LES MERLINETTES - LES MARINETTES - LES ROCHAMBELLES
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Il ne faut pas oublier ces Françaises courageuses qui ont traversé l’Espagne, connu les prisons de Franco, embarquer sur l’Atlantique pour rejoindre le général de Gaulle en 1940 et continué le combat de la France Libre, au même titre que les hommes.
À leur arrivée à Londres, elles sont rapidement réunies dans le Corps des Volontaires féminines, conçu sur le modèle des unités de Volontaires anglaises. Mais leurs affectations évoluent au fur et à mesure des combats. Entre 1943 et 1945, l’armée française est probablement la seule à employer des femmes mêlées aux forces combattantes.
Le Train est le premier corps à créer des sections de conductrices automobiles (instruction du 5 décembre 1942) et les 150 premières recrues du général Merlin porteront le surnom de « Merlinettes » ! Le grand nombre de blessés entraîne la création d’un nouveau service féminin de santé militaire. Pour étudier les conditions d'insertion des différents corps féminins dans l’armée, l’épouse du général Catroux, infirmière pendant la Grande Guerre est nommée inspectrice du personnel féminin (IGPF), en août 1943.Plus de 3000 femmes constituent les effectifs de tous les services auxiliaires, en 1944, ce qui nécessite un commandement féminin aux côtés de l’autorité militaire: le commandant Hélène Terré, les capitaines Dupont et Dumesnil sont affectées au commandement des Volontaires féminines de terre, de mer et de l’air.
LES ROCHAMBELLES
1èré Compagnie Médicale et groupe d'ambulancières.
AU MAROC
Des femmes s'engagent, également, dans différents corps de services au sein de l'armée. Dans toute l'AFN, des affiches encouragent ces engagements :
« Jeunes filles, engagez-vous, votre place dans les bureaux permettra à un homme de prendre les armes pour reformer notre armée. »
Solange Cuvillier, originaire de Casablanca, rentre ainsi à l'école des ambulancières-secouristes. Après avoir terminé sa formation, elle intègre en mars 1943, un bataillon médical, mis à la disposition de l'armée d'Afrique. Telles ses autres camarades, Solange Cuvillier va devenir « madame Croix-Rouge », comme aimeront à les surnommer les tirailleurs marocains.
A Rabat, une vingtaine de femmes signe pour « les Rochambelles », des ambulancières appartenant à la 2e DB. Parties de New York, « les Rochambelles » arrivent à Rabat, en septembre 1943. Elles sont d'abord 19, conduisant elles-mêmes leurs ambulances, sous les ordres de Suzanne MASSU-TORRES (de son surnom TOTO). A Rabat, elles doublent leur effectif en recrutant des volontaires, pour la plupart de jeunes françaises vivant au Maroc, surnommées affectueusement « les Marocaines » par leurs camarades.
Pendant sept mois, toutes vivent dans un vieux bateau délabré sur les quais du Bou Regreg, au pied de la Tour Hassan : « la Péniche » ! Et devant laquelle sont alignées quotidiennement leurs dix-neuf ambulances, portant, pour certaines, des noms évocateurs, tel « la baraka ». C'est sur ce bateau et à Temara, que « les Rochambelles » suivent un entraînement rigoureux en vue des combats pour la libération de la France...
Le groupe – baptisé en l'honneur du comte Rochambeau qui commanda les troupes françaises pendant la révolution américaine – se composait de 38 femmes, travaillant aux côté des 15 000 hommes de la 2ème Division Blindée. Au début de leur entraînement, elles subissent l'hostilité et le ressentiment des hommes, qui ne veulent pas d'une présence féminine dans leurs rangs. Ignorant les railleries et les moqueries, elles apprennent vite à maîtriser la mécanique, mais aussi à débusquer des mines, poser des garrots et défiler en rang. Lorsqu'elles appareillent pour l'Angleterre en mai 1944, les Rochambelles ont gagné l'estime des soldats et sont devenues une unité à part entière de la division. Aux officiers américains qui tentent de les empêcher d'embarquer, le Général Leclerc, commandant de la division, réplique: "Ce ne sont pas des femmes, ce sont des ambulancières!"
LES MARINETTES
2ème Compagnie Médicale et groupe d'ambulancières.
Les ambulancières, surnommées les Marinettes, commandées par l'enseigne de vaisseau féminin Carsignol. Elles assurent l'évacuation des blessés (brancardage, premiers soins, chargement dans les ambulances etc...) Les ambulancières MARINETTES attachées au bataillon médical de la 2ème D.B. Elles firent toutes la campagne d'Alençon à Bertschesgaden.
