Défense manquée de Rome
L'expression Défense manquée de Rome (en italien : « mancata difesa di Roma »)
désigne les évènements qui ont eu lieu dans la capitale italienne et les zones
alentour à partir du 8 septembre 1943 et les jours suivants, suite à l'armistice
de Cassibile et à la réaction militaire des forces allemandes de la Wehrmacht
déployées au Sud et au Nord de la ville, selon les directives stratégiques
(Opération Achse) établies par Adolf Hitler, dans le cas d'une défection
italienne.
Contexte et implications
La fuite du roi Victor-Emmanuel III, accompagné de sa cour, du chef du
gouvernement et des hauts responsables militaires, et l'absence d'une direction
de la résistance militaire et de plan de défense de la ville permettent une
conquête rapide de Rome par les forces allemandes.
Certaines troupes de la Regio Esercito et des civils, livrés à eux-mêmes dans
une désorganisation totale, s'opposent vainement aux troupes allemandes,
laissant sur le terrain environ 1 300 morts.
Victor-Emmanuel III
La
Regio Esercito (Armée Royale)
L'Armée royale était la « armée de la France de l'Italie du 4 mai 1861 à Juin
1946 . Il a été utilisé dans tous les événements de la guerre que le pays
impliqués, y compris la troisième guerre d'indépendance , et surtout la première
et la seconde guerre mondiale . Il était aussi le protagoniste de colonialisme
italien . Avec la fin du royaume de Savoie changé son nom pour l'armée
italienne.
Les responsables militaires et politiques se sont mutuellement accusés de la
responsabilité de cette déroute et ont été mis en cause pour n'avoir
volontairement pas fourni les éléments nécessaires à une défense efficace de la
ville.
Parmi les conséquences de l'occupation allemande de Rome figurent la déportation
de nombreux civils, le massacre des Fosses ardéatines ainsi que d'autres
violences.
Pour le peuple italien, la fuite à Brindisi du roi Victor-Emmanuel III et des
hauts responsables politiques et militaires ne pouvait pas servir d'alibi aux
commandants militaires restés en place: l'emploi bien coordonné d'un contingent
militaire italien fort de plus de 80 000 hommes stationnés autour de Rome aurait
probablement contrarié de manière efficace les troupes allemandes dans leur
objectif de prise de contrôle de la ville, prise de contrôle leur permettant de
faire affluer rapidement troupes et équipements, renforts indispensables pour
contrecarrer l'opération Avalanche.
Les troupes déployées
Juste après l'annonce de l'armistice, effectuée par Pietro Badoglio à la radio
le 8 septembre 1943 à 19h45, les Allemands commencent les opérations afférentes
à l'occupation du territoire italien, capitale incluse, et à la neutralisation
des troupes italiennes déployées sur tous les fronts.
Dans la matinée du 9 septembre, les avant-gardes allemandes investissent Rome,
contrariées en divers points de la ceinture urbaine, parfois près du centre
ville, par la réaction spontanée et non coordonnée des corps militaires et
civils armés qui laisseront sur le terrain 1,167 militaires morts et 120 civils,
dont une dizaine de femmes et même une nonne, infirmière en première ligne.
À la veille de l'occupation allemande pourtant, un dispositif important de
troupes italiennes se trouve autour de la capitale; mais, sans consignes ni plan
de défense, elles sont défaites ou désarmées avec une relative facilité par des
Allemands inférieurs en nombre.
Forces italiennes
Corpo d'armata di Roma6, Chargé de la défense intérieure constituée de
12ª Divisione fanteria Sassari:
Comando et compagnie Comando
151º Reggimento fanteria Sassari
152º Reggimento fanteria Sassari
34º Reggimento Artiglieria
XII Battaglione Mortier de 81 Mod. 35
XII Battaglione Canons automoteur
V Battaglione Guastatori de Fanteria
CXII Battaglione Misto del Genio
2º Battaglione Chimico
8º Reggimento del Genio
XXI Battaglione del Genio
Aliquote Carabiniers et Battaglione Allievi Carabinieri9
Aliquote della Guardia di Finanza
Deposito e Battaglione di formazione, 2º Reggimento bersaglieri
Deposito e Gruppo Squadroni di formazione, Reggimento Genova Cavalleria
Deposito, 81º Reggimento fanteria Torino
Colonne Cheren de la Police de l'Afrique italienne
Battaglione d'Assalto Motorizzato
Nombreux départements logistique et personnel de la défense antiaérienne,
pilotes, marins et personnel de la brigade financière.
