Historique de 'O.R.A .
Avant de m’engager dans le vif du sujet du “ CORPS FRANC MAGNE ”, Il est utile
de savoir ce que représentait l’ORA (Organisation de la Résistance de l’Armée),
à cette époque là.
Historique :
Administrativement, l’Organisation de Résistance de l’Armée est née en novembre
1942, à la dissolution de l’Armée d’Armistice.
En réalité, elle a commencé son oeuvre dès l’été 1940, à l’initiative de
quelques Chefs Militaires, avec notamment :
1.La mise en place du commandement dans la zone Nord.
2.Le camouflage du matériel, le recensement des moyens, la préparation du
dédoublement des Divisions de l’Armée de l’Armistice, la mise au point des
groupes de combat
3.l’orientation des cadres vers les actions brutales et rapides en direction des
ports, car il faut songer au débarquement qui doit inéluctablement intervenir un
jour.
4.La mise sur pied, par le contrôleur
général CARMILLE (mort au fort de
Montluc), d’un véritable organe mobilisateur, sous le couvert d’études
statistiques .
Général CARMILLE
5.Les travaux des services de renseignements.
Progressivement, les actions se conjuguent, et, en novembre 1942, lors de
l’envahissement de la zone libre, le
Général FRERE devient le 1er Chef de l’ORA.
Général FRERE
En janvier 1943, l’implantation couvre toute la France.
Non seulement les cadres actifs se regroupent, mais ils sont rejoint par un
grand nombre d’officiers et de Sous Officiers de Réserve, d’anciens soldats et
même de simples civils.
Le Général FRERE arrêté le 13 juin 1943 (mort au STRUTHOF), a pour successeur le
Général VERNEAU qui est lui-même arrêté le 1er octobre 1943 et succombe à
BUCHENWALD ; le Général REVERS assure la relève et, en même temps le Général d’ENSELME
est désigné comme son successeur.
Le Chef d’Escadron COGNY,
chef de la zone Nord, est arrêté en octobre 1943 ; son successeur le chef
d’Escadron AILLERET, en juin 1944 et le Commandant ANDRIER le remplace le 13
juin.
Le Chef d’Escadron COGNY
A gauche la général Ailleret
Le commandant de la région de Montpellier (R3) le Colonel GUILLAUD est, à la
même époque, arrêté, et fusillé.
A partir du débarquement, la lutte devient progressivement ouverte dans le
Lyonnais et le Vercors ; le Corps Franc POMMIES libère le Sud-Ouest ; les
bataillons de Bretagne , avec MANCEAU, accueillent les parachutistes de
BOURGOIN, puis les unités de PATTON.
Les maquis de LOMONT (Beaume les Dames, Cerval, l’Isle-sur-Doubs), avec MAURIN,
secondent efficacement la 1ère Armée ;
Au Sud, les troupes de SAPIN (LECUYER)
facilitent le débarquement avant de prendre une part active à la défense de Nice
sur l’Authion.
LECUYER
Il en est bien d’autres, avec les colonnes BERTRAND, CHOMEL, FAYARD, dans le
Centre ; les Corps Francs d’Alsace et ceux de Lorraine ; les maquis de la vallée
de la SAMBRE avec le Général Le HINGRAT.
Les unités de Dordogne libèrent Périgueux et vont se battre dans la poche de
Royan.
Les maquis ORA de Corrèze avec le Commandant
JACQUOT
arrêtent pendant plusieurs jours , sur la Dordogne, la Division “ Das Reich ”
allant à la bataille de Normandie.
Commandant LECUYER, devenu Général
Issue de l’Armée, n’appartenant à aucun parti politique et n’étant inféodée à
aucun groupement, l’ORA s’est uniquement préoccupée de la lutte contre l’ennemi.
Cette attitude a amené un certain nombre de combattants clandestins à unir leur
action à la sienne, en raison du désintéressement de son comportement et aussi
de la technicité des cadres de l’ORA et de la confiance qu’ils inspiraient.
