Histoire des tirailleurs.

Chronologie
En 1857 est créé le corps des « Tirailleurs Sénégalais » par un décret de
Napoléon III. Faidherbe met alors sur pied un bataillon de tirailleurs
sénégalais comprenant quatre compagnies...
1857 : Création du corps des « Tirailleurs Sénégalais » par un décret de
Napoléon III. Faidherbe met sur pied un bataillon de tirailleurs
sénégalais comprenant 4 compagnies.
Fin du XIXe siècle : Les tirailleurs prennent part aux conquêtes
coloniales françaises sur le sol africain. Ils se battent contre El-Hadj
Omar en 1857, Lat Dior en 1864, Béhanzin en 1894, Samory Touré en 1898.
Ils contribuent à de nombreuses missions et à diverses expéditions comme à
Madagascar en 1895, et 150 d’entre eux participent à la Mission Marchand
(1896-1899).
14 juillet 1899 : Les Européens et les Africains de la mission Marchand -
De l’Atlantique à la Mer Rouge - sont à l’honneur au défilé de Longchamp.
1900 : Une loi militaire transforme les formations d’Infanterie et
d’Artillerie de Marine en troupes coloniales et les rattache au ministère
de la Guerre. On compte alors 6 000 tirailleurs africains et malgaches
organisés en régiments.
14 juillet 1913 : Remise de la Légion d’honneur au drapeau du 1er régiment
de tirailleurs sénégalais.
Première Guerre mondiale (1914-1918) : Environ 161 250 tirailleurs
africains et malgaches sont recrutés au cours de la 1ère Guerre mondiale.
134 000 d’entre eux interviennent sur le front de France et aux
Dardanelles (1915), à Verdun ou sur la Somme (1916). 15 000 tirailleurs
africains et malgaches sont lancés à l’assaut des crêtes du Chemin des
Dames en 1917. 36 000 tirailleurs sont blessés et 29 000 sont tués ou
déclarés disparus.
1915 : Les résistances face au recrutement forcé de tirailleurs en Afrique
prennent la forme de révoltes ouvertes comme dans le Bélédougou (Mali),
dans l’Ouest Volta (Burkina Faso), ou au nord du Dahomey (Bénin) en 1916.
1918 : L’« Appel à l’Afrique » lancé par le député du Sénégal Blaise
Diagne est un véritable succès : 63 000 hommes en AOF et 14 000 en AEF
sont incorporés dans l’armée française.
Entre deux guerres : En 1919, les troupes coloniales occupent l’Allemagne
au sein de l’Armée du Rhin. Des tirailleurs participent au défilé de la
victoire sous l’Arc de triomphe de l’Étoile le 14 juillet 1919. En 1924,
un monument « Aux Héros de l’Armée noire » est inauguré à Bamako. Six
régiments de tirailleurs sénégalais stationnent sur le territoire
métropolitain. D’autres sont affectés au « maintien de l’ordre » dans les
colonies et participent à la guerre du Rif au Maroc en 1925 contre Abd el-Krim.
Seconde Guerre mondiale (1939-1945) : On estime à 179 000 le nombre de
tirailleurs mobilisés au 1er juin 1940, dont 40 000 engagés dans les
combats en métropole. Ils participent aussi bien à la campagne de France
(10 mai - 25 juin 1940), qu'à l'ensemble des combats menés par la France
Libre, intervenant notamment au Gabon (1940), à Koufra (1941) et à Bir
Hakeim (1942), puis à ceux de la France combattante. Engagés en Tunisie
(1943), en Italie (1943-1944), ils participent à la Libération, débarquant
en Provence et combattant jusqu'aux Vosges avec la 1re armée (1944).
Mai – Juin 1940 : Près de3 000 tirailleurs africains et malgaches faits
prisonniers sont exécutés sommairement par la Wehrmacht au motif de la
couleur de leur peau. Du 5 au 7 juin, le 53e régiment d’infanterie
coloniale mixte sénégalais est anéanti à Airaines dans la Somme. Les 18 et
19 juin, près de 200 prisonniers du 25e RTS sont abattus dans la région de
Lyon.
Plusieurs révoltes de tirailleurs démobilisés et réclamant le paiement de
diverses indemnités, éclatent durant la Seconde Guerre mondiale. Toutes
sont réprimées par l’autorité militaire : en 1940 au camp de Kindia en
Guinée et au camp de Dédougou au Burkina Faso ; en 1944 dans les casernes
françaises de Versailles, Hyères, Marseille, Sète, Morlaix ; et au camp de
Thiaroye au Sénégal.
Les guerres coloniales : Les tirailleurs africains et malgaches
participent aux guerres contre les mouvements nationalistes en lutte au
lendemain de la 2de Guerre mondiale à Madagascar, en Indochine, et en
Afrique du nord.
1947 : 18 000 tirailleurs participent aux opérations de répression contre
l’insurrection à Madagascar; 1900 y périssent. Officiellement, le nombre
de victimes malgaches s’élevait à 89 000, un chiffre toujours discuté. En
2005 Jacques Chirac déclarera : « Il faut évoquer les pages sombres de
notre histoire commune et avoir conscience du caractère inacceptable des
répressions engendrées par les dérives du système colonial. En 1947, le
sentiment national montait sur la Grande Île où s’enchaînèrent des
événements tragiques. Rien, ni personne, ne peut effacer le souvenir de
toutes celles et de tous ceux qui perdirent injustement la vie et je
m’associe avec respect à l’hommage qu’ils méritent. »
Guerre d’Indochine (1947-1954) : 60 000 combattants africains et malgaches
sont engagés en Indochine. 2 800 meurent morts pour la France.
1957-58 : Des tirailleurs participent aux opérations menées contre l’Union
des Populations du Cameroun (UPC), dont le leader, Ruben Um Nyobé, est
traqué et abattu dans le maquis en septembre 1958.
Guerre d’Algérie (1954-1962) : Des combattants africains participent au
sein des régiments d'infanterie de marine à la guerre d’Algérie.
1959 : L’article 71 de la loi française des Finances « cristallise » au
niveau de 1959 les pensions d’invalidités et les retraites des anciens
combattants de son ancien Empire colonial.
1960-1964 : Dissolution des dernières unités de tirailleurs sénégalais.
2001 : Suite à une plainte déposée par l’ancien sergent-chef sénégalais
Amadou Diop, un arrêt du Conseil d’Etat condamne la France au motif de
discrimination fondée sur la nationalité en matière de pensions.
2003 : Le gouvernement de Jean Pierre Raffarin s’engage sur la voie d’une
décristallisation partielle des pensions des anciens tirailleurs, qui ne
seraient toujours pas indexées sur celles de leurs camarades Français mais
sur le coût de la vie dans leur pays de résidence.
2004 : 120 000 millions d’euros sont débloqués par le gouvernement
français pour revaloriser partiellement les pensions des anciens
combattants originaires des anciennes colonies. Le président Jacques
Chirac rend hommage aux tirailleurs de la 2de Guerre Mondiale en faisant
chevaliers de la Légion d’honneur une vingtaine de vétérans africains.
2006 : Hamloui Mekachera, ministre délégué aux Anciens combattants,
annonce que les anciens combattants des ex-colonies françaises toucheront,
à partir de 2007, les mêmes pensions d’invalidité et retraites de
combattant que leurs frères d’armes Français. La question des militaires
de carrière et du rattrapage du manque à gagner depuis 1959, n’est pas
envisagée.
Source:rfI |