Le premier dossier de cette série sur les Troupes Coloniales en 1939-40 s'était attaché à faire le point de ce qu'étaient celles-ci à la veille de la mobilisation de 1939.
Ce second dossier se propose de montrer ce que furent la mobilisation puis la période d'attente qui suivit, jusqu'au déclenchement de l'offensive allemande du 10 mai 1940. Indissociable de celui accompli en métropole, l'effort qui fut alors déployé dans l'Empire allait assurer aux Troupes Coloniales une "montée en puissance" qui devait leur permettre de faire face avec honneur là où elles furent engagées en mai-juin 40.
Les quatre DIC d'Active (1) sont complétées : leurs régiments sont portés à leur effectif de guerre ; elles reçoivent leurs unités des autres armes.
Pour l'artillerie, les 1er, 2e, 3e et 12e RAC forment chacun, à partir de leur groupe lourd, un régiment d'artillerie lourde divisionnaire : 201e RACL (Bordeaux) 202e (Nîmes, Toulon), 203e (Troyes) et 212e (Auch).
Après la mobilisation les divisions d'actives comportent théoriquement 25% de cadres et 40% d'hommes de troupe d'active.
D'autres formations des Troupes Coloniales seront mises sur pied ultérieurement. Elles figurent dans le tableau B2, y compris celles de la dernière heure (juin 1940).
Quelques indications sur les formations de l'époque
Comme il a été indiqué dans le précédent dossier, les formations de 1939-40 étaient très différentes de celles aujourd'hui. Il convient de s'y arrêter ici.
Le tableau C donne l'organisation de la Division d'Infanterie sur pied de guerre.
On relèvera notamment dans ce tableau les effectifs des régiments.
On se souviendra que les trains de nos régiments d'Infanterie Coloniale et de tirailleurs sont hippomobiles. Le régiment a 290 chevaux et 190 voitures hippo, 60 véhicules auto (dont 9 chenillettes de ravitaillement en munitions), 40 motos ; le bataillon : 65, 50, 7 (pas de chenillettes) et 1 ; la compagnie 5 chevaux et 3 voitures hippo.
L'armement de base de l'infanterie est encore le fusil et le fusil-mitrailleur. Mais la fabrication en grande série du MAS 36 (à répétition) commence à peine en septembre 1939 (2). Selon le règlement de l'infanterie de 1938, le pistolet-mitrailleur n'est qu "une arme automatique de défense rapprochée". Comme armes à tir courbe, la compagnie FV dispose d' 1 mortier de 60, le bataillon de 2 tubes de mortier de 81 mod. 27/31 (Brandt) (toutefois certaines unités sont encore dotées de l'ancien modèle 18 Stokes). Le déficit en canons de 25 antichar mod. 34 arme excellente est compensé par le canon de 37 mod. 16, très insuffisant.
Les transmissions reposent essentiellement sur le fil. Pour des liaisons radio, le régiment d'infanterie ne dispose que de trois ER 17 (réseau du régiment et liaison infanterie-artillerie, portée jusqu'à 15 km, 4 fardeaux à dos d'homme), le bataillon : d'un ER 17 et de six ER 40 (liaison entre bataillon et compagnies, portée jusqu'à 5 km, poids 10 kg), la compagnie n'a pas de poste radio en dotation propre.
Les RAC à trois groupes de 75 comptent 1 789 chevaux. Les batteries divisionnaires antichars (BOAC) (canon de 47 AC mod. 1937) elles-mêmes, sont hippomobiles (173 chevaux). Certaines BOAC sont dotées de 75 en attendant la livraison des 47.
Tandis que les six autres divisions coloniales sont sur le type "Nord-Est", la 2e DIC est organisée sur le type "Montagne". En réalité les six RTS sont initialement de type "Montagne" (3) et seront transformés sur le type "Nord-Est" pendant leur hivernage en janvier et février 40.
Les renforcement que la mobilisation permet au profit des formations coloniales d'Afrique du Nord et du Levant, sont indiqués dans le tableau B3 qui fait suite à B2. N'y figurent pas les formations qui (en provenance d'Afrique Noire) ne font que transiter par l'AFN (même pour une période d'instruction d'une certaine durée) en vue de leur envoi en métropole.
