Les Unités françaises en Chine.
DÉTACHEMENT FRANÇAIS DE CHANGHAI ( D.F.C.).
Historique:
En mars 1927, le Kuo-Min-Tang avec Tchang-Kai-Chek, entre en guerre contre un "
seigneur de la guerre". Après avoir occupé Canton et Nankin Tchang-Kai-Chek
parvient aux limites des concessions - Françaises et Internationales- de
Changhaï qui sont hâtivement mises en état de défense. Côté français il est fait
appel à la " Réserve de Chine ".
Trois bataillons formant corps ( 102°, 103° et 104° Bataillons Indochinois de
Marche d'Extrême-Orient - BIMEO) et une compagnie de chars légers débarqueront
en avril.
Pour coordonner l'ensemble de la défense il est alors créé un organisme de
commandement : le "Détachement Français de Changhaï", aux ordres du
lieutenant-colonel LANDAIS, organisme qui sera maintenu après le retour à une
situation normale.
Par la suite le D.F.C. aura à faire face à de nouvelles crises :
- En 1932, lors du " premier incident en Chine", conflit avec le Japon, qui
débouchera sur la création du
Mandchoukoo. Au cours des combats qui se dérouleront à la lisière nord de la
concession internationale, le faubourg de Chapei et la gare du Nord seront
rasés.
- En 1937, "deuxième incident en Chine", le plus grave, dit du Pont de Marco
Paulo. A terme il provoquera la fin du régime des concessions étrangères et se
fondra dans la guerre du Pacifique de la 2° guerre mondiale.
Le D.F.C. cessera d'exister en décembre 1939 lorsque le commandement des T.C.F.
sera transféré de Tientsin à Changaï.
A noter que le D.F.C.détachait des contingents à Canton et Hanké
NOTA :
"La Réserve de Chine "
Au lendemain de la guerre des Boxers, et après le retrait de la 2° Brigade du
Corps Expéditionnaire Français, il est constitué en Indochine " La Réserve de
Chine" . Il s'agit d'unités susceptibles d'être envoyées à tout moment dans les
Concessions de Chine pour en assurer la sécurité.
Ces bataillons auront le sort suivant :
- 100° Bataillon d'Infanterie Coloniale de Marche (BICM)
Créé à Marseille début mai 1927. Débarque à Tongkou et rejoint Tientsin le 16
juin 1927. séjourne en Chine du nord jusqu'en décembre 1928.
Ramené au Tonkin, il deviendra 2° Bataillon du 10° R.I.C. le 1° août 1931.
- 101° Bataillon Mixte d'Infanterie Coloniale (BMIC).
Envoyé à Changhaï en mars 1932 (crise de Manchourie). En décembre 1932 est versé
au 17° Régiment Mixte d'Infanterie Coloniale, créé le 1° octobre précédent à
partir des unités présentes à Changhaï.
Devient 3° Bataillon du 17° R.M.I.C. en 1933.
- 102°, 103°, 104° Bataillons Mixtes d'Infanterie Coloniale (BMIC).
Arrivent à Changhaï en avril 1927. le 102° revient à son point de départ la
crise passée. Nous ignorons ce qu'il est devenu par la suite. il est
vraisemblable que, comme le 100° BICM, il ait changé d'appellation. le 103° et
104° BMIC formeront, le 1° octobre 1932 le 17° R.M.I.C., dont ils constituent
les 1° et 2° Bataillons.
La création du 17° R.M.I.C. marque la fin de" La Réserve de Chine".
A notre connaissance aucune de ces unités (17° R.M.I.C qui sera lui-même dissous
le 31 décembre1934, et Bataillons de numérotation 100) ne s'est dotée d'un
insigne.
1° BATAILLON DE MARCHE DE CHINE ( 1° B.M.C.)
Historique:
Le 7 juillet 1937 éclate, entre troupes chinoises et japonaises, l' incident dit
du " Pont Marco Paulo" (sur le Hun-Ho le " fleuve boueux") à Oanping, localité
proche de Pékin.
C'est le début d'une guerre qui ne prendra fin qu'avec la capitulation du Japon
en août 1945.
Très vite l'événement a des répercussions dans tout le pays. Devant la montée de
la tension dans le sud, face aux sentiments xénophobes de la population et en
prévision de troubles graves, l'Amiral LE BIGOT, Commandant la Division Navale
d'Extrême-Orient fait appel aux unités d'Indochine pour renforcer la défense de
Changhaï.
