La
résistance en Ariège
L’Ariège terre de résistance, lorsque l'on
dit que les rivières naissent des petits ruisseaux, que cet adage traduit
l'incroyable vie des Ariégeois à la défense de leur patrimoine.
Le début et
la résistance général
Des groupes de résistance s’organisent, par
ex. à travers les chantiers demandant de la main d’œuvre, dans les lycées,
les usines…. Les Espagnols, par exemple, sont employés dans des mines, des
exploitations forestières (car l’une des activités, en ce temps-là, est la
production de charbon et de bois servant à faire rouler les véhicules dits
gazogène), des chantiers de travaux publics (des barrages sont en
construction, tel celui de Labarre, du Gnioure…).
1943 le STO (Service du Travail
Obligatoire). Les jeunes gens doivent partir travailler pour les intérêts
économiques allemands (industries, agriculture…). Deux options s’imposent
à eux : partir ou refuser.
Un service d’ordre (de type militaire) au
service du gouvernement de Vichy est installé dans le département : la
Milice (pour traquer les personnes recherchées, lutter contre la
Résistance…).
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Face à la répression par le nouveau
pouvoir et les Allemands, la Résistance souterraine tente de se
renseigner et d’avertir les personnes recherchées, les réfractaires au
STO… et, plus tard, les maquis des actions prévues contre eux (évitant
ainsi des arrestations, des déportations ou des morts). Le risque de
dénonciations est très fort.
Ces résistants de l’ombre sont issus de
toutes les couches de la société : professeurs, étudiants,
agriculteurs,
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fonctionnaires, professions libérales,
curés, restaurateurs, anciens militaires…
Seulement quelques dizaines d’Ariégeois se
sont engagées dans cette activité dangereuse, au sein de réseaux, qui, au
départ, ne communiquaient pas entre eux.
Enfin, certains se sont mis en liaison avec
la Résistance nationale et tentent de procurer des armes aux maquis, de
leur faire passer des messages, de faciliter leur survie (nourriture…).
Rapidement, les résistants sont recherchés
et font l’objet d’arrestations. Plusieurs seront torturés, emprisonnés,
déportés, tués ou fusillés.
Parmi les personnes célèbres : Irénée Cros,
Blanchebarbe, Peyrevidal, Gouazè, Costedoat, Verdier dit « Forain »… ;
mais aussi, des personnes moins connues ayant aidé Juifs, résistants
Français ou Espagnols…
Des groupes de résistance fusionnent :
ce sont les MUR (Mouvement de Résistance Unis).
Des groupes de réfractaires au STO se
forment (petits maquis). Ils travaillent dans des chantiers ou
deviennent clandestins et doivent survivre…
Le problème essentiel a été
l’armement. Quelques parachutages d’armes eurent lieu, mais très tard, à
l’approche de la Libération. Les maquisards devaient, donc, attaquer des
gendarmeries ou directement des Allemands pour s’en procurer. |
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Les seules armes utilisées, outre des
explosifs, ont été des revolvers, des fusils, des mitrailleurs ou des
fusils-mitrailleurs.
La tactique était des attaques par petits
groupes en plusieurs endroits différents de sorte à faire penser à une
résistance importante.
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Leurs missions principale est
d’harceler l’ennemi (Allemands et Milice) par des attaques répétées afin
d’éviter que celui-ci n’aille prêter main forte sur d’autres lieux de
conflits (la région normande par ex. ou en Provence où un débarquement
est prévu). En 1944 La
résistance souterraine s’accélère : noyautage des administrations (des
personnes travaillent à la préfecture, dans la police, les postes, etc…
mais, fournissent des renseignements à la Résistance, font de faux
papiers, etc…) ; des agriculteurs, en particuliers, aident au
ravitaillement des groupes clandestins… Des responsables extérieurs au
département arrivent pour aider la résistance locale : les liens avec
Londres et la Résistance nationale sont renforcés… |
La résistance armée s’organise sur le
territoire ariégeois. De petits maquis éparpillés se fédèrent et sont mis
en liaison avec des responsables départementaux, régionaux qui eux-mêmes
sont en lien avec le CNR (Conseil National de la Résistance fondé par Jean
Moulin).
Les passages à
travers les Pyrénées ariégeoises 1940-1944
Randonnées de la mémoire, Chemin de la
liberté de la seconde guerre mondiale
De 1940 à 1944, les Pyrénées Ariégeoises
ont permis à des hommes, des femmes et des enfants d'échapper à
l'oppresseur nazi.
