43ème régiment d'infanterie de
marine - 43ème régiment d'infanterie coloniale
Le 43e Régiment d'infanterie de marine est une
unité de l'armée française.
C'est un régiment colonial de réserve créé en août 1914 sous le nom de 43e
régiment d'infanterie coloniale, et rattaché au 23e régiment d'infanterie
coloniale. Renommé en 1958 le 43e bataillon d'infanterie de marine, stationné à
Port-Bouët au sud-est d'Abidjan (Côte d'Ivoire), il fait partie des TFCI
(troupes françaises stationnées en Côte-d'Ivoire).
Création et différentes dénominations
Août 1914: création du 43ème R.I.C
1919: Dissolution.
Août 1939 : recréation du 43ème R.I.C
1940-1942 : il fait partie de l'armée d'armistice.
1945-1952 : recréation 43ème R.I.C (18ème R.T.S)
Avril 1956 : il devient le 43ème B.I.C, à Philippeville, en Algérie.
décembre 1958 : il devient le 43ème B.I.Ma, puis sera dissous en
1962.
1960 : création à Offenburg en Allemagne (F.F.A) du 43ème Régiment
Blindé d'Infanterie de Marine. À savoir que le 43ème B.I.Ma soit
toujours en Afrique du Nord.
1968 : il devient le 43ème R.I.Ma.
Début 1978 : il est à nouveau dissous.
juillet 1978 : il redevient le 43ème B.I.Ma, il est stationné à Port-
Bouet prés d'Abidjan en Côte d'Ivoire. Il sera dissous le 3 juin 2009.
Chefs de corps
02/07/1915 - 08/06/1916: Colonel Porte
Historique
Première Guerre mondiale[modifier le code]
Affectations:
154e Division d'Infanterie d'avril 1915 à novembre 1916
1914
Bataille de Morhange
Victoires de Lorraine :
Septembre : Grand-CouronnéCourse à la mer :
ChuignesMaricourt
1915
Artois
Septembre : Givenchy-en-Gohelle :
1916
Bataille de Verdun
Seppois
Rattachement au 2e division d'infanterie coloniale : novembre 1916 - mai 1917
1917
Chemin des Dames:
16 avril : Laffaux
Août-octobre : Craonne
1918
Montagne de Reims
1919
Dissolution du 43ème R.I.C
Le 43ème régiment d’infanterie coloniale reçu la croix de la Légion
d'honneur le 5 juillet 1919.
La Seconde Guerre mondiale
Août 1939 : recréation du 43ème RIC :
Le 43ème Régiment d'infanterie coloniale est mobilisé en 1939 au CMI
no 59 d'Asnières les Bourges et intégré à la 6ème D.I.C.
La division fraîchement formée est placée en réserve de la 3e Armée du général
Charles Condé…
1940-1942 : il fait partie de l'armée d'armistice.
De 1945 à nos jours
En 1945, quand il est recréé à partir du 18e régiment de tirailleurs sénégalais
(RTS), il reprend le même insigne et y ajoute une palme gagnée durant la
Bataille de France de 1939-40 (8 palmes).
À partir de 1946, il gagne une autre palme en Indochine. De 1947 à 1953, il
participe à la pacification du sud et gagne la croix de guerre TOE (1 palme)
qu'il fera figurer sur le ruban de sa Croix de guerre (9 palmes).
En avril 1956, il devient le 43ème BIC (Bataillon d'Infanterie
Coloniale) en Algérie à Phillippeville.
Recréé le 1er avril 1960 à Offenburg (Allemagne), caserne Montalègre,
qu'il partage avec le 11ème RAB (Régiment d'artillerie Blindée), le
43ème RIMA est l'héritier direct du 43e RIC. Tout d'abord 43ème
RBima (Régiment Blindé d'Infanterie de Marine), il sera constitué d'un escadron
de commandement et de soutien, ainsi que de trois escadrons de trois pelotons de
cinq chars AMX 13 90 mm, (une partie du régiment était stationné en même temps à
Djibouti) auxquels viendront s'ajouter plus tard un escadron de trois pelotons
de quatre AMX-13 75 mm SS11, le commandant du régiment en 1965 et 1966 était le
colonel Muller (qui deviendra plus tard le responsable des tribus de Djibouti)
puis un Groupement d'Instruction dénommé 11e escadron. Le 1er mai
1968, le 43e RBima devient le 43ème Rima (Régiment d'infanterie de
Marine. Il comprend alors, un escadron de commandement et de soutien, deux
compagnies d'infanterie, la 1re et la 4e, à trois sections de quatre AMX-13 VTT
(Véhicule Transport de Troupe), deux escadrons, le 2ème et le 3ème
à quatre pelotons de trois chars AMX-13 90 mm F1 et un peloton de quatre AMX-13
75 mm SS11, ainsi que d'un Groupement d'Instruction, le 11ème
escadron, composé de trois pelotons d'instruction et d'un peloton Hors-Rang
comprenant les personnels permanents du 11ème escadron.
Ce régiment fut celui où Jean-Philippe Smet, alias Johnny Hallyday, effectua son
service militaire en 1964 - 1965. Johnny servit comme sergent au 43ème
RBIMa et l'armée profita du passage dans ses rangs de cette très célèbre recrue
pour faire un peu de propagande à l'attention d'une jeunesse alors bien
turbulente (mai 68 approche…).
Il laisse place dans ses quartiers de Montalègre au 42ème R.I. dont
les futurs cadres métropolitains commencent à être mutés au 43e Rima dès le
dernier trimestre de l'année 1977. Tout au long de son stationnement à Offenburg,
les unités du 43ème Rima font de nombreuses relèves à Berlin au sein
du 46ème R.I. et du 11ème régiment de chasseurs à cheval,
participant activement aux missions dédiées aux FFA (Forces françaises en
Allemagne).
À nouveau dissous, il est reconstitué le 1er juillet 1978 sous le nom de 43ème
BIMA à Abidjan (Côte d'Ivoire).
De nouveau dissous en 2009
Insigne du 43ème R.I.C
Ancre encâblée avec 43 sur la trabe et RIC sur le diamant Légion d’Honneur sur
fond rouge palmes et bandes rouges sur fond vert.