Le 1° Bataillon de Marche de Chine est mis sur pied en Cochinchine. Embarqué sur
le croiseur-cuirassier " Waldeck Rousseau", il débarque à Changhaï le 24 août.
Le Bataillon participera à la défense de la concession, puis après l'éloignement
des combats entre chinois et japonais, à la mi-novembre il y tiendra garnison .
En décembre 1939, devant la menace d'un conflit généralisé, le Bataillon est
ramené au Tonkin et devient, en janvier 1940 1° Bataillon du 16° R.I.C.
Insignes:
Comme pour le D.F.C. ont été réalisés en trois tailles
2° BATAILLON DE MARCHE DE CHINE ( 2° B.M.C.)
Historique:
Le destin de ce Bataillon est très proche de celui du 1° B.M.C. : ils sont
frères jumeaux.
Le 2° B.M.C. est formé au Tonkin. Embarqué à Haiphong sur le " Porthos", il
débarque à Changhaï le 28 août 1937 ou il tiendra une série de blockhaus aux
limites de la concession. En décembre 1939, il est renvoyé au Tonkin dans les
mêmes conditions que le 1° B.M.C.
Devient, en janvier 1940 : 2° Bataillon du 16° R.I.C.
Chef de Bataillon FABRE A.
Commandant le 2° B.M.C. ( 1937 - 1938 )
Fanions des Compagnies du Bataillon.
16° RÉGIMENT D' INFANTERIE COLONIALE ( 16° R.I.C. )
Historique:
A la suite du soulèvement Boxers et de la guerre qui s'ensuit, trois bataillons
d'infanterie de Marine ( II/9° RIMa, I & II/11° RIMa), stationnés en Indochine,
sont envoyés en toute hâte en Chine du nord.
Ces bataillons entreront dans la composition de la 1° Brigade d' Infanterie de
Marine du général FREY et feront partie de la colonne internationale qui
marchera sur Pékin et occupera la ville le 15 août 1900.
Le 27 juin 1900 une décision ministérielle prescrit la création, à la date du 15
octobre, du 16° Régiment d' Infanterie de Marine par regroupement des sus dits
bataillons.
Dans le même temps, deux autres bataillons : les 2° et 3° de marche, embarquent
à Toulon en juillet mais n'arriveront en Chine qu'en septembre.
En octobre, par suite des pertes et rapatriements anticipés, le II/9 et les I&II/11°
RIMa n'ont plus que des effectifs réduits.
Devant cette situation le général VOYRON, Commandant en chef, décide d'inclure
les deux bataillons de marche dans la constitution du 16° RIMa, laquelle sera
réalisée comme suit :
- 1° Bataillon, par fusion des II/9 et les I&II/11° RIMa.
- 2° Bataillon ex-2° Bataillon de Marche d' Infanterie de Marine.
- 3° Bataillon ex-3° Bataillon de Marche d' Infanterie de Marine.
Le 1° janvier 1901, le 16° RIMa prend l'appellation de 16° Régiment d'
Infanterie Coloniale.
La campagne terminée le 16° s'installe à Tientsin : l' EM dans les anciens
bâtiments de l'Amirauté chinoise et les bataillons,moins une compagnie détachée
à Tongkou, dans la cité chinoise
En 1903, le 16° occupera l'Arsenal de l'Est de Tientsin qui devient sa base.Le
régiment détache un bataillon à Pékin (Caserne Voyron) pour la garde de la
Légation et des contingents d' importance variable dans les postes assurant la
sécurité des communications avec la côte : Tongkou, Shan-Hai-Kouan,
Chin-Wang-Tao.
En 1909 le régiment est réduit à deux bataillons mais est reporté à trois en
1929. Il est de nouveau ramené à deux (1° et 3° ) en 1932.
Le 1° janvier 1936, le BMICC. en garnison à Changaï devient II/ 16° RIC, reprend
son appelation première de BMICC.
En décembre 1939 le 16° RIC est transféré en Indochine, à l'exclusion d'un
bataillon qui reste sur place et prend nom de Bataillon Mixte d'Infanterie
Coloniale de Chine du Nord (BMICCN ).
le "16°" était, par excellence, le régiment de la Coloniale en Chine.
Il existerait un grand modèle sur présentoirs.
BATAILLON MIXTE D' INFANTERIE COLONIALE DE CHINE( B.M.I.C.C.)
Historique:
Le B.M.I.C.C. est créé à Changhaï le 1° janvier 1935 et implanté à la caserne "
Bernès-Cambot ". Détache des éléments à Hankéou et Shameen (Canton).
le 1° janvier 1936 il devient II/16° RIC mais reprend son appellation première
le 1° avril 1938, de B.M.I.C.C.