La mobilisation de 1939 en métropole et la montée en puissance des forces mises sur pied par les Troupes coloniales jusqu'au printemps de 1940 pour le théâtre d'opérations principal, évoquées au précédent paragraphe sont indissociables de la mobilisation de l'Empire, sur laquelle il convient donc de fournir à présent quelques indications.
Aux colonies, la mobilisation portera les effectifs de 65 565 (au 01/07/39) à 275 555 (dont 28 400 européens) en mai 40.
L'annexe 2 détaille ces effectifs par Groupe de colonies ou Colonie et indique pour chacun d'eux l(essentiel des renforcements et remaniement réalisés pour sa mise en état de défense. Ces éléments ne prétendant pas être exhaustifs ; pour l'être ils devraient, de plus, être complétés par des indications concernant la Marine et l'Armée de l'Air qui sortent du cadre de la présente série d'articles.
Dans tous les territoires de l'Empire, la mobilisation s'est effectuée dans de bonnes conditions, témoignant du loyalisme des populations. Dans les vieilles colonies (4) des réservistes réclament de partir rapidement sur le front métropolitain. L'empereur d'Annam, le roi du Cambodge (5), les chefs religieux et politiques d'Afrique Noire, s'emploient au recrutement des tirailleurs et des travailleurs indigènes. En Côte-d'Ivoire, des anciens combattants de 1914-18 amènent leurs fils, même très jeunes, pour les faires engager comme volontaires.
Une part importante des éléments mobilisés et levés aux colonies sont destinés à la métropole (avec une fraction pour l'AFN et le Levant). Toutefois l'acheminement de ces contingents est conditionné par les possibilités de transport maritime, dont M. Mandel déplore l'insuffisance.
En septembre 1939, 43 000 militaires indigènes coloniaux de toutes races servent en dehors de leur territoire d'origine. Au 01/01/40 il y a 57 430 Africains en France, AFN et Levant.
De septembre 39 à la fin mars 40 (tranche de 1ère urgence) (6) 38 170 indigènes sont acheminés des colonies sur la métropole (+ 6 215 créoles) et 20 000 sur l'AFN (de plus 6 000 africains (9 bataillons organiques) sont transférés d'AFN en métropole).
D'AOF sont montés 6 bataillons organiques et vingt-deux détachements de renfort d'un millier d'hommes chacun avec un encadrement réduit de 5 officiers et 15 sous-officiers par détachement.
Entre septembre 1939 et juin 1940 seraient partis d'Afrique Noire par voie maritime 69 270 hommes à bord de 74 navires (répartis entre 56 convois).
Au début de juin 40 les effectifs indigènes coloniaux en France, AFN, Levant s'élèvent à 146 000 auxquels il convient d'ajouter plus de 20 000 travailleurs (fabrication d'armement, ministère du Travail).
Pour permettre d'apprécier l'ampleur de l'effort qui est en cours lorsque survient l'offensive allemande, on indiquera que les prévisions pour la période d'avril à fin octobre 40 (2e urgence) portaient sur 159 500 indigènes (+ 1 000 originaires (7) à diriger sur la métropole, 2 500 sur l'AFN, 9 000 sur le Levant ; ces chiffres étant en février et avril 40, donnés comme des minima, compte tenu de l'accroissement espéré de l'effort en fonction notamment des possibilités de transport maritime.
En mai 40, 72 000 militaires indigènes coloniaux attendent leur embarquement dans les ports coloniaux ou dans les camps qui ont été établis sur les voies de communication qui y conduisent
Les chiffres et les organigrammes des forces existant aux colonies au printemps de 1940 ne doivent cependant pas trop faire illusion. A cet égard, nous retiendrons l'appréciation du général Nyo, alors colonel chef d'EM à Dakar.
"L'AOF avait... été vidée de la majeure et de la meilleure partie de sa substance militaire... au profit des armées qui combattront en métropole jusqu'au 25 juin. En AOF, seules les unités sahariennes, notamment celles des confins nigéro-tchadiens, placées sous les ordres d'un même chef, et celles de Mauritanie, avaient conservé leur potentiel complet..."
