Campagne d'Italie (Seconde Guerre mondiale)
La campagne d'Italie est née d'un compromis entre les Alliés à la conférence de
Casablanca en janvier 1943 :
les Américains étaient en faveur d'une attaque de front, c'est-à-dire par la
voie la plus courte, la Manche, pour atteindre le cœur de l'Allemagne ;
Churchill, de son côté pensait que les Balkans, en tant que « ventre mou de
l'Axe » constituait un objectif idéal.
La victoire en Afrique du Nord étant proche, la suite logique était la conquête
de la Sicile afin de libérer les routes maritimes en Méditerranée. À ce moment,
les Américains étaient décidés à s'arrêter là et à s'occuper exclusivement de
l’opération Overlord, le débarquement depuis l'Angleterre dans le nord-ouest de
l'Europe.
Prémices de la campagne
La campagne débuta le 10 juin 1943 par l'invasion de l'île de Pantelleria,
située entre la Sicile et la Tunisie. Les installations radar et l'aérodrome de
l'île étaient alors perçus comme une menace réelle sur le débarquement en
Sicile.
L'opération fut un véritable succès et les autres îles (Linosa et Lampedusa)
situées dans le canal de Sicile furent prises par les Alliés dans les jours qui
suivirent après de brefs combats.
La conquête de la Sicile
La préparation de l'invasion de la Sicile (opération Husky) commença en février
1943. Le XVe groupe d'armée sous les ordres du général britannique Alexander
serait constitué de la VIIème armée américaine (général Patton) et de
la VIIIème armée britannique (général Montgomery). L'amiral Andrew Cunningham et
le général Arthur Tedder seraient respectivement les commandants des forces
navales et aériennes associées.
L'opération Ladbroke eut lieu la nuit entre le 9 et le 10 juillet, son but était
d'aéroportés des soldats pour contrôler le "Grand Pont" de Syracuse, pour ouvrir
la ville aux soldats Alliés qui devaient débarquer sur les plages voisines.
L'opération amphibie eut lieu le 10 juillet sur la pointe sud-est de l'île. Huit
divisions débarquèrent le premier jour sans rencontrer de véritable résistance
de la part des forces de l'Axe. En effet, une tempête ayant fait rage dans la
nuit précédant l'assaut, les Italiens avaient relâché leur surveillance côtière.
Montgomery comptait s'emparer rapidement de Messine pour empêcher l'arrivée des
renforts en provenance de la pointe de la botte italienne. Il fut bloqué dans la
plaine de Catane, tandis que Patton progressait rapidement vers l'ouest de
l'île. Palerme fut prise le 22 juillet après de sanglants combats.
Dès la fin juillet, la plupart des Italiens s'étaient rendus. La garnison
allemande, prise entre deux feux évacua rapidement la Sicile. L'île fut conquise
après 38 jours de campagne et Patton entra dans Messine le 17 août pour se
trouver au bord du détroit.
La chute de Mussolini
Entre-temps, Mussolini avait été mis en minorité le 24 juillet 1943 lors de la
réunion extraordinaire du Grand Conseil fasciste et incarcéré par le roi
Victor-Emmanuel III. Le maréchal Badoglio en formant un nouveau gouvernement,
déclara son intention de continuer la guerre. En fait, il cherchait déjà à
trouver un moyen de sortir l'Italie du conflit.
Des négociations furent entamées avec les Alliés concernant l'annonce d'une
reddition coïncidant avec une importante attaque alliée sur le sol italien.
Pendant ce temps, fin août 1943, lors de la conférence de Québec, les Américains
donnèrent leur accord à un débarquement en Italie à la condition que leurs
Alliés reconnaissent la priorité à l'opération Overlord en Normandie. La suite
de la campagne d'Italie se ferait avec des effectifs diminués.
La reddition italienne
Articles détaillés : Armistice de Cassibile et Guerre civile italienne.
Le 3 septembre 1943 débuta l'opération Baytown : Montgomery franchit
discrètement le détroit entre Messine et Reggio de Calabre, puis ses troupes
commencèrent à avancer à travers les montagnes de la pointe de la botte.
Le 8 septembre, à la suite des négociations entre le gouvernement italien et les
Alliés, Eisenhower et Badoglio annoncèrent presque simultanément la reddition
italienne. En réaction, les Allemands prirent rapidement le contrôle de la
situation en Italie et se préparèrent à arrêter la progression alliée au sud du
Latium.
À la suite de l'accord avec Badoglio, la Ve armée américaine du général Mark
Clark (qui avait remplacé la VIIe armée de Patton) débarqua à Salerne les 8 et 9
septembre (opération Avalanche). Les troupes qui ne s'attendaient qu'à une
résistance modérée furent surprises par la réaction énergique du maréchal
Kesselring. Pendant huit jours, les forces alliées restèrent clouées sur leurs
têtes de pont et la situation ne fut consolidée que grâce à l'artillerie navale
de la flotte.
Dans le même temps eut lieu l'opération Slapstick : le 9 septembre, la flotte de
l'amiral Cunningham débarqua directement la Première division aéroportée
britannique dans le port de Tarente.