Le bataillon est désarmé par les Japonais le 9 mars 1945, comme toutes les
unités françaises de Chine. Ses tirailleurs Indochinois seront perméables à la
propagande japonaise et plus de la moitié d'eux fera cause commune avec les
ex-gardes du Bataillon Supplétifs Tonkinois pour passer, le 21 juillet 1945,
sous l'autorité militaire des Japonais.
En janvier 1946, les restes du bataillon sont ramenés en Indochine et le
bataillon est dissous.
BATAILLON MIXTE D' INFANTERIE COLONIALE DE CHINE DU NORD ( B.M.I.C.C.N.)
Historique:
Le B.M.I.C.C.N. est créé le 27 décembre 1939, à partir d'éléments du 16° RIC qui
rejoint l'Indochine. Il en assurera alors les missions jusqu'au 9 mars 1945.
Désarmé par les Japonais qui le chasseront de l'Arsenal de l'Est en août et s'y
maintiendra jusqu'en juin 1946 . La même année, le bataillon est ramené en
Indochine et dissous.
GROUPE MIXTE D' ARTILLERIE COLONIALE DE CHINE ( G.M.A.C.C.)
Historique:
Créé le 1° avril 1929 à Tientsin à deux batteries à partir de la Batterie Mixte
de Chine ( 1 section de 75 hippo et 1 section de 80 de montagne).
Réduit à une batterie en 1938, puis une section en 1939. ses personnels ramenés
au Tonkin à partir de 1938 et versés au 4° RAC.
COMPAGNIE DE CHARS DE CHANGHAI
Historique:
Créé en mai 1929(à partir de la Compagnie de Chars Légers arrivée en renfort à
Changhaï en avril 1927 avec les Bataillons d'Infanterie Coloniale de la "Réserve
de Chine" - supra : D.F.C.)
Dissoute en janvier 1946, après son retour en Indochine.
Drapeau du
100° Bataillon d' Infanterie Coloniale de Marche
NOTES SUR LES INSIGNES DES T.F.C.
Le Symbolisme du Dragon
Les unités des T.F.C. ont souvent fait figurer sur leur insigne le dragon,
emprunté à la mythologie chinoise.
La mythologie de l'ancienne Chine comptait nombre d'animaux imaginaires :
tortue, licorne, phénix, mais le plus connu des occidentaux et le plus
caractéristique était et reste le dragon ( Loung-wang = le roi dragon).
Le dragon symbolisait le pouvoir impériale : tout ce qui touchait l' Empereur
touchait le dragon.
C'est ainsi que la personne impériale, l'aspect du souverain, ses yeux, ses
mains, ses enfants, le lit, ses tablettes ancestrales devenaient " la personne,
la face, l'œil, les griffes, la semence, les tablettes du dragon". Un écrit
autographe de l'Empereur était tracé avec " le pinceau du dragon".
Le trône laissé vacant depuis la révolution de 1912 était le " trône du dragon".
Dans les anciens écrits le décès du fils du ciel était rapporté en ces termes :
" l ' Empereur enfourcha le dragon pour devenir l'hôte des hauteurs célestes".
On retrouve le dragon dans l'histoire, les contes et légendes qu'elles soient
Taoïstes ou Bouddhistes : il est à la base d'un grand nombre de superstitions et
figure dans les pagodes, habitations; sur les meubles, étoffes, vases
précieux...
Le dragon impérial est toujours représenté de face avec un corps de serpent
monté sur quatre pattes à cinq griffes et une tête énorme portant sur le front
une protubérance du nom de "Tché-mou" : seule cette marque lui donne le pouvoir
de monter au ciel. Lorsqu'il orne un objet le dessin doit recouvrir la plus
grande surface.
Dans sa représentation commune, le dragon peut prendre des positions diverses
mais, à la différence du dragon impérial, l'animal n'a plus de que quatre
griffes aux pattes.
Avant la révolution la flamme de la maine impériale portait un dragon.
Signalons enfin que le dragon peut avoir des formes variées.
LA CARPE LI YU
Le dragon se promène souvent dans son royaume liquide sous la figure d'une
carpe, et nombreuses sont sont les légendes qui racontent comment tel homme a
été récompensé pour avoir mis en liberté un de ces poissons, qui n'était que la
figure d'emprunt de LONG WAMG, du roi dragon, ou un membre de sa famille.
source perso symbole et tradition