Chronologie de la Libération |
Mardi 15 août 1944 - Grève de la police à Paris, et dans le métro. Mercredi 16 - Grève des postiers. Jeudi 17 - La Radio nationale suspend ses émissions. La BBC announce l'occupation de Chartres, de Dreux et d'Orléans. Débats au C.N.R., au C.P.L. et au C.O.M.A.C. sur l'opportunité de déclencher l'insurrection. 12h30 - Raoul Nordling, consul de Suède, signe à l'hôtel Majestic un contrat relatif à la libération des détenus politiques. 18h30 - Pierre Laval préside le dernier conseil des ministres. 19h30 - Le maréchal Pétain est << invité >> par les Allemands à partir pour l'est. 22h - Pierre Laval charge le préfet de la Seine et le préfet de Police de représenter le gouvernement auprès des alliés. 23h30 - Pierre Laval quitte l'hôtel Matignon à destination de l'est sous escorte allemande. Vendredi 18 (matin) - Les journaux collaborationnistes ne paraissent pas. Grève des PTT. Après-midi - L'affiche du colonel Rol proclamant la mobilisation générale et celle des élus communistes appelant le peuple de Paris à l'insurrection sont apposées sur les murs. Samedi 19 - Premiers combats de l'insurrection. Occupation de mairies, de ministères, d'immeubles de journaux. 8h - Les gardiens de la paix occupent la Préfecture de police. 8h15 - Le maréchal Pétain quitte Vichy à destination de l'Est sous escorte allemande. 11h - Le C.N.R. et le C.P.L. lancent des appels à l'insurrection. 11h15 - Luizet prend possession de ses fonctions de préfet de Police. 13h - Parodi met toutes les forces de la Résistance aux ordres du colonel Rol. A partir de 14h - Démonstrations allemandes contre la Préfecture de police. 15h30 - Attaque de la mairie de Neuilly par les Allemands. 17h30 - A l'instigation de Nordling, le général von Choltitz demande à prendre contact avec la Résistance. 18h - Parodi donne l'ordre d'évacuer la Préfecture de police. 20h40 - Une trêve de trois quarts d'heure est conclue à la préfecture de Police. 21h40 La trêve est prolongée jusqu'au lendemain. 23h - 24h - Organisation de la prise de possession de Hôtel de Ville. Dimanche 20 - Les combats de rues continuent à Paris. Les Américans entrent à Fontainebleau et traversent la Seine à Mantes. Matin - Le général de Gaulle, débarque à Cherbourg et voit près du Mans le général Eisenhower. 6h15 - Occupation de l'Hôtel de Ville. 9h - Négociations au consulat de Suède en vue de l'extension de la trêve. 10h30 - Le bureau du C.N.R. accepte l'extension de la trêve. 14h15 - Le colonel Lizé déclare toute tractation avec l'ennemi << acte de trahison >>. 14h45 - Arrestation de Parodi. 15h30 - Les voitures à haut-parleur de la Préfecture de police annoncent la trêve. 17h - Flouret prend possession de ses fonctions à la Préfecture de la Seine. 18h30 - Libération de Parodi. 24h - Le C.O.M.A.C. adopte un memorandum hostile à la trêve. Lundi 21 - Les combats de rues se poursuivent malgré la trêve. 11h - le C.P.L. propose de rompre la trêve. 12h - Le général Leclerc envoie un détachement précurseur en direction de Paris. Fin après-midi - Mise en vente des journaux de la Résistance. 19 h - Le C.N.R. décide de rompre la trêve. 19h30 - Le colonel Lizé donne l'ordre d'édifier des barricades. Mardi 22 - Les combats de rues atteignent leur maximum d'intensité. Paris se couvre de barricades. 9h - Le commandant F.F.I. Gallois arrive au Q. G. du général Bradley. 10h - 12h - Le général Eisenhower reçoit les généraux Bradley et Koenig. Réunion des secrétaires généraux sous la présidence de Parodi à l'hôtel Matignon. 15h30 Proclamation du colonel Rol. 18h - Départ de la mission Nordling. 19h15 - Le général Bradley donne au général Leclerc l'ordre de marcher sur Paris. Mercredi 23 - Les combats de rues sont moins fréquents que la veille. Le général von Choltitz reçoit l'ordre d'opérer le maximum de destructions à Paris. 6h30 - La 2eme D. B. s'ébranle vers Paris. 9h - Incident du Grand Palais. 12h30 - La radio française de Londres annonce prématurément la libération de Paris. Après-midi - Le général von Choltitz menace d'attaques les édifices publics avec des armes lourdes. Jeudi 24 - Les combats de rues sont moins nombreux que la veille. 7h - Les groupements de la 2em D. B. partent des régions de Rambouillet et d'Arpajon. Ils avancent toute la journée en combattant. 19h - Le groupement Billotte arrive à la Croix-de-Berny. 20h - La radio française déchaîne l'enthousiasme en annonçant l'arrivée de la 2eme D. B. 20h45 - Le capitaine Dronne arrive à l'Hôtel de Ville avec quelques chars. 21h30 - Le groupement Langlade arrive au pont de Sèvres. 23h - Les batteries allemandes de Longchamp tirent sur le 15em arrondissement. Vendredi 25, 7h45 - Le groupement Billotte entre à Paris. 10h - Le colonel Billotte envoie un ultimatum ( version 1 , version 2 ) au général von Choltitz. 14h - Le groupement Langlade arrive place de l'Etoile. 14h30 - Reddition du Majestic. 14h45 - Reddition du général von Choltitz au Meurice. 