Mathurin Henrio

dit Barrioz
Mathurin Henrio est né le 16 avril 1929 à Tallen-Crane en Baud dans
le Morbihan, fils de cultivateurs, il est le plus jeune Compagnon de
la Libération.
Si les circonstances de sa mort ont pu être vérifiées, son
appartenance au Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA)
n'est pas réellement établie. Il existe bien un acte d'engagement
aux Forces Françaises Combattantes, mais daté du 17 février 1944 ;
or, Mathurin Henrio est mort le 10 février 1944.
Ce jour-là trois maquisards de la ferme de Poulmein près de Tallen
sont arrêtés par une patrouille allemande accompagnée par un
informateur.
Un des FFI abat les quatre hommes mais laisse tomber des papiers
d'identité et des documents. Ceux-ci sont ramassés par un habitant
de Baud qui charge un jeune homme de les rapporter à la ferme de
Poulmein.
Le garçon rencontre en route Mathurin Henrio et, ensemble, ils
restituent les documents. Les maquisards demandent aux enfants de
les aider à charger leur armement pour rejoindre un autre camp situé
à 18 km.
Mais les Allemands arrivent ; les hommes réussissent à s'enfuir sauf
deux d'entre eux, faits prisonniers, et un autre qui, blessé, est
achevé à coup de crosse. Celui-ci, un fermier, devait mourir dans
d'atroces souffrances.
Mathurin Henrio, interrogé par les Allemands sur la direction prise
par les maquisards, refuse de répondre, il est abattu de deux balles
dans la tête. Il avait 14 ans.
Il a été inhumé dans son village natal de Baud.
• Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944
• Croix de Guerre 1939-45 |
Henri Fertet

Fils d’instituteurs, Henri Fertet est né le 27
octobre 1926 à Seloncourt dans le Doubs.
Après des études primaires à Seloncourt où ses parents sont en
poste, il entre en 1937 au Lycée Victor Hugo de Besançon.
Elève intelligent et appliqué, passionné d’histoire et
d’archéologie, il intègre, pendant les vacances de l’été 1942, un
groupe de résistance dirigé par Marcel Simon, jeune agriculteur de
22 ans et secrétaire de la Jeunesse agricole chrétienne (JAC)
locale, à Larnod, à quelques kilomètres de Besançon.
En février 1943, constitué d’une trentaine de membres, le groupe
intègre l’organisation des Franc-tireurs et Partisans (FTP) et
devient le Groupe-franc "Guy Mocquet" (en hommage au plus jeune des
fusillés de Châteaubriant en octobre 1941) qui s’organise rapidement
dans la lutte clandestine.
Henri Fertet (enregistré sous le matricule Emile – 702) participe
comme chef d’équipe à trois opérations : tout d’abord à l’attaque du
poste de garde du Fort de Montfaucon le 16 avril 1943 pour s’emparer
d’un dépôt d’explosifs qui entraîne la mort d’une sentinelle
allemande.
Le 7 mai suivant, à la destruction d’un pylône à haute-tension à
Châteaufarine près de Besançon.
Le 12 juin 1943, sur la route Besançon-Quingey, il prend part
également avec Marcel Reddet, à l’attaque du commissaire des douanes
allemand Rothe dans le but de lui prendre son arme, son uniforme et
les papiers qu’il transporte. Henri Fertet tire sur le commissaire,
le blessant mortellement mais l’arrivée d’une moto les empêchent de
se saisir des documents.
Activement recherché, le groupe va subir de nombreuses arrestations
à partir de juin 1943.
Arrêté par les Allemands le 3 juillet 1943 chez ses parents à l’Ecole
de Besançon-Velotte à trois heures du matin, Henri Fertet est
conduit en cellule à la prison de la Butte à Besançon. Jugé par un
tribunal de guerre allemand le 18
septembre 1943, il est le plus jeune des prévenus et est condamné à
mort en même temps que 15 de ses 23 co-inculpés dont 7 autres seront
déporté (3 reviendront).
Après 87 jours d’emprisonnement et de torture, Henri Fertet, âgé de
16 ans, est fusillé à la Citadelle de Besançon le 26 septembre 1943
avec 15 de ses camarades. Dans une dernière lettre à ses parents, il
écrit :
"Je meurs pour ma patrie. Je veux une France libre et des Français
heureux. Non pas une France orgueilleuse et première nation du
Monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête. Que les
Français soient heureux, voilà l'essentiel. […] Adieu, la mort
m'appelle, je ne veux ni bandeau ni être attaché. Je vous embrasse
tous. C'est quand même dur de mourir. Mille baisers. Vive la France.
Un condamné à mort de 16 ans. Henri Fertet."
Inhumé au cimetière de Saint-Ferjeux à Besançon, son corps a été
exhumé et incinéré après la guerre. Ses cendres ont été dispersées
avec celles de son père à Sermoyer dans l'Ain.
En 1947, Henri Fertet a été homologué dans le grade d’aspirant des
Forces françaises de l’Intérieur à titre posthume.
• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 7 juillet 1945
• Croix de Guerre 39/45
• Médaille de la Résistance
• Croix du Combattant Volontaire
• Médaille des Déportés et Internés Résistants |