Bataille de Port-Cros
La bataille de Port-Cros est un engagement naval et terrestre livré le 15 août
1944 dans le cadre de l'opération Dragoon lors de la Seconde Guerre mondiale,
quatre heures avant le début de débarquement de Provence. Un destroyer
américain, le USS Sommers intercepte deux navires allemands. Par la suite, le
1er Détachement du service spécial, comprenant des forces spéciales
américano-canadiennes est largué sur l'île et capture les positions allemandes.
Il s'agit de l'un des rares engagements navals en surface opposant l'United
States Navy à la Kriegsmarine.
Drapeau de la Kriegsmarine
La bataille
Le 15 août 1944, le destroyer américain USS Somers croisait en Méditerranée
lorsqu'il repère le UJ6081, une corvette (appartenant à l'origine à la Regia
Marina sous le nom de Camoscio) et un aviso allemand, le SG21 (auparavant le
Amiral Senes de la marine française). Le commandant Willam Christopher Hughes
ordonne une attaque à la torpille et fait diriger ses hommes aux postes de
combat. Les Allemands répliquent et manœuvrent afin de tenter d'éviter les
torpilles. Toutefois, le UJ6081 est touché à la coque et coule. Le SG21 engage
alors le Somers avec son canon principal. L'échange de tirs s'ensuivant dure
quelques minutes avant que le SG21 ne soit touché à plusieurs reprises et
commence à couler. Finalement, le Somers se retire de la zone pour fournir un
appui-feu naval contre des cibles ennemies le long de la côte française. Les
forces américaines n'ont pas subi de dégâts ou des victimes.
Plus tard ce jour-là, un régiment mixte de l'armée des États-Unis et de
l'infanterie de l'armée canadienne, le 1er Détachement du service spécial est
largué sur Port Cros et capturé les cinq forts (dont deux saisis sans
résistance) après une longue bataille avec les garnisons allemandes les
occupant. Neuf parachutistes ont été tués dans les combats terrestres.
Le USS Somers de l'United States Navy en 1942.
Conséquences
À la suite de la bataille, le commandant Hughes a été reconnu pour sa victoire
et a été promu au grade de contre-amiral en partie en raison de son implication
dans cette bataille.
Après l'engagement, l'armée américaine occupe Le Levant, une autre île voisine.
Deux jours plus tard, le 17 août, l'ancienne corvette italienne Antilope,
rebaptisée UJ6082, et l'ancien croiseur auxiliaire égyptien Nimet Allah sont
coulés par le USS Endicott avec l'aide de deux canonnières britanniques à la
bataille de La Ciotat.
1er Détachement du service spécial
Le 1er Détachement du service spécial ou 1re Force de service spécial (1st
Special Service Force en anglais, abrégé en 1st SSF ou FSSF pour First Special
Service Force), surnommé la « brigade du Diable » ou « Devil's Brigade » en
anglais fut une unité de forces spéciales américano-canadiennes au sein de
l'armée de terre des États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale, spécialisée
dans le combat en montagne.
Cette unité créée en juillet 1942 et dissoute en décembre 1944 fut, avec les
unités de l'Office of Strategic Services, le Bureau des services stratégiques du
gouvernement américain, à l’origine des Special Forces, les Forces spéciales
américaines, créées dans les années 1950.
Genèse et organisation
En juin 1942, le Lieutenant-Colonel américain Robert T. Frederick reçut l’ordre
de mettre sur pied une unité capable d’opérer dans des conditions arctiques.
Sa mission prit le nom de code de « projet Charrue » et fut couronnée de succès
et 1 600 volontaires firent partie de l'unité à sa création
3 régiments, (6 bataillons d’assaut et 1 bataillon de support), comportant un
total de 2 500 hommes qui plus tard furent connus sous le nom de première force
des services spéciaux, furent mis sur pied.
Composée de volontaires américains et canadiens, ces derniers avec 47 officiers
et 650 autres soldats représentant le quart des effectifs, principalement des «
hommes des bois », trappeurs ou bûcherons, la FSSF fut désignée communément
comme « la Force ».
À Fort William Henry Harrison, dans le Montana, Frederick fit subir à ses hommes
un programme d’entraînement comportant escalade, ski, utilisation d’explosifs et
parachutisme.
Cependant, la FSSF fut réorganisée pour le combat normal plutôt que pour des
raids de sabotages.
Bien que la FSSF manquât à la fois de mortiers et de mitrailleuses, elle était
mieux dotée en armes d’appui légères qu’une unité d’infanterie classique.
Chaque section possédait, en plus des armes légères, une mitrailleuse Browning
M2 et un fusil mitrailleur M1941 Johnson, un bazooka, un mortier léger et un
lance-flammes.
Entraînement au parachutisme en 1942 à Fort William Henry Harrison
Historique
Après un assaut de l’île Kiska durant la campagne des îles Aléoutiennes contre
l’armée impériale japonaise en août 1943, la FSSF, à la demande expresse du
général Mark Clark, fut transférée en Italie, où elle fut affectée à la Ve armée
américaine. Elle arriva à Naples le 19 novembre 1943 et participa à la campagne
d'Italie.
Après avoir joué un rôle déterminant dans la rupture de la ligne Bernhard
(opération Imperméable) au cours d'une rude bataille dans des conditions de
terrain extrêmes où elle conquit les Monte Difensa (cote 960) et le Monte La
Remetanea (cote 907) avec de lourdes pertes à partir du 2 décembre 1943, la
Force participa au débarquement d’Anzio (Opération Shingle) en janvier/février
1944 et fut la première unité alliée à entrer dans Rome le 4 juin 1944.
Elle participa ensuite au débarquement en
Provence sous l'opération Dragoon en août 1944 puis au combat dans les Alpes et
les Vosges avant sa dissolution en décembre 1944.
Au total, la 1st Special Service Force mit hors de combat 12 000 soldats
allemands, captura 7 000 prisonniers et subit un taux d'attrition supérieur à
600 %. Au total, ses pertes dans les différentes campagnes représentent 130% de
son effectif. Ce taux explique en partie sa dissolution.
A Anzio pendant l'opération Shingle.
Commandants
FSSF : Colonel Robert T. Frederick
1er régiment : Colonel Alfred Marshall
2e régiment : Colonel D.D. Williamson
3e régiment : NC