Février 1945
1er février
1945. Libération de Marckolsheim et Artzenheim 2 février
1945.
Des élément du C.C.4 (5e D.B.) du général Schesser pénètrent dans Colmar
enfin libérée. Libération de Wintzenheim,Alliés s'étaient emparés de
Wintzenheim par surprise. Au lieu de déboucher de la vallée de Munster, où
les Allemands les attendaient, ils vinrent avec leurs chars de Colmar et de
Logelbach en coupant à travers les vignes. Le vignoble fut durement malmené
par les nombreux blindés. 2 février
1945.
La libération de Colmar. 2 février 1945
- Le C.C.4, par une " manœuvre de cavalerie ", libère Colmar où le
Général de Gaulle entrera solennellement le 10 février. La 5ème D.B est citée
à l'ordre de l'Armée. 2 au 6 février
1945.Libération de la commune de Obersaasheim 2 février
1945.
Colmar est libre. Le 109e régiment d'infanterie US a ouvert le terrain à
l'aube par le nord, puis a laissé passer les chars du Combat Command 4
(groupement tactique) de la 5e division blindée française (Schlesser). Le
groupement Le Préval était dans la place en fin de matinée, suivi des
groupements Chambost et du Breuil. Eguisheim, Wettolsheim, Wintzenheim sont aussi
libérés. 3 février
1945.
Après la libération de Colmar, une course de vitesse s'est engagée pour éviter
que la XIXe armée allemande ne réussisse à s'échapper du reste de la poche
par le pont de Chalampé. Le 21e corps d'armée américain a donc lancé son 7e
régiment d'infanterie sur Biesheim et le 75e dans la forêt de Colmar, tandis
que les blindés du Combat Command 4 se sont approchés de
Sainte-Croix-en-Plaine. 13h TOUT EST
POSSIBLE 4 février
1945.
«Les Allemands vont-ils se replier sur la rive droite du Rhin ?» ont titré
les DNA. De fait la jonction des alliés à l'est de l'ancienne poche de Colmar
n'est toujours pas réalisée. Le dégel, qui grossit les cours d'eau, complique
les opérations. Le 21e corps américain, au nord, est bloqué à Biesheim (3e régiment
d'infanterie) et à Appenwihr (75e RI). Au sud de Colmar, la 12e division blindée
américaine est arrêté près de Sundhoffen, Sainte-Croix-en-Plaine et
Herrlisheim. 4 février
1945.
Soultz est libérée par les éléments de la 4e D.M.M. du Commandant Bastiani.érée 4 février
1945.
la 4e DMM tend la main à la 12e division américaine venant de Colmar. Tandis
que le 2e corps d’armée « monte la garde sur le Rhin » le 1er corps d’armée
court au Danube, qu’il atteint le 21 avril, dans la région de Tuttlingen.. 4 février
1945.
Libération de Guebwiller, par un groupe de blindé du 4ème Régiment de Spahis
Marocains.Puis libération Neuf-Brisach. 4 février
1945.
A 7 h 30,libération de Cernay alors que le curé Brendlen de Vieux-Thann célèbre
la messe, les soldats français du 6e Régiment de Tirailleurs Marocains pénètre
dans Cernay, alors que le 1er Régiment de Tirailleurs Algériens occupe la cité
Baudry, pour rejoindre Steinbach, Uffholtz et Wattwiller. Heureux, Cernéens et
Vieux-Thannois mêlés, sortent un à un dans les rues, pour faire la fête aux
libérateurs... 4 février
1945.
Libération de Turckheim par le 112e Régiment d'Infanterie US de la 28e
Division d'Infanterie commandée par le Général Cotta. 4 février
1945.
Ce matin-là, c'était le... 4 février ! Colmar avait été libérée deux
jours avant, mais les habitants de Sundhoffen n'en savaient rien. « Plus tard,
j'ai appris que des obus étaient tombés au nord de la commune. Au sud, à
quelques centaines de mètres de là, personne ne le savait... ». 5 février
1945.
Libération de Ste Croix en Plaine. Au cours de la seconde guerre mondiale, si
les combats de la traversée du Rhin en juin 1940 épargnèrent l'agglomération,
la bataille de décembre 1944 à février 1945 fut plus meurtrière. Après la
libération de Colmar le 2 février, le Général de Lattre de Tassigny décida
de réduire dans les plus brefs délais la poche de Colmar.Les bastions de la
ligne de combat longue de 90 km et dans laquelle se trouvait Ste Croix en
Plaine, sont enfoncés les uns après les autres, à la suite de combats
meurtriers. L'ouragan de feu et de sang se rapprochera de la localité et y pénétrera.
Le tribut payé pour sa libération fut assez lourd. Libération de Rouffach. 5 février
1945.
Dans la journée, la route des Crêtes est atteinte, par une section de la 2ème
Cie (JANDEAU), malgré 2 mètres de neige, dans un terrain infesté de mines.
Les 3ème et 1ère Cie occupent respectivement Sauvas, et le Griepkopf; la 2ème
Cie attaque en direction de "Le Breitfirst" par la vallée du Runsche.
Mais là aussi, la neige et les mines retardent la progression. La marche est très
lente. Le chef POMMIES arrête la progression du 1er Bataillon qui se regroupe
à Krüth. 5 février
1945.
