Bataille de Rimini


Bataille de Rimini, désigne la phase offensive pendant la campagne d'Italie lancée par les armées alliées afin de percer la ligne Gothique sur l'Adriatique en vue de libérer la ville de Rimini.

Bataille de Rimini




Contexte

Opération Olive
L'« Opération Olive » établit que la VIIIe Armée britannique une fois transférée du centre du front vers l'est attaquerait sur la droite, le long de la côte est, en direction de Pesaro et Rimini, dans le but d’attirer le maximum de troupes allemandes vers elle. La Ve armée américaine quant à elle, profiterait de ce déplacement des défenses allemandes pour lancer son attaque dans le centre, avançant du nord de Florence vers Bologne. Flanqué du XIIIe corps d'armée britannique sur sa droite, l’attaque américaine infléchirait son mouvement vers l’est pour tenter d’encercler les troupes allemandes.

  VIIIe Armée britannique


Déroulement

Prémices
Entre le 25 août et le 30 septembre, la première phase de l'attaque est menée par la VIIIe armée anglaise contre les forces de la Xe armée allemande dans la zone de collines entre Fano, San Marino et Rimini, l'objectif des alliés étant d'enfoncer le front sur le secteur adriatique.

Lignes défensives allemandes
Les lignes défensives allemandes sur le front adriatique étaient articulées sur quatre niveaux :
• Ligne Rouge : Avant-garde sur le fleuve Metauro;
• Ligne Gothique (Verte) I : Ligne fortifiée dominant la vallée du fleuve Foglia;
• Ligne Gothique (Verte) II : De Riccione à Gemmano;
• Ligne Jaune : Défense de Rimini.


L'attaque

L'attaque des forces alliées débute le 25 août 1944 et rapidement les corps d'armée canadiens, polonais et britanniques brisent la Ligne Rouge et Ligne Verte I.

Le 3 septembre toutes les lignes défensives situées dans le territoire marchesan sont franchies et les Alliés atteignent la Romagne.

Les troupes allemandes se réorganisent le long de la Ligne II et résistent. C'est à partir de cette phase que débute la bataille dénommée bataille de Rimini.

La bataille proprement dite

Entre le 4 et le 6 septembre se déroule la première bataille de Coriano : les forces canadiennes sont bloquées à proximité de Riccione et Coriano, celles britanniques à Passano et San Savino. Dans leur tentative de contourner Coriano les troupes britanniques sont à nouveau stoppées à Croce et dans la bataille de Gemmano.

Le 17 septembre, les Allemands reçoivent l'ordre de se retirer et les combats se déplacent plus à nord où les forces indiennes combattent la charge de Montecieco. Malgré les pertes subies, les troupes indiennes enfoncent les lignes allemandes à Saint-Marin et simultanément les Canadiens franchissent le col de Covignano et le fleuve Marecchia, près de San Martino in Riparotta, obligéant les Allemands à se retirer.

Le 21 septembre 1944 les divisions grecques, appuyées par les chars armés néo-zélandais, entrent dans la ville de Rimini, déjà détruite par les bombardements alliés.

Progression du front adriatique en direction de Rimini


Effets de la bataille


Après la libération de Rimini, la bataille pour le nord Italie continue jusqu'à la défaite de la 43° brigade Gurkha (it) décimée à Montebello et à Torriana, malgré le succès partiel remporté à Santarcangelo. L'offensive se conclut fin septembre par une « victoire tactique » due à la prise du secteur de Rimini, mais sans que les objectifs stratégiques de l'opération Olive soient atteints car les troupes alliées sont contraintes d'interrompre l'offensive sur tous les fronts restant bloquées plusieurs mois sur le fleuve Senio, dans le secteur adriatique et sur le mont Battaglia (it), sur le front apennin.

Sur le front adriatique, pendant l'offensive les Alliés ont tiré 1 470 000 coups d'artillerie, comparés aux 1 200 000 de la seconde bataille d'El Alamein et aux 500 000 de Cassino.


Rimini a fait l'objet de 11 510 missions aériennes, dont 486 au cours de la journée du 18 septembre ; 754 chars et cuirassés détruits.

Selon une estimation allemande, à la fin de la guerre, plus de 80% de Rimini était rasée au sol et plusieurs milliers de civils sont morts pendant les combats et les bombardements.

« La bataille de Rimini est une des batailles le plus difficiles de la VIIIe armée. Les combats étaient comparables à ceux d'El Alamein, Mareth et de la ligne Gustav (Mont-Cassin) »
— Général Oliver Leese



Informations générales

Date
Du 13 septembre au 21 septembre 1944
Lieu
Rimini, au nord de l'Italie
Issue
Victoire alliée

Belligérants

Reich allemand

Alliés
Royaume-Uni
Canada (Red Ensin 1921-1957)
Armée polonaise de l'Ouest
Nouvelle-Zélande
Royaume de Grèce
Autres

Commandants

Allemagne

Traugott Herr


Canada

Eedson Louis Millard Burns


Grèce

Thrasyvoulos Tsakalotos



Armée anglaise en Italie : Les commandants des régiments 7e Ox et Bucks planifient l'attaque sur le village de Gemmano, le 6 septembre 1944


Sherbrooke-fussilier


Armée canadienne tank-destroyer-Gothic.


New Zealand Divisional Artillery gun Rimini.


Panther tank turret, Rimini.


Zealand anti aircraft gun Rimini


Greek infantry in Rimini.


