Guerre de 14-18, Mitrailleuse, gaz

 

Gatling avait inventé dès 1862 une arme à multibarillet capable de tirer 300 coups à la minute puis, sir Hiram Maxim , 1884, avait mis au point une version totalement automatique pouvant atteindre 600 coups à la minute.

La mitrailleuse procurait à un seul homme la puissance de feu de 20 tireurs et envoyait des gerbes de plomb capable de faucher des hommes par rangées entières. Cependant, en France comme en Grande-Bretagne, les généraux s’obstinaient à croire que deux mitrailleuses par bataillon étaient largement suffisantes, alors que, souvent, les faits prouvaient le contraire.

En décembre 1915, LIoyd George reconnut à la Chambre des communes que 80 % des pertes en hommes étaient dues aux mitrailleuses. La guerre devint l’occasion tester de nouvelles armes. Les grenades à main, utilisées massivement pendant la guerre russo-japonaise de 1904-1905, trouvère vite une application dans la guerre des tranchées : le lance-flamme  fut aussi employé par les Allemands à la fin du mois de février 1915, à Verdun. Mais, dans les tranchées en zig-zag, l’efficacité de ces armes était limitée.

 

La mitrailleuse allemande Maxim MG 08

Emblématique de la grande guerre, la MG 08 reste la plus célèbre des Maxim. Elle fut inventée par l’américain Hiram Stevens Maxim et produite par les arsenaux impériaux allemands. Contrairement aux idées répandues au début de la guerre, la supériorité de puissance de feu allemande n’avait pas pour origine un nombre plus élevé de mitrailleuses que l’armée Française mais à une organisation différente des unités de mitrailleuses.L’ Allemagne ayant été une des premières nations à reconnaître l’importance de la mitrailleuse sur le champ de bataille, sa tactique d’utilisation est particulièrement développée et les servants sont parfaitement entraînés. Les mitrailleuses sont regroupées en une compagnie par régiment qui en comporte 6 plus 1 de réserve.
Les résultats de cette utilisation bien maîtrisée seront particulièrement meurtriers dans les rangs des Français et Alliés.
Calibre : 7.92mm. Même cartouche que le fusil d’infanterie Mauser 98.
Cadence de tir : réglable, par modification de la tension du ressort récupérateur. Maxi 500 coups minute
Alimentation par bandes souples en tissu de 250 cartouches ou par chargeur tambour.
Poids total avec affût 60 Kg

 

Mitrailleuse Française Hotchkiss Modèle 1914
Vue d’ensemble de la mitrailleuse Hotchkiss du côté gauche.
Poids : 52kg
Calibre : 8m/m Lebel
Refroidissement à air
Cadence de tir: 500 cps/minute

Les attaques au gaz 

 

Une autre méthode d’attaque consistait à envoyer des gaz toxiques sur les tranchées. Fumées et gaz lacrymogènes furent utilisés par les Allemands sur le front ouest dès octobre 1914 ; une autre expérience fut tentée contre les Ruses, en janvier 1915, mais dans les deux cas, ces gaz, qui n’étaient pas mortel, se révélèrent inefficaces.. Les gaz ne devinrent véritablement une arme de guerre qu’à partir de la seconde bataille d’Ypres, le 22 avril 1915, bataille au cours de laquelle les Allemands testèrent avec succès la chlorine.

 

Les troupes alliées furent alors équipées de filtres rudimentaires de coton imprégnés de produits antichlorine, très vite remplacés par de véritables masques à gaz. Les Allemands persistèrent en envoyant du phosgène puis du gaz moutarde (ypérite), utilisé pour la première fois devant Ypres en juillet 1917. Les Britanniques, eux employèrent les gaz en septembre 1915, à la bataille de Loos. Au début, le gaz s’échappait de cylindres, mais il fallait compter sur le vent pour diriger vers les tranchées ennemies. A partir de 1916, les belligérants utilisèrent l’artillerie pour envoyer les gaz.

 

Avec la première apparition de cet étrange nuage verdâtre de chlorine, le gaz fus sans doute l’arme la plus redouté. Les émanations provoquaient des crises d’étouffement et la mort survenait par asphyxie. Le phosgène, incolore, caractérisé par une odeur de foin fraîchement coup, endommageait les vaisseaux capillaires, inondant les poumons de mucosités. Le gaz moutarde, dénommé ainsi en raison de son odeur, n’agissait pas immédiatement mais déclenchait une série de réactions secondaires : irritation des yeux, apparition de cloquesur la peau, inflammation du système respiratoire entraînant bronchites et pneumonie. Le gaz moutarde était redouté car il attaquait la peau même au travers des vêtements.

 

Les masques à gaz fournis à la troupe étaient certes peu pratiques mais ils constituaient une bonne protection s’ils étaient utilisés à temps et dans des conditions correctes. Parmi les Américains tués ou blessés pendant leur neuf mois de guerre, un quart mourut des sites de blessures diverses mais 2% seulement à cause d’intoxication par gaz, soit 0,5% de l’effectif total. L’attaque au n’était donc pas la solution pour sortir de l’impasse de la guerre des tranchées.

 

Source : La grande guerre, édition S.R.D. 1996   

 

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