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1er
bataillon parachutiste de choc Le bataillon de choc est une unité d'élite de l'armée française formée en mai 1943 à Staoueli en Algérie. Entraîné au parachutisme et aux méthodes commando son but est d'apporter un soutien aux organisations de résistance française en vue de renforcer leur action. Tous les chasseurs sont volontaires et réunis autour d'une même doctrine rappelant leurs origines diverses. Elle est "puissance de la légion, légèreté du chasseur, chic du cavalier". L'unité sera tour à tour engagée en France et en Allemagne pendant le second conflit mondial puis en Indochine et en Algérie avant d'être dissoute à la fin de l'année 1963. Création et différentes dénominations 25 mai 1943, création du bataillon d'assaut puis bataillon de choc à Staoueli, 5 janvier 1945, avec le 3e bataillon de choc (ex. commandos de France), le 1er bataillon de choc forme le 1er groupement de bataillons de choc 1er octobre 1945, avec le 2e bataillon de choc (ex. bataillon Janson-de-Sailly) il forme le 1er bataillon du 1er régiment d'infanterie de choc aéroporté (I/1er RICAP). Ce régiment prend le 1er août 1946 l'appellation de 1er Régiment de Choc. 6 janvier 1947, le 1er bataillon du 1er Régiment de Choc devient le 1er bataillon parachutiste de choc avant d'être intégré à la demi brigade de marche parachutiste en partance pour l'Indochine. 1er avril 1951, le bataillon est dissous pour former le 1er bataillon du 14e régiment d'infanterie parachutiste de choc (I/14e RIPC) avec des unités stationnées à Toulouse. Octobre 1953, devient le 1er bataillon de la 14e brigade de tirailleurs algériens parachutistes. 1954, devient le 19e bataillon de tirailleurs algériens. 1er octobre 1955, le 19e BTA est dissous. Son fanion est confié au 12e bataillon parachutiste de choc. 1er mai 1957, le 1er BPC est recréé au sein de la 11e demi brigade parachutiste de choc par changement de nom du 12e bataillon parachutiste de choc. 31 décembre 1963, le 1er BPC est dissous. Son fanion rejoint le drapeau du 1er Régiment de Choc au Centre National d'Entraînement Commando. Seconde guerre mondiale En 1943, le chef de bataillon Gambiez persuade l'état-major de la nécessité de créer une unité spéciale « susceptibles d'apporter le moment venu une aide puissante aux éléments implantés clandestinement dans la zone des opérations de débarquement ». Il rejoint les vues de la direction des services spéciaux qui décide la création à Staoueli, à compter du 23 mai, du bataillon d'assaut qui prendra par la suite le nom de bataillon de choc. En Algérie le 30 août 1944, 3e saut du sergent Simorre (4e cie) Ancien chef de section de cette célèbre unité, l'écrivain Raymond Muelle1en a raconté l'aventure durant le second conflit mondial dans son livre Le 1er bataillon de choc paru en 1977 aux éditions Presses de la cité. Il résume ainsi la destination et l'utilisation de l'unité dans le premier paragraphe de son introduction : « Né des services spéciaux, destiné aux services spéciaux, le « bataillon de choc » n'a que rarement été utilisé selon sa vocation. » Dans l'esprit de Gambiez, les « Chocs » devaient en effet être parachutés ou infiltrés dans le dispositif ennemi, capables de durer en climat d'insécurité, de détruire, paralyser et harceler l'adversaire. Ils devaient être l'équivalent pour la France du SAS britannique, des commandos allemands de Skorzeny, des unités de Chindits en Birmanie, et il reçoit à cet effet une instruction de commando parachutiste. Mais hormis quelques actions spéciales en Italie et en territoire occupé accomplies par des isolés ou par une section, il fut essentiellement utilisé comme élément précurseur des grandes opérations de la 1re armée et participa à des combats frontaux classiques. Selon Raymond Muelle, il était suspecté de « giraudisme » aux yeux du BCRA de Londres, ce qui lui aurait en partie valu de ne pas être parfaitement utilisé en territoire occupé selon sa vocation et ses capacités. Quoi qu'il en soit, ce fut une glorieuse unité à qui le général de Lattre de Tassigny décerna en 1946 une citation éloquente : « Arme nouvelle, forgée pour des exploits nouveaux, le bataillon donna au premier appel sa mesure de perfection. » Le baptême du feu de l'unité à lieu à la fin de l'été 1943 lors de l'opération Vésuve de libération de la Corse. Celle-ci débute le 13 septembre par le débarquement dans le port d'Ajaccio, à partir du sous-marin Casabianca, d'un élément précurseur de 109 chasseurs de la 3e compagnie du capitaine