La capitulation du IIIéme REICH
Le 7 mai 1945, à 2 h 41, la reddition de l'armée allemande est signée à Reims
dans une salle du Collège technique et moderne (actuel lycée Roosevelt) abritant
le Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force par le maréchal allemand
Alfred Jodl[1].
Outre les forces américaines, la reddition est recueillie notamment par le
général soviétique Sousloparov. Ceci provoque la fureur de Staline qui veut que
la reddition soit faite à l'Armée rouge à Berlin[2]. Les journalistes
occidentaux répandent rapidement la nouvelle de la capitulation, précipitant
ainsi les célébrations. Les combats continuent cependant sur le front de l'Est.
Une nouvelle signature a donc lieu le 8 mai dans une villa de Karlshorst dans la
banlieue est de Berlin. Les représentants de l'URSS, de la Grande-Bretagne, de
la France et des États-Unis arrivent peu avant minuit. Après que le maréchal
Georgi Joukov eut ouvert la cérémonie, les représentants du Haut commandement
allemand, emmenés par le maréchal Wilhelm Keitel, sont invités à signer l'acte
de capitulation entrant en vigueur à 23 h 1, heure locale[3] (heure d'Europe
centrale), soit le 9 mai à 1 h 1, heure de Moscou.
La reddition a donc lieu le 9 mai 1945 pour les Soviétiques et les pays
centre-orientaux alliés. De ce fait, les Soviétiques, puis les Russes, et leurs
alliés centre-orientaux, commémorent cette capitulation le 9 mai.
Actes de capitulation du Troisième Reich
Les Actes de capitulation du Troisième Reich sont constitués par les deux
versions de l'Acte de reddition militaire.
Première capitulation
La délégation allemande était composée par le Generaloberst Alfred Jodl,
l'amiral von Friedeburg et le major Wilhelm Oxenius. Le 7 mai 1945 à deux heures
quarante et une, dans une salle du « Collège technique et moderne » de Reims
(actuel musée de la Reddition) qui était alors occupée par l'état-major du
général Eisenhower, est signée la reddition sans condition des forces armées
allemandes par Alfred Jodl, au nom du haut commandement des forces armées (en
allemand : Oberkommando der Wehrmacht) et en tant que représentant du nouveau
Reichspräsident, le grand amiral Karl Dönitz.
Le document, rédigé en quatre langues, a été signé pour le SHAEF par le général
Walter B. Smith, chef d’état-major du général Eisenhower. Le général français
François Sevez a signé comme témoin en tant que chef d'état-major du général de
Gaulle. Le texte anglais était le seul texte faisant autorité.
Le seul représentant de l'Union soviétique à Reims était le général Ivan
Sousloparov, commandant la mission de liaison militaire. L'étendue des pouvoirs
dont était investi le général Susloparov n'était pas vraiment claire et il ne
disposait d'aucun moyen de contacter rapidement le Kremlin. Il prit néanmoins le
risque de signer pour la partie soviétique. Il fit noter cependant que le
document pourrait être remplacé dans le futur par une nouvelle version (voir
l'article 4). Staline fut très mécontent de la tournure de l'événement. Il
exigea que la capitulation allemande ne puisse être acceptée qu'en présence d'un
représentant du haut commandement des forces de l'URSS et il insista pour que le
protocole de Reims ne soit considéré que comme un préliminaire à la cérémonie
officielle qui se tiendrait à Berlin en présence du maréchal Joukov.
Texte de l'acte de capitulation du 7 mai 1945 à Reims
ACTE DE REDDITION MILITAIRE
1. Nous soussignés, agissant au nom du Haut Commandement Allemand, déclarons par
la présente que nous offrons la reddition sans condition au Commandant Suprême
des Forces Expéditionnaires Alliées et, simultanément au Haut Commandement
Soviétique, de toutes les forces de terre, de mer et de l'air qui sont à cette
date sous contrôle allemand.
2. Le Haut Commandement allemand transmettra immédiatement à toutes les
autorités militaires navales et aériennes allemandes et à toutes les autorités
militaires sous contrôle Allemand, l'ordre de cesser de prendre part aux
opérations actives à 23 heures 01 heure d'Europe centrale le 8 mai et de rester
sur les positions qu'elles occuperont à ce moment. Aucun navire ni avion ne sera
sabordé et aucun dégât ne sera fait à leur coque, à leurs machines ou à leur
équipement.
3. Le Haut Commandement Allemand adressera immédiatement aux commandants des
forces intéressées tous les ordres donnés par le Commandant suprême des Forces
expéditionnaires Alliées et par le Haut Commandement soviétique, et s'assurera
de leur exécution.