Drapeau du régiment
il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes2,3:
Lorraine 1914Artois 1915Verdun 1916Aisne 1917-1918Reims 1918Champagne
1918Indochine 1954- 1956AFN 1952-1962Son drapeau porte sept inscriptions et est
décoré de la Légion d'honneur le 5 juillet 19194, de la Croix de guerre
1914-1918 avec 7 palmes, de la Croix de guerre 1939-1945 (1 palme), de la croix
de guerre TOE (1 palme), qu'il fera figurer sur le ruban de sa Croix de guerre
(9 palmes).
Il porte la fourragère à la couleur du ruban de la Légion d'honneur avec olives
aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 et de la Croix de guerre
1939-1945.
Medaille-legion-chevalier.jpgPhoto Croix de guerre recto.jpgCroix de guerre
1939-1945 (France) du Colonel brébant avec palmes de bronze et d'argent..jpgCroix
de guerre des théâtres d’opérations extérieurs (France) du colonel Brébant.jpg
Devise
"En avant ensemble"
Traditions
La fête des troupes de marine Elle est célébrée à l'occasion de l'anniversaire
des combats de Bazeilles. Ce village qui a été 4 fois repris et abandonné sur
ordres, les 31 août et le 1er septembre 1870.
« Et au Nom de Dieu, vive la coloniale »Les Marsouins et les Bigors ont pour
saint patron Dieu lui-même. Ce cri de guerre termine les cérémonies intimes qui
font partie de la vie des régiments.
Personnages célèbres ayant servi au 43ème régiment d'infanterie
coloniale
David Magnan dit "Lili des Bellons" le célèbre ami d'enfance de Marcel Pagnol,
"Tué à ennemi" à Vrigny près de Reims le 23 juillet 1918, fiche "mort pour la
France".
Lucien Blanvillain, le soldat sourd, "Tué à ennemi" à Vimy le 30 septembre 1915,
fiche "mort pour la France"
Historique du 43e Régiment d'Infanterie
Coloniale
Imprimerie Berger-Levrault
numérisation : P. Chagnoux
HONNEUR ET PATRIE
HISTORIQUE DU 43e RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE PENDANT LA GUERRE 1914 – 1918
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NOMS DES COLONELS
QUI ONT COMMANDÉ LE 43e RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE
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Lieutenant-colonel TARDIEU, du 2 août au 20 août 1914.
Lieutenant-colonel PORTE, du 20 août 1914 au 8 juin 1916.
Lieutenant-colonel CALISTI, du 8 juin 1916 à février 1919.
Le général PORTE, après avoir commandé le 43e R. I. C. , a conservé ce régiment
sous ses ordres pendant toute la campagne.
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Mobilisation.
Au moment de la mobilisation, le 2 août 1914, le 43e colonial, régiment de
réserve du 23e colonial,
venait à peine d'être créé à Paris ; il n'existait que sur le papier et n'était
pas encore doté de tout son
matériel de mobilisation. La période du 2 au 7 août, pendant laquelle le
régiment se constituait
dans les écoles et le gymnase de la rue Huyghens, fut particulièrement pénible
pour les cadres
officiers qui provenaient pour la plus grande partie des services militaires de
la capitale (Direction
des troupes coloniales, Gouvernement militaire de Paris, École spéciale
militaire, etc.). Grâce à
l'ardeur et au zèle de tous, le 7 août le régiment pouvait s'embarquer à la gare
d'Orléans-Bercy
marchandises, au milieu d'un enthousiasme indescriptible.
Formé de réservistes provenant de Paris, des départements de la Seine et de
Seine-et-Oise, encadré
par des sous-officiers et des officiers de l'armée coloniale, comptant dans ses
rangs beaucoup
d'anciens marsouins et parmi ses officiers plusieurs administrateurs coloniaux,
le régiment se
caractérise par l'esprit d'enthousiasme, de gaîté et d'entrain propre à la
population parisienne, par la
bravoure et le calme des cadres endurcis par de longs séjours coloniaux.
Quelles qu'aient été les modifications que la suite des événements et en
particulier les pertes qu'il
subit si souvent apportèrent dans sa composition, le 43e colonial a conservé les
qualités qu'il tenait
de sa formation même, et, grâce à celle-ci, un poète qui compta dans ses rangs a
pu dire de lui : « Il
fut créé pour cette guerre, il fut épique. »
La guerre en rase campagne. Le Grand Couronné
(9 août 1914 – 20 septembre 1914).
Débarqué près de Nancy, le régiment (composé de deux bataillons et d'une S. H.
R.) allait participer
comme réserve du 20e C. A. à toutes les opérations qui illustrèrent celui-ci
dans la défense du
Grand Couronné.
Du 9 au 18 août, il occupe une série de positions sur le mont d'Amance et sur
les bords de la
Loutre-Noire. Le 19, partant de Bezange-la-Grande, il franchit la frontière,
traverse Château-
Salins et, par une marche rapide, vient occuper les villages d'Oron et de
Chicourt que l'ennemi
avait évacués deux heures avant son arrivée.
Le 20, l'Allemand fait face après nous avoir entraînés dans cette région des
champs de tir de Metz,
et le régiment, qui voit le feu pour la première fois, prend une part glorieuse
à la bataille de
Morhange.
Sous l'avalanche de fer que déversait l'ennemi sur des positions où il n'avait
pu se retrancher en
raison de la faible quantité d'outils dont il disposait, le 43e colonial tenait
jusqu'à 2 heures de l'aprèsmidi
et ne se repliait que sur l'ordre écrit du commandement, laissant sur le terrain
son colonel (le
lieutenant-colonel TARDIEU) grièvement blessé, un chef de bataillon, plusieurs
officiers et plus de
500 hommes.
Le chef de bataillon PORTE prenait le commandement du régiment qu'il conserva
comme
lieutenant-colonel jusqu'en juin 1916.
Le 43e se reformait le soir même dans la forêt de la Marchande, à l'ouest de
Château-Salins, et se
repliait au sud de la Seille.
Partout où l'ennemi va faire effort pour arriver sur Nancy, on retrouve le 43e :
au Rambétant, , dans
la forêt de la Faisanderie (devant Lunéville) et à Vitrimont (28 août – 2
septembre), à
Réméréville (10 septembre) où il force l'ennemi à se replier, en abandonnant
deux canons.
