La première Armée Français |
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La 1re armée française
est le nom donné aux unités militaires placées sous les ordres du général de
Lattre de Tassigny et destinées à la libération du territoire français. Elle est d'abord connue sous le nom de 2e armée (26 décembre 1943) puis d'armée B à partir du 23 janvier 1944. C'est la composante principale de l'Armée française de la Libération. Formation de la 1re armée Création Avant de porter son nom définitif, la 1re armée est constituée en Afrique du Nord par la fusion, le 31 juillet 1943 : d'éléments venus des Forces françaises libres (FFL), engagés aux côtés du général de Gaulle depuis 1940, d'unités de l'Armée d'Afrique, restées fidèles au régime de Vichy jusqu'au débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 (amiral Darlan, général Juin). La 2e DB du général Leclerc, fruit d'un amalgame entre un tiers de FFL et deux tiers de soldats de l'Armée d'Afrique, et débarquée en Normandie, restera la plupart du temps en dehors de la chaîne de commandement de la Première Armée française, débarquée en Provence. De même la 1re DFL, quoique combattant avec l'Armée d'Afrique depuis l'Italie, gardera ses spécificités et sera écartée de la campagne d'Allemagne. De ce fait les fidélités respectives envers les généraux Leclerc et de Lattre (puis envers leurs veuves) formeront des lignes culturelles structurantes de l'armée française dans la seconde moitié du XXe siècle. Provence août 1944 En août 1944, la 1re Armée, encore appelée Armée B, débarque en Provence (Opération Dragoon). Environ 260 000 hommes, dont 5 000 auxiliaires féminins, débarqueront dans les mois qui suivent ce débarquement. Cette armée est composée pour 82 % de soldats provenant d'unités de l'Armée d'Afrique (50 % de Maghrébins et de 32 % de Pieds-Noirs qui ont eu un taux de mobilisation de 18 %), de 10 % d'africains noirs et de 8 % de Français de métropole. Dans les divisions, le pourcentage de soldats maghrébins variaient entre 27 % à la 1re DB et 56 % à la 2e DIM. Par type d'arme, ce pourcentage était d'environ 70 % dans les régiments de tirailleurs, 40 % dans le Génie et 30 % dans l'artillerie1. En septembre 1944, l'Armée B devient officiellement la 1re Armée. L’amalgame La 1re armée sera ensuite renforcée par la fusion avec les Forces françaises de l'intérieur (FFI) décidée officiellement par décret du 23 septembre 1944. Les FFI sont 75 000 à la fin du mois de novembre 1944 et au total 114 000 FFI (dont 20 000 pour le front des Alpes) viendront s'ajouter aux effectifs de la 1re armée3,4,5. Les FFI intégrés lors de l'amalgame à la 1re armée permettent de remplacer les contingents de l’Afrique noire de la 9e DIC (9 200 Africains) et de la 1re DMI (6 000 Africains) durant l'automne 1944 lors d'une opération de « blanchiment »6,7. Concernant le « rajeunissement des divisions nord-africaines », durement éprouvées depuis la campagne d'Italie au sein du CEF, ce fut seulement au mois de février 1945 que l'amalgame 1re armée-FFI commença à se réaliser en remplaçant un régiment de tirailleurs dans chacune des trois principales divisions nord-africaines. Ainsi le 8e RTM de la 2e DIM, le 7e RTA de la 3e DIA et le 1er RTA de la 4e DMM furent remplacés par des régiments de FFI entre mars et avril 1945. En Allemagne En Allemagne, l'armée effective comptera jusqu'à 260 000 hommes. Les 18 000 hommes de la 1re DFL seront ensuite affectés en Italie, portant à peu près 50 000 le nombre de soldats français dans les Alpes et en Italie du nord. De facto, la 1re armée recouvre alors l'ensemble des forces armées françaises engagées en Allemagne sous commandement français, tandis que la 2e DB, des commandos, les 3e et 4e régiments SAS sont sous commandement britannique, et que le régiment de chasse Normandie-Niémen est placé sous commandement soviétique. Certaines de ses unités, dont la 1re DFL (18 000 hommes) et la 27e division alpine, seront envoyées dans les Alpes et en Italie du nord en 1945. Toutefois, malgré les disparités entre unités, c'est une excellente formation, qui accomplira des exploits en Provence et surtout dans les Vosges, en Alsace et en Bade-Wurtemberg, faisant plus de 250 000 prisonniers (remis ensuite aux autorités militaires américaines puis rendus à la France) et neutralisant un nombre important d'ennemis. Chronologie des opérations Juillet 1944 : création à partir des divisions du corps expéditionnaire français en Italie 15 août 1944 : débarquement en Provence 28 août 1944 : prise de Toulon 29 août 1944 : prise de Marseille 3 septembre 1944 : libération de Lyon et Villefranche 8 septembre 1944 : prise d’Autun 12 septembre 1944 : jonction à Nod-sur-Seine avec la 2e division blindée venant de Normandie9 4 octobre 1944 : début de la bataille des Vosges 18-21 novembre 1944 : bataille d’Alsace 20 janvier-9 février 1945 : bataille de Colmar 19 mars 1945 : franchissement de la ligne Siegfried et entrée en Allemagne 4 avril 1945 : Karlsruhe sur le Rhin 24 avril 1945 : Ulm sur le Danube 8 mai 1945 : capitulation de l’Allemagne nazie à Berlin, de Lattre représente la France |