13e Bataillon Médical (13e B.M.)A l'origine du 13e BM se trouve le groupe sanitaire qui part de Fort-Lamy en 1942 pour suivre la colonne Leclerc. Il est vite complété par des médecins et infirmiers du Corps Franc d'Afrique et par des évadés venus de France. Enfin par des volontaires américaines (les Rochambelles), britanniques (les Quakers - 3ème Compagnie Médicale et groupe d’ambulancières) et des ambulancières de la Marine (les Marinettes). Créé le 1er novembre 1943 à Casablanca, il est la seule formation médicale de la 2e DB. Il fait mouvement vers l'Algérie et embarque à Oran le 30 avril 1944, sur des bâtiments britanniques. L'unité est cantonnée le 10 juin à Cottingham. Embarqué le 30 juillet et débarqué en France. Du 5 au 21 août c'est la campagne de Normandie. Le 25 août il est à Paris, participe aux campagnes des Vosges, de Lorraine et d'Alsace. Puis c'est le front de l'Atlantique et l'Allemagne. Il est dissous fin janvier 1945.
Insigne du13e Bataillon Médical
Le médecin lieutenant-colonel RICHET :
Notre Service de santé est une synthèse d’éléments, tous volontaires, venus de l’Empire, de la Métropole et même des États-unis.
Le noyau original a été constitué par le groupe sanitaire de colonne qui partit de Fort-Lamy en décembre 1942 pour suivre la <<colonne Leclerc>> au départ du Tchad.
A ce noyau vinrent s’adjoindre les médecins et infirmières servant au corps franc d’Afrique quand celui-ci fut dissous à l’issue de la campagne victorieuse de Tunisie. Il fut complété par les médecins et infirmières évadés de France par l’Espagne pour venir servir dans les rang des Forces françaises combattantes.
La Division compte maintenant 74 médecins, 4 pharmaciens, 7 dentistes, 11 officiers d’administration, 519 infirmiers et brancardiers, 90 ambulanciers et une équipe de 30 dans chacune des 3 compagnies du bataillon médical.
Une de ces trois équipes ambulancières est formée par des volontaires féminines dont les principaux éléments ont été recrutés en Amérique par Madame la commandante Conrad : c’est l’unité Rochambeau (1er Compagnie médicale) ; une autre équipe est composée de 30 volontaires anglais (Quakers) affectés à la 3e Compagnie médicale. Une équipe de 9 ambulancières de la Marine sert à la 2e Compagnie médicale.
Ce personnel dispose de 209 véhicules, 58 ambulances, dont 19 sont le fruit d’un don obtenu par Madame la commandante Conrad aux Etats-Unis, 78 camions ou camionnettes, 26 half-tracks, 34 jeep et de 15 postes de radio.
La place nous manque ici pour dire l’importance du travail réalisé en temps de stationnement comme en temps d’opérations par l’ensemble du personnel sanitaire de la Division.
Indiquons simplement que pendant la campagne de France plus de 3.000 blessés relevés et traités d’urgence par le Service de santé des corps de troupes ont été ensuite soignés par les compagnies médicales de la Division et évacués sur les formations hospitalières américaines établies en arrière.
Ce chiffre élevé ne comprend ni les malades (plus de 2.000) ni les accidentés, malheureusement fort nombreux au cours d’une guerre de mouvement fertile en péripéties de toute sorte, au cours de la même période.
Il ne tient pas davantage compte des nombreux petits malades ou blessées qui, traités complètement sur place, n’ont pas dépassé l’échelon <<corps de troupe>> ou <<compagnie médicale>>.
Depuis le débarquement de mai 1944 de la Division en Angleterre et pendant la campagne de France, notre service de santé a fonctionné entièrement sur le type américain. Nos évacués à court ou à long terme ont bénéficié de la riche organisation et du large ravitaillement des hôpitaux d’évacuation et des hôpitaux généraux américains.
LES MERLINETTES
Des femmes entrent également dans le corps des transmissions, nouvellement créé par le général Merlin. Au Maroc, ces futures « merlinettes » reçoivent leur formation à Rabat. Le général Merlin les met alors en condition : « Attendez-vous à des jours sans charme et sans confort, le travail intensif sera votre seule distraction ! »
Dès la campagne de Tunisie et jusqu'au coeur du Reich terrassé, les « Merlinettes », (surnom dérivé du général Merlin, femmes dans les transmissions), à l'instar des ambulancières, seront de toutes les opérations menées par l'armée française, s'illustrant par leurs compétences, leur dévouement et leur courage...
LE Dodge WC54 sanitaire restera dans l’armée jusqu’au milieu des années 1950 qui sera remplacer par le Dodge M 43.
Cette sanitaire a été livrée également aux force françaises libres dans le cadre du prêt bail, elles seront réutilisées par la suite en Algérie et en indochine.
