Le corps expéditionnaire Alger 1830 
1830 (31 janvier), le Conseil des ministres français décide d'organiser un débarquement en Algérie, alors sous régence ottomane. Le corps expéditionnaire embarque à Toulon le 11 mai, les troupes françaises le 14 juin, à Sidi Ferruch. Le dey (régent) capitule le 5 juillet.

Le corps expéditionnaire français qui, suite à différents incidents diplomatiques, débarque à partir du 14 juin sur les plages de la baie de Sidi-Férruch, des 675 navires à voile aux ordres de l’amiral Duperré partis de Toulon le 25 mai 1830. 37 000 hommes, 3 500 chevaux et 120 canons, sous le commandement du général de Bourmont, se préparent à franchir les 27 kilomètres qui les séparent d’Alger. Battu à Staouéli, le dey d’Alger capitule le 5 juillet.

Composition du corps expéditionnaire Alger 1830 

ARMEE DE TERRE
- 1ère division: 3e, 14e, 20e, 28e, 37e RI de ligne ; une partie des 2e et 4e RI légère.
- 2ème division :du général Loverdo 6e, 15e, 21e, 29e, 48e, 49e RI de ligne.
- 3ème division: 17e, 23e, 30e, 34e, 35e RI de ligne ; une partie des 1er et 9e RI légère.
- division de réserve : 4e, 18e, 36e, 40e, 56e, 60e RI de ligne.
- cavalerie : 1er escadron du 13e chasseurs et 2 escadrons du 17e chasseurs.
- gendarmerie

- ARTILLERIE : 4 batteries montées, 10 non montées, 3ème compagnie de pontonniers, 4ème Cie d'ouvriers, 1ère, 2e, 3e, 4e Cies du train.

- GENIE : 6 Cies de sapeurs, 2 Cies de mineurs, 1/2 Cie du train. 

 

La prise d'Alger (5 juillet 1830)
La "Régence d’Alger" en 1830 fait partie de l’Empire Ottoman. Une étroite aristocratie de janissaires (15 000 environ) élit le dey d’Alger qui reçoit l’investiture du sultan, seul lien qui rattache l’Algérie à l’Empire. Le dey lève l’impôt et assure l’ordre, mais son autorité directe est bornée à la ville et sa banlieue, le reste du territoire étant divisé entre trois beylicats: Titteri (Médéa), Ouest (Oran), Est (Constantine). L’ensemble de la population est formé d’éléments divers : 

fellahs arboriculteurs et agriculteurs de la montagne ayant gardé souvent la vieille langue kabyle; 
tribus semi-nomades, combinant agriculture et élevage; 
Koulouglis, issus du mariage de soldats turcs et de femmes indigènes; 
maures, bourgeois des villes, groupés en corporations, souvent descendants d’"Andalous" chassés par la Reconquista espagnole; 
juifs, minorité sans cesse menacée, mais d’où s’est dégagée une élite ouverte au monde extérieur et puissante économiquement. 
La Régence ne formait pas un monde islamique hermétiquement clos en face de l’Occident. La piraterie déclinait et des relations économiques s’étaient nouées avec les États italiens, l’Espagne (maîtresse d’Oran jusqu’en 1794), la France. Celle-ci avait à La Calle et à Bône des concessions de pêche du corail. Surtout Marseille commerçait avec la Régence, par l’intermédiaire des colonies juives de son port, d’Alger ou de Livourne. 

Un épisode de ce commerce, une fourniture de blé livrée sous le Directoire, se trouve aux origines du différend entre la France et le dey. Les vendeurs, les juifs livournais Bacri et Busnach, avaient réussi, grâce à la complicité intéressée de Talleyrand, à faire reconnaître à leur créance le caractère de dette de l’État français et, en même temps, ils en avaient lié le remboursement à celui de sommes qu’eux-mêmes devaient au dey Hussein. Mais lors de la liquidation, ils avaient réussi à frustrer le dey du montant de sa créance et celui-ci accusait de complicité le consul français Deval, personnage corrompu dont il demandait avec insistance le remplacement. Le 29 avril 1827, il s’emporta, au cours d’une discussion en turc avec le consul et le frappa de son chasse-mouches. Le rapport de Deval au gouvernement obligeait le ministère Villèle à demander une réparation. Celui-ci se borna à un blocus inefficace. Un effort du ministère Martignac pour régler le problème par des négociations aboutit à un nouvel affront : le vaisseau la Provence essuya le feu des batteries d’Alger. 

Polignac arrivait alors aux affaires et décida une intervention directe (31 janvier 1830) qui serait menée non par mer, Alger n’ayant jamais pu être ainsi forcée, mais par terre après un débarquement. Un colonel envoyé en mission secrète sous l’Empire, Boutin, en avait montré la possibilité et c’est son plan qu’on suivit. En quelques semaines, une flotte de 675 bâtiments, dont 103 de la marine de guerre, fut réunie à Toulon et embarqua le corps expéditionnaire commandé par Bourmont. L’amiral Duperré sut conduire d'un même rythme une flotte disparate formée de vaisseaux de ligne, de corvettes, de chalands et même de quelques vapeurs. Le débarquement eut lieu le 14 juin 1830 dans la baie de Sidi-Ferruch, à 17 km à l'ouest d'Alger. Le camp adverse de Staoueli fut emporté le 19; le 4 juillet, le fort L'Empereur qui défendait Alger vers le sud était bombardé; le dey capitulait le lendemain et partait en exil. Bourmont fit occuper quelques points de la côte. Il promit aux habitants le respect de leur religion et de leurs biens. 

L'expédition en réalité avait eu une double raison: relever le prestige de la monarchie de Charles X, contestée par l'opposition libérale, et fournir au port de Marseille un substitut au vieux commerce du Levant, alors sur le déclin. Si le premier but fut manqué, puisque dès le 27 juillet commençaient les Trois Glorieuses qui remplacèrent Charles X par Louis-Philippe, il n'en alla pas de même du second.
1830 
en janvier 

La décision est prise d'envoyer une expédition en Algérie pour punir le dey d'Alger, qui avait frappé le consul français France Duval d'un coup d'éventail. 

7 février

Préparatifs de l'expédition contre Alger. 

25 mai

Départ pour l’Algérie du corps expéditionnaire français de 37 577 hommes, 103 bâtiments de guerre, 572 navires de commerce, trois divisions (Loverdo, Berthezène, duc des Cars). Commandant en chef : le maréchal de Bourmont, ministre de la Guerre. 

13 ou 14 juin

Le corps expéditionnaire français débarque à Sidi Ferruch (aujourd'hui Sidi Fredj ) en Algérie. 

19 juin

Bataille de Staouëli, où l’agha Ibrahim, gendre de l’émir Hussein, est battu. 

5 juillet

Avec la prise du Fort l'Empereur, les Français du maréchal Bourmont prennent Alger. Le dey Hussein capitule. Occupation française restreinte : Alger, Blida, Médéa, Bône et Bougie. Le général commandant en chef détient tous les pouvoirs dans le pays occupé. 

9 juillet

La nouvelle de la prise d'Alger arrive en France. 

14 juillet

Le général Bourmont est fait maréchal de France. Il est le premier de la série des maréchaux « africains ».
Retour