Adjudant Julien BAKOUCHE

                                                               Parrain de la 246e promotion

                                                                              de lʼEcole nationale des sous-officiers dʼactive

              1er Bataillon du 6 mars au 26 octobre 2007

 

Lʼadjudant BAKOUCHE était titulaire des décorations suivantes :

Officier dans lʼordre de la Légion dʼhonneur

Médaille militaire

Croix de guerre TOE avec 1 étoile de vermeil, 2 étoiles dʼargent, 1 étoile de bronze

Croix du combattant volontaire

Croix du combattant

Médaille coloniale avec agrafe Extrême-Orient

Médaille commémorative Indochine

Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de lʼordre

avec agrafes Tunisie et Algérie

Titre de reconnaissance de la nation

Insigne des blessés avec 2 étoiles

Médaille dʼhonneur du mérite vietnamien de 1re classe

 

Adjudant Julien BAKOUCHE

Julien Bakouche est né le 15 septembre 1928 à Alger. Avant même ses dix-huit ans, en février

1946, il sʼengage au 1er régiment de spahis algériens et se porte volontaire pour le Corps

Expéditionnaire Français dʼExtrême-Orient. Il débarque à Saigon le 25 juin 1947 et rejoint

le premier régiment de chasseurs déployé au Tonkin. Affecté au 2e escadron, il multipliera les

opérations jusquʼen avril 1949.

A lʼissue de ce premier séjour, le brigadier BAKOUCHE rentre en France. Nommé brigadier

chef en 1950, il repart une seconde fois en Indochine. Arrivé à HAIPHONG le 27 mars, il est affecté

au bataillon de marche du premier régiment de chasseurs qui opère dans la région de NAM-DINH.

Son unité lʼaffecte auprès des forces vietnamiennes et il participe aux opérations CHINCHILLA,

MÉDUSE, et surtout SARCELLE au sein de la 127e compagnie légère de supplétifs. Son action

pendant SARCELLE permet lʼarrestation du chef de la 115e compagnie provinciale viet-minh.

Ses qualités le font détacher au profit du 56e Bataillon vietnamien pour former lʼencadrement

autochtone. Particulièrement efficace et méritant, il obtient la médaille dʼhonneur du mérite

vietnamien de première classe. En opération le 25 décembre 1951 à VU BAN au sud de la Rivière

Noire, son peloton est submergé par lʼennemi. BAKOUCHE ne perd pas son sang froid, et bien que

blessé à lʼépaule, il réussit seul à rejoindre son unité sous le feu de lʼadversaire. Pour cette action,

il obtient la croix de guerre des théâtres dʼopérations extérieures avec étoile dʼargent. A peine remis,

il participe encore aux opérations PORTO POLO et TURCO qui conduisent à lʼanéantissement du

TD 98, régiment Vieth-minh de lʼarmée régulière.

Promu maréchal des logis le premier janvier 1952, il est rapatrié en juin. Affecté aux Forces

Françaises en Allemagne, il nʼeffectue quʼun bref séjour outre-Rhin avant dʼêtre rappelé pour un

troisième séjour en Indochine. Le Tonkin toujours, où il rejoint le cinquième escadron du 1er régiment

de chasseurs pour être chef de char dans un peloton de M24. Alors que la bataille du CHO-CHAY

a éclaté, son escadron tombe dans une embuscade à hauteur de BAI-LAM-THUONG. Le feu

ennemi est meurtrier et les pertes sont importantes. Au coeur de lʼaction le maréchal des logis

Bakouche se porte à hauteur de son chef de peloton tombé en panne sous le feu. Il jaillit de son

M24, accroche un câble au blindé de son chef, lʼadjudant Van der Straeten et réussit à le tracter en

sécurité. Cette action dʼéclat lui vaut une citation à lʼordre de la division et une deuxième étoile

dʼargent.

Afin de constituer le groupement mobile numéro un, le 8e régiment de spahis algériens

récupère le 5e escadron du premier chasseurs. Le maréchal des logis BAKOUCHE sʼillustre deux

fois en quelques mois. Dʼabord le 26 septembre 1953 au cours de lʼopération BROCHET, devant

HAY-YEN, où la précision de ses feux met fin aux tirs de mitrailleuses et de mortiers ennemis et

lui permet de tenir solidement le carrefour qui lui a été confié. Mais le 12 janvier 1954, alors quʼil

effectue, en tête du dispositif, lʼouverture de la route provinciale numéro 39 entre LAC DAO et

THANH NE, son char explose sur une munition piégée. Sous la violence du choc il est projeté hors

de la tourelle. Inconscient, évacué sur HANOI puis vers la métropole, il ne reprend conscience

quʼaprès plusieurs semaines. Cité à lʼordre du corps dʼarmée, il obtient une étoile de vermeil. La

convalescence sera longue et pénible, mais le maréchal des logis Bakouche ne se résigne pas. Il

se rétablit et, en persévérant, passe au grade de maréchal des logis chef en 1955. Il est admis

dans le corps des sous-officiers de carrière en 1956 et obtient une affectation en Algérie en 1959.

Promu adjudant en 1960, il sert au deuxième groupe saharien motorisé à OUARGLA jusquʼen

octobre 1961. Il quitte lʼarmée dʼactive le 10 mars 1962. Lʼadjudant Bakouche, déjà titulaire de la

médaille militaire, est fait chevalier de la Légion dʼhonneur en 1984 puis officier en 2004. Il sʼéteint

le 25 février 2005. Combattant infatigable, dʼun courage admirable dans les pires situations, il

mérite, par son abnégation, dʼêtre donné en exemple aux plus jeunes générations.

 

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