Bataille de Rossignol



La bataille de Rossignol, fait partie d'un ensemble beaucoup plus important connu sous le nom de « surprise de Neufchâteau » une des composantes de la bataille des Frontières. Il a lieu le 22 août 1914 autour du village de Rossignol, en Lorraine belge (l'extrémité sud-est de la Belgique).
Il s'agit d'une bataille de rencontre entre des unités françaises et allemandes, se concluant par une victoire allemande et par la quasi destruction d'une des divisions du corps colonial français.
Signification stratégique
Le combat résulte de la rencontre presque à l'aveugle (brouillard matinal) entre les forces allemandes et les forces françaises, les premières ayant reçu l'ordre de marcher vers le sud dans le cadre du mouvement tournant du plan Schlieffen, les secondes vers le nord comme première étape d'une offensive préparée par le plan XVII.
La 4e armée française a reçu pour ordre de se rendre en une étape sur une ligne Gedinne-Paliseul-Offagne-Bertrix et Florenville. Elle s'avance donc sur plusieurs axes, dont deux confiés au corps colonial, avec en tête :
• la 3e division d'infanterie coloniale sur l'axe Gérouville-Neufchâteau ;
• et la 5e brigade d'infanterie coloniale (réserve du corps colonial) sur l'axe Suxy-Neufchâteau.
À sa gauche, la 23e division d'infanterie du 12e corps d'armée avance sur l'axe menant à Léglise par Bellefontaine et Tintigny. À sa droite se trouve le 2e corps d'armée qui progresse vers Virton. En deuxième échelon et en réserve d'armée, la 2e division d'infanterie coloniale qui a reçu comme consigne de ne pas dépasser Jamoigne.
Ordre de bataille
Article détaillé : Ordre de bataille lors des combats de Rossignol.
Côté allemand, il s'agit des 11e (commandée par le général von Weber) et 12e divisions d'infanterie (général Chales de Beaulieu) appartenant au 6e corps d'armée (von Pritzelwitz) de la 4e armée allemande (du duc de Wurtemberg).
Côté français, c'est essentiellement la 3e division d'infanterie coloniale (du général Raffenel), avec la participation tardive et marginale de la 2e division d'infanterie coloniale (général Leblois), deux divisions appartenant au corps colonial (du général Lefèvre) et à la 4e armée française (du général de Langle de Cary).

Déroulement tactique


Au matin du 22 août 1914, les avant-gardes françaises, après avoir franchi la Semois, remontent en colonne la route au nord de Rossignol et s'engagent dans la forêt de Chiny. Vers 8 h du matin, elles tombent sur des éléments allemands (du 157e régiment d'infanterie) disposées en embuscade de part et d'autre de la route. Les fantassins de la 1re brigade de la 3e division d'infanterie coloniale française et les unités de la 12e division d'infanterie allemande se déploient et s'affrontent alors dans la forêt. Mais côté français, seule cette brigade formant la tête de colonne peut être pleinement engagée, car la troisième brigade coloniale est bloquée plus au sud au pont de Breuvanne par l'artillerie de la 11e division d'infanterie allemande (qui a passé la rivière à Tintigny, plus à l'est).
Une partie de la division française se retrouve donc bloquée autour de Rossignol ; la 1re brigade est rejetée de la forêt vers 15 h et se replie autour et dans le village. Le général de division, Raffenel, meurt pendant l'après-midi, remplacé par le général de brigade Rondony. Une tentative de retraite des restes de la 1re brigade est dispersée par une grêle d'obus et de balles2. Après un long pilonnage, l'infanterie allemande donne l'assaut au village de Rossignol en début de soirée : les soldats français survivants sont fait prisonniers, dont les deux généraux de brigade Montignault et Rondony (tous deux blessés, le second meurt dans la nuit), tandis que les 36 canons de 75 mm du régiment d'artillerie divisionnaire sont pris par les troupes allemandes.
Les éléments de la 3e division d'infanterie coloniale qui réussirent à s'échapper furent ceux bloqués à Breuvanne, ainsi que quelques groupes dispersés qui traversèrent les lignes allemandes à la faveur de la nuit. Le drapeau du 1er régiment d'infanterie coloniale est démonté, la soie cachée sous la capote d'un sergent ; celui du 2e régiment a été enterré à la lisière sud d'Orsinfain (hameau à l'est de Rossignol).
Lendemains
Les Allemands regroupent en soirée ainsi que le lendemain leurs 5 000 prisonniers à la sortie nord de Rossignol, en un lieu-dit dénommé depuis « Camp de la Misère », jusqu'à leur départ en captivité le 25 août. Les civils furent utilisés pour enterrer les cadavres des humains et des chevaux dans des fosses communes. Ces fosses furent regroupées en 1917 aux frais des communes dans trois cimetières, dont il reste deux.
La retraite de la 4e armée française se poursuit le lendemain, avec, comme instruction de coordination, de rester au niveau de la 3e et de la 5e armées pour éviter toute menace sur leur flanc. Le 24 août au matin, les restes de la 3e division coloniale française sont regroupés en France à Margut sous les ordres d'un colonel. La 1re brigade (1er et 2e régiments d'infanterie coloniale) compte à cette date que 400 hommes, au lieu des 6 800 avants le matin du 22. Le même jour, toute la 4e armée retraverse la Chiers. Cette retraite en bon ordre se poursuit jusqu'à la bataille de la Marne.