Corpo d'Armata MotocorazzatoChargé de la défense externe constitué de
135° Divisione corazzata Ariete II, déployée près du Lac de Bracciano ; axe
Monterosi-Manziana au Nord et La Storta au Sud :
Comando et Squadrone Comando
10º Reggimento Corazzato Lancieri di Vittorio Emanuele II
16º Reggimento Motorizzato Cavalleggeri di Lucca
8º Reggimento Lancieri di Montebello
135º Reggimento Artiglieria Corazzata
235º Reggimento Artiglieria Semovente
CXXXV Battaglione Semoventi Controcarro
XXXV Battaglione Misto del Genio
10° Divisione fanteria Piave, au nord de la ville, entre les localités Ottavia
(via Trionfale), la Giustiniana (via Cassia) et les deux rives du Tibre, entre
la via Flaminia et via Salaria près du Castel Giubileo :
Comando et Compagnie Comando
57º Reggimento fanteria Abruzzi
58º Reggimento Fanteria
20º Reggimento Artiglieria
X Battaglione Mortier de 81 mm
X Battaglione Controcarro
X Battaglione Misto Genio
136° Divisione corazzata Centauro II, déployée en arc de cercle le long de la
via Tiburtina, entre les localités de Lunghezza et Monte Celio,près de Tivoli :
Commando et compagnie comando
131º Reggimento fanteria Carrista
Reggimento Legionario Motorizzato
136º Reggimento Artiglieria
136º Battaglione Misto Genio
éléments du 18º Reggimento bersaglieri
21° Divisione fanteria Granatieri di SardegnaSituée en arc de cercle entre la
Magliana et Tor Sapienza,contrôle vie Aurelia, Ostiense, Appia et via Casilina :
Comando et Compagnie Comando
1º Reggimento Granatieri di Sardegna
2º Reggimento Granatieri di Sardegna
20º Reggimento Artiglieria
XXI Battaglione Mortai de 81 mm
CCXXI Battaglione Controcarri
XXI Battaglione Misto Genio
Reparto Motocorazzato del Comando di Corpo d'Armata21
1º Reggimento Artiglieria Celere Eugenio di Savoia22
Deposito e Battaglione di formazione, 4º Reggimento Fanteria Carrista23
11º Reggimento del Genio
XVII Corpo d'armata Défense côtière
103° Divisione fanteria autotrasportabile Piacenza, déployée entre via Ostiense
et via Appia, sur le raccord entre lido de Ostie et Velletri :
Comando et Compagnie Comando
111º Reggimento Fanteria
112º Reggimento Fanteria
36º Reggimento Artiglieria
CXII Battaglione Mortai da 81 mm
CXII Battaglione Controcarro
CXI Battaglione Misto Genio
220° Divisione Costiera, déployée entre Orbetello et Fiumicino :
Comando e Compagnia Comando
111º Reggimento Fanteria Costiera
152º Reggimento Fanteria Costiera
Quatre bataillons à pied 4º Reggimento Genova Cavalleria
CCCXXV Battaglione Fanteria Costiero
CVIII Gruppo Artiglieria Costiero
221° Divisione Costiera, Déployée entre Fiumicino et Anzio :
Comando e Compagnia Comando
4º Reggimento Fanteria Costiera
8º Reggimento Fanteria Costiera
Un Groupe Squadroni à pied 3º Reggimento Savoia Cavalleria
Scuola di Artiglieria di Sabaudia
Scuola di Artiglieria Costiera de Torre Olevola
Scuola di Artiglieria Costiera de Gaeta
10º Reggimento Arditi
Renforcés le 9 septembre par
Éléments de la 7° Divisione fanteria Lupi di Toscana, déployés sur la via
Aurelia derrière Ladispoli, sur le littoral thyrrénien nord.
