6ème bataillon d'infanterie de marine



. Le 6ème bataillon d'infanterie de marine est une unité de l'armée française. il est l'héritier du 6e régiment d'infanterie coloniale. Actuellement stationné au Gabon, il dispose des centres d'entraînement en forêt et d'entraînement nautique à Port-Gentil. Il est un élément de la stratégie militaire française en Afrique équatoriale.


Historique

Depuis l'indépendance du Gabon en 1960, le 6ème B.I.Ma est basé au camp De Gaulle à la périphérie de Libreville, non loin de l'aéroport international. Avant d'être appelé "6ème BIMa" le 1er janvier 1976, il était administrativement un détachement du 6ème RIAOM (régiment interarmes d'outre-mer) basé à N'djaména (Tchad). Le 6ème RIAOM fut dissous le 31 décembre 1975 parce que le président tchadien Malloum refusa subitement la présence française : alors le 6ème BIMa fut créé à Libreville avec l'accord du Président gabonais Albert Omar Bongo. Le 6ème BIMa reprit le Drapeau et les traditions du 6ème RIAOM. Il était, et est encore, constitué d'une très petite compagnie de commandement, permanente, et d'unités de renfort temporaire fournies pour quatre mois par des régiments basés en métropole. Le "camp Charles de Gaulle", où il stationne, est est ainsi nommé par référence au ralliement du Gabon, parmi les premiers, à la France Libre dès le début des années quarante.
Le 6ème BIMa est depuis 1960, dans les faits, le précurseur des "groupements tactiques interarmes" (GTIA) d'aujourd'hui. Ceux-ci sont devenus depuis lors le niveau tactique préférentiel de toutes nos opérations extérieures : les GTIA sont des groupement temporaires constitués de trois ou quatre unités différentes et complémentaires (compagnie d'infanterie, escadron de blindés, batterie d'artillerie, quelques éléments de commandement et de soutien...) commandées chacune par un capitaine. Ces unités sont instruites et entraînées dans les régiments basés en métropole puis acheminées vers les GTIA dont elles font partie pendant quatre mois avant d'être relevées et rapatriées. Chaque GTIA est commandé par un officier supérieur relevé lui aussi tous les quatre mois. Les GTIA sont parfois complétés par d'autres éléments d'appui ou de soutien : par exemple il existe un détachement d'aviation au 6ème BIMa. En langage moderne, on dirait que ces GTIA sont "modulaires". Avant 1976, alors que le 6ème BIMa n'existait pas encore sous son nom actuel, il était le "détachement du 6e RIAOM au Gabon", déjà organisé comme les GTIA d'aujourd'hui. A partir de 1977, sa première compagnie de renfort, fournie par la 9ème DIMa, devint elle-même interarmes, avec deux sections d'infanterie fournies par le 3ème RIMa puis le 2e RIMa, un peloton de blindés légers fournis par le RICM et un groupe d'appui (mortiers de 120) servi par des personnels du 3ème RIMa ou du 11ème RAMa.
De ce fait le 6ème BIMa, outre le rôle qu'il a joué récemment lors de l'opération Serval au Mali en fournissant des unités pré positionnées et donc acclimatées (alors que les troupes stationnées en métropoles ont dû passer sans délai de l'hiver à la chaleur saharienne), est un "cas d'école" quant à la faculté d'adaptation de nos armées à des situations géopolitiques changeantes.
Depuis 1960 les personnels de ces unités de renfort étaient des Appelés volontaires jusqu'à ce que, à mesure de la professionnalisation de l'armée française, ces unités soient elles aussi professionnalisées. Ayant servi de modèle au 9ème BIMa à Cayenne (Guyane française), au 5ème RIAOM à Djibouti, ainsi qu'à tous les autres régiments et bataillons basés dans les DOM-COM ou à l'étranger et constitués d'unités de renfort qui se relayent tous les quatre mois, le 6ème BIMa a démontré l'utilité de ces séjours équatoriaux ou tropicaux qui permettent d'améliorer la formation et notamment la faculté d'adaptation à des environnements naturels difficiles, de personnels qui à la fin de leur formation initiale en France sont encore peu expérimentés.
Le 6ème BIMa est le précurseur des GTIA d'aujourd'hui : peu après sa création officielle en 1976, le système des GTIA était systématiquement mis en œuvre pour l'Opération Tacaud en 1978 au Tchad, avec parfois des sous-GTIA sur le modèle de la 1ère compagnie du 6ème BIMa. Du fait de la rareté des unités professionnelles dans l'armée française à cette époque, la plupart des unités intervenant pour Tacaud avaient déjà fait un séjour au 6ème BIMa.


Drapeau du régiment
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes:

Puebla 1863
Formose 1885
Tuyen-Quan 1885
Champagne 1915
Verdun 1917
L'Aisne 1917
Picardie 1918
Saint-Mihiel 1918
Doubs 1944
Colmar 1945
Indochine 1945-1954

Son drapeau porte 11 inscriptions et est décoré de la croix de guerre 1914-1918 avec 4 palmes, de la croix de guerre 1939-1945 avec 2 palmes, de la croix de guerre des TOE avec 2 palmes. Il s'orne de la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire avec olive aux couleurs des rubans des croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945 et de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre TOE.


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