15h30 - Le général von Choltitz signe l'acte de capitulation à la Préfecture de police. 16h15 Le général de Gaulle, arrive à la gare Montparnasse. 17h20 - Reddition des points d'appui allemands. 19h - Le général de Gaulle est reçu à l'Hôtel de Ville et fait une allocution improvisée (Français / English). Samedi 26 - Le colonel Roumianzoff pousse les éléments de la 2eme D. B. au nord de Paris. 11h30 - Le cardinal Suhard est prié de ne pas présider la cérémonie de Notre-Dame. 15h - 15h45 - Le général de Gaulle est aclamé par le peuple de Paris de l'Arc de Triomphe à Notre-Dame. 15h45 - Une fusillade éclate place du Parvis Notre-Dame et sur plusieurs points du parcours. 23h45 Bombardement aérien de Paris. Dimanche 27 - La division Leclerc atteint au nord de Paris le front 7agrave; Aulnay-sous-Bois, Blanc-Mesnil, Dugny, Pierrefitte, Montmorency. Lundi 28 - La 2eme D. B. dépasse la boucle de Gennevilliers et atteint Gonesse. Mardi 29 - Defilé de la 4eme Division d'Infanterie Americaine sur les Champs Elysées. Jeudi 31 - Le siège du Gouvernement Provisoire est transféré à Paris |
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L'allocution de général de Gaulle à l'Hôtel de Ville le soir du 25 août 1944 Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l'émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes, qui sommes ici, chez nous, dans Paris debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains. Non ! Nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes qui dépassent chacune de nos pauvres vies. Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle. Je dis d'abord de ses devoirs, et je les résumerai tous en disant que, pour le moment, il s'agit de devoirs de guerre. L'ennemi chancelle mais il n'est pas encore battu. Il reste sur notre sol. Il ne suffira même pas que nous l'ayons, avec le concours de nos chers et admirables alliés, chassé de chez nous pour que nous nous tenions pour satisfaits après ce qui s'est passé. Nous voulons entrer sur son territoire, comme il se doit, en vainqueurs. C'est pour cela que l'avant-garde française est entrée à Paris à coups de canon. C'est pour cela que la grande armée française d'Italie a débarqué dans le Midi et remonte rapidement la vallée du Rhône. C'est pour cela que nos braves et chères forces de l'intérieur vont s'armer d'armes modernes. C'est pour cette revanche, cette vengeance et cette justice, que nous continuerons de nous battre jusqu'au dernier jour, jusqu'au jour de la victoire totale et complète. Ce devoir de guerre, tous les hommes qui sont ici et tous ceux qui nous entendent en France savent qu'il exige l'unité nationale. Nous autres, qui aurons vécu les plus grandes heures de notre Histoire, nous n'avons pas à vouloir autre chose que de nous montrer jusqu'à la fin, dignes de la France. ![]() Vive la France ! |
Vie et oeuvre «Après une année de préparation au collège Stanislas à Paris, Charles de Gaulle est reçu en 1908, à 18 ans, à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. Il a comme condisciple le futur maréchal Juin. Ses thèses en faveur de l'usage de véhicules blindés et de la guerre de mouvement trouvent peu d'écho, mais il se lie avec les adversaires du fascisme et des accords de Munich comme Léo Lagrange et Paul Reynaud dans le gouvernement duquel il occupe le poste de sous secrétaire d'État à la Guerre en juin 1940. Il part à Londres au moment de la débâcle et, le 18 juin, sur la BBC, appelle les Français à continuer le combat. En 1944, appuyé sur un mouvement de Résistance, il dirige un gouvernement provisoire où il préside à l'épuration et à une série de nationalisations. Irrité par le poids des partis, il démissionne le 20 janvier 1946 mais son mouvement, le Rassemblement du Peuple Français, obtient des succès électoraux jusqu'au retrait de son chef, en 1953. Il revient à la politique en tant que président du Conseil le 1er juin 1958 pour juguler l'insurrection algérienne. Il fonde alors une nouvelle République, dont la Constitution est approuvée par le peuple le 28 septembre. Charles de Gaulle est élu président de la Vème République et travaille en priorité à résoudre le conflit algérien. Dans la période de forte expansion des années 60, il se pose en champion de l'indépendance nationale face aux Etats-Unis (lancement de la force de dissuasion nucléaire, retrait de l'OTAN, ...) et se rallie à l'idée de l'intégration européenne. Un vaste mouvement de contestation sociale ébranle son pouvoir en mai 1968, et l'oblige à dissoudre l'Assemblée nationale. Les élections sont un triomphe pour le parti au pouvoir, mais l'année suivante, lors d'un réferendum portant sur la décentralisation et la limitation des pouvoirs du Sénat, le non l'emporte, ce qui amène le général de Gaulle à démissionner (28 avril 1969). Il se retire à Colombey-les-deux-Eglises et commence à rédiger ses mémoires, qu'il poursuivra jusqu'à sa mort, le 9 novembre 1970." |
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