Lors de l'armistice, l'immense territoire de l'AOF était transformé en un vaste dépôt de jeunes recrues indigènes mal encadrées, qui devaient d'ailleurs aller poursuivre leur instruction et parfaire leur encadrement, leur armement et leur habillement dans des camps spéciaux en AFN et en métropole..., en vue de grandes offensives à prévoir à partir du printemps 1941 !" (8)
Dans le midi de la France, les camps de transition des troupes indigènes coloniales (CTTIC) du sud-est (Fréjus, 20 000 places) et du sud-ouest (Souge, près de Bordeaux, 20 000 places, Rivesaltes, près de Perpignan, 16 500 places), ont été aménagés pour recevoir, acclimater, instruire les contingents indigènes à leur arrivée en métropole. (Il est prévu de doubler la capacité des deux premiers et de porter celle de Rivesaltes à 20 000. Ces camps recevront aussi une partie des troupes noires retirées des armées du Nord-Est et ramenées dans le midi pour l'hiver.
Le commandement doit en effet tenir compte de la plus ou moins grande aptitude des différentes races à endurer les rigueurs de l'hiver en France, et spécialement dans le Nord-Est. D'où :
Les CTTIC du Sud-Ouest ont formé pour les armées vingt-quatre bataillons de tirailleurs et les détachements nécessaires pour les artilleries divisionnaires coloniales (par tranches de 325 hommes correspondant à l'effectif indigène nécessaire pour un groupe).
Ils ont aussi ventilé d'autres effectifs sur des formations de l'arrière :
Une partie des contingents attendus en "2e urgence" était planifiée pour les services des Armées (Pionniers, Génie, Train, Intendance, Santé) et les formations du territoire (bataillons de travailleurs).
Précisons que l'encadrement de ces indigènes était à la charge de l'Arme ou du Service d'accueil avec, pour les formations extérieures aux Troupes coloniales, l'appoint d'un sous-officier des Troupes coloniales pour 100 indigènes.
Mais là n'est pas l'essentiel, car le grand dessein de Georges Mandel et du général Bührer demeure la mise sur pied d'une Force Impériale de plusieurs Corps d'armée, dont le général a sollicité par avance l'honneur de prendre le commandement lorsqu'elle sera engagée dans la bataille offensive qu'il estime possible et appelle de ses voeux.
L'essentiel, ce sont les sept Divisions coloniales. Aussitôt mises sur pied, elles avaient – sauf la 2e DIC maintenue en Provence – été acheminées vers le Nord-Est. (Pour les divisions d'active (1ère, 3e et 4e) leurs échelons de couverture mis en place dans un premier temps étant ensuite rejoint par leurs échelons C).
Chacune de ces six divisions a passé sur le front en automne et/ou en hiver un temps, variable de l'une à l'autre, allant de quelques semaines à près de trois mois. Antérieurement, la 4e DIC avait participé à l'action de diversion de mi-septembre (9).
Ces séjours en ligne (avant-postes, patrouilles, coups demain, duels d'artillerie, premières pertes, premières citations...) ont contribué à agguerrir les unités et à leur donner de la cohésion (10).
Nombre d'entre elles ont également effectué des travaux d'organisation du terrain (tels qu'aménagements de 2e position).
Après avoir suivi le sort de leurs divisions pendant les premiers mois, les régiments sénégalais des 1ère et 4e DIC – ainsi que les conducteurs sénégalais et malgaches en service dans certains RAC (et qui furent alors remplacés par des personnels métropolitains ; d'anciens marins à la 1ère DIC !) - ont été au début de l'hiver progressivement ramenés (comme indiqué plus haut) dans le midi de la France, afin d'épargner aux Africains les rigueurs de la mauvaise saison.
Pendant leur absence de la 4e DIC, les 16e et 24e RTS sont temporairement remplacés dans les rangs de celle-ci par la 52e DB de Mitrailleurs, le 4e RIC, le RICM.
A la 1ère DIC, le 12e RTS a été transformé le 01/12/39 en 12e RIC, un nouveau 12e RTS étant reformé le 15/12/39 en Provence, lors de son retour au front, le 12e RIC sera dissous le 24/04/40 (ses unités régimentaires "blanches" passant alors au 26 RTS créé le 25/04/40 – cf tableau B2).
En avril et début mai, les 1ère, 4e, 5e, 6e et 7e DIC – qui sont en réserve dans la zone des armées – sont réorganisées en opérant au sein de leur infanterie et de leur Artillerie l'AMALGAME des unités mobilisées en métropole le 2 septembre 1939 et des renforts amenés, depuis, des colonies :
Ainsi des effectifs de réservistes français de métropole sont-ils rendus disponibles pour des unités métropolitaines.
Quel est l'état des formations coloniales à la veille de leur engagement dans la bataille ?
