F.F.I. ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN

Le 23 novembre 1944, les chars de la 2e D.B. arrivent à Illkirch-Graffenstaden par Ouest… Cette libération a été fulgurante, ceci en partie grâce à l’excellent travail de préparation et de renseignement effectué par les F.F.I. (Force Françaises de l’Intérieur).

Revenons donc quelques mois en arrière pour analyser le travail de fourmis effectué par quelques hommes courageux. Dès début 1944, en vue de préparer l’invasion, des informations ont été transmises à Londres et des directives en sont revenues (recherche de points de parachutage, pont à préserver, chemins de déviation…).

Des contact entre militaires et résistants eurent lieu après de débarquement ; le 17 juin 1944, Georges KIEFFER (le Commandant François) rencontrait dans son chalet de Falkenstein, près de Grendelbruch, le colonel Marceaux et le capitaine Rivière, Officier de liaison du Général Koenig, Commandant en Chef des F.F.I. ainsi que des représentants des résistants du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la vallée de la Bruche.

Une deuxième réunion eut lieu le 28 juillet 1944 au même endroit et aurait pu être lourde de conséquences, car une demi-heure après la rencontre, la Gestapo arrivait au chalet et perquisitionnait, heureusement sans rien trouver.

 

Comment se présentait la Résistance ?

Dans le Bas-Rhin ? Le département était partagé en 12 secteurs et 37 sous-secteurs. Plus de 2 000 personnes en tout étaient prêtes à intervenir sur ordre des alliés ; En cas de nécessité, 10 000 hommes supplémentaires pouvaient être mobilisés, mais ces derniers n’étaient pas tenus au courant de ce qui se tramait pour éviter des fuites qui auraient pu coûter la vie aux résistants. Près de 6 000 brassards avaient été confectionnés et distribués aux hommes sûrs, afin qu’on les reconnaisse le moment venu.

Dans notre commune, dès mars 1944, a eu lieu une première réunion des résistants chez Rudi ULMER, rue Quintenz. Le noyau de ce groupe était constitué par LUTZ Albert, LAUGEL René, LANG Théo, LONCHAMPT Marcel, LUDWIG René ; assistait également le Capitaine SCHERRER de Strasbourg .

A partir de mai 1944, Monsieur WAHL Camille assurera le rôle d’agent de liaison avec les F.F.I. de Strasbourg. Il fallait être très prudent, car les Allemands essayaient de mettre en pièces les réseaux de résistants. Aussi, chaque fois qu’on frappait à sa porte, Camille WAHL mettait son manteau, sortait par une porte arrière et attendait dans la remise que son épouse allume une lumière déterminée pour lui signifier qu’il n’y avait pas de danger.

La maison rue Quintenz ou a eu lieu la réunion de FFI d’illkirch le de mars 1944

 

  Illkirch-Graffenstaden faisait partie du secteur du même nom qui comportait en outre les sous-secteurs de Geispolsheim et de Fegersheim, au total 12 communes depuis le Baggersee jusqu’à Plobsheim et Duttenheim.

Lieutenant-LUTZ-Albert

 

Courageux et responsables

Le 9 juin 1944, le Général de Gaulle signe le décret qui stipule que les F.F.I. font partie de l’armée et sont soumis aux règles de l’organisation et de la discipline militaires.

La responsabilité du secteur d’Illkirch-Graffenstaden est confiée au Lieutenant Albert LUTZ et notre sous-secteur au sous-Lieutenant René LAUGEL ; au total, 533 hommes étaient répertoriés et prêts à agir. Ils serviront de guides aux chars de la 2e D.B., s’attaqueront aux îlots de résistance et assurerons la sauvegarde des édifices publics dans cette période de l’effondrement nazi.

                                                                                                                                          J-M. ZUGMEYER


Des résistants natifs d'Illkirch-Graffenstaden


 

Jean - Jacques CHRISTEN  

Né le 27 septembre 1926 à Illkirch-Graffenstaden

Fait partie du groupe de résistance d’Etobon (Haute-Saône) à l’origine groupe LORAINNE puis groupement FFI. BELFORT, depuis mars 1943 jusqu'à son arrestation le 30 mars 1944 à Montbéliard.

Interné à la prison de Belfort puis transféré le 23 août 1944 au camp de concentration du Struthof, ensuite à celui de Dachau le 6 septembre 1944, puis à Mauthausen le 25 septembre et enfin à Melk (Kommando de MAUTHAUSEN ) où il décède à la suite de mauvais traitements le 9 mars 1945.

 

Mort pour la France.

Médaille militaire

Croix de guerre avec palmes

Médaille de la résistance à titre posthume.


Eugène WURTZ  

 

Né le 15 avril 1913 à Illkirch-Graffenstaden, enregistré à Strasbourg.

