1er RIC dans la Grande Guerre 1914-1918



SOMMAIRE

I- Entrée du 1er RIC dans la Grande Guerre 1914-1918
Offensive vers la Belgique
La bataille de Rossignol
Retraite sur la Marne
Reprise de l’offensive
Bataille de la Ville-sur-Tourbe

II Entrée du 1er RIC dans la bataille dite des « Dardanelles »
Le 1er Régiment d’Infanterie Coloniale quitte la France
Présentation de la Bataille des Dardanelles

III.- La Bataille de DOÏRAN-VLADAJA, du 10 au 15 août 1916
Transcription de 13 documents originaux de l’EM de l’Armée d’Orient,




I - ENTRÉE DU 1er R.I.C. DANS LA GRANDE-GUERRE
JMO du 1er RIC
cote SHAT 26 N 863, cahier 1 (août-sept 1914)

- 70 officiers
- 3.200 hommes de troupes
- Embarquement en trois échelons à Cherbourg le sept août au soir.
- Débarqué le 9 août au matin à Mussey (1er bataillon) et Reguigny (2ème et 3ème bataillons)
- Cantonnements de débarquement pour les neuf et dix août :
1er bataillon : Chardagne
- 2e et 3ème bataillons : Fains


I - 1 - Offensive vers la Belgique (du 10 au 21 août 1914)

Cantonnements successifs :

11 août
Sommaisne (aujourd'hui Rembercourt-Sommaisne, Meuse). Etape très dure à cause de la grosse chaleur.
Plusieurs hommes morts de congestion.

12 août
Gercourt (1er bataillon) Dombasle-en-Argonne (2e et 3e bataillons)

13 août
Esne

14 août
Ligny-devant-Dun

15 août
Dun, départ dans la soirée à 18h00

16 et 17 août
Chauvency-le-Château

18 et 19 août
Organisation défensive de la ligne des hauteurs boisées au N.N.O. de Montmédy.
Les travaux et l’occupation de la ligne sont poursuivis toute la journée.
Le soir, rentrée à Chauvency-le-Château.

19 août
Départ à 18h.
Arrivée à Meix-devant-Virton à 6h00 du matin.

20 août
Alerte dans l’après midi.
Un parti ennemi des trois armes ayant été signalé vers Virton, le régiment prend les armes vers 14h00 et va occuper une position défensive au SO de Meix.

21 août
Départ vers 18h00 par Bellefontaine sur Saint-Vincent, (1er bataillon en avant-garde)
En raison de la rencontre possible avec l’ennemi, des dispositions très sérieuses sont prises pour l’entrée à Saint-Vincent.
Le village est libre. L’ennemi l’a évacué dans la soirée.
Le 1er bataillon prend les avant-postes vers minuit sur la ligne ferme Le Mesnil-Breuvannes
La 3e compagnie, chargée d’occuper la ferme Le Mesnil, la trouve occupée par une reconnaissance de cavalerie ennemie qui réussit à s’enfuir à la faveur de l’obscurité et du brouillard, mais en laissant les chevaux, les harnachements, des armes et des effets d’habillement.


I - 2 - La bataille de Rossignol, 22 août 1914

Dans la matinée, une patrouille de cavalerie est chassée à coups de fusil au Nord de la ferme Le Mesnil.

Vers 6h30 le 1er bataillon reçoit l’ordre de rejoindre le régiment à Breuvannes et prend la gauche de la colonne, qui marche sur Neuchâteau par Rossignol.
Les renseignements de l’armée portaient ce jour là que nous n’avions devant nous que de la cavalerie démoralisée et cependant les renseignements donnés par les habitants laissaient supposer que l’ennemi était proche et en force.