D'abord, elles ne sont pas toutes "de même pied" : il y a des différences importantes non seulement entre les Grandes Unités et les corps d'active et ceux "de formation", mais aussi à l'intérieur même de chacune de ces catégories.
Concernant l'encadrement, on ne peut mieux faire que de se référer aux appréciations d'ensemble du général Charbonneau ("Histoire et Epopée des Troupes Coloniales") : Pour l'active, excellent corps de sous-officiers, cadres subalternes d'officiers bons, mais carence (dans l'ensemble) des chefs de bataillon, gradés supérieurs d'une manière générale à la hauteur. Pour les réserve, niveau inégal des sous-officiers, très bons officiers subalternes, insuffisance de beaucoup d'officiers supérieurs.
Cependant, les rapports et témoignages de l'époque reflètent une grande diversité de situations quant au taux d'encadrement, à la proportion effective de cadres d'active, à la qualité des officiers et des sous-officiers, à l'âge, à la provenance (active ou réserve) et à la valeur de la troupe... Au reste ces situations ont évolué diversement entre l'automne 39 et le printemps 40, et tout spécialement lorsqu'est intervenu l'amalgame.
Si quelques éléments africains sont alors arrivés insuffisamment instruits (cas signalé à la 7e DIC), la plupart ont au contraire rejoint en bataillons solidement encadrés et instruits . Entraînés à fond (comme ce fut le cas, par exemple, au camp de Kati), bien des réservistes africains, jeunes et vigoureux, avaient repris, après six mois, la valeur des tirailleurs d'active.
Dans l'ensemble, les effectifs sont réalisés. Les déficits signalés le 10 mai dans certaines Grandes Unités, comme la 3e et 4e DIC, ou à la 42e DB de mitrailleurs, sont dus à un nombre élevé de permissionnaires.
Pour ce qui est des matériels, on relève des déficits
Les quantités de mines livrées pour la défense des positions sont notoirement insuffisantes, parfois même inexistantes.
Les déficiences ne sont pas seulement quantitatives, mais également qualitatives : ainsi de nombreuses pièces de 75 (mod. 97) datent de 1917 et ont déjà beaucoup tiré...
Ne seront pas non plus sans conséquences les retards avec lesquels sont mis en place certains moyens. Ainsi les CDAC n'arriveront que très tardivement : la 3e DIC n'aura la sienne que le 3 mai, la 5e DIC le 9, la 1ère DIC le 10 mai. Les batteries AA divisionnaires n'arriveront que pendant la bataille : à la 1ère DIC le 19 mai, aux 4e et 5e DIC le 27, à la 7e DIC le 28 mai.
Depuis la mobilisation, les Grandes Unités et les régiments coloniaux ont bénéficié d'appréciables délais de mise en condition et d'instruction. Mais ces délais ont été mis à profit de façon inégale, selon les situations différentes dans lesquelles les uns et les autres ont été placés, mais aussi et surtout, selon la valeur des chefs.
Si dans l'ensemble les unités sont prêtes à combattre, leur organisation même, l'insuffisance de leurs moyens AC et AA, la modicité deleurs transmissions radio, les déficiences en moyens de transport, l'instruction qu'elles ont reçu et l'entraînement auquel elles ont été soumises... les rendent à l'évidence peu aptes à des missions exigeant de trop grands et trop fréquents déplacements.
Même si cette situation n'est pas particulière aux formations coloniales et s'étend à la plus grande partie de l'Armée française , il a paru nécessaire d'en faire état (12).
Concernant par contre les Troupes coloniales, l'amalgame qui vient d'être réalisé, s'il a, dans quelques-unes des formations concernées, un peu entamé la cohésion acquise au cours des mois précédents, a bien davantage, dans la plupart d'entre-elles, apporté un sang jeune et une vitalité qui vont s'avérer bénéfiques lorsqu'elles seront engagées.
Le chef d'EM des colonies fait partie du comité de guerre. Par délégation de celui-ci, il est chargé de la coordination supérieur des théâtres coloniaux. Le général Bührer est en outre chargé par le ministre de la Guerre, de l'inspection des formations coloniales de l'intérieur, et, par le commandant en chef, de celles de la zone des armées.
