1re division blindée



La 1re division blindée est une unité historique de l'armée française durant la Seconde Guerre mondiale. Elle est aussi surnommée la « division Saint-Louis ». Elle fut l'une des composantes de la 1re armée du général de Lattre de Tassigny. Équipée avec du matériel américain, sa constitution était similaire à celle des divisions blindées US et comportait notamment 3 CC (Combat Command).

La 1re DB débarque en Provence le 15 août 1944 et est immédiatement engagé dans la libération des ports de Toulon (26 août 1944) puis de Marseille (28 août 1944). Elle libère ensuite les villes d’Alès (août 1944), Langogne, Le Puy et Yssingeaux1. Elle est citée trois fois à l'ordre de l'Armée durant le conflit.


Formation

En 1943, une armée française se reforme en Afrique du Nord. Elle sera dotée de matériels modernes venus des États-Unis et son programme prévoit la constitution de plusieurs divisions blindées. Finalement, après beaucoup de complications et de retards dans l'arrivée des matériels, trois seulement de ces divisions seront constituées, sur le type suivant :
Un état-major.
Une compagnie de Q.G.
Trois états-major de brigade.
Un régiment de reconnaissance.
Trois régiments de chars.
Un régiment de chasseurs de chars.
Trois bataillons d'infanterie portée.
Trois groupes d'artillerie.
Un bataillon du génie.
Un groupe de F.T.A.
Un groupe d'escadrons de réparation.
Une compagnie de transmissions.
Une compagnie des services.
Un bataillon médical.
Un groupe d'exploitation.

Cette division s'articule, suivant les normes américaines, en trois groupements tactiques, baptisés du nom américain de Combat Command. C'est sous cette forme que les trois divisions seront engagées au cours des opérations de 1944 - 1945.

Seconde Guerre mondiale

La 1re DB est l'héritière de la brigade légère mécanique qui combattit en Tunisie. Le 28 janvier 1943, le général du Vigier (promu le 25 décembre 1942), allait prendre le commandement de cette nouvelle unité en formation. Il avait laissé le commandement de la B.L.M. au général Brossin de Saint-Didier et installé son poste de commandement à Mascara où se trouvait le Centre d'Organisation des Unités blindées.

À l'origine, la 1re DB comprenait un régiment de reconnaissance, le 3e chasseurs d'Afrique, de Constantine ; deux régiments de chars, les 2e et 5e de la même subdivision d'arme, Oran et Maison Carrée ; un quatrième régiment de chasseurs d'Afrique, le 9e, qui constituait l'unité de chasseurs de chars (tanks-destroyers). S'ajoutaient à ces quatre formations, un régiment porté, le 2e zouaves, d'Oran ; le 68e régiment d'artillerie, de Tunisie ; le 88e bataillon du génie, récemment créé à Port-Lyautey, et le 38e groupe de F.T.A., de Ténès. Dans le courant du mois de mai 1943 rejoignirent les transmissions et les services. Au mois d'août, le train et un groupe d'escadrons de renfort immédiat. Puis, le 2e chasseurs d'Afrique se dédoubla pour donner naissance au 2e régiment de cuirassiers-chars, dont le numéro était cher au cœur du général du Vigier, qui l'avait commandé en 1940. ll venait d'être promu général de division le 25 août et toutes les forces dont il allait disposer se groupaient autour de Mascara.

Le 2e régiment de zouaves allait disparaître et être remplacé, comme infanterie de la division, par trois bataillons indépendants, appartenant aux 1er, 2e et 3e zouaves, formant demi-brigade. Vint le moment où la division fut définitivement mise sur pied et où elle alla prendre sa place dans les rangs de la 1re armée française alors appelée Armée B et qui allait participer au débarquement de Provence. Les premier embarquements commencèrent a Oran et à Mers-el-Kébir à la fin du mois de juillet 1944, après diverses pérégrinations. Les bateaux levèrent l'ancre les 10 et ll août. Le débarquement devait avoir lieu entre Saint- Tropez et Saint-Raphaël. À l'aube du 15 août, une flotte immense était rassemblée au nord-ouest de la Corse se dirigeant vers le nord.

Les opérations de la 1re division blindée comprennent trois parties :
De la Méditerranée aux Vosges, 15 août au 13 novembre 1944.
Les combats pour l'Alsace, 14 novembre 1944 au 9 février 1945.
La pénétration en Allemagne, 10 février au 7 mai 1945.