La jonction du 21e corps américain et du 1er corps d'armée français a été
enfin réalisée à Rouffach. Ce sont les blindés de la 12e DB et les premiers
éléments de la 4e division marocaine de montagne qui ont pu ainsi couper en
deux la poche de Colmar. En revanche, l'avancée le long du Rhin, de nuit, a été
plus pénible, malgré un puissant éclairage artificiel : la 3e divison
d'infanterie US tente d'ouvrir la route à la 2e division blindée, et le 15e régiment
d'infanterie a atteint Neuf-Brisach où les Allemands ont fait sauter les ponts
(rail et route). Au sud, Ensisheim a été libéré par le 2e régiment
d'infanterie coloniale 5 février
1945.
<< Marseillaises et prise d'armes dans Colmar, et puis la jonction à
Rouffach, dans une aube froide, par le mince fil d'homme en Kaki serrant la main
à un autre homme en kaki, au centre du bourg désert >> : Claudine Chonez,
correspondant de guerre, en quelques mots, dresse l'ecte de décès de la poche
de Colmar. 5 au 6 février
1945. Libération de Volgelsheim, des bombardements causèrent la destruction de
20 maisons et en endommagèrent 80 autres. 6 février
1945.
Le 21e corps d'armée américain et le 1er corps d'armée français sont proches
de faire leur jonction. Au nord, la 3e division d'infanterie a libéré
Vogelgrun et stoppé devant Algolsheim ; le 30e régiment d'infanterie est entré
dans Neuf-Brisach évacué par les Allemands, et le 28e division d'infanterie
est arrivée au canal du Rhône-au-Rhin. 6 février
1945.
Libération de Sausheim, Le village fut beaucoup plus durement touché par la
seconde guerre mondiale. Il fut détruit à 75 %. Libération d' Ensisheim.
Libération de Algolsheim par les alliés, après son bombardement qui causera
de nombreux dégâts. Libération de Appenwihr. Libération de Weckolsheim 6 février
1945.
Le Rhin est occupé par les Français de COLMAR à BALE 7 février
1945.
Les blindés du Combat Command 3 (groupement tactique) de la 1ere division blindée
ont franchi l'Ill à Ensisheim et se sont battus à hauteur du canal du Rhône-au-Rhin,
appuyés par l'infanterie du 8e régiment de tirailleurs marocains qui a établi
une tête de pont à la ferme de Schoefferhoff. Au nord, le 21e corps américain
progresse : Heiteren, Balgau sont libérés, et le sous-groupement Massu de la
2e division blindée française suit. 7 février
1945.
Le 1er Bataillon (du Corps Franc ) rejoint Cornimont à pied par le col d'Oderen.
C'est le repos et les premières permissions. 8 février
1945.
Libération de Geiswasser 8 février
1945.
Une prise d'armes est organisée sur la place Rapp (du nom d'un Général de
Napoléon originaire de Colmar) en l'honneur du Général de Lattre de Tassigny
et une autre le 10 en l'honneur du Général de Gaulle. L'escadron va couler
quelques jours heureux et prendre un repos bien mérité. On parle même de
permissions. Les premières pour la plupart d'entre nous. En attendant, les 7
chars(1RAC) qui nous restent sont parqués au quartier RAPP et on remet le matériel
en état. Etant, d'une part, un de ceux qui avaient quitté la France depuis le
plus longtemps ( près de 3 ans et demi ), et d'autre parte un de ceux qui
habitent le plus loin, je suis un des premiers à partir pour une permission de
10 jours plus 4 jours de délais de route car il faut compter avec les difficultés
de transport, les voies ferrées n'étant pas partout totalement remises en état.
Raymond Lescastreyres 8 février
1945.
La jonction nord-sud a été bouclée autour de ce qui fut la poche de Colmar :
le Combat Command 3 (groupement tactique) de la 1ere division blindée (1er
corps d'armée) est entré au sud de Fessenheim. Au nord, arrivait le
sous-groupement Gribius de la 2e division blindée, subordonnée alors au 21e
corps d'armée américain. Les combats se sont poursuivis à l'ouest du Rhin et
dans la forêt de la Hardt. Au soir, quatre communes sont encore tenues par les
Allemands dans le Haut-Rhin : Rumersheim, Bantzenheim, Ottmarsheim et... Chalampé
où le pont voit s'échapper les restes de la XIXe armée allemande, malgré un
ordre contraire de Hitler. 9 février
1945.
A 8 h, les Allemands ont fait sauter le pont de Chalampé après le passage de
leurs derniers soldats sur la rive droite du Rhin. Il n'y a plus de poche de
Colmar. Le général de Lattre (1ere armée française), qui passe les troupes
en revue à Colmar, lance un communiqué de victoire : « Les forces alliées de
la Iere armée française bordent le fleuve sur toute l'étendue de leur
secteur. Elles ont tenu la parole de Turenne : il ne doit pas y avoir d'homme de
guerre au repos tant qu'il restera un Allemand en deçà du Rhin ». Les Allemands,
avant leur retraite, ont labouré les voies ferrées avec un engin spécial
appelé " Schienenwolf " (loup ferroviaire), endommageant
partiellement d'importantes sections de lignes comme à Montreux-Vieux. 9 février
1945.
Libération de Chalampé. Un témoignage:((Le Riedisheimois Gaston Wira,
incorporé de force comme auxiliaire de la défense aérienne, a assisté à la
libération de Chalampé le 9 février 1945.))« De septembre à novembre 1944,
je faisais partie de la batterie de DCA allemande chargée de défendre les deux
ponts de Chalampé. Après la percée de la 1re DB par Delle, Seppois et
Bartenheim, nous nous sommes repliés sur la rive allemande du Rhin. De là,
nous avons été mutés sous bonne garde en Tchécoslovaquie, puis à Leipzig.
