reçoit les animaux et le matériel nécessaires à sa
transformation en unité du type alpin ; il quitte Portet le 19 et arrive le 20 à
Marseille où il
doit s’embarquer.
Le 34e Colonial embarque du 20 au 25 novembre, ses éléments sont transportés sur
le
Sinaï, le Mustapha, le Madeira, le Timgad et le Doukala qui prend la mer le
dernier (26
novembre).
L’Etat-Major du Régiment est sur le Timgad qui porte en outre le 5e Bataillon,
moins
sa compagnie de mitrailleuses.
Le 29 novembre, le Timgad reçoit par T.S.F. l’ordre de gagner le Pirée où il
arrive le
30 pendant l’effervescence suscitée à Athènes par l’ultimatum allié exigeant la
remise des
batteries grecques.
Le Colonel MORISSON reçoit l’ordre de tenir le 6e Bataillon prêt à débarquer
pour
soutenir les détachements de marins et occuper certains points d’Athènes.
Le 1er décembre, à 4h.30, le 6e Bataillon débarque, il occupe à 15 heures le
Castella
où il reste toute la nuit, le Colonel MORISSON reçoit l’ordre de prendre le
commandement
des troupes à terre.
De 17 à 18 heures, les torpilleurs tirent une trentaine de coups de canon sur
les
environs d’Athènes et le Vergniaud de la baie de Salamine envoie quelques obus
de gros
calibre sur le palais du Roi.
Le 2 décembre, le 6e Bataillon reçoit l’ordre de se maintenir au Castella, le
Timgad
rejoint Salonique avec l’Etat-Major du Régiment.
Le Colonel arrive le 3 au Camp de Zeitenlik où sont déjà installés le 5e
Bataillon, les
compagnies de mitrailleuses et la compagnie hors rang. Le 6e Bataillon ne sera
rassemblé à
Zeitenlik que le 18 décembre.
Le 5e Bataillon reçoit le 8 décembre l’ordre de se rendre par étapes à Sorovitch
(au
sud du lac Petrsko, à 25 km. S.E. de Florina), il quitte Zeitenlik le 10
décembre.
De Sorovitch, ce bataillon est dirigé sur Monastir et va prendre les tranchées à
la côte
1050, sur la rive gauche de la Cerna, à 15 km. Au N.E. de Monastir ; il reste en
secteur
jusqu’à l’arrivée du 6e Bataillon qui, venu par étapes en suivant la route
Venitdje-Vardar,Vodeha, Banitza, arrive le 31 décembre à Holeven (15 km. Sud de Monastir).
Le 5e Bataillon perd un officier et 6 hommes pendant son séjour aux tranchées de
la
côte 1050 et à l’arrivée du 6e Bataillon va tenir avec lui le secteur affecté au
34e Colonial devant Monastir
CHAPITRE VII
DEVANT MONASTIR
Du 1er janvier au 22 juin 1917.
Les attaques du 16 mars et du 16 mai.
Le 34e Colonial relève dans la nuit du 1er au 2 janvier 1917 un bataillon de
tirailleurs
algériens qui tenait les lignes entre le ruisseau Dragor et le chemin
Monastir-Prilep et un
bataillon du 371e en position entre le Piton Perras et la route du Prilep. Le
Régiment tient ce
secteur un mois et son séjour aux tranchées lui coûte 1 officier et 16 hommes
tués ou blessés.
Le Lt-Colonel BETRIX prend le 26 janvier le commandement du 34e Colonial, le
Colonel MORISSON prend celui du 42e qu’il quitte le 2 février pour remplacer à
la tête de la
21e Brigade le Colonel EXPERT BESANCON, nommé chef d’Etat-Major de l’armée
française d’Orient.
Les bataillons du Régiment relevés le 1er et le 2 février viennent cantonner à
Svpetka
(à proximité de la route Monastir-Florina à 15 km. au sud de Monastir). Le Régiment reste au repos jusqu’au 22
février
et fait mouvement le 23 pour venir cantonner à Monastir.
Le 34e Colonial mis aux ordres du Général Commandant la 57e Division relève dans
la nuit du 24 au 25 le 371e de ligne et occupe avec le 5e Bataillon les hauteurs
du Piton Perras
tandis que le 6e Bataillon occupe à gauche la crête Martin.
La 3e Compagnie de mitrailleuses du Régiment et un bataillon du 371e sont en
réserve
de Division.
Du 22 février au 15 mai, le 34e Colonial tient le secteur Martin-Perras et
travaille à la
préparation de l’attaque de la côte 1248 (3 km. N.O. de Monastir) par la 57e
Division.
L’attaque est ordonnée le 16 mars.
Devant le front du 34e qui est à la droite du dispositif d’attaque de la 57e
Division, le
terrain est très montagneux, l’ennemi occupe à 1.000 mètres de nous la crête
nord d’un ravin
profond de 150 mètres dont nous occupons la crête sud.
Le 16, le Régiment ne fait que flanquer par ses feux le 372e qui attaque à sa
gauche ; il
fait reconnaître en fin de journée la ligne bulgare par des patrouilles qui ont
passé dans le
ravin la nuit de l’attaque, et constatent que la position ennemie est fortement
tenue.
Le 17, le 34e Colonial reçoit la mission d’enlever les ouvrages de la Vistule et
du
Monastère St-Elie, lorsque le 372e se sera emparé du piton intermédiaire.
Celui-ci est occupé à 16h.20 et le Bataillon Weithas, débouchant du Col Martin-
Perras, gagne rapidement le fond du ravin dont il gravit les pentes Nord, pour
prolonger le
372e à droite. Les ouvrages de la Vistule sont abandonnés. Le Bataillon s’y
installe.
Le 18, à 6 heures, deux pelotons attaquent à la grenade le Monastère où s’engage
une
lutte acharnée, la garnison de l’ouvrage s’enfuit en désordre dans la direction
de Krklina,
laissant une trentaine de cadavres sur le terrain, le Bataillon Wendt vient
prolonger à droite le
bataillon d’attaque.
A 8 heures, le 34e Colonial est remis sous les ordres du Général Commandant la
11e
Division, qui donne à 14 heures l’ordre d’attaquer Krklina.
A 20 heures, la compagnie Louis Augustin entoure brusquement le village et
l’occupe
après avoir fait 44 prisonniers ; des patrouilles de combat sont poussées au
nord de Krklina
jusqu’à la deuxième position bulgare.
Le 18 au soir, le Régiment a une compagnie à Krklina, 4 compagnies et 2
compagnies
de mitrailleuses sur l’ancienne première ligne bulgare, tandis qu’une compagnie
de
mitrailleuses occupe nos positions du Centre-Perras.
Le 34e Colonial organise le 19 et le 20 la position conquise, il est ramené à
l’arrière le
21, et mis en réserve de la 11e Division après avoir perdu du 16 au 21 mars 2
officiers et 93
hommes tués ou blessés.
Le 34e Colonial cantonné à Monastir reste en réserve jusqu’au 10 avril, il
relève du 10
au 11 le 42e Colonial devant Grn-Orizari, le Colonel installe son P.C. à
San-Nedelo ; ce
secteur coûte au Régiment du 11 au 26 avril, 1 officier et 49 hommes tués ou
blessés.
Le 34e Colonial relevé vient cantonner le 26 avril à Monastir qu’il quitte le 30
pour
aller occuper près de Snégovo ses emplacements en vue de l’attaque des mamelons
1067 (1km.500 N.O. de Krklina).
Le Régiment perd en tenant le secteur du 30 avril au 15 mai, et en préparant
l’attaque
1 officier et 48 hommes tués ou blessés.
L’attaque a lieu le 16 mai, la mission du 34e Colonial dans le plan d’engagement
de la
57e Division est la suivante : avec un bataillon (Bataillon WENDT, à droite)
enlever le
mamelon 1 et se mettre en liaison avec le groupe léger sur le mamelon 2 tandis
que l’autre
bataillon (Bataillon WEITHAS, à gauche) s’empare des tranchées de la Fulda et du
Quadrilatère des D.
L’attaque se déclenche d’un bloc à l’heure fixée, la surprise est complète. Le
bataillon
de gauche enlève les tranchées de la Fulda et se heurte au quadrilatère
fortement tenu où il
avance à la grenade ; le bataillon, dont une compagnie dépasse le quadrilatère,
fait une
trentaine de prisonniers mais est bientôt pris à partie par l’artillerie adverse
et les mitrailleuses
qui garnissent les tranchées de l’Ems et du piton rocheux. La compagnie qui
occupe la Fulda
doit revenir décimée dans nos lignes, celle du quadrilatère est submergée par
une contre-attaque
bulgare. Il ne reste bientôt plus qu’un officier au bataillon, dont les débris
rassemblés
par l’Officier Adjoint au Colonel, le Capitaine De BOURGESDON font face à
l’ennemi.
A droite, le bataillon WENDT conquiert rapidement la première ligne ennemie,
puis
engage la lutte à la baïonnette et à la grenade et repousse deux contre-attaques
bulgares ; les
mitrailleuses (de l’artillerie bulgare) lui infligent de lourdes pertes.
A 7h.40, une troisième contre-attaque est brisée, et à 9 heures, nous tenons
toujours le
mamelon 1 ; une quatrième a lieu vers midi, les Bulgares se précipitent à rangs
serrés sur les
positions que nous avons conquises aux mamelons 1 et 2, dont ils sont maîtres à
14 heures.
Dès lors, tous nos efforts ne tendront plus qu’à tenir avec les éléments restant
nos
positions de départ. Sur 27 officiers qui ont pris part à l’attaque, 18 sont
tués, blessés ou
disparus, et nous avons perdu 441 hommes de troupe.
Malgré la violence du bombardement et l’intensité du tir des mitrailleuses
ennemies,
malgré la vigueur des contre-attaques, nos hommes font preuve, dans cette
journée, d’une
ténacité et d’une bravoure remarquables ; c’est décimées et incapables de les
tenir plus
longtemps sans risque d’être cernées, que les unités d’attaque abandonnent les
positions
qu’elles ont conquises le matin d’un si bel élan.
Le 34e Colonial, mis en réserve le 17 et le 18 mai, vient cantonner le 19 à
Monastir.
Le Bataillon WENDT reprend le 23 les tranchées devant Snégovo et reste en ligne
jusqu’au 6 juin ; le secteur est calme, le Bataillon y perd deux hommes.
Le 6e Bataillon vient cantonner le 6 dans la région Pozdée, Velouchina, Kanina,
où le
5e Bataillon et l’Etat-Major sont cantonnés depuis le 3 et où le Régiment reste
au repos
jusqu’au 22 juin.
CHAPITRE VIII
DEVANT MONASTIR
Du 23 juin au 18 septembre 1918.
Le 34e Colonial tient du 23 juin au 25 juillet devant Monastir le sous-secteur
de San-
Nédélo. (Centre de résistance à Grn Orizari).
Le 11 juillet, le Colonel MAILLES prend le commandement du régiment en
remplacement du Colonel BETRIX, appelé au commandement de la 21e Brigade
Coloniale.
Le 34e Colonial reste au repos du 25 juillet au 4 août dans la région Pozdée,
Velouchina, Kanina, puis à Obsirina et Kanina qu’il quitte le 4 août pour aller
occuper au
Nord de Monastir le secteur tranchée Hohenzollern centre de résistance A et Grn
Orizari.
Grn Orizari est tenu par le 39e Bataillon Sénégalais remplacé le 24 août par le
26e
Bataillon qui vient d’arriver de France et a rejoint le 34e Colonial le 14 août.
Le 1er septembre, un coup de main exécuté par deux compagnies du 39e Bataillon
Sénégalais et une compagnie du 42e Colonial aux ordres du Commandant GAILLARD,
met
nos unités dans le barrage ennemi et nous occasionne quelques pertes. Nous
perdons du 6 août
au 6 septembre 1 officier et 30 hommes tués ou blessés.
Le régiment relevé le 6 septembre vient bivouaquer le lendemain à Velouchina et
Obsirina, le 26e Bataillon Sénégalais n’arrive que le 10 et bivouaque à
Bitoucha.
Le 19 septembre, le Général VENEL remplace le Général SICRE à la tête de la 11e
Division Coloniale.
Le 34e Colonial reste au repos jusqu’au 29 septembre et prend le 30 le service
aux
tranchées du sous-secteur de droite de Monastir dans les conditions suivantes :
un bataillon (le
6e) à Din Orizar, 2 compagnies sénégalaises à Cebrikri et Pozdée et un bataillon
au Tumulus
(tranchées au nord de Cebrikri).
Le régiment relevé le 20 octobre vient au repos à Bitoucha et Klaboutchichté où
il
stationne jusqu’au 7 novembre.
Le 34e Colonial reprend les tranchées le 8 novembre à Din Orizari et au Tumulus,
et
un bataillon en réserve à Pozdée et Grn Orizari ou au repos au sud de Kanina.
Le 4 février, les deux bataillons du régiment sont mis en première ligne, le 24,
le 6e
Bataillon relevé va au repos au bivouac de Veloutchina Kanina tandis que le 5e
Bataillon est
mis en réserve à Pozdée et Grn Orizari.
Le 6e Bataillon vient cantonner le 3 mars à Bitoucha, le 5e Bataillon relevé
arrive dans
la même région le 5.
Le 34e Colonial remonte en ligne le 19 mars, les deux bataillons sont en ligne à
Din
Orizari et au Tumulus.
Le Lieutenant-Colonel DEBIEUVRE prend le 4 avril le commandement du régiment
qui, relevé le 9, reste au repos dans les conditions habituelles jusqu’au 16
avril.
Le 18 avril, le 34e Colonial va tenir le sous-secteur Bayard (secteur de la
crête
Martin), le régiment a d’abord ses deux bataillons en ligne, puis n’en laisse
qu’un seul, l’autre
étant mis en réserve à Monastir ou dans les environs immédiats.
Le 5e Bataillon mis le 2 mai au Camp Grossetti devient centre d’instruction
d’armée,
le 6e Bataillon reste en ligne jusqu’au 6 juillet puis vient bivouaquer à
Holeven où il reste
jusqu’au 30.
Le 30 juillet, l’Etat-Major et le 6e Bataillon se portent à Sajoulevo tandis que
le 5e
Bataillon se porte au Camp Grossetti à Kalenik le Haut, le régiment gagne
ensuite Slivica puis
après quelques jours de repos au point F, relève du 8 au 10 août, un bataillon
du 1er Colonial
et le 96e Bataillon Sénégalais au sous-secteur Dakar (20 km. N.E. de Monastir).
Le 17 août, le 26e Bataillon Sénégalais est remis à la disposition du 34e
Colonial qui
est formé en trois groupes comprenant chacun deux compagnies européennes, deux
compagnies sénégalaises et une compagnie de mitrailleuses ; deux groupes sont
mis en ligne,le troisième reste en réserve.
Le Régiment est relevé le 12 et reformé à deux bataillons européens et un
bataillon
sénégalais, il se porte le 13 en réserve d’armée au kilomètre 21 où il bivouaque
jusqu’au 17
septembre.
Dans la nuit du 17 au 18, le Régiment toujours réserve d’armée, se porte au camp
Mortbreuil (sur la rive gauche de la Cerna, 15 km. N.E. de Brod).
Ainsi se termine cette longue période de tranchées où le 34e Colonial a plus
souffert
des intempéries, du ravitaillement précaire et de l’éloignement de la France
qu’il n’a été
éprouvé par le feu. (Les deux bataillons européens du Régiment ont perdu du 6
septembre
1917 au 18 septembre 1918 1 officier et 32 hommes tués ou blessés).
La victorieuse offensive qu’il va mener du 18 septembre au 3 octobre est, pour
le 34e
Colonial, la récompense de cette longue attente.
CHAPITRE IX
L’OFFENSIVE DE SEPTEMBRE 1918
La retraite bulgare – L’occupation en Hongrie.
Les troupes d’occupation du secteur de la Makovka ayant enlevé les premières
lignes
ennemies, le 34e Colonial occupe le 21 septembre les anciennes premières lignes
françaises,
puis suivant l’avance de la 21e Brigade Coloniale les anciennes lignes bulgares.
Le régiment remis le 22 au soir à la disposition de la 21e Brigade Coloniale se
porte le
même jour à Kruchevitsa (20 kilomètres S.E. de Prilep), il reçoit le 23
septembre, l’ordre de
se porter sur Prilep par Chtavitsé et Lak et cantonne dans la ville évacuée le
23 au soir. Le 24,
l’ennemi continue sa retraite dans la direction du N.-O. ses arrière-gardes
tiennent les hauteurs
qui dominent la Treska et son artillerie lourde bat la route de Prilep-Brod à la
sortie du village
de Varoch.
La division encadrée à droite par la division hellénique et à gauche par le
corps
expéditionnaire italien prend un dispositif lui permettant d’assurer en même
temps que la
poursuite la couverture de Prilep face à Brod ; la 21e Brigade est en tête et le
34e Colonial
doit assurer la couverture du dispositif.
Le 26e Bataillon Sénégalais et les éclaireurs montés quittent Prilep le 24
septembre
avec mission de fermer les avant-postes.
Le 24 au soir, le bataillon est installé sur la ligne de la Treska entre
Vrantché et la
route de Prilep à 100 mètres des lignes bulgares, les deux autres bataillons ont
suivi et
bivouaquent à 10 kilomètres N.-O. de Prilep.
Le 26e Bataillon Sénégalais a perdu 1 officier et 26 hommes tués ou blessés.
Le 25 au jour, les reconnaissances rendent comptent de l’évacuation de
Novoselani
(sur la rive nord de la Treska), le régiment reprend sa marche en avant avec
deux bataillons en
ligne et un en réserve, il est vers 4 heures rassemblé à Ztredorek, puis
continue en direction de
Brod.
