1 |
Rester discrets, en respectant
l’état d’esprit de l’Armée au service de tous dans la
République, sans interférences politiques ; préparer l’unité
pour l’offensive générale de la libération le moment venu :
formation militaire, discipline, règlements, principes de
clandestinité, exercices de combat, le camouflage, l’embuscade,
la patrouille, l’attaque, le sabotage, utilisation des
explosifs, destructions, étude de l’armement et tir.
Ne pas engager d’opérations risquant d’entraîner des
représailles sur les civils, changer souvent de cantonnements,
se garder contre les incursions ennemies au plus loin, grâce aux
renseignements des habitants, en plus des sentinelles
rapprochées.
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2 |
N’agir qu’à coup sûr par des
actions coup de poing, puis disparaître en se dispersant,
rechercher les renseignements sur l’ennemi Allemand et Français,
sur les menaces contre les Résistants, infiltration par des
agents “ Résistants ” des organismes de Vichy à Albi et à
Castres. Police, PTT, Préfecture, Mairies, (fausses cartes
d’identité).
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3 |
Réception des parachutages.
Liaisons radio avec Cdt ORA .
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4 |
En attendant
l’offensive, arrestations des collaborateurs reconnus comme
dénonciateurs, des agents de la gestapo, des miliciens, ( dans la
période que j’ai vécue 3 personnes ont été arrêtées et fusillées
après confirmation de leur culpabilité, plus tard à la libération
en septembre 1944, des tribunaux officiels d’exception furent
créés).Sabotages, EdF, SNCF, Téléphone, barrages et coupures de
routes.
( Pylône à haute tension de la
Truyère à Cassagnes Bégonhés ).
Assurer le ravitaillement en vivres, boissons, habillement,
carburants (essence et charbon de bois pour les gazogènes),
réquisition des véhicules pour les liaisons et le transport, l’ORA
établissait des bons de réquisition pour les matériels
“ empruntés ” aux particuliers.
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5 |
Assurer la protection de
personnalités importantes et de juifs, camouflées à l’hôtel des
Bains de Trébas.
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6 |
Assurer la paye et le tabac des
Maquisards (Argent parachuté à cet effet par Londres), solde
mensuelle d’un célibataire 300 f d’un marié 1.000 f de l’époque.
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L’ARMEMENT :
Il provenait au
début, d’armes camouflées par le CDM de l’Armée d’armistice, (Adjt
Chef BOURREL R.), puis des parachutages des environs de Montredon
Labessonnié et de celles que certains avaient réussi à amener eux
même, en venant au maquis.
Il comprenait :
Quelques
pistolets divers, des mitraillettes “ Sten ”, des fusils “ Rémington US
”, “ 303 anglais ”, “ MAS 36 Français ”, des Fusils Mitrailleurs
24/29 Français et “ Bren ” Anglais, des mitrailleuses US de
Calibre 30 des mortiers de 50 Anglais, des grenades défensives US
et des “ Gamons à Plastic ” très puissantes par leur effet de
souffle.
Le nombre des Fusils Mitrailleurs
et des mitrailleuses était très important (1 par Sizaine), les
munitions parachutées étaient limitées à 3 unités de feu. Cet
équipement convenait parfaitement pour la guérilla, pas pour le
combat prolongé sur une ligne de Front.
Des instructeurs Anglais ont
séjourné au maquis pour nous instruire sur l’armement parachuté,
en particulier sur la célèbre mitrailleuse US de calibre 30,
dont le fonctionnement et le réglage étaient compliqués, par
rapport aux armes Françaises, difficiles à comprendre.
Catégories
d'armes qui équipaient le maquis MAGNE
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Canon de 47 pris aux
Allemands par le maquis MAGNE et utilisé
contre eux
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Le
TRANSPORT :
Le point
sensible des maquis pour leur mobilité, était le transport des
combattants et des matériels, munitions, paquetages etc...,dès que
l’effectif atteignait la centaine ; le maquis MAGNE à connu cette
épreuve lorsqu’il à été obligé de rejoindre Rulhac dans l’Aveyron
en juin 44, une partie de la troupe se déplaça à pied.
