2e division SS Das Reich



La 2e division SS Das Reich est l'une des 38 divisions des Waffen-SS durant la Seconde Guerre mondiale composée de Waffen-SS volontaires et de Volksdeutsche,
notamment des Alsaciens-Moselans malgré-nous.

La division, formée en 1939, prend part en 1941 à l'invasion des Balkans puis de l'URSS. En novembre 1942 elle contribue à l'assaut sur le port de Toulon. Renvoyée sur le front de l'est au début 1943, elle participe activement à la reprise de Kharkov, puis à la Bataille de Koursk et à la défense de l'Ukraine. En 1944, elle combat en Normandie notamment lors de la contre-attaque de Mortain et sort très éprouvée de la poche de Falaise et de la retraite qui suit. À la fin de l'année la division repart de nouveau à l'offensive au cours de la Bataille des Ardennes. Enfin, elle retrouve le front de l'est en 1945 où elle participe à une tentative de lever le siège de Budapest. Après divers combats défensifs, les restes de la division se rendent aux Américains en 1945.

Connue pour sa valeur combative, la division l'est également pour sa brutalité, ses nombreuses exactions et crimes de guerre en Europe de l'Est et en France. En France, son nom reste notamment associé au massacre de Tulle, au massacre de Combeauvert et au massacre d'Oradour-sur-Glane.

Situation en 1944


La division SS Das Reich a subi de grosses pertes en hommes et en matériel lors de la Bataille de Koursk sur le front de l'Est. Selon le rapport de situation adressé à l'inspecteur général des troupes blindées le 1er décembre 1943 (BA-MA RH 10/313), il manque 7 972 hommes. Tandis qu'un Kampfgruppe continue à se battre sur le front russe jusqu'en avril 1944, 2 500 hommes, parmi les plus aguerris, sont envoyés en détachement précurseur dans la région de Montauban pour préparer la reconstitution de la grande unité. Stationnée à égale distance des lieux prévisibles de débarquement, sur les côtes du Nord et du Sud, la division Das Reich reçoit progressivement, au cours du printemps et de l'été 1944, hommes et matériel en complément, mais elle n'atteindra jamais la dotation théorique complète. Plus de 9 000 jeunes recrues (âgées en général de 17 - 18 ans) sont incorporées5, dont beaucoup de « malgré-nous » alsaciens.

À partir des données fournies notamment par le rapport de situation adressé à l’inspecteur général des troupes blindées en juin 1944 (BA-MA RH 10/313 - BA-MA RH 10/112), on peut établir que la 2.SS-Panzer-Division Das Reich se trouve dans la situation suivante autour du 10 juin 1944 :

Situation d’effectif : (après arrivée d’environ 9 000 recrues et des convalescents du front de l'Est) 17 283 hommes (à la fin juin) ; manque de cadres expérimentés et de techniciens compétents.
Situation d’équipement : manque de matériel, de munitions et de pièces de rechange ; Chars Panzer IV : 54 (dont 44 prêts au combat - dotation théorique : 90) - Chars Panther : 63 (si réception des 24 envoyés fin mai - dotation théorique : 70) - Canons automoteurs d’assaut : 41 - Pièces d’artillerie automotrices : 11 (6 Wespe, 5 Hummel) - Pièces d’artillerie tractées : 22 - Pièces antichars de 75 mm (PAK 40) : 21 - Pièces de DCA : 36 + 2 pièces quadruples de 20 mm (Q.G.) - Canons d’infanterie : 30 - Véhicules blindés de combat d'infanterie semi-chenillés Schutzen Panzer Wagen : 249 (dont 14 en réparation) - Camions : 1 821 (dont seulement 617 en état de marche - 768 au 1er juillet…) - etc.

Sources complémentaires : Verteilung der Panzerfahrzeuge, Bd. ab mai 43, BA-MA RH 10/349.


2 mai 1944

Le 2 mai 1944, un bataillon de chars s'entraîne près de Montpezat-de-Quercy et des balles sont tirées dans leur direction.

Représailles contre la population civile :

à Montpezat-de-Quercy : pillages et incendies d'habitations, cinq personnes tuées et quinze déportées;
à Belfort-du-Quercy : six personnes arrêtées dont quatre mortes en déportation.


11 et 12 mai 1944 : région de Figeac

La division reçoit alors l'ordre d'inspecter les voies ferroviaires et les routes en vue d'un mouvement vers le Nord.


Le 11 mai 1944, à l'aube, Adolf Diekmann commandant le I. bataillon du régiment Der Führer, part avec son unité des villes de Valence d'Agen et Auvillar. Ils se dirigent sur la D653 vers le nord-ouest du département du Lot. En chemin, dans les villages traversés (Lauzès, Orniac, Blars, Grèzes), ils arrêtent des personnes qui seront déportées. Entre Livernon et Assier, un accrochage se produit entre les SS et les maquisards. À Latronquière, ils brûlent et pillent des maisons. Quarante hommes sont arrêtés parmi la population, quinze mourront en déportation. Quinze hommes sont arrêtés à Sousceyrac. Ils capturent aussi un résistant, André Pezet, qui mourra à la suite de violentes tortures. Les SS se divisent et investissent simultanément plusieurs villages : Cardaillac, Gorses, Molières, et commettent pillages, arrestations et déportations.