De la Méditerranée aux Vosges, 15 août au 13 novembre 1944

Au cours de la première partie des opérations, le C.C. 1 est engagé dans la bataille, puis la division entière concourt a l'établissement de la tête de pont avec le 6e C.A.U.S., à la prise de Toulon et de Marseille et à la libération de la Provence. Elle franchit le Rhône avec des moyens improvisés, se regroupe, à l'ouest du fleuve moins de quinze jours après le débarquement et entreprend une chevauchée de 600 kilomètres qui va l'amener au pied des Vosges, après une suite ininterrompue de combats victorieux, ayant abouti à la libération de Saint-Etienne, Lyon, Anse et Villefranche, Chalon-sur-Saône, Chagny, Beaune, Dijon et Langres. Commenceront ensuite les souffrances d'une lente et difficile pénétration par les vallées vosgiennes, dans la boue, sous la pluie et la neige. Après quarante cinq jours de marche vers Le Thillot, dont les stations sont Mélisey, Servance, Château-Lambert, Ramonchamp, Cornimont, Travexin, Fresse, la Chevestraye, Recolonges, la Chapelle de Ronchamp, la division parvient à l'orée de lAlsace le 18 octobre 1944.

À l'issue de cette première période d'opérations, la 1re DB est citée une première fois à l'ordre de l'armée.

Au cours de la seconde partie, la 1re DB va être la première aussi à pénétrer en Alsace et sera encore la première au Rhin. Partie le 14 novembre de la haute vallée du Doubs, l'offensive victorieuse dela 1re armée française a brisé le dispositif allemand de la trouée de Belfort. La division, opérant dans le cadre du 1er corps d'armée (général Béthouart) se glisse d'Héricourt le long de la frontière suisse et s'empare de Delle le 18 novembre. Le lendemain, le C.C. 3 est en Alsace et, à 18 heures, le peloton de chars du lieutenant de Loisy peut tremper son fanion dans le Rhin, à Rosenau. ll appartient au 4e escadron du 2e régiment de chasseurs d'Afrique. Cet officier devait trouver la mort le 23 novembre suivant, atteint dans son char d'un coup de panzerfaust lors de l'attaque de la caserne Lefebvre à Mulhouse. C'est le 20 que le colonel Caldairou est entré dans cette ville. Mais, malgré le succès remporté lors de la jonction des 1er et 2e corps d'armée dans la région de Burnhaupt, l'ennemi va réussir à se rétablir et à conserver une tête de pont autour de Colmar. Pendant deux mois, la division va tenir dans la neige un secteur Le general Sudre, qui succéda au general du Vigier dans le commandement de la 1re DB , défensif sur la Doller, au sud de ce que l'on appellera la poche de Colmar. Le 20 janvier, la 1re armée française repart à l'assaut sur les deux flancs nord et sud de la poche, au milieu d'une tempête de neige. Après trois semaines de lutte, l'Alsace est définitivement libérée, Colmar a été pris le 2 février. La division, qui combat depuis le 5 décembre sous les ordres du général Sudre, après une progression pénible parmi les mines de potasse, a entamé une courte exploitation qui l'a amenée à Chalampé le 9 février au matin. Elle termine ainsi cette campagne de France commencée le 15 août 1944 et qui va s'achever six mois plus tard sur les rives du Rhin.

À l'issue de cette deuxième période d'opérations, la 1re DB est citée une deuxième fois à l'ordre de l'armée.

Les combats pour l'Alsace, 14 novembre 1944 au 9 février 1945

Au cours de la seconde partie, la 1re DB va être la première aussi à pénétrer en Alsace et sera encore la première au Rhin. Partie le 14 novembre de la haute vallée du Doubs, l'offensive victorieuse dela 1re armée française a brisé le dispositif allemand de la trouée de Belfort. La division, opérant dans le cadre du 1er corps d'armée (général Béthouart) se glisse d'Héricourt le long de la frontière suisse et s'empare de Delle le 18 novembre. Le lendemain, le C.C. 3 est en Alsace et, à 18 heures, le peloton de chars du lieutenant de Loisy peut tremper son fanion dans le Rhin, à Rosenau. ll appartient au 4e escadron du 2e régiment de chasseurs d'Afrique. Cet officier devait trouver la mort le 23 novembre suivant, atteint dans son char d'un coup de panzerfaust lors de l'attaque de la caserne Lefebvre à Mulhouse. C'est le 20 que le colonel Caldairou est entré dans cette ville. Mais, malgré le succès remporté lors de la jonction des 1er et 2e corps d'armée dans la région de Burnhaupt, l'ennemi va réussir à se rétablir et à conserver une tête de pont autour de Colmar. Pendant deux mois, la division va tenir dans la neige un secteur Le general Sudre, qui succéda au general du Vigier dans le commandement de la 1re DB , défensif sur la Doller, au sud de ce que l'on appellera la poche de Colmar. Le 20 janvier, la 1re armée française repart à l'assaut sur les deux flancs nord et sud de la poche, au milieu d'une tempête de neige. Après trois semaines de lutte, l'Alsace est définitivement libérée, Colmar a été pris le 2 février. La division, qui combat depuis le 5 décembre sous les ordres du général Sudre, après une progression pénible parmi les mines de potasse, a entamé une courte exploitation qui l'a amenée à Chalampé le 9 février au matin. Elle termine ainsi cette campagne de France commencée le 15 août 1944 et qui va s'achever six mois plus tard sur les rives du Rhin.