En tout 60.000 membres de l’ORA ont participé en armes à la Libération,
abstraction faite de ceux qui se sont rassemblés autour d’elle.
Plus de 2.400 d’entre eux ont été tués à l’ennemi, sont morts en déportation ou
ont été fusillés.
L’OMA, dès 1940, Organisation Métropolitaine de l’Armée, résistance collective
d’un Corps Constitué dont faisait partie le Corps Franc Magne à son début, à été
intégrée à l’ORA début 1944, à côté de l’A.S. (Armée Secrète) et des F.T.P.
(Franc Tireurs et Partisans).
Le Régiment de la Garde de Limoges et l’Ecole de la Garde de Guêret ont rejoint
l’ORA le 6 juin 1944 en armes, soit 2 Régiments de Cadres
PERTES :
227 Officiers tués ( 33 fusillés, 104 tués au combat, 90 morts en déportation)
100 Sous/ officiers déportés
121 tués au Combat
600 civils ORA déporté
1.300 Tués au Combat.
TOTAL des PERTES : 2.400 Hommes.
Le C.D.M. , code secret du Service de Camouflage de l’Armée mis sur pied par
le Commandant MOLLARD,
était complété par un plan de mobilisation clandestine, dirigé par le Général
PICQUENDAR, en février 1943 175.000 hommes pouvaient être mobilisés, CAMILLE
réalisateur de ces plans, arrêté par la Gestapo est mort à Dachau. Les
camouflages en 1941 représentaient :
Le Commandant MOLLARD, devenu Général
65.000 armes individuelles.
10.000 armes collectives ;
400 canons et mortiers.
1.000 tonnes de munitions.
10.000 obus de 75.
150.000 grenades.
Des matériels de Transmissions.
Le projet d’un char de 35 Tonnes étudié à Albi (Usine du Saut de Tarn,
ingénieurs MOLINIE et PEZOUS)
8.000 véhicules recensés étaient mobilisables
Le Capitaine BRAVELET du 51ème R.I. d’Albi fit camoufler des FM. et des
Mitrailleuses dans la région, chez des Cadres sûrs, et cacha le drapeau du
Régiment dans les orgues de la cathédrale Saint Cécile.
Ces organismes seront très précieux pour l’équipement en matériels et armements
de l’ORA par la suite.
Le Général RIVET des Services Spéciaux et le Colonel PAILLOLE chef du contre
espionnage, camouflé en Travaux Ruraux, pourront malgré l’occupation, continuer
à infiltrer l’Armée Allemande et à fournir de nombreux et précieux
renseignements à la Résistance et aux Alliés.
Le Capitaine Henri FRESNAY chef du 2ème Bureau créa le mouvement “ Combat ” fin
1940. Le Commandant LECOQ contrôlait un organisme spécialisé pour organiser
l’évasion de certains prisonniers importants, le Commandant JACQOT du 2ème
Bureau recrutait des Cadres clandestinement.
Fin 1.943, l’ORA est invitée a se faire reconnaître par le CNR (Comité National
de la Résistance), dont le chef est nommé par le COMAC (Comité Militaire d
‘Action) dominé par les Communistes, qui s’opposeront à cette intégration. L’ORA
restera donc indépendante, rattachée à l’Armée par De GAULLE, faisant partie
intégrante des F.F.I. (Forces Française de l’Intérieur). Avant garde de l’Armée
future, l’ORA attendait ses ordres non du COMAC, mais de Londres et d’Alger.
Divergences de buts fondamentales entre l’ORA et la Résistance, l’ORA c’est
l’Armée qui veut libérer le territoire militairement sans but politique et les
mouvements de Résistance sont un éventail de groupements à visées politiques
différentes principalement.
Source: Mémoires de Norbert DELPON
Recherche photographique: Gilles Witz
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