Malgré de violents tirs de 75, de 105 et de mitrailleuses, la progression se
poursuit,mais l’ennemi occupe plusieurs lignes devant Jitoutché et Lajani et semble
disposé à la
résistance.
Le bataillon de gauche (DUMOULIN) malgré des pertes sensibles s’approche à 1200
mètres de Jitoutché quand la garnison d’une avancée de la position ennemie met
baïonnette au
canon pour contre-attaquer ; le bataillon DUMOULIN, baïonnette au canon lui
aussi, accélère
sa marche et force l’ennemi à abandonner successivement la position avancée, les
lisières du
village et le village lui-même.
Le bataillon perd dans cette journée 1 officier, 43 hommes tués ou blessés. A
droite, le
26e Bataillon Sénégalais
(MAIGNAN) qui perd pendant sa progression 1 officier et 64 hommes tués ou
blessés
arrive rapidement au village de Lajani qu’il occupe.
Le bataillon de réserve (AUVIGNE) n’a pu suivre, obligé de faire face au N.E .
devant
la sérieuse menace d’une contre-attaque bulgare, débouchant de Rootovo ; ce
bataillon est mis
aux ordres du lieutenant-colonel LEMOIGNE qui commande à droite du 34e R.I.C.
Le 25, le lieutenant-colonel THOMAS remplace à la tête du régiment le
lieutenantcolonel
DEBIEUVRE qui rejoint le 42e Colonial.
Le 34e reçoit le 26 l’ordre de continuer sa marche en direction de Brod et
d’enlever les
côtes 1200 et 887 (7 kilomètres S. E. de Brod ). Le bataillon de gauche
(DUMOULIN)
s’avance par Borina et Zabrenovo qu’il atteint à 15h.30, quelques rafales de
mitrailleuses
accueillent l’arrière de nos troupes sur la côte 1200 qui est occupée à 10h.30
et dont la prise
nous coûte 1 officier et 5 hommes tués ou blessés.
Le bataillon Sénégalais parti à 13 heures s’est avancé en liaison avec le
bataillon
DUMOULIN, a chassé les bulgares de Sadjovo et pris pied sur le mamelon 887, il y
est
violemment contre-attaqué, maintient néanmoins ses positions et reçoit l’ordre
d’occuper la
crête qui domine à l’ouest la route de Prilep.
Le bataillon déployé sur près de 2 kilomètres progresse à partir de minuit dans
une
région boisée où le bulgare entrave sa marche en incendiant la brousse. La
position est
occupée le 27 à 5h.30, le bataillon a perdu pour la conquérir 2 officiers et 49
hommes tués ou
blessés.
Le bataillon AUVIGNE occupe le 26 au soir le village de Dobritché que l’ennemi
vient d’évacuer ; le 27, précédé de la colonne LEMOIGNE, ce bataillon marche sur
Brod et
s’établit sur le plateau qui domine le village au S.E. A gauche, le bataillon
DUMOULIN force
l’ennemi à évacuer Slansko et occupe à 17 heures l’éperon dominant Brod du Sud.
Ce bataillon reprend son mouvement en avant le 28 au matin et menace Brod par
l’ouest, l’ennemi évacue le village où le bataillon AUVIGNE précédé de la
colonne
LEMOIGNE et suivi des bataillons DUMOULIN et MAIGNAN entre à 10h.
La poursuite ne reprendra que le lendemain en direction de Kcevo, par la vallée
de la
Velika ; le lieutenant-colonel THOMAS reçoit la mission de marcher en flanc
garde avec
deux bataillons et une batterie de 65 à droite de la colonne de la 21e Brigade
qui doit forcer la
vallée de la Velika. Le lieutenant-colonel THOMAS n’a plus sous ses ordres que
le bataillon
MAIGNAN, le bataillon DUMOULIN est en réserve de division et le bataillon
AUVIGNE
marche avec la brigade ; le bataillon de CABARRUS du 35e R.I.C. est mis à sa
disposition.
Le bataillon de tête de la flanc garde (de CABARRUS) doit marcher par Trébino,
Rujjaci, Oréhovec ; à 18 heures la tête de colonne de la brigade est encore au
contact de
l’ennemi à Ladova. Le lieutenant-colonel THOMAS reçoit l’ordre de mettre en
ligne le
bataillon MAIGNAN et la Compagnie hors rang à la droite du bataillon de CABARRUS
;
après une marche très pénible il arrive le 30 devant Kosicino prenant
complètement à revers
les positions bulgares qui sont à l’est du village, l’ennemi bat en retraite au
Kzicino et
Svérorace.
Le 1er octobre, à 8 heures, le lieutenant-colonel THOMAS apprend par un officier
envoyé par le capitaine de CABARRUS la suspension d’armes et fait bivouaquer la
compagnie hors rang
au sud de Plawisca, mais le bataillon MAIGNAN qui n’a pas entendu les sonneries
et
n’a pu ensuite être rejoint dans une région très boisée descend la vallée de la
Krusica et après
avoir échangé quelques coups de feu avec les bulgares, s’installe à 15 heures
sur l’éperon au
nord de Garana.
Le bataillon AUVIGNE aux ordres directs du colonel commandant la brigade avait
été
le 29 septembre fractionné en deux colonnes chargées de tourner les positions
bulgares au
nord et au sud de la route de Kicevo avait pris contact avec l’ennemi et
bivouaqué le 29 à sa
proximité immédiate.
Ce bataillon qui a perdu le 29 septembre 2 officiers et 9 hommes tués ou blessé,
est
regroupé et rassemblé le 1er octobre à hauteur de Planisca.
Le 2, des ordres sont donnés pour que l’avance sur Kicevo continue même par la
force,puisque l’ennemi ne semble pas avoir été avisé de la suspension d’armes, mais le
3 au matin
les bulgares qui nous barrent la route, acceptent la capitulation, toutes
hostilités cessant et la
2e Division Coloniale commence son mouvement pour gagner la région de Kicevo.
Les succès de la période du 23 septembre au 3 octobre sont dus à la marche
rapide de
nos troupes qui, malgré des fatigues exceptionnelles et des difficultés de
ravitaillement telles
qu’à plusieurs reprises celui-ci n’a pu être assuré, n’en ont pas moins à chaque
minute fait
preuve d’une endurance et d’un cran au-dessus de tout éloge.
Du 4 au 9 octobre, le régiment, 5e Bataillon et 26e Bataillon Sénégalais,
procède au
désarmement de l’escorte de la 302e Division Allemande dans la région de
Gostivar (30
kilomètres au nord de Kricevo).
Relevé le 9, Le 34e Colonial se porte à Kicevo, où il est rejoint par le
bataillon
DUMOULIN, le 26e Bataillon Sénégalais cesse le 11 octobre d’être rattaché au
régiment qui
va le même jour cantonner à Brod.
Le 34e Colonial quitte Brod le 12, pour se rendre dans la zone de stationnement
de la
Division et cantonne le 13 à Mazujcista où il reste au repos jusqu’au 5
novembre.Il quitte Mazujcista le 6, pour entreprendre vers le nord à travers la Serbie
une longue
série d’étapes qui par le col de la Babuna, Vélès, Vrania, Leskovac, Paracin,
l’amènent le 3
décembre à Vajodina à environ 350 kilomètres au nord de Monastir.
Le régiment reste au repos à Vajodina jusqu’au 17 décembre, il reprend le 18 sa
marche vers le nord et passant par Brzan et Palenka arrive le 24 sur le Danube à
Semandria.
Le 34e Colonial est transporté par chaland le 25 pour participer au mouvement
général
de la 2e Division Coloniale désignée comme troupe d’occupation du territoire
hongrois,débarqué à Kovino se porte ensuite sur Mrmorack où il stationne du 26 décembre
1918 au 30
janvier 1919.
Le 30 janvier, le régiment reçoit l’ordre de prendre ses cantonnements
définitifs dans
la zone de stationnement de la 2e Division Coloniale, le 6e Bataillon et
l’Etat-Major du
Régiment sont embarqués le même jour à destination de Verchetz où ils arrivent
le 1er février,
le 5e Bataillon faisant mouvement par voie ferrée est transporté le 2 février à
Temesvar.
Le régiment reste à Verchetz et Temesvar jusqu’au 18 mars, il occupe le 19 mars,
la
zone de Lippa Lugos où il cantonne jusqu’au 1er avril date de la dissolution du
régiment.
LA DISSOLUTION DU RÉGIMENT
Le 34e Colonial est dissous le 1er avril 1919, ses effectifs déjà fort appauvris
par le
départ de plusieurs échelons de militaires démobilisables sont répartis dans les
régiments
voisins et le drapeau est renvoyé à Toulon à son dépôt.
Le régiment connaît encore une heure de gloire le 14 juillet, sa délégation et
son
drapeau prennent part au défilé triomphal de Paris où la France rend hommage aux
vainqueurs
revenus, à leurs drapeaux et aussi à tous ceux qui ont payé de leur vie le
succès de nos armes.
On ne peut pas quitter le 34e Colonial, sans évoquer le souvenir du 26e
Bataillon
Sénégalais qui a si souvent et si brillamment combattu à ses côtés et dont un
officier, le sous-lieutenant
BONNET, mortellement blessé le 26 septembre 1918, quatre jours avant la
capitulation bulgare, mourait le soir même en disant : « Je suis content, je
meurs en marsouin.
Vive la France. »
Combien de glorieuses citations ne pourrait-on pas mettre ici, citations
d’officiers qui
rejoignent le régiment après chaque blessure et citations d’hommes de troupe où
l’on trouve à
chaque ligne le courage tranquille et la volonté de tenir et de vaincre qui sont
l’âme du
régiment.
Nos vieux soldats de carrière dont les rangs ont été hélas bien éclaircis ont au
début de
la guerre constitué pour les classes de réserve un encadrement de premier ordre
et celles-ci ont
su maintenir au 34e les traditions de courage et d’honneur militaire qui font du
soldat
d’infanterie coloniale le premier soldat du monde.
Aucun marsouin ne porte maintenant le numéro du régiment dissout mais ceux qui
ont
servi au 34e Colonial le sauveront de l’oubli et quand on évoquera devant eux le
souvenir de
nos succès c’est avec un légitime orgueil qu’ils auront présente à la mémoire la
page de gloire
qu’ils ont écrite au livre d’or de l’armée coloniale qui entre toutes les armées
a chèrement
acheté la victoire de ses souffrances et de son sang.
Toulon, le 21 août 1919.
ANNEXE I
LISTE NOMINATIVE
DES
MILITAIRES du 34e RÉGIMENT COLONIAL TUÉ A L’ENNEMI
ou morts des suites de leurs blessures pendant la guerre
BRETHON Joseph, Soldat ; 1er septembre 1914, Saint-Mihiel.
CELARIES Edouard, Soldat ; 4 septembre 14, bois d’Andreville.
CLAGNON Joseph, Soldat ; 7 sept. 14, à Beauzée (Meuse).
CALMEL Léandre, Soldat ; idm.
CHALBERT Augustin, Soldat ; idm.
COMTE Lucien, Soldat ; idm.
ESCANDE Charles, Soldat ; idm.
FOURCOUX Etienne, Soldat ; idm.
FOURNIER Louis, Soldat ; idm.
GOVANIER Jacques, Sergent ; idm.
JAOUL Emilien, Soldat ; 7 septembre 14, à Sommaisne.
LABOUREAU Jacques, Sergent-Major ; 7 sept. 14, à Beauzée.
MARGNION Victor, Soldat ; idm.
METGE Basile, Soldat ; idm.
MIRABEL Bertin, Soldat ; idm.
MOREAUN Louis, Soldat ; idm.
MOUNET Etienne, Soldat ; idm.
MORUCCI Paul, Soldat ; idm.
MOYNE Gustave, Soldat ; 7 septembre 14, à Sommaisne.
PANSIN Jules, Soldat ; 7 septembre 1914, à Beauzée.
OLIVIER de SERRE, Soldat ; idm.
PEPY Sigismond, Soldat ; idm.
PUEO François, Soldat ; idm.
ROQUEFEINL Louis, Soldat ; idm.
ROCHER Eugène, Soldat ; idm.
RONANCK Albert, Caporal ; idm.
ROUSTAN Paul, Soldat ; idm.
ROUVIER Alfred, Soldat ; idm.
SENEGAS Arthur, Soldat ; idm.
TRUC Paul, Soldat ; idm.
VARELLO Alexandre, Soldat ; idm.
VERNHES Gaston, Soldat ; 7 sept. 14, Hautes-Charrières, St-Mihiel.
VERNET Marius, Soldat ; 7 sept. 14, à Beauzée.
VOISIN Albert, Soldat ; 7 sept. 14, à Beauzée.
JEANJEAN Emile, Soldat ; 8 septembre 14, à Chaumont.
PETIT Louis, Soldat ; 8 sept. 14, à Beauzée.
TESTANIERE Paul, Caporal ; 8 sept. 14 à Pierrefitte (Meuse).
DESSAILLY, Sous-lieutenant, 10 septembre 1914, à Chauvoncourt.
THAL Henri, Commandant ; 10 septembre 14, à Beauzée.
MORLON François, Sous-lieutenant, 10 sept. 14, à Chauvoncourt.
MOREL, Lieutenant-Colonel ; idm.
GRANIER Augustin, Soldat ; 7 sept. 14, Hérize la petite.
MARMANDE Jean, Soldat ; 11 sept. 17, Veuville en Verdunois.
SALVARELLI Paul, Soldat ; 12 septembre 14, à Beauzée.
CORNIER Léon, Soldat ; idm.
PAOLANTONACCI Charles, Lieutenant ; 13 sept. 14, Chatillon
BAROUILLET Henri, Sergent ; 16 septembre 14, à Beauzée.
MALEVAL Constant, Soldat ; 13 sept. 14, à Beauzée, inh. à Stenay.
ROUSSEL Pierre, Soldat ; 16 septembre 14, à Beauzée.
BARBE Elie, Soldat ; 19 septembre 14, à Hérize la petite.
CALENDINI Jean, Soldat ; idm.
DELMAS Elie, Soldat ; idm.
BUOTTET Léon, Soldat ; 20 septembre 14, à Beauzée (Meuse).
SIEYS Cyprien, Soldat ; idm.
ROUSSEL Emile, Soldat ; idm.
RICARD Paul, Caporal ; idm.
REY Léon, Soldat ; idm.
RAYMOND Etienne, Soldat ; idm.
MEYSSEN Alexandre, Soldat ; idm.
HOMO Léon, Soldat ; idm.
COUPIAC Alfred, Soldat ; idm.
BRIN Elie, Soldat ; idm.
BRUN Louis, Soldat ; 21 septembre 1914, à Beauzée.
CABROL Marcellin, Soldat ; idm.
CAPELLO Maurice, Soldat ; idm.
CAUSSE Joseph, Soldat ; idm.
DUMAS Emile, Soldat ; idm.
ESTEVE Léon, Soldat ; idm.
ESPINASSE Zéphirin, Soldat ; idm.
GAFFET Henri, Soldat ; idm.
GUEYEN Edouard, Aspirant ; idm.
GALOUP Albert, Soldat ; 21 sept. 14 à Beaumont-sur-Vesle.
JULLIAN Xavier, Soldat ; 21 septembre 1914, à Beauzée.
LIPENDRY Joseph, Soldat ; idm.
MAUMEJEAN Paul, Soldat ; idm.
MAILLIE Pierre, Soldat ; idm.
MARTIN Florestan, Soldat ; idm.
MANCK Jules, Soldat ; idm.
METGE Jean-François, Soldat ; idm.
MAUREN Hilaire, Soldat ; idm.
MOULY Benjamin, Caporal ; idm.
MOULS Achille, Soldat ; idm.
MONTAGNE Casimir, Soldat ; idm.
PEYROSTRE Léon, Soldat ; idm.
PEDRANT Charles, Adjudant ; 21 septembre 1914, à Beauzée.
PRIVAT Jean, Soldat ; 21 septembre 1914, à Sommaisne.
SAUVRY Louis, Soldat ; 21 septembre 1914, à Beauzée.
SAPET Ferdinand, Soldat ; idm.
SICARD Marie-Léon, Soldat ; idm.
VERNAZOBRES Emile, Caporal ; idm.
VERDIER Louis, Soldat ; idm.
VIRAZELS Jean-Pierre, Soldat ; idm.
POMAREDE Louis, Soldat ; 22 septembre 14, à Sommaisne.
PARIS Angéli, Soldat ; idm.
GAYRANE Victorin, Sodat ; idm.
BARTH Victor, Soldat ; 22 septembre 14, à Pierrefite.
MOUDON Camille, Soldat ; 23 sept. 14, Hôp. N°11, Verdun.
OBINO Dominique, Soldat ; 23 sept.14, à Sommaisne.
RAMOND Emile, Soldat ; 24 septembre 14, à Sommaisne.
AFFRE Léon, Soldat ; 26 septembre 1914, à Chauvoncourt.
ALGANS Roch, Soldat ; idm.
ALOUGRY Pierre, Soldat ; idm.
BARTHES Ernest, Soldat ; idm.
BOYER Victor, Soldat ; idm.
CABLAT Aimé, Caporal ; idm.
COUFFIN Firmin, Soldat ; idm.
DAUPY Marie, Soldat ; idm.
FRAISSE Victor, Soldat ; idm.
MARTIN du PONT Frédéric, Soldat ; idm.
MARTEL Esprit-François, Soldat ; idm.
MAS Ernest, Soldat ; idm.
MERIC Fernand, Soldat ; idm.
PAULIN Antoine, Soldat ; idm.
POMMIER Marius, Soldat ; idm.
SAUSSOL Arthur, Soldat ; idm.
THOUREL Joseph, Soldat ; idm.