En effet, environ dix minutes après être entré dans la ferme de Neuchâteau, l’escadron d’arrière-garde, accueilli à coups de fusil, était ramené vivement et la compagnie-tête d’avant-garde (Compagnie FOUQUES) était peu après arrêtée net par une vive fusillade de partout de tranchées dissimulées dans la forêt.
Le lieutenant-colonel VITARD fit déployer pour l’appuyer les trois autres compagnies du bataillon à cheval sur la route.
Ce bataillon éprouva en un instant, des pertes telles en officiers et en hommes qu’il devint nécessaire de l’appuyer successivement par le bataillon RIVIERE, puis par le bataillon QUINET qui prolongèrent en échelon, à droite et à gauche les bataillons BERTEAUX et LE VILLAIN.

Le commandant RIVIERE tenta de porter la ligne en avant à la baïonnette, mais en quelques secondes, les compagnies avaient perdu-les ¾ de leur effectif.
Le lieutenant colonel VITART était grièvement blessé
Les commandants BERTEAUX, LE VILLAIN, RIVIERE, QUINET, les capitaines FOUQUES, LACOURRIERE, SIMONET, JALAT, SORLIN étaient tués
Les capitaines IGNARE, TRUCOLS, DIONIS du SÉJOUR, ROUSSELLE, du 1er bataillon, grièvement blessés.
Les débris des dix compagnies, environ 200 hommes, refluèrent en désordre sur la dernière compagnie qui commençait son déploiement.
Les capitaines DAURIAT, SCHIFFER de l’état-major du régiment et tous les officiers survivants réussirent à arrêter le mouvement de recul et à reporter tout le monde en avant malgré l’intensité du feu.
La ligne progressa ainsi péniblement au prix de lourdes pertes à cinquante mètres environ de la ligne ennemie, puis décimée et menacée d’enveloppement, dut se replier.
Un barrage avait été formé en arrière par les capitaines DAURIAT et MARSAND avec la 4e compagnie autour de laquelle vinrent se grouper les restes du régiment.
Un suprême effort fut tenté pour reporter les hommes en avant.
Les clairons rassemblés sur la route, le Drapeau et sa garde se placèrent derrière.
La charge fut sonnée et entraînée par les officiers et sous-officiers, une colonne d’environ 400 hommes se porta en avant.
Sur la route au pas de charge et sous une grêle de balles jusqu’à un point ou la route encaissée entre deux talus donnait un léger couvert.
Les hommes furent répartis le long des deux talus, mais bientôt devant la menace d’un enveloppement sur les deux flancs, le capitaine DAURIAT qui, comme plus ancien avait pris le commandement du groupe, décida de battre en retraite par échelon jusqu’à la lisière sud de la forêt. Le mouvement s’exécuta avec assez d’ordre malgré les pertes sérieuses que nous causait le feu de l’ennemi.
A la lisière, une ligne de repli fut organisée.

Le capitaine SCHIFFER, apprenant alors que le colonel GUÉRIN était resté dans la forêt et demandait du renfort pour se dégager, réunit une cinquantaine d’hommes sous le commandement du sous-lieutenant COLLIN, qu’il envoya dans la direction où se trouvait le colonel.
Dix minutes après, le colonel débouchait à son tour de la forêt.

Les divers groupes rassemblés par les officiers furent alors portés sur une crête à 300 ou 400 mètres de la forêt et appuyés par les trois sections de mitrailleuses, organisèrent une ligne de résistance battant le débouché de la forêt et sur laquelle on tint jusqu’à 4h ou 5h du soir.

Puis enveloppés à droite et à gauche, pris d’enfilade et à revers par les batteries allemandes, il fallut battre en retraite.
Le mouvement fut très difficile, de nombreux groupes ne purent percer au travers des lignes ennemies qui, vers 6h00 du soir, nous encerclaient complètement.

Le porte-drapeau ayant été tué, le sergent THIÉRY et un homme de la garde du Drapeau pensèrent ne pas pouvoir se frayer passage et plutôt que de laisser tomber le Drapeau aux mains de l’ennemi, l’enterrèrent près d’un village à un endroit repéré qui est connu de quelques officiers (un dossier confidentiel à ce sujet est entre les mains du commandant du dépôt)

Plusieurs détachements conduits par des officiers purent, à la faveur de la nuit, franchir les avant-postes allemands et par une marche très pénible au travers de la forêt de Bellefontaine rejoindre le lendemain vers 3h00 les avant-postes du 2e corps d’armée, puis par Breux et Chauvency, le Quartier Général à Alizy, où ils arrivèrent le 24 au soir.