A l'occasion de ses inspections, il déplore le peu de progrès réalisé au cours des mois de la "drôle de guerre" dans l'instruction des cadres et de la troupe, plus entraînés à des travaux de défense qu'à la manoeuvre face à un ennemi utilisant avec viguer la puissance et la mobilité de ses moyens. Il s'inquiète tout particulièrement de l'insuffisante préparation des cadres à la guerre de mouvement et à affronter l'emploi que les Allemands ont fait en Pologne de leurs chars et de leur aviation d'assaut.
Dans le Haut Commandement, le général Bührer est de ceux qui pensent que l'action reste préférable à l'inaction, tant pour le moral de l'Armée que pour vaincre l'ennemi, soit par la manoeuvre, soit s'il le faut par la rupture.
Il reste à voir quelle est l'implantation des Grandes Unités et des autres formations coloniales lorsque les Allemands attaquent le 10 mai.
En suivant la frontière d'Est en Ouest (voir carte) :
sont en ligne sur le front de Lorraine
bordent la frontière belge
A l'arrière
Plus à l'arrière, sont en réserve du CQG
En Provence
Outre-mer
Les coloniaux en service aux confins du Niger et du Tchad, ainsi qu'en Côte Française des Somalis (de même que ceux en service dans le Sud-Est tunisien) font face à la menace Italienne ; ceux de Mauritanie à la menace espagnole latente (de même que ceux qui servent dans le Nord et le Su—Ouest marocain) ; tandis que ceux qui servent au Tonkin voient se rapprocher la menace japonaise. il y a aussi ceux qui, aux carrefours essentiels de l'Empire et de ses routes maritimes contribuent à la défense des Points d'Appui de la Flotte : Dakar, Fort-de-France, Diégo-Suarez, Cap-St-Jacques, ou de "ports défendus" qui ne sont pas à l'abri de "raiders" allemands. Les cadres des Troupes Coloniales que des missions plus ingrates retiennent aux colonies, loin de ces marches de l'Empire, en éprouvent une vive amertume et pensent avec envie à leurs camarades qui sont en Lorraine, face à l'adversaire principal.
A partir du 10 mai, ceux-ci vont être engager dans la bataille et avec eux et sous leurs ordres : 63 300 sénégalais, 14 675 malgaches, 13 770 indochinois (16).
F.L.
![]() |
5e DIC | MONTPELLIER | |
---|---|---|
22e RIC 44e RIC 53e RIC 21e RAC 221e RACL |
|
Toulon Perpignan Sète Libourne Bordeaux |
6e DIC | CHATEAUROUX | |
---|---|---|
5e RIC 6e RIC 43e RIC 23e RAC 223e RACL |
|
Bourges Dreux, Nogent-le-Retrou Bourges Troyes Troyes |
7e DIC | TOULOUSE | |
---|---|---|
7e RIC 33e RIC 57e RIC 32e RAC 232e RACL |
|
Bordeaux Montauban Pamiers Agen Auch |
Corps d'Armée Colonial | ||
---|---|---|
11e RACL 622e RPC |
|
Lorient Mobilisé à Nogent-le-Retrou (Régiment de Pionniers Coloniaux) |
Faisant partie des éléments organiques du CAC. |
Infanterie coloniale | ||
---|---|---|
54e RIC 11e BCC 481e RPC 482e RPC 483e RPC 484e RPC 485e RPC 486e RPC 4e RIC |
15/10/1939 |
Carcassonne (Défense du littoral méditerranéen) Bataillon de Chars Coloniaux (chars FT) (porte le n° 11) Brest Perpignan Mont-de-Marsan - rentrera en juin dans la composition du 20e RIC Brest Brest Dreux Constitué avec les 21e bataillons des 1er, 2e et 21e RIC |
Artillerie coloniale | ||
---|---|---|
AD de la 5e DINA - BDAC 47 - 22e RAC - 222e RACL AD de la 65e puis de la 30e DI - BDAC 47 - 42e RAC - 242e RACL Xe CA - EM d'ALCA 10 - 110e RACLCA XIe CA - 111e RACLCA Réserves Générales (RG) - 310e RACP - 320e RACP |
|
- Toulon - Nîmes
- Nîmes - Nîmes
- Nantes
- Nantes
- Rueil (RAC Porté) - Rueil (RAC Porté) |
8e DIC | 01/05/1940 | Créée à Mérignac |
---|---|---|
4e RIC 25e RTS 26e RTS 8e RACT 208e RACL |
16/04/1940 16/04/1940 25/04/1940 25/04/1940 |