 

Il suit des études techniques supérieures pour devenir ingénieur électricien ; Il fait son service militaire en s’engageant pour 3 ans dans la marine et sert sur des sous-marins d’octobre 1934 en octobre 1937.

En mars 1939 il épouse Madame Simone KRISTEN, puis il rejoint Toulon où il est rappelé et affecté sur le sous-marin « l’Espoir » avec lequel il effectuera de nombreuses missions, qui l’emmèneront de Casablanca à Dakar, aux Malouines, au cap Horn et Valparaiso dans la pacifique.

Démobilisé après l’Armistice,<<J’arrive à Strasbourg en décembre 1940, pas un mot de français ! Les cartes d’alimentations, la police allemande. Il fallait signer pour devenir citoyen allemand. J’ai refusé ! On m’a menotté. La Gestapo a tout pris ce que je possédais>>. Il rejoint sa femme et son enfant à Etobon petit ville de Saône et Loire ou son épouse est réfugiée chez ses parents. << L’alsace et la Lorraine sont rattachés au grand Reich. Alsaciens et Lorrain sont alors mobilisés dans la Wehrmacht. Un nouvel ordre est instauré par Pétain et Vichy. Le Général de Gaulle est condamné à mort. Il devient l’ennemi et avec lui les Anglais et les Français qui l’ont suivi>>. Il travaille trois jour à la sous-préfecture où on lui propose de devenir espion pour le compte des Allemands. Il trouve un emploi dans la région, d’abord aux mines de Ronchamp ensuite dans la filiale bois Sîbel de Peugeot à Montbéliard ou il s’installe.

Il entre alors dans la Résistance, de décembre 1942 en mars 1943, il fait parti du groupe de résistance « LORRAINE » puis du mouvement « Ceux de la résistance>>. Il était spécialiste dans l’hébergement de réfractaires, maquisards et israélites.

Trahi part un mouton de la Gestapo, le « lieutenant Georges », il sera arrêté devant l’hôtel Bristol siège de la Gestapo à Montbéliard, le 20 mars 1944, il y passera 15 jours de détention, Il connaîtra ensuite la torture à la caserne Friedrich à Belfort et restera 3 mois seul en cellule d’isolement complet.

Puis il sera déporté au camp de Natzweiller en Alsace jusqu’au 1 septembre 1944, puis transféré à Dachau. Le 25 septembre, il est transféré au camp de Mauthausen en Autriche jusqu’au 15 décembre 1944.

Après un long et pénible voyage, il arrive au camp de Kustrin Pologne, où il restera jusqu’au 25 février 1945, pour être transféré à pied à 180 kilomètres, ceux qui traînent sont abattus. avec 3000 autres détenus, dont seul 500 arriveront vivants au camp de Sachsenhausen-Oranienbourg près de Berlin.

Ce camp sera libéré par la 60e Armée soviétique le 22 avril 1945.

Le 6 juin il est rendu aux autorités françaises, puis rapatrié en août 1945 sur la bateau de  la Marine Nationale d’Odesso vers  Martigues où il arrivera en septembre 1945.

Je suis un rescapé des camps, j’ai réussi à m’en sortir car j’avais le moral, une succession de chance, une bonne constitution et pas de poils, car on ne pouvait pas se laver et c’était un avantage, car les poux transmettent le typhus et on ne soignait pas le typhus. Ma chance inouïe, c’était aussi de parler allemand, ce qui m’a fait enter dans l’Etat Major secret du camps et mon métier d’électricien. En fait, je dois la vie aux Russes>>.

Il est démobilisé en octobre 1945 et en novembre il est de retour en France, où il retrouvera son travail au service électrique central chez Peugeot à Sochaux. Le 30 septembre 1974 il prends sa retraite.

Eugène a fait la paix avec les Allemands, mais jamais avec les SS et le régime qui a crée.

Titulaire de la Légion d’honneur

De la médaille Militaire

De la Croix de Guerre 1939-1945.

Il est décédé le 12 janvier 2005 à Saint-Louis (Haut-Rhin) à l'age de 92 ans.


Groupe de F.F.I. volontaire d'Illkirch-Graffenstaden, ces hommes ont prient part en autre, aux combats de Kilstett et de la Wantzenau.
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1er rang = de gauche à droite: SCHWEITZER-Roger, EITEL-Charles,RIEFFEL-?,KOCHER-André,GRUBER-Eugène

2e rang = de gauche à droite: BUCHMANN-Eugène, SCHENK-Bernard, STRIEBEL-Raymond et FREYMANN-Louis

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Pourriez vous, me venir en aide, pour mettre un nom sur les hommes de ce groupe de F.F.I d'Illkirch-Graffenstaden Merci d’avance.

Voir aussi souvenir personnels de l’action de la Résistance dans le Bas-Rhin Général Jean - Georges BURGER

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