Ils ont gagné l'Espagne grâce au concours
d'anonymes qu'on a appelé les passeurs.
- La frontière des
Pyrénées
A la suite de l'Armistice de Rethondes du
22 juin 1940 entre la France et le Reich Hitlérien. Le pays est séparé en
deux par une ligne de démarcation séparant la zone nord, occupée par les
troupes allemandes, de la zone sud placée sous l'autorité du gouvernement
de Vichy
présidé par le maréchal Pétain.
Hitler n’a pas reçu l’accort de
Franco pour traverser l’Espagne.
Géographiquement, l’Ariège est située sur la frontière espagnole et
andorrane. Les deux pays frontaliers ont alors un statut non
belligérant, d’une part, et offrent, d’autre part, la voie la plus
pratique pour rejoindre l’Afrique du nord d’où s’organise l’armée qui
combat les forces ennemies. |
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Malgré le contrôle serré des
autorités d'occupation, cette zone devient le lieu de transit pour de
nombreuses personnes fuyant le régime nazi ou voulant poursuivre le combat
au sein de la France Libre du général de Gaulle.
Les Allemands ne sont pas
encore en Ariège. Mais, le nouveau pouvoir en place (via la préfecture, la
police…) applique son programme (souvent dicté par celui d’Hitler) :
répression contre les Juifs, les Communistes…
- Des évasions souvent
risquées
Des anciens militaires
(français, belges, Anglais…) veulent franchir la frontière des Pyrénées
dans le but de rejoindre une ambassade alliée tout en évitant les prisons
espagnoles et le refoulement en France. Anglais, Belges, Polonais
notamment mettent rapidement en place des réseaux d'évasion en relation
avec des (filières) à partir de Foix et à partir de Saint pour que leurs
ressortissants soient libres. Rapidement, des passeurs et des candidats à
l’évasion sont arrêtés…
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Des réseaux s’organisent mieux,
cachettes, guides, circuits, faux papiers, renseignements….c’est le
début de la «Résistance
souterraine».
Ils diversifient leurs misions : renseignement, passage d'aviateurs, de
prisonniers de guerre évadés, Français ralliant la France Libre et
réfractaires du service du travail obligatoire, Juifs et autres
réprouvés du nazisme. Les passages se multiplient à travers les vallées
de l'Ariège. |
Les
conditions géographiques et climatiques rendent d'autant plus difficiles et
périlleuses les traversées, mais indispensable tromper la vigilance des
soldats nazis, de la gestapo ou de la milice. Les compétences et le courage
des habitants sont mis à contribution
Ces résistants locaux fournissaient habits,
nourriture et cache en prenant de grands risques pour eux même. Ayant
atteint la montagne, les hommes étaient alors regroupé dans un endroit
secret et réparti en petits groupes pour affronter l’ascension nocturne
finale vers la frontière espagnole.
-
Durcissement de la
surveillance des frontières
Le 11 novembre 1942, les
troupes allemandes envahissent ce qui était la zone dite libre. Des
garnissons s’établissent en Ariège : Foix, Saint-Girons, Pamiers… Des
douanes allemandes contrôlent les frontières s'imposent comme unique force
de surveillance de la frontière avec l'Espagne.
On dit que les Allemands ont obtenu
un droit de poursuite directe jusqu'à une distance de 10km de la
frontière espagnol.
Les Ariégeois réalisent que le département est bel et bien occupé...
La surveillance Allemande étaient composé
en plus des troupe de douaniers « La Grenzschutz »et Les « Gebirgsjäger » l’équivalent
de nos chasseurs alpins. Il y a parmi eux beaucoup d’Autrichiens et de
Bavarois, tous avec une bonne connaissance de la montagne |
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Les Allemands obligent les
douaniers français à monter les chemins traversant les Pyrénées.
Les gendarmes et les douaniers
ont plutôt était compatissant aux évasions mais fait du zèle quand ils
étaient dans le collimateur des Allemands
C’est aussi en 1942 que
débarquent en Afrique du Nord des Alliés.
Ce qui augmente les candidats
à l'évasion qui incitent les guides à prendre davantage de risques.
Les passages vers l’Espagne
continuent malgré les arrestations et les morts…
Pour se dissimuler, les
chemins sont de plus en plus escarpés.