Tout le T.C. (train de combat) du régiment, les chevaux de selle des officiers, l’ambulance, les sections de mitrailleuses étaient restées aux mains de l’ennemi.


I - 3 - Retraite sur la Marne

24 août
Alizy, où les détachements rejoignirent le corps d’armée où les avaient précédés la veille, le colonel et une cinquantaine d’hommes qui avaient rejoint par un autre itinéraire.
Un détachement de renfort de 100 hommes, venu du dépôt.
Un bataillon est constitué à l’effectif d’environ 500 hommes.
Le capitaine SCHIFFER commandant le bataillon.

25 août
Organisation sur les hauteurs du bois d’Alizy (3e division).
Le régiment se replie vers 19h00 traverse la Meuse et couche à Luzy.

26 août
Le corps d’armée organise la résistance dans les bois de Jaulnay et Dieulet.
Le 1er régiment est placé en réserve du corps d’armée de la Maison-Blanche.

27 août - Bataille de Jaulnay-Dieulet.
A la nuit, le régiment qui n’a pas donné mais est resté pendant 8 heures en réserve sous le feu de l’artillerie, se replie sur Vaux-en-Dieulet où il arrive vers 23 heures.
Les pertes ont été d’une cinquantaine d’hommes tués et blessés.

28 août
Arrivée à Boult-aux-Bois
Organisation pendant la nuit de la défense du défilé.
La retraite continue après un temps d’arrêt et le régiment vient cantonner à Savigny-sur-Aisne.

29 août
Savigny-sur-Aisne

30 août
Retour à Boult-aux-Bois où le régiment reste en réserve de la division qui prend position en débouché du défilé puis vient cantonner le soir à la Hobesse.

31 août
Marche vers le sud par Beaurepaire (grande halte), Mouzon, Ardeuil.
Deux mille hommes de renfort sont venus rejoindre le régiment qui se retrouve formé à trois bataillons.

1er septembre
Le régiment prend position d’arrière-garde.
Un léger engagement a lieu sur les hauteurs du S.E. de Margaux et vers Ardeuil.
L’ennemi montre surtout du canon.
Le régiment bivouaque au sud du Mont Cuvelot.

2 septembre
Cernay - Ville-sur-Tourbe- Virginy - Laval - Saint-Jean-sur-Tourbe, la canonnade s’entend sans interruption vers l’est sur notre flanc droit.
Somme-Tourbe - Croix-en-Champagne, la pression de l’ennemi se fait sentir davantage.
Des obus tombent à proximité de Croix-en-Champagne.
Le régiment fait face en arrière et prend position vers 5 H.00 du soir pour arrêter l’ennemi et permettre l’écoulement des convois.
Il arrive à Auvé vers 21h où il cantonne en cantonnement d’alerte.

3 septembre
Herpon-Busay, le repos.
Étape très dure à cause de la chaleur et de la fatigue des hommes.
Nombreux traînards.

4 septembre
Saint-Jean-devant-Possesse - Vauray - Heiltz-l’Evèque, l’arrière-garde formée par la 5e brigade est canonnée par un parti ennemi et doit faire tête.
Organise la défense des points de passage de la Saulx-Thieblemont.

5 septembre
Matignicourt - Montcetz-l’Abbaye - Matignicourt, le 1er bataillon est chargé de la défense du canal entre Goncourt et le pont de Matignicourt

6 au 10 septembre - Bataille de la Marne
Le 1er bataillon garda les passages du canal.
Les attaques de l’ennemi furent d’ailleurs assez molles et le bataillon subit peu de pertes.
Les 2e et 3e bataillons opérèrent au N. du canal en liaison avec le 2e régiment et le 2e corps d’armée, et participèrent à l’attaque du village d’Ecranes.
Leurs pertes non évaluées furent sensibles
Capitaine BASTIEN, lieutenant EHRET tués
Capitaine LAMBLIN, lieutenant TOURREL, blessés, environ ????. hommes.