4. Cet acte de reddition militaire ne préjuge pas de l'avenir et sera remplacé
par tout autre instrument général de reddition qui sera imposé par ou au nom des
Nations unies et applicable à l'ALLEMAGNE et aux forces armées allemandes dans
leur ensemble.
5. Dans le cas où le Haut Commandement allemand ou certaines forces sous son
contrôle manqueraient d'agir conformément à cet acte de reddition, le Commandant
Suprême des Forces Expéditionnaires Alliées et le Haut Commandement Soviétique
prendront toutes actions punitives ou autres qu'ils jugeront appropriées.
Signé à Reims France à 2 heures 41, le 7 mai 1945.
Au nom du Haut Commandement allemand.
Signature du général JODL
EN PRÉSENCE DE
Au nom du Commandant Suprême des Forces Expéditionnaires Alliées
Signature du général BEDELL-SMITH
Au nom du Haut Commandement Soviétique,
Signature du général SOUSLOPAROV
Général, Armée française (Témoin)
Signature du général SEVEZ
Seconde capitulation
Le 8 mai, peu avant minuit, la seconde capitulation allemande est signée dans la
banlieue de Berlin. La cérémonie a lieu dans une villa de la banlieue est de
Berlin, à Karlshorst, qui abrite aujourd'hui le musée germano-russe[3]. Les
représentants de l'URSS, de la Grande-Bretagne, de la France et des États-Unis
arrivèrent peu avant minuit. Après que le maréchal Joukov ouvrit la cérémonie,
les représentants du haut commandement allemand, emmenés par le
Generalfeldmarschall Wilhelm Keitel, furent invités à signer l'acte de
capitulation entrant en vigueur à 23 h 1 heure d'Europe centrale, soit 1 h 1
heure de Moscou, donc le 9 mai 1945 (ce qui explique que la victoire y soit
célébrée le 9 mai).
Texte de l'acte de capitulation du 8 mai 1945 à Berlin
ACTE DE CAPITULATION MILITAIRE
1. Nous, soussignés, agissant au nom du Haut Commandement Allemand, déclarons
par la présente que nous offrons la reddition sans condition au Commandement
Suprême de la Force expéditionnaire Alliée et simultanément au Haut Commandement
Suprême de l'Armée rouge, de toutes les forces terrestres, navales et aériennes
qui sont à cette date sous contrôle allemand.
2. Le Haut Commandement allemand transmettra immédiatement l'ordre à toutes les
autorités militaires navales et aériennes allemandes et à toutes les forces sous
contrôle Allemand de cesser leurs opérations actives à 23 h 01 heure d'Europe
centrale le 8 mai, de rester sur les positions qu'elles occupaient à ce moment
et de se désarmer complètement, remettant leurs armes et équipement aux
commandants ou officiers alliés locaux ou désignés par les représentants des
Commandants Suprêmes Alliés. Aucun bateau, navire ou avion ne devra être
détruit, ni aucun dommage fait à leur coque, machinerie ou équipement, ainsi
qu'aux machines de toutes sortes, armement, appareils et tous les moyens
techniques permettant de poursuivre la guerre en général.
3. Le Haut Commandement allemand transmettra immédiatement aux commandants
intéressés et assurera l'exécution de tous nouveaux ordres publiés par le
Commandement suprême de la Force Expéditionnaire Alliée et par le Haut
Commandement suprême de l'Armée rouge.
4. Cet acte de reddition militaire est sans préjuger et sera remplacé par tout
acte de reddition imposé par les Nations unies ou en leur nom et applicable à
l'ALLEMAGNE et aux forces armées allemandes en totalité.
5. Dans le cas où le Haut Commandement allemand ou quelque force sous son
contrôle manquerait d'agir selon cet acte de reddition, le Commandement suprême
de la Force Expéditionnaire Alliée et le Haut Commandement Suprême de l'Armée
rouge prendront toutes actions punitives ou autres qu'ils jugeront appropriées.
6. Le présent acte est établi en anglais, en russe et en allemand. Seuls les
textes anglais et russe font foi.
Signé à Berlin, le 8 mai 1945.
Keitel
von Friedeburg
Stumpff
Au nom du Haut Commandement allemand
EN PRESENCE DE :
A. W. Tedder
Au nom du Commandement suprême de la Force expéditionnaires alliée
G. Joukov
Au nom du Commandement suprême de l'Armée rouge
À la signature étaient également présents comme témoins :
J. De Lattre de Tassigny,
Général commandant en chef de la 1re armée française
Carl Spaatz
Général, commandant des Forces stratégiques aériennes des États-Unis.
Le maréchal Wilhem Keitel signe la capitultion à Berlin