Le 16 janvier 1945, j'ai réussi à déserter avec deux camarades. Revenus à
Fribourg, nous avons franchi le Rhin le 19 janvier. En 19 jours, mon périple
m'a alors mené à pied de la fameuse "poche de Colmar" par Guebwiller
jusqu'à Chalampé-le-Bas. » En faisant escale à Battenheim, le hasard lui a
fait rencontrer la famille Charles Wolff de Chalampé. C'est par elle que le
jeune homme a appris que la commune était évacuée et que la famille Arthur
Hug se trouvait à Chalampé-le-Bas chez Joseph Fritschy ainsi que les familles
Baumgartner, Henri Schirmer et le curé Kannengiesser. Les duels d'artillerie
continuaient entre Sausheim, occupé par les Français, et Ensisheim encore
allemande. « Sans le savoir, je me trouvais donc dans le Nomansland. Le
lendemain, je marchais par la Hardt vers Munchhouse puis par Rumersheim vers
Chalampé-le-Bas. C'est là que j'ai retrouvé mon ami Raymond Hug qui m'a
accueilli avec les siens dans une maison sans confort et sans électricité,
mais entourée de tranchées allemandes. J'y ai vécu la retraite de la
Wehrmacht ». Pour cette dernière, l'accès au pont de chemin de fer de Chalampé
a été un vrai calvaire. La route était livrée aux attaques aériennes alliées.
Les chemins des champs étaient jour et nuit sous le feu de l'artillerie française.
Les cadavres de soldats et de chevaux, les carcasses de camions jonchaient la
route de Munchhouse - Bantzenheim - Chalampé. « Le 6 février, les tirs
d'artillerie s'intensifiaient, mais notre secteur restait épargné. Au loin,
une forte lueur d'incendie témoignait du "Barakenlager" de Neuenburg
en flammes. Les 7 et 8 février étaient plutôt calmes. Ayant endossé des
effets civils, j'accompagnais Henri Schirmer à Bantzenheim, chercher du pain.
Au retour, une sentinelle allemande nous a interceptés, et nous a conduit chez
le lieutenant qui après une fouille minutieuse nous a heureusement relâchés». 9 février
1945.
De Lattre envoya ce communiqué : "Au 21e jour d'une âpre bataille au
cours de laquelle les troupes américaines et françaises ont rivalisé
d'ardeur, de ténacité et de sens manœuvrier, l'ennemi a été chassé de la
plaine d'Alsace et a dû repasser le Rhin." Ce communiqué reflète
parfaitement la réalité. 10 février
1945. Les Allemands recommencent à mobiliser des civils dans le Nord de
l'Alsace. Exemple : à Niederbronn, hommes et femmes doivent creuser des tranchées. 11 février
1945. Le général de Gaulle a assisté à un solennel Te Deum dans la cathédrale
de Strasbourg, aux côtés de Mgr Ruch, puis présidé une réception en l'hôtel
de ville, avec le maire Charles Frey, avant un défilé de troupes place
Broglie. 12 février
1945. La réduction de la tête de pont de Gambsheim, formée lors de l'opération
Nordwind, semble désormais acquise, après la libération d'Oberhoffen. Mais on
se bat encore à Drusenheim et Offendorf. 13 février
1945. L'ancienne tête de pont de Gambsheim est presque réduite, mais on s'y
bat encore. Des tirs d'artillerie, venus d'outre-Rhin, ont été signalés dans
le Haut-Rhin, à Hésingue et Bartenheim. 14 février
1945. Le quartier général du 6e groupe d'armées a signalé que des obus
d'artillerie étaient tombés sur Brumath et que l'artillerie alliée avaient
pris pour cible quinze chars ennemis près de Mietesheim, à l'aube. La zone
industrielle d'Oberhoffen est annoncée comme « nettoyée ». 14 février
1945. A Rouffach, premiers pas de l' Ecole des cadres de la 1re armée. De Lattre: "Ils ont une âme de vainqueurs, nous leur ferons une âme de conquérant! " 15 février
1945. La situation est stable sur le front nord en Alsace, mais le QG du 6e
groupe d'armée signale que l'artillerie allemande a profité d'une bonne
visibilité pour bombarder des « positions avancées ». Des obus sont tombés
sur Saverne. 16 février
1945. Le quartier général des forces expéditionnaires alliées a annoncé
qu'enfin, la région d'Oberhoffen a été « nettoyée ». Il a calculé par
ailleurs que la réduction de la poche de Colmar a fait quelque 20 000
prisonniers allemands. 17 février
1945. Une relève importante a commencé sur le front d'Alsace du Nord. La 45e
division d'infanterie américaine est remplacée par la 42e, dite « Rainbow »,
entre Wingen-sur-Moder et Rothbach. Les Allemands, de leur côté, ont ré
instauré la levée populaire, le Volkssturm, dans la zone qu'ils contrôlent en
Alsace du Nord. Par exemple à Rothbach, ce jour ont été convoqués tous les
hommes entre 16 et 55 ans. Dix obus sont tombés en deux jours sur
Niederbronn-les-Bains. 18 février
1945. A Rouffach, le général de Lattre a ouvert son École des cadres de la
Iere armée, confiée au commandant Lecoq : les stagiaires y passent six
semaines à tour de rôle. L'un des objectifs est de mieux intégrer les Forces
françaises libres. La 1ere division française libre apprécie modérément. 19 février
1945. Le quartier général du 6e groupe d'armées a signalé « plusieurs
tentatives d'infiltration » de l'ennemi près de Sarreguemines. Sur le front de
la Iere armée française, des tirs de mortier ont visé Rhinau et un groupe
ennemi a tenté de passer le Rhin à hauteur de Blodelsheim. La 1ere division
française libre (1ere DFL) a commencé à se regrouper autour de Sélestat. 20 février
1945. « Vive activité de patrouilles » dans le secteur de la VIIe armée,
c'est-à-dire en Alsace du Nord, a signalé le quartier général du 6e groupe
d'armées. Au sud des positions avancées de la Iere armée ont été attaquées
près de Fessenheim (Haut-Rhin), au sud de Neuf-Brisach. 21 février
1945. Une patrouille allemande qui avait traversé le Rhin près de Niffer a été
repoussée, annonce le quartier général du 6e groupe d'armées. Sur le front
nord, des désertions de soldats allemands ont été signalées : il s'agit en général
d'incorporés des pays occupés. Ainsi deux Croates du 11e régiment de SS se
sont-ils rendus ce jour à Wildenguth, près de Wingen-sur-Moder. 22 février
1945. Jour de fête aujourd'hui à Mulhouse; le premier convoi partant de Paris
par voie ferrée est annoncé en gare pour 15 h 30. Il s'agit d' une michelin.