I - 4 - Reprise de l’offensive

11 septembre
Le régiment se porte sur Domrémy, Fagresse, évacués par l’ennemi

12 septembre
La poursuite de l’ennemi continue mais retardée par le mauvais temps et la fatigue excessive de la troupe.
A 23h, arrivée à Saint-Mars-sur-le-Mont

13 septembre
Occupation des hauteurs d’Augers
Cantonnement à Braux-Sainte-Cohière

14 septembre
Berzieux - Ville-sur-Tourbe - Bois de Ville


I - 5 - Bataille de la Ville sur Tourbe (14, 15 et 16 septembre 1914)

14 septembre
Le corps d’armée se porte en une seule colonne sur Cernay-en-Dormois par la ferme Araza-Berzieux.
Le 1er régiment marche en tête du gros.
L’ennemi ayant arrêté sa retraite et faisant tête, le régiment est chargé d’appuyer la progression du 2e régiment (avant-garde).
Il réussit à traverser sans perte, les crêtes de Berzieux, battues par l’artillerie lourde ennemie, grâce à des formations très diluées et le soir, le bataillon CHAPUT (2e) occupe Ville-sur-Tourbe .

Dans la nuit le 1er bataillon reçoit mission spéciale d’occuper la lisière Nord du bois de la Ville avec 3 compagnies : 1re, 3e, 4e.
La 2e n’ayant pas rejoint le bataillon CHAPUT à Berzieux.

Le 15 septembre
Le 1er régiment reçoit l’ordre d’appuyer l’attaque du 2e régiment sur la ferme de Touanges - Cernay - bois de la Justice, avec les deux bataillons disponibles plus la 2e compagnie.
Le 2e bataillon se déploie, à l’ouest de la route sous le feu intense de l’artillerie lourde et légère allemande, subissent des pertes sensibles et sont obligés d’arrêter à hauteur de la cote 150.
Bien que dépourvues d’outils portatifs et incapables de se protéger, les compagnies s’accrochent au terrain et tiennent malgré l’intensité du feu de l’ennemi.
Mais les pertes sont énormes, tous les officiers sauf un, sont mis hors de combat.



ENTRÉE DU 1er RIC DANS
LA BATAILLE DES « DARDANELLES »
JMO du 1° RIC
cote SHAT 26 N 863, cahier 1 (mai 1915 )


II - 1 - Le 1er Régiment d'Infanterie Coloniale quitte la France

1 mai 1915
En station à Toulon

2 mai 1915
Embarquement à bord du paquebot « LUTETIA » de la Compagnie Générale Transatlantique

3 mai 1915
A quatre heures du matin, départ du bateau

4 mai 1915
En mer

5 mai 1915
Une section de mitrailleuses est installée à l’avant du bateau, une deuxième à l’arrière pour parer à toute éventualité contre une attaque de sous-marins.

6 mai 1915
Arrivée en vue de la presqu’île de Gallipoli.
A 17h, débarquement de la section de tir, les mulets sont laissés à bord.
A 19h, installation du bivouac à la cote 43 à gauche de la route de Crithia
La compagnie reçoit du bataillon LAROQUE 18 hommes de supplément..


II - 2 - La bataille dite « des Dardanelles »


Le détroit des Dardanelles fait communiquer la mer Egée avec la mer de Marmara.
Il doit son nom à un héros de la mythologie grecque appelé « Dardanos » qui aurait été le fondateur légendaire de Troie
Au siècle dernier, les paquebots de la compagnie des Messageries faisaient escale dans le port du même nom, situé sur la rive asiatique du détroit et y ramassaient le courrier de la province dont Canakkale (nom turc des Dardanelles) était le chef-lieu.
Cette escale était desservie aussi bien par les paquebots de la ligne du Levant (Marseille à Constantinople) que par ceux de la ligne de Syrie (Constantinople à Alexandrie)

Le 25 avril 1915, des troupes alliées franco-britanniques débarquent une première fois sur la presqu'île de Gallipoli, en Turquie.
L'opération est une idée du lord de l'Amirauté, un certain Winston Churchill.
Elle vise à conquérir Istamboul et à prendre à revers l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie.
Cette campagne des Dardanelles aboutit à un dramatique fiasco mais elle révèle les talents de stratège d'un général turc promis à un grand avenir, Kemal Atatürk <http://www.herodote.net/histoire03030.htm>.