VAUCHE Joseph, Capitaine ; idm.
VIDAL Célestin, Soldat ; idm.
VOLOT Jean, Soldat ; idm.
LANTOU Achille, Soldat ; 27 sept. 14, Pierrefite-sur-Aisne.
BERLON Alfred, Soldat ; 27 sept. 14, à Beaumont.
PLAT Joseph, Soldat ; idm.
COSTE Iréné, Sergent-fourrier ; 28 sept. 14, gare de Lérouville.
ESCARLAT Antoine, Soldat ; 28 sept. 14, séminaire de St-Dié.
MICHEL Joseph, Soldat ; 28 sept. 14, Ab. 1, 65e Division.
MORINEAU Joseph, Soldat ; 28 sept. 14, Pierrefite (Meuse).
RASCOL Léopold, Soldat ; 28 sept. 14, Beaumont-sur-Vesle.
TRAVAIL Léon, Soldat ; 29 septembre 1914, Pierrefite.
MATHE Marcel, Caporal ; 29 sept. 14, Hôp. Evac. 5, Bar-le-Duc.
LABIT Jean, Caporal ; 29 septembre 14, à Beauzée.
BOUSQUET Marcel, Soldat ; 30 septembre 14, à Bénot, Hôpital.
COT Louis, Soldat ; 30 septembre 14, à Verdun.
GUHUR Vincent, Soldat ; 30 sept. 14, Beaumont-sur-Vesle.
ISARD Louis, Soldat ; 1er octobre 14, Bourges, Hôpital.
RIGAUD Joseph, Soldat ; 1er octobre 14, Pierrefite-sur-Aisne.
CASSETARI Constantin, Soldat ; 1er octobre 14, Neufchâtel.
LAVIT Cyprie, Soldat ; 12 octobre 14, Roman.
ESCAUT Henri, Soldat ; 12 octobre 14, Cosnes.
BRANCHE Marius, Sergent ; 12 octobre 14, St-Mihiel.
LABERRE Joseph, Soldat ; 14 octobre 14, Montargis.
TARDIEU Emile, Soldat ; 16 octobre 14, Hôp. Mixte, Bar-le-Duc.
AURIOL Edouard, Soldat ; 18 octobre 14, Chauvoncourt.
AYRAL Marie, Soldat ; 18 octobre 14, St-Mihiel.
BENOIT Alexis, Soldat ; 20 octobre 14, Beauzée.
ORNIERES Raymond, Soldat ; 20 oct. 14, Ronceux, Hôp. Ste-Anne.
RALMES Ernest, Soldat ; 27 octobre 14, Saint-Mihiel.
VIGNIER Justin, Soldat ; idm.
NOGUIER Augustin, Soldat ; 3 nov. 14, Hôp. 7, Clermont-Ferrand.
GUEPIER Jules, Capitaine ; 11 novembre 14, Chauvoncourt.
JULLIEN Auguste, Soldat ; 18 novembre 14, Bar-le-Duc.
BEAUDUN Eugène, Soldat ; 18 novembre 14, Chauvoncourt.
BRALS Jean, Soldat ; 16 novembre 14, Chauvoncourt.
BARTHELIER Ambroise, Soldat ; 16 nov. 14, Hôp. Mixte, Orange.
CALDANI Marius, Caporal ; 15 novembre 14, Chauvoncourt.
GUY Emile, Soldat ; idm.
GUEPIN Jules, Capitaine ; idm.
MEYNARD Louis, Soldat ; idm.
NOZIERE Charles, Caporal ; idm.
PALIS Camille, Soldat ; idm.
PIQUE Augustin, Soldat ; idm.
RIGAL Jean, Soldat ; idm.
VERDIER François, Sergent ; idm.
UNAL Joseph, Soldat ; 17 novembre 14, Chauvoncourt.
BOISSON Auguste, Soldat ; 18 novembre 14, Chauvoncourt.
CABLAT Pierre, Soldat ; idm.
DUMAS Charles, Soldat ; idm.
FAUVET Marius, Soldat ; idm.
GAVET Marie, Adjudant ; idm.
GUIDICELLI Noël, Soldat ; idm.
LANTIER Justin, Soldat ; idm.
MAUREL Pierre, Soldat ; idm.
PERE Jean, Caporal ; idm.
PANCOL Séraphin, Soldat ; 18 nov. 14, Amb. 11, St-Mihiel.
PERIOL Louis, Soldat ; 18 nov. 14, Chauvoncourt (Les Paroches).
ROUSSET Gustave, Soldat ; 18 novembre 14, Chauvoncourt.
ROUSSEAU Edmond, Capitaine ; idm.
SERIEYS Jean, Sergent-fourrier ; 18 novembre 14, Chauvoncourt.
OLIVIERI Don Jacques, Soldat ; 19 novembre 14, Bar-le-Duc.
GRANIER Albert, Soldat ; 19 novembre 14, Saint-Mihiel.
BOUSQUEL Frédéric, Soldat ; 19 nov. 14, Hôp. Bar-le-Duc.
CHABERT Marius, Clairon ; 20 nov. 14, Hôpital, Bar-le-Duc.
THERON Noël, Soldat ; 21 nov. 14, Hôpital, Bar-le-Duc.
DURON Gaston, Soldat ; 23 nov. 14, Hôp. N°5, Chauvoncourt.
PONS Dieudonné, Soldat ; 26 novembre 14, Chauvoncourt.
LAPPIN René, Soldat ; 29 novembre 14, Chauvoncourt.
MARMEY Albert, Sergent ; idm.
BARRAT Jean, Soldat ; 4 décembre 14, Pierrefite.
BESSIERE Iréné, Soldat ; 7 décembre 14, Saint-Mihiel.
ENJALRAN Baptiste, Soldat ; 7 décembre 14, Marseille (H.-D.).
ESTEPHANT Paul, Soldat ; 7 décembre 14, Près, Saint-Mihiel.
GALTIER Jules, Soldat ; idm.
GRENIER Louis, Soldat ; idm.
GARRIC Amédé, Soldat ; 7 décembre 14, Chaumont-sur-Aisne.
HOT Edouard, Soldat ; 7 décembre 14, Saint-Mihiel.
OUSTRY Augustin, Soldat ; 7 déc. 14, Bois des Hautes-Charrières.
CARAVIELE Marius, Soldat ; 7 décembre 14, Montigny.
YEHEZ Roch, Soldat ; 7 déc. 14, Ambulance principale d’Ulm.
COBRAT Jean, Soldat ; 12 décembre 14, Caen.
CABROL Louis, Soldat ; 20 décembre 14, Villers Bretonneux.
FABREGUETTE Joseph, Soldat ; 21 décembre 14, Dijon.
ROSSIGNOL Aubin, Sergent-fourrier ; 23 décembre 14, Bar-le-Duc.
ASTIC Georges, Soldat ; 23 décembre 14, Metz.
SAVY Firmin, Soldat ; 24 décembre 14, Villers Bretonneux.
BOUSQUET Louis, Soldat ; 28 décembre 14, T.C.H.
CHABALIER Régis, Caporal ; 8 janvier 15, Bar-le-Duc.
SOUSTELLE Maurice, Soldat ; 12 janvier 15, Bar-le-Duc.
CAZALS Fernand, Soldat, 20 janvier 15, inhumé par les Allemands.
ENCOYANT Jean, Soldat ; 13 janvier 15, Bar-le-Duc.
GAILLARD Charles, Soldat ; 25 janvier 15, Bar-le-Duc.
DEDREUIL Monnet, Soldat ; 31 janvier 15, Bar-le-Duc.
CASTAGNET Pierre, Sergent ; 18 février 15, Cannes.
BECKER Nicolas, Soldat ; 18 février 15, Aux Eparges.
PIGASSON René, Soldat ; 5 mars 15, Hôp. 9, Châlons-sur-Marne.
CHANTARD Antoine, Soldat ; 8 mars 15, Chauvoncourt.
GARREAU Gaston, Sous-lieutenant ; 20 mars 15, Hautes-Charrières.
BELOT Etienne, Caporal ; 1er avril 15, Verdun (Hôp. Temp.).
BURGAS Olivier, Soldat ; 11 avril 15, décédé chez ses parents.
BARBEAU Alexandre, Soldat ; 11 avril 15, Saint-Mihiel.
CARTAN Gustave, Soldat ; 11 avril 15, Pierrefite.
KULN Eugène, Soldat ; 16 avril 15, St-Mandrier, Toulon.
VERNHES Jean, Soldat ; 21 avril 15, Lazaret de Giessen.
SONIER Valentin, Soldat ; 23 avril 15, Beauséjour.
GAUTHIER Octave, Soldat ; 14 mai 15, Framerville.
MEHL Henri, Soldat ; 23 mai 15, Amb. Villotte (Maine).
VALLET Gustave, Sergent ; 26 mai 15, Tranchées de Régnoville.
MATTEI Thomas, Soldat ; 4 juin 15, Singen (Allemagne).
LECHIERE Joseph, Soldat ; 8 juin 15, Riguerville.
NICOLAS Victor, Caporal ; 10 juin 15, Manonvillers (M.-et-M.).
BRUNEL Pierre, Caporal ; 10 juin 15, Amb. Martincourt.
ROUX Félix, Soldat ; 26 juin 15, Tranchée de Régnoville.
REFOUVELET Antoine, Soldat ; 29 juin 15, Régnoville.
BRY René, Soldat ; 2 juillet 15, Entre Fey-en-Haye et le Quart.
VANNES Jean-Baptiste, Soldat ; idm.
MOLLIER Pierre, Sous-Lieutenant ; 3 juillet 15, Fey-en-Haye.
BRANET Joseph, Soldat ; 4 juillet 15, Ambulance 2-13.
DELORD Marcel, Soldat ; 4 juillet 15, Près du Quart en réserve.
GUIGOU Paul, Soldat ; 4 juillet 15, Fey-en-Haye.
HANNE Louis, Capitaine ; idm.
LE BERRE Charles, Lieutenant ; 4 juillet 15, Pont-à-Mousson.
MILLERET Marcel, Sergent ; 4 juillet 15, Fey-en-Haye.
PALLAVICINI Dominique, Sous-Lieutenant ; idm.
ROULENDES Louis, Soldat ; 4 juillet 15, Bois-le-Prêtre.
REYNES Xavier, Sous-Lieutenant ; 4 juillet 15, Fey-en-Haye.
VINCENTI Dominique, Adjudant ; 5 juillet 15, Fey-en-Haye.
BARRET Albert, Soldat ; 5 juillet 15, Fey-en-Haye.
MAGNAN Marie, Soldat ; 5 juillet 15, Pont-à-Mousson.
CIGNONI Joseph, Soldat ; 5 juillet 15, Ambulance n°5.
ALARY Anatole, Caporal ; 6 juillet 15, Fey-en-Haye.
BOURGAREL Augustin, Soldat ; 6 juillet 15, Fey-en-Haye.
DESHOUS Louis, Caporal ; 6 juillet 15, Fey-en-Haye.
ESPOSITO Michel, 6 juillet 15, à l’ambulance.
FAURE Ernest, Caporal ; 6 juil. 15, entre Fey-en-Haye et le Quart.
FIGOLI Joseph, Soldat ; idm.
GONZALES Joseph, Soldat ; idm.
MANON Anatole, Soldat ; idm.
MARCELLIN Pierre, Soldat ; 6 juillet 15, Belleville (M.-et-M.).
REVEST Laurent, Soldat ; 6 juil. 15, Entre Fey-en-Haye et le Quart.
TERRAL Auguste, Soldat ; idm.
TRINQUES Camille, Soldat ; idm.
CHAVARDEZ Pierre, Soldat ; 7 juil. 15, ent. Fey-en-Haye et le Quart.
CORELLON Joseph, Sous-Lieutenant ; idm.
COUFFIER Gaston, Soldat ; idm.
ENCONTRE Paul, Soldat ; idm.
GRAS Siméon, Soldat ; idm.
HARAMBILLET Pierre, Soldat ; idm.
MANGON Alphonse, Soldat ; idm.
MAUREL Ernest, Soldat ; idm.
MICHOLLET Philippe, Soldat ; idm.
OLDRA Eugène, Soldat ; 7 juil. 15, ent. Fey-en-Haye et le Quart.
ROURE Gabriel, Sous-Lieutenant ; 7 juillet 15, Fey-enHaye.
TOULZE Célestin, Soldat ; idm.
ALRIC Etienne, Soldat ; 8 juillet 15, Fey-en-Haye.
AUCERVILLE Régis, Soldat ; 8 juillet 15, Fey-en-Haye.
BERNARD Antoine, 8 juillet 15, Rupt (Meuse).
CHUPEAU Clément, Soldat ; 8 juillet 15, Fey-en-Haye.
CLADI André, Soldat ; idm.
CLEUX Joseph, Soldat ; 8 juillet 15, Pont-à-Mousson.
GARTESOLEIL Pierre, Soldat ; 8 juillet 15, Pont-à-Mousson.
GRILL Yves, Caporal ; 8 juil. 15, ent. Fey-en-Haye et le Quart.
GRUVEL Emile, Soldat ; idm.
MARSAUD Aimé, Caporal ; 8 juillet 15, Ambul. 2, 73e Div.
MOURRIES Prosper, Soldat ; 8 juil. 15, ent. Fey-en-Haye et le Quart.
PASQUIOU Emile, Soldat ; idm.
ROQUES Hippolyte, Soldat ; idm.
ROUBAUD Léopold, Soldat ; idm.
SALVAGNAC François, Soldat ; idm.
CHANAVAS Joseph, Soldat ; 9 juillet 15, Pont-à-Mousson.
DAVID Edouard, Soldat ; idm.
DREVET Joseph, Soldat ; idm.
DUVUITY Baptiste, Soldat ; idm.
LADRAT Pierre, Soldat ; 9 juillet 15, Rembercourt.
NEYRAUD François, Soldat ; 13 juillet 15, St-Mandrier, Toulon.
BARASCUT Paul, Soldat ; 14 juillet 15, près du Quart en Réserve.
BONNET Antoine, Soldat ; 14 juil. 15, ent. Fey-en-Haye et le Quart.
CAVERAC Maurice, Soldat ; 14 juillet 15, Quart en Réserve.
LACAS Justin, Soldat ; idm.
DAUMAS Joseph, Soldat ; idm.
DALGUES Joseph, Sergent ; idm.
GIRON Jean, Sergent ; idm.
FARBAS Etienne, Soldat ; idm.
MARTIN Félicien, Soldat ; 14 juillet 15, Hôp. Temp. 3, Bourges.
PECON Lange, Soldat ; 14 juillet 15, Quart en Réserve.
PLANCHON pierre, Caporal ; 14 juillet 15, Quart en Réserve.
REYNES Joseph, Caporal ; idm.
SAUSSOL Barthélémy, Soldat ; idm.
SCAGLIA Toussaint, Caporal ; 14 juil. 15, ent. Fey-en-Haye et le Quart.
BERENGER Alexandre, Serg.-Maj. ; 15 juil. 15, Quart en Réserve.
CATHALA Etienne, Soldat ; idm.
CAZALEDE Léonce, Soldat ; 15 juillet 15, Pont-à-Mousson.
CHALBERT Paul, Soldat ; 15 juillet 15, Dijon.
ESPOSITO Baptistin, Soldat ; 15 juillet 15, Quart en Réserve.
FAYOL Jacques, Soldat ; idm.
FERRAND Marceau, Caporal ; 15 juillet 15, Dieulonard.
HERAU Louis, Soldat ; 15 juillet 15, Perpignan.
BONDES Marc, Soldat ; 16 juillet 15, Dieulonard.
DEBARD Louis, Soldat ; 16 juillet 15, Châlons-sur-Saône.
GUILLE Eugène, Soldat ; 16 juillet 15, Toul (Hôp. Gama).
PADOVANI Michel, Sergent ; 16 juillet 15, Toul.
BOSC Léon, Soldat ; 17 juil. 15, Toul, hôp. temp. 16 St-Charles.
CLUZEAU Jean, Soldat ; 15 juillet 15, Pont-à-Mousson.
CLEMENT Auguste, Soldat ; idm.
MASSE André, Soldat ; 17 juillet 15, Toul, (hôp. Gama).
CROS Clément, Soldat ; 18 juillet 15, Bois-le-Prêtre.
ESCANDE Paul, Soldat ; 18 juillet 15, Toul (hôp. de Gama).
SOLERE Etienne, Soldat ; 19 juillet 15, Hôpital mixte de Privas.
CAUMETTE Louis, Soldat ; 21 juillet 15, Toul.
MANOUVRIER Pierre, Soldat ; 21 juillet 15, Vittel (hôp. 10).
ARRO Germain, Sergent ; 22 juillet 15, Bois-le-Prêtre.
BARROUILLET Evariste, Soldat ; 24 juillet 15, Dieulonard.
GEROND Alphonse, Soldat ; 24 juillet 15, Bois-le-Prêtre.
JALABERT Célestin, Soldat ; 24 juil. 15, ent. Fey-en-Haye et Quart.
OLIVIER Justin, Soldat ; 24 juillet 15, Hôp. temp. 16, Toul.
PEGROUX Jacques, Soldat ; 25 juillet 15, Bois-le-Prêtre.
BECAMEL André, Soldat ; 25 juillet 15, Ecouvres.
BARET Louis, Soldat ; 26 juillet 15, Toul (hôpital Gama).
VAYSSETTE Marin, Soldat ; 26 juillet 15, Toul (hôp. St-Charles).
GRAND André, Caporal ; 28 juillet 15, Toul (hôp. St-Charles).
MERIC Jules, Soldat ; 29 juillet 15, Bois-le-Prêtre.
VALENTINI Antoine, Soldat ; idm.