L' autorail aura à son bord de nombreuses personnalités dont M. Goursat,
directeur général de la SNCF. 24 février
1945. On ne se bat pas qu'en Alsace du Nord. En soirée, des patrouilles
allemandes ont traversé le Rhin en plusieurs endroits (Marckolsheim,
Neuf-Brisach, Nambsheim, Ottmarsheim), et ont été repoussées dans la nuit. 25 février
1945. Un obus de 280 mm est tombé sur Saverne, qui héberge une base américaine
de la VIIe armée : dix militaires ont été tués, quatorze autres blessés. 26 février 1945.
Le port de
Strasbourg a fait l'objet de deux « tentatives de raid » allemandes, repoussées
par l'armée française. 27 février
1945. Les Forces françaises de l'Intérieur (FFI) d'Alsace ont été dissoutes
par le gouverneur militaire de Strasbourg, commandant la Xe région militaire,
le général Touzet du Vigier. 28 février
1945. Dans la région de Haguenau, des tirs de mitrailleuses allemandes ont pris
à partie des unités américaines. L'aviation française (31e et 34e escadres
du 1er corps aérien) a bombardé la zone industrielle au nord de
Fribourg-en-Brisgau, en pays de Bade.
1er février 1945. Sur le front nord, les Allemands ont été repoussés au nord
de la Moder. La 101e Airnborne division US a même mené dans la nuit une opération,
baptisée Oscar, au nord de la rivière, vers Neubourg et Schweighouse. A 3 h du
matin, 3 compagnies ont franchi l'eau, combattu pendant 2 heures, puis repassé
la Moder avec 37 prisonniers, dont deux officiers.
La proche résiduelle au nord de Sélestat a été réduite : Marckolsheim et
Artzenheim ont été libérés.
Au nord et à l'est de Colmar que les opérations se sont accélérées. Le 290e
régiment d'infanterie US est dans Horbourg et Andolsheim, le 291e dans la forêt
de Colmar. La pointe du 21e corps d'armée US n'est plus qu'à 3 kilomètres de
Neuf-Brisach.
Le général de Lattre, inquiet d'éventuelles destructions à Colmar, décide
d'attaquer Colmar avec la 28e division d'infanterie US et le Combat Command 4 de
la 5e division blindée le lendemain.
Enfin, le 2 février vers 16h15, les blindés français du sous-groupement A du
lieutenant colonel du Breuil, appuyé par les combattants du sous-groupement B
du commandant Préval* atteignirent les quartiers périphériques à l'Est du
village et traversaient quelques minutes plus tard les rues de Wintzenheim sous
les acclamations délirantes de la population. Une colonne de 20 chars Sherman,
de chars de combat plus petits et d'auto-mitrailleuses, avait remporté la
victoire. Ce fut un jour de liesse, car il marquait la fin d'une tragédie et
des hostilités pour la population. L'accueil fait par la population aux libérateurs
fut délirant, comme partout ailleurs. Dans la journée du même 2 février, des
fonctionnaires de la préfecture, à Colmar, vinrent trouver M. Tannacher. Maire
obligé par l'occupant de démissionner en 1940, il fut pressenti pour prendre
derechef en main l'administration municipale. "Voulez-vous accepter à
nouveau le poste de maire ? J'ai cherché mon écharpe de maire français, que
j'avais conservée durant les années de l'occupation, et je m'en suis
ceint". L'accueil fait par la population aux libérateurs fut délirant,
comme partout ailleurs. Dans la journée du même 2 février, des fonctionnaires
de la préfecture, à Colmar, vinrent trouver M. Tannacher. Maire obligé par
l'occupant de démissionner en 1940, il fut pressenti pour prendre derechef en
main l'administration municipale. "Voulez-vous accepter à nouveau le poste
de maire ? J'ai cherché mon écharpe de maire français, que j'avais conservée
durant les années de l'occupation, et je m'en suis ceint".