LA BATAILLE DE DOÏRAN-VLADAJA
du 10 au 15 août 1916
Historique de la 17e Division d’Infanterie Coloniale
cote SHAT 24 N 3113-3114 (28 janvier 1916-12 octobre 1916)


le 28 janvier 1916
Débarquement en Macédoine de la brigade européenne évacuée de la presqu’île de Gallipoli, et formation de la 1ère DIC (Division d’Infanterie Coloniale *), par l’adjonction d’une brigade arrivant de France
Organisation de positions défensives vers le Livazitikon Oros et les hauteurs nord et sud-est de Galatist

Du 28 avril au 9 juin
Occupation de la rive droite de la Strouma inférieure : aménagement de la route de Salonique à Seres ; puis mouvement vers Irikli et Dereselo et occupation d’un secteur vers Gola

Du 9 au 18 août
Engagement dans la bataille de Doïran puis organisation des positions conquises au nord-ouest de Vladaya

A partir du 14 septembre
Retrait et repos de la 33ème Brigade Coloniale (qui participe ensuite à la formation de la Division d’Infanterie Coloniale provisoire GÉROME), la 34ème brigade continuant à tenir le secteur de Doïran.

*Le 05/10/1915, la 1ère DI du CEO devient la 1ère DI du CED
Le 06/01/1916, la 1ère DI du CED est transformée en 17ème DIC.


13 documents officiels de l’EM de l’Armée d’Orient, 17e DIC

Nota : ce qui suit est la transcription fidèle des documents originaux de l’État-Major, concernant la bataille de VLADAJA.
Toute variation dans l’orthographe des noms est voulue, afin de respecter la mémoire de son auteur.


1
ARMEE D’ ORIENT
I7e Division d’Infanterie Coloniale
Etat-Major
3° Bureau
N° 3225/S
Q.G, le 16 juin 1916


Le Lieutenant Colonel commandant l’A.D.I7 (artillerie divisionnaire) et le chef de Bataillon commandant le Génie divisionnaire sont attendus demain I7 juin à 8 heures (ancien style) au Q.G. de la 22° Div. Anglaise de KUKUS.

Ils y recevront des Commandants d’Artillerie et du Génie de la 22° Div. Anglaise.
Les renseignements qui les concerneront sur l’organisation du nouveau secteur de la I7° D.I.C.
Une automobile sera mise à leur disposition à I7 heures I5.

P.O.P. le Chef du 3° Bureau
Illisible


2
ARMEE D’ ORIENT
I7ème Division d’Infanterie Coloniale
Etat Major
3° Bureau
N° 3573/S
Q.G, le 7 août 1916

COMPTE RENDU DU 3° REGIMENT COLONIAL
du 7 août I9I6
SERVICE DES RENSEIGNEMENTS

Les observations faites de 2I7 sur 227, les renseignements de reconnaissances rentrées hier soir, confirment que les Bulgares travaillent en grande hâte à des travaux de tranchées au sommet du 227.
Ils semblent prolonger vers l’ouest les travaux déjà existants.

EXTRAIT DU RAPPORT DU LIEUTENANT PERRON
(Observations faites le 6 août à 5 heures 45, du col de VLADAJA)

Il existe sur 227, deux lignes de tranchées, presque parallèles, espacées de 50 mètres environ, lesquelles défenses sont masquées par des branchages qui empêchent d’apprécier exactement leur force ; elles paraissent cependant peu hautes, I m.50 au plus, largeur inconnue.
Il a été compté sur ces tranchées 6 grands créneaux évalués de 80/30 centimètres et espacés de 8 mètres environ.
L’observateur ne peut pas dire si ce sont des créneaux de mitrailleuses.
Une vingtaine d’hommes y travaillaient.