SIMON Michel, Soldat ; 30 juillet 15, Romans (hôpital).
THOMAS Antonio, Soldat ; 30 juil. 15, Amb. 1, Pompey (M. et M.).
VILLERS Louis, Adjudant-chef ; 30 juillet 15, Bois-le-Prêtre.
CHIARELLI Dominique, Caporal ; 2 août 15, Toul (hôpital).
FABRE Auguste, Soldat ; 2 août 15, St-Mandrier, Toulon.
RINALDI Laurenzio, Caporal ; 5 août 15, ent. Fey-en-Haye et Quart.
LOGRANO Saturnin, Soldat ; 5 août 15, Privas (hôp. mixte).
BEVILLE Elie, Soldat ; 8 août 15, Toul.
SCHROEDER Georges, Soldat ; 8 août 15, Lazaret Sarrelouis (L.).
PECOUL Paul, Soldat ; 10 août 15, Toul (hôpital Gama).
FOUGERE Marien, Soldat ; 11 août 15, Bois-le-Prêtre.
MILLE Paul, Soldat ; 11 août 15, Belleville (Ambulance 3-64).
BRIBES Georges, Soldat ; 12 août 15, Belleville (Ambulance 3-64).
CLAUZON Jean-Baptiste, Soldat ; 12 août 15, Bois-le-Prêtre.
COMBE Siméon, Soldat ; idm.
DARGENT Kléber, Sergent ; idm.
MAIFFRET Lazare, Soldat ; idm.
CTIEGLITZ Raymond, Soldat ; idm.
REGNIER Fernand, Soldat ; 13 août 15, Bois-le-Prêtre.
ROL Joseph, Soldat ; 13 août 15, Belleville (Ambulance 3-64).
VENTORINI Antoine, Soldat ; 15 août 15, Belleville (Ambulance 3-64).
BESSIERE Léon, Soldat ; 16 août 15, Bois-le-Prêtre.
JUDAS Paul, Soldat ; 17 août 15, Ecrouves (Soissons).
BOURRELY Théophile, Soldat ; 17 août 15, Bois-le-Prêtre.
COSIMI François, Soldat ; 18 août 15, Bois-le-Prêtre.
SOULAYROL Adrien, Soldat ; idm.
MIALOU Auguste, Caporal ; 19 août 15, Bois-le-Prêtre.
ORSONI Antoine, Sergent ; 20 août 15, Lyon, hôpital 16.
NICOLAS Clovis, Soldat ; 22 août 15, Belleville (Ambulance 3-64).
MARTIN Emile, Soldat ; 24 août 15, Collège Ferché, hôp. 17.
SARDOU Léon, Soldat ; 25 août 15, Toul, hôp. St-Charles.
JULLIEN Félix, Soldat ; 27 août 15, Belleville.
GAUTIER Marius, Soldat ; 2 septembre 15, Somme-Py et Tahure.
BATTESTI Dominique, Sergent ; idm.
MAFFEI Marius, Soldat ; 3 septembre 15, Bois-le-Prêtre.
BANDET Charles, Adjudant ; 5 sept. 15, entre Somme-Py et Tahure.
JEAN Louis, Soldat ; 7 septembre 15, Bois-le-Prêtre.
COSTE Régis, Soldat ; 9 septembre 15, Lyon (hôpital).
SEGUI Léon, Soldat ; 29 sept. 15, entre Somme-Py et Tahure.
BARTOUT Blaise, Caporal ; idm.
BOYER Emmanuel, Sous-Lieutenant ; 30 sept. 15, Somme-Py-Tahure.
CLEMENTZ Antoine, Caporal ; 30 sept. 15, Somme-Suippes.
COSSON Maurice, Soldat ; 30 sept. 15, entre Somme-Py et Tahure.
FELTZINGER Georges, Soldat ; idm.
GUILLEMIN Victor, Sergent ; 30 sept. 15, Somme-Suippes.
GOUGER Jean, Soldat ; 30 sept. 15, entre Somme-Py et Tahure.
BOUSQUET Damien, Caporal ; 1er oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
DOL Victor, Soldat ; idm.
BAUTE Louis, Soldat ; 2 oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
FANOUQUI Jean-Baptiste, Caporal ; 2 oct. 15, Toulon.
BARTHELEMY Alphonse, Soldat ; 2 oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
COMTE Adolphe, Sergent ; idm.
CARLOTTI Arsénio, Soldat ; idm.
CARBUCCIA François, Sous-Lieutenant ; idm.
SONSOL Alban, Caporal ; idm.
HABECHE Mohamed, Soldat ; idm.
HILAIRE Henri, Soldat ; idm.
LETIA François, Sergent ; idm.
LAMPRE André, Soldat ; idm.
NOYRIGAT Elis, Soldat ; idm.
COSTE Paul, Clairon ; 3 oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
CARRON Alfred, Soldat ; idm.
MEFFRE Adrien, Soldat ; idm.
MAUREN Jean, Soldat ; 3 oct. 15, Somme-Suippes, amb. 15-14.
TUDES Georges, Sergent ; 4 oct. 15, St-Rémy-sur-Bussy, amb.13.
RONDON Jules, Soldat ; 4 oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
RICHARD louis, Soldat ; idm.
PRADET Henri, Soldat ; 4 oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
PONEYS-CASAMAJAN J.-B., Soldat ; idm.
LOUIS Honoré, Soldat ; idm.
DEJOUX Benjamin, Soldat ; idm.
DAVID Alphonse, Soldat ; idm.
BELLIOL Edmond, Soldat ; idm.
ANZIANI Fabien, Sergent ; 5 oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
MARTIN Philogène, Soldat ; 5 oct. 15, St-Etienne, hôp. aux. 6.
PELLECUER Marius, Soldat ; 5 oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
ROUBERT Jules, Soldat ; 6 octobre 15, Somme-Suippes.
REBOUL Marius, Soldat ; 6 octobre 15, camp d’Elberfeld.
PERPERE Bernard, Soldat ; 6 oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
LE CORDIER Pierre, Soldat ; idm.
LANGIER Jules, Capitaine ; idm.
KERHORUAN Eugène, Soldat ; 6 octobre 15, Suippes.
JOURNES François, Capitaine ; 6 oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
JOURDAN François, Soldat ; idm.
BARASCUD Antoine, Caporal ; 6 octobre 15, Somme-Suippes.
LUTRAN Félix, Soldat ; 7 octobre 15, Somme-Suippes.
BOISSET Pierre, Soldat ; 8 octobre 15, Suippes.
CAVALIER Auguste, Soldat ; 8 oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
CARRIERE François, Soldat ; idm.
DURAND Alexandre, Sergent ; idm.
PASCAL Gabriel, Sergent ; idm.
POUZAIRE Louis, Sergent ; 8 octobre 15, Somme-Suippes.
VERDILLON Emile, Soldat ; 8 oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
CONSTANTIN Marius, Soldat ; 9 oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
ROQUES Louis, Soldat ; 9 octobre 15, Béziers, hôp. aux. 4.
SERVEN Siméon, Soldat ; 10 oct. 15, ent. Somme-Py et Tahure.
COROLLEUR Yves, Soldat ; 11 octobre 15, Toulon, hôpital.
AUDIER Hippolyte, Soldat ; 15 octobre 15, Trou-Bricot.
JOUFFRET Félix, Soldat ; 19 octobre 15, Ambulance 5-16.
ROUVIERE Casimir, Soldat ; 20 octobre 15, Somme-Suippes.
LEOCADIE Joseph, Soldat ; 28 octobre 15, près Ville-sur-Tourbe.
ESTIEN Louis, Soldat ; idm.
BENEZET Henri, Soldat ; 30 octobre 15, près Ville-sur-Tourbe.
PLANTIER René, Soldat ; 30 octobre 15, près Ville-sur-Tourbe.
GOBLET Auguste, Soldat ; 2 novembre 15, signalé décédé.
MARCELLIN Raphaël, Sous-Lieutenant ; 17 nov. 15, Mesnil les Hurlus.
GENTIL Léon, Soldat ; 7 décembre 15, Braux Ste-Gohière.
MOLLET Paul, Soldat ; 10 décembre 15, Braux Ste-Gohière.
AUTRET Pierre, Soldat ; 13 déc. 15, Ténédos (hôp. St-François).
GUENNEGUEZ Lucien, Sergent ; 27 déc. 15, Braux Ste-Gohière.
BUGAREL Etienne, Soldat ; 1er janvier 16, Ste-Menehould.
BERNARD Le Saint, Sergent ; V janvier 16, C. H. (Note Melle 276).
LENE Sébastien, Soldat ; 27 janvier 16, Tournon.
PERRINAUD Joseph, Soldat ; 1er mars 16, Guillaumont (Somme).
ROCHETTE Lucien, Capitaine ; 3 mars 16, Framerville.
FRAISSE Théodore, Soldat ; 5 mars 16, Nice (hôpital).
GENDRE Michel, Soldat ; 13 mars 16, près de Framerville.
PELLET Cyprien, Soldat ; 22 mars 16, près de Framerville.
NAVARRE Louis, Sous-Lieutenant ; 23 mars 16, Vichy.
LANTHIER Paul, Soldat ; 27 mars 16, Amiens (hôp. temp.).
BARGE Joseph, Soldat ; 29 mars 16, Framerville .
BOURGUET Emile, Soldat ; idm.
BOUISSON Alexandre, Soldat ; idm.
BOURGUET Joseph, Soldat ; idm.
BANCEL Pierre, Caporal ; 29 mars 16, près de Framerville.
CHIARONI François, Sous-Lieutenant ; 29 mars 16, Framerville.
CATTE Henri, Soldat ; idm.
CLONO Guillaume, Caporal ; idm.
CARDEILLAT Raymond, Soldat ; idm.
CAUROC Victor, Soldat ; idm.
FILIPPI Charles, Soldat ; idm.
FREDERICI Don Jean, Soldat ; idm.
FERRAND Jules, Soldat ; idm.
LAMOUREUX Félix, Soldat ; idm.
MATHIEU Jean, Soldat ; idm.
SIGUIER Jean-Pierre, Soldat ; idm.
MASSOT Elie, Soldat ; idm.
PRIVAT Auguste, Soldat ; idm.
PATIN Raphaël, Sergent ; idm.
PERRONO Jean-Marie, Soldat ; idm.
QUILICI Janvier, Soldat ; idm.
PERBOS Mathieu, Soldat ; 31 mars 16, Framerville.
NICOLAS Joseph, Soldat ; 13 avril 16, Ambulance 16-22.
STEVE André, Soldat, 17 avril 16, Ambulance 16-22.
LUCAS Vincent, Caporal clairon ; 9 mai 16, Brest.
AUBRY Raoul, Soldat ; 14 mai 16, Framerville.
BERTHIER Maurice, Sous-Lieutenant ; idm.
CAMPANA François, Sergent ; idm.
TRIOZON Jean, Sergent ; 15 mai 16, Amb. Marchélepot.
FABER Raymond, Soldat ; 16 mai 16, Harbonnières.
MAS Antonin, Soldat ; 20 mai 16, Harbonnières.
PIERRAGGI Bianconi, Soldat ; 22 mai 16, Rens. source allem.
CHABERT Henri, Soldat ; 24 mai 16, Framerville.
GOBLET Auguste, Soldat ; 31 mai 16, Fort de Metz (hôpital).
CELLIER Guillaume, Soldat ; 22 juin 16, Saint-Chinian.
GUIGUE Louis, Soldat ; 25 juin 16, Villers-Bretonneux.
ARNAL Marie Louis, Sergent ; 1er juillet 16, Méréaucourt.
BACKMANN Jean, Soldat ; 1er juillet 16, Méréaucourt (Somme).
BIBAL Germain, Sergent ; 1er juillet 16, bois de Méréaucourt.
FONTAGNES Jean, Soldat ; 1er juillet 16, bois de Méréaucourt.
GUIRAMAND Léon, Soldat ; idm.
GUIGOU Pierre, Soldat ; idm.
TESSIERE Joseph, Sous-Lieutenant ; 1er juillet 16, Méréaucourt.
TROUNIAC louis, Soldat ; 1er juillet 16, près de Méréaucourt.
REDOUTE Jean, Sergent ; idm.
COUDERC Emile, Soldat ; 2 juillet 16, bois de Méréaucourt.
CHAMARD Augustin, Soldat ; idm.
EXPERT Félix, Soldat ; idm.
FLANDIN Victor, Soldat ; idm.
PANSARDI Raphaël, Soldat ; idm.
FERRERE Jean, Soldat ; idm.
GAUTIER Joseph, Soldat ; idm.
JOUI Etienne, Soldat ; idm.
LAMBREMON Louis-Jean, Soldat ; idm.
MAILLOT Joseph, Soldat ; idm.
MARTY Jean, Caporal ; 2 juillet 16, près de Cappy.
RAYNAUD Jean, Soldat ; 2 juillet 16, près du bois de Méréaucourt.
RIVIERE Louis, Soldat ; idm.
SCOTTO di SUOCCIO Salvator, Caporal ; idm.
VENTALON Louis, Caporal ; 3 juillet 16, Cappy.
LE CREV René, Soldat ; 3 juillet 16, Marcelcave.
COULON alphonse, Soldat ; idm.
COULIBALY Hilarion, Soldat ; 4 juillet 16, Marcelcave.
COQ Jean, Soldat ; 4 juillet 16, Méréaucourt.
BUSSENEY François, Sergent ; 6 juil. 16, poste év. de l’Eclusier.
PASCAL Théophile, Soldat ; 6 juil. 16, bois de Méréaucourt.
PIERRE Alexis, Soldat ; 8 juillet 1916, Amiens.
BALBINE Raoul, Soldat ; 8 juillet 16, Cappy.
BOUCHE Prosper, Caporal ; 9 juillet 16, Vlillers-Bretonneux.
GRENIER Albert, Soldat ; idm.
BEAUSSIER Charles, Caporal infirmier ; 10 juil. 16, Villers.
CORBEL Yves, Soldat ; 10 juillet 16, près de Barleux.
CUCIOLI Georges, Caporal ; 10 juillet 16, Herbécourt.
GIREND Jean, Soldat ; 10 juillet 16, Louvencourt.
PITOT Anselme, Soldat ; 12 juillet 16, Herbécourt.
PIGNOL Auguste, Soldat ; idm.
DALLE Joseph, Soldat ; 12 juillet 16, Marcelcave.
FALANGA Joseph, Soldat ; 13 juillet 16, Marcelcave.
VOCLUSE Léon, Soldat ; 13 juillet 16, Herbécourt.
MONFERINO Jean, Sergent ; 16 juillet 16, près Flaucourt.
MARTINETTI Toussaint, Sergent ; idm.
MAURIN Léon, Soldat ; idm.
RIO Lucien, Soldat ; idm.
ESTEVE Martin, Soldat ; idm.
BLANC Louis, Soldat ; 17 juillet 16, près Flaucourt.
CHARNY Jean-Marie, Soldat ; 17 juillet 16, près Flaucourt.
PIOCH Paul, Soldat ; idm.
PETITPIERRE Henri, Soldat ; 18 juillet 16, près Flaucourt.
PHILIPPON Claudius, Soldat ; idm.
THERON Clément, Soldat ; idm.
SABINEAU Lucien, Soldat ; idm.
STEFANI Paul, Soldat ; idm.
LAROZE Gaston, Caporal ; idm.
LAMOLI Joachin, 18 juillet 16, près Flaucourt.
LOUIS Victor, Caporal ; 18 juillet 16, Marcelcave.
GRAVIER Joseph, Soldat ; 18 juillet 16, près de Flaucourt.
GRELAU Albert, Soldat ; idm.
BRABANT Jean, Soldat ; idm.
CHABRAN Auguste, Soldat ; idm.
COMES Léon, Soldat ; 18 juillet 16, Villers-Bretonneux.
BARBERIS Alfred, Soldat ; 19 juillet 16, près de Flaucourt.
FERRAND Jules, Soldat ; idm.
GARCIN Sylvain, Soldat ; idm.
GOUT Louis, Soldat ; idm.
AUBERT Marius, Soldat ; 20 juillet 16, Flaucourt.
ALVERDY Fernand, 20 juillet 16, près de Barleux.
ALIBELLI Joseph, Soldat ; idm.
BRESSOT Marcel, Sergent ; idm.
BEDOUIN Louis, Sergent ; idm.
BOCK Sylvestre, Soldat ; idm.
BIBOY Jean, Soldat ; idm.
BONNAFE Henri, Soldat ; 20 juillet 16, Villers-Bretonneux.
BULTE André, Soldat ; 20 juillet 16, près de Barleux.
BONA Antoine, Adjudant ; idm.
BARAZER de LANNUREEN Etienne, Sous-Lieutenant ; 20 juil. 16, Barleux.
CODACCIONI Paul, Adjudant ; 20 juillet 16, près de Barleux.
CAMBON Jean, Soldat ; idm.
CARRAZINI Don Antoine, Caporal ; idm.
CHEVALLIER Elie, Adjudant-Chef ; idm.
CANAT Jean, Soldat ; idm.
CONSTANT Alfred, Soldat ; idm.
CHAVE Louis, Soldat ; idm.
CREOUT Guillaume, Soldat ; idm.
CAZENEUVE Prosper, Soldat ; idm.
CAYLA Georges, Caporal ; idm.
DAUCHE Camille, Ca pitaine ; idm.
DOUMENG Théophile, Capitaine ; idm.
DUBAUCHET François, Soldat ; idm.
DOUGERE Apollon, Soldat ; idm.
DURAND André, Soldat ; idm.
EDOUARD Charles ; Caporal ; idm.
FONTAINE Albert, Soldat ; 20 juillet 16, près de Barleux.
FABRE Germain, Soldat ; idm.
FOREST Jean, Soldat ; idm.
