Joseph WITZ, né le 24 février
1870, est le frère de Victor WITZ qui reprend la Boulangerie familiale à
Rosheim.
A vingt ans, Joseph s’engage dans la Légion Etrangère pour une durée de
cinq ans, afin d’éviter sa conscription dans l’armée allemande (l’Alsace
étant annexée à l’Empire allemand à cette époque) et il fait campagne
dans le sud algérien puis dans le Tonkin. En octobre 1894, il est
gravement blessé au ventre et obtient alors, comme simple soldat, trois
citations pour son courage, son esprit d’initiative et sa camaraderie.
Il est décoré de la Médaille militaire. Il passe ensuite un nouveau
contrat de cinq ans avec l’armée française et devient Sergent en 1897,
puis Sergent-Fourrier deux ans plus tard en faisant campagne au sud
d’Oran où les Touaregs sont entrés en rébellion.
Dès 1894, il avait obtenu la naturalisation française ; aussi, à l’issue
de son deuxième contrat au sein de la Légion Etrangère, il passe
Adjudant dans le 104ème Régiment d’Infanterie à Paris et reçoit en 1907,
alors qu’il n’est que sous-officier, la Croix de Chevalier de la Légion
d’Honneur.
Joseph WITZ quitte l’armée à cette
époque, faisant valoir ses droits à une retraite proportionnelle, mais
il poursuit son perfectionnement militaire dans les réserves où il passe
lieutenant en 1913.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Joseph Witz réussit à
obtenir une affectation au 57ème Régiment d’Infanterie à Auxonne, bien
qu’il sorte tout juste de l’hôpital du Val-de-Grâce où il réchappe d’une
pleurésie purulente. Il part pour le front avec le 10ème Régiment
d’Infanterie.
Après dix mois de campagne dans le secteur de Saint-Mihiel, il est
blessé au genou et à la tête en mai 1915. Il est cité à l’ordre du Corps
d’Armée et nommé Capitaine. A nouveau engagé, il tombe, à la tête de sa
compagnie, mortellement atteint par une rafale de mitrailleuse, le 7
Juillet 1915 *.
Une citation à l’ordre de l’armée consacre son héroïque sacrifice.
Après
avoir reposé dans une tombe provisoire au cimetière militaire de
Commercy, le Capitaine Joseph WITZ fut ré inhumé à Rosheim le 31 Juillet
1921. *JMO
du 10 Régiment d'Infanterie
« Le 7 Juillet, dans un combat de plusieurs heures, a refoulé à
plusieurs reprises, toujours en tête, l’ennemi, par des contre-attaques
furieuses. Blessé mortellement, a dit à ses hommes : Que l’un de vous
prenne mon képi et en avant ! ». |
|
Saint-Mihiel, garnison seulement
depuis l’après guerre de 1870-1871, n'était pas stratégique pour la
défense du pays jusqu’à la Première Guerre mondiale. Mais, dès le début
du conflit elle sortit de son anonymat et le terme « Saillant de
Saint-Mihiel » fut connu partout en Occident.
Pour localiser Saint-Mihiel, vous cliquez
sur la carte !
La prise de Verdun constitua dès août 14 un objectif majeur des
Allemands qui y voyaient surtout une manière de saper le moral français
et un espoir d'annihiler toute opposition de l'armée de Joffre.
Une première tentative d'encerclement, par l'Argonne à l'ouest et
sud-est par Pont-à-Mousson, est un échec pour les Allemands. La seconde
et la troisième attaque permettent aux Allemands de prendre Saint-Mihiel
et de maîtriser le fort du Camp des Romains qui la surplombe. Mais la
formidable et imprévisible résistance du fort de Troyon les arrêtent,
sauvant Verdun qui demeure française.
Le fort du Camp des Romains vue d'avion
Le front se stabilise et s’organise autour des réseaux de tranchées. La
ligne sensiblement droite Verdun – Vosges – Belfort est désormais brisée
entre Les Eparges et Pont-à-Mousson, elle pénètre les lignes françaises
comme un « coin » s’enfonce dans le bois pour le faire céder. Ce «
saillant » ou « hernie » limite les possibilités d’approvisionnement de
la place de Verdun aussi l'état-major allemand portera un effort
incessant durant 4 ans pour se maintenir et toutes les tentatives
françaises échoueront.
C'est grâce à l'aide de plusieurs divisions US du général Pershing que
cette zone sera réduite le 12 septembre 1918. Les troupes américaines
qui conquérront notamment la butte du Mont-Sec qui domine la plaine de
la Woëvre.
La région du saillant recèle de nombreux sites militaires et quantité de
monuments :
- Bois-le-Prêtre et monument de la Croix des Carmes inauguré par Raymond
Poincaré, le 23 septembre 1923 ;
- Le parcours des villages détruits: Fey-en-Haye, Regniéville et
Reménauville;
- Le cimetière militaire du Pétant à Montauville Pont-à-Mousson;
- Les nombreux cimetières militaires, français, allemands et américains
de Bouillonville, Thiaucourt, Lironville, Flirey, Saint-Mihiel,
Hannonville, avec des milliers de tombes dont certaines ont conservé des
monuments anciens;
- Les tranchées allemandes, et françaises : Apremont, Flirey, St-Baussant,
Bois le Prêtre, Norroy etc..
- Les ruines du fort du camp des Romains conquis par les Bavarois en
septembre 1914;
- Les monuments du Bois d'Ailly ;
- La butte témoin de Mont-Sec coiffée d'un majestueux monument
américain, d'où l'on peut embrasser du regard tout le champ de bataille
et s'y repérer grâce à un plan en relief et une table d'orientation.
|
|