Ainsi que le lui dira le général de CASTELNAU, commandant la IIe armée, quelque
temps plus
tard : « Il est la Garde dans la IIe armée et, comme la Garde autrefois, il sera
toujours là où il faut
donner les plus durs coups. »
La course à la mer. — L'Artois
(22 septembre 1914 – avril 1915).
Avec le 20e C. A. il prend part à la course à la mer. Embarqué le 20 septembre
dans la région de
Colombey-les-Belles, il débarque le 22 au sud d'Amiens. Le 25, il participe à la
bataille de
Chuignes – Chuignolles. Le 26, il arrête l'ennemi à Maricourt et jusqu'au 22
octobre il va, dans
cette région, briser les efforts incessants de l'adversaire qui veut, par
Bray-sur-Somme, marcher sur
Amiens.
A la suite de ces opérations, tant en Lorraine que sur la Somme, le 20e C. A.
est cité à l'ordre de
l'armée. Ultérieurement le bénéfice de cette citation sera accordé au 43e R. I.
C. comme à tous les
régiments du 20e C. A.
Le 20e C. A. était remonté plus au nord et livrait de violents combats dans la
région de Monchy-au-
Bois, au sud d'Arras. Le 1er novembre, le 43e colonial relève les éléments de ce
C. A. (qui va alors
dans les Flandres) et reste devant Monchy avec la 8e division de cavalerie
(général BARATIER),
aux ordres duquel il passe.
C'est alors le premier hiver, si pénible, de la campagne. Nos marsouins qui
encadrent les cavaliers
de la 8e D. C. luttent autant contre la terrible boue enlisante de l'Artois que
contre un adversaire
acharné, lutte opiniâtre, forcenée, dans laquelle les 18e et 19e compagnies sont
citées à l'ordre de
l'armée pour « leur grande énergie et leur courage dans l'attaque comme dans la
défense ».
La 8e D. C. partant pour une autre région, le régiment passe à la 56e division
de réserve (général de
DARTEIN). Le 12 mars, il est ramené à l'arrière, épuisé, mais glorieux, et tous
sont convaincus
d'avoir bien mérité les éloges que leur décernait le général commandant la D. I.
pour « l'aide et le
concours précieux qu'ils lui ont apportés depuis quatre mois et demi dans la
défense du secteur ».
Après un court repos dans la région de Warfusée – Abancourt (et d'Amiens), le
43e, qui est alors
rattaché au 14e C. A., vient occuper le 29 mars les tranchées du secteur de
Cappy, avec la 56e
brigade d'infanterie. Il y reste jusqu'au 15 avril, puis le quitte, laissant la
trace de son passage par un
travail acharné que récompense le commandant de la brigade par un ordre du jour
élogieux.
Le régiment va alors constituer la 308e brigade (général REYNES, colonel
BARTHELÉMY, de
mai 1915 à juin 1916, colonel PORTE, promu général, de juin à la fin de la
campagne) avec le
41e colonial et entrer dans la composition de la 154e D. I. (général RABIER) en
voie de formation.
La guerre de mines.
Le 16 avril, il vient occuper le secteur de Chuignes, devant Dompierre. Il va y
rester jusqu'au 18
septembre, date à laquelle il sera relevé par les troupes de l'armée
britannique.
Pendant ces cinq mois, c'est la lutte sous terre, la guerre de mines, la plus
impressionnante de toute
la campagne.
Le régiment maintient sa supériorité sur l'adversaire, et la 23e compagnie est
citée à l'ordre de la
D. I. pour avoir reconquis un vaste entonnoir qu'occupaient deux compagnies du
20e bavarois. Le
43e profite de sa stabilité dans le secteur pour l'organiser d'une façon modèle.
Créant une
organisation qui sera rendue réglementaire par la suite, le lieutenant-colonel
PORTE constitue un
peloton de pionniers qui lui rend les plus grands services et qui sera
d'ailleurs l'objet de deux
citations au cours de la campagne. Mais ce qu'il faut signaler surtout au cours
de cette période, c'est
le travail acharné de tous qui va faire du régiment un instrument de combat de
tout premier ordre.
Souchez (septembre 1915).
Le 21 septembre, le régiment quitte le secteur de Chuignes pour aller au repos.
En cours de
mouvement, il est brusquement enlevé et transporté par voie ferrée au sud
d'Arras. Le 25, il marche
en réserve des éléments du 9e C. A. qui attaquent dans la région Agny – Vailly.
Un de ses bataillons
franchit le Crinchou, mais l'attaque ayant échoué, le régiment est ramené dans
la nuit à
Wanquetin, d'où il était parti la veille au soir. Il est immédiatement embarqué
en auto. Débarqué le
26 au matin à Camblain-l'Abbé, il est presque aussitôt (le 27) porté à l'attaque
des hauteurs à l'est
de la Souchez, qu'il traverse le 28.
Jusqu'au 6 octobre, le régiment se cramponne au terrain, défendant opiniâtrement
le fortin de
Givenchy et ses abords qu'il a arrachés à l'ennemi. Lorsqu'il quitte cette
région pour un court repos,
le régiment n'est plus qu'un squelette. Il a perdu presque tous ses officiers et
les deux tiers de son
effectif.
Première citation. — Le sang versé par tous ces braves, le plus pur du régiment,
lui vaut une
citation à l'ordre de l'armée (première citation) et la croix de guerre, que le
général de division
attache à son drapeau le 5 novembre 1915.
Rapidement reconstitué en hommes et en cadres, le régiment continue à tenir le
secteur de
Givenchy jusqu'au 29 novembre, tâche que rend particulièrement pénible la pluie
qui transforme ce
lugubre terrain en un lac de boue.
Le 3 décembre, le 43e s'embarque à Saint-Pol, après avoir été passé en revue par
le général
DUBAIL, commandant la Xe armée. Il va se reformer jusqu'au 6 février 1916 à Lure
et à Valdoie,
puis au camp d'Arches.
L'Entre-Largues (Alsace) (février – mars 1916).