GLANDY Albert, Soldat ; idm.
GUERRIERI Don Félix, Sous-Lieutenant ; idm.
GRIMALDI Jean, Soldat ; idm.
GARRIC Edouard, Soldat ; idm.
GAUTRAN Jules, Soldat ; idm.
GALON Adolphe, Clairon ; idm.
GELIX Portal, Soldat ; idm.
HEGVIN Ernest, Caporal ; idm.
IMBERT Victor, Sous-Lieutenant ; idm.
JAUZIOU Arthur, Soldat ; idm.
JULLIAN François, Soldat ; idm.
LANTIER Paul, Soldat ; idm.
LOMBARD Justin, Soldat ; idm.
LOUZE Joseph, Soldat ; idm.
LAPLEAU Georges, Clairon ; 20 juillet 16, Barleux.
LALLIER Léon, Caporal ; 20 juillet 16, Hôpital Barleux.
LECULIER Edouard, Sergent ; 20 juillet 16, Barleux.
LAMOUR Pierre, Soldat ; idm.
LAVERGNE Antoine, Soldat ; idm.
LAPLANCHE Maurice, Soldat ; idm.
TRESOS Louis, Soldat ; idm.
MILLIAT Joseph, Soldat ; 20 juillet 16, près de Barleux.
MICOULIN Joseph, Soldat ; idm.
MARIE Siméon, Soldat ; idm.
MAZARD Louis-Joseph, Sergent ; idm.
MATTEI Antoine, Soldat ; idm.
MAYER Victor, Sergent ; idm.
NEMORIN Emile, Soldat ; idm.
PUPIER Claude, Soldat ; idm.
PIN Emile, Soldat ; idm.
PAOLI Jules, Soldat ; idm.
RANAINO Joseph, Caporal ; idm.
RECORD Louis, Soldat ; idm.
ROUMETTE Emile, Soldat ; idm.
RICORD Paul, Soldat ; idm.
RAOUN Eugène, Soldat ; idm.
SIMON Jean, Caporal ; idm.
SALACROUP Joseph, Soldat ; idm.
SAUNOIS Paul, Caporal ; idm.
OLIVIERI Joseph, Soldat ; idm.
SOUBES Abel, Soldat ; idm.
SABATIER Alphonse, Soldat ; idm.
THERIC Joseph, Soldat ; idm.
THOMAS Louis, Soldat ; 20 juillet 16, près de Barleux.
TAROLLE Pierre, Soldat ; idm.
VITTORI Antoine, Soldat ; idm.
VILLESECHE André, Soldat ; idm.
BOIS Mathieu, Soldat ; 21 juillet 16, près de Barleux.
FOREST Abel, Caporal ; idm.
FUHERA Joseph, Soldat ; idm.
FORESTIER Jules, Soldat ; 21 juillet 16, près de Flaucourt.
LAVERNHE Léon, Soldat ; 21 juillet 16, Hôpital n° 13.
MERCADIER Louis, Soldat ; 21 juillet 16, Marcelcave.
IBRAN Raoul, Sergent ; 21 juillet 16 près Barleux.
NACLAIRE Joseph, Soldat ; 21 juil. 16, Amiens (hôp. temp. 103).
ROSSI Gaston, Caporal ; 21 juillet 16, Hôp. Marcelcave.
RENAUD Henri, Caporal ; 21 juillet 16, près de Barleux.
SCHEVENEL Emile, Soldat ; 22 juillet 16, Marcelcave.
RIVERA François, Soldat ; 22 juillet 16, Hôp. Marcelcave.
JACQUEMOND Jean, Soldat ; 22 juillet 16, Villers-Bretonneux.
CHANAVIN Emile, Sergent ; idm.
CHELIN Guillaume, Soldat ; 22 juillet 16, près de Barleux.
CORRE Gilbert, Soldat ; 22 juillet 16, près de Flaucourt.
BARGUES Henri, Soldat ; 23 juillet 16, Hôpital n° 13.
DREAU Louis, Soldat ; 23 juillet 16, près de Flaucourt.
DUREIZ Joseph, Soldat ; 23 juillet 16, Marcelcave.
TACUSSEL Julien, Caporal ; 24 juillet 16, Marcelcave.
SILVE Elie, Soldat ; 24 juillet 16, Amiens (Hôpital temp. 4).
PUJO Alexandre, Adjudant ; 25 juillet 16, Hôpital 13 (6e Armée).
BONNISSET Daniel, Soldat ; 25 juillet 16, Amiens (hôpital).
BROC Victor, Soldat ; 26 juillet 16, Amiens (hôpital).
CARRIERE Gratien, Soldat ; 26 juillet 16, près de Flaucourt.
VERGNOL Félix, Soldat ; 26 juillet 16, Hôpital, Fontainebleau.
BOLLIER Joseph, Soldat ; 28 juillet 16, Villers-Bretonneux.
CAPIAN Paul, Caporal ; 28 juillet 16, Marcelcave.
AUSSAGUE François, Soldat ; 29 juillet 16, Marcelcave.
LILES Georges, Sergent ; 3 août 16, Neuilly (hôpital auxiliaire).
CHABERT Albéric, Soldat ; 7 août 16, Cappy.
SOREAU Alexandre, Soldat ; 7 août 15, près de Froissy (Somme).
VEYRES François, Soldat ; 8 août 16, Marcelcave.
SANTENAC Côme, Soldat ; 8 août 16, Barleux.
RAVEL Edmond, Soldat ; idm.
MASSOL Cyprien, Soldat ; idm.
GRANIER Eugène, Soldat ; 8 août 16, près de Biache.
FLOUTIER Paul, Soldat ; 8 août 16, près de Barleux.
BESSIERE Emile, Soldat ; idm.
ARZALIER Louis, Soldat ; idm.
ACHERY Joseph, Soldat ; 9 août 16, Marcelcave-les-Buttes.
ARCUCCI Pierre, Soldat ; 9 août 16, Wiencourt (Somme).
CARRERE Pierre, Caporal ; 9 août 16, Carrière de Chignolles.
DIDISHEIM Salomon, Sergent ; 9 août 16, Barleux.
GAULIN René, Soldat ; 9 août 16, près de Barleux.
TAILLADE Jacques, Sergent ; 9 août 16, hôpital d’évacuation 13.
LOUIS Gaston, Soldat ; 9 août 16, Flaucourt.
PEYRAT François, Soldat ; idm.
MARTIN Jacques, Soldat ; 10 août 16, Marcelcave.
PERETTI Adrien, Soldat ; 10 août 16, Cappy.
VACHER Baptiste, Soldat ; 11 août 16, près Barleux.
LABILLE Louis, Soldat ; 11 août 16, Janès (Grèce).
BOUCY Etienne, Sergent ; 11 août 16, hôpital d’évacuation 13.
LECHAT Anicet, Soldat ; 12 août 16, près Barleux.
GROSSO Charles, Soldat ; 12 août 16, Flaucourt.
DEGOT Régis, Soldat ; 12 août 16, Flaucourt (Somme).
VIROLLE Jean, Sergent ; 13 août 16, hôpital d’évacuation 13.
VANNIER Lucien, Soldat ; 13 août 16, près Barleux.
LUCIE-MARIE Armand, Soldat ; idm.
GERMAIN Antoine, Soldat ; 13 août 16, près Barleux.
CHIDE Jean, Soldat ; idm.
ARCHY Jules, Soldat ; 14 août 16, près Barleux.
BONNAUD Marie, Soldat ; 14 août 16, Marcelcave.
LE YANDRE François M., Clairon ; 14 août 16, près Barleux.
ROBERT Martin, Sergent ; idm.
COLLETTE Camille, Soldat ; 16 août 16, Marcelcave.
ANDREU Jean, Soldat ; 18 août 16, hôpital n° 13.
DARDUN Louis, Caporal ; 18 août 16, Villers-Bretonneux.
BONET Alphonse, Soldat ; 18 août 16, Barleux.
N’DIAYE Mentor, Soldat ; 21 août 16, Flaucourt.
VEYGE Pierre, Soldat ; 22 août 16, hôp. mil., Issy-les-Moulineaux.
DROUET André, Soldat ; 23 août 16, Brest (hôpital).
RIVAS Elie, Soldat ; 27 août 16, Marcelcave.
CASTANET Charles, Soldat ; 28 août 16, Marcelcave.
ANDRAN Gabriel, Soldat ; 31 août 16, Cherbourg (hôp. du Casino).
LAGES Louis, Soldat ; 1er septembre 16, Saint-Mihiel.
CEUX Félicien, Soldat ; 5 septembre 16, à l’Eclusier.
ABIVEU Yves, Caporal ; 7 septembre 16, hôp. 45, à Lunévrn.
DAUBA Jean, Soldat ; 8 septembre 16, St-Malo (hôpital).
JULIAN Emile, Soldat ; 12 septembre 16, St-Malo (hôpital).
BONNEFOND Jean, Soldat ; 26 septembre 16, Flaucourt.
LAPLAGNE Pierre, Soldat ; 28 sept. 16, Paris (hôp. aux. 1).
FILLIOL Jacques, Soldat ; 12 novembre 16, Stendal.
VIALE Michel, Soldat ; 18 novembre 16, hôpital de Toulouse.
HURTAUD François, Soldat ; 25 novembre 16, Ambulance 6-246.
LANGEN Désiré, Soldat ; Hôpital russe du Pirée.
BEAUGENDRE Stéphane, Soldat ; 18 décembre 16, Noyons.
FOURNEL Auguste, Soldat ; 24 décembre 16, Brod (Serbie).
VERDEILLES Etienne, Soldat ; 25 décembre 16, Ambulance 3.
QUEMENER Jean-Marie, Caporal ; 6 janv. 17, Lambézellec.
CALVET Ferdinand, Soldat ; 7 janvier 17, Peyremale.
LAIRLE François, Chef de Bataillon, 9 janvier 17, près de Monastir.
SAVOYE Eugène, Soldat ; 24 janvier 17, Monastir.
PASQUIER Gaston, Soldat ; 25 janvier 17, Monastir.
CITERNE Ferdinand, Soldat ; 28 janvier 17, près Monastir.
BENOIT Abel, Soldat ; idm.
CHANAL Florentin, Soldat ; 28 février 17, près Monastir.
DOOUF-BALA, Soldat ; 28 février 17, Verria (hôp.) Grèce.
SOULIER Edmond, Soldat ; 12 mars 17, Monastir.
LE POUPOU Louis, Soldat ; 13 mars 17, Monastir.
RAINERO Dominique, Soldat ; 13 mars 17, près Monastir.
ARNAUD Alexandre, Soldat ; 15 mars 17, près Monastir.
CACCAVELLI Dominique, Soldat ; idm.
COMITE Jean, Soldat ; idm.
DANTAVRIBE Antoine, Soldat ; idm.
HEBRARD Jean, Soldat ; idm.
PICHARD Joseph, Caporal ; idm.
ROSTAGNI Albert, Soldat ; idm.
SIRIEYS François, Sous-Lieutenant ; idm.
ANCELIN Louis, Soldat ; 17 mars 17, hôp. bénévole ( Toulon).
BANQUIER Jean, Soldat ; 18 mars 17, près Monastir.
CAFFANO Pierre, Soldat ; idm.
CHALLE François, Soldat ; idm.
POLIVET Victor, Soldat ; idm.
FOULDRI Eugène, Soldat ; idm.
LAVAL Antoine, Soldat ; idm.
LANORE Jean, Soldat ; idm.
LARCHEVEQUE Lucien, Soldat; idm.
GARRIGOU Jean, Soldat ; idm.
GILLET Charles, Sergent ; idm.
POY Jean, Soldat ; idm.
PRUNELLI Charles, Soldat ; idm.
ROUDIERE Alphonse, Sergent ; idm.
RENON Marceau, Soldat ; idm.
ROUSSELOT Joseph, Soldat ; idm.
TALLET Léonard, Soldat ; idm.
THEOLAT Camille, Soldat ; idm.
TONIN Joseph, Caporal fourrier ; idm.
TAMBON Ernest, Caporal ; idm.
GIRARD Etienne, Soldat ; 19 mars 17, près Monastir.
KERHARO Marcel, Soldat ; idm.
TOURREAU Alphonse, Soldat ; 20 mars 17, près Monastir.
MOREAU Michel, Soldat ; 20 mars 17, Langensalz (Allemagne).
LEFEBRE Auguste, Sous-Lieutenant ; 20 mars 17, Monastir.
MAZATAND Marcel, Soldat ; 21 mars 17, Florina.
GOUNET Charles, Soldat ; 23 mars 17, St-Dizier (hôp. 64).
NOZIERE Jean, Soldat ; 24 mars 17, près Monastir.
DUCAZEAU Jean, Soldat ; 24 mars 17, Exisson (Grèce).
BREYSSE Pierre, Soldat ; 24 mars 17, Monastir.
GUY Pasteur, Soldat ; 25 mars 17, près Monastir.
GUINARDY Léon, Soldat ; 28 mars 17, Florina.
BECOUS Jean-Louis, Soldat ; 29 mars 17, Florina.
CHAPIGNAC Jean, Soldat ; 30 mars 17, Monastir.
ROUVE Achille, Soldat ; 31 mars 17, Monastir.
BOIRON Elie, Soldat ; 3 avril 17, Monastir.
POUJOL André, Soldat ; 3 avril 17, Florina (hôpital).
RAMIN Louis, Soldat ; 3 avril 17, Monastir.
ROCHE Auguste, Soldat ; 5 avril 17, Négocani (Grèce).
JARLAN Elie, Soldat ; 12 avril 17, près de Monastir.
CASTELLAS Charles, Soldat ; 13 avril 17, Négocani (amb. 3).
ANTONI Benjamin, Soldat ; 14 avril 17, près Monastir.
AUDUBERTEAU Jean, Soldat ; idm.
TETAZ Fernand, Soldat ; 15 avril 17, près Monastir.
LEMAIRE Antoine, Soldat ; idm.
BERNIS Philippe, Soldat ; 16 avril 17, près Monastir.
VUILLERMET Charles, Sergent ; 17 avril 17, Négocani (Grèce).
PIERRE Yves, Soldat ; 20 avril 17, près Monastir.
BENQUET Joseph, Soldat ; 23 avril 17, Florina (hôpital).
MACE Alphonse, Soldat ; 25 avril 17, Négocani (amb. 3), Grèce.
DEMON Ange, Soldat ; 30 avril 17, Amb. Naoussa (Grèce).
TUAL Pierre, Soldat ; 2 mai 17, Zeitenlick, hôp. temp. n° 3.
FRONT Louis, Soldat ; 6 mai 17, Monastir.
ORSAUD Maurice, Soldat ; 9 mai 17, Monastir.
GOMBERT Alphonse, Soldat ; idm.
DURAND Pierre, Soldat ; 9 mai 17, Pironjanne (Serbie).
MONNEREAU Jean, Soldat ; 10 mai 17, Monastir.
MACE François, Soldat ; 12 mai 17, Amb. mobile 2.
GUIOU Félix, Caporal ; 12 mai 17, Monastir.
VERGNE Albert, Soldat ; 16 mai 17, Nord Monastir.
VERNIER Théodore, Sergent ; idm.
SAMBA Ibrahima, Caporal ; idm.
SUBRE Ernest, Soldat ; idm.
SAVOIE Xavier, Caporal ; idm.
RENOULLEAU Georges, Soldat ; 16 mai 17, Monastir.
KEBE Allorien, Caporal ; 16 mai 17, Nord Monastir.
HELAINE Albert, Soldat ; 16 mai 17, Nord Monastir.
GALZIN Adrien, Sous-Lieutenant ; 16 mai 17, près Monastir.
N’DOYE Médoun, Soldat ; 16 mai 17, Monastir.
M’BENGUE Hassan, Soldat ; 16 mai 17, nord Monastir.
MAILHO Laurent, Soldat ; idm.
MIELE Sauveur, Soldat ; 16 mai 17, nord Monastir.
MOREL Jean-Baptiste, Soldat ; idm.
MOREAU Gabriel, Soldat ; idm.
FORAY Paul, Soldat ; idm.
CHASTEL Claude, Soldat ; 16 mai 17, près Monastir.
CAMPAGNE Auguste, Soldat ; 16 mai 17, Monastir.
CASTAING Pierre, Caporal ; 16 mai 17, Monastir.
BONDAN Louis, Caporal-fourrier ; idm.
BOYER Albert, Soldat ; idm.
BOIS Pierre, Soldat ; idm.
BEQUILLEUX Marcel, Sergent ; 16 mai 17, nord de Monastir.
BELHOMME Henri, Soldat ; idm.
BERTHOLLIER Augustin, Soldat ; idm.
AUGE Lucien, Sous-Lieutenant ; 16 mai 17, côte 1067, nord de Monastir.
MOLES Maxime, Sergent ; 17 mai 17, Monastir.
JUILLAGUET Amédée, Soldat ; idm.
CHOMET Pierre, Soldat ; 24 mai 17, Monastir.
TEILLET Louis-Emile, Soldat ; 24 mai 17 ; hôp. temp., Florina.
SEGAUD Georges, Soldat ; 31 mai 17 ; hôp. temp., Florina.
DOELLAT Julien, Soldat ; 8 juin 17, hôpital de Lemberg.
BECONNE Antoine, Soldat ; 9 juin 17, Florina (hôp.) Grèce.
SAUGARE Maury, Soldat ; 9 juin 17, hôp. -, Sidi-Fath Allah.
URGEL Abila-Raisan, Soldat ; 30 juin 17, naufrage du Calédonien.
ASTRUC Adrien, Soldat ; 6 juillet 17, Monastir.
MATHELIN Germain, Soldat ; idm.