Durant le conflit, les « Marinettes » et les « Rochambelles » de la 2e DB , toutes volontaires féminines engagées pour la durée de la guerre , ont assuré , avec courage et efficacité, au volant de leurs Dodge baptisées « TANTE MIRABELLE » « MADELEINE - BASTILLE» ou encore « MEKTOUB » « BARAKA » . Leur sourire était un réconfort pour les
blessés de la division.
Voila tous les
véhicules des Rochambelles de la 2e Co. Médicale
Bagatelle n° 410 159 (puis l'ambulance est devenue Pop n°410 159 après Paris)
Marjolaine n°410 160
Le Vesinet n°411 222 (puis Le Burnous n°410 162)
La Baraka n°410 04?
Tante Mirabelle n°411 222
Coudray-Charleville n°411 234
Sur le Champ n°411 236
Cornebiche n°411 238 (puis Cornebiche 2 n°95827)
Berberati n°411 269
Madeleine-Bastille n°417 667 (puis Madeleine-Bastille 2 n°951 ???)
Mektoub n°417 379
Passy-Bourse n°417 531
Fric-Frac n°417 668
Nitchevo n°418 733
Gargamelle n°4?? ?? puis Gargamelle 2, 3 (pas de N°)
Crainquebille n° ? (puis Crainquebille 2 n°95820)
Lt Colonel Putz n°97901
Plum-Biq n° ?
Pit-Ouit n°?
Photo: WITZ Gilles le 23 novembre 2004
A gauche madame Danièle Heintz Clément ,a droite Madame Rosette PESCHAUD (ROCHAMBELLES de la 2è D.B.)
Mma Dani'le HEINTZ, (en 2 ?)Mma Rosette PESCHAUD,Mma Raymonde BRINDJONC
LES LIVRES :
QUAND J'ÉTAIS ROCHAMBELLE - DE NEW YORK A BERCHTESGADEN
Suzanne Massu
Récit - Grasset 1969 255 pages
Et Collection Le Livre de Poche n° 3935 - Librairie Générale Française (LGF)
Quarante-quatre femmes dans une division blindée, la fameuse 2e DB. Le Maroc, l'Angleterre, le débarquement en Normandie, la libération de Paris, la campagne d'Alsace, l'assaut de l'Allemagne, la prise de Berchtesgaden... voilà l'histoire que raconte Suzanne Massu.
En 1940, Suzanne Massu quitte la France dans l'avion de Saint-Exupéry qui rejoint Alger. Puis elle gagne New York, où elle rencontre une étonnante Américaine qui s'est mis en tête de former une unité sanitaire modèle de première ligne. Inculquer la discipline militaire à des jeunes femmes du meilleur monde n'est pas une mince affaire, et ce récit nous vaut des pages savoureuses. B a p t i s é "Rochambeau" en souvenir du compagnon de La Fayette, le groupe embarque sur le "Pasteur" A Rabat, il est intégré à la 2e DB. Les soldats de Leclerc appellent "Rochambelles" ces ambulancières aux quelles se joignent d'autres Françaises, réfugiées ou pieds-noirs. Devenue le chef des Rochambelles, Suzanne Massu va vivre mille aventures, tantôt tragiques, tantôt cocasses, toujours périlleuses. S'en tenant à la chose vécue, elle nous raconte l'épopée Leclerc, "du point de vue de Fabrice à Waterloo", et son livre, grave et plein d'humour, précis et foisonnant, a les qualités de la vie même.
MARGUERITE OU A VIE D'UNE ROCHAMBELLE
Marie-Gabrielle Copin-Barrier
Préface d'Edith Vézy
L'Harmattan 2001 - 226 pages
ISBN : 2-7475-0141-8
"GARGAMELLE" - Mon ambulance guerrière 2è DB
Edith Schalle-Vézy
L'Harmattan 1995 - 256 pages
ISBN : 2-7384-2793-6
AU VOLANT DE MADELEINE-BASTILLE
Zizon Bervialle
Préface de Suzanne Massu
Ed. Caravane 1975 - 126 pages
La vie d'une Rochambelle !
LES ROCHAMBELLES
Beatrix de L'Aulnoit
J.-C-Lattes 1992
ISBN 2-7096-0944-4 / 2709609444
L'histoire des Rochambelles écrit tel un roman.
SI J'AI BONNE MEMOIRE
Monique de Rothschild
Editions Monelle Hayot 2001 - 71 pages
ISBN 2-903824-33-9
WOMEN OF VALOR : The Rochambelles on the WWII Front
Ellen Hampton
Ed. Palgrave MacMillan 2006 Relié - 233 pages
ISBN-10: 1403971439
ISBN-13: 978-1403971432
CAMARADES DE COMBAT
Florence Conrad
Ed. Bretano's 1942 - 345 pages
Retrace l'histoire de Florence Conrad avant qu'elle ne décide de créer le groupe Rochambeau. On découvre tous le travail qu'elle a fait pour aider les soldats.