Georges Bidault
Compagnon de la Libération
Georges-Augustin Bidault, né le 5 octobre 1899 à Moulins (Allier) et mort le 26
janvier 1983 à Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques), est un résistant et un
homme politique français, successeur de Jean Moulin à la tête du Conseil
national de la Résistance, ministre et Président du Conseil sous la IVème
République.
Biographie
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est
la bienvenue !
Jeunesse et professorat
Il est issu d'une famille de propriétaires ruraux attachés au catholicisme -
plusieurs de ses membres ont appartenu au clergé -, Georges Bidault1 fait ses
études primaires et secondaires dans un établissement tenu par des Jésuites
français chassés par la politique anticléricale de la Troisième République, à
Bollengo dans le nord de l'Italie. Ses premières convictions politiques semblent
avoir été forgées par la lecture d'une biographie du catholique libéral Charles
de Montalembert.
Licencié en histoire à 18 ans, il est reçu premier à l'agrégation d'histoire et
géographie en 19252, devant Pierre Brossolette et Louis Joxe.
Nommé à Reims de 1926 et 1931, il y noue des liens étroits avec l'un de ses
élèves, le futur sociologue Roger Caillois qui, en 1971 écrit, à Bidault : « L'Histoire
est, de loin, la moindre part de l'enseignement que j'ai reçu de vous. Vous
m'avez appris bien davantage du côté du style et de la conduite de vie. » Puis,
au lycée Louis-le-Grand, à Paris, il a pour élèves Jean Ferniot et Jean
d'Ormesson, qui évoquera plus tard « l'éloquence froide » de son professeur et
son « originalité d'esprit ».
Le militant démocrate-chrétien
Membre de l'Association catholique de la jeunesse française (ACJF) après la
Première Guerre mondiale, Bidault adhère au Parti démocrate populaire (PDP) en
1931.
En avril 1936, il est candidat de ce parti aux élections législatives, dans la
circonscription de Domfront (Orne) contre le député sortant Georges
Roulleaux-Dugage, mais est battu dès le premier tour.
C'est comme éditorialiste du quotidien catholique l'Aube à partir de 1934 que
Bidault se fait connaître.
La guerre et l'Occupation
Il est fait prisonnier en 1940, il est
libéré en sa qualité d'ancien combattant de la guerre de 1914-1918 en juillet
1941 et affecté au Lycée du Parc, à Lyon.
Il entre dans la Résistance dans le mouvement « Combat » à Lyon. Dans son
travail clandestin, il est aidé par sa secrétaire particulière Laure Diebold.
En juin 1943, il succède à Jean Moulin comme président du Conseil national de la
Résistance.
La IVème République
Le 26 août 1944, lors du défilé de la libération de Paris, Bidault descend les
Champs-Élysées aux côtés du général de Gaulle, qui lui aurait alors lancé : «
Redressez-vous, Bidault ! ». Pour une raison inconnue, il sera effacé de ces
photos par la suite.
Au début de la IVe République, il est l'un des fondateurs du MRP, principale
force politique chrétienne-démocrate qui ait jamais existé en France. Il en
devient président d’honneur en 1952.
Il est élu député de la Loire en 1945 et conserve ce mandat jusqu'en 1962.
De septembre 1944 à juin 1954, il participe à de nombreux gouvernements, souvent
comme ministre des Affaires étrangères. Il est par deux fois chef du
gouvernement :
de juin à décembre 1946 il préside le Gouvernement provisoire de la République
française, à la tête d'une coalition « tripartite » (communistes, socialistes
SFIO et MRP). Il exerce de fait une fonction équivalente à celle de chef de
l'État et occupe également la charge de ministre des Affaires étrangères.
d'octobre 1949 à juillet 1950 il est président du Conseil, à la tête d'une
coalition « Troisième force » (socialistes, MRP, et diverses formation du
centre-gauche et du centre-droit).
Il négocie pour la France la Charte des Nations unies, est l'un des signataires
du traité franco-britannique de Dunkerque en 1947. Face au « coup de Prague » et
au blocus de Berlin, il mène une politique anticommuniste. En 1948, il signe le
traité de Bruxelles instituant l'Union de l'Europe occidentale. Il est favorable
à la CED tout en négociant des protocoles additionnels qui limitent la portée
supranationale du traité.
En août 1953 il joue un rôle important dans la déposition du sultan du Maroc. Il
est candidat à la présidence de la République lors des deux premiers tours en
décembre 1953.
