Ligne Maginot



La ligne Maginot, du nom du ministre de la Guerre André Maginot, est une ligne de fortifications construite par la France le long de ses frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne, la Suisse et l'Italie de 1928 à 1940.

Le terme « ligne Maginot » désigne parfois le système entier, mais plus souvent les seules défenses contre l'Allemagne (c'est-à-dire celles du théâtre d'opérations du Nord-Est), tandis que les défenses contre l'Italie sont appelées « ligne alpine » (dans le théâtre d'opérations du Sud-Est). À ces deux ensembles s'ajoutent les fortifications de la Corse, de la Tunisie (la ligne Mareth) et d'Île-de-France (la ligne Chauvineau). Le pendant allemand de la ligne Maginot est la ligne Siegfried.

Avec le temps, l'expression « ligne Maginot » est devenue synonyme d'une défense qu'on croit inviolable, mais qui se révèle totalement inutile.

Protection et armement

Le béton fut employé massivement pour la protection de l’armement et des troupes : des dizaines de milliers de mètres cubes de béton étaient nécessaires pour la construction d'un ouvrage, dont les dalles et les murs exposés avaient 3,5 mètres d'épaisseur. Mais on utilisa également des cuirassements pour protéger les pièces d'artillerie et d'infanterie. Comme l'avaient montré les combats des forts de Verdun en 1916, les systèmes développés pour la protection des pièces d'artillerie furent conservés et améliorés pour être intégrés dans la ligne Maginot.

On retrouve ainsi deux types de protections pour les mitrailleuses et les pièces d'artillerie : soit sous casemates soit sous tourelles. Une casemate permet de tirer par des créneaux installés sur une des façades (casemate simple) ou deux façades (casemate double) mais l'angle de tir en est limité, tandis qu'une tourelle éclipsable permet de tirer à 360° mais elle est plus vulnérable une fois en batterie.

Cuirassements

La protection par le béton peut être complétée par des cuirassements (blindages) en acier sur toutes les ouvertures. Ces cuirassements peuvent être divisés en quatre catégories : les portes (blindées et souvent étanches), les créneaux (obturés par des trémies), les cloches et les tourelles.

Cloches

Les cuirassements fixes appelés « cloches » servaient à la protection rapprochée ou à l'observation : elles pouvaient être équipées de jumelles, de différents types de périscopes ou encore d'armes d'infanterie suivant les modèles. S'y ajoutent les champignons couvrant les prises d'air. Il existe six types de cloches :
cloches GFM (guetteur fusil mitrailleur) ;
cloches AM (arme mixte) ;
cloches JM (jumelage de mitrailleuses) ;
cloches LG (lance-grenades) ;
cloches VP (observatoire à vue périscopique) ;
cloches VDP (observatoire à vue directe et périscopique).

Tourelles

Les cuirassements mobiles appelés « tourelles à éclipse » sont capables de s'éclipser pour protéger l'armement en ne laissant à la surface qu'une calotte d'acier spécial d'environ 300 millimètres d'épaisseur. En position de tir, la tourelle monte d'environ un mètre dégageant ainsi les embrasures de tir. Elle peut pivoter sur 360° et offre l'avantage d'être très compacte pour une puissance de feu très importante.

Armement

Mortier de 75 mm modèle 1931 sous casemate (bloc 2 de l'ouvrage de Saint-Ours Haut).
Mortier de 81 mm sous casemate (bloc 2 de l'ouvrage de Saint-Ours Haut).

Armes d'artillerie

L'artillerie sous béton de la ligne se limite à trois calibres, 135, 81 et 75 mm :
le lance-bombes de 135 mm, qui se retrouve soit sous casemate soit sous tourelle ;
le mortier de 81 mm modèle 1932, sous tourelle ou sous casemate ;
le canon de 75 mm, le calibre de base de l'artillerie française, qui fut adapté à la fortification dans différentes versions ; c'est l’arme principale des ouvrages d'artillerie, sous forme d'obusier sous casemate (modèles 1929, 1932 et 1933), de mortier sous casemate (modèle 1931, dans les Alpes uniquement) et sous tourelles avec la tourelle de 75 mm R modèle 1932 (tube raccourci) ou la tourelle de 75 mm modèle 1933.

Armes d'infanterie

L'artillerie sous béton de la ligne se limite à trois calibres, 135, 81 et 75 mm :
le lance-bombes de 135 mm, qui se retrouve soit sous casemate soit sous tourelle ;
le mortier de 81 mm modèle 1932, sous tourelle ou sous casemate ;
le canon de 75 mm, le calibre de base de l'artillerie française, qui fut adapté à la fortification dans différentes versions ; c'est l’arme principale des ouvrages d'artillerie, sous forme d'obusier sous casemate (modèles 1929, 1932 et 1933), de mortier sous casemate (modèle 1931, dans les Alpes uniquement) et sous tourelles avec la tourelle de 75 mm R modèle 1932 (tube raccourci) ou la tourelle de 75 mm modèle 1933.

