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Précisions de
Monsieur Régis POUTHIER du 12/02/201
Bonjour Monsieur Alexandre.
En
feuilletant quelques pages du net sur l'Algérie je suis tombé sur
votre « Carnet de route de Marsouin ». Et notamment sur vos
anecdotes à l’EATDM d'Arzew.
Nous
avons certainement pu se voir ou se côtoyer à l'époque sur la plage
ou le plongeoir de l'escadron.
J'avais à l'époque 8 ans et étais le plus jeune d'une fratrie de 4.
Mon père (décédé en 1999) était à l’époque le Lieutenant Claude
POUTHIER et servait sous les ordres du Commandant Andréoletti et du
Capitaine Martin.
J'ai également lu avec beaucoup d'intérêt votre anecdote sur le
débarquement des Alligators à Pinthièvre, l'hiver 62.
Par contre je tiens à vous apporter si vous le voulez bien, cette
précision que notre père nous a racontée :
- Si vos Officiers vous ont donné l'ordre de débarquer avec vos
chars en haute mer de surcroît déchaînée, il faut rappeler qu’ils ne
faisaient qu’obéir en tant que Marsouins aux ordres du Pacha de la
Bidassoa au motif que le bâtiment ne pouvait pas s'approcher plus
près des côtes en raison des conditions météo. Nous n’avons jamais
connu les raisons qui ont empêchées le Pacha de différer ce
débarquement des alligators.
- Par
contre vous avez omis de raconter un autre accident (de taille)
survenu sur la route de Quiberon. Un porte char qui revenait de
Kerjouanno, a malencontreusement renversé et tué un vieillard en
vélo... D’ailleurs cet accident avait valu des semaines d'arrêt de
rigueur à mon Père pour n’avoir pas respecté la procédure ad hoc
exigible en métropole pour les convois exceptionnels.
Je viens
d’avoir ma mère au téléphone qui me demande de vous rappeler ses
bons souvenirs d’Arzew, et m’a rappelé les noms d’autres marsouins
que vous avez aussi côtoyés tel l'adjudant chef Zerbin (ancien
d’Indochine (bras paralysé par une griffe de Wolkan et rustine de
peau de vietnamien sur le front), et du lieutenant Gelstrupp.
Bonne
continuité à votre site, Monsieur Witz, site qui mérite d'être
connu.
Cordialement.
Régis POUTHIER
.
Ancien blindé
des TDM, je débute ma carrière en novembre 1956 au GITCM au Camp
Robert.
Je suis logé dans la baraque filotte T44, bien connue des
anciens, avec des lits sur trois niveaux. Mes gamelles, je les lave
dans la cour avec du sable et de l’eau. Le samedi matin est réservé
au lavage du linge, il faut le surveiller pour qu’il ne soit pas
volé. Puis je me suis retrouve au camp Le Coq pour mes classes (Sans
oublier les tenues de campagne) mes permis militaires et une légère
formation blindé.
***
En 1957 je
suis muté à Nîmes à l’EBCI. (Escadron blindé Coloniale
d’Instruction).

Je passe le
CAT1 sur Sherman*
M4A4T et M4A1E8. Le CAT2 sur M24 ainsi qu’une formation sur AMM8 et
Half-track,(Photo) et j’obtiens le CIA. Suite à
l’obtention des diplômes je suis nommé à la distinction de 1°classe,
puis promu caporal, caporal-chef et sergent le 1° avril 1959.
Je
participe entre autre durant 15 jours à la nuit des Armée à
Marseille où je fais une démonstration de parcours d’obstacles
devant plus de 2000 spectateurs.
*Sherman