Provenant de la 4e DIC – ne rejoindra pas, sera affecté à la 7e DIC Souge, Mont-de-Marsan Souge, comprend UR (européennes) du 12e RIC dissous. Rueil Souge (ne rejoindra pas, seront affectés à la 40e DI constituée les 30 et 31/05/1940 |
9e DIC | Ne pourra être constituée | |
---|---|---|
27e RICMS 28e RICMS 9e RACT |
05/06/1940 05/06/1940 05/06/1940 |
Souge Rivesaltes Rueil (rejoindra la 85e DIA) |
Infanterie coloniale | ||
---|---|---|
623e RPS 487e RPS 13 BATS 14e BATS 15e BATS 17e BATS 19e BATS 24e BATS 63e BATS 64e BATS 66e BATS 67e BATS 20e RIC 42e RIC 52e RIC 55e BMIC |
16/03/1940 16/05/1940 mai-juin 40 mai-juin 40 mai-juin 40 mai-juin 40 mai-juin 40 mai-juin 40 mai-juin 40 mai-juin 40 mai-juin 40 mai-juin 40 06/06/1940 16/06/1940 13/06/1940 05/06/1940 |
- Souge (Régiment de Pionniers Sénégalais) (XXIIIe CA constitué en
février-mars 1940) - Montauban (Régiment de Pionniers Sénégalais) (VIe Armée, 7e DIC) - Souge - Souge - Souge - Souge - Souge - Souge - Rivesaltes (BTS constitués à la suite de ceux qui ont été dirigés sur les 5e, 6e et 7e DIC pour former les RICMS. Devenu autonome le 16/06/1940 - Rivesaltes (BTS constitués à la suite de ceux qui ont été dirigés sur les 5e, 6e et 7e DIC pour former les RICMS. Devenu autonome le 16/06/1940 - Rivesaltes (BTS constitués à la suite de ceux qui ont été dirigés sur les 5e, 6e et 7e DIC pour former les RICMS. Devenu autonome le 16/06/1940 - Rivesaltes (BTS constitués à la suite de ceux qui ont été dirigés sur les 5e, 6e et 7e DIC pour former les RICMS. Devenu autonome le 16/06/1940 - Voir tableau B1 - Aux armées, à partir des 21e bataillons (bataillons d'instruction) des 3eRIC, 23e RIC et RICM) 240e DLI d'existence très éphémère 14 – 17/06/1940) - Rivesalte, Souges, Bourges. En fait, seul le 3e bataillon , mis sur pied à Bourges, est effectivement constitué et sera engagé. - Carcassonne (Bataillon de Mitrailleurs Indigènes Coloniaux) (formé avec des rescapés européens de la 52e Demi-brigade de Mitrailleurs) |
Artillerie coloniale | ||
---|---|---|
- 20e GAAC AD de la 53e DI - BDAC AD de la 58e DI - BDAC AD de RG - 607e BAC IIe Armée - 321e RACP 3e DLI - II/54e RAC |
15/06/1940
|
Lorient (75 auto) (n'a pas fait mouvement)
(75)
(75)
(47)
Rueil
|
Formations diverses mises sur pieds par les dépôts coloniaux | ||
---|---|---|
2e RR 84e RR 112e RR 156e RR 164e RR 214e RR 224e RR 40e CRT 81e CRT 1er Bataillon de Douaniers 15e Bataillon de Douaniers 16e Bataillon de Douaniers 19e Bataillon de Douaniers 21e Bataillon de Douaniers |
|
Régiment Régional - Défense Passive Régiment Régional - Devenu 112e Bataillon régional Régiment Régional Régiment Régional Régiment Régional Régiment Régional - GVC Régiment Régional - Travailleurs Compagnie de Transport Régional Compagnie de Transport Régional Bataillon de Douaniers Bataillon de Douaniers Bataillon de Douaniers Bataillon de Douaniers Bataillon de Douaniers |
Formées avec des éléments venant d'outre-mer | ||
---|---|---|
- Détachements de Tirailleurs Sénégalais pour la protection des bases
aériennes - Compagnies Malgaches - Compagnies Indochinoises de FTA - Compagnies auxiliaires Malgaches du Génie |
|
- 8 détachements : Avord, Châteauroux, Tours, Istres, Marignane,
Bordeaux, Cazaux, Rochefort - 12 compagnies (n° 1 à 12) - 16 compagnies (n° 101 à 116) de Forces Terrestres Anti-aériennes
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AFRIQUE DU NORD | |
---|---|
TUNISIE | |
2e RACT |
Reçoit un BTS d'AOF Dédoublement du RACT en avril 1940 |
LEVANT | |
24e RIC 41e RAC 631e BPM |
Régiment de Marche d'Infanterie Coloniale du Levant (mis sur pied en
août 1939) devenu 24e RIC Formé à Lorient en octobre-novembre 1939 Septembre 1939 (Bataillon de Pionniers Malgaches) |
L'effectif total de la Division est de 16 610 (dont 500 officiers), 5
000 chevaux, 538 véhicules auto.