Bataille de Rossignol

Informations générales


Date
22 août 1914
Lieu
Rossignol en Belgique

Issue
victoire allemande

Belligérants: France, Empire allemand
 

France
Commandants
général Lefèvre
général Raffenel

 
Forces en présence
16 000 hommes
Pertes 11 900 hommes
 

Empire allemand

Forces en présence
32 000 hommes
Pertes 3500 hommes

Batailles

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LES COMBATS DE LA 3° DIVISION COLONIALE,A ROSSIGNOL, LE 22 AOÛT 1914

Sur le plan historique la bataille de Rossignol a été l'un des grands désastres de la bataille des frontières. Pendant la journée du 22 août 1914 la 3° division d'infanterie coloniale française, un corps d'élite entre tous constitué en majorité d'engagés volontaires qui ont déjà vu le feu, fut entourée et anéantie.
La 3°division à qui on avait assigné une zone de pénétration étroite, s'était engagée en colonne de route au-delà du principal affluent de droite de la Meuse, la Semoy, en empruntant une chaussée unique, bordée de prairies marécageuses, dans lesquelles aucun déploiement n'était possible et cela, avant d'aborder la forêt de Neufchâteau aussi impénétrable que toutes les forêts de cette région.
Placée dans d'aussi mauvaises conditions, partout sans liaison, et prise à partie par deux divisions allemandes, la 3° D.I.C. n'avait aucune chance de vaincre.
Sous le commandement du Général Raffenel, la 3° D.I.C. était constituée :
- De la 1ère Brigade d'Infanterie du Général Montignault, formée des 1° et 2°R.I.C.(6800 h.) ;
- De la 3ème Brigade d'Infanterie du Général Rondony, formée des 3° et 7° R.I.C. (6800 h.);
- D'un régiment d'artillerie divisionnaire : le 2° R.A.C.(36 canons)
Le 22 août, combattent avec la Division :
- Le 3° Régiment de Chasseurs d'Afrique (600 cavaliers);
- Le 6° Escadron du 6ème Dragons ;
- Une compagnie du Génie.
La 3° D.I.C. et les unités des autres armes qui l'accompagnent font partie du Corps d'Armée Colonial, placé sous les ordres du Général Lefèvre. La 2° D.I.C en réserve de la IV°armée commandée par le général de Langle de Cary et la 5ème Brigade Coloniale, non endivisionnée, sont les autres grandes unités du Corps d'armée colonial, dont le 3ème R.A.C. constitue l'artillerie de corps. Au total, le Corps colonial dispose de 20.000 hommes, 5000 chevaux, 700 véhicules, 84 canons.
La 3° D. I. C. pendant les durs combats du 22 août se heurte aux XI° et XII° Divisions d'Infanterie du VI° Corps Silésien.

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