Manjot qui reçoit la reddition de la garnison. Le reste du bataillon est acheminé dès le lendemain, par les contre torpilleurs Fantasque et Terrible. Après quelques jours dans la région d'Ajaccio, les hommes de Gambiez interviennent dans l'ensemble de l’île jusqu'au 4 octobre, date à laquelle ils atteignent Bastia. Le bataillon s'installe dès lors dans la citadelle de Calvi et, le 15 octobre, s'étoffe d'une 4e compagnie formée à partir de volontaires corses dont l'emblème portera la tête de Maure. Après quelques interventions de type commando en Italie, le bataillon est engagé dans sa totalité du 17 au 29 juin 1944 lors de l'opération Brassard relative à la conquête de l'île d'Elbe. Trois heures avant l'assaut général mené par la 9e DIC, le 2e groupe de tabors marocains et les commandos d'Afrique, des détachements sont débarqués afin de neutraliser les batteries côtières allemandes disséminées à la périphérie de l'île. Le gros du bataillon doit intervenir au sud tandis que 80 hommes seront chargés de la partie nord et notamment des batteries d'Enfola. La section du sous-lieutenant Corley, désignée pour intervenir dans le Vercors est finalement parachutée dans la Drôme, en 2 sticks les 31 juillet et 1er aout 1944, près de Dieulefit. Les trente hommes subissent des pertes lors du saut et l'aspirant Muelle prend la tête de la section. Après quelques combats et accrochages entre Montélimar et Grenoble, la section qui est affectée à une compagnie FFI (16e compagnie du 1er bataillon de l'Armée secrète Drôme-Sud) reçoit l'ordre d'attaquer Le Pont-de-Claix qui ouvre la porte de Grenoble. Le 21 août, les chasseurs de Muelle livrent des combats acharnés, investissent le village mais doivent battre en retraite faute de soutien et à la suite de l'arrivée d'une colonne de renfort allemande. Finalement, la section du choc traverse Pont-de-Claix et entre dans Grenoble en élément précurseur le lendemain, le 22 août 1944. La section ne rejoint le bataillon que pour la prise de Dijon le 9 septembre. Entre temps, Gambiez a quitté l'unité pour former les commandos de France et le gros du bataillon a débarqué le 20 août dans le golfe de Saint-Tropez à Sainte-Maxime. Avec à leur tête le capitaine Hériard-Dubreuil, le bataillon de choc est engagé du 21 au 24 août dans les combats pour Toulon au côté du 3e RTA du colonel Linares. L'unité est notamment engagée au hameau de Dardennes, à la poudrière (4e cie) et en centre ville (1re et 2e cies). Le mont Faron est quant à lui investi sans combat par la 3e compagnie. Après les combats de Toulon, le bataillon remonte vers le nord par la vallée du Rhône, dépasse Lyon et se retrouve à Dijon qu'il libère le 11 septembre associé au 2e RSAR et à un peloton de Tank Destroyer. Colmar, 8 février 1945 - De gauche à droite : le lieutenant-colonel Gambiez suivi du capitaine Lefort et le 6e le capitaine Toussaint À la fin du mois de septembre l'unité se rapproche de Belfort et, après l'engagement séparé des compagnies à Romchamp et Fresse, combat à Miellin puis Château-Lambert. Début novembre, le bataillon est au côté de son frère d'arme les commandos de France dans les combats meurtriers du Haut du Tôt au sud de Gérardmer puis rejoint la région de Belfort afin de participer à la libération de la ville. Le 20, les compagnies sont d'abord engagées à Cravanche, puis au Coudray et à Essert et entrent dans Belfort qui sera définitivement libérée le 25. Entre le 23 novembre et le 3 décembre, les chocs engagent une succession de combats en Haute-Alsace entre Belfort et Mulhouse : Lamadeleine, Étueffont, Rougemont-le-Château, Masevaux, Bourbach-le-Haut, col du Hundsruck, Willer-sur-Thur, Bischwiller. Alors qu'il forme depuis le 5 janvier 1945 le 1er groupement de choc avec les commandos de France devenus à cette occasion le 3e bataillon de choc, le bataillon est à nouveau impliqué dans des combats éprouvants en Alsace dans le cadre de la réduction de la poche de Colmar. Il s'agit des combats pour Jebsheim et Durrenentzen et des opérations de nettoyage ou d'occupation autour de Colmar. À l'issue de ces derniers combats l'unité est très éprouvée et certaines sections ont perdu la moitié de leurs effectifs Après une période de repos à Soultzmatt, le bataillon traverse le Rhin à Gemersheim le 2 avril 1944 avant de poursuivre son épopée à travers l'Allemagne puis l'Autriche. La plupart du temps accompagnée par les chars, l'unité progresse rapidement et livre de nombreux combats notamment à Karlsruhe, Pforzheim, Dobel et Reutlingen. Le Danube est