Armes d'infanterie

Mise en batterie d'un canon antichar de 37 mm (ouvrage de Schœnenbourg).

La majorité de l'armement est composée de mitrailleuses et de fusils-mitrailleurs, complétés par des canons antichars :

le canon antichar de 47 mm se trouve uniquement sous casemate, ce canon était capable de percer à bonne distance tous les blindages des chars de l'époque ;

le canon antichar de 37 mm est lui-aussi uniquement sous casemate, qui ne doit sa présence qu'au fait qu'il est moins volumineux que le précédent ;

l'arme mixte est un trumelage (jumelage à trois) d'un canon antichar de 25 mm et de deux mitrailleuses de 7,5 mm montés sous cloche (modèles JM modifiées ou AM), sous tourelle (modèle pour deux armes mixtes, tourelle dérivée directement de la tourelle de 75 mm R modèle 1905 des forts Séré de Rivières) ou encore sous casemate ;

le mortier de 50 mm modèle 1935, utilisé sous cloches et plus rarement sous casemates ;

la mitrailleuse de 13,2 mm modèle 1930, uniquement dans les casemates le long du Rhin (où la place manque pour les canons antichars) pour servir à détruire les embarcations ;


Troupes
La ligne Maginot nécessite des unités spécialisées pour servir d'équipages aux ouvrages et casemates, ainsi que de troupes d'intervalle :

les régiments d'infanterie de forteresse (RIF) ;
les bataillons alpins de forteresse (BAF) ;
les régiments d'artillerie de position (RAP) ;
les régiments d'artillerie mobile de forteresse (RAMF) ;
les bataillons de génie de forteresse (BGF).

S'y ajoutent d'autres unités spécialisées rattachées aux troupes de forteresse :
régiments d'artillerie lourde sur voie ferrée et groupes de reconnaissance de région fortifiée ;
bataillons de mitrailleurs, du génie de région fortifiée, de sapeurs de chemins de fer et de pionniers ;
compagnies autonomes de forteresse, de garde républicaine mobile (gardes-frontières), de parc du génie, d'électromécaniciens de forteresse, de télégraphistes, de radio, d'auxiliaires de destruction minière, d'inondation, automobiles de quartier général (train) et d'aérostation ;
détachements colombophiles, groupes d'exploitation (intendance), groupes sanitaires, groupes aériens d'observation et sections d'éclaireurs skieurs.

Enfin, en plus des unités spécifiques de forteresse, la ligne Maginot est en plus couverte par les grandes unités de l'armée de manœuvre, soit :
le 1er groupe d'armées (7e, BEF, 1re, 9e et 2e armées) du secteur des Flandres à celui de Montmédy ;
le 2e groupe d'armées (3e, 4e et 5e armées) du secteur de la Crusnes à celui du Bas-Rhin ;
le 3e groupe d'armées (8e armée) du secteur de Colmar à celui du Jura ;
l'armée des Alpes (6e armée) du secteur du Rhône à celui des Alpes-Maritimes.

Pour la portion de Sedan à Nice, cela représente 28 divisions d'infanterie déployées sur la position le 10 mai 1940N 1, dont trois dans les Alpes, avec en soutien à proximité vingt autres divisions N 2, ainsi que les groupes de bataillons de chars, l'artillerie lourde des corps d'armée, la réserve d'artillerie, les unités de cavalerie, les escadrilles de chasse, de bombardement et de reconnaissance de l'Armée de l'air, etc.

le jumelage de mitrailleuses pour deux Reibels de 7,5 mm, placé sous tourelle, sous casemate ou sous cloche (cloche modèle JM) ; c'est l'arme de base de la ligne ;
le fusil-mitrailleur modèle 24/29, pouvant être monté sous cloche (modèle GFM pour guetteur fusil-mitrailleur) et sous casemate, le FM sert à la défense rapprochée ;
le lance-grenades, monté dans une cloche cuirassée spéciale destinée uniquement à la défense rapprochée (bien que ces cloches furent posées, elles ne reçurent jamais leur armement).

On constate donc que l'armement de la ligne Maginot se base sur des mitrailleuses et sur le canon de 75 mm, qui fut très performant en 1914-1918 et qui montra une nouvelle fois toute sa valeur dans la ligne Maginot : par exemple, une tourelle de 75 mm R modèle 1932 pouvait tirer à une cadence de 30 coups par minute tout en étant d'une précision redoutable grâce à des plans de feu pré-établis.

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Source des insignes:
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