Éléments de la 13° Divisione fanteria Re, sur la via Cassia, localité La Storta,
au nord de la capitale.
Total des forces disponibles : 88137 hommes, 124 charsi, 257 canons autoportés,
122 auto blindés et camionettes Sahariennes et 615 pièces d'artillerie.
Troupes allemandes
XI Corpo d'armata aviotrasportato (générale Kurt Student)
2° Fallschirmjäger-Division30 (général Walter Barenthin), déployé près de
l'aéroport de Pratica di Mare, face à la divisionPiacenza:
2º Reggimento Paracadutisti
6º Reggimento Paracadutisti
7º Reggimento Paracadutisti
2º Reggimento Artiglieria Paracadutisti
2º Battaglione Controcarro Paracadutisti
2º Battaglione Genio Paracadutisti
3e Panzergrenadier-Division (Wehrmacht) (général Fritz-Hubert Gräser), au nord
de Rom, face à Ariete II, entre Orvieto et le Lac de Bolsena :
8º Reggimento Granatieri
29º Reggimento Granatieri32,33
3º Reggimento Artiglieria
103º Battaglione Semoventi
103º Battaglione Esplorante
3º Battaglione Controcarro
3º Battaglione Genio
Kampfgruppe Büsing34 Détaché de la 26° Panzer-Division (Wehrmacht).
Personnel du commandement allemand pour le sud de l'Italie de Albert Kesselring,
villa Torlonia à Frascati,
Deux divisions : 25 033 hommes, 71 chars, 54 canons autoportés, 196 véhicules
blindés, et 165 pièces d'artillerie.
Les combats
Monterosi, Bracciano, Manziana
Sur la via Cassia, la divisione corazzata Ariete sous le commandement du
sous-lieutenant Ettore Rosso et un groupe de genieri du CXXXIV Battaglione misto
genio posent un champ de mines quand arrive un kampfgruppe Grosser de la 3°
Panzergrenadier-Division, constitué d'environ trente véhicules cuirassés et de
deux bataillons d'infanterie motorisée. Rosso met deux autocars en travers de la
route afin de bloquer leur passage. Devant l'ultimatum allemand de « débarrasser
le terrain sous 15 minutes» Rosso continue à compléter le dispositif et à
l'avancée allemande répond par un tir nourri. Dans l'échange qui s'ensuit, le II
Reggimento Cavalleggeri di Lucca et le III Gruppo du 135º Reggimento Artiglieria
(pièces da 149/19) font front à l'attaque allemande avec des pertes des deux
côtés. L'avancée allemande est stoppée pour le reste de la journée. Pour cet
acte, le lieutenant Rosso a été décoré de la Médaille d'or à la valeur militaire
et les quatre genieri de la Médaille d'argent à la valeur militaire36. La
résistance d'éléments de la Divisione Ariete II dans la zone de Bracciano et de
la Manziana aura bloqué les attaques de la 3° Panzergrenadier-Division, qui
préférera contourner le périmètre défensif de la capitale pour se rendre dans la
région de Salerne faire face aux débarquements anglo-américains.
Monterotondo
En 1943, le Palazzo Orsini Barberini à Monterotondo est le siège de l'État-Major
du Regio Esercito italien. À l'aube du 9 septembre 1943, suite à l'armistice de
Cassibile conclu avec les anglo-américains, 800 parachutistes allemands, sous le
commandemant du Major Walter Gericke, provenant de Foggia, tentent de capturer
le chef de l'armée Mario Roatta, convaincus de sa présence au palais37 Le palais
est défendu par les forces de la Regio Esercito : 10° Divisione fanteria Piave,
13° Divisione fanteria Re et 2° Compagnia d'Assalto araba, carabiniers et
citoyens armés. Les pertes allemandes s'élèvent à 300 parachutiste dont 48
morts, les pertes italiennes à 125 morts et 145 blessés, dont 14 carabiniers. Au
moment de la capitulation, les parachutistes allemands étaient sous le siège des
troupes italiennes dans le palais qu'ils avaient investi.