Du 6 au 26 février, le régiment participe aux travaux de défense entrepris dans
la région fortifiée de
Belfort, puis il est appelé à reprendre le terrain perdu dans l'Entre-Largues
lors de la diversion
faite par l'ennemi au moment où il déclenchait son attaque sur Verdun.
Jusqu'au 1er avril, il livre dans cette région de Seppois une série de combats
qui vont le plus
souvent jusqu'au corps à corps, et où l'on peut dire qu'il impose sa volonté à
l'adversaire. La 1re
section de la 21e compagnie est citée à l'ordre de la division.
Verdun.
a) Haudiomont (avril – juillet 1916).
Le tour de participer à la défense de Verdun arrive pour le régiment. Le 5
avril, il s'embarque à
Belfort et débarque le 7 dans la région de Revigny.
Mais les efforts qu'il vient de faire à Seppois ne lui permettent pas de tenir
un secteur trop difficile
et il va se reformer dans le secteur d'Haudiomont où il accomplit un travail
d'organisation
formidable qui lui vaut les félicitations du général commandant le 14e C. A.
(auquel la 154e D. I. est
alors rattachée).
Le lieutenant-colonel PORTE, promu colonel, prend le commandement de la 308e
brigade et le
régiment passe aux ordres du lieutenant-colonel CALISTI (8 juin 1916).
b) Tavannes (1er – 10 août 1916).
Renforcé le 7 juillet par l'arrivée du 51e bataillon de tirailleurs sénégalais
(commandant LORIN) et
relevé du secteur d'Haudiomont le 23 juillet, le 43e est engagé dans la
véritable fournaise de
Verdun le 1er août et par des prodiges de valeur, mais au prix de pertes
cruelles, il contient jusqu'au
10 août dans la région du Tunnel, de Tavannes et du bois de la Laufée, tous les
efforts
d'adversaires nombreux et résolus à passer.
Le 8 août, il était passé à l'attaque, et ses trois bataillons (GUILLERMIN,
BRUSSEAUX et
LORIN) atteignant tous leurs objectifs, dégageaient le tunnel et forçaient
l'ennemi à reculer.
C'était la première fois, depuis le 21 février 1916, que les Allemands cédaient
du terrain devant
Verdun, et ce fut le début des opérations qui dégagèrent cette place. Au cours
de cette attaque, les
Sénégalais, partis le coupe-coupe à la main, se distinguèrent particulièrement.
L'Argonne.
Ville-sur-Tourbe (août – septembre 1916).
Encore une fois épuisé, le 43e (et avec lui toute la 154e D. I. était embarqué
en autos le 16 avril pour
un secteur plus calme, celui de Ville-sur-Tourbe, en Argonne.
Le général BRETON remplaçait le général RABIER à la tête de la 154e D. I.
Le 4 octobre, après avoir encore travaillé avec acharnement à l'organisation de
ce secteur, le 43e
était transporté au camp de Mailly, où il se préparait à de futures attaques.
La brigade coloniale (41e et 43e) quittait la 154e D. I. pour rejoindre le 1er
corps colonial le 1er
novembre, regrettée profondément par toute la division.
Le régiment va faire partie de la 2e division coloniale à laquelle il
appartiendra jusqu'à la fin de la
campagne sous les ordres successifs du général MAZILLIER, du général SADORGE, du
général
AYMERICH et du général MORDRELLE, le commandant de brigade ou d'I. D. restant
son
ancien colonel, le colonel PORTE.
La retraite allemande de mars 1917.
La retraite stratégique allemande du 17 mars 1917 trouve le 43e dans la région
de Beuvraignes où
il se préparait à attaquer. Il venait d'être relevé par le 413e R. I. (1)
lorsque l'ennemi se retira. Les
marsouins reprenaient la poursuite à leur compte et elle les amenait rapidement
devant Saint-
Quentin, après avoir forcé les passages de la Somme et partout refoulé l'ennemi.
Le 21 mars, la 2e D. I. C. était relevée en pleine avance par la 27e D. I.
Moulin de Laffaux (avril – mai 1917).
Glissant en arrière du nouveau front, le 43e, renforcé alors du 64e B. T. S.
(commandant ARNAUD),
venait, le 16 avril, attaquer le point de soudure des nouvelles positions
allemandes avec les
anciennes, au moulin de Laffaux. Le 16 avril, le 43e réussissait à prendre pied
dans la ligne
Hindenburg, en occupant, en liaison à droite avec le 41e colonial, la fameuse
tranchée du
Cacatoès. La 19e compagnie gagnait là sa deuxième citation à l'ordre de l'armée
et la 5e compagnie
de mitrailleuses était citée à l'ordre du C. A.
Après un court repos dans la région de Soissons, le régiment se trouve, le 5
mai, en soutien de la
division provisoire de cuirassiers à pied qui enlève le moulin de Laffaux. Mais
au 43e incombait la
tâche peut-être la plus dure de le conserver contre les furieux retours
offensifs de l'ennemi.
Après ce nouvel effort, le régiment allait se reformer en Alsace où il était
employé à ces travaux
d'organisations défensives où il excellait.
( 1) Le 413e R. I. appartenait à la 154e D. I. momentanément rattachée au 1er C.
A. C. Ce régiment, lors de sa
formation en avril 1915, avait été mis à l'école au 43e colonial, dans le
secteur de Chuignes. Par une curieuse
coïncidence, les conscrits de la classe 1915, du 413e, se retrouvaient avec
leurs instructeurs marsouins, en avril
1917.
Plateau de Californie — Craonne (juillet – août 1917).
Vers le milieu de juillet, il est appelé à arrêter les efforts que tente
l'ennemi pour nous chasser du
Chemin des Dames. Du 25 au 31 juillet, il disperse les fortes reconnaissances
exécutées par
l'ennemi pour occuper le plateau de Californie et, du 1er au 16 août, il
repousse de violentes
attaques menées avec de gros effectifs.
Deuxième citation. — La 1re compagnie du 64e bataillon T. S. est citée à l'ordre
du C. A. La 17e
compagnie est citée à l'ordre du C. A. Le régiment (qui se compose des
bataillons CHAMBERT,
LORIN et TUJAGUE et du 64e bataillon T. S. qui lui est rattaché) est cité à
l'ordre de l'armée et
reçoit la fourragère aux couleurs de la croix de guerre.