Une autre colonne de la division Das Reich atteint Le Bourg. Treize hommes, après violences, sont arrêtés. Le 12 mai 1944 à 8 heures, au village de Lacapelle-Marival7, tous les hommes de 16 à 60 ans sont regroupés sur la place du village. Soixante-treize sont arrêtés et acheminés avec tous les autres prisonniers vers Cahors où ils sont enfermés pour la nuit dans les caves à charbon du lycée Clément Marot. Ils sont amenés à la caserne de Montauban où ils arrivent à 14 h. Pendant quelques jours, ils subiront violences, tortures et exécutions sommaires. À partir du 21 mai, les officiers, au hasard, envoient les prisonniers vers les camps de concentration ou au travail forcé en Allemagne. Certains n'en reviendront pas. Les SS rejoignent Terrou pour y capturer les hommes, mais les habitants, prévenus, se sont cachés dans les forêts. Les soldats pillent les maisons. Ils se rendent ensuite à Saint-Céré où trente-sept personnes sont enfermées dans un autobus puis conduites et emprisonnées à Maurs.

Le 12 mai 1944, les SS encerclent la ville de Figeac. Quatre cent quarante-huit habitants sont rassemblés dans la cour de la gendarmerie ou détenus à l'Hôtel Tillet, Place des Carmes - maintenant Place du 12 mai 1944. Ils sont regroupés avec d'autres prisonniers et ce sont plus de 800 personnes qui sont conduites à la caserne des Dragons de Montauban. Certaines sont torturées, d'autres sont fusillées, 540 sont déportées (à Neuengamme et à Dachau). Un grand nombre est aussi envoyé au travail forcé en Allemagne. Le même jour, des soldats tuent et pillent dans deux villages des environs : Lunan et Saint-Félix.


21 mai 1944 à Lacapelle-Biron

Le 21 mai 1944 à l'aube, des éléments de la division Das Reich bloquent les accès du village de Lacapelle-Biron puis investissent le village et contraignent le Maire à fournir la liste de tous les habitants et à faire appeler tous les hommes sur la place du village. Toutes les maisons sont alors fouillées, d'après les questions posées par les soldats, ils sont à la recherche de Résistants, de Juifs et d'armes.

Tous les hommes du village sont rassemblés sur la place du village et les Allemands y déploient des mitrailleuses pour en assurer la garde.

En fin d'après midi, les Allemands repartent avec tous les hommes du village âgés de 18 à 60 ans chargés sur des camions, ces quarante-sept hommes seront regroupés avec d'autres hommes raflés aux alentours pour constituer un groupe de 118 prisonniers qui seront déportés dans les camps de concentration de Dachau et Mauthausen.

En souvenir de cette rafle, le Monument Départemental de la Déportation a été érigé sur la place du village. Jean Caminade, un des survivants de la rafle de Lacapelle-Biron, a écrit un ouvrage relatant ses mémoires de déporté.


21 mai 1944 à Frayssinet-le-Gélat

Le 21 mai 1944, vers 17 heures, deux colonnes venant de Villefranche-du-Périgord traversent le village et s'arrêtent sur la route de Cahors. À 18 h 30, une dernière colonne arrivant de Fumel stoppe au cœur du bourg.

Tous les hommes sont rassemblés sur la place du village, les lignes téléphoniques sont coupées. L'instituteur du village propose d'échanger sa personne contre les hommes détenus comme otages. Finalement, trois femmes sont pendues, une autre abattue d'un coup de révolver et onze hommes sont fusillés dont l'instituteur qui a été rajouté aux hommes rassemblés.

D'autres rafles et épisodes sanglants ont lieu à Montagnac-sur-Lède, Dévillac, Lacapelle-Biron, Vergt-de-Biron, Salles, Fumel, Monsempron-Libos, le même jour.


Début juin 1944 : Figeac et Issendolus

Le 1er juin, les résistants sabotent la voie ferrée à Capdenac-Gare. En représailles, les soldats allemands basés à Caylus tuent neuf civils à Limogne-en-Quercy, Cadrieu et Frontenac.

Le 3 juin, le maquis du Colombier attaque deux voitures allemandes. Les Allemands fusillent alors dix-neuf habitants au Cayla, commune de Linac, à Viazac et à Bagnac-sur-Célé.

Le 7 juin, les Waffen SS de la division Das Reich stationnés à Valence-d'Agen assistent la gestapo d'Agen dans une opération contre la résistance française du Corps Franc Pommiès au château de Laclotte de Castelculier, puis à Saint-Pierre-de-Clairac.

Le 8 juin, ils abattent un vieillard à Issendolus, puis partent au hameau de Gabaudet où de nombreux volontaires se sont rassemblés dans les granges suite à l'annonce du débarquement de Normandie. Quarante-quatre personnes sont massacrées, soixante-dix sont déportées.

D'autres rafles et épisodes sanglants ont lieu à Montagnac-sur-Lède, Dévillac, Frayssinet-le-Gélat, Vergt-de-Biron, Salles, Fumel, Monsempron-Libos, le même jour

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