(les effectifs indiqués sont ceux de l'aide mémoire pour les travaux d'état-major de 1939 (1938 pour certains chiffres) |
Infanterie Divisionnaire (ID)
|
Artillerie Divisionnaire (AD)
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Cavalerie
|
Génie
Transmissions (faisant alors partie du Génie)
Train
|
Intendance
Santé
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En Afrique Noire, le Général commandant supérieur à Dakar a été nommé commandant du théâtre d'opération
Un commandement des confins Nigéro-Tchadiens a été créé à Zinder (1)
En AOF (général Barrau) (5 715 européens + 3 907 originaires + 112 702 indigènes, total 122 324 (2);.
En AEF (général Husson) (2 361 européens + 13 172 indigènes = 15 333).
En CFS (général Legentilhomme) (1 600 européens + 6 300 indigènes = 7 900)
A Madagascar (2 224 européens + 4 107 créoles de la Réunion + 27 676 indigènes = 34 007).
En Indochine (général Martin) (14 236 européens + 74 662 indigènes = 88 898)
En Chine, les effectifs ont été ramenés à 755 européens + 894 indigènes = 1 649 ; n'ont en effet été maintenu que les deux BMC (4) et une compagnie (+ 1 section de chars).
Au Pacifique(1 123 européens + 42 indigènes = 1 165). Un bataillon d'Infanterie Coloniale et une batterie d'Artillerie Coloniale ont été formés en Nouvelle-Calédonie, où une base aérienne est en construction ; une compagnie d'Infanterie Coloniale à Tahiti (Papeete).
Aux Antilles et Guyane
Les Forces Auxiliaires ont été portées aux niveaux suivants (ordres de grandeur) :
Renforts Coloniaux | |||||
---|---|---|---|---|---|
Métropole | AFN | Levant | |||
1ère urgence (septembre 1939 – fin mars 1940 | |||||
d'AOF de Madagascar d'Indochine des Antilles Total |
20 250 8 910 9 000 (1)
38 170 |
+ 3 000 créoles
3 125 créoles + 6 215 créoles |
20 000
|
|
6 000 d'AFN en métropole
(1) + 20 000 travailleurs
|
2e Urgence (avril – fin octobre 1940) (prévisions) | |||||
d'AOF -AEF de Madagascar d'Indochine Total |
89 000 20 000 50 500 159 500 |
|
2 500
|
3 000 6 000 9 000 |
|
ABRÉVIATIONS | |||
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AA AC AD ALCA BATS BDAC Bgde BHR Bie BMIC BPM BTC BTM BTS CA CA CAC CAF CB CE CEFS CEMG CHR Cie CM CM COA COAC COMA CRE CTTIC DB DBMIC DBMIC DCA DI DIA DIC DIF DINA DLC DLC DLI DN EHR E EM EMA EO EOCA EOD Eon ER FTA FV
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Anti-Aérien Anti-Chars Artillerie Divisionnaire Artillerie Lourde de Corps d'Armée Bataillon Autonome de Tirailleurs Sénégalais Bataillon de Marche d'Infanterie Coloniale Brigade Batterie Hors-Rang Batterie Bataillon de Mitrailleurs d'Infanterie Coloniale Bataillon de Pionniers Malgaches Bataillon de Tirailleurs Cambodgiens Bataillon de Tirailleurs Malgaches Bataillon de Tirailleurs Sénégalais Corps d'Armée Compagnie d'Accompagnement Corps d'Armée Colonial CA de Forteresse Chef de Bataillon Chef d'Escadron Corps Expéditionnaire Français de Scandinavie Chef d'Etat-major Général Compagnie Hors-Rang Compagnie Compagnie de Mitrailleuses Centre de Mobilisation Compagnie d'Ouvriers d'Artillerie Compagnie d'Ouvriers d'Artillerie Coloniale Commis et Ouvriers Militaires d'Administration Compagnie Régimentaire d'Engins Centre de Transition des Troupes Indigènes Coloniales Demi-brigade Demi-brigade de Mitrailleurs d'Infanterie Coloniale Demi-brigade de Mitrailleurs Indigènes