atteint le 26 avril à la hauteur de Sigmaringen, puis le lac de Constance et enfin le dernier combat le 5 mai à Hintergasse. Lors du second conflit mondial le 1er Choc a particulièrement été éprouvé. Entre septembre 1943 et mai 1945, les pertes enregistrées sont de 205 tués, 535 blessés et 42 disparus pour un effectif de 700 hommes à peine! À l'issue de la capitulation de l'Allemagne, le bataillon prend ses cantonnements dans la région de Ravensburg qu'il quittera fin 1945 pour rejoindre le camp de La Pallu près de Bordeaux et former, avec les commandos d'Afrique, le 1er bataillon du 1er RICAP. Indochine 1947-1948 Les premiers éléments du choc arrivent en Indochine au sein des deux bataillons parachutistes SAS dont la première appellation est en réalité bataillon de choc SAS d'Extrême-Orient. Les deux unités, qui sont mises sur pied à Mont-de-Marsan respectivement en février et mars 1946, débarquent à Saïgon les 23 et 27 février pour le 1er bataillon (248 hommes) et le 19 juin 1946 pour le 2nd (530 hommes). Février 1948 à Saïgon, le caporal-chef Louis Simorre Intégrés au sein de la demie brigade SAS du lieutenant-Colonel Parisde Bollardière les unités interviennent au Laos, au Cambodge, en Cochinchine et au Tonkin jusqu'en juin 1948 pour les derniers éléments du 1er BCCP (le 1er bataillon colonial de commandos parachutistes est le nom de l'unité qui regroupe les derniers éléments des deux bataillons SAS). Les parachutistes SAS qui rejoignent la métropole le 22 juillet 1948 auront perdus 250 des leurs en Indochine. La demi-brigade de marche parachutiste (DBMP), formée à partir des éléments de la 25e DAP, arrive en Indochine au début de 1947. Avec ses trois bataillons (I, III/1e RCP et le 1er bataillon parachutiste de choc), aux ordres du lieutenant-colonel Sauvagnac, elle constitue le premier renfort sérieux depuis le début de la guerre au Tonkin. Les compagnies sont d'abord utilisées sur la périphérie de la capitale, Hanoï, à des tâches de " pacification et de colonisation " qui leur permettent de s'acclimater. Ainsi que l'écrit le rédacteur du journal de marche du Choc : " Pour les anciens, qui ont fait la guerre en Europe, comme pourles jeunes, tout est à apprendre dans cette guerre d'embuscade, de trahison, où la difficulté est de découvrir le véritable ennemi. ". Éléments du 1er bataillon parachutiste de choc sous l'aile d'un Dakota Le 17 janvier 1947, le bataillon, amputé de sa 4e compagnie qui rejoindra l'unité le 4 avril, embarque à Alger pour l'Extrême-Orient et arrive à Saïgon le 13 février puis à Haiphong le 24. Après des opérations dans la périphérie d'Hanoï, l'unité est ensuite engagée dans de grandes opérations au Tonkin : opération Papillon en avril, opération "Léa" du 7 au 15 octobre, puis "Ceinture" du 19 novembre au 14 décembre. De janvier à mars 1948 le bataillon est transféré en Cochinchine où il intervient en tant que troupe d'intervention. Le 11 avril il retrouve le Tonkin où il interviendra jusqu'à son rapatriement initialement prévu début juillet puis début août et qui aura finalement lieu début septembre. Le bataillon embarque à Haïphong le 6 septembre 1948 sur l'Abbeville et, après une escale de 10 jours à Saigon, rejoint Marseille le 19 octobre. Il cantonne alors à Tarbes jusqu'en mars 1949 puis à Montauban au quartier Doumerc. Durant ces deux ans passés en Extrême-orient, le bataillon aura enregistré un total de 59 tués ou disparus et 138 blessés Les Chocs seront à nouveau présent au sein du GCMA dont l'une des principales missions est de mettre en place et d'organiser des maquis et des opérations commando en zone vietminh. Afrique du nord 1953-1955 Employé en Tunisie puis au Maroc. En Algérie, comme l'écrit Raymond Muelle :"Le bataillon de Choc, rattaché au célèbre Choc étroitement lié au service "action" du SDECE retrouvera sa vocation première. Né des services spéciaux. Il est revenu au service de spéciaux." Les dernières garnisons du 1er BPC de 1957 à 1963 sont Calvi et Corte. Chute opérationnelle L'idée de sauter en équipes de chuteurs opérationnels a été lancée par le 1e BPC. Sautant en chute libre de nuit, ces combattants d'élite doivent se regrouper en l'air malgré leur équipement de combat qui pèse une vingtaine de kilos, atterrir discrètement pour renseigner et détruire avec efficacité. Cette spécialité a été reprise après la guerre d'Algérie par le 13e RDP au sein du 5e escadron et est aujourd'hui un passage obligatoire pour devenir commando dans les GCP. Insigne
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