À l'issue de cette deuxième période d'opérations, la 1re DB est citée une deuxième fois à l'ordre de l'armée.


La pénétration en Allemagne, 10 février au 7 mai 1945


Au début de la troisième période, dès le 5 avril, le C.C. 2 est en Allemagne. Combattant avec la 9e division d'infanterie coloniale, il ouvre la voie dans la Forêt-Noire, pour livrer à la 1re armée française Baden-Baden et l'important nœud routier de Freudenstadt. Peu après, le C.C. 3 vient à son tour combattre en appui des coloniaux. Après avoir marché sur Kehl et Offenbourg, il s'enfonce vers le sud en plaine de Bade et s'empare de Fribourg le 21 avril. ll rejoint la division le 28 au sud~ouest d'Ulm. La 1re division blindée a en effet traversé le Rhin le 17 avril. Le général Sudre a regroupé ses moyens, à l'exception de C.C. 3 autour de Freudenstadt et, agissant dans le cadre du 1er corps d'armée, il a lancé son unité au cœur du territoire ennemi. La division court ainsi au Danube par Rottweil et Horb, traverse le fleuve le 21 avril à Mulheim et Tuttlingen, puis, en même temps qu'elle achève à Stockach l'encerclement des forces ennemies combattant encore en Forêt-Noire, pousse sans désemparer le long du Danube par Sigmaringen jusqu'à Ulm dont elle s'empare en liaison avec les forces américaines de la 7e armée arrivant du nord. Une fois encore la direction de marche va changer et, tendant une maille de plus au filet qui enserre l'armée allemande vaincue, la 1re D.B. file plein sud sur la rive gauche de l'lller, s'empare d'Immenstadt le 30 avril et franchit le même jour la frontière d'Autriche pour occuper Aach et Oberstdorf. N'ayant plus devant elle que des sentiers de montagne, elle livre passage à l'infanterie et va se regrouper autour de Biberach. Première au Rhin, première au Danube, la division à la Croix de Saint-Louis achève sa brillante chevauchée après une suite ininterrompue de combats victorieux. Elle a joué, dans le succès final, un rôle décisif. Le C.C. 2 en Forêt-Noire, le C.C. 3 dans la plaine de Bade, puis toute la division en Allemagne, ont combattu sans désemparer jusqu'au 7 mai, date de la reddition sans conditions de l'Allemagne.

À l'issue de cette troisième et ultime période d'opérations, la 1re DB est citée pour la troisième fois à l'ordre de l'armée.


Fin de la guerre

Après la cessation des hostilités, la 1re DB rejoignit sa zone d'occupation dans le Palatinat, autour de Landau (arrondissements militaires de Germersheim, Bergzabern, Spire, Landau, Bruchsall. Elle y passa deux mois. Elle envoya à Berlin le premier détachement chargé de représenter la France, le 1er juillet, qui était ainsi composé : lieutenant-colonel Guibert, commandant le 3e chasseurs d'Afrique, un escadron de ce régiment avec l'étendard, un escadron du 9e, deux compagnies des 1er et 3e zouaves, un détachement du train. Dès que l'organisation du secteur français de Berlin le permit, l'état-major de ma division et le C.C. 2 s'y rendirent à leur tour. Le 5 septembre, l'état major de la division vint s'instaIler à Trèves. Puis la 1re D.B., à effectifs réduits par la démobilisation, revint en France et stationna, d'octobre 1945 à fin mars 1946 dans les zones de Bourges, Châtellerault, Nantes et Angoulême. Elle fut dissoute le 31 mars 1946.


 

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