LANTIERI Joseph, Soldat ; 11 juillet 17, Barezani (amb. 10) A. O.
THOMAS Simon, Caporal ; 12 juillet 17, près Monastir.
AVENEL Louis, Soldat ; 18 juillet 17, à Monastir.
BATOU René, Soldat ; 20 juillet 17, hôpital Michel-Lévy.
FARRENY Jean, Soldat ; 22 juillet 17, près Monastir
HONORAT Auguste, Soldat ; 1er août 17, Florina.
LENORMAND Joseph, Soldat ; 2 août 1è, amb. 10-10, Verria.
PAILLE Octave, Soldat ; 11 août 17, hôp. aux. 63, Verria.
PERRET Jules, Soldat ; 22 août 17, près Monastir.
GIRAUDAU Raoul, Soldat ; idm.
SENE Jean-Marius, Soldat 26 août 17, près Monastir.
CHARLES François, Soldat ; 27 août 17, près Monastir.
RICHARD Adrien, Caporal ; 30 août 17, près Monastir.
PANTALLUCCI Joseph, Soldat ; 1er sept. 17, près Monastir.
GREAU Pierre, Soldat ; idm.
FUMERON Henri, Soldat ; 2 septembre 17, Monastir.
ALLARD Alexis, Soldat ; 5 septembre 17, près Monastir.
FALL Assane, Caporal ; 15 septembre 17, Monastir.
LECAM Théo, Soldat ; 12 octobre 17, Amb. 10-10, Verria.
DONIAS Marcel, Soldat ; 13 octobre 17, Avignon, hôpital 34.
CLANET Antoine, Soldat ; 15 octobre 17, Toulon, St-Mandrier.
BASTIDE Paul, Soldat ; 2 novembre 17, Florina.
LADHOUE Maximilien, Soldat ; 12 novembre 17, St-Mandrier.
SOYEZ Louis, Soldat ; 20 novembre 17, Allemagne.
GUILLEX Léon, Soldat ; 1er déc. 17, Gransko (Bulgarie).
PAYAN Denis, Soldat ; 2 décembre 17, près Monastir.
DUFFAUD Jean, Soldat ; 10 décembre 17, Uskub.
DIA FALILOU Marcel, Soldat ; 18 décembre 17, Salonique.
LESAGE Jules-Ernest, Soldat ; 21 décembre 17, Holeven (Serbie).
RANCHE Barthélémy, Soldat ; 27 décembre 17, près Monastir.
ARNAUD Pierre, Soldat ; 27 décembre 17, Allemagne.
LECOMTE Julien, Soldat ; 14 janvier 18, Salonique (hôp. év. 1).
CHATAIN Bertin, Soldat ; 10 février 18, Florina (hôp. temp.).
SARR Dambaz, Soldat ; 10 février 18, hôp. Ste-Anne, Toulon.
MOUTTET Louis, Soldat ; 12 février 18, près Monastir.
ROUX Simon, Soldat ; 14 février 18, hôp. 9, Sofia (Bulgarie).
GUINY Mamadou, Soldat ; 16 février 18, Bizerte (hôpital).
GANDESCHEVILLERS Maurice, Sergent ; 28 février 18, Monastir.
JARASSE Antoine, Caporal ; 17 avril 18, Monastir.
VARAGNAT Marcel, Soldat ; idm.
VILLENEUVE Armand, Soldat ; 12 mai 18, Florina (hôp. temp.).
LEBOUCHER louis-Jules, Soldat ; 21 mai 18, nord Monastir.
BERTHELIER Antoine, Soldat ; 25 mai 18, Florina.
TALAINE Louis, Soldat ; 30 mai 18, hôpital Lévy (Marseille).
TOURVILLON Marcel, Soldat ; 3 juin 18, Monastir.
PAYEN René, Soldat ; 7 juin 18, Monastir.
LASTELLE Marcel, Soldat ; 14 juin 18, Monastir.
PAULIN Louis, Soldat ; 20 juin 18, côte 1248 (nord Monastir).
TIEFFIN Gaston, Soldat ; 25 juin 18, nord de Monastir.
BENIGUI Jean, Soldat ; 30 juin 18, Mannheim (Allemagne).
MONNIER Albert, Soldat ; 3 juil. 18, hôp. temp., Florina.
RICCI André, Soldat ; 4 juillet 18, Hôpital d’Uskub.
VALLEE Louis, Soldat ; 4 juil. 18, hôp. temp. 3, Zeitenlick.
DAUGE Gustave, Soldat ; 24 août 18, Florina.
DIALLO Amadou, Soldat ; 25 août 18, Cannes, hôp. compl. 74.
LIARD François, Soldat ; 3 sept. 18, Boucle Cerna (Serbie).
PERRACCA André, Soldat ; 21 septembre 18, Nice, hôp. 57.
RAVEL Julien, Soldat ; 21sept. 18, hôp. De Thoeme (Suisse).
BERGER François, Soldat ; 25 sept. 18, nord de Schédereck.
BUGUEL Henri, Soldat ; idm.
FORET Henri, Soldat ; idm.
FLORIT Henri, Clairon ; idm.
LEPELLEY Lazare, Lieutenant ; idm.
SOW Omar, Soldat ; idm.
THONIER Gilbert, Soldat ; idm.
DEBORD Gabriel, Soldat ; 25 sept. 18, nord de Schédereck.
VOZY Louis, Soldat ; 25 sept. 18, nord de Schédereck.
BERTON André, Soldat ; 26 sept. 18, nord de Schédereck.
PENOT Gabriel, Clairon ; 27 sept. 18, amb. 9, Brod (Serbie).
LUIGGI Victor, Caporal ; 27 sept. 18, hôp. 210, Prilep (Serbie).
CLAVERIE Louis, Soldat ; 1er oct. 18, amb. 57, S.P. 502 (Serbie).
BOULON Marcel, Soldat ; 3 octobre 18, en Allemagne.
CONTAMINE Ferdinand, Soldat ; 5 octobre 18, Nice (hôpital).
VILAIN Alfred, Caporal ; 15 octobre 18, Philippoli.
MAZAUD Paul, Caporal ; 18 octobre 18, hôp. de Prilep (Serbie).
SARR Majall, Soldat ; 20 octobre 18, St-Mandrier, Toulon.
VITAL Moïse, Soldat ; 22 octobre 18, amb. 6-17, Monastir.
BOSSARD Alfred, Soldat ; 23 octobre 18, Landau.
GIMALAC Armand, Soldat ; 23 octobre 18, Essen.
LESCHER Jules, Soldat ; 24 oct. 18, Salonique (hôp. temp. 2).
ORIN Valentin, Soldat ; 26 octobre 18, Ambulance 6-17.
BOUVARD Pierre, Soldat ; 27 oct. 18, navire hôp. La Fayette.
ROUSSEAU Nestor, Soldat ; 28 oct. 18, Casnalty, station 40.
CELLET Henri, Soldat ; 1er nov. 18, Birklein, près de Pleinfeld.
COLLET Henri, Soldat ; idm.
GRANDY Joseph, Soldat ; 4 novembre 18, Salonique.
GAFFORY Octave, Soldat ; 14 novembre 18, Salonique.
COATTHALEM Jean, Soldat ; 24 nov. 18, Ambulance d’Uskub.
MARTIN Désiré, Soldat ; 1er décembre 18, hôpital temporaire 2.
ARLABOSSE Henri, Soldat ; 2 déc. 18, Meschéde (Allemagne).
WASSELIN Pierre, Soldat ; 5 déc. 18, Tchouprial (Serbie).
COMTE Paul, Soldat ; 6 déc. 18, Commando de Dolle (Allemagne).
BERNAT Auguste, Soldat ; 12 décembre 18, Lazaret de Stuttgart.
LHUILLIER Ernest, Soldat ; 12 déc. 18, Amb. 3-57, Vélès (Serbie).
THEPAULT Marcel, Soldat ; 13 décembre 18, Yagodnia (Serbie).
THEIL Jean, Soldat ; 17 décembre 18, hôp. St-Charles, Rome.
COURONNE Marcellin, Soldat ; 21 déc. 18, Houde, hôp. compl.
DROUIN Victor, Soldat ; 24 décembre 18, Cupija.
PANTAIRE Henri, Soldat ; 30 déc. 18, amb. 2-57, Semendria.
MENET Firmin, Soldat ; 18 janvier 19, amb. Alp. 18, Temesvan.
CREY François, Soldat ; 22 janvier 19, hôp. Cre de Grasse.
JOFFRET Charles, Soldat ; 25 janvier 19, Kovino.
HALTIN Octaven Sergent ; 26 janvier 19, La Boissière.
CUGNET Camille, Soldat ; 20 février 19, hôpital de Sofia.
MAGNIER Elie, Soldat ; 25 février 19, hôp. temp. 64, Ste-Garde.
VALENTIN Pierre, Lieutenant ; 25 février 19, Temesvar (Hongrie).
MARTIN Jean, Soldat ; 26 février 19, Temesvar (Hongrie).
ROPERS Pierre, Soldat ; 1er mars 19, Amb. Alp. 9, Temesvar.
TAVET François, Sergent ; 6 mars 19, Amb. Alp. 9, Temesvar.
TERRASSIE Edmond, Soldat ; 14 mars 19, Labarthe (Tarn).
MOUTAGNARD Fernand, Soldat ; 20 mars 19, La Rose (Marseille).
GARY Paul, Soldat ; 30 mars 19, Annonay.
GRIMAUD Augustin, Soldat ; 2 mai 19, Marseille (hôpital).
AUTHIER Elie, Soldat ; 22 mai 19, Hensatz.
BERARD Albert, Soldat ; 1er juin 19, Pzigidri (Hongrie).
Les opérations de rapatriement des prisonniers étant maintenant complètement
terminées, 700 disparus qu’aucun rapport ne signale comme ayant été fait prisonniers doivent
être considérés comme tués à l’ennemi.
CITATIONS
Les militaires du 34e Colonial ont obtenu au cours de la campagne :
7 Croix d’Officier de la Légion d’Honneur.
22 Croix de Chevalier.
150 Médailles Militaires.
64 Citations à l’Ordre de l’Armée.
91 Citations à l’Ordre du Corps d’Armée.
303 Citations à l’Ordre de la Division.
561 Citations à l’Ordre de la Brigade.
2717 Citations à l’Ordre du Régiment.
Dans l’impossibilité de reproduire toutes les citations in extenso, il en a été
choisi les
suivantes parmi les plus glorieuses.
Officier de la Légion d’Honneur
HUGON Charles-Alphonse, Chef de Bataillon à T. T. – « Succédant avec son
bataillon dans un sous-secteur d’avant ligne à des unités éprouvées par un
bombardement très
violent de plusieurs jours, a repris l’offensive avec une décision et une
vigueur remarquables
et a reconquis sur l’ennemi, dans des combats rapprochés, continus et acharnés,
une grande
étendue de positions perdues. »
M. PARIS de BOLLARDIERE Charles-Henri, Chef de Bataillon. – « Officier
supérieur calme et plein de sang-froid, qui a maintes fois donné des preuves de
son énergie et
de sa bravoure depuis le début de la campagne. Cité à l’ordre pour son attitude
au feu. Le 20
juillet 1916, a brillamment conduit son bataillon à l’assaut. A conservé la
position conquise,repoussant avec succès de violentes contre-attaques ennemies. »
BRUNET de la GRANGE Aimé-Jacques-Léon, Lieutenant au 34eR.I.C. (26e B.T.S.).
– « Officier d’une bravoure et d’une énergie audessus de tout éloge. S’est
brillamment conduit
en toutes circonstances et particulièrement au cours de l’attaque du 20 juillet
1916, quatre
citations. Trois blessures très graves. (A déjà reçu la Croix de Guerre). »
Chevalier de la Légion d’Honneur
CHIARONI François-Antoine, Sous-Lieutenant à titre temporaire.– « Officier d’une
grande bravoure déjà cité à l’ordre de la Brigade et à l’ordre de la Division et
médaillé
militaire. Le 4 juillet 1915, se trouvant avec quelques hommesen face d’un
groupe
d’Allemands commandé par un officier et sommé de se rendre, a brûlé la cervelle
à cet
officier en s’écriant : « Un officier français ne se rend pas ». A été
grièvement blessé depuis
par un éclat d’obus. »
M. MAUGEIS de BOURGUESDON Jean-Léon-Marie-Joseph-Alfred, Capitaine. – «
Officier d’un grand sang-froid et d’une rare énergie. Déjà cité à l’ordre.
Pendant le combat du
20 juillet 1916 et sous un violent bombardement, s’est prodigué sans compter à
la tête de sa
compagnie de mitrailleuses, jusqu’au moment où une blessure grave l’a fait
évacuer. »
LOUIS AUGUSTIN Marius, Lieutenant au 34e R.I.C. – « Officier très brave et
actif.
Le 18 mars, est entré avec une compagnie dans un village et a lancé des
reconnaissances
jusqu’aux tranchées bulgares ; le 16 mai, a tenu jusqu’au bout, avec une poignée
d’hommes,dans les tranchées conquises et contre-attaquées. »
PAOLI Adolphe-Louis, numéro matricule 18145, Adjudant-Chef. – « Le 4 juillet
1915, en plein bombardement a formé un groupe d’assaut et l’a entraîné à la
baïonnette en
criant « Vive la France ». Est tombé grièvement blessé. »
Médaille Militaire
FOUCAUD Léon, numéro matricule 5428, Adjudant. – « Sous-Officier de carrière
qui, au combat du 7 juillet 1915, a enlevé brillamment sa section et l’a
entraînée pendant tout
le combat avec un calme et un sang-froid admirables. Toujours en tête de sa
section, a fait
l’admiration de ses hommes. A eu la main droite déchiquetée par une balle au
moment où il
observait à la jumelle les mouvements de retraite de l’ennemi. »
COLOMBANI Horace-Guelfe, numéro matricule 7, ic/4159, Sergent-Major. – « Sous-Officier d’un moral admirable. Malgré une première blessure sérieuse reçue à
l’épaule au
début du combat du 7 septembre 1914, est resté à la tête de sa section. Blessé
une deuxième
fois à la jambe en portant sa section en avant, n’a pas abandonné le
commandement de celleci
à la tête de laquelle il a reçu une troisième blessure grave au genou qui l’a
immobilisé. »
MILLION Emile, numéro matricule 06894, Adjudant. – « Adjudant mitrailleur d’un
courage et d’une énergie exceptionnelle. Tombé avec sa section dans une
embuscade au cours
du combat du 25 septembre a fait mettre en batterie immédiatement à 40 mètres
des tirailleurs
ennemis. Blessé avec la moitié de ses hommes, a prescrit de sauver les pièces ;
frappé une
deuxième fois a donné l’ordre de l’abandonner sur le terrain et fait cacher les
mitrailleuses
que ses hommes à demi cernés ne pouvaient emporter. Sous-officier d’une haute
valeur
morale. »
JOLAS Jules, numéro matricule 11124, Soldat de 1re Classe. – « Soldat très
courageux, s’est déjà fait remarquer en rapportant dans les lignes françaises
son chef de
section blessé mortellement. A été, une fois de plus, un bel exemple de courage
et de sangfroid
pendant les opérations des 24, 25 et 26 septembre et surtout pendant la nuit du
27 où, à
l’attaque de la côte1100, il a de son fusil mitrailleur, réussi à arrêter le tir
d’une mitrailleuse
bulgare. »
COUGOUL Antoine, numéro matricule 01604, Soldat de 1re Classe. – « Dans la nuit
du 26 au 27 septembre 1919, au cours de l’enlèvement de la côte 1100, se
trouvait seul avec
son sergent et une pièce montée sur un trépied de fortune. Le sous-officier
étant blessé a
continué le tir jusqu’à l’arrivée d’un officier et a ainsi permis d’arrêter une
contre-attaque
ennemie qui débouchait sur le flanc. »
Citations à l’Ordre de l’Armée
HUGON Charles-Alphonse, Chef de Bataillon à T. T. au 34e R.I.C.– « Brillante
bravoure et hautes qualités de commandement dont il a donné la preuve dans tous
les combats
auxquels a pris part son régiment. »
JACOMY Henri-Paul, Lieutenant au 34e R.I.C. – « Brillante attitude au feu le 29
août.