Effectifs de la 1re Armée août 1944-mai 1945 | ||
Période | Effectif | Jours |
Provence (15 au 28 août 1944) | 50 000 | 14 |
Poursuite (septembre 1944) | 77 000 | 27 |
Vosges (octobre-novembre 1944) | 123 000 | 49 |
Belfort-Mulhouse (novembre 1944 | 237 000 | 15 |
Stabilisation (novembre-janviers 195) | 258 000 | 52 |
Colmar (janvier-février 1945) | 265 000 | 20 |
Garde du Rhin (février-mars) | 262 000 | 33 |
Ligne Siegfried (mars 1945) | 250 000 | 15 |
Allemagne (avril-mai 1945) | 252 000 | 40 |
Pertes | ||
Les pertes de la 1re armée depuis le débarquement de
Provence en août 1944 jusqu'à mai 1945 sont estimées par le maréchal de
Lattre de Tassigny à 13 874 tués et 42 256 blessés soit un taux de de tués
de 5,33 % par rapport aux effectifs moyens (260 000) de la 1re armée. Les
unités les plus éprouvées étant les régiments de tirailleurs. À titre de
comparaison, le taux de tués, sur la durée de la guerre, pour les armées
britanniques s'élève à 5,2 % et celui des armées américaines à 2,5 % . Les pertes sont estimées à 55 000 tués et blessés par le Maréchal Juin. Ceux que l'on appellera, plus tard, les Pieds-Noirs eurent 8 000 tués. Les chiffres détaillés du Service historique de la défense font état eux de 9 237 tués (dont 3 620 Maghrébins) et 34 714 blessés (dont 18 531 Maghrébins) auxquels s'ajoutent les pertes de la 2e DB s'élevant à 1 224 tués (dont 96 Maghrébins) et 5 257 blessés (dont 584 Maghrébins). Ce qui donne au total 50 432 tués et blessés (dont 22 831 Maghrébins). |
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Composition de la 1re armée | ||
À l'automne 1944, elle compte environ 250 000
combattants (composée pour moitié d'éléments indigènes, maghrébins,
africains et pour moitié d'européens d'Afrique du Nord)15,16 auxquels
viendront s'ajouter progressivement 114 000 FFI. La 1re armée comprend deux corps d'armée : 1er corps d'armée commandé par le général Martin puis par le général Bethouart ; 2e corps d'armée commandé par le général Larminat puis par le général Monsabert. 5 divisions d’infanterie ; 1re DMI, (ex-1re DFL), 2e DIM, 3e DIA, 4e DMM, 9e DIC, 3 divisions blindées (DB) ; 1re DB, 2e DB (ex-2e DFL) (épisodiquement), 5e DB. (ex 2e DB avant août 1943) Éléments non endivisionnés : 4 Groupements de Tabors Marocains (GTM) du général Guillaume ; 1er GTM, colonel Leblanc, 2e GTM, colonel de Latour, 3e GTM, Colonel Massiet-Dubiest ; Bataillon de Choc, lieutenant colonel Gambiez ; Groupe de commandos d'Afrique, lieutenant colonel Bouvet ; Groupe de commandos de France ; 16 groupes d'artillerie ; 6 régiments de tanks destroyers ; 2 régiments blindés de reconnaissance ; 4 régiments du génie et 3 régiments de pionniers ; 12 groupes d'artillerie antiaérienne ; compagnies de transmissions, transports, intendance, matériel, essence, santé… Autres divisions constituées tardivement, essentiellement à partir de FFI, très peu ou pas engagées dans les combats et qui ont servi essentiellement pour la sécurité, la garnison et un rôle d'occupation aux derniers jours de la guerre : 1re DI 10e DI 14e DI 27e DIA Grandes unités ayant fait partie de la 1re armée Corps d’Armée[modifier] 1er corps d'armée 2e corps d'armée 21e C.A.U.S. Divisions blindées[modifier] 1re DB 2e DB 5e DB 12e D.B.U.S. Divisions d’infanterie[modifier] 1re DMI ou DFL 1re DI 2e DIM 3e DIA 4e DMM, 9e DIC 10e DI 14e DI 27e DIA 3e DIUS 28e DIUS 36e DIUS 75e DIUS Constitution d’une division blindée[modifier] Il s'agit d'une composition théorique type. Chaque DB pouvant être décomposée en 3 groupements tactiques, les CC (combat command). 3 régiments de chars moyens 1 régiment de reconnaissance 1 régiment d'infanterie portée à 3 bataillons 1 régiment de tanks destroyers (TD) 1 artillerie divisionnaire (3 groupes de 105 automoteurs) 1 groupe d'artillerie antiaérienne 1 bataillon du génie Des services Constitution d’un combat command Subdivision d'une division blindée, il comporte 4 000 à 4 500 hommes et 1 000 à 1 200 véhicules. 1 régiment de chars moyens 1 escadron de reconnaissance 1 bataillon d'infanterie portée 1 escadron de tanks destroyers (TD) 1 groupe d'artillerie automoteur de 105 Éléments de service, train, génie, transmissions, FTA… Constitution d’une division d’infanterie[modifier] Il s'agit d'une composition théorique type. Chaque DI pouvant être décomposée en 3 groupements tactiques, les RCT (Regimental Combat Team). 3 régiments d'infanterie 1 régiment de reconnaissance blindé 1 régiment de tanks destroyers (TD) 1 artillerie divisionnaire : 3 groupes de 105, 1 groupe de 155. Groupe de 155 HM1 Howitzer II Groupe du Régiment d'Artillerie Coloniale d'Afrique Occidentale Française 1 bataillon du génie 1 groupe d'artillerie antiaérienne Des services Constitution d'un Regimental Combat Team 1 régiment d'infanterie à 3 bataillons 1 groupe d'artillerie Éléments de reconnaissance, génie, service… |
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