Ce fut par la suite une série incessante de fêtes et de cérémonies, au fur
et à mesure du passage dans la cité de nouvelles unités de l'armée de la Libération.
Après avoir assuré le redémarrage de l'administration française à
Wintzenheim, le maire de la Libération se démit de ses fonctions lors des élections
d'octobre 1945.
Parallèlement,
les forces américaines ont approché de Neuf-Brisach et en menacent le pont.
Une nouvelle bataille s'amorce : celle qui devrait empêcher les restes de la
XIXe armée allemande de s'évader de la poche de Colmar par le pont de Chalampé,
qu'ils tiennent solidement.
Pour cela, l'avancée du 1er corps d'armée au sud de la poche de Colmar semble
bien lente pour boucler l'encerclement. De Lattre entend donc faire intervenir
les 12e et 2e divisions blindées, la première vers Ensisheim, la seconde vers
Chalampé.
Au sud, le 1er corps d'armée a enfin réussi à rompre les résistances
allemandes : il est désormais au bord de la Thur, de Cernay à Ensisheim, et au
bord de l'Ill, d'Ensisheim à Mulhouse.
Sur les autres fronts, la 10e division d'infanterie et le régiment des Forces
françaises de l'Intérieur de Franche-Comté sont intervenus dans les Vosges
(au sud de la route des Crêtes), et plusieurs relèves ont été observées, côté
américain et côté allemand, de part et d'autre de la Moder. On s'est battu à
Oberhoffen, au sud-est de Haguenau.
La poussée par les bords de l'Ill vers Ensisheim? quelques gains péniblement
acquis dans la forêt dominicale de Colmar par la 75e division d'infanterie US.
Au pied des Vosges? la progression est plus satisfaisante. Peu avant midi, (le
112e RIUS qui appartient à une division d'élite, la 28e DIUS) descend d'Ammerschwiller
ou de ce qu'il en reste, entre dans Turckheim, bloque la vallée de la Fecht,
nettoie la petite poche d'Ingersheim.
Dans le même mouvement, le Combat Command 4 (5e DB) tient Obermorschwiller et
atteint Saint-Croix-en-Plaine.
Mais c'est au sud de la poche de Colmar que les alliés engrangent les meilleurs
résultats. Dopé par l'annonce de la prise de Colmar, le 1er corps d'armée
commandé par Béthouart remporte partout des succès significatifs. La 2e
division d'infanterie marocaine (2e DIM) atteint Wittelsheim et la cité de la
Gare, progresse vers la cité Rossalmend et Pulversheim.
Bon résultats également pour la 9e division infanterie coloniale (9e DIC): le
23e RIC et un escadron du Combat Command 3 (1er DB) atteignent la route de
Wittelsheim à Ensisheim centre. De son coté, le Combat Command1 (1re DB),
parti de la cité Sainte-Barbe n'est plus qu'a deux kilomètres de la cité
Sainte-Thérèse.Peu avant 13h, en possession de l'ensemble de ces information,
de Lattre pense pouvoir réaliser aujourd'hui encore, la jonction nord-sud sur
un axe Sainte-Croix-en-Plaine - Ensisheim. Il envoie par radio, ses instructions
aus commandants d'armée et précise: <<Sitôt cette jonction faite,
assurer solidement verrouillage débouchés Vosges et entamer vigoureusement débordement
Hart et deuxième jonction sur direction Ensisheim - Neuf-Brisach.>>
Vers 16h le général Billotte, qui commande la 10e division d'infanterie sur le
front des Vosges centrales, annonce un début de décrochage dans son secteur. Désormais,
il va falloir essayer de couper la retraite des éléments ennemis situés à
l'ouest de l'Ill.
Répondant à l'insistance de général de Lattre, le 1er corps d'armée améliore
ses gains de la matinée. A 17h, les troupes françaises bordent la Thur de
Wittelsheim à Rossalmend. Pluversheim est enlevé de même que la cité.
C'est plus dur devant Ensisheim, à la cité Sainte-Thérèse. Ce n'est qu'aux
alentours de 22h que les <<coloniaux>> de la 9e DIC atteignent
l'Ill, mais les Allemands ont fait sauter le pont. Et l'Ill est en crue... De
leur côté, les Allemands se préoccupent surtout d'empêcher leurs unités à
l'ouest de l'Ill d'être coupées du gros de la poche. Mais s'ils installent
aujourd'hui leur PC avancé à Fessenheim, donc à onze kilomètres de
Neuf-Brisach, cela signifie qu'ils renoncent aux ponts de Brisach pour acheminer
à l'est de Rhin troupes en retraite et matériel. Ce sera donc Chalampé.
Au sud, en revanche, l'avance a repris, avec notamment une poussée
spectaculaire de la 4e division marocaine de montagne qui libère Cernay, Soultz,
Wattwiller, Guebwiller et une partie de Rouffach.
L'histoire est faite finalement des témoignages humains. Ceux qui n'ont pas vu
tomber d'obus vous jureront que Sundhoffen n'a pas été bombardée. Ceux du
nord affirmeront que la commune a été prise sous un feu d'artillerie d'enfer.
Le temps qu'il faisait
Exemple tout simple : le temps qu'il faisait le 2 février à Colmar. Certains
affirment qu'il gelait à pierre fendre. Ce qui est contredit par les notes du général
Schlesser (commandant du Combat Command N° 4) : lors de sa manœuvre de
contournement de Colmar, dans la nuit du 1er au 2 février entre Sundhoffen et
Ostheim, certains de ses chars se sont enlisés dans la boue du Ried.