Sa section étant isolée, il se dégagea de l’ennemi à la baïonnette et par son
sang-froid put
ramener les débris de sa section sur les positions françaises où il fut
grièvement blessé en se
reportant à l’attaque. »
RIDOLFI Michel, numéro matricule 018172, Caporal de réserve au 34e R.I.C. –
« Brillante conduite aux combats du 7 septembre et du 16 novembre. Au cours de
cette
dernière affaire, a pénétré par une brèche dans des casernes occupées par
l’ennemi et a réussi
à s’emparer d’une mitrailleuse et à faire neuf Allemands prisonniers. »
MOREL P.E.C., Lieutenant-Colonel au 34e R.I.C. – « Le 7 septembre 1914, a
organisé et déclenché l’attaque de son régiment dans des circonstances
particulièrement
difficiles. A été blessé mortellement en le lançant à l’attaque. »
THAL Henri, Chef de Bataillon au 34e R.I.C. – « A pris le commandement du
régiment à la mort du Lieutenant-Colonel et a maintenu le régiment sur ses
positions, malgré
une effroyable concentration de feu d’artillerie et d’infanterie, jusqu’au
moment où il a été tué
d’une balle à la tête. »
Le HIVE Paul-Victor-Anatole, Médecin Aide-Major de 2e Classe au 34e R.I.C. – « A
fait preuve au combat du 7 septembre 1914 d’un courage et d’un dévouement
admirables en
se portant sur la ligne de feu pour panser et relever les blessés au plus fort
de l’action. Atteint
grièvement à la poitrine pendant qu’il donnait des soins à un officier, a refusé
de se laisser
enlever avec les autres blessés et n’ a été ramené qu’à la nuit, après une
nouvelle blessure
grave à la tête qui a nécessité la trépanation, et une fois le combat terminé. »
RUET Louis, Caporal, 4 ic/18371. – « A, le 4 juillet 1915, tué à bout portant un
officier allemand qui lui ordonnait de se rendre et avec quelques hommes a
assuré la garde
d’un boyau et dégagé par son attitude énergique une section de mitrailleuses. »
HIPPEAU Charles-Eugène-Gabriel, Capitaine. – « A fait preuve pendant 4 jours et
4
nuits du 4 au 8 juillet d’une énergie incroyable, d’un calme absolu, et par des
dispositions
habiles a maintenu l’ennemi. Officier d’une grande valeur et d’un dévouement
héroïque. »
MASSEI Antoine-Marius, Lieutenant à T. T. – « A par son énergie, sa bravoure, et
son
audace au combat du 7 juillet 1915, enlevé en tête de sa compagnie sa section et
tous les
grenadiers, a chassé l’ennemi à coups de grenades et l’a poussé de façon
tellement
foudroyante qu’il a pris la fuite abandonnant ses morts, blessé, armes,
munitions, matériel. A
donné lui-même l’exemple en abattant de nombreux Allemands. »
THOMAS Antonio, numéro matricule 13596, Soldat. – « Jeune soldat allant au feu
pour la première fois, a demandé à être envoyé dans un poste d’écoute tout
proche des
tranchées allemandes. Le 30 juillet 1915, au moment d’une attaque de nuit très
violente, a eu
la jambe droite mutilée par des éclats de grenade. Dominant ses souffrances, a
dit à son
commandant de compagnie : « Je suis content, mon Lieutenant, j’ai fait mon
devoir. » Est
décédé à l’ambulance, le 30 juillet, des suites de ses blessures. »
THIEBAUT Augustin, Sous-Lieutenant. – « Officier d’une bravoure exceptionnelle
qui a assuré les services téléphoniques de la brigade du 1er au 15 juillet dans
le secteur de
Feyen-Haye, et du 29 septembre au 8 octobre en Champagne, établissant ses lignes
sous les
tirs de barrages violents de l’ennemi et donnant à tout son personnel l’exemple
du mépris
absolu du danger et des plus belles qualités militaires.
BOYER Emmanuel, Lieutenant. – « Beau soldat, d’une haute conscience, d’un
dévouement et d’un courage à toute épreuve, déjà cité à l’ordre de la division
pour sa belle
conduite à Beauzée où il reçut trois blessures graves. Le 30 septembre a été
admirable de sang-froid. Est tombé mortellement frappé à la tête de sa section. »
HUGON Charles-Alphonse, Chef de Bataillon. – « Pendant un combat de quatre
jours,du 1er au 4 juillet 1916, a conduit son bataillon à l’enlèvement des premières
positions
ennemies avec autant d’intelligence et de sens tactique que de sang-froid et de
bravoure,faisant plus de 300 prisonniers et enlevant un nombreux matériel de guerre. »
VIVET Marius-André, Capitaine. – « Pendant quatre jours consécutifs du 1er au 4
juillet 1916, a enlevé brillamment sa compagnie à l’attaque des positions
ennemies. Malgré
les tirs intenses d’artillerie et de mitrailleuses s’est emparé des tranchées
successives
ennemies faisant plus de cent prisonniers. Avait été blessé antérieurement.
PASCAL Joseph-Michel-Augustin, Lieutenant. – « A pris le commandement d’une
compagnie dont le chef avait été blessé, l’a conduite à l’attaque d’une position
très difficile
avec beaucoup d’entrain et de courage. Par ses habiles dispositions a fait plus
de 200
prisonniers. Blessé au cours de l’action, n’a pas abandonné le commandement de
son unité
qu’il a conduite sur une nouvelle position où l’ennemi en fuite venait
d’abandonner une
batterie de 105 et une grande partie de matériel. (Combats du 1er au 4 juillet
1916).
VERDOT Edouard-Henri, numéro matricule 051045, Soldat de la 19e Compagnie. – «
Soldat d’un bravoure remarquable. Au cours du combat du 2 juillet 1916, se
trouvant seul en
face de 20 Allemands a eu assez de sang-froid et de présence d’esprit pour les
mettre en joue
avec un pistolet signaleur et les emmener prisonniers au P.C. du Chef de
Bataillon. »
CRAMPTON Philippe, Capitaine. – « A pris le commandement d’une vague d’assaut,l’a portée avec un élan magnifique au cri de « Vive la France » jusqu’aux abords
de la
tranchée ennemie et là, blessé grièvement, n’a cessé d’exhorter ses hommes à
combattre
jusqu’à épuisement complet des forces. »
THEVENARD Marie-Pierre-Léon, Sous-Lieutenant. – « Officier d’une bravoure
manifeste. Blessé, a maintenu sa section dans la tranchée ennemie pendant deux
heures
malgré un violent tir d’artillerie et de mitrailleuses. A repoussé une
contre-attaque et a fait des
prisonniers après avoir tué un officier allemand. »
GRANDJEAN Paul-Edouard-Louis, Sous-Lieutenant. – « Officier d’un courage à
toute épreuve, ayant le bras fracassé et apprenant que sa Compagnie partait à la
contre-attaque
au moment où il allait se diriger sur le poste de secours, est revenu prendre le
commandement
de sa section en s’écriant : « Coûte que coûte, jusqu’au bout ! »
M. BRUNET de LAGRANGE Aimé-Jacques-Léon, Lieutenant. – « Au combat du 20
juillet 1916, commandant une compagnie sénégalaise, a enlevé brillamment un
ouvrage
puissamment organisé et l’a conservé jusqu’au soir malgré les contre-attaques
ennemies et un
violent bombardement, disant quelques instants avant qu’il ait eu le bras
emporté par un
obus : « J’ai promis de tenir, je tiendrai jusqu’au bout » et faisant passer son
courage héroïque
dans le cœur de ses subordonnés européens et sénégalais. »
SIMON Félix, Lieutenant au 34e Colonial. – Officier magnifique de courage et de
belle tenue au feu. Le 20 août 1914, a tenu en échec avec quelques hommes,
pendant toute la
journée un fort parti ennemi. Le 28 août, prenant le commandement d’une section
de
mitrailleuses désemparée a enrayé l’avance de l’ennemi dans un village, en lui
causant de
fortes pertes. Grièvement blessé le 25 septembre en montant à l’assaut des
retranchements
ennemis. »
GUEX Jean-Baptiste-Amédé, Capitaine au 34e R.I.C. – « Au cours d’un corps à
corps
opiniâtre dans la tranchée de deuxième ligne, a pris personnellement une
mitrailleuse bulgare
dont il a abattu à coups de revolver les trois servants. A été blessé pendant le
nettoyage des
abris ennemis (3 blessures). »
FAUCHE Alfred, Lieutenant au 34e R.I.C. – « Au cours d’un torpillage a par son
courage et son esprit du devoir contribué à sauver ses camarades, a aidé les
marins du bord, ne
s’est embarqué que dans les derniers, a fait preuve dans cette circonstance des
plus belles
qualités de courage et d’abnégation. »
SOULIER Théodore, Soldat de 1re Classe du 34e R.I.C. – « Soldat très courageux,
a
vaillamment accompli son devoir au cours des combats du 16 mai 17. Tombé aux
mains de
l’ennemi, malgré une défense énergique, s’est évadé, après six mois de
captivité, dans des
conditions particulièrement dangereuses. »
ROUSSEAU, Capitaine. – « Blessé le 7 septembre, revenu le 18, a brillamment
enlevé
son bataillon à la baïonnette le 16 novembre. N’a pas reparu. » Ordre général n°
79.
EHRLICH André-Charles, Sous-Lieutenant. – « A par deux attaques à la baïonnette
énergiquement commandées, chassé l’ennemi de deux positions fortement tenues.
Dans la
nuit du 26 au 27 septembre a contribué grandement à l’enlèvement de la côte 1100
et à
l’occupation de la position. »
BONNET Pierre, Sous-Lieutenant. – « Officier d’un bravoure particulièrement
remarquable. A l’attaque du 26 septembre, a réussi malgré la résistance bulgare
à porter sa
section, tête de compagnie, jusqu’à l’objectif fixé, s’est cramponné au terrain
malgré une
violente contre-attaque bulgare qui a infligé de lourdes pertes à sa troupe. A
lui-même été
frappé mortellement au cours de cet engagement. Mort glorieusement pour la
France, le soir
même, des suites de ses blessures en prononçant ces paroles : « Je suis content,
je meurs en
marsouin. Vive la France ! »
CODACCIONI Jean, Sergent au 34e R.I.C. – « Excellent sous-officier, très brave
et
courageux. Très crâne au feu. Au cours de l’attaque du 16 mai 1917, a
brillamment enlevé ses
grenadiers, chassant l’ennemi occupant la troisième ligne de tranchée et capturé
une
mitrailleuse. Blessé une première fois par balle, est resté à son poste et a
continué à lutter
jusqu’au moment où il recevait une deuxième blessure par éclat d’obus. Déjà
cité. »
GUEPIN, Capitaine. – « Blessé le 7 septembre, revenu le 15 novembre, s’est
immédiatement fait remarquer à la tête de sa compagnie. N’a pas reparu. » Ordre
général
n° 79.
Citations à l’Ordre du Corps d’Armée
HIPPEAU, Capitaine au 34e R.I.C. – « Blessé gravement au combat de Beauzée, n’a
pas voulu attendre une complète guérison pour regagner le front. Son Activité,
son énergie et
son initiative intelligente lui ont acquis l’admiration de tous. »
MITRANO, Sergent au 34e R.I.C. – « Au combat du 26 septembre est arrivé le
premier de sa section devant une position ennemie fortement organisée. Est resté
exposé
pendant six heures à un feu d’une extrême violence et n’ a quitté son poste de
combat que sur
ordre et le dernier de son régiment. »
SALOMON, Soldat au 34e Colonial. – « Lors de l’attaque de Chauvoncourt s’est
porté bravement en avant, et, aidé par deux camarades est parvenu à enlever une
mitrailleuse
et à faire deux prisonniers. »
LOUIS-AUGUSTIN Maurice-Joseph, Sous-Lieutenant. – « Très bon officier, dont la
fière attitude au feu a frappé tous les hommes de sa compagnie. Blessé le 19
juillet 1915, a
refusé de se faire évacuer de façon à pouvoir conduire ses hommes au combat le
lendemain. A
ét de nouveau blessé le 20 juillet en partant pour l’assaut. »
OLLIVIER Marius, numéro matricule 013646, Sergent de la 19e Compagnie. – «
Quoique blessé et cerné dans la tranchée ennemie, s’est héroïquement défendu et
a rejoint nos
lignes, donnant un bel exemple de ténacité et de bravoure. »
FLORET Abel, numéro matricule 4 ic/25860, Caporal de la 2e Compagnie M. – « A
fait preuve d’un courage et d’un sang-froid extraordinaires en allant occuper,
sous un feu
violent de mitrailleuses, un emplacement où il amis sa pièce en batterie et où
il a pu infliger à
l’ennemi des pertes sérieuses. A été blessé mortellement à son poste de combat
le 20 juillet1916. »
MARTIN Antoine-Jean-Baptiste-Marius, numéro matricule 052301, de la 19e
Compagnie. – « D’une bravoure incomparable, étant revenu au poste de combat
chercher des
grenades, ayant trouvé à son retour la tranchée occupée par l’ennemi, a refusé
de se rendre et
s’est défendu à coups de fusil pour rejoindre nos lignes. »
LEVESQUE René, matricule 017402, Soldat. – « Déjà blessé deux fois au cours de
la
campagne. Pendant l’attaque du 20 juillet 1916, sous les plus violents
bombardements a
continué à donner ses soins aux blessés au poste de secours avancé, exaltant le
moral de tous,
plein de sang-froid et de bonne humeur. »
CHISSON Raoul, matricule 7, ic/6870, Sergent de la 24e Compagnie. – « Toujours
volontaire pour les missions périlleuses. Au combat du 20 juillet 1916, a rallié
sa section
décimée par un feu violent d’artillerie et de mitrailleuses et l’a ramenée en
ordre dans la
tranchée. S’est porté ensuite en avant pour aller chercher son chef de section,
tombé devant
les lignes allemandes. »
FORESTE Paul, Sous-Lieutenant. – « Officier d’un rare sang-froid et d’un grand
courage. S’est porté, le 16 mai 1917, résolument à l’assaut de la position
ennemieà la tête de
son unité. Resté le seul officier de son bataillon, à la suite d’une violente
contre-attaque
bulgare, a réussi à rassembler une cinquantaine d’hommes autour de lui et à les
maintenir face
à l’ennemi, malgré un violent feu d’artillerie et d’infanterie. »
BEQUILLEUX Marcel, « ic/10285, Sergent, 19e Compagnie. – « Chef de demisection,le 16 mai 1917, a très bravement conduit son unité à l’attaque. A tué de sa main
un
officier ennemi qui le sommait de se rendre, et est tombé lui-même mortellement
frappé peu
après. »
Citations à l’Ordre de la Division
MALAURIE, Soldat de la 8e Compagnie du 34e R.I.C. – « Pour le sang-froid et
l’habileté dont il a fait preuve, en soignant dans une tranchée violemment
bombardée, deux
hommes blessé grièvement dont l’un était en danger de succomber à une hémorragie
sans son
intervention immédiate. »
BERNARD Alexis-Marie-Frédéric, Chef de Bataillon. – « Blessé le 7 septembre à
Beauzée
où il commandait son bataillon avec beaucoup de distinction, est revenu sur le
front dès
guérison et a commandé à Chauvoncourt le régiment dont la belle conduite a valu
au 2e
Bataillon une citation à l’ordre de l’armée. »
HAENEL Eugène, Adjudant, numéro matricule 7611. – « S’est porté seul à 100
mètres
en avant pour reconnaître un groupe ennemi qui tirait sur sa section et a été blessé grièvement
de deux coups de feu en enlevant ses hommes à la baïonnette. »
ARRAMBOURG Hyacinthe, Sergent, numéro matricule 0222. – « Blessé à l’oeil est
revenu sur la ligne de feu, après un pansement sommaire et s’y est conduit
bravement jusqu’à
ce qu’une blessure le mette définitivement hors de combat. »
FESQUET Célestin, Clairon, numéro matricule 011512. – « Au cours d’une charge à
la baïonnette arrêtée par un réseau de fils de fer a cessé de sonner la charge
pour user de son
fusil et faire bravement son devoir sous un feu violent de mitrailleuses. A été
blessé. »
NICOLAS Camille, Caporal, de la 8e Compagnie, matricule 024317. – « Dégagé de
toute obligation militaire par son âge (48 ans) et engagé volontaire pour la
durée de la guerre,a toujours été un sujet d’exemple, a été mortellement blessé à l’ennemi le 9
juin, restant
stoïque jusqu’au bout, se laissant panser sans une plainte. »
LA 6e COMPAGNIE DU 34e R.I.C. (Capit. DEFONTAINE)). – « A montré le 26
juin 1915 un sang-froid et une ténacité remarquables en se maintenant dans ses
tranchées
malgré un violent bombardement d’une durée de trois heures, de l’artillerie
lourde et de
l’artillerie légère ennemie. A également fait preuve d’une rare énergie en
travaillant
d’arrache-pied toute la nuit suivante à la réfection de ses tranchées
bouleversées par les obus
et à la recherche du matériel enseveli. »
DEFONTAINE, Capitaine au 34e R.I.C. – « Privé pendant plusieurs heures de toutes
communications au cours d’un très vif bombardement des tranchées dont il avait
le commandement, a par son calme et son sang-froid inspiré la plus grande confiance
à ses
hommes. A dirigé avec intelligence et énergie les travaux de déblaiement des
hommes
ensevelis et de réparation des dommages. »
BARBERIS, Capitaine. – « Très belle attitude au combat de Chauvoncourt le 26
septembre. S’est porté avec sa compagnie sur une position d’attaque où il s’est
maintenu avec
opiniâtreté pendant six heures, sous un feu très vif d’artillerie et de
mousqueterie. A été assez
grièvement blessé pendant l’action. »
ARNAL Marcellin, Clairon, numéro matricule 13415. – « Très belle attitude le 7
septembre au combat de Beauzée où il a porté secours sur un terrain battu par
les projectiles à
son chef de bataillon blessé qu’il a ramené à l’arrière. Blessé lui-même et
évacué, est revenu
sur le front et a été de nouveau grièvement blessé le 17 novembre à
Chauvoncourt. »
HIPPEAU Charles-Eugène, Capitaine. – « Officier d’une énergie et d’un courage
hors
de pair qui pendant quatre jours de combat s’est dépensé sans compter, donnant
aux jeunes
officiers les conseils les plus précieux, allant lui-même inspecter et rectifier
les positions aux
moments les plus critiques de l’action. Officier poussant l’esprit du devoir et
du sacrifice au
plus haut point. »
D’HENRY Simon, Sergent, 17e Compagnie. – « Sous-officier d’élite, volontaire
pour
toutes les missions, s’est brillamment comporté dans l’attaque des positions
bulgares. Se
trouvant isolé, par suite des péripéties du combat, en avant d’un tir de
barrage, a réussi, avec
son groupe, à échapper à l’ennemi, qui le serrait de très près, a pris part à
toutes les contre-attaques
de la journée. »
BETRIX Lucien, Colonel, Commandant le 34e R.I.C. – « S’est dépensé sans compter
pendant la préparation et pendant l’attaque d’une position ennemie. Officier
d’une grande
bravoure ne connaissant pas le danger. »
PUYBOUFFAR, numéro matricule 6022, Soldat du 34e R.I.C. – « Fusilier mitrailleur
du plus grand courage. S’est porté à l’assaut d’un village fortement tenu, le 25
septembre. Le
lendemain s’est distingué particulièrement en se lançant seul au milieu de la
ligne ennemie, en
plein bois, d’où par un feu intense, il a réussi à déloger une fraction
considérable qui nuisait à
la progression de la compagnie. »
Citations à l’Ordre de la Brigade
MICHELON Edouard, numéro matricule 08510, Soldat au 34e R.I.C ., 8e Compagnie.