P.O. Le Chef d’Etat Major
Signé : Peyronnet


3
ARMEE D’ ORIENT
ARTILLERIE
N° 1272

INSTRUCTIONS RELATIVES AUX OPERATIONS
EN PREPARATION
(suite aux instructions N° 1147 du 28 juillet
et 1222 du 3 août)

Par note N° 6/0, du 7 août du Général commandant l’Artillerie, le groupe du 17° de l’A.D./156 (groupe SCHALLER) passe aux ordres du Lieutenant Colonel commandant l’A.D.17.
Sa mission a été définie dans le plan d’action de l’Artillerie (Notes N° 4/0 du 5 août et 6/0)

Par suite des modifications apportées à la répartition primitive des batteries et au rattachement momentané du groupe SCHALLER à l’A.D/I7, les instructions du paragraphe I des instructions du 3 août N° I222 sont modifiées ainsi qu’il suit :

I° Phase - Préparation de l’attaque et attaque
2° Phase - Mouvement en avant de l’Infanterie.

Il n’est rien changé aux zones de marche des I°, 2° et 4° groupes (65) définies dans les instructions N° I222 du 3 août.
Le groupe SCHALLER se portera par batterie, dans la région comprise entre VLADAJA et le GOL AJAK face à DOÏRAN.
Au début, il prendra d’écharpe le terrain que les autres groupes battront de front et déplacera son tir vers l’ouest au fur et à mesure de la progression de l’Infanterie.

Le 7 août I9I6
Le Lieutenant Colonel, Commandant l’A.D/I7
Signé : BRUNET


4
ARMEE D’ ORIENT
I7ème Division d’Infanterie Coloniale
Etat Major
3° Bureau
N° 3581/S
Q.G, le 8 août 1916

Le Général GEROME, Commandant la I7° Division Coloniale
à Monsieur le Général Commandant la XII° Corps d’Armée Anglais

Conformément au paragraphe VIII de l’ordre d’opérations N° I0 du 3 août 1916, du XII° C.A., J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir donner les ordres nécessaires pour que la 22° Division Anglaise se tienne prête à occuper la ligne de défense Cote 217 - GOLA - dans la nuit du 9 au I0 août qui vraisemblablement précédera l’attaque du 3° Colonial sur la cote 227.

Dans cette même nuit, le 3° Colonial se portera dans les places d’armes reconnues, d’où il se lancera à l’attaque, et le I° Colonial se rassemblera en arrière de la cote 217

P.O.P. le Chef du 3° Bureau
Signé : Peyronnet


5
ARMEE D’ ORIENT
I7ème Division d’Infanterie Coloniale
Etat Major
3° Bureau

Q.G, le 9 août 1916

TRADUCTION

22° Division Britannique :
RECONNAISSANCE de la cote 227et de la Vallée du GOL AJAK
Faite par le Capitaine WATERHOUSE, de la 67° Brigade d’Infanterie
Capitaine WARBURTON et Capitaine YORK du Génie.

ROUTE
La route KILINDIR-DOÏRAN est en très bon état sauf les ponceaux et les ponts qui sont tous détruits.
Jusqu’à la hauteur du ravin de CONSTANTINOVO, la route est complètement défilée par rapport aux positions ennemies, sauf pendant 500 m. au nord de sa jonction avec la piste de VLADAYA.

CORRECTION DE LA CARTE
Le ravin D.2 coule plus au Nord qu’il n’est placé sur le croquis du Génie, N° I7.A, et il forme une cuvette au sud de la cote 227.

Signé : WATERHOUSE.
Capitaine 67° Bde. d’Infanterie.
7 août I9I6.