Le 12 septembre, Mussolini, placé en résidence surveillée dans un hotel des
Abruzzes, était libéré sur ordre d'Adolf Hitler, lors d'une opération commando
réalisée par les hommes d'Otto Skorzeny.
La percée des lignes Volturno et Barbara.
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La bataille de Monte Cassino
À la conférence du Caire en novembre 1943, les Alliés décidèrent que seules des
actions d'importance modeste seraient entreprises en Italie. L'essentiel de
l'effort devait se porter sur le débarquement en Normandie au printemps 1944.
Hitler remplaça Rommel par Kesselring en tant que commandant en chef des forces
du sud-ouest de l'Europe. Il allait résister de longs mois le long de la Ligne
Gustave, dont la clé de voûte était le mont Cassin.
Churchill plaida auprès d'Eisenhower pour le bien-fondé d'un nouveau
débarquement allié au nord de la Ligne Gustave. Ce dernier finit par accepter un
débarquement à Anzio le 22 janvier 1944. Le débarquement s'effectue si
facilement que le général américain Lucas, commandant les troupes débarquées,
craignant un piège, ne poursuit pas son attaque et préfère renforcer ses
positions ce qui donne le temps à Kesselring, d'abord surpris, de réagir. Il
installe de l'artillerie lourde sur les montagnes dominant la plaine où ont
débarqué les Alliés et les écrase sous son tir. "Tête de pont, tête de mort"
déclare Kesselring.
Alexander ramena l'essentiel des forces dont il disposait au printemps sur
l'ouest de la ligne Gustave, et après avoir persuadé Kesselring qu'il préparait
un nouveau débarquement à Civitavecchia, il adopta le plan présenté par le
général français Alphonse Juin qui consistait à déborder par la gauche la
position du Mont Cassin sur laquelle les Alliés butaient depuis 5 mois ; cette
offensive fut menée avec 13 divisions le 11 mai.
Le 17 mai, le mont Cassin, débordé sur sa droite par les Polonais du 2e Corps et
pris à revers, était évacué et la prise des villes de Pontecorvo et Pico sur la
ligne Hitler ouvrait la route de Rome. Le 23 mai, la tête de pont sur Anzio
obtenait la rupture. Les armées allemandes étaient en cours d'encerclement, mais
le général américain Clark préféra libérer Rome le 4 juin.
Les armées allemandes avaient eu le temps de se replier jusque sur la Ligne
gothique, une autre ligne de défense sur les Apennins. Kesselring put se
réorganiser d'autant plus qu'un certain nombre de divisions alliées furent
prélevées du front italien pour participer à l'opération Anvil, le débarquement
en Provence. Il recevait lui-même huit nouvelles divisions.
Le général Oliver Leese au général Anders après la victoire des Polonais :
« … Je tiens à vous dire que la prise du Mont Cassin est l’œuvre exclusive des
Polonais. Je me réjouis que vous soyez ici en ce jour – qui est pour la Pologne
un grand jour historique – de la prise du couvent du Mont Cassin par les soldats
du 2e corps polonais.
… Avant votre départ, mon général, je tiens beaucoup à vous envoyer mes
compliments personnels, à vous et à tout le corps polonais pour ce que vous avez
accompli de splendide au cours de cette bataille et, en particulier, lors de la
prise de la montagne du Couvent. Cette réalisation magnifique, j’en suis
certain, passera à l’Histoire comme l’œuvre puissante des armes polonaises et
sera enregistrée dans notre propre histoire militaire comme une des plus
importantes victoires de la 8e armée…
…Vous sentez cependant comme moi, j’en suis sûr, qu’au cours de ces durs
combats, hommage doit être rendu non seulement aux généraux mais, avant tout,
aux troupes combattantes. J’ai été frappé d’étonnement par la valeur que les
soldats polonais ont déployée pendant ces terribles combats, par la façon
merveilleuse avec laquelle ils supportaient le feu intense des mortiers et des
canons ainsi que par l’acharnement de leurs contre-attaques... »
La conquête du Nord de l’Italie
Les Alliés tentèrent de forcer la Ligne Gothique par une nouvelle attaque le 25
août 1944. Rapidement les défenses orientales furent balayées, mais Kesselring
réussit à ramener rapidement des renforts et à bloquer l'avance de la VIIIe
armée, à présent dirigée par le général Oliver Leese.
Une nouvelle attaque le 8 septembre permit d'atteindre la plaine de Romagne. Les
Alliés se retrouvèrent alors devant un labyrinthe de cours d'eau endigués, où
chaque digue était formidablement défendue. Les pluies à partir du 20 septembre
brisèrent net leur élan jusqu'au printemps suivant.
Ce n'est que le 9 avril 1945 qu'une nouvelle action d'envergure fut lancée. Les
Polonais du deuxième corps, flanqués de la 5e Armée US et du 5e corps
britannique, prennent la ville de Bologne. Le 25 avril les Ve et VIIIe armées
avaient franchi le Pô. Le 2 mai 1945, les Allemands signaient à Caserte leur
capitulation sans condition.