– « Grièvement blessé au feu, a continué à donner un bel exemple de sang-froid
et d’énergie,
pour ne pas éveiller l’attention de l’ennemi, placé à une très courte distance,
s’est laissé
panser sans une plainte. »
REAUX Arsène, Sergent, numéro matricule 013668, 7e Compagnie. – « Chef de
l’équipe de pose de fil de fer et toujours volontaire pour les missions
périlleuses, s’est
spécialement distingué du 23 au 27 juin en plaçant des chevaux de frise à courte
distance de
l’ennemi sous un violent bombardement. »
BENAY Alexandre, Soldat, numéro matricule 415962, 7e Compagnie. – « Du 23 au 27
juin s’est dépensé sans compter pour répondre, à l’aide de mortier, au feu des
minenwerfer
ennemis, a pleinement réussi dans sa mission de détourner le feu ennemi des
portions de
tranchées réellement occupées et a failli être à plusieurs reprises victime de
son
dévouement. »
VUILLERMET Charles, Caporal, numéro matricule 01544, du 34e R.I.C., 6e
Compagnie. – « Dans l’après-midi du 4 juillet, après avoir vécu sous un
bombardement
intense pendant deux jours et demi a pris part vigoureusement à un assaut à la
baïonnette, puis
a défendu les boyaux, protégeant ainsi très efficacement le repli de la
mitrailleuse. Très brave.
Déjà cité à l’ordre du régiment. »
CAZAUBON Amédée, Soldat, numéro matricule 78711, du 34e R.I.C., 2e
Compagnie. – « Grenadier volontaire, le 7 juillet s’est précipité sur un point
dangereux où les
grenadiers des compagnies voisines venaient d’être mis hors de combat. A
continué
vigoureusement la lutte en lançant des grenades d’abord et en ravitaillant
ensuite directement
un de ses camarades. »
Imprimerie d’Art, B. Bouchet, 48, rue Nationale. - Toulon 41
Historique du 41ème RIC
HISTORIQUE du 41e
Régiment d’Infanterie Coloniale
Régiment de réserve, le
41e se forme à Ivry, du 2 au 8 août 1914, de réservistes, venus en
majorité de la région
parisienne et de vieux soldats et cadres de métier de son régiment actif,le 21e.
Rapidement amalgamés par
des chefs et des camarades ayant fait la guerre sous toutes les
latitudes, les hommes et
les gradés mobilisés surent prendre, en peu de temps, auprès de ces
guides éprouvés, les
qualités de bravoure et d'entrain qui ont toujours été en germe dans le
tempérament du soldat
français. L'esprit de corps puisé dans le légitime orgueil des hauts faits
de notre Arme cimenta
peu à peu ces vertus. La guerre enfin leur en adjoignit deux autres, qui
nous étaient pourtant
peu habituelles, l'abnégation et la patience.
Aussi l'on peut dire que
la valeur du régiment, formée de ces deux éléments : cadres de
métier solides, décimés
sans cesse, mais toujours renouvelés par les rapatriements des
colonies et
aguerrissements progressifs des hommes, a suivi une rapide courbe ascendante.
Solide et brave le 20
août 1914, brillant le 25 septembre, il était héroïque en 1915, d'abord
dans la guerre de mine,
puis et surtout aux magnifiques attaques du 1e au 3 octobre (région de
Souchez), aussi le
régiment mérite-t-il les éloges de ses chefs d'armée successifs qui se
séparent de lui avec
regret de 1915 à 1917.
Mais ce corps, qui fut à
la peine, ne vécut pas assez pour être aux honneurs. Dissous le 1er
mai 1917 après les dures
journées de Verdun et de Laffaux, il ne vit pas l'heure de la grande
victoire, l'heure des
récompenses.
Que ceux pourtant qui en
ont fait partie soient fiers d'avoir porté son numéro au col, sur
l'ancre de marine,
symbole des espoirs obstinés. C'est pour eux qu'est écrit ce succinct
historique afin qu'ils
puissent y retrouver, avec les noms glorieux des plus vaillants parmi les braves
le souvenir des belles actions auxquelles ils ont participé.
PREMIÈRE PARTIE
BATAILLE DE LORRAINE
ET DÉFENSE DU GRAND
COURONNE
Le régiment aux ordres
du lieutenant-colonel Berger, s'embarque à Bercy le 8 août 1914.
Il est affecté à l'un de
nos plus célèbres corps de l'Est, le 20e (qui est aux ordres du général,
depuis maréchal, Foch).
Il en forme la réserve jusqu'à la bataille du 20 août (bataille de Morhange ou
de Lorraine). Dans cette journée au cours de laquelle il reçoit le baptême du
feu,
le 41e a l'honneur d'une
mission brillante en de tragiques circonstances. Il se trouvait en
position de
rassemblement au sud du village de Burlioncourt (entre Château-Salins et
Morhange) lorsqu'arriva
au corps d'armée l'ordre de cesser le combat offensif, de se décrocher
et de se battre en
retraite. Opération difficile et sanglante qui devait épuiser les éléments de
première ligne. Pour les
recueillir et pour arrêter la poursuite ennemie, il fallait établir en
arrière un solide
barrage. Le régi-ment fut désigné. Il s'installa de part et d'autre du bras nord
de la Seille, en deux
groupes, l'un aux ordres du commandant Cornet sur une grande croupe
dénudée (291), l'autre,
aux ordres du commandant Finet, au saillant nord du Bois
d'Halondauge. Vers 15
heures, le groupe Cornet, qui n'avait pu creuser profondément ses
tranchées par suite de
la nature très résistante du sol, fut soumis à un bombardement intense
qui lui causa de lourdes
pertes et le fit disparaître, dans la poussière et la fumée.
Il tint bon cependant
jusqu'à ce qu'attaqué et tourné par des forces supérieures il se retirât
en bon ordre sur l'ordre
de son chef. Celui-ci, l'héroïque commandant Cornet, qui marchait
avec la ligne des
tirailleurs, dont il maintenait le moral par sa belle attitude, fut tué par un
obus.
A la 20e compagnie, la
plus éprouvée, le capitaine Claustre et le lieutenant Houssais, bien
que blessés, restent sur
la ligne de feu et donnent l'exemple. Un brave, le sergent Ancelet,
tente, sous les obus,
d'emporter le corps du commandant; il ne l'abandonne qu'à bout de
forces.
Le groupe Finet,
cependant solidement installé dans le Fort, point d'appui du bois, résiste
sur place jusqu'à
l'heure fixée, 17 heures, et se replie ensuite en bon ordre par échelons.
Les 21 et 22, le
régiment gagne la Meurthe par Junecourt et Varangeville. Il prend alors
part à la glorieuse
défense de Nancy ou Bataille du Grand Couronné, après avoir défendu à la
droite, les ponts et le
village de Dombasle, il participe, avec la gauche du corps d'année, aux
dernières attaques
victorieuses et coopère les 10, 1l et 12 septembre à la prise des forts de
Saint-Paul et de
Champenoux.
A cette même date, la
bataille de la Marne était gagnée, :l'héroïque résistance de l'Armée
de Lorraine, en
empêchant l'ennemi de venir prendre à revers dans les plaines du Bassin
Parisien nos armées du
Nord et de Paris, y avait puissamment contribué.
DEUXIÈME PARTIE
LA COURSE A LA MER
La bataille décisive va
maintenant se transporter dans les plaines de la Somme et du Pasde-
Calais. Ce sera « La
Course à la Mer », au cours de laquelle nos valeureuses troupes et
leurs chefs éprouvés
sauront encore faire échouer l'orgueilleux plan de l'ennemi, de nous
couper de la Belgique et
de l'Angleterre nos fidèles Alliés, en s'emparant de nos côtes.
A cette lutte décisive,
le Régiment eut encore à prendre une part brillante.
Le Régiment, du 14 au 20
septembre, par voie de terre et de fer se rend à Fouilloy, dans la
Somme, où il débarque le
20. Il forme l'aile gauche du détachement Ferry. Par Granviller,
Lamarde-Nauger, Moreuil,
Marcelcave, il se porte à l'ennemi qui est rejoint le 25 septembre.
Le Régiment qui appuie
le 2e Bataillon de Chasseurs et le 79e de ligne enlève brillamment le
village de Chuignes et
les tranchées à proximité. Le lieutenant Siégel se distingue spécialement par sa
bravoure, il y trouve une mort glorieuse. Le 27, le Régiment qui s'est, la
veille, porté en ligne
entre Maricourt et les Moulins de Farguy, attaque avec la plus grande
décision.
Malheureusement un retard de transmission fait qu'il n'est pas suivi des unités
voisines. Il subit de ce
fait de lourdes pertes, mais se cramponne valeureusement au sol qu'il
vient de conquérir.
L'ennemi fait un instant irruption dans notre nouvelle ligne pour nous en
chasser. Le capitaine
Marseille, groupant les débris de sa Compagnie, rejette l'ennemi
pourtant supérieur en
nombre. Le valeureux officier est malheureusement tué.
Le lendemain le
lieutenant Parquet, avec un petit détachement, enlève brillamment un
poste ennemi et en
capture la garnison : 17 hommes dont un feldwebel et un élève officier.
Le 1er octobre, nouvelle
attaque en direction du village d'Herbecourt.
Le bataillon Nibaudau
progresse par Curlu jusqu'à la Chapelle et au Calvaire de Curlu.
Mais le bataillon Finet
est arrêté par le feu ennemi, si bien qu'on est obligé au soir de faire
revenir sur ses pas le
bataillon Nibaudau.
TROISIEME PARTIE
GUERRE DE TRANCHEES ET
.DE MINES
Le- Régiment s'installe
défensivement sur place et va passer tout l'hiver sur ces positions
de la Somme (Fricourt,
Méault, Guerligny). Le 15 mars le colonel Dhers vient prendre le
commandement du régiment
qui passe le 20 au 14e Corps et vient défendre le secteur
Maucourt-Lihons.
En récompense de sa
belle conduite depuis le début de la campagne, le capitaine Parquet
est nommé Chevalier de
la Légion d'honneur.
Sont décorés de la
Médaille Militaire :
Les adjudants Fischer,
Schneider, Suichard ; les sergents Ancelet, Chuard, Sosson ; les
soldats Lucdony,
Badan-Faye, Granger, Magnoni.
La guerre de tranchées
et de mines se poursuit dans le secteur de Foucaucourt, puis de
Chuignolles. En ce
dernier point le 13 juillet, le régiment trouve l'occasion de déployer ses
qualités de résistance
aguerrie. Une mine fait sauter une des sections de la 13e Cie. L'ennemi
se jette aussitôt de
l'avant pour profiter du désordre et de l'émoi qu'il croit avoir causés. Mais
les hommes se sont
instantanément ralliés.
A la section enterrée,
les survivants se groupent sur les lèvres de l'entonnoir, autour des
seuls gradés restés
debout : les caporaux Taillandier, Roussely, Irlet. L'attaque ennemie est
magnifiquement
repoussée.
Peu après sont nommés
Chevaliers de la Légion d'honneur le médecin aide-major Robert,
le capitaine Gosset, le
capitaine Félix.
Sont décorés de la
Médaille Militaire :
. Sous-lieutenant
Bataille, adjudant Nicolas, soldat Borne.
QUATRIÈME PARTIE
LES ATTAQUES DE SOUCHEZ
Le régiment est
transporté le 25 septembre en Artois. Il va prendre part aux fameuses et
sanglantes affaires de
Souchez. Il s'y conduira d'une façon magnifique, attaquant, avec un
absolu mépris de la mort
et un acharnement héroïque, les troupes d'élite de la garde
allemande.
Il se distinguera plus
particulièrement à l'attaque du carrefour de Kiaou-Tchéou, les 2 et 3
octobre 1915.
A citer parmi tant de
braves :
,La 18e Cie et le
capitaine Coquibus, la 17e Cie et le capitaine Menou, la 19e Cie et le
lieutenant Coutelle, qui
toutes trois, coup sur coup, se jettent à l'assaut malgré les pertes
énormes successivement
éprouvées par chacune d'elles.
Le Capitaine Champenois
qui, avec une peignée d'hommes se jette dans un boyau ennemi
et y tient toute la
nuit. Le sous-lieutenant Bercy qui enlève enfin le 3 octobre l'ouvrage
ennemi d'un seul élan et
qui bien que blessé ne cesse de progresser.
Historique du 41ème RIC
(Anonyme, sne, sd) numérisé par Dominique Gavard
Le Régiment dont la
conduite a été au-dessus de tout éloge a perdu dans ces trois jours, 28
officiers et 1.160
hommes.
De tous les officiera de
compagnie, il ne reste que 6 sous-Iieutenants. Les récompenses
suivantes sont alors
accordées aux plus braves de ces braves :
Légion d'honneur,
officier : commandant Galliache ; Chevaliers : capitaine Pilven,
médecin-major Weiss,
sous-lieutenant Bercy, Karl Kaiser, lieutenant Delbreil.
Médaille militaire :
adjudant Michon, sergent-major Guénard, sergent Rouco, adjudant
Brossard, soldat Monot,
Guibert, Le Bihanic.
Le 3 décembre, le
général passe le régiment en revue, lui fait part de ses félicitations les
plus élogieuses et de
son regret de le voir quitter l'Armée.
REPOS — ENTRAINEMENT. —
LURE. — ALSACE.
Le 41e passe en effet an
14e C. A. et est transporté dans la région de Lure. Là il s'entraîne,
il se refait, il
s'instruit pour vaincre.
Après avoir tenu quelque
temps les secteurs de Giromagny et d'Haudiomont, le régiment
est appelé à Verdun le
21 juillet 1916.
CINQUIEME PARTIE
VERDUN. LAFFAUX
L'ennemi qui s'est
acharné sur Verdun et qui, après avoir cru l'enlever facilement dans un
but de manœuvre,
s'entête maintenant à vouloir le prendre à coup d'hommes pour le symbole
qui s'attache à
l'héroïque forteresse, Verdun est aux abois. L'ennemi est à la Côte de
Froideterre, au Tunnel
de Tavannes, au Fort de Souville. C'est au Tunnel de Tavannes même
que le Régiment est
placé. Sur ce sol bouleversé, sans abri, parmi les trous d'obus, les
hommes défendent le
terrain avec un magnifique acharnement. Quelques pouces en sont ravis
par l'ennemi, mais le
41e ne veut pas être vaincu, il multiplie les contre-attaques, il reprend du
terrain, il fait des
prisonniers, il capture deux mitrailleuses.
L'ennemi n'a pu passer.
Les 3 bataillons
Bouchez, Lion et Saillard ont rivalisé de bravoure. Les récompenses
suivantes sont bien
méritées :
Légion d'honneur : chefs
de bataillon Bouchez, Lion ; sous-lieutenants : Guinard,
Français, Durandaud,
Sergent et Morin.
Médaille militaire :
sergents Leborne, Pucciacelli, adjudant Ralite, caporal Oudet, soldats
Baurd,
Vautrain, Brind, Debruyn, Mignat, Sturny ; caporal-fourrier Bordier.
Après un court demi
repos dans le secteur plus calme de Ville-sur-Tourbe, le 41e se rend
en octobre à
l'entraînement au Camp de Mailly. Il retourne le 29 novembre en secteur à
Tilloloye.
Le 16 mars 1917, il est
transporté dans la région de la Somme pour participer à la
poursuite de l'ennemi
qui se retire sur la ligne Hindenburg. Il le fait avec la plus belle énergie
et se signale plus
particulièrement à l'enlèvement du village de Jussy et du Château de
Savriennois. S'y
distingue spécialement le capitaine Maraval qui sera décoré pour ce fait.
Enfin le 6 avril, le
régiment est envoyé aux attaques de Laffaux. Ce sera son chant du
cygne.. Il sera digne de
sa carrière, malgré les plus grandes difficultés le régiment enlève au
cours du mois les tranchées du Cormoran et du
Cacatoës, opiniâtrement défendues par l’ennemi.
Le 1er mai 1917, le
régiment est dissous, le colonel Brousse lui adresse l'ordre du jour
suivant, qui caractérise
bien ce corps d'élite et qui résume sa glorieuse. Carrière.
ORDRE DU JOUR DU
REGIMENT
« Ce n'est pas sans un
gros serrement de cœur que je préside â la suppression d'un
régiment à la tête
duquel je me trouvais depuis le 19 septembre 1915.
C'est une unité bien
vivante, une grande famille unie, ardente, qui disparaît en tant que
corps, mais dont le
souvenir survivra.
« Les anciens qui ont
vu, Ies nouveaux qui ont recueilli l'héritage moral de leurs aînés,
conserveront toujours
présentes à l'esprit, les belles pages inscrites par le 41e au Livre d'Or de
l'horrible guerre
déchaînée par le boche, Morhange, Chuignes, Maricourt le Moulin de
Farguy, Curlu, Souchez,
les 5-Chemins, Verdun, le Cacatoës sont plus que des épisodes.
« En tous ces points,
partout et toujours, le 41e a fait vaillamment et brillamment son
devoir.
« Tous pourront dire
avec fierté, en levant la tête bien haut : « J'ai appartenu au 41e
Colonial. » »
Signé : BROUSSE.
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