Le 43e prend un repos bien gagné, mais à la suite de l'abandon du Chemin des
Dames par l'ennemi,
conséquence de notre succès de La Malmaison, il doit aller occuper et organiser
le secteur
d'Hurtebise (octobre – novembre 1917).
Il passe la fin de l'année 1917 et le commencement de 1918 à l'instruction dans
la région de Villeen-
Tardenois, puis dans celle de Vertus.
Défense de Reims.
Le 20 janvier, il vient occuper un secteur à l'est de Reims qu'il organise et
défend contre les
attaques de l'ennemi, en particulier le 1er mars.
La grande offensive allemande commence le 21 mars. Elle ne se fait pas sentir
tout d'abord sur le
front de Champagne, mais arrêté sur la Somme, l'ennemi déclenche alors son
attaque sur le
Chemin des Dames. La ruée boche va s'ouvrir la route jusqu'à la Marne, les
coloniaux du 1er
corps vont cependant la contenir et la briser au nord et à l'ouest de Reims.
Le 64e bataillon sénégalais (commandant COMBEAU) qui a rejoint le régiment et le
6e bataillon
(commandant CAU) formant un groupement sous les ordres du lieutenant-colonel
ROY-ROUX,
sont envoyés à l'ouest de Reims entre la division NAULIN (45e D. I.) et la
division BRETON (154e
D. I.) pour combler un vide dangereux.
Le 1er juin, la 2e D. I. C. passe toute entière à l'ouest de Reims, relevant la
45e D. I. en plein combat.
Cote 240 — Vrigny.
Le 43e reçoit l'ordre de défendre la cote 240 et le massif boisé : cote 240 —
Vrigny. Cette position
très importante commande les vallées de l'Ardre et de la Vesle et domine la
plaine de Reims.
Jusqu'au 26 juillet, le 43e se cramponne au terrain, combattant à partir du 8
juillet en liaison avec
les unités du 2e corps italien qui ont relevé à sa gauche les éléments de la
154e D. I.
Au cours de cette période toute remplie de combats particulièrement âpres, il
faut signaler :
Le 9 juin, les furieuses contre-attaques des 4e (commandant CHAMBERT), et 5e
bataillons
(commandant FAVALELLI) contre les 368e et 67e régiments allemands que soutient
un troisième
régiment ;
Le 18 juin, l'arrêt d'une puissante attaque par le 64e B. T. S. (commandant
COMBEAU) ;
Le 16 juillet, la défense énergique du 6e bataillon (commandant BAUHABEN) contre
les 341e et
343e régiments ennemis ;
Le 23 juillet, les attaques du 4e bataillon (capitaine CHAUMENY) et du 64e
bataillon sénégalais
qui dégagent les pentes nord de la cote 240 et font subir des pertes sévères à
la 8e division bavaroise
en réserve ;
Enfin, le 25 juillet, les farouches combats que mène la 1re division prussienne
(en particulier les 1er
et 3e grenadiers, le 43e régiment d'infanterie allemande) contre le bataillon
CHAUMENY (4e
bataillon, 19e et 23e compagnies, 2e section de la C. M. 6) ne peuvent cependant
enlever au 43e
colonial la cote 240.
Troisième et quatrième citations. — Deux citations à l'ordre de l'armée, et la
fourragère aux
couleurs de la Médaille militaire récompensent le régiment du formidable effort
qu'il venait de faire.
En outre, la 4e compagnie de mitrailleuses était citée à l'ordre de la brigade.
Enfin, c'est dans cette
période que le peloton des pionniers obtint ses deux citations à l'ordre de la
division et à l'ordre de la
brigade.
Le 43e pouvait être fier de ces récompenses, mais chacun de ceux qui prirent
part à ces combats
héroïques aura surtout la satisfaction de se dire : « Nous avons conservé Reims
à la France, brisé
l'élan de l'ennemi, préparé le succès final. »
Après quinze jours de repos sur la Marne, le régiment reprend la garde des
tranchées à l'est de
Reims ; toutefois l'ennemi reste maintenant ici dans un calme relatif, et août
et septembre se
passent ainsi.
La débâcle allemande. La poursuite
(5 octobre – 11 novembre 1918).
Mais à la suite des attaques déclenchées le 25 septembre sur le front de
Champagne, le 5 octobre,
l'adversaire commence à lâcher pied. Il est accroché par le régiment, et des
combats violents sont
livrés sur la Suippe, le 10 octobre, sur le canal de l'Aisne et sur l'Aisne.
L'ennemi se cramponne
désespérément à la Hunding Stellung, le régiment redouble ses attaques. Il faut
citer
particulièrement l'enlèvement du moulin d'Herpy par le 4e bataillon (commandant
CHAMBERT),
le 25 octobre. La poursuite s'accentue dans la direction de Mézières, mais elle
est arrêtée par
l'armistice, le 11 novembre.
Cinquième citation. — Une nouvelle citation à l'ordre de l'armée est la
récompense de ces derniers
efforts.
Sixième citation. — Un rappel de la citation du 20e C. A., à l'ordre de l'armée
(alors que le 43e en
faisait partie) : Grand Couronné, fait conférer au régiment le port de la
fourragère aux couleurs de
la Légion d'honneur.
Après l'armistice, le régiment (ainsi que toute la 2e D. I. C.) se dirige par
voie de terre vers le
Palatinat, en suivant l'itinéraire : Reims – Châlons – Vitry-le-François – Nancy
– Morhange –
Sarreguemines.
Au cours de ces étapes, un hasard heureux ramène le 43e aux environs des
villages d'Oron et de
Chicourt où il cantonna le 19 août 1914. Une cérémonie émouvante eut lieu sur le
terrain même de
la bataille de Morhange où le 43e reçut le 20 août le baptême du feu, et en
quelques mots le chef de
bataillon DERENDINGER (un ancien du 43e) évoqua devant tout le régiment
rassemblé les
souvenirs de cette dure journée. De nombreux habitants d'Oron et de Chicourt
assistaient à cette
cérémonie, et leur joie de retrouver le 43e colonial et de reconnaître les
quelques rares officiers et
soldats du début de la campagne était vraiment touchante. Le régiment défila
ensuite devant son
drapeau, au pied de la colline sur laquelle sont enterrés ceux qui tombèrent le
20 août 1914.