6
ARMEE D’ ORIENT
I7ème Division d’Infanterie Coloniale
Etat Major
3° Bureau
N° 3387/S
Q.G, le 9 août 1916

ORDRE PARTICULIER à la Brigade BORDEAUX

La ligne de la 22° Division anglaise passe à l’heure actuelle par les pentes sud du plateau VERMOUSSEUX, les pentes ouest de VLADAYA, le mouvement de terrain Nord Est du Commandant où elle se relie aux positions de la 26° Division.

Le Général Commandant la I7° D.I.C.


7
ARMEE D’ ORIENT
I7ème Division Coloniale
Etat Major
3° Bureau
N° 3595/S
P.C, le 10 août 1916

TELEGRAMME OFFICIEL

Général Commandant 17° Div. Coloniale
à Général Commandant en Chef A.O.

N° 3595/S
Compte rendu de I0 heures 30, le I0 août

QUARTO
Au moment où ce message est rédigé, les Bulgares tirent avec du canon de campagne sur 227 et avec du canon lourd sur les batteries anglaises d’ASAGI MAHALA, et la ligne d’infanterie française a passé à gauche, à un kilomètre au nord de l’église de VLADAYA.

Le poste de commandement du Colonel Bordeaux est au moulin de DOBROVICA.


8
ARMEE D’ ORIENT
I7ème Division Coloniale
Etat Major
3° Bureau
N° 3619/S
Q.G, le 12 août 1916

ORDRE D’ OPERATIONS N° I9

4. BRIGADE FOURCADE

Le 54° Colonial se portera par les ravins Nord et Sud de VLADAJA à l’Ouest de la Tortue et appuiera l’attaque de la Brigade Bordeaux de la manière suivante :

1°- un bataillon attaquera 0.6
2°- un bataillon couvrira cette attaque face au Nord Ouest et devra s’organiser au Nord de la ligne BOLDZELI-KRASTALI face à P.4 et aux ouvrages avancés qui retiennent P.4 à 0.6.
3°- le 3° bataillon demeurera en réserve, en échelon à gauche et ne devra être engagé qu’en cas de nécessité absolue.

Le 54° se couvrira par quelques unités sur la crête même de P et par des patrouilles sur le versant ouest de la Crête des P.
Il sera accompagné par la 3° batterie du groupe de montagne LE MAITRE, par 2 batteries de montagne anglaises et vraisemblablement (si le terrain le permet) par deux batteries d’obusiers anglaises qui sont actuellement à l’Ouest de VLADAJA.

L’attaque du 54° et de l’Artillerie qui l’accompagne sera aux ordres du Général FOURCADE qui disposera également de la moitié de la Cie 4/I4 du Génie.

5. RESERVE DE DIVISION

Le 56° Régiment portera deux bataillons dans la région de DOBROVICA-VLADAJA, où ils seront en réserve de Division.

Le Général commandant la I7° Division d’Infanterie Coloniale
Général GEROME

P.A. Le Chef d’Etat Major
Signé : Peyronnet


9
ARMEE D’ ORIENT
I7ème Division Coloniale
Etat Major
3° Bureau
N° 3620/S
Q.G, le 12 août 1916

ANNEXE A L’ORDRE D’OPERATIONS N° I9
HORAIRES DE NOUVEMENTS


Nuit du I2 au I3
Mouvement de la Cie 4/I4 du Génie.
Le bataillon CHANDEIGNE s’établira en surveillance dans le couloir de SURLOVO, de manière à libérer toutes autres unités du 56° Colonial.

Nuit du I3 au I4
Le 54° Régiment Colonial se portera dans la région Nord de 420 (ravin de VLADADJA et ravin D.2), dans la zone anglaise.
2 bataillons du 56° Colonial remplaceront les bataillons du 54° sur leurs emplacements actuels de la région du moulin de DOBROVICA - camp des Romains -

Nuit du I4 au I5
Progression des deux bataillons du 54° Colonial vers leurs objectifs par les cheminements reconnus.
1 bataillon du 56° Colonial s’établira en réserve dans la région du Nord de la cote 420 (ravins de VLADADJA)

Les reconnaissances d’itinéraires et des emplacements de rassemblements seront commencées dans la journée du 13.
Chaque jour, il sera adressé aussitôt que possible au Général commandant la Division un compte-rendu téléphonique indiquant l’emplacement exact des unités du 54° et du 56°.
Les pertes de Commandement des Commandants de Régiments et de bataillons.
Il sera bon de répéter ce compte-rendu à la 22° Division Anglaise, qui le fera parvenir au 12° Corps d’Armée.