Bidault critique la politique indochinoise d'Émile Bollaert en 1947 et de Pierre
Mendès France en 1954 et la politique nord-africaine d'Edgar Faure en 1955.
Partisan de l'Algérie française, il s’oppose à toute création d’un exécutif
algérien en 1957. Il est l'un des 80 députés qui votent l'« amendement Salan »
selon lequel le gouvernement peut procéder à des appels sous les drapeaux des
citoyens français appartenant à la disponibilité et à la première réserve
domiciliés en Algérie.
La Vème République
En 1958, il vote l’investiture du gouvernement du général de Gaulle. Il se
sépare du MRP et crée la Démocratie chrétienne de France qui n’aura qu’un succès
électoral limité.
Par la suite, il constate que le général de Gaulle s'oriente vers le retrait de
la France en Algérie et se rallie aux extrémistes de l'OAS. Après le
cessez-le-feu (18 mars), avec Jacques Soustelle, Antoine Argoud et Pierre
Sergent, il constitue le 20 mai 1962 à Rome, le comité exécutif du Conseil
national de la Résistance, visant à défendre l’Algérie française. Bidault est
désigné comme président de cet organisme.
En juillet 1962 au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, son immunité
parlementaire est levée en raison de ces activités subversives.
Il quitte la France en 1963. Menant une vie clandestine, et apprenant
l’enlèvement du colonel Antoine Argoud à Munich par des hommes des services
spéciaux français, Bidault publie un article virulent et est expulsé d’Allemagne
; le Portugal l’expulse à son tour vers le Brésil, où il passera, avec son
épouse, plus de quatre ans.
Il revient en Belgique en 1967, et, suite à l'amnistie des anciens responsables
de l'OAS (conséquence inattendue des événements de mai 1968) rentre en France en
juin 1968. Il crée le mouvement Justice et Liberté, qui soutient Alain Poher
lors de l’élection présidentielle de 1969.
Lors de la création du Front National en octobre 1972 sous l'égide d'Ordre
nouveau, il participe aux tractations, mais s'en retire au bout de quelques
jours, refusant « le compagnonnage des "petites frappes fascistes" d'Alain
Robert ».
En 1981, il soutient le candidat Jacques Chirac.
Vie privée
Georges Bidault a épousé Suzanne Borel, première femme à avoir été attachée
d'ambassade en 1930, et qui devint directrice-adjointe de son cabinet; elle a
largement inspiré le personnage de « Mademoiselle Crapotte » dans le roman
autobiographique de son collègue le diplomate-écrivain Roger Peyrefitte La Fin
des ambassades - qui se moque aussi du côté « petit prof » de Bidault - et
apparaît également dans ses Mémoires secrets.
Georges Bidault a été inhumé à La Celle-les-Bordes dans les Yvelines.
Fonctions gouvernementales
Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Charles de Gaulle (1) (du 10
septembre 1944 au 21 novembre 1945)
Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Charles de Gaulle (2) (du 21
novembre 1945 au 26 janvier 1946)
Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Félix Gouin (du 26 janvier au
24 juin 1946)
Président du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) et
ministre des Affaires étrangères (du 24 juin au 16 décembre 1946)
Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Paul Ramadier (1) (du 22
janvier au 22 octobre 1947)
Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Paul Ramadier (2) (du 22
octobre au 24 novembre 1947)
Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Robert Schuman (1) (du 24
novembre 1947 au 26 juillet 1948)
Président du Conseil du 28 octobre 1949 au 2 juillet 1950
Vice-président du Conseil du gouvernement Henri Queuille (2) (du 2 au 12 juillet
1950)
Vice-président du Conseil du gouvernement Henri Queuille (3) (du 10 mars au 11
août 1951)
Vice-président du Conseil et ministre de la Défense nationale du gouvernement
René Pleven (du 11 août 1951 au 20 janvier 1952)
Vice-président du Conseil et ministre de la Défense nationale du gouvernement
Edgar Faure (du 20 janvier au 8 mars 1952)
Ministre des Affaires étrangères du gouvernement René Mayer (du 8 janvier au 28
juin 1953)
Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Joseph Laniel (1) (du 28 juin
1953 au 19 juin 1954)
Décorations
Grand Croix de la Légion d'honneur en 1946, comme Président du gouvernement
provisoire, grand maître de l'ordre de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération - décret du 27 août 1944
Retour deuxième guerre mondiale