A peine arrivé dans le Palatinat, à Grunstadt, au début de janvier 1919, le
régiment est désigné
pour aller au Maroc et entrer, par bataillon, dans la composition des régiments
mixtes de marche.
Le 43e colonial a vécu. Né pour la guerre, il n'a plus lieu d'exister
lorsqu'elle cesse. Il est dissous en
février 1919. Il ne reparaîtra plus que pour les fêtes de la victoire :
1° Le 13 juillet 1919, à l'Hôtel de Ville de Paris, où le Président de la
République attache au
drapeau du régiment la croix de la Légion d'honneur qui lui fut décernée le 5
juillet 1919 ;
2° Le 14 juillet 1919, pour défiler sous l'Arc triomphal au milieu des
acclamations de cette foule
parisienne qui le forma ;
3° Le 19 juillet 1919, à Londres où le drapeau et sa garde ont été envoyés ainsi
que les drapeaux
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Historique du 43e Régiment d'Infanterie Coloniale
Imprimerie Berger-Levrault
numérisation : P. Chagnoux
des régiments titulaires de la fourragère rouge. Le 43e colonial et le régiment
d'infanterie coloniale
du Maroc y représentaient l'armée coloniale.
« Le 43e colonial s'est acquis au cours de la campagne une réputation
incontestable de vaillance et le
titre de régiment d'élite » (Texte du décret présidentiel lui conférant la
Légion d'honneur).
Il honore les troupes coloniales et l'armée toute entière.
Gloire à ceux qui combattirent dans ses rangs ! Honneur à ceux qui sont morts à
l'ombre des plis de
son drapeau !
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CITATIONS
obtenues par
LE 43e RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE
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Ordre de la IIe armée n°110, en date du 29 septembre 1914.
Pendant les journées des 26 et 27 septembre 1914, sur toutes les parties du
front où il a été
employé, le 43e colonial a toujours su progresser et entraîner la progression de
ses voisins.
Le 28, il a résisté aux attaques les plus furieuses et il a trouvé dans son
ardeur assez de ressources
pour passer à l'offensive le 29 au matin.
Ordre de la Xe armée n°293, en date du 11 octobre 1915.
Chargé, sous le commandement du lieutenant-colonel PORTE, d'attaquer une
position ennemie
fortement organisée, n'a pas cessé pendant six jours de progresser malgré un
bombardement intense
et, grâce à l'habileté et à l'énergie de ses chefs, a réussi à s'en emparer, en
s'élançant à l'assaut, avec
un entrain et une bravoure remarquables.
Ordre de la Xe armée n°313, en date du 4 octobre 1917.
Vaillant régiment d'un beau passé, qui vient une fois de plus d'affirmer sa
valeur. Avec l'appui du 64e
bataillon de tirailleurs sénégalais, qui lui était amalgamé, a occupé pendant un
mois les hauteurs
d'un plateau que l'ennemi s'acharne depuis quatre mois à reprendre. Est parvenu
au prix d'efforts
incessants, à organiser le terrain perpétuellement bombardé et entièrement
bouleversé, sans perdre
un pouce de terrain, a résisté à cinq tentatives d'attaques ennemies dont
l'intensité et la fréquence
ont montré l'importance que les Allemands attachaient à, la reprise de ces
hauteurs.
Ordre de la Ve armée °348, en date du 6 juillet 1918.
Régiment d'élite au moral élevé. Sous les ordres de son chef, le
lieutenant-colonel CALISTI,
chargé après plusieurs journées de durs combats d'organiser et de défendre une
position
extrêmement importante, vient de donner une nouvelle preuve de sa vaillance en
résistant
victorieusement à une puissante attaque ennemie, la disloquant par ses
contre-attaques acharnées et
conservant tout le terrain dont il avait la garde. A infligé à l'ennemi des
pertes sévères, a fait de
nombreux prisonniers dont des officiers et pris 26 mitrailleuses.
Ordre de la Ve armée n°375, en date du 19 août 1918.
Sous les ordres de son chef, le lieutenant-colonel CALISTI, vient, en juin –
juillet 1918, de
soutenir brillamment sa réputation de régiment d'élite, après avoir repoussé
trois puissantes attaques
allemandes sur la position extrêmement importante qu'il était chargé de défendre
; a attaqué le 23
juillet avec une fougue et un allant magnifiques. Le 25 juillet, a fourni un
effort héroïque en
repoussant avec un plein succès les assauts furieux de toute une division
allemande. A fait preuve,
en ces dures journées, de qualités sublimes qui font l'admiration de tous.
Ordre de la Ve armée n°13168 « D », en date du 2 février 1919.
Magnifique régiment qui vient une fois encore d'affirmer son ardeur au combat et
ses brillantes
qualités manoeuvrières. Sous le commandement du colonel CALISTI, a fourni du 5
au 31 octobre
1918 un effort digne des plus grands éloges en poursuivant inlassablement
l'ennemi en retraite.
Chargé d'attaquer des positions préparées d'avance et formidablement défendues
par une puissante
artillerie et une énorme quantité de mitrailleuses, les a enlevées dans un
superbe élan, et les a
conservées malgré de violentes contre-attaques. A fait, au cours de ces
opérations, 130 prisonniers,
dont 7 officiers, et pris 17 mitrailleuses et 2 canons de 77.
PAR DÉCRET PRÉSIDENTIEL, en date du 5 juillet 1919, le drapeau du 43e régiment
d'infanterie coloniale est décoré de la CROIX DE LA LÉGION D'HONNEUR, avec la
citation
suivante :
Régiment magnifique au feu, qui pendant toute la campagne sur les points du
front où il a été
engagé, a affirmé nettement sa supériorité sur l'ennemi. Ce régiment s'est
illustré d'abord en
Lorraine, à Morhange, le 20 août 1914, puis à l'attaque de Chuignes, de
Fontaines-les-Cappy, le
25 septembre 1914. En septembre 1915, il est à Souchez et enlève de haute lutte
le fortin de
Givenchy. Aux affaires de l'Entre-Largues, en Alsace (mars 1916), à Verdun (août
1916), sur le
Chemin des Dames, à Craonne en août 1917, il acquiert de nouveaux titres de
gloire. En 1918, il
participe à la défense de Reims et pendant deux mois, en juin et en juillet, il
est l'âme de la
résistance en maintenant inviolé le saillant de la cote 240 (ouest de Vrigny),
en dépit de
formidables attaques lancées par l'ennemi sur cette position. Enfin, en octobre
1918, il se montre
digne de son glorieux passé en enlevant brillamment et en plein succès la
position fortement
organisée du moulin d'Herpy.