Renseignement pris auprès des archives de la météo (à l'Institut de physique
du globe), il a fait effectivement très froid jusqu'à fin janvier, mais le
redoux s'est ensuite installé.
Autre exemple : le 2 février a été retenu pour l'entrée officielle des
troupes alliées dans Colmar. Or il est vraisemblable que quelques éclaireurs
étaient déjà dans la ville dès la fin janvier. Un témoignage précis
indique que des G I's ont patrouillé le soir du 31 janvier rue du Ladhof et que
deux d'entre eux ont passé la nuit dans les locaux de l'entreprise Sommereisen,
rue des Belges, au nord de Colmar.
Détails ? « L'histoire est faite de ce genre de « détails » dont la découverte
peut apporter un éclairage différent », commente Alfred Wahl. Et c'est tout
le talent de l'historien que de savoir faire la part des choses entre le nez de
Cléopâtre et l'avenir du monde...
L'historien: Alfred Wahl
Seul le groupe de commando poursuit sa marche. Après un raid audacieux et 14
heures de marche dans la montagne et la neige il atteint successivement le Lac
de la Lauch, Niederlauchen, et Linthal dans la vallée de la Lauch, réalisant
en ce point la liaison avec les troupes françaises qui descendaient la plaine
d'Alsace.
Pendant ce temps, sous les ordres du Capitaine DOUMENC, les démineurs font
sauter les mines antichars; le pont au Runsche est rétabli. La Campagne des
Vosges est terminée.
A cette minute, le Corps Franc Pommiès terminait la mission qu'il s'était
assignée :
participer à la libération totale de la France.
Au soir du 5 février, la XIXe armée allemande n'occupe plus qu'un rectangle de
35 km sur 20, mais dispose de trois passages pour sa retraite, à Balgau,
Blodelsheim et Chalampé. En Alsace du Nord, on se bat toujours à Oberhoffen,
entre la 257e Volks-Grenadier-Division et le 142e régiment d'infanterie américain.
Dans les Vosges, les Alliés maîtrisent désormais la situation, ayant atteint
Munster et au Ballon de Guebwiller.
Ainsi, à 7h du matin, le major Scott (Combat Command A de la 12e division blindée
US, <<Armored Division>>) échange un vigoureux <<shake
hand>> avec le colonel Deleuze (à la tête de 4e régiment de spahis
marocain accompagné de tirailleurs de 1er RTM); cette poignée de main
sanctionne la coupure de la poche de Colmar.
CHALAMPÉ SEUL...
Les spahis étaient sur place depuis la veille. Les Américains, au nord, ont
lancé leur offensive dès 2 h le matin. Tout se complique désormais pour la
XIXe armée allemande; d'autant plus que, partout, les alliés ont mis à profit
la nuit pour progresser, en mettant à profit des techniques diverses.
La plus originale est sans conteste celle utilisée par le général US
O'Daniel, commandant la 3e division d'infanterie US (3e DIUS). Celle-ci a pour
mission de se glisser en pleine nuit entre Neuf-Brisach et le Rhin. De Lattre:
<<J'avoue mon inquiétude à Milbrun: n'est-ce pas bien délicat?>>.
<<J'ai ce qu'il faut>> interrompt O'Daniel, mytérieux et un rien fâché.
Effectivement, sans être tout à fait Josué, capable de commander au soleil,
O'Daniel est maître de la lune... Les puissants feux de projecteurs spéciaux
reflétés par les nuages engendrent sur un front de trois kilomètres un clair
de lune artificiel qui à minuit, permet au chef de la 3e DIUS de réaliser son
plan... Sous les rayons de cet astre made in USA, l'opération se déroule méthodiquement.>>
Après la manufacture de tabac et la gare (à 4h), Volgelsheim (à 6h), la
caserne Abbatucci et le bois Boulay sont enlevés.
Mais le fort Mortier résiste. Pendant ce temps, le 2e bataillon du 15e RIUS
s'est infiltré jusqu'au Rhin mais les deux ponts, le routier et le ferroviaire,
ont été détruits par les allemands. Il ne reste plus à l'ennemi, comme artère
vitale, que le pont de Chalampé. Or la 2e DB est chargée de lui couper cet accès.
Encore faut-il lui ouvrir la route tâche que doit, justement, remplir le 3e
division d'infanterie US. En attendant, le groupe tactique Langlade (avec Massu)
enlève Logelheim puis Hettenschlag.
Au sud de la furure ex-poche de Colmar, <<bien que ne disposant pas de
clair de lune de commande>> (de Lattre dixit), Bétouart a activé son
corps d'armée tout au long de la nuit du 4 au 5. A l'aube, le Command 3 de la
1re DB a traversé Ungersheim et occupe la rive gauche de l'Ill de Réguisheim
à Oberentzen avec l'appui de la 2e division d'infanterie marocaine (2e DIM).
Le plus dur n'est pas loin et il est le lot de la 9e division d'infanterie
coloniale (9e DIC). L'objectif est Ensisheim dont la date de libération avait,
initialement, été fixée au... 1er février. Il faut franchir l'Ill.
<<Le général Mortière a choisi, pour point de franchissement de l'Ill,
le coude qui fait saillie dans le bois de Réguisheim, couvert autorisant une
mise en place relativement discrète des unités d'assauts>> (de Lattre)
La relativité de la discrétion se vérifie à la réaction de l'ennemi
d'autant plus que les moyens de franchissement de l'Ill sont dérisoires (six
canots et des radeaux de fortune). Les pertes française sont importantes.