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De son côté, la Milice (corps armé au
service du gouvernement de Vichy), les Allemands et les services de
police ou de gendarmerie se font de plus en plus agressifs… : des
arrestations, des déportations, des exécutions ou des incendies… se font
de plus en plus. Plusieurs
autres sentiers d'évasion ont donc été pratiqués près de St Girons,
chacun seulement connu par son guide ou passeur, alors que les villes et
villages frontaliers comme Foix, Tarascon, Aulus les Bains, Massat,
Castillon, Seix et Sentein a chacun un réseau de sentiers secrets menant
vers la frontière espagnole. |
La surveillance Espagnole
laisse croire qu’ils perméabilisent leur frontière. Bien sûr il a eu des
sympathisants actifs, mais il faut vraiment attendre la garantie de la
victoire des Alliés pour que les Espagnol comprennent que dans les
douaniers et gendarmes français il y a des résistants avec lesquels,
demain ils serons en rapport su sujet de la frontière.
En février 1943, la région est
déclarée zone interdite alors même que les rafles de Juifs
augmentent et que l'obligation de partir travailler en Allemagne se fait
plus pressante.
Jean Bénazet,
De Varilhes dit
« Piston » dans la Résistance, fut un des nombreux passeurs de notre
département.
Dés 1940 il assure le passage de patriotes,
militaire et des juifs vers l’Andorre et l’Espagne par la voie de l’Hospitalet.
Mais en septembre 1942, ce trajet du être abandonnée suite a l’occupation
de cette zone par les Allemands pour la vallée de Garbet, moins surveillé.
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Apres 1942, ses missions se diversifier
surtout des jeunes gens requis pour le S.T.O pour rejoindre de
rejoindre une ambassade alliée afin de continuer le combat.
A bort de Sa Prima 4 à Gazogène son
nouveau itinéraire partait de Foix, la vallée de la Barguillière
Saint-Pierre de rivière, Hameau de la mouline, Burret où se trouvait
le premier relais de sécurité.
Col des Marrous, Col de Péguère 1375m,
Col des Caugnous, l’Etang de Lers 1274m. Col d’Agnes 1520m, près du
pic de Puntussan 1989m enfin le col de Montescourbas 2444m le
terminus, après 18h de marche en montagne. Il ne faut pas oublier que
ces pauvres jeunes portaient souvent de simples
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souliers de ville, et que leurs provisions
étaient maigres en ces temps de restrictions. Ils devaient alors dévaler
vers la vallée de Tabescan en Espagne. Une grande émotion pour Jean
Bénazet, il avoue que c’était certainement le moment le plus difficile.A
chaque retour, il notait sur un petit carnet le nombre « truites » qu’il
avait prit lors de ces étrange « partie de pêche ».
C’est ainsi qu’il a réussi 8 passages par
cet itinéraire, avec un total de 61 personnes.
Mais jusqu’au jour du 13 juin 1943 alors il
passait un groupe de 18 personnes, l’évasion fut surprise et interrompu
par les Allemands. L’habilité de Jean Bénazet lui a permis de s’enfuir.
Après le combat patriotique, il s’engage
dans la politique. Elu au conseil général du canton de Varilhes.
Jacques Cau
Berger, il avait 16 ans qu’il a
rencontré Jean Bénazet en montagne. Rapidement Jacques Cau rend service a
Jean Bénazet, en hébergent les évades dans sa cabane au dessu d’Aulus et
il l’accompagnant souvent sur ses itinéraire. Jusqu’ au jour fatidique du
13 juin 1943, où le groupe a était surprit par les douaniers Allemands.
Jacques Cau a continué a accompagnais aussi
des groupes pour la liberté….
Après la libération il s’est installé
pendant 15 ans a New-York comme chef Cuisinier mais repris en 1961 sa vie
de berger en Ariège.
- A la mémoire des
passeurs et des Evadés
L'histoire de cette période
s'inscrit en lettres d'or sur les sommets Ariégeois. Les passeurs ont été
héroïques tout le temps. Ils ont essuyé pendant plus d'un an le
durcissement de la répression orchestrée par les nazis
Malheureusement des plaques
souvenir érigées au hasard, rappellent, que quelques tentatives d'évasion
se sont terminées dans le sang.
A Vicdessos
«A la gloire des passeurs du canton de Vicdessos et de ceux qui les
ont aidés» peut-on lire aussi sur une stèle, «pro
vestra et nostra libertate » |
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A Ornolac,
«Ils choisirent la périlleuse aventure du passage des Pyrénées pour
l'honneur de servir»
A Seix,
«passant, souviens-toi»
A Soueix,
«686-juifs furent astreints à résidence dans cette commune»
A Aulus-lesBains,
autant d'inscriptions qui pérénisent la mémoire de familles entières qui
ont combattu à leur manière l'oppresseur, dans un duel souvent
déséquilibré.
