Fernand de Brinon naquit le 16 août 1885. Licencié en droit et diplômé des Sciences politiques, il opta pour le journalisme après un bref passage au barreau de Paris. Sa carrière se déroula d’abord au Journal des débats, que dirigeait un parent, Etienne de Nalèche, de 1909 à 1929, puis à l’Information de 1932 à 1939, comme chef des services de politique étrangère. Après la Première Guerre mondiale, il s’était montré partisan d’un rapprochement franco-allemand, partageant les idées de Mandel, Reynaud, Tardieu et surtout de Daladier. C’est en songeant à préparer une entrevue entre celui-ci et Adolphe Hitler qu’il se rendit à plusieurs reprises en Allemagne. Il fut reçu par le Führer en septembre 1933 puis obtint de lui une interview qui eut un grand retentissement.
La parution du livre de Brinon, France-Allemagne, 1918-1934 en 1934, la fondation, l’année suivante du Comité France-Allemagne, ses missions à Berlin et ses relations avec de nombreux Allemands firent de lui un spécialiste des rapports franco-allemands. Aussi, après une retraite dans les Pyrénées, commencée au printemps de 1939, fut-il appelé dès juillet 1940 par Pierre Laval pour le représenter à Paris auprès des autorités allemandes. Le 3 novembre de la même année, il fut nommé ambassadeur de France par décision du maréchal Pétain, puis, le 17 décembre, délégué général du gouvernement français dans les territoires occupés, en remplacement du général de La Laurencie. Brinon exerça ces fonctions durant toute la guerre, ayant reçu en outre, dans le ministère Laval constitué en 1942, le titre de secrétaire d’Etat auprès du chef du gouvernement. Brinon suivit à Sigmaringen le maréchal Pétain et Pierre Laval et présida durant quelques mois une Commission gouvernementale française pour la défense des intérêts nationaux qui devait assumer la protection des intérêts français en Allemagne. Le 8 mai 1945, Fernand Brinon se trouvait à la frontière suisse, ayant demandé le passage afin de rentrer en France où il souhaitait se constituer prisonnier. Il fut conduit au quartier général de De Lattre à Lindau, où il arriva le 9 mai au soir. Le 20, il fut incarcéré à Fresnes. Les 4, 5 et 6 mars 1947, il comparut devant la haute cour de justice. Condamné à mort, il fut exécuté le 15 avril 1947 au fort de Montrouge.