Finalement, à 22h30, le 2e régiment d'infanterie coloniale (2e RIC) pénètre
dans Ensisheim. Les Allemands décrochent dans la nuit: à 6 h du matin,
Ensisheim est entièrement libéré.
BAD KROTZINGEN A MINUIT
Le décrochage d'Ensisheim s'inscrit dans un mouvement d'ensemble de la XIXe armée
allemande. Tout au long de la journée, les unités se sont repliées en
direction de Rhin, même la 16e Voksgrenadier Division, basée dans la région
de Munster, est arrivée, pour l'essentiel, à les rejoindre. Les Allemands
passent sur la rive est du Rhin soit par bacs, soit par le pont de Chalampé
malgré l'artillerie et les bombadements alliés.
Cela dit, le groupe d'armée (<<Heeresgruppe>>) croit pouvoir récupérer
de grandes unités pour les injecter sur un autre front. Il ignore totalement
leur état réel: pas moins de vingt bataillons d'infanterie ont dû être
dissous en raison des pertes...
A 16h 45, la XIXe armée allemande envoie un télex au groupe d'armée; il
comporte un calendrier d'évacuation dont le terme est la nuit du 9 au 10 février.
A ce moment, la tête de pont en Alsace sera abandonnée.
Le télex, réceptionné à 18h, ne rencontre aucune objection. Les ordres sont
donnés en conséquence. A minuit, le PC de la XIXe armée est installé à
Bad-Krotzingen sur la rive est du Rhin, en Allemagne.
Au sud, pendant que le génie lance des ponts sur l'Ill pour laisser passer la
1ere division blindée, l'infanterie de la 2e division d'infanterie marocaine et
la 9e division d'infanterie coloniale ont atteint Hirtzfelden et Munchhouse.
Mais pendant ce temps, la XIXe armée allemande s'échappe par le pont de
Chalampé malgré les bombardements de l'aviation alliée. 20 000 hommes, 16
blindés et 100 canons seraient passés rien qu'en ce jour outre-Rhin !
Si le Haut-Rhin est désormais presqu'entièrement libéré, les combats
continuent au nord. Oberhoffen, objet de combats acharnés, est en ruines. Les
civils au nord de la Moder vivent dans des conditions très pénibles, avec les
militaires allemands et le retour de la Gestapo.
Ce n'est qu'en partie vrai puisque le Nord de l'Alsace est toujours sous la
botte allemande, dans la zone confiée à la VIIe armée américaine. Et qu'une
rude bataille se poursuit à Oberhoffen.
Caché dans la cave
Au retour, nos amis étaient désespérés. Un commando SS venait d'arrêter le
curé Kannengiesser et Hubert Hug, les accusant d'avoir sectionné les câbles téléphoniques
de la "Panzerbrigade" battant en retraite. L'après-midi, ils
revenaient et emmenaient également Henri Schirmer. « Les voyant arriver, Joséphine
Hug avait l'heureux réflexe d'ouvrir la trappe de la minuscule cave, de m'y
pousser et de placer le lit du petit Pierre sur la trappe. S'ils avaient trouvé
le déserteur que j'étais à ce moment-là, j'aurais eu droit au peloton d'exécution.
Le soir du 8 février, une explosion de très forte intensité a déchiré la
nuit. Le pont du chemin de fer de Chalampé avait sauté. Peu après nous avons
perçu le mugissement d'un blindé allemand, le dernier à vouloir franchir le
pont du Rhin. C'était trop tard ! Nous l'avons retrouvé après la libération
au débouché de la rue de la Victoire, la tourelle arrachée. Le matin du 9 février
un tir nourri d'artillerie a arrosé Chalampé. Nous avons décidé d'aller nous
réfugier ailleurs et, au moment de sortir de la cour, je me suis rendu compte
que les tranchées allemandes étaient vides. Mais au loin, des blocs de boue (ndlr
: des blindés sur une route inondée) se dirigeaient vers nous. J'ai compris et
j'ai hurlé de joie : "Les Français arrivent !" » C'est ainsi que
Gaston Wira a vécu la libération de Chalampé, la dernière commune du sud de
l'Alsace à être revenue à la France.
Âgé de 16 ans, Gaston Wira a déserté de l'armée allemande le 16 janvier
1945. Caché par la famille Hug, il a réussi à échapper à l'occupant
allemand.
Le reste de l'Alsace fête la victoire : le général de Gaulle est passé à
Mulhouse, où il a présidé une prise d'armes et prononcé un discours depuis
le perron de l'hôtel de ville. A Colmar, il a décoré les généraux de Lattre
et Leclerc, ainsi que les généraux américains Milburn et O'Daniel, avant de
rejoindre Strasbourg dans la soirée.
Le Nord de l'Alsace - qui se sent oublié - souffre. L'armée allemande, très
affaiblie, utilise tous les moyens possibles pour dissuader les Alliés : elle
construit des leurres (faux soldats, faux véhicules). A Gumbrechtshoffen, elle
a réquisitionné, ce jour, des chevaux pour tracter un blindé à court de
carburant.
Journée décisive dans l'ancienne tête de pont de Gambsheim : Oberhoffen, où
se bat avec acharnement depuis plusieurs jours la 257e Volks-Grenadier-Division.
La commune, évacuée et sinistrée, est enfin libérée par le 142e régiment
d'infanterie américain.