Pour ces actes, Vittorio Premoli du 57º Reggimento Fanteria Piave a été décoré
de la Médaille d'or à la valeur militaire ; le carabinier Giuseppe Cannata, la
Médaille d'argent à la valeur ; le jeune Ortensi, Médaille d'argent à la valeur
militaire ; le Lieutenant des Carabiniers Raffaele Vessichelli, le commandant
Lorenzo Bellin, le sergent Ettore Minicucci et l'officier des Carabiniers Fausto
Garrone, la Médaille de bronze à la Valeur militaire.
Sud de Rome
Entre le soir du 8 septembre et le matin du 9 septembre, la 2° division
parachutiste allemande défait la Divisione Piacenza, capturant une grande partie
des gradés ainsi que le Battaglione Chimico à Mezzocammino, prenant possession
d'un important stock d'armes et de carburant. Au cours de leur progression vers
Rome, les allemands rentrent en contact avec le périmètre défensif italien (de
via di Boccea jusqu'à via Collatina) constitué par la Divison Granatieri di
Sardegna, commandée par le général Gioacchino Solinas. Les troupes allemandes
engagent les combats sur la rive gauche du Tibre : Via Laurentina). (localité
Tre Fontane), autour de la Collina dell'Esposizione (quartier EUR) et Fort
Ostiense (Montagnola (zone de Rome) (it)).
À partir du 9 septembre au soir, la division Granatieri commence un repli
ordonné conformément aux décisions prises lors des discussions de reddition
entre italiens et allemands, de façon à laisser libre le pont de la Magliana
(unique point de passage nord-sud sur le Tibre) pour permettre le transit des
troupes allemandes. Les nouvelles positions de repli sont néanmoins attaquées
par les troupes allemandes et les combats durent deux jours. Finalement la ligne
défensive des Granatieri se limita aux Mura Aureliane (murs Auréliens), le matin
du 10 septembre près de Porta San Paolo, Porta San Sebastiano et Porta San
Giovanni.
Désorganisées par les ordres contradictoires, les troupes italiennes finissent
par céder, les derniers combats se déroulant à Porta Capena. Les corps ayant
participé à la défense finale de Rome sont les Lancieri di Montebello, le 4º
Reggimento Fanteria Carrista, du Genova Cavalleria, le IIe Bersaglieri et Élèves
Carabiniers, avec la participation de volontaires civils.
Au moment de la signature de capitulation et le « cessez-le-feu » décrété, les
troupes allemandes étaient arrivées au centre historique, et les tentatives
d'autres corps d'armées italiens Ariete II et Centauro de rejoindre le théâtre
des combats au sud, interrompues par l'accord.
La participation des civils à la défense de Rome
METTRE CARTE combats du 8 et 9 septembre 1943
Le soir du 8 septembre 1943, les communistes Luigi Longo et Antonello Trombadori
ainsi que le catholique Adriano Ossicini parlementent avec le général Giacomo
Carboni, commandant du Servizio Informazioni Militare (it), afin de prendre
possession d'un arsenal d'armes et munitions à distribuer à la population en
prévision de l'attaque allemande. Les armes provenant de diverses casernes sont
chargées sur trois autocars et déposées pendant la nuit dans des magasins et des
caves privées, en particulier dans l'arrière-boutique du coiffeur Rosica, 91 Via
Silla (rione Prati) , au Musée historique des bersaglieri à porta Pia, à l'usine
Scattoni, Via Galvani (Testaccio) ainsi que dans la fabrique de bicyclettes
Collalti à campo de' fiori. Les armes déposées Via Galvani sont utilisées à la
Porta San Paolo par les adhérents de Sinistra Cristiana (it)).
Contacts entre hommes politiques antifascistes et autorités restées à Rome
À l'aube du 9 septembre 1943, pendant que la division Granatieri s'emploie à la
défense du pont de la Magliana (it), les groupes politiques cherchent à trouver
une issue et à prendre contact avec les organes gouvernementaux.
