Enfants d'Izieu
Les Enfants d'Izieu était une colonie d'enfants juifs réfugiés. La colonie des
enfants réfugiés de l'Hérault (ou maison d'enfants-réfugiés selon l'appellation
administrative) fut créée en 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale, dans la
commune française d'Izieu, dans l'Ain.
Histoire
La colonie était dirigée par Miron Zlatin, et son épouse, Sabine Zlatin, née à
Varsovie qui s'était consacrée au sauvetage et à la protection d'enfants juifs.
Izieu jusqu'en 1942 était situé dans la zone non occupée, à proximité de la
Suisse, puis de novembre 1942 à septembre 1943, elle était englobée dans la zone
d'occupation italienne.
Le 6 avril 1944, les troupes de la Gestapo, sous le commandement de Klaus
Barbie, investissent la colonie et arrêtent les 44 enfants résidents de
différentes nationalités (Allemagne, Autriche, Belgique, France, Algérie) et 7
adultes présents les encadrant. Ils sont embarqués dans des camions vers la
prison Montluc à Lyon avant d'être expédiés au camp de Drancy puis vers les
camps de la mort en plusieurs convois partis de la gare de Bobigny (Convois nº
71, 75 et 76 respectivement du 13 avril, 30 mai et 30 juin 1944). Quarante-deux
enfants sont gazés à leur arrivée à Auschwitz, le plus jeune étant âgé de 4 ans.
Deux adolescents et Miron Zlatin sont déportés par le convoi 73 à destination de
Tallinn où ils disparaissent. Absente au moment de la rafle, Sabine Zlatin,
désormais surnommée « la Dame d'Izieu » a consacré le reste de son existence à
son combat pour la mémoire des enfants.
À la suite de l’émotion soulevée par le procès de Klaus Barbie, dit le « Boucher
de Lyon », en 1987, un mémorial est fondé à l’initiative de Sabine Zlatin et de
la communauté juive de Lyon dans la maison et les dépendances du home pour
enfants, sous le nom de Musée-mémorial des enfants d’Izieu. Il est inauguré par
le président François Mitterrand le 24 avril 1994.
Sabine Zlatin meurt le 21 septembre 1996 à l'âge de 89 ans.
Klaus
Barbie
Témoignages
Témoignage de Léon Reifman, rescapé et témoin de la rafle :
« Je descendais les escaliers quand j'entendis ma sœur crier : "Les Allemands,
les Allemands sont là ! Sauve-toi !" J'ai sauter par la fenêtre et je me suis
cacher sous un buisson. J'entendis les enfants crier, terrorisés par les ordres
des Nazis. »
Un rescapé d'Auschwitz raconta le destin des enfants, lors du procès de Klaus
Barbie :
« Je me suis demandé où étaient les enfants arrivés avec nous. Dans le camp, il
n'y avait pas d'enfant. Ceux qui étaient déjà là depuis longtemps, me dirent : «
Tu vois cette cheminée qui ne s'arrête pas de fumer ? ... Tu ne sens pas une
odeur de chair cuite... ? » »