Le général de Gaulle s'est rendu à Saverne, PC des forces américaines, et a
décoré plusieurs officiers alliés, dont le général Patch, commandant la
VIIe armée.
Les artilleries allemandes et américaines échangent régulièrement des tirs
en Alsace du Nord, y faisant des victimes civiles et provoquant des dégâts.
Le général américain Devers a officiellement félicité le général de
Lattre pour « les qualités magnifique de chef dont [il] a fait preuve comme général
commandant la Iere armée française dans la réduction de la poche de Colmar.
»
L'aviation américaine a bombardé le poste de commandement (PC) de la 6e
division de montagne allemande près d'Eguelshardt : y sont tombées 16 bombes
de 500 livres et 8 bombes incendiaires.Ecole des
cadres de Rouffach
Plus à l'Est, l'artillerie allemande a également tiré sur des faubourgs de
Strasbourg et sur les environs de Gambsheim. L'artillerie alliée a réagi par
« des tirs violents » sur Sundheim, au sud de Kehl.
Au nord de l'Alsace, la VIIe armée américaine a mené une activité de
patrouilles. Pfaffenhoffen et Obermodern ont été les cibles de l'artillerie
allemande.
Les DNA datées de ce jour publient un message de Charles Frey, maire de
Strasbourg, demandant à ses concitoyens d'enlever toutes les affiches et
inscriptions allemandes des murs et enseignes de la ville.
Les DNA-(dernières nouvelles d'Alsace) publient une interview d'André Malraux,
alias colonel Berger, commandant la brigade Alsace-Lorraine. « Voyez-vous, les
Alsaciens savent se battre. Et ils avaient des raisons impérieuses de se battre
», explique-t-il au journaliste alsacien.
Sur le front nord, des obus de calibre 380 mm ont été tirés sur Saverne : les
pièces sont probablement près de Reichshoffen.
Les Alsaciens de Paris ont célébré la libération de l'Alsace, rassemblés
devant la statue symbolisant Strasbourg. Pourtant, une large bande de l'Alsace
du Nord est encore tenue par la Iere armée allemande.
Dans l'Alsace du Nord, les troupes allemandes réquisitionnent pour se nourrir.
A Nierderbronn-les-Bains, ce sont 60 vaches qui ont été saisies ces jours-ci.
Dans les états-majors alliés se prépare la phase d'attaque suivante. L'enjeu,
pour les Français - et notamment la Iere armée du général de Lattre -, est
de participer à l'entrée sur le territoire allemand.
En Alsace, la présence de nombreux soldats musulmans de la Ire armée oblige à
rappeler leurs traditions religieuses pour ne pas provoquer d'incidents. Un arrêté
du gouverneur militaire de Strasbourg, le général Touzet du Vigier, publié
dans les DNA, interdit par exemple aux débits de boissons de servir de l'alcool
aux militaires musulmans.
Il a fallu trois mois pour remettre le tronçon Lure-Mulhouse en état. Le
tunnel de Chamagney et le viaduc de Dannemarie ont été reconstruits par le génie
de la 1re armée française. Le débat sur l' épuration bat son plein.
23 février 1945. Relève dans les troupes allemandes au nord de l'Alsace : le
90e corps a pris le contrôle du secteur de Bitche. Des troupes rescapées des
combats de la poche de Colmar sont dorénavant amenées en renfort en Alsace du
Nord.
En face, l'artillerie américaine poursuit ses tirs réguliers : à Offwiller,
31 obus sont tombés ce jour sur le centre du village, faisant 20 victimes,
selon la 103e division d'infanterie américaine. Quand la météo le permet,
c'est l'aviation qui procède parfois à des bombardements : Obersteinbach a été
bombardé ce 23 février et une adolescente de 13 ans y a été tuée.
Les DNA publient un reportage signé Pierre Frédérix sur le château de La
Hunebourg, dans les Vosges alsaciennes, dont le propriétaire, l'autonomiste pro
nazi Karl Spiesser, est en fuite. Le reporter précise qu'il a entendu des
explosions et vu de la fumée dans la zone de Bitche et Wissembourg.
Les DNA publient un article sur Radio Strasbourg, « la voix de la France en
Alsace », qui attend la reconstruction de son émetteur.
En ces derniers jours de février se prépare une opération majeure des alliés
pour la mi-mars. Il s'agit de percer définitivement les défenses allemandes à
l'Ouest. La VIIe armée aura pour objectif la ligne Siegfried. Accessoirement,
cette opération devrait libérer la portion d'Alsace encore sous la botte
allemande, au nord de la Moder.
Le tribunal militaire régional a prononcé une condamnation à mort : celle
d'un homme qui, le 8 février, avait mortellement blessé le contrôleur
principal des Domaines, Léon Weber.
L'évêque de Strasbourg, Mgr Ruch, revenu à Strasbourg en décembre et qui
avait accueilli de Gaulle à la cathédrale le 11 février, est allé remercier
le diocèse de Périgueux de l'avoir accueilli durant la guerre.
Le couvre-feu à Strasbourg, annoncent les DNA, sera repoussé de 18 h à 20 h
au 1er mars. Un certain abbé Pierre « aumônier du maquis » a rencontré la
presse à Strasbourg (il ira à Mulhouse le lendemain donner une conférence) :
il s'agit bien du futur fondateur des communautés d'Emmaüs. Il a alors 32 ans
et est envoyé en tournée par le ministère de l'Information.