A Ax-les-Thermes,
au bord de l'Ariège, un monument, qui ressemble à une grosse pierre,
indique, que de 1939 à 1940, le réseau Grimaud (Gouazé) du colonel Fatigue
et le réseau Halard, conduisirent vers l'Espagne, via l'Andorre, près de
500-évadés.
D’après des statistiques
officielles, il y eu 33 000 évasions réussies par les français entre 1940
et 1944 sur toute la chaîne pyrénéenne.
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On estime que plus de 3000 personnes
ont transité par l’Ariège pour passer en Espagne ou en Andorre…Parmi
cela 782 ont passé les hautes montagnes de l’Ariège. Un maximum sont
passée en juin 1943 : 113 évasions réussies par où proche du chemin de
la Liberté.
En tout ce furent plus de
100 passeurs qui furent arrêtés et déportés ou tués sur le champ alors
qu’ils essayaient de s’échapper par delà les montagnes.
Environ 450 ariégeois seront déportés
(soit un pour 330 habitants, le taux le plus élevé de France). |
De nos jours, grâce au succès
de la réouverture du Chemin de la Liberté, au minimum trois autres chemins
de passages oubliés sont en bonne voie d’être rouverts et balisés.
La Libération de l'Ariège
Il est à remarquer que le département de
l’Ariège a retrouvé sa liberté sans l’intervention d’une armée régulière :
ce sont des civils qui ont œuvré pour cette conquête.
A l’approche du débarquement en Provence,
une équipe vient renforcer les maquis et faire une liaison plus rapide
avec les Alliés : c’est la venue du futur général Bigeard et de son équipe
qui peut faire parachuter des armes sur Rieucros.
Le 15 août (jour du débarquement en
Provence), la décision de s’emparer des villes ariégeoises est prise.
La ville de Lavelanet est libérée le 17
août ; puis Pamiers le 18 est occupé. Puis Foix, encore aux mains des
troupes allemandes, est pris le 19 août (essentiellement par les groupes
des Guérilleros Espagnols) : la préfecture du département change de
pouvoir ; Saint-Girons… se bat pour sa libération. Il en est de même pour
les autres communes (avec l’aide de volontaires : les milices
patriotiques). De nouveaux maires sont mis en place, un nouveau préfet est
nommé…
Pendant ce temps, des troupes allemandes
fuient le département (il en est de même pour la Milice ariégeoise qui les
suit dans leur débâcle).
Restaient des troupes allemandes :
elles seront attaquées et défaites.
C’est le cas à Prayols, le 20 août. De
même pour une longue colonne allemande qui passe par Saint-Girons (où
eurent lieu des combats faisant plusieurs victimes) et arrive
difficilement jusqu’à Rimont. Elle incendie ce bourg après des
combats qui font plusieurs tués (21 août).
Le 22 août, la colonne venant de
saccager Rimont se heurte aux différents maquis accourus en renfort de
toute l’Ariège (et même au-delà) : c’est la bataille de Castelnau-Durban
et la reddition de plus de 2000 allemands, signée au lieu-dit Ségalas.
Les prisonniers allemands sont transférés au Camp du Vernet… (Paragraphe
détaillé ci après) |
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Le 22 août, au soir, l’Ariège est
totalement aux mains des Français : elle est libre !
Mais, la guerre, en France et en Europe,
n’est pas finie… Bien des ariégeois vont continuer à se battre contre le
nazisme en rejoignant les armées alliées jusqu’à la libération des camps
de concentration (début 1945) et la capitulation allemande le 8 mai 1945.
L’Ariège s’est libérée elle-même
(Ariégeois, Guérilleros Espagnols…), sans une armée régulière… après
plusieurs combats qui ont fait de nombreux tués et blessés.
Un nouveau pouvoir se met en place dans le
département…
Le Martyre de Rimont
Ce bataillon de la Légion du
Turkestan quitte Saint-Gaudens le 19 août 1944 et se dirige
vers Saint-Girons (Ariège).
Cette Légion du Turkestan est une unité
supplétive de l'armée allemande formée de prisonniers de guerre soviétique
enrôlés de force et encadrés par des allemands.
Le 20 août 1944, il délivre la garnison
allemande encerclée par les maquisards français et les espagnols.
Malgré ces renforcés ennemies sur la
garnison, le maquis de la Crouzette tente de libérer la ville, mais en
vain il est contraint de se retirer.