Au cours de ces combats, le 43e R. I. C. a fait preuve d'une ardeur et d'un
esprit de sacrifice
admirables. Il s'est acquis une réputation incontestable de vaillance et le
titre de régiment d'élite.
Ordre de la Ve armée n°375, en date du 19 août 1920.
(par ordre général n°452 de la 2e division coloniale)
64e bataillon de tirailleurs sénégalais.
Sous le commandement énergique du capitaine COMBEAU, s'est particulièrement
distingué au
cours des opérations récentes. Chargé de défendre une position d'une extrême
importance, très
menacé sur ses deux flancs, a tenu tête à trois attaques allemandes avec une
énergie farouche. A
puissamment contribué à enrayer la ruée ennemie, contre-attaquant sans cesse et
avec la dernière
vigueur. A fait de nombreux prisonniers et pris trois mitrailleuses.
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CITATIONS
obtenues par
DES COMPAGNIES ET FRACTIONS DE COMPAGNIES
DU 43e RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE
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18e compagnie.
Ordre général de la IIe armée n°253, en date du 14 décembre 1914.
Pendant un mois, est resté au contact le plus violent avec l'ennemi dont
certaines tranchées étaient à
moins de 30 mètres des leurs, et les dominaient. Elle a supporté des attaques
incessantes tant par le
feu de l'artillerie qu'à l'arme blanche, attaques qu'elle a toujours repoussées
en infligeant de grosses
pertes à l'ennemi. A montré la plus grande énergie et le plus grand courage.
19e compagnie.
Ordre général de la IIe armée n°253, en date du 14 décembre 1914.
Pendant un mois, est resté au contact le plus violent avec l'ennemi dont
certaines tranchées étaient à
moins de 30 mètres des leurs, et les dominaient. Elle a supporté des attaques
incessantes tant par le
feu de l'artillerie qu'à l'arme blanche, attaques qu'elle a toujours repoussées
en infligeant de grosses
pertes à l'ennemi. A montré la plus grande énergie et le plus grand courage.
23e compagnie.
Ordre de la 154e division n°3, en date du 30 avril 1915.
Dans la nuit du 25 au 26 avril, le 20e régiment bavarois (8e et 10e compagnies),
après avoir tenté de
détruire par une forte explosion de mine les tranchées de l'ouvrage Filippi, a
prononcé une attaque
vigoureuse qui lui a permis d'occuper un moment une partie de cet ouvrage.
La 15e compagnie (devenue 23e compagnie du 43e colonial) (capitaine BERTRAND) a
reconquis
avec une très grande bravoure, non seulement une partie de l'ouvrage occupé,
mais encore ses
avancées. Le vaste entonnoir créé par l'ennemi a été immédiatement enlevé par
elle et mis en état de
défense. Cette énergique contre-attaque lui fait le plus grand honneur.
1re section de la 21e compagnie.
Ordre général de la 154e division n°106, en date du 18 mars 1916.
Sous le commandement du sous-lieutenant CANAL, s'est élancée bravement à
l'assaut d'une
tranchée allemande, jusqu'aux fils de fer qu'elle a cisaillés, puis, après un
furieux combat à la
grenade et malgré les pertes a enlevé et conservé l'ouvrage ennemi, après en
avoir tué et dispersé les
défenseurs.
19e compagnie.
Ordre général de la VIe armée n°479, en date du 31 mai 1917.
A sous le commandement du capitaine SILVE, le 16 avril 1917, coopéré avec une
compagnie d'un
régiment voisin, à l'attaque d'une tranchée ennemie, conquise pied à pied à la
grenade. A fait un
certain nombre de prisonniers et s'est énergiquement maintenue, malgré les
pertes subies en
repoussant trois contre-attaques.
15e compagnie.
Ordre général du 1er C. A. C. n°519, en date du 20 juin 1917.
Le 16 avril 1917 s'est brillamment portée à l'attaque d'une forte position.
Arrêtée devant les fils de
fer par un violent feu croisé de mitrailleuses, a saisi le premier moment
favorable pour bondir dans
la tranchée, s'y est battue presque corps à corps pendant trente-six heures, et,
malgré ses pertes,
malgré la supériorité numérique de l'ennemi, a repoussé quatre violentes
contre-attaques, en
infligeant des pertes sanglantes à l'adversaire.
5e compagnie de mitrailleuses.
Ordre général du 1er C. A. C. n°519, en date du 20 juin 1917.
Pendant toute la journée du 16 avril 1917, sous le commandement du lieutenant
JAGGLI et malgré
les pertes subies, a brillamment exécuté toutes les missions qui lui étaient
confiées. S'est en
particulier distinguée par son absolu mépris du danger et son esprit complet de
sacrifice, au cours
d'une violente contre-attaque qui avait pu parvenir au contact.
17e compagnie.
Ordre général du 1er C. A. C. n°4, en date du 10 septembre 1917.
Sous le commandement du capitaine COUDERT, la 17e compagnie du 43e R. I. C. a,
le 16 août
1917, repoussé avec le calme le plus magnifique et le plus grand courage une
très forte attaque
ennemie accompagnée d'un très fort bombardement. Par son énergie et son action
immédiate de
tous les moyens soigneusement étudiés à l'avance, a brisé l'adversaire avant
qu'il ait pu franchir
entièrement les quelques mètres qui le séparaient de notre position et lui a
infligé de très fortes
pertes.
1re compagnie du 64e bataillon de tirailleurs sénégalais.
Ordre de la Xe armée, en date du 25 septembre 1917 (S. N°).
