La guerre de 1870 et ses conséquences
19 juillet
La guerre de 1870 éclate
Napoléon III déclare précipitamment la guerre à la Prusse à la
suite à la provocante dépêche d'Elms rédigée par le chancelier
Bismarck le 13 juillet. L'alliance germano-prussienne mobilise 800 000
hommes contre seulement 250 000 pour la France. La guerre de 1870 sera
expéditive. En un mois et demi les armées prussiennes captureront
Napoléon III à Sedan et marcheront sur Paris.
Le 3 Août 1870
Les armées allemandes envahissent l'Alsace par le nord. Les troupes françaises sont bien inférieures en nombre et surtout très mal organisées. L'état major français est à la limite de l'incompétence. De ce fait, l'Alsace est rapidement prise par les Allemands. Strasbourg/Straßburg capitule après avoir été bombardée.
2 septembre 1870
Napoléon III vaincu à Sedan
L'armée des princes de Prusse et de Saxe encercle Sedan (Ardennes). Napoléon III, présent dans la ville, capitule et est fait prisonnier. L'Assemblée proclamera alors la fin de l'Empire et le début de la IIIème République. L'empereur s'exilera en Angleterre où il mourra trois ans plus tard.
19 septembre
Début du siège de Paris par les
Prussiens
La capitale est encerclée par les troupes prussiennes. La ville est
bombardée chaque jour. Les hommes valides, sous le commandement de
Gambetta, sont enrôlés dans une garde nationale pour desserrer le
blocus qui va durer, dans le froid et la faim, cinq mois, malgré les
différentes tentatives de sortie des parisiens. La France capitule le
28 janvier 1871
7 octobre 1870
Gambetta quitte Paris en ballon
Suite à la prise de Paris par les Prussiens au mois de septembre, le
gouvernement de défense national décide d'envoyer son ministre de
l'intérieur, Léon Gambetta, à Tours afin d'organiser la résistance.
Pour ce faire il est obligé d'employer la voie des airs et quitte la
capitale en ballon accompagné de deux autres membres du gouvernement.
Il devient alors ministre de la Guerre et organise de nouvelles armées
pour délivrer Paris.
27 octobre 1870
Bazaine défait à Metz
Le maréchal François Achille Bazaine capitule à Metz avec son armée de 180 000 hommes. La guerre entre la France et la Prusse a aboutit deux mois plus tôt à la capture de Napoléon III à Sedan. L'armée de Bazaine était le dernier espoir de la France. Trois ans plus tard, Bazaine passera en Conseil de guerre. Condamné à mort, il sera gracié par le maréchal-
4 novembre 1870
Début du siège de Belfort
Le maréchal prussien Moltke à la tête de 40 000 hommes établit un siège
à Belfort. La ville est gouvernée par le colonel français
Denfert-Rochereau qui va la défendre pendant 104 jours. Belfort ne se
rendra qu'après la capitulation française et sur ordre du
gouvernement, le 18 février 1871.
19 janvier
Trochu échoue à Buzenval
Alors que Paris est assiégé par les allemands depuis le 9 septembre
1870, le général Trochu, chef du gouvernement provisoire de défense
nationale, organise une sortie avec la garnison de Paris. Sa tentative
pour forcer le blocus prussien échoue à Montretout et Buzenval, les
actuelles communes de Garches, St-Cloud et Rueil. Le bilan est lourd : 5
000 morts. Trochu démissionnera de ses fonctions le 22 suite à ce
cuisant échec. "Trochu, du verbe trop choir", dira de lui
Victor Hugo. Paris, qui continue d'être bombardée quotidiennement, est
perdu. La ville capitulera le 28.
le 8 février1971
après un vote avec une faible participation, l'Alsace envoie à l'Assemblée Nationale française 22 députés francophiles. Cependant les députés français votèrent à 83% pour la cession de l'Alsace et de la Lorraine thioise à l'Empire allemand tout juste proclamé. La France abandonnait sans remords l'Alsace !
Une importante partie de la bourgeoisie alsacienne francisée décida d'émigrer en France. L'autre partie resta en Alsace et se livra à une propagande anti-germanique violente, qui répercutée en France donna au français une vision des plus déformées de la situation en Alsace.
18 février 1871
Denfert-Rochereau évacue Belfort
La garnison de Belfort au sud de l'Alsace, ultime bastion français à résister
à l'invasion prussienne, se rend. Assiégé depuis la 4 novembre 1870,
le gouverneur de la ville Pierre Denfert-Rochereau accepte de rendre les
armes alors que Paris a déjà capitulé depuis le 28 janvier. Le président
du gouvernement de Défense nationale, Adolphe Thiers, obtient de la
Prusse que le territoire de Belfort reste français. En échange, la
France doit céder à l'occupant une partie supplémentaire de la
Lorraine. Belfort pour sa conduite héroïque face aux assiégeants
deviendra un département français.
10 mai 1871
Le traité franco-prussien de Francfort
Le gouvernement provisoire de la France accepte le paiement d'une
indemnité de 5 milliards de francs-or, la présence d'une armée
d'occupation jusqu'au paiement de cette somme et surtout la cession de
l'Alsace et d'une partie de la Lorraine. Cette victoire renforcera le
chancelier Otto von Bismarck et lui permettra d'unifier les Etats
allemands autour de la Prusse
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La naissance du Reichsland
L'Alsace se retrouve donc sous la domination de la Prusse composante majeure de l'Empire allemand. Dès lors naquit un courant pour réclamer un gouvernement alsacien autonome dans le cadre de l'Empire, afin d'éviter la mainmise de Berlin, comme jadis celle de Paris. Il est alors créé un territoire appelé "terre d'Empire" (Reichsland) (carte ci-contre) regroupant l'Alsace et la Lorraine thioise, ayant pour capitale
Strasbourg/Straßburg.