Le 9 septembre à 8 heures, le siège de l'ANCR , la Piazza Grazioli, est assiégé
par des anciens combattants et envahie de gens qui demandent des armes afin de
combattre les troupes allemandes.
Néanmoins, avant d'entreprendre une action quelconque, le général de
l'aéronautique Sabato Martelli Castaldi accompagné de deux autres officiers se
rendent au Quirinal, pour faire part de leur intention de prendre la tête du
peuple romain et d'organiser la défense de la ville. Arrivés au Quirinal vers
8,45 heures, ils constatent que le Roi, Badoglio, les ministres de la guerre et
autres hauts dirigeants sont partis et que les ministres restés à Rome, réunis
en assemblée extraordinaire, sont incapables de donner la moindre directive.
Au début de la matinée, le comité des oppositions délègue à Ivanoe Bonomi et
Meuccio Ruini, la tâche de se rendre au Ministère de l'intérieur, siège du
gouvernement où il apprennent que le Roi et sa cour se sont enfuis de Rome.
Les adhérents du Parti d'action, dont Raffaele Persichetti et Pilo Albertelli,
se réunissent au cours de la nuit. Pendant la séance, ils sont informés par un
coup de fil téléphonique provenant de l'hôpital Cesare Battisti (aujourd'hui
Hôpital Carlo Forlanini), que des combats font rage au pont de la Magliana ce
qui les incite à agir, mais ils n’ont pas d'arme.
Vincenzo Baldazzi réussit néanmoins à s'emparer d'un camion chargé d'armes,
qu'il distribue dans la zone San Giovanni, Testaccio et Trastevere. Il rencontre
des difficultés dans le quartier Trionfale où il est arrêté par la police, mais
la situation est débloquée suite à l'intervention de Sabato Martelli et d'Emilio
Lussu.
Première action à la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs
À 9 heures un groupe de civils du Parti d’action, sommairement armés, passent
par les Forums impériaux, et se dirigent vers la Basilique
Saint-Paul-hors-les-Murs, afin de combattre les forces allemandes ; la jeune
Carla Capponi, sympathisante communiste, se porte volontaire pour combattre à
leur côté mais ne peut obtenir d'armes car elles sont insuffisantes.
À la basilique, quelques militaires essayent d'empêcher les civils d’atteindre
la ligne de feu et établissent un hôpital de campagne; des nonnes soignent les
blessés et commencent à aligner les premiers cadavres. Ne pouvant plus avancer,
Carla Capponi retourne en arrière via Ostiense et rencontre un groupe de femmes
avec des récipients remplis de pommes de terre cuites pour les soldats. La
nourriture est distribuée vers 14 heures derrière la basilique. Carla Capponi et
les autres femmes assistent les blessés et les soignent pendant tout l'après
midi.
Naissance du Comité de Libération Nationale
À 16h30, Via Carlo Poma, nait le CLN (Comité de libération nationale), avec la
présence de Pietro Nenni pour le PSIUP, Giorgio Amendola pour le PCI, Ugo La
Malfa pour le Parti d'action, Alcide De Gasperi pour la Démocratie chrétienne,
Meuccio Ruini pour Partito Democratico del Lavoro (it) et Alessandro Casati pour
le Parti libéral italien.
L'après-midi, afin de se procurer des armes, un groupe de civils avec Rosario
Bentivegna, futur GAP, tente de prendre d'assaut la caserne du régiment du 81°
fanteria, Viale Giulio Cesare, mais il est rapidement repoussé. Cet assaut va
convaincre un escadron du régiment commandé par le lietenant Maurizio Giglio de
participer le lendemain à l'affrontement de la Porta San Paolo.
Fort Ostiense
Le 10 septembre, à fort Ostiense (it), dans la cour et le sous-sol de l’«
Istituto Gaetano Giardino » se trouvent 800 granetiers qui répondent aux forces
allemandes avec des fusils 91 et des mitrailleuses, mais subissent des pertes.
