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Le 1er Régiment de Fusiliers Marins | ||
Le 1er Régiment de Fusiliers Marins Le 24 septembre 1943, le 1er BFM, ses effectifs gonflés à bloc par des volontaires provenant de la marine d'Afrique du Nord (en particulier radios et mécaniciens), devient le 1er Régiment de Fusiliers marins (1er RFM), unité blindée de reconnaissance de la 1ère DFL sous le commandement du capitaine de corvette Amyot d'Inville. Reéquipé sur matériel américain, il comprend 885 hommes dont 30 officiers répartis en quatre escadrons de combat commandés respectivement par Barberot, Savary, Brasseur-Kermadec, Langlois puis Cadéac d'Arbaud et l'escadron hors rang par Sekutowitch. Après un entraînement soutenu sur les chars et autres engins américains, le Régiment est, le 1er mars 1944, consacré dans son rôle de Régiment de Reconnaissance de la 1ère DFL commandée par le général Brosset. Le 22 avril 1944, le 1er RFM débarque à Naples au sein de la Division, et s'insère dans le plan de bataille qui va, dès le 12 mai, entreprendre de rompre le front allemand qui barre toute l'Italie au sud de Rome. Après les violents combats des fusiliers marins sur le Garigliano qui « ouvrent brillamment la marche en avant qui devait conduire la division jusqu'à Rome » (cf. général Brosset), le RFM. qui est en avant garde de la Division sur trois axes, combat brillamment à Montefiascone et Radicofani. Ses pertes sont importantes : 61 morts dont Amyot d'Inville, et 140 blessés. Le 16 août 1944, sous le commandement du capitaine de corvette de Morsier, le 1er RFM débarque en Provence à Cavalaire, à la tête de la 1ère DFL. Après les combats pour la libération de Toulon et Hyères, l'unité remonte le Rhône, atteint Lyon évacuée par les troupes allemandes, puis Autun où l'escadron Savary entre après un dur accrochage au cours duquel cinq hommes sont tués et quatre blessés. Savary fait, à ce moment, la liaison avec des unités de la 2ème DB (Leclerc) débarquée en Normandie. Le RFM poursuit son avance en direction des Vosges. Le 27 septembre, l'escadron de chars mène l'attaque sur Clairegoutte avant de prendre Ronchamp le 8 octobre, puis Vescemont, Rougegoutte, Romagny et Rougemont-le Château le mois suivant. Se distinguent particulièrement dans ces opérations : l'enseigne de vaisseau Bokanowski, l'aspirant Vasseur et, aux côtés des marins, les hommes du 11ème Cuir-Vercors qui ont été mis sous les ordres du 1er RFM. Après la campagne Vosges, la 1ère DFL est envoyée sur le front de l'Atlantique pour réduire la poche de Royan, mais elle rappelée d'urgence sur le front de l'Est pour faire face à l'offensive allemande menée par von Rundstedt en décembre 1944. En janvier 1945, les Fusiliers marins se distinguent à nouveau en Alsace, à Herbsheim et Rossfeld, avant de poursuivre leur marche en avant victorieuse vers le Rhin. Retirée du front d'Alsace, la Division est affectée au détachement de l'armée des Alpes en avril 1945, dans le massif de l'Authion où le 1er escadron qui " a éclairé, appuyé, protégé toutes les actions de l'infanterie, ... et a été un élément déterminant du succès, a perdu 5 officiers sur 6 et près de 50% des effectifs engagés ". Entre octobre 1940 et mai 1945, l'ensemble 1er BFM / 1er RFM a perdu 195 hommes dont 12 officiers parmi lesquels 2 de ses commandants : 200 Croix de Guerre, 70 Médailles militaires, 32 rubans de la Légion d'Honneur et 31 Croix de la Libération ont été décernés à ses hommes. Le drapeau du 1er RFM compte, en plus des 6 citations à l'ordre de l'armée méritées en 1914-1918, 5 citations à l'ordre l'armée obtenues pour 1939-1945 avec attribution de la Croix de la Libération, de la Médaille de la Résistance et de la Croix de Guerre. Parmi ses morts, le matelot mécanicien Georges Brières, tué à Giromagny, été choisi pour reposer dans le caveau n° 8 de la crypte du Mémorial de la France Combattante au Mont Valérien, où il représente le sacrifice de tous les marins morts pour la Libération de la France. Le 8 août 1945, le 1er RFM est remis à la disposition des autorités navales. A cette occasion, le général Garbay, qui a remplacé à la tête de la la 1ère DFL le général Brosset, mort en opération dans les Vosges, diffuse l'ordre général suivant : « Après cinq années de lutte en commun, le Régiment de Fusiliers marins quitte la Division. Sa mission est remplie. Tant de morts tombés au cours de multiples combats pour la Libération en constituent le témoignage. Officiers, sous-officiers et soldats de la Première Division Française Libre se rappelleront toujours avec orgueil et gratitude les batailles du désert, d'Italie et de France où les Fusiliers marins précédaient notre avance dans les positions ennemies" Le drapeau, la mémoire et la tradition du Premier Régiment des Fusiliers Marins sont confiés à l'Ecole des Fusiliers de Lorient. Roger Barberot |
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Historique des fusiliers marins | ||
La
spécialité de fusilier est une des plus anciennes de la marine de
guerre. Dans les siècles passés, sur les vaisseaux du roi, il y a
toujours eu des formations spécialisées pour le service de la
mousqueterie, véritables ancêtres de nos fusiliers marins. La première organisation sérieuse a été l'oeuvre de Richelieu qui, en 1627, a créé le Régiment de la Marine destiné à donner aux navires des troupes capables de combattre sur mer ou sur terre, encadrées par les officiers des vaisseaux. Ces troupes n'étaient pas simplement passagères : elles faisaient partie des équipages des bâtiments et concouraient à la manoeuvre des voiles, principalement des voiles basses, les manoeuvres hautes étant réservées aux gabiers. Ces formations existèrent sous divers noms jusqu'au début du XIX siècle, mais en 1825, elles furent dissoutes par une ordonnance royale, qui décréta que les compagnies de débarquement seraient uniquement composées de marins de l'équipage, encadrés par les officiers du navire. On sentit bien vite
qu'il manquait à ces compagnies du personnel spécialisé dans le
combat à terre : aussi, le 5 juin 1856, un décret impérial créait la
spécialité de marin fusilier dont la formation fut assurée au sein
d'un bataillon organisé à Lorient. La guerre de
1914-1918 allait exalter aux yeux de tous la renommée des fusiliers
marins. Leurs faits d'armes à Dixmude, sur l'Yser, à Longewaede,
Hailles et Laffaux, sont encore dans toutes les mémoires. Leur drapeau
fut décoré de la Légion d'honneur, et ils se virent attribuer le
droit au port de la fourragère rouge.
Les faits d'armes de cette période valurent au 1er RFM la croix de la Libération, la médaille de la résistance française et la médaille coloniale. Les citations acquises par la Brigade marine d'Extrême-Orient (B.M.E.O.), par l'escadron de tradition du 1er R.F.M., par le R.B.F.M., par les commandos de la marine, les divisions navales d'assaut et les flottilles amphibies en Indochine prouvent que cette tradition s'est poursuivi. A la DBFM et au groupement de commandos de la marine, les fusiliers marins engagés dans les opérations d'Algérie ont ajouté à un passé déjà glorieux de nouvelles pages d'héroïsme et de sacrifice. Ainsi s'est justifiée au fil du temps l'existence dans la marine française des fusiliers marins dont Richelieu fut le premier organisateur.
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