Le 21 août 1944 cette colonne Allemande se
dirigeant vers Foix et arrive aux abord de Rimont.
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La protection de Rimont
Dès le 20 août Rimont avait constitué une
garde civique.
Malheureusement, les gendarmes (en très
mauvais termes avec les Résistants) passèrent dans les maisons pour
demander aux gens de ne pas sortir et de s'enfermer chez eux.
Beaucoup de personnes âgées préférèrent
attendre les événements chez eux. En conséquence, une partie des Rimontais
se trouva prise au piège dans le village.
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Le 21 août, Le garagiste de Rimont,
placé en observation, aperçut vers 9 h 10, une colonne allemande. Il
compta 44 camions sans voir la queue du convoi. La situation était donc
grave : il y avait au moins 2.000 hommes. Un des hommes donne l’alerte
et signale que les Allemands montent vers Rimont.
Aussitôt l'ordre d'évacuation du
village fut donné et une grande partie de la population se cacha dans
la campagne.
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Les autres hommes armés rejoignent leur
poste de combat en avant du village afin de freiner l’avancée Allemande.
Sur les postes avancés, les hommes de
Rimont appuyés par 8 Espagnols du maquis de Rilles ouvrent le feu sur le
premier détachement allemand. Ils se rendent compte dès le début du combat
qu’ils ont à faire à une troupe considérable et fortement armée.Malgré
l’inégalité des forces en présence, (du côté des nôtres, il n’y avait que
23 hommes plus 8 Espagnols, et qu’il a été reconnu que la colonne
allemande comptant plus de 2000 soldats, et l’armement insignifiant des
hommes). Le combat se poursuivra jusqu’à l’épuisement des munitions, soit
2 heures après le premier contact. A 11 H 15, nos défenseurs sont obligés
d’abandonner les abords le village et s'installèrent à Calibère.
·
Les violences
Les troupes Allemands envahirent
immédiatement le village, rassemble toutes les gents restés au village
ainsi que dans les hameaux environnants.
Le commandant a donné l'ordre
d'incendier le village, au fur et à mesure que les "Boches" devenus fous
de rage avancent, les maisons sont pillées et incendièrent
systématiquement les bâtissent à la grenade incendiaire, avec de
l’essence et même avec du papier et des bûchers faits avec des chaises.
Ainsi tout est en flammes.
Certain foyer n’a pas voulu s’embraser par contre certaines demeures ont
pu être éteintes par des habitants du village. Les Français des P.P.F et
les miliciens encouragent les vandales. Les habitants n'ont pu sauver
leurs objets précieux, pas même leurs bas de laine et toutes les
richesses brûlent devant les yeux horrifiés des Rimontais. |
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Cependant, un lieutenant allemand, pasteur
dans le civil, refuse d'appliquer les ordres de son commandant et
s'adresse à ses hommes :
"Vous connaissez mes opinions
personnelles au sujet de l'incendie des maisons. Agissez, en chrétiens. Je
déteste cette manière de faire la guerre".
Puis il donne l’ordre de « fusiller ceux
de ses hommes capables de pillages ». Ce témoignage confirme notre
idée précédente, à savoir que l'attitude des chefs de compagnie se
reflétait sur le caractère des officiers.
·
Le bilan
Les villageois qui ont fuie sur les coteaux
voisins ont contemplé la destruction du hameau, que de cendre et de ruine.
D'immenses colonnes de fumée font un nuage visible à lO kms, Quel
désastre !
Le village, plusieurs fermes et hameaux ont
été incendiés en presque totalité : 236 bâtiments détruits dont 152
maisons d'habitation. La mairie, les écoles, les archives ont été brûlées.
Seule l'église a été épargnée.
D’autre part, d’après les témoignages
recueillis, 11 victimes ont été fusillées par les Allemands.
1) Monsieur Alio Jean Baptiste, 28
ans, instituteur en congé à Rimont, a été emmené par les Allemands et au
bas de la côte de Rimont au lieu-dit « La Fontaine de Marie» a été
fusillé.
2) Tolomei Jean, 62 ans, réfugié de
Collioure, Pyrénées Orientales, a été pris devant sa femme et a été
fusillé presque sur place.
3) Rousse Jean, 53 ans, cultivateur au
hameau de « Pas de la Plagne », près chez lui a été fusillé ; sa ferme a
été incendiée après.