L’attaque sur l’ensemble des ouvrages du Petit Couronné : 0.6, 0.5, 0.4, 0.3, 0.2, 0.I, se produira quand le dispositif préliminaire à l’assaut aura pu être pris.
Elle sera déclenchée sur l’ordre du Général Commandant la I7° Division.

P.O.P. le Chef d’Etat Major
Signé : Peyronnet


10
ARMEE D’ ORIENT
I7ème Division Coloniale
Etat Major
3° Bureau
N° 3623/S
Q.G, le 13 août 1916

TRADUCTION

Chef d’État Major 22° Division Britannique
à I7° D.I.C. (S/C Lt. Col. WARD

I3 août
7 H.30
Il a été reconnu par notre bataillon avancé de droite que les tranchées de la ligne de feu de la gauche du I° Régiment Colonial, la nuit dernière, était à I.450 mètres N.O. de l’église de VLADAJA et non pas sur le versant sud de la Tortue.
Le bataillon de réserve du I° Régiment Colonial est sur la rive droite du Ravin de VLADAJA en plein sud à l’Ouest du Piton VERMOUSSEUX


11
ARMEE D’ ORIENT
I7ème Division Coloniale
Etat Major
3° Bureau
N° 3626/S
Q.G, le I3 août 1916

TELEGRAMME HUGHES

Général Commandant I7° D.I.C.
à Général Cdt Armée Française Orient

N° 3626/S
Compte-rendu du I3 août
I8 heures

EVENEMENTS .- …/…
MOUVEMENT EFFECTUES .- …/…
ARTILLERIE .- …/…
PERTES .-
2 hommes blessés par balle (1 au 1°, 1 au 3° Colonial)
4 hommes blessés au I° par un obus ennemi contre avion tombé à l’ouest du Piton VERMOUSSEUX

P.O. le Chef d’État Major


12
ARMEE D’ ORIENT
I7ème Division Coloniale
Etat Major
3° Bureau
N° 3629/S
Q.G, le 14 août 1916

TELEGRAMME HUGHES

Général Commandant I7° D.I.C.
à Général Commandant Armée Française d’Orient

N° 3629/S
Compte-rendu de 10 heures 30, le I4 août

Nuit calme.
Situation de la 34° Brigade n’a pas varié.
Deux bataillons du 54° se sont portés dans la nuit du 13 au 14 dans les ravins de VLADAJA, Nord de 420
3° Bataillon région du Pic Rocheux-DOBROVICA.
56°, deux bataillons au moulin de DOBROVICA.
Un bataillon à SURLOVO.

P.O. le Chef d’Etat Major
Signé : Peyronnet


13
ARMEE D’ ORIENT
I7ème Division Coloniale
Etat Major
3° Bureau
N° 3643/S
Q.G, 15 août 1916

TELEGRAMME HUGHES

Général Commandant I7° D.I.C.
à Général Commandant Armée Française d’Orient

Compte rendu de I8 heures.

I°- Consolidation des gains réalisés à la droite, reprise des tirs de destructions sur la Tortue.
2°- Dispositif des troupes : … / …
3°- Pertes 54° Colonial : 27 blessés dont nombreux sont légers et 4 tués depuis le compte rendu de 10h
Non encore connues pour les autres régiments.
4°- Demain matin reprise du mouvement sur la Tortue, attaque par 1°Colonial appuyé par un bataillon du 54° Colonial à partir de 7 heures.

P.O. Le Chef d’Etat Major
Signé : Peyronnet

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