Pierre Laval

Avocat, il se fit une spécialité de la défense des syndicalistes et fut élu, en 1914, député socialiste d'Aubervilliers (dont il sera maire de 1923 à 1944). À partir de 1924, il sièga à la Chambre, sous l'étiquette de «socialiste indépendant». Entre 1925 et 1936, il fut plusieurs fois ministre et deux fois président du Conseil (1931-1932 et 1935-1936). À l'intérieur, pour faire face à la crise économique, il inspira des mesures de déflation qui furent très mal accueillies par l'opinion publique; à l'extérieur, il s'efforça d'abord de contrer l'Allemagne: il signa avec Mussolini le traité de Rome (janvier 1935) et les accords de Stresa (avril 1935) pour empêcher Hitler d'annexer l'Autriche; avec l'URSS, il conclut un pacte d'assistance mutuelle (mai 1935). Opposé à la déclaration de guerre en 1939, il devint, après la défaite de 1940, vice-président du gouvernement de Vichy et obtint du Parlement le vote d'une Constitution mettant fin à la république. Favorable à la collaboration avec l'Allemagne, il organisa l'entrevue de Pétain avec Hitler à Montoire. Le maréchal le désavoua et le fit arrêter (décembre 1940), mais les Allemands exigèrent son retour au gouvernement en remplacement de l'amiral Darlan (avril 1942). Dès lors, Laval accentua la politique de collaboration, voyant dans l'Allemagne le «rempart contre le bolchevisme» (discours du 22 juin 1942). Transféré à Sigmaringen, en 1944, après avoir tenté de réunir le Parlement dissous en 1940, Laval se réfugia en Espagne, mais fut livré aux autorités françaises. Il fut condamné à mort et fusillé après avoir essayé de s'empoisonner

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