Coloniaux Défense Contre-Avions Division d'Infanterie Division d'Infanterie d'Afrique Division d'Infanterie Coloniale Division d'Infanterie de Forteresse Division d'Infanterie Nord-Africaine Division Légère de Cavalerie Division Légère de Chasseurs Division Légère d'Infanterie Défense Nationale Escadron Hors-Rang Européen Etat-Major Etat-Major de l'Armée Elément Organique Elément Organique de Corps d'Armée Elément Organique Divisionnaire escadron Emetteur-Récepteur Forces Terrestres Antiaériennes Fusilliers-Voltigeurs
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GA GA GAAC GB GC GCA GD GED GN Gpe Gpmt GQG GRDI GSD GVC I IC ID IGTC IM mob mod PA PAD PC Pon RAC RACL RACL RALC RACM RACMM RACP RACT RACT RACTT RG RIC RICM RICMS RMIC RMIC RPC RPS RR RTA RTS RTT SD SF SMA SMH TC TM TO UR |
Groupe d'Armée Général d'Armée Groupe Autonome d'Artillerie Coloniale Général de Brigade Groupe de Combat Général de Corps d'Armée Général de Division Groupe d'Exploitation Divisionnaire (Intendance) Groupe Nomade Groupe Groupement Grand Quartier Général Groupe de Reconnaissance de Division d'Infanterie Groupe Sanitaire Divisionnaire Garde Voie de Communication Indigène Infanterie Coloniale Infanterie Divisionnaire Inspecteur Général des Troupes Coloniales Intendant militaire Mobilisation Modèle Point d'Appui Parc d'Artillerie Divisionnaire Poste de commandement Peloton Régiment d'Artillerie Coloniale Régiment d'Artillerie Coloniale Lourde Régiment d'Artillerie Coloniale du Levant Régiment d'Artillerie Lourde Coloniale Régiment d'Artillerie Coloniale du Maroc Régiment d'Artillerie Mixte Malgache Régiment d'Artillerie Coloniale Porté Régiment d'Artillerie Coloniale Tracté Régiment d'Artillerie Coloniale de Tunisie Régiment d'Artillerie Coloniale Tracté Tous-Terrains Réserve Générale Régiment d'Infanterie Coloniale Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc Régiment d'Infanterie Coloniale Mixte Sénégalais Régiment de Mitrailleurs d'Infanterie Coloniale Régiment de Marche d'Infanterie Coloniale Régiment de Pionniers Coloniaux Régiment de Pionniers Sénégalais Régiment Régional Régiment de Tirailleurs Annamites Régiment de Tirailleurs Sénégalais Régiment de Tirailleurs Tonkinois Sécteur Défensif Sectuer Fortifié Section de Munitions Auto Section de Munitions Hippo Troupes Coloniales Territoire Militaire Théâtre d'Opération Unités Régimentaires |
ABRÉVIATIONS GÉOGRAPHIQUES | |||
AEF AFN |
Afrique Equatoriale Française Afrique du Nord |
AOF CFS |
Afrique Occidentale Française Côte Française des Somalis |
A PROPOS DU DOSSIER N° 1 | |
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"Les Troupes Coloniales en 1939 avant la mobilisation" : trois erreurs se sont malencontreusement glissées dans le texte | |
1 – Absence des renvois de la page 27. Présentation (1) A propos de Von Manstein, il était fait référence à la préface du livre de Paul Berben et Bernard Iselin, "Les Panzers passent la Meuse". Editions "J'ai Lu" (1969) (2) In fine, il était indiqué que l'équipe de rédaction comprenait autour du général Deschênes, les généraux Lebert et Gozé et le colonel Rives. |
2 – Page 37. Carte d'Indochine
- échelle : 0 |_____|_____|_____| 300 km
3 – page 36. Carte Afrique-Levant
- C'est évidemment, "Gold Coast" qu'il fallait lire et non "Ghana" |
Source: site non officiel des Troupes De Marine