L'Alsace est la proie du Kulturkampf de Bismark dirigé contre la religion. Ce Kulturkampf rencontre une vive opposition de la part de la population. La fin du Kulturkampf réconciliera le clergé avec le nouveau pouvoir.
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Un nouvel âge d'or pour l'Alsace
Le Reichsland est une période de formidable essor économique. Les capitaux venus d'autres états de l'Empire contribuent à une industrialisation solide de l'Alsace. Les voies ferrées passent de 700 à 1900 Km en 40 ans; le réseau d'Alsace-Lorraine est alors l'un des plus modernes et denses d'Europe.
Les Alsaciens bénéficieront aussi d'avancées sociales sans précédente et sans équivalent pour l'époque: assurance maladie (1883), protection contre les accidents du travail (1885), assurance vieillesse (1885). Le régime des associations (1908), comme celui des assurances maladies est encore en vigueur de nos jours en Alsace et en Lorraine thioise, et est encore plus avantageux que le système français. L'Alsace connaît un intéressant développement économique et urbain.
Strasbourg/Straßburg est enfin dotée d'une université moderne.
Culturellement, du fait du contact vivant avec la langue allemande, l'Alsace connaît un renouveau important : le Théâtre Alsacien naît en 1898, le musée alsacien est créé en 1900... Un courant pro-européen et antimilitariste naît sous la direction des jeunes René Schickele et Hans Arp. (ci-contre illustration de Leo Schnug).
Politiquement, quatre courants se dessinent: un courant socialiste émergeant ainsi que deux courants très minoritaires (un nationaliste pro-français entretenu par une violente propagande, l'autre pro-prussien) et un mouvement largement majoritaire qualifiable de pro-alsacien.
1911: le 31 Mai, jour historique, l'Alsace-Lorraine se voit dotée d'une constitution lui accordant son autonomie. Elle est dotée d'un parlement (l'actuel Théâtre National de Strasbourg) comprenant deux assemblées et des ministères.
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L'armée française
1871-1914
Après le desastre de 1870, qui a mis en lumière les faiblesses criantes de l'armée, le pays met en place une profonde réforme de l'armée. Sous la présidence du maréchal de Mac Mahon et sous l'impulsion des ministres de la guerre les généraux du Barail et de Cissey, l'organisation et le recrutement de l'armée sont repensés.
En particulier, l'armée est refondue en grandes unités (corps d'armée, divisions et brigades) dont l'organisation est mise en place dès le temps de paix, selon des circonscription territoriales définies et dont les commandants désignés ont la charge de leur préparation ainsi que de leur conduite au combat si nécessaire. Cette organisation permanente, sur le modèle prussien, assure une préparation plus satisfaisante des troupes et évite que ne se reproduisent les terribles désordres de l'armée imperiale en aout 1870.
Ces corps d'armée, au nombre de 19 (portés à 22 en 1914) sont regroupés en armées dont la concentration et le plan d'opération sont définis dès le temps de paix. A cette organisation s'ajoute le Gouverneur de la place de Paris, commandé par un général détenant le premier rang hiérarchique des généraux de corps d'armée.
Le sommet de la hiérarchie militaire s'articule au sein du Conseil Supérieur de la Guerre, organe placé sous la Présidence du ministre de la guerre, composé des généraux de division inspecteurs d'armée, du chef de l'état major général et du vice président du conseil supérieur de la guerre, chargé (à partir de 1890) du commandement suprème de la masse de manoeuvre. Cet organisme est obligatoirement consulté pour tout projet concernant l'armée, ainsi que de la préparation des plans militaires.
Les commandants de corps d'armée
Gouverneur militaire de Paris
1er Corps (Lille)
2eme Corps d'armée (Amiens)
3eme Corps d'armée (Rouen)
4eme Corps d'armée (le Mans)
5eme Corps d'armée (Orléans)
6eme Corps d'armée (Chalons)
7eme Corps d'armée (Besancon)
8eme Corps d'armée (Bourges)
9eme Corps d'armée (Tours)
10eme Corps d'armée (Rennes)
11eme Corps d'armée (Nantes)
12eme Corps d'armée (Limoges)
13eme Corps d'armée (Clérmont Ferrand)
14eme Corps d'armée (Lyon)
15eme Corps d'armée (Marseille)
16eme Corps d'armée (Montpellier)
17 eme Corps d'armée (Toulouse)
18eme Corps d'armée (Bordeaux)
19eme Corps d'armée (Alger)
20eme Corps d'armée (Nancy)
Corps d'armée colonial
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La guerre de 1914-1918
La déclaration de la guerre entraîne l'investissement de l'autorité militaire prussienne des pleins pouvoirs. A peine 8% des Alsaciens choisiront de s'engager dans l'armée française malgré l'intense campagne de propagande menée par les agents français en Alsace. La guerre devient vite une boucherie d'une ampleur inconnue jusqu'alors.
Les alsaciens présents sur le sol français au moment de la déclaration de guerre et n'ayant pas la nationalité française sont arrêtés et placés en camp de concentration. Ce sera le cas pour un alsacien célèbre: Albert Schweitzer, futur prix Nobel de la paix.
A la fin de la guerre, l'Alsace connaît comme le reste de l'Empire allemand une révolution socialiste. Partout se créent des conseil d'ouvriers et de soldats qui se hâtent de proclamer la République d'Alsace-lorraine afin de prendre de court les armées françaises.
La République d'Alsace-Lorraine connaîtra sa fin avec la trahison de certains de ses chefs et l'entrée des troupes françaises. La fin de la guerre sera un soulagement immense pour la population.
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