TFAI 1968-1970

 

 

 Me voici de retour au Territoire Français des Afars et des Issas, après un voyage en DC6.

 

     Je rejoints le 57°RIAOM/ 61° EBIMA (ex 15 °EBIMA) cantonné au camp Général Letellier. Je prends le commandement du 3° pelotons d’AMX 13/75: Ce peloton a le même organigramme que ceux du 43° RBIMA. Par contre tous les militaires sont Français par rapport à mon premier séjour.

 
   A part quelques sorties avec les chars, campagnes de tir, manœuvres et instruction en coopération infanterie blindé, rien de particulier. Mais heureusement le peloton a d’autres activités :

     En effet, suite à l’indépendance du Somali land en 1960, a France a érigé un barrage à l’extérieur de la ville pour endiguer le flux des réfugiés. Le barrage comporte trois passages. Un sur la piste de Loyada, un autre le long de la voie ferrée et le dernier au carrefour de la route d’Arta et de Doralé. Il est gardé 24 heures sur 24. C’est le début de Balbala.


 Le 57° RIAOM qui devient le5° RIAOM le 1 novembre 1969, partage la surveillance du barrage avec la 13°DBLE.
Le peloton, en plus de la surveillance du barrage, a des missions sur la frontière sud du pays. Missions qui consistent à intercepter les passagers clandestins et les caravanes venant de Somalie.

    Une autre mission intéressante est de reconnaître en liaison avec l’Escadron de la 13°DBLE les zones d’infiltrations possibles d’unités blindées ennemies. En particulier dans le nord du TFAI.

  A force, les pistes et les endroits les plus retirés n’ont plus de secret pour moi.

Au cours d'une de mes missions je fais étape à la CILA. (Compagnie Légère d’Infanterie d’Afrique) stationné à Obock. Les cadres appartiennent à l’infanterie métropolitaine.

Pour la petite histoire.


     En mai 1968 j’embarque avec tout le personnel de l’escadron dans des chaloupes de l’unité marine. Destination Sagalou, de l’autre coté du golfe de Tadjourah, pour l’ascension du Day : Dénivelée 1700 mètres.
   Après 3 heures de navigation, c’est le débarquement non loin de la cote, dans une cinquantaine de centimètres d’eau. Le soleil tape encore bien fort. Je mets à profit, un moment de répit avant la grimpette pour sécher mes rangers. Pendant ce temps, le capitaine trouve un guide et deux ânes pour porter les postes radios. Nous voilà parti. Deux heures de marche, la nuit tombe. Nous organisons notre bivouac, tant bien que mal sur un sol caillouteux. Il est impossible de dormir, les cailloux rentrent dans le dos. Enfin il faut faire avec. Le jour se lève. Je suis prêt à poursuivre l’ascension. Il est 9 heures, l’ancien le soleil est de retour. Il ne me lâche pas. Il me fait transpirer à grosses gouttes. Heureusement le chapeau de brousse et mon sac à dos protégent ma nuque mes épaules meurtris. Je suis lessivé, mort de fatigue, la pente est de plus en plus raide. Parfois je progresse à quatre pattes. Enfin il est midi, un arrêt bien mérité. J’entends un bruit de pâles, c’est un hélico. Il arrive à se poser sur une roue et à nous ravitaille en eau et en vivres. A quinze heures c’est un nouveau départ. C’est dur. La pente est de plus en plus accentuée. La nuit commence à tomber. D’un coup, dans la pénombre, j’aperçois un puit. Je le connais. Je l’ai vu lors de mon premier séjour. Il se trouve à l’aplomb du lieu à

atteindre. Je quitte la colonne, j’entraîne le peloton derrière moi. Une bonne grimpette et nous voilà au sommet, ouf. J’ai gagné une bonne heure sur le reste de l’Escadron.

*Je suis promu adjudant-chef le 1 juillet 1970.

 

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