La postière du Struthof Madeleine Brûlé de Waldersbach.

 

<<Devenue postière à Rothau, début 1942, j’ai trouvé le bureau le plus actif du Bas-Rhin : une masse énorme de courrier nous parvenait, pour les détenus et l’administration du camp du Struthof.

Chaque jour, entre 10 et 11 heures, arrivaient quatre ou cinq prisonniers et autant de SS. Quand les SS, ne faisaient pas attention, j’en profitais pour leur donner des pommes, du pain, des tartines. Les détenus savaient aussi que je déposais de la nourriture dans un fourneau à bois.

L’un d’eux me donnait des détails : je savais ce qui se passait au camp.

A la fin du Struthof, un prisonnier est venu me trouver pour me dire merci au nom de ses camarades. Et en novembre 1944, un camion avec les derniers détenus s’est arrêté à la poste.

Le chauffeur SS, voulait téléphoner. Pendant ce temps, les prisonniers m’ont lancé de petits bouts de papier avec l’adresse de leur famille. Dès que le courrier a été rétabli, j’ai écrit à toutes les familles.

Source: l'Alsace se libère, l'Alsace hors série 2004

 
De chaque côté de De chaque côté de l’allée qui mène au portail du camp, sont érigés les bâtiments réservés aux SS. Quatre baraques sont destinées à l’hébergement des gardiens du camp ; les autres servent comme bureaux, ateliers, dépôts ; une salle de projection est même installée en 1944. Les bâtiments administratifs abritent l’infirmerie des SS, l’armurerie, la salle d’interrogatoire de la Politische Abteilung, ainsi que les services téléphoniques et télégraphiques. Des barbelés et des postes de guet entourent l’ensemble de ces bâtiments.

Au lieu-dit du Struthof, là où se situe la ferme-hôtel, une pièce destinée aux expériences de gazage est installée à proximité de l’hôtel ; de fausses pommes de douches sont scellées au plafond de la salle dallée et entourée de carreaux de faïence. Elle est utilisée dès l’été 1943, notamment contre des Juifs venus d’Auschwitz, puis pour des expériences sur les gaz de combat et leurs « antidotes ».

Le camp de concentration de Natzwiller-Struthof1 est le seul camp de concentration sur le territoire aujourd'hui français. Lors de sa création, l'Alsace et la Moselle avaient été annexées par le Troisième Reich. Il a été installé au Struthof, un écart de la commune de Natzwiller (Bas-Rhin), durant la Seconde Guerre mondiale. Son nom allemand était KZ Natzweiler-Struthof, KZ pour Konzentrationslager, soit en français « camp de concentration ».

Peu après l'annexion de l'Alsace par le Reich nazi, Albert Speer souhaite créer un camp de concentration à proximité d'une carrière de granit rose découverte par l'ingénieur SS Karl Blumberg.

Sous le nom de « KZ Natzweiler-Struthof », le camp est officiellement ouvert le 21 avril 1941. Environ 80 SS en assurent l'encadrement et l'administration2. Prévu initialement pour recevoir un total de 2 000 prisonniers, le camp-souche du KZ en compte près de 7 000 à la fin du mois d'août 1944. Il comprend aussi environ 70 kommandos, camps annexes répartis en Alsace, en Moselle, et surtout en Allemagne.

Le Struthof fonctionne jusqu'à son évacuation par les SS au début du mois de septembre 1944, face à l'avance des troupes alliées. Le 23 novembre 1944, la 6e armée américaine pénètre dans un KZ totalement vidé de ses occupants, répartis dans d'autres camps de concentration (notamment celui de Dachau) ou kommandos. Le KZ Natzweiler-Struthof est le premier camp de concentration nazi découvert par les forces alliées à l'Ouest de l'Europe.
ert par les forces alliées à l'Ouest de l'Europe.
 

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