Violemment attaquée le 16 août 1917, après un bombardement d'une intensité
inouïe, par un
adversaire très nombreux qui s'élançait sur sa première ligne, la 1re compagnie
du 64e bataillon
sénégalais, commandée par le capitaine GEORGES, puis par le sous-lieutenant
JABOIN, le
capitaine blessé ayant été mis hors de combat, a su par son énergie farouche,
son courage calme et
la mise en action immédiate de tous ses moyens soigneusement préparés, interdire
à l'ennemi l'accès
de notre position. Bien que trois de ses officiers aient été mis dès le début
hors de combat, elle a
continué la lutte avec le même entrain et a définitivement repoussé l'ennemi en
lui infligeant des
pertes considérables.
Peloton des sapeurs-pionniers.
Ordre général de la brigade n°92, en date du 16 juin 1918.
Peloton d'élite qui a toujours exécuté avec une maîtrise incomparable les
travaux les plus difficiles
et les plus ardus, quelles que soient les circonstances aussi bien dans les
conditions climatiques les
plus pénibles, que sous les plus violents bombardements. A puissamment contribué
à tous les succès
du régiment en assurant en plein combat le ravitaillement en munitions jusque
sur la ligne de feu.
Vient encore, sous l'énergique commandement du sous-lieutenant DEPORTE,
d'affirmer sa vieille
réputation au cours de l'attaque du 9 juin et des bombardements qui l'ont
accompagnée.
4e compagnie de mitrailleuses.
Ordre général de la 2e D. I. C. n°477, en date du 11 septembre 1918.
Compagnie de mitrailleuses d'élite. A, le 9 juin, les 16 et 25 juillet, sous le
commandement de son
chef le capitaine JAGGLI, brisé de puissantes attaques ennemies menées par des
forces trois fois
supérieures et précédées par des bombardements d'une violence inouïe.
Aussi fougueuse dans l'attaque qu'inébranlable dans la défense, s'est, le 23
juillet 1918, élancée
avec nos vagues d'assaut, protégeant leurs flancs et contribuant à la conquête
d'un terrain important.
Peloton de sapeurs-pionniers.
Ordre général de la 2e D. I. C. n°477, en date du 11 septembre 1918.
Peloton de pionniers d'élite qui, sous le commandement du sous-lieutenant
DEPORTE, a affirmé,
le 25 juillet 1918, sa réputation légendaire de bravoure et d'esprit de
sacrifice.
Malgré un tir extrêmement violent de l'artillerie ennemie, malgré le mordant de
nombreux éléments
qui s'étaient infiltrés dans nos lignes et entouraient le P. C. du commandant du
C. R., a ravitaillé en
munitions, grenades et artifices, nos troupes de premières lignes et a ainsi
largement contribué au
succès de la journée.
Peloton de liaison.
Ordre général de la brigade n°125, en date du 11 octobre 1918.
Sous le commandement énergique de son chef, le lieutenant DURIEZ, a toujours
assuré les liaisons
du commandement dans une période très critique (juin – juillet 1918), quelles
que soient les
difficultés et la violence du bombardement. A fait preuve au cours des journées
des 9 et 18 juin, 16,
23 et 25 juillet, d'une grande capacité professionnelle et aussi des plus belles
qualités militaires,
notamment le 25 juillet où les téléphonistes se sont joints à leurs camarades
combattants pour
dégager le P. C. du C. R. 240 complètement encerclé.
Ordre n° 22590 « D » du 17 septembre 1919.
Le maréchal de France, commandant en chef les armées françaises de l'Est, cite à
l'ordre de l'armée :
Le bataillon d'assaut constitué le 7 août 1916 avec éléments d'élite du 43e R.
I. C., commandé par le
chef de bataillon LORIN, et la 6e compagnie de mitrailleuses du 43e R. I. C.,
commandée par le
capitaine HERIOT :
« Chargé, le 8 août 1916, de reprendre des tranchées perdues par une autre unité
au bois de la
Laufée, obtint un succès complet marquant la première progression des armées
françaises devant
Verdun. Non seulement reconquit le terrain abandonné, mais, continuant sa
progression, s'empara
de trois lignes allemandes successives, dont la dernière était particulièrement
solide. Dut en grande
partie son succès à sa compagnie de mitrailleuses dont le chef, le capitaine
HERIOT, montra une
rare habileté d'abord au cours de la progression en retournant contre l'ennemi
ses propres
mitrailleuses capturées, puis après l'attaque, en organisant la position
conquise, sur laquelle se
brisèrent toutes les contre-attaques allemandes. »
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Historique du 43e Régiment d'Infanterie Coloniale
Imprimerie Berger-Levrault
numérisation : P. Chagnoux
Ordre général n°144, de l'I. D. 2.
Officiers, sous-officiers, caporaux et soldats du 43e R. I. C. :
C'est avec une émotion profonde que je vois partir le 43e colonial auquel
m'attache le souvenir de
cinquante-quatre mois de campagne.
En un jour, brusquement, votre régiment est disloqué et demain il ne sera
composé en partie que
d'éléments nouveaux. Mais la tradition que vous tous avez créée ne peut pas
disparaître, puisque le
drapeau du 43e emporte dans ses plis la gloire des combats où s'illustra le
régiment : Morhange,
Souchez, Seppois, Laffaux, Craonne, Reims, cote 240, Herpy.
Sous le commandement du colonel CALISTI, le chef qui depuis deux ans et demi
vous a conduits
de succès en succès à la victoire, le 43e restera, j'en ai la conviction, le
régiment d'élite qui ne peut
faillir à sa réputation de vaillance.
Demain aussi, vous les anciens, vous allez être dispersés. Soyez fiers d'avoir
appartenu à votre beau
régiment et conservez bien vivant au fond du coeur le souvenir de la grande
famille où vous avez
vécu. Car, si les circonstances veulent aujourd'hui que nous nous séparions,
elles feront qu'un jour
nous pourrons nous retrouver, nous regrouper et nous aider. Je ne vous oublierai
pas.
A tous, bien affectueusement, je dis « bonne chance » pour l'avenir.
Je m'incline sur les tombes de tous les braves du 43e morts au champ d'honneur
et je salue le
drapeau de mon ancien régiment.
Grunstadt, le 21 janvier 1919.
Le Général commandant l'infanterie de la 2e D. I. C.
Signé : PORTE.
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