A son apogée lors de la
libération, le maquis disposait de 12 véhicules pour 152
hommes :
-
2 motos
-
1 side-car pris aux Allemands
-
1 traction avant Citroën
-
1 202 Peugeot
-
1 402 ‘ ‘
-
2 Camionnettes
-
1 sanitaire
-
1 Camion P 48 Citroën pris aux
Allemands
-
1 Camion “ Rochet ”
-
1 Camion P 45 Citroën à
Gazogène
Le
CARBURANT : (essence et
charbon de bois).
Il fallait aller
le voler quelque part, lorsque les cuves nous étaient signalées
pleines, avec ou sans l’accord du distributeur, généralement avec
entente préalable.
A la gare de Tanus, à la station
service de Alban, à Roquecourbe où nos maquisards tombèrent dans
une embuscade de la Milice de Castres.
Assuré par les
habitants dans les granges des fermes (paille ou foin), parfois
dans un lit.
Lieux différents de
stationnement : La Lautardié et les fermes environnantes, Les
Artusous, Arifat, Ledergues, La Fabrèguerie, Rulhac, Ardennes,
Rullaguet et ses environs, Connac, Le Garric ( front de
Carmaux). Après la libération : Albi, Castres, à nouveau
Montredon, puis Villeneuve sur Tarn Avant d’embarquer pour
rejoindre Cercy la Tour , Autun et Dijon.
Ne pouvant pas
disposer de la logistique d’une Armée conventionnelle, nous
étions revenus au temps de Napoléon, vivant entièrement et
localement sur l’habitant réquisitionné.
Chaque ferme qui logeait une
Sizaine assurait aussi la nourriture, nous nous efforcions
d’apporter les compléments que nous allions acheter en ville,
avec l’argent parachuté à cet effet. Pour le Maquis Magne,
notre fournisseur était l’épicier de Trébas les Bains Mr.
MALATERRE.
Tous les anciens militaires
d’active étaient en tenue militaire de combat, les nouveaux
étaient habillés en uniformes dès que possible, et se
trouvaient dans une présentation un peu anarchique en attendant.
Le Maquis fut entièrement rééquipé en uniforme lors de la
libération de Castres, avec les tenues retrouvées à la caserne
Drouot.
Un poste radio
émetteur nous permettait d’être en liaison avec le Lt. Colonel
Trioche cdt . de l’ORA Tarn-Aveyron et le Colonel “ DURENQUE ”(
Général REDON), commandant les 44 maquis du département du Tarn.
En cas de nécessité, l’écoute des messages d’ordres codés par la
B.B.C. était possible; une équipe de radios Anglais parachutés, au
PC de l’ORA Aveyron, restait en liaison permanente avec Londres.
Avec les maquis voisins il
restait les agents de liaison, qui pouvaient être des civils,
souvent des femmes, Madame MAGNE en particulier ou le téléphone,
très souvent utilisé avec quelques formules codées, aussi en
patois local.
Avec nos familles Madame Magne
allait poster le courrier en ville et nous en recevions par
l’hôtel des bains de Trébas.
Elle
s’effectuait dans les granges ou dans les prairies et les
carrières cachées, comme à l’Armée, quand les Sizaines n’étaient
pas en mission, du fait que les cadres possédaient une très bonne
formation pour cela : Ordre serré, discipline, démontage d’armes,
service en campagne, tir etc...
SECURITE de
la zone du MAQUIS :
De façon
rapprochée par les sentinelles habituelles autour du cantonnement,
avec des positions d’alerte reconnues ; le jour, jusqu’à 2Km en
avant sur les chemins d’accés, par des observateurs avancés qui
devaient se replier pour donner l’alerte.
Un réseau d’alerte fonctionnait à
Albi et à Rodez, où se trouvaient les garnisons Allemandes, pour
que tout mouvement de troupes ennemies ou de la Milice, venant
dans notre direction nous soit signalé par téléphone.
En outre, les
habitants sur les itinéraires dangereux, signalaient aussi les
mouvements suspects traversant leurs villages.
Source: Mémoires de Norbert DELPON
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