Les premiers blessés sont apportés à l'infirmerie de l'Institut et soignés par
les sœurs.
À 7 heures les parachutistes allemands tirent au mortier sur le bastion du fort
et incendient au lance-flammes les premières structures de l'Institut.
Don Pietro Occelli, directeur de l’Institut, hisse un drapeau blanc en signe de
reddition.
La Montagnola
Le fort Ostiense pris, les combats se poursuivent autour de la Montagnola;
diverses fortifications improvisées par les granatieri et civils barrant le
passage via Laurentina, empêchent momentanément les allemands d'emprunter la via
Ostiense pour se rendre porta San Paolo. Les munitions épuisées, Quirino
Roscioni, propriétaire de la boulangerie mise à disposition des défenseurs,
procure des habits civils aux militaires pour leur permettre de s'enfuir. Aux
portes de l'église Quirino Roscioni et sa belle-sœur Pasqua Ercolani sont
mortellement atteints au dos par une salve de mitraillette en même temps que
deux paroissiens.
Au cours de la journée, entre le fort Ostiense et la Montagnola on compte 53
victimes dont onze civils.
Porta San Paolo
La zone la Montagnola franchie, les troupes allemandes atteignent la Via
Ostiense; en fin de matinée, dans le secteur Basilique Saint-Paul, marchés
généraux et pont fer ligne Rome-Pise, elles font face à des groupes spontanés
communistes de Bandiera rossa Roma et du Parti républicain.
Malgré la disproportion des forces en présence, le « front résistant » résiste
le long des murs de Porta San Paolo, où il érige des barricades en renversant
les voitures des tramways.
Dans ce front résistant se trouvent, parmi tant d'autres, des éléments des
Granatieri di Sardegna, des Lancieri di Montebello, un contingent de Genova
Cavalleria et de la Division Sassari56 ainsi que de nombreux civils armés dans
la précipitation.
Vincenzo Baldazzi à la tête d'une formation de volontaires combat depuis l'aube
dans le secteur de la pyramide de Cestius, sur le côté droit de la porta San
Paolo, entre la place Vittorio Bottego et l'abattoir. Au niveau de la via delle
Conce, deux civils de la formation, équipés d'armes anti-char, détruisent deux
chars allemands.
Sandro Pertini est à la tête des premiers groupes socialistes de la résistance à
côté des granatiers. D'autres personnalités sont présentes : Mario Zagari, le
syndicaliste Bruno Buozzi, Giuseppe Gracceva et Alfredo Monaco, Romualdo Chiesa,
Alcide Moretti et Adriano Ossicini du mouvement des Catholiques communistes ;
Fabrizio Onofri du PCI ; les étudiants Mario Fiorentini et Marisa Musu, futurs
membres des GAP.
Sabato Martelli Castaldi et Roberto Lordi, deux généraux de l'armée de l'air
italienne en congé, arrivent à la porta San Paolo armés de deux fusils de chasse
et rejoignent la Résistance italienne.
Vers 12 30 heures Raffaele Persichetti, officier des grenadiers en congé prend
la tête d'un groupe. Vers 14 00 heures il doit se retirer blessé, viale Giotto
accompagné de Adriano Ossicini et succombe sous les yeux de Maria Teresa Regard,
étudiante et future membre du GAP.
À 17 heures les troupes allemandes passent la Porta San Paolo malgré une
dernière tentative du sous-lieutenant Enzo Fioritto qui, à la tête d'un petit
peloton, tente de contenir l'avancée sur le côté de viale Giotto. Fioritto meurt
touché par une grenade.
Désormais le chemin est libre pour les troupes allemandes, les derniers groupes
résistants doivent se replier et se dissoudre.
METTRE CARTE Affrontements lors de la journée du 10 septembre 1943
Porta San Giovanni
L’accord de reddition est signé à 16 heures mais le centre de Rome est encore le
théâtre de combats.
Des granatiers barrent les accès à porta San Giovanni avec des wagons de tramway
et regroupent une centaine d'hommes militaires et civils.