HAHF-TRACK

AMM8 marquage US

En 1960 je
rejoints Djibouti pour deux ans.
Huit jours sur
le « La Bourdonnais, un bateau noir qui navigue vers Madagascar,
alors que les bateaux blancs voguent vers l’Asie». Je ne sais pas
que j’y retournerai trois fois sans demander ces séjours.
Je suis affecté en tant que sous officier
adjoint au peloton de reconnaissance, le PR2 du 15° EBIMA,
stationné à Gabode et qui dépend du 16 Bataillon des
Troupes de Marine.
Le PR2
comprend.
33
militaires : 1off, 3 s/off,29
militaires.
11 jeeps.
Une patrouille de commandement : 2 jeeps 6
hommes ( Poste radio C9 et SCR 300).
Une patrouille de reconnaissance : 3 jeeps
9 soldats Somalis.
Une patrouille de reconnaissance : 3 jeeps
9 soldats Afars.
Une patrouille de reconnaissance : 3 jeeps
9 soldats Tchadiens.
Le peloton de reconnaissance est à la
disposition du colonel commandant supérieur de la Cote Française des
Somalis (Le colonel Quilichini, le plus jeune colonel de l’Armée)
et a pour missions de sécuriser les terrains
d’aviations de fortunes lors des déplacements d’autorités (Ministre,
Gouverneur, Généraux….) et de fournir les moyens de transports pour
toutes les reconnaissances des lieux d’implantations des postes
frontières.
Le fait de servir dans ce peloton me donne
l’occasion de connaître les coins les plus reculés du Territoire.
Affectation de choix pour un jeune s/off célibataire. Par contre il
y fait très chaud. Pas de climatiseurs. Pour me rafraîchir, je verse
un casque d’eau sur le lit Brand, et je me couvre avec un drap
mouillé. A la guerre comme à la guerre.
Il n’y a pas
de CRS ni de gendarmerie mobile à Djibouti. Le maintien de l’ordre
est assuré uniquement par le 16° bataillon d’infanterie de marine.
En 1961, pour éviter toute manifestation
hostile à la venue de, Monsieur Robert Lecour, ministre de la France
d‘outre mer, l’armée a reçu l’ordre de bloquer la rue de Brazzaville
en passant par les caisses (Qui n’existent pas encore) jusque au
delà du marché.
La ville européenne est séparée des
quartiers. La troupe, l’arme au pied, frappe le sol pour empêcher
les manifestants de franchir la rue.
Le ministre ainsi que le gouverneur,
Monsieur Compain, partant, le lendemain, en visite dans le nord, le
peloton, qui participe à cette action est relevé de sa mission de
maintien de l’ordre pour embarquer rapidement sur des LCM (Péniche
de débarquement) afin d’assurer la protection des autorités à Obock
et à Tadjourah. Pendant que le ministre parlemente avec les
autorités locales, je visite les alentours d’Obock avec les épouses.
Le peloton passe beaucoup de temps en
brousse. Il se déplace pratiquement que sur des pistes ou sur le lit
des oueds. La seule route goudronnée existante est la route d’Arta
(Une quarantaine de kilomètres). Faire le tour du golfe et les
frontières en jeeps relève de l’exploit.

Comme je l’écris ci-dessus, il n’y a
qu’une route bitumée, et je ne parle pas de l’état des pistes. Alors
pour améliorer celles-ci nous allons en période fraîche, les
entretenir avec des pelles, pioches et barres à mines comme seuls
outils.
C’est au cours d’un de ces chantiers, un peu
avant noël 1961 que j’ai eu le privilège d’emmener une jeune femme,
nomade, djiboutienne, accouchée à CHABELLEY , après l’avoir
transportée dans une jeep, cahotant durant plus d’une heure sur une
piste défoncée. C’est un souvenir extraordinaire.
Un été en allons me reposer une
quinzaine de jours à Randa dans le nord du pays je fais la
connaissance du père Marcelin. (Père Jean en 1977) Il s’occupe de la
scolarité des enfants, et moi sur sa demande je fais faire du sport
aux jeunes enfants.
Le père Marcelin, alsacien, est très connu
et aimé à Randa comme à la mission de Tadjourah. Il habite une
petite case dans laquelle se trouve un frigo à pétrole. Il m’a
invité deux ou trois fois à partager son repas. Une fois, je m’en
souviens c’était une choucroute en boite.
« Le père Marcelin sera assassiné en
1987 à Djibouti, et son fils spirituel (Joseph), un Afar, officier
et pilote d’hélicoptère de l’Armée Nationale Djiboutienne se
suicidera en se jetant du quatrième étage de la vieille marine… »
Voilà de bons
et de mauvais souvenirs, mais j’ai encore beaucoup d’autres…
Durant mon
séjour j’obtiens le Brevet d’armes du 1° sur auto mitrailleuse
Ferret MK1 et MK2
***


Après
Djibouti, je suis affecté en juillet 1962 en Algérie à l’EATDM
(Escadron amphibie des Troupes de Marine à ARZEW (Insignes). Je suis
sergent-chef adjoint dans un peloton LVT4 cargo.
Mes souvenirs
les plus tenaces, sont les aides que l’Escadron a apportées aux
pieds noirs, à l’insu du FLN, pour les transborder avec les LVT
cargos, sur le La foudre, qui se tenait au large.

C.M. 109

Photos Souvenir
Je suis à droite, avec le fusil US 17 et le
casque posés sur le sol

Fréjus

Le Colonel
Edgard
ALEXANDRE [photogallery/photo00017981/real.htm] |