 



Autre source: Anciens Combattants Canada


La route de Rimini

L'automne et l'hiver de 1944 voient les Canadiens de retour sur la côte de l'Adriatique. Leur objectif, la ligne Gothique, est la dernière grande ligne défensive allemande qui sépare les Alliés de la vallée du Pô et de la grande plaine de Lombardie. Puisque le nord de l'Italie contient de nombreuses usines produisant un matériel vital, les Allemands se battront avec la dernière énergie pour empêcher une percée. La ligne est formidable. Elle va en gros de Pise à Pesaro, et se compose de postes de mitrailleuses, de canons anti-chars, de batteries de mortiers et de canons d'assaut, de tourelles de chars encastrés dans le béton, sans compter les mines, les obstacles de barbelés et les fossés anti-chars.


Le plan allié prévoit une attaque surprise sur le flanc est, suivie d'une poussée vers Bologne. Pour faire croire aux Allemands que l'attaque se fera à l'ouest, la 1re Division canadienne a été concentrée près de Florence, puis déplacée secrètement en direction nord vers l'Adriatique.


Au cours de la dernière semaine d'août 1944, l'ensemble du Corps canadien commence son attaque sur la ligne Gothique, l'objectif étant la capture de Rimini. Il y a six rivières à traverser. Le 25 août, les Canadiens traversent le fleuve Metauro mais le fleuve suivant, le Foglia, est plus formidable. Ici les Allemands ont concentré leurs défenses, et il faut plusieurs jours de combats acharnés et un bombardement de la ligne par les forces aériennes alliées pour y arriver. Le 30 août, deux brigades canadiennes traversent le Foglia et percent la ligne Gothique. Le 2 septembre, le général Burns signale que « la ligne Gothique est complètement brisée dans le secteur adriatique et le 1er Corps canadien avance jusqu'au Conca ».


L'annonce était prématurée car l'ennemi récupère rapidement, renforce la défense de l'Adriatique en déplaçant des divisions d'autres lignes; on avance vers Rimini pas à pas, en disputant âprement chaque pouce de terrain. À trois milles au sud du Conca,
l'avant-garde rencontre le feu de la 1re Division allemande de parachutistes, alors qu'à l'ouest des combats importants s'engagent sur la crête de Coriano. À force d'acharnement, les Canadiens prennent la crête et il semble que la ligne Gothique va finalement s'effondrer; mais tel n'est pas le cas. Pendant encore trois semaines les Canadiens se battent pour prendre la colline de San Fortunato qui barre la route de la vallée du Pô. Le 21 septembre, les Alliés entrent dans la ville maintenant déserte de Rimini. Le même jour, la 1re Division est relevée par la division de Nouvelle-Zélande qui est prête, avec la 5e Division blindée, à traverser les plaines de Lombardie en direction de Bologne et du Pô. C'est alors que la pluie entre en jeu. Les ruisseaux deviennent des torrents, la poussière se change en boue et les chars s'embourbent dans les marais de Romagne. Les Allemands résistaient encore.


Septembre 1944 se termine et avec lui l'espoir de déboucher rapidement dans la vallée du Pô. Le 11 octobre, la 1re Division canadienne d'infanterie revient en ligne et la 5e Division passe à la réserve. Pendant trois semaines, les Canadiens combattent dans la Romagne détrempée. On perce les formidables défenses du Savio, mais les Allemands contre-attaquent pour essayer de repousser les Canadiens. Entretemps, les Américains avancent sur Bologne; pour arrêter leur avance, les Allemands prennent deux divisions d'élite du front adriatique. Ceci permit aux Canadiens d'avancer jusqu'aux rives du Ronco, quelque six milles plus loin.


Le Corps d'armée canadien est maintenant retiré du front et passe à la réserve où il peut se remettre des dix semaines de combats continus et s'entraîne pour les batailles à venir. Pendant ce temps, la 1re Brigade blindée continue à travailler avec les Américains et les Britanniques dans le secteur situé au nord de Florence. Pour elle, la campagne se terminera en Italie parmi les pics neigeux en février 1945.


Il se produit des changements dans le commandement avant que le corps ne retourne au front. Le 5 novembre, le lieutenant-général Charles Foulkes remplace le lieutenant-général Burns comme commandant du 1er Corps canadien et le major général Vokes part pour la Hollande où il change de poste avec le major général H.W. Foster.


Les Canadiens reviennent au combat le 1er décembre. La 8e Armée fait une dernière tentative pour atteindre la plaine de Lombardie. Pendant un mois sanglant, ils ont traversé des rivières avec de très lourdes pertes pour finalement se rendre jusqu'au Senio. Résistant avec un acharnement désespéré, les Allemands ont fait venir des renforts de leur flanc ouest et, aidés par la température et la topographie, ont arrêté la 8e Armée. En janvier 1945, la ligne d'hiver se stabilise au Senio; par une température épouvantable, les deux côtés emploient un minimum de troupes et se contentent de se surveiller à partir de positions cachées.


La campagne d'Italie se poursuivra jusqu'au printemps de 1945, mais les Canadiens ne participeront pas à la victoire finale. En février 1945, le 1er Corps canadien part pour l'Europe du Nord-Ouest où il sera réuni à la 1re Armée canadienne. Les Canadiens se joindront à la marche sur l'Allemagne et la Hollande qui mettra un terme à la guerre en Europe.

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