Le combat dure environ deux heures, les troupes d'occupation enfoncent le front
résistant, faisant de nombreux prisonniers. Le nombre de victimes est inconnu66.
Dernières résistances
À proximité du palais Maximus, un adolescent de 24 ans, Carlo Del Papa, lance
des bombes à main sur un char allemand le mettant hors d'usage; il est ensuite
tué via Gioberti en compagnie du fantassin Augustino Minnucci en défendant un
blindé italien pris sous le feu d'une mitrailleuse allemande67.
Arrivés piazza dei Cinquecento (it), les troupes allemandes accompagnées
d'anciens miliciens fascistes prennent possession de l'hôtel Continental et
placent des mitrailleuses aux fenêtres. De la place, quelques soldats et civils
italiens continuent à tirer vers l'hôtel68. Les échanges de tir cessent vers 21
heures mais des coups de feu isolés perdureront jusque dans la matinée du samedi
11 septembre.
Les pertes occasionnées par la défense de Rome se montent à 183 civils, dont 27
femmes69.
La capitulation[modifier | modifier le code]
Le 10 septembre à 16 heures le général Giorgio Carlo Calvi di Bergolo signe la
reddition avec le Feld maréchal Kesselring70.
Aussitôt, toutes les unités du Regio Esercito de la zone sont désarmées et
dissoutes, hormis une partie de la Divisione Piave, qui reste armée afin de
garantir l'ordre public dans le cadre du commandement de « Ville ouverte » de
Rome confié au général signataire Giorgio Carlo Calvi di Bergolo. Cette division
est finalement désarmée par les troupes d'occupation le 23 septembre 1943.
La commission d'enquête[modifier | modifier le code]
L'échec de la défense de Rome donne lieu le 19 octobre 1944 à la mise en place
d'une commission d'enquête qui le 5 mars 1945 communique le résultat de ses
travaux au président du conseil Ivanoe Bonomi et au ministre de la guerre
Alessandro Casati.
La commission est présidée par le sous-secrétaire à la guerre Mario Palermo (it)
(d'où parfois l'appellation « Commissione Palermo ») et composée des généraux
Pietro Ago et Luigi Amantea. Ces derniers avaient été nommés sénateurs pendant
la période fasciste et avaient adhéré à République sociale italienne pendant la
période de l'occupation allemande de Rome71,72.
Les conclusions de l'enquête sont couvertes par le secret d'État en raison des
exigences de défense militaire, et ce n'est qu'en 1965 qu'elles sont rendues
publiques.
L'enquête aboutit à la constitution de 190 dossiers: procès-verbaux
d'interrogatoires, rapports de service, et questionnaires complétés par une
centaine de personnes.
Une partie du matériel est constituée par des rapports déjà compilés pour la «
Commissione per l'esame del comportamento degli ufficiali generali e colonnelli
» (Commission pour l'examen du comportement des officiers, généraux et
colonels), déjà présidée par le général Amantea ou pour l'État-Major des armées,
pour le SIM ou pour d'autres instances militaires.
La Commission attribue la responsabilité de la « chute de Rome » aux généraux
Mario Roatta et Giacomo Carboni.
Informations générales
Date
8 - 10 septembre 1943
Lieu
Rome (Italie)
Issue
Victoire des Allemands
Belligérants
Royaume d’Italie
Reich allemand
Commandants
Royaume d’Italie
Mario Roatta
Giacomo Carboni
Reich allemand
Albert Kesselring
Kurt Student
Forces en présence
Royaume d’Italie
88 000 soldats
381 chars
Reich allemand
25 000 soldats
135 chars
Pertes
Royaume d’Italie
environ 1 100 morts
Reich allemand
environ 100 morts et 500 blessés
10 septembre 1943 : militaires italiens à porta San Paolo
Fallschirmjäger allemands 2e Fallschirmjäger-Division (Wehrmacht).
Officiers italiens de la division Sassari négocient la fin du conflit à Porta
San Paolo
Puglia, septembre 1943,
après l'Armistice, le roi Vittorio Emanuele III, une formation de l'armée
royale, appartenant probablement au Premier groupement motorisé de navigation