4) Soula Louis, 43 ans, cultivateur au
hameau de « Terrada », fusillé le long de la voie ferrée en même temps que
Monsieur Rousse Jean. Sa ferme a été incendiée.
5) Servat Joseph, 55 ans, maître valet
de ferme, fusillé dans le village. Son corps a été retrouvé trois semaines
plus tard dans les décombres d’un mur.
6) Soula Félicien Adolphe, 78 ans du
« Hameau de Lasserre » a été fusillé devant sa porte.
7) Forgues Etienne Joseph, 66 ans, au
hameau de Bennet. (Cette personne ne figure pas dans certains rapports)
 |
|
D’autres hommes ont été mitraillés
pendant qu’ils cherchaient à s’enfuir.
C’est le cas de :
Monsieur Soum Antoine dit Jean, 70 ans
Monsieur Rousse Jean François, 72 ans
Madame Laffont Marie, 75 ans a été tuée
par une balle perdue.
Monsieur Sentenac Adrien, 71 ans, est
disparu ; on le suppose carbonisé sous les décombres de sa maison. |
Par ailleurs, 25 personnes avaient été
prises comme otages dès la rentrée des troupes allemandes. Le pire a été
évité, puisque les otages ont survécu.
·
Quelques Témoignages
Résumé des Témoignages des
habitants de Rimont qui étaient restés dans le village pendant le combat
et avaient été prises par les Allemands.
Le 21 août, vers 11H 15 quand les Allemands
ont pénétré dans le village, ils tiraient dans les fenêtres des maisons et
mettaient le feu à tous les bâtiments qu’ils rencontraient.
Les habitants qui étaient encore dans les
maisons ont donc dû quitter celles-ci ou les caves où ils s’étaient
réfugiés.
Ils furent ramassés en plusieurs groupes :
1) Un groupe fut réuni en haut du
village et conduit à l’abbaye de Combelongue (colonie de vacances) où ils
furent gardés à l’intérieur des bâtiments. Les Allemands ont pillé cette
colonie prenant l’argent, les denrées et le linge qu’ils trouvaient.
2) Au milieu du village, un groupe
d’hommes (environ 20 personnes) et de jeunes fut rassemblé et aligné le
long du mur de la maison de Mr Cabau, marchand de vins. Toutes ces
personnes ont l’impression qu’elle auraient été fusillées, si l’un des
leurs, Monsieur Sentenac François, risquant sa chance, ne s’était échappé
en traversant la maison et en sautant par une fenêtre dans un parc situé
en contrebas de 6 mètres en dessous de cette maison. L’officier et les
soldats allemands qui encadrent les soldats mongols sont partis à sa
recherche et ne sont pas revenus. Les soldats ont donc conduit les
personnes en bas du village et les ont fait se joindre au 3ème groupe.
3) Un groupe d’hommes d’un certain
âge, de femmes et d’enfants avait été formé, face à la propriété sise au
bas du village dite La Vignasse.
L’officier, après un 1er interrogatoire
rapide, a permis à de vieilles femmes et à des enfants de partir par la
route du Mas d’Azil.
L’interrogatoire a repris ensuite plus
serré ; un par un, l’officier menaçait chaque personne. Il voulait faire
avouer où qu’ils étaient du maquis ou d’une famille de maquisard. A
plusieurs reprises, ils ont aligné des personnes le long du mur en leur
disant qu’ils allaient être fusillées pour venger les soldats allemands
morts.
Enfin, tous les habitants ayant résisté à
l’interrogatoire et n’ayant rien avoué, l’officier les a remis en garde à
quelques soldats ainsi que les personnes du groupe 2 qui les avaient
rejoint. Ils furent conduit dans un pré, en contrebas de la route
nationale et restèrent allongés tout le jour pour s’abriter des balles
perdues qui passaient au-dessus de leurs têtes.
Le soir, les gardiens sentant le combat
perdu leur offrirent de partir. Ce qu’ils firent vers 22 H 30 à la nuit.
Ils purent tous s’échapper malgré des rafales que leur envoyaient divers
groupes allemands qui les aperçurent.
Source: Denis Wohmann
Source :
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Les Cols de L'Espoir de
Francis Aguila.
Les Passeurs, une épopé
tragique de suzel et
olivier Nadouce
Pyrénées de la liberté de
Emilenne Eychenne.
L'Ariège, Terre de Résistance de
Olivier Nadouce
Les Chemin de la liberté de
Scott Goodall
Piston Film
de Francis Arthur Fontés
Héros ordinaires Film
de Francis Arthur Fontés
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