Special Air Service (S.A.S.)
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Le Special Air Service (SAS) est une unité de forces spéciales des forces armées
britanniques, créée en 1941 par le lieutenant David Stirling avec des
volontaires britanniques. Cette unité s'est fait connaître pendant la Seconde
Guerre mondiale pour des raids menés derrière les lignes allemandes en Afrique
du Nord.
Dissoute à la fin de la guerre, l'unité fut recréée au Royaume-Uni en 1947. Elle
est considérée comme l'une des références mondiales en matière de forces
spéciales et d'unité de contre-terrorisme.
Sa devise est : « Who Dares Wins » (« Qui ose gagne »).
La Seconde Guerre mondiale
Le front africain
En 1941, pendant la guerre des Britanniques contre les forces armées italiennes
et l'Afrika Korps commandé par Erwin Rommel en Afrique du Nord, un jeune
lieutenant écossais propose de former une nouvelle unité destinée à frapper
l'ennemi sur ses bases arrières (aérodromes et ravitaillement, entre autres).
Constituée de petites unités de commandos, elle ferait preuve d'agilité et de
précision. Au départ, ce projet ne fait guère l'unanimité au sein de
l'état-major. Le peu d'hommes demandés, la détermination de David Stirling et de
son adjoint Paddy Mayne et l'appui du futur maréchal Archibald Wavell
(1883-1950, PC, GCB, GCSI, GCIE, CMG, MC) viennent à bout des dernières
réticences.
La Special Air Service Brigade s'installe donc sur la base de Kabrit, sur les
bords du canal de Suez et est constituée d'une soixantaine d'hommes qui forment
le L Detachment.
Après des raids menés en collaboration avec le Long Range Desert Group commandé
par le futur général David Lloyd Owen CB, OBE, DSO, MC (1917-2001), où les
hommes du SAS font sauter des avions sur les aérodromes italiens et allemands
(24 avions à Tamet le 14 décembre 1941, 37 avions le 20…), le haut commandement
britannique applique à plus grande échelle l'idée de Stirling, et commence à
réfléchir sérieusement à l'utilisation de ce nouvel atout. Chaque raid effectué
permet de mettre hors d'état de nuire plus de 20 appareils et d'endommager les
aérodromes plus efficacement que les bombardiers, avec un moindre coût en hommes
(en comptant tout de même les pertes évidentes dues à l'ennemi et au désert)
.
Toutefois dans la nuit du 24 au 25 janvier 1943, David Stirling, est capturé par
les allemands qui, jugé dangereux, est expédié en Allemagne, à la forteresse de
Colditz.
Les forces spéciales sous le commandement de David Stirling, sont dispersées. En
avril 1943, un des SAS, le 1st SAS, est même scindé en deux unités : le SRS -
Special Raiding Squadron et le SBS - Special Boat Squadron. Le SRS sera placé
sous les ordres de Paddy Mayne.
Les Français libres
Membres du French Squadron SAS (1re compagnie de chasseurs parachutistes) en
Tunisie début 1943
Très tôt après avoir commencé ses opérations, Stirling se rendit compte que les
hommes dont il aurait besoin devraient être formés aux actions commandos. Mais
il disposait de peu de temps et prit des hommes qui avaient déjà une formation
avancée. En Égypte, il y avait des parachutistes français, trop peu nombreux
pour remplir des missions, mais qui ne demandaient qu'à participer à l'effort
commun et qui avaient déjà participé à des opérations de destruction en France,
comme celle de la centrale de Pessac (mai 1941). Stirling demanda donc à ses
supérieurs que ces Français lui soient rattachés.
Cette unité de Français libres ne dépendant pas du commandement britannique,
Stirling prit sur lui de demander directement au général de Gaulle la «
permission » de lui emprunter ces quelques hommes.
Au début, de Gaulle refusa qu'une seule partie de ses troupes soit placée sous
commandement direct d'un officier britannique dans une unité britannique. Selon
les témoins, Stirling, furieux, aurait dit en anglais : « Il est aussi têtu
qu'un officier anglais ! »
De Gaulle, comprenant alors que celui-ci était écossais, aurait fait volte-face
et lui aurait souhaité bonne chance pour la suite des opérations. (Pourtant la
politique de De Gaulle n'était pas anglophobe mais consistait à vouloir
démontrer que la France continuait le combat par elle-même, sans être une légion
aux ordres des Alliés)
En janvier 1942, la 1re compagnie de chasseurs parachutistes du capitaine
Georges Bergé est envoyée à Kabrit. À la recherche de parachutistes pour
renforcer sa brigade, Stirling intègre les Français libres, qui forment le
French Squadron du SAS ; les premiers sticks français ou franco-britanniques
sont engagés dès fin mai 1942. Un raid est mené contre l'aérodrome de
Candie-Héraklion en Crête le 13 juin 1942 par un commando de 6 hommes, conduit
en Crête en sous-marin, légèrement équipé (colt 45, poignard, compas et vingt
bombes Lewis chacun). Ils détruisent 22 avions de la base aérienne allemande. Le
lendemain, le chasseur parachutiste Pierre Léostic (17 ans) est abattu par les
Allemands, le lieutenant Costas Pétrakis et le capitaine Lord Jellicoe
réchappent de l'opération, le commandant Bergé, le caporal Jacques Mouhot et le
chasseur parachutiste Jack Sibard sont arrêtés.
Devant les attaques du SAS, des gardes sont placés sur les aérodromes pour
protéger les avions, empêchant les hommes du SAS de poser leurs bombes. Aussi
Stirling équipe-t-il la brigade de jeeps munies de 3 à 5 mitrailleuses chacune,
avec lesquelles il lance des attaques surprises qui leur permettent d'avoir
momentanément une puissance de feu supérieure à l'ennemi et de détruire les
avions, avant de s'enfuir dans le désert. À Sidi Hanneisch (juillet 1942), 18
jeeps détruisent une trentaine de Heinkel 111.
Malgré l'échec du raid contre le port de Benghasi (les forces impliquées étaient
trop nombreuses selon les critères SAS) et la capture de son chef lors d'une
mission en Tunisie, le SAS gagne le droit de continuer le combat sur le front
européen après le débarquement des Britanniques et des Américains en Afrique du
Nord. De plus, même si Bergé fut capturé peu de temps après Stirling, et que les
SAS d'Afrique du Nord furent décimés, l'idée d'un corps cosmopolite était
acquise.
Lors de la capitulation de l'Allemagne le 8 mai 1945, il n'y avait plus que 22
membres français des SAS survivants sur les 215 SAS français engagés avant le 8
novembre 1